• Vous avez dit « culture » ?

     

    Ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires : le choix d’une défaite politique de la France !-par Yvonne Bollmann (10/07/2015)Selon les termes du préambule de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, « la protection des langues régionales ou minoritaires historiques de l’Europe, dont certaines risquent, au fil du temps, de disparaître, contribue à maintenir et à développer les traditions et la richesse culturelles de l’Europe ».

    Mais la charte n’a pas pour objet principal la culture. Sur le site du Conseil de l’Europe/Bureau des traités, elle figure, de même que la convention cadre pour la protection des minorités nationales, sur la « liste des traités relevant du domaine : Minorités », pas sur la « liste des traités relevant du domaine : Culture » [1].


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    Il s’agit, par l’appât de son patrimoine linguistique, d’amener la France à reconnaître enfin sur son territoire des minorités ethniques, elles-mêmes dotées chacune d’un territoire et d’une langue propres.

    Dans sa Décision n° 99 – 412 DC du 15 juin 1999, le Conseil constitutionnel juge que « la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en ce qu’elle confère des droits spécifiques à des “groupes” de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l’intérieur de “territoires” dans lesquels ces langues sont pratiquées, porte atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français » [2].

    Entretemps, le texte de la charte n’a pas été modifié, et c’est la constitution, paraît-il, qu’il faudrait donc changer. Quel marché de dupes ! Si la France ratifiait la charte, elle renierait son histoire, sa philosophie politique, sa définition non ethnique de la nation. Contrairement à ce que proclament les minimiseurs, ce serait un acte d’autodestruction.

    L’Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes dans la lice

    Une page du site du Conseil de l’Europe consacrée à la charte européenne des langues régionales ou minoritaires [3] permet de voir que ce texte est bien à visée ethniciste : « La Charte est la convention de référence pour la protection et la promotion des langues utilisées par les membres de minorités traditionnelles. Elle est entrée en vigueur en 1998 et confirme, en conjonction avec la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, la volonté du Conseil de l’Europe de protéger les minorités nationales. » Une preuve supplémentaire en est que parmi les « liens utiles » mentionnés sur cette page figure l’Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes, l’UFCE.

    Cette organisation apparaît également dans un rapport du 24 mars 2014, sur « la situation et les droits des minorités nationales traditionnelles en Europe » [4], présenté par la Commission sur l’égalité et la non-discrimination de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, où on lit ceci : « Selon l’Union fédéraliste des communautés européennes (UFCE) [5], les 47 États membres du Conseil de l’Europe regroupent quelque 340 minorités autochtones, soit près de 100 millions de personnes. Un citoyen européen sur sept appartient à une minorité. Dans la seule Union européenne, outre les 23 langues officielles de l’Union, on compte plus de soixante langues régionales ou minoritaires. On estime à 40 millions le nombre de locuteurs de ces langues. » (p.8). Une note en bas de page signale que ce chiffre est « tiré de la publication de Christoph Pan et Beate Sibylle Pfeil, “National Minorities in Europe. Handbook”, Ethnos vol. 63, Braumueller, Vienne, 2003 ». L’UFCE, dont Christoph Pan a été le président de 1994 à 1996 [6], semble faire autorité au Conseil de l’Europe.

    Le caractère collectif des droits revendiqués par la charte des langues ne saurait être mis en doute après lecture d’un autre passage de ce même rapport : « Le droit d’utiliser librement et sans entrave sa langue minoritaire est consacré par l’article 10 de la Convention-cadre et par l’article 7.1.d de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Les locuteurs de langues régionales et minoritaires sont un atout précieux car ils permettent d’établir un lien entre les personnes. Dans son Commentaire thématique n° 3, le Comité consultatif souligne que “[b]ien que la Convention-cadre protège les droits des individus appartenant aux minorités nationales, la jouissance de certains de ces droits revêt une dimension collective” (paragraphe 3). Comme le précise la Convention-cadre, “certains droits, dont celui d’utiliser une langue minoritaire en public, ne peuvent être exercés concrètement qu’en commun avec d’autres”. » (p.14). Les « locuteurs de langues régionales ou minoritaires » sont donc bien perçus comme des « groupes », il est inutile et trompeur de le nier.

    « Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes » est le nom en français de la Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen (FUEV), créée en 1949, et dont le siège est à Flensburg (Schleswig-Holstein). Le mot « Volksgruppe », apparu dans l’entre-deux-guerres, est si lié à la politique raciale du Troisième Reich qu’il aurait dû rester relégué dans la LTI, la Lingua Tertii Imperii décrite par Victor Klemperer. Aujourd’hui, la FUEV se présente volontiers en version anglaise : Federal Union of European Nationalities (FUEN), d’apparence plus anodine.

    La FUEV et la France

    En 2015, le congrès annuel de la FUEV s’est tenu du 13 au 17 mai à Komotini (Grèce), auprès de la minorité des « Turcs de Thrace occidentale ». Un objectif en était de les soutenir dans leur combat pour faire reconnaître leur caractère de « minorité ethnique », alors qu’une seule minorité, religieuse, est reconnue en Grèce, celle des « musulmans », protégée par le traité de Lausanne (1923) [7]. Après avoir déploré, dans son discours d’ouverture, l’absence d’un représentant de haut rang de la « population majoritaire », le président de la FUEV, Hans Heinrich Hansen, a évoqué un bref séjour à Kiev, où il a rencontré des « représentants de diverses minorités » : « Nous non plus n’avons pas de solution pour cette crise, mais notre mission commune est de donner une voix aux minorités nationales, aux individus comme aux groupes ». Puis il a parlé de la France, premier des « exemples négatifs » en matière de protection des minorités ethniques et des langues qui leur sont associées, avant la Roumanie, la Grèce, la Turquie [8], comme si son refus de l’ethnicisation du politique agaçait de plus en plus. Parmi les participants, il y avait deux membres du Parti breton / Strollad Breizh [9].

    Voici ce qu’a dit le président de la FUEV : « En France, les Bretons sont obligés d’accepter que leur pays natal (Heimat) soit à l’avenir divisé en deux régions. La Heimat des Bretons est de ce fait même démantelée, car les unités administratives sont des instruments puissants, qui s’incrustent dans les têtes. Les Bretons nous ont demandé notre aide, mais nous n’avons rien pu faire, car la France est un État centralisé, et ce qui est dicté à Paris ne tient souvent que trop peu compte des intérêts locaux. Cela touche encore plus durement les minorités. Les Alsaciens sont obligés d’accepter que leur Heimat se fonde dans une grande région France – Est. Leur point de référence n’est plus le même, et leur identité s’en trouve menacée. « Elsass » ou « Alsace » ne perdureront peut-être que sur les étiquettes de bons vins. Les grandes valeurs de la Révolution française que nous lui envions tous, à savoir la liberté, l’égalité et la fraternité, ne laissent visiblement pas de place aux minorités – ni aux Bretons, aux Occitans, aux Allemands (Deutsche) (sic), aux Catalans, aux Basques, ni non plus aux Flamands. Le centralisme parisien menace à présent le maintien de leurs langues. Il y a certes des initiatives régionales destinées à leur sauvegarde, mais qui ne sont pas très efficaces et n’empêchent pas la déperdition culturelle. La France n’a ratifié ni la charte européenne des langues ni la convention cadre pour la protection des minorités [10]. » Sans la soumission à ces textes, il ne serait point de salut !

    Dans la Résolution générale adoptée à l’issue du congrès, la FUEV demande au Conseil de l’Europe que ses organismes compétents « continuent d’inciter les États membres du Conseil de l’Europe ne l’ayant pas encore fait à ratifier la convention cadre pour la protection des minorités nationales et la charte européenne des langues régionales ou minoritaires » [11].

    L’argent allemand

    De par sa fonction de Chargé des questions des rapatriés et des minorités nationales au gouvernement fédéral, Hartmut Koschyk connaît très bien la Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen. N’ayant pu se rendre à Komotini pour son congrès, il a envoyé un message de bienvenue aux participants, dans lequel il rappelle sa volonté de voir cette organisation devenir un « phare » pour la protection des minorités en Europe [12]. Il se réjouit de ce que, dans le budget fédéral 2015, une somme qui lui avait été initialement allouée ait été portée à 100 000 euros, et plaide pour l’institutionnalisation de ce soutien financier. Cet argent permet à la FUEV de financer entre autres son congrès annuel [13]. C’est donc d’une certaine façon le gouvernement fédéral qui a subventionné les propos de Hans Heinrich Hansen sur la France, en l’occurrence le Ministère fédéral de l’Intérieur, qui se sent visiblement habilité à gérer l’Europe entière par FUEV interposée, en fonction de critères ethniques, comme s’il s’agissait d’une Allemagne élargie.

    Ainsi que l’a signalé Hartmut Koschyk, cet argent public sert aussi au financement d’activités – deux séminaires annuels, l’un « pascal », l’autre « d’automne » – de l’organisation de jeunesse Jugend Europäischer Volksgruppen (JEV) /Jeunesse des Communautés Ethniques Européennes (JCEE). La JEV a remplacé en 1984 l’organisation de jeunesse créée en 1963 par la FUEV, avec qui elle travaille en partenariat. Elle compte 40 organisations membres, dont deux sont françaises : le Elsass-Lothringischer Volksbund Jugendgruppe (Haguenau) et Ar Vretoned Yaouank / Les Jeunes Bretons (Lorient) [14], la section des jeunes du Parti breton/Strollad Breizh. Depuis 1963, plusieurs des « séminaires pascals » de la JEV se sont tenus en France : à Quimper (1966), à Gourin (1974), en Breizh/Bretagne (1979), à Strasbourg (1987), à Ploemeur (1991) [15].

    Celui, enfin, qui s’est déroulé à Tarbes en avril 2007, était « en solidarité avec des Occitans », et avait pour thème « la situation particulière des communautés linguistiques régionales en France ». Les « délégués » de la JEV n’ont pas caché « leur inquiétude quant à la protection insuffisante, ou plutôt absente, des communautés linguistiques régionales en France ». Sa vice-présidente a déclaré que « selon l’article 2 de la Constitution française, le français est l’unique langue parlée en France », et que, « la réalité étant différente, les Occitans n’ont pas d’autre choix que de se rassembler en masse pour revendiquer leurs droits » – une injonction nourrie d’hostilité envers la France. Le président de la JEV s’était montré satisfait de ce séminaire : « Nous sommes une organisation en croissance permanente, et nous devons donc sans arrêt adapter nos structures aux nouveaux défis, afin que nous puissions mobiliser le vaste réseau européen que nous représentons, et en utiliser toutes les ressources, l’objectif étant toujours de renforcer notre travail politique. »

    Hartmut Koschyk a indiqué qu’une partie des 100 000 euros finance également un séminaire de l’Arbeitsgemeinschaft Deutscher Minderheiten (AGDM), la Communauté de travail des minorités allemandes rassemblées dans la FUEV. Elle fut créée à Budapest en 1991, à l’initiative du Ministère fédéral de l’Intérieur, qui voyait ainsi s’ouvrir devant lui un vaste champ de 27 États, dont la France, hébergeant chacun une « minorité germanophone » aussitôt assimilée à une minorité « allemande » : Arménie, Azerbaïdjan, Belgique, Bosnie – et – Herzégovine, Danemark, Estonie, France, Géorgie, Italie, Kazakhstan, Kirghizstan, Croatie, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Pologne, Roumanie, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, République tchèque, Tadjikistan, Ukraine, Hongrie, Ouzbékistan et Biélorussie. Une rencontre annuelle des membres de l’AGDM permet d’en recruter de nouveaux, de coordonner les travaux et de dialoguer avec des décideurs politiques [16]. La prétendue « minorité allemande » de France est censée être représentée à l’AGDM par le Elsaß-Lothringischer Volksbund [17].

    La caution politique de Frank Walter Steinmeier

    Dans son discours d’ouverture, lors du congrès de Komotini, Hans Heinrich Hansen a déclaré que la FUEV était devenu « un passage obligé en matière de politique des minorités ». C’est, dit-il, Frank Walter Steinmeier, le ministre des Affaires étrangères d’Allemagne, qui a exprimé cela le plus clairement, à Berlin, le 26 mars 2015, lors de la cérémonie pour le 60ème anniversaire des Déclarations de Bonn-Copenhague sur les droits des minorités allemande et danoise de part et d’autre de la frontière entre le Danemark et l’Allemagne.

     

    Le ministre a érigé en modèles cette politique des minorités réussie, avec « ses propositions qui résonnent bien au-delà de l’Allemagne et du Danemark », et la ville de Flensburg elle-même, devenue le siège de l’European Centre for Minority Issues. Mais il a omis de dire qu’en une habile et systématique division du travail, l’ECMI agit main dans la main avec la FUEV, sise elle aussi à Flensburg, qui « œuvre pour les droits d’environ 300 minorités nationales en Europe » et dont il a également fait l’éloge. Il a annoncé qu’il veut « se servir de son expertise pour notre politique étrangère », afin d’ « identifier des facteurs importants permettant de désamorcer des conflits entre minorités » [18] – reconnaissant ainsi, non sans brutalité, que l’Allemagne allait continuer de mener une politique encore plus fermement axée sur l’ethnicisation.

     

    Frank Walter Steinmeier a ensuite établi un parallèle avec sa visite en Roumanie le 9 mars précédent, pour une cérémonie à Hermannstadt/Sibiu, à l’occasion du 25ème anniversaire du Forum démocratique des Allemands en Roumanie [19]. Là, comme dans le Nord – Schleswig, il a trouvé une « minorité pleine d’assurance – la minorité allemande – engagée de façon active dans la vie sociale » de son pays de résidence. Son message est que ce que les Allemands ont ainsi réussi à faire, d’autres peuvent y arriver aussi, en Ukraine par exemple. On peut voir dans cette méthode, fondée sur la conception allemande de l’identité, l’outil d’une germanisation des zones de conflits actuels et à venir.

    Cela se ferait sur le modèle d’ « une identité allemande au sein de la nationalité roumaine », tel que Klaus Iohannis l’incarne aux yeux du ministre allemand. L’ancien maire de Sibiu devenu président de Roumanie en 2014 a déclaré qu’il est « citoyen roumain, donc Roumain, et Allemand ethnique, d’une germanité ayant à voir non pas avec la République fédérale en tant qu’État, mais avec la langue et la culture ». Nous revoilà confrontés à ce qui inspire la charte européenne des langues régionales ou minoritaires – ce que Frank Walter Steinmeier appelle « l’interaction entre nationalité et identité », la « nationalité » désignant l’appartenance administrative à un État, et l’ « identité » celle qui rattache au groupe ethnique avec sa langue et sa culture.

    Conclusion

    Par la ratification de la charte, la France se mettrait en situation de subir institutionnellement le harcèlement ethnique dont elle est d’ores et déjà l’objet, et qui s’est intensifié depuis 1990. Pourquoi devrait-elle accepter de se soumettre à la rééducation souhaitée ? Pourquoi devrait-elle renoncer à être un État dont la philosophie politique est a-ethnique, sans minorités ethniques sur son territoire et sans minorités françaises au-dehors ? Face aux conflits ethno-linguistiques d’aujourd’hui, épuisants et destructeurs, régressifs, l’État-nation France est tout simplement d’avant-garde. Pourquoi ratifier ?

    Yvonne Bollmann,
    universitaire, auteur de La tentation allemande (1998), La Bataille des langues en Europe (2001), Ce que veut l’Allemagne (2003) –
    source : http://www.lecanardrépublicain.net/spip.php?article722

    notes

    [5Il s’agit de l’Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes ; dans le sigle « UFCE », l’E unique ramasse en un raccourci aussi discret qu’éloquent l’équivalence d’ « ethnique » et d’ « européen ».

    [7Christoph Pan, Beate Sibylle Pfeil, Minderheitenrechte in Europa, Handbuch der europäischen Volksgruppen, Band 2, 2006, p.192, et https://www.fuen.org/de/kongresse/kongress-2015/kongressuebersicht/

    [10La France n’a pas signé la convention cadre pour la protection des minorités nationales (Conseil de l’Europe).

    [13L’origine de cet argent devrait interdire à la FUEV de se présenter comme organisation non gouvernementale, ainsi qu’elle le fait par exemple dans son Rapport d’activité 2014 (p.2) : www.fuen.org/…/fueorg_fueorg_taetigkeitsber...

    [14http://www.yeni.org/yeni/index.php?option=com_content&view=article&id=4&Itemid=37&lang=en. C’est le nom en anglais de la JEV qui apparaît dans ce lien : Youth of European Nationalities (YEN).

     

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  • Loi Santé de Marisol Touraine : derrière les annonces, le tour de vis d’une loi euro-austéritaireÇa y est, la loi santé de Marisol Touraine a été votée en première lecture. Et elle est entrée en vigueur le 1er juillet. Après des semaines de battage médiatique autour de cette loi, que propose-t-elle en fait ?

    Trois grands chapitres, prévenir avant d’avoir à guérir, faciliter la santé au quotidien, consolider l’excellence du système.

    Prévenir avant d’avoir à guérir :

    • désignation d’un médecin traitant pour les enfants alors qu’il n’y a pratiquement plus aucun pédiatre en dehors des hôpitaux,
    • améliorer l’information nutritionnelle alors que les plus démunis ont toutes les peines du monde à se nourrir tout simplement,
    • prévenir l’ivresse chez les jeunes
    • lutter contre le tabagisme
    • favoriser les stratégies de prévention innovantes:

    C’est faire faire aux jeunes eux-mêmes des tests pour les maladies sexuellement transmissibles et instituer des salles de shoot pour les drogués. On imagine la réaction psychologique d’une personne qui se découvre porteuse du SIDA. Aujourd’hui, même le laboratoire n’a pas le droit de délivrer directement l’information pour que la révélation soit réellement accompagnée, médicalement et psychologiquement.

    Au lieu de s’attaquer réellement au problème de la drogue, on va instituer des « salles de shoot » pour que les drogués puissent s’y droguer «  proprement ». Où est la stratégie innovante ?

    • Créer un institut de prévention, de veille et d’intervention en santé publique

    Par la fusion des organismes d’éducation à la santé, de veille et de sécurité sanitaire et de réponse aux urgences sanitaires en un seul institut qui sera sensé tout faire. Il servira surtout probablement à mettre à la porte un maximum d’intervenants. Ça fera des économies mais pour la santé ?

    En annexe, promouvoir la santé en milieu scolaire (avec des infirmières en plus ???), soutenir le services de santé au travail (pas de médecine du travail, nuance, et sans spécialiste de médecine du travail, d’ailleurs il y en a de moins en moins), et puis qualité de l’air, amiante, plomb dans les habitations et « actions d’accompagnement des patients ».

    Globalement donc, une vision de la santé comme une affaire purement comptable et administrative, sans médecin si possible, ni dans la prévention, ni dans le dépistage, ni dans la protection sociale au travail.

    Pour faciliter la santé au quotidien :

    • généralisation du tiers payant. J’y reviendrai plus loin car c’est la mesure essentielle.
    • extension du bénéfice des tarifs sociaux pour les lunettes, les prothèses auditives et les soins dentaires. Il est bien temps d’y penser effectivement.
    • création d’un numéro d’appel national, en plus du 15 pour trouver un médecin de garde s’il n’y en a pas ( ?), alors que la question c’est le manque de médecins suite au numerus clausus, les « déserts médicaux » du fait de l’absence d’organisation du service de santé.
    • un service public d’information en santé, en fait un annuaire avec GPS pour trouver un acteur de santé.
    • permettre les « class actions » en santé, aggravant le côté médico-légal des relations patients-soignants sur le mode états-unien où des avocats attendent les patients à la sortie des cliniques pour leur proposer de demander des dommages et intérêts.

    Suit une série de mesurettes pour lutter contre le refus de soins (sic), l’accès au dossier médical d’une personne décédée pour le concubin pacsé, informer sur le coût des soins d’hospitalisation et rendre obligatoire la représentation des usagers ici ou là. Rien de nouveau donc

    Innover pour consolider l’excellence de notre système de santé :

    • refonder le service public hospitalier. Mais pas un mot sur la nécessaire augmentation des moyens en personnel, en matériel, en budget même pas pour éviter que les hôpitaux publics ne soient obligés d’emprunter pour fonctionner.
    • Créer le service territorial de santé au public  qui «s’adaptera aux réalités de chaque territoire », « les ARS disposeront des moyens juridiques et financiers pour l’organiser », particulièrement sur la base d’ « contrats d’objectifs et de moyens ». C’est le retour du Dossier Médical Partagé, à la charge de l’Assurance Maladie, mais auquel tout le monde aura en fait accès.
    • moderniser les pratiques et les professions de santé : ça consiste à faire des infirmiers des médecins au rabais, à faire pratiquer les vaccinations par les pharmaciens, prescrire les substituts nicotiniques par les sages-femmes et les infirmiers, et faire faire les IVG par les sages-femmes dont le métier est d’aider à la mise au monde des enfants…
    • améliorer l’accès aux données de santé : la loi appelle cela « open data », c’est à dire données ouvertes à tous, en provenance des hôpitaux, des cliniques, de l’assurance maladie, de INSEE. On imagine l’intérêt surtout pour l’industrie du médicament et des fournitures de santé, beaucoup moins pour les patients et leurs soignants qui ont leur dossier régulièrement mis à jour à chaque consultation

    Enfin dans les mesurettes : guides de bonnes pratiques et listes préférentielles de médicaments pour les professionnels, et puis surtout repenser la relation entre l’État et l ‘Assurance Maladie, renforcer l’animation territoriale par les ARS, etc…

    Globalement donc un fatras de mesures et mesurettes dont il faut chercher à déterminer la logique. Et la logique, c’est la lutte acharnée contre le pouvoir, exorbitant aux yeux d’une société tout entière dédiée à la rentabilisation du capital et au maintien coûte que coûte de son taux de profit, de cette catégorie d’intervenants sociaux que sont les médecins : en effet ils sont de fait les ordonnateurs de la dépense en matière de santé. (cf H. Solans : l’implication des actes médicaux dans le processus économique. In Cahiers de l’université n°22 – Perpignan 1996)

    La dernière des mesurettes citée est significative : produire un guide des bonnes pratiques en matière de soins, c’est imposer au médecin des procédures et des procédés standardisés, et une liste préférentielle de certains médicaments, c’est en imposer la prescription au détriment d’autres. Et le renforcement du flicage par les ARS en est le pendant.

    Les médecins qui se sont indignés et mobilisés contre ces mesures l’ont fait pour préserver ce qui reste essentiel dans la prise en charge d’un patient. Quel que soit son problème de santé, c’est un individu avec une histoire personnelle, une histoire familiale, des antécédents génétiques, pathologiques, accidentels, des conditions d’environnement social, familial, professionnel. Quel que soit son symptôme allégué (ce pourquoi il vient consulter) il faudra tenir compte de tout le reste pour le décoder. Et c’est au médecin qui le reçoit, qui l’écoute, qui l’examine, qui lui prescrit des examens complémentaires, qu’il reviendra de faire la synthèse et d’aboutir au syndrome objectif, au diagnostic à partir duquel il prescrira le traitement. (cf : C-E Tourné : Naissance et société. La relation soignant patient à l’épreuve du marché. PUP Perpignan 2001 )

    Et soigner une pathologie cardiaque ou un panaris au gros orteil devra se faire avec la même rigueur. Car le panaris peut être un mélanome au début.

    Mais en même temps, le médecin devra apprécier l’état psychologique du patient, sa fragilité, sa fatigue, ses problèmes dans la vie, au travail, en famille…

    Quel procédé, quelle procédure standardisés répondront à ces exigences ?

    Et tout les reste est à l’avenant : la prévention de l’alcoolisme, du tabagisme, des maladies sexuellement transmissibles s’adressent tout autant à des maux sociaux qu’aux acteurs qui y succombent. Peut-on raisonnablement pour les dépistages, les vaccinations, les mesures prophylactiques s’aligner sur les procédures vétérinaires ? Le SIDA est au moins aussi gênant pour le corps social que la maladie de la vache folle : va-t-on gérer la choses de la même façon ?

    La contraception, la contragestion, l’IVG doivent évidemment être mis en œuvre rapidement et efficacement. Mais leurs implications en matière de santé PERSONNELLE peuvent-elles être sacrifiées à l’efficacité comptable ? Et l’infirmière qui donne la pilule du lendemain, la sage-femme qui prescrit l’IVG médicamenteuse, l’infirmier qui prescrit des dérivés nicotiniques ou le responsable d’une « salle de shoot » pourront-ils apporter le complément de soin, faire le suivi, et éventuellement répondre d’une conséquence fâcheuse de leur prescription sur un patient qu’ils n’auront pas pu apprécier dans toutes ses fragilités ? Chacun de ces soignants a une spécificité de formation et d’action, mais seul le médecin a la compétence pour une vision globale du patient et l’obligation de tester les risques d’un traitement.

    En prime, on va mettre tout cela sur un dossier médical partagé, ouvert à tous les vents, aux professionnels de santé, bien sûr, mais aux assureurs, aux employeurs, aux publicitaires, aux marchands de toute sorte.

    Et l’ensemble sera organisé par l’ARS qui aura les moyens juridiques et financiers pour définir les contrats d’objectifs et de moyens .

    Pourquoi en rajouter alors que ces moyens de contrôle existent déjà : la notion de « bonnes pratiques », celle de « pratiques conformes aux données actuelles de la science » sont la base de contrôle de la qualité des actes médicaux. Les « profils » statistiques sont établis trimestriellement pour contrôler le volume des actes, des prescriptions de soins, de médicaments, d’examens complémentaires, d’arrêts de travail, pour chaque professionnel de santé. Et des rappels à l’ordre voire des sanctions sont prévus en cas de manquement.

    La liste des médicaments prescriptibles se réduit comme peau de chagrin d’année en année par le biais du déremboursement. Les médicaments génériques sont imposés comme alternative alors que leur dosage, leur composition ne sont pas identiques à ceux qu’ils remplacent.

    Si nouvelle loi en rajoute, c’est que le fin du fin de cette loi, son but réel, est de disposer d’un moyen ultime de pression sur la profession médicale : le tiers payant généralisé.

    Bien sûr il est présenté comme le nec plus ultra de « l’accès aux soins » dans le cadre de l’ « amélioration de la santé au quotidien ».

    Mais le tiers payant existe déjà. Pour les titulaires de la CMU, de l’ACS ou de l’aide médicale d’état. Mais aussi pour tous les assurés sociaux que le médecin peut « dispenser d’avance » sur la feuille de soins, à charge pour l’assurance-maladie de le payer directement.

    Le tiers-payant généralisé, c’est le cordon de la bourse dans la main de l’État. C’est la reprise en main de la manne financière que représente la prise en charge des soins par l’assurance maladie.

    Globalement c’est la possibilité pour la puissance publique de retarder plus ou moins les sorties d’argent. Le budget de la Sécurité Sociale porte sur des sommes considérables (370 milliards de recettes en 2010 dont 316 pour le régime général). Les prestations nettes de l’assurance maladie sont de 142 milliards dont la moitié pour les soins de ville soit 70 milliards par an. Cela représente un peu plus de 190 millions par jour. 5 jours de retard de paiement c’est 1 milliard d’euros. C’est autant que l’on peut prêter aux banques sans justification.

    Concernant chaque praticien, c’est la possibilité de le prendre à la gorge financièrement dès l’instant qu’il ne remplit pas « les contrats d’objectifs et de moyens » définis par les ARS qui auront les outils « juridiques et financiers » et cela localement dans le cadre des territoires. Gare à lui s’il ne prescrit pas les médicaments recommandés, s’il ne suit pas les procédés et les procédures standardisés, c’est-à-dire s’il donne des soins à son patient en fonction de ce qu’il présente comme problème, voire, encore pire, s’il a la volonté d’en prendre soin.

    Le tiers payant généralisé vient en complément du médecin traitant obligatoire institué il y a quelques années. Les deux ensemble ramènent à la situation du service de santé britannique. Chaque médecin a une liste de patients à soigner. Il le fait, le plus rapidement possible, sur une partie de la journée. Le reste du temps il reçoit les patients qui peuvent payer et leur consacre le temps nécessaire. Gageons que si la loi est appliquée, de nouvelles « mutuelles » très chères verront le jour qui prendront en charge les soins de ville dans une médecine à deux vitesses telle que celle qui sévit en Grande Bretagne.

    Au total, quelques rares avancées comme la réduction du délai de réflexion pour l’IVG, les tarifs « sociaux » pour les dents, les lunettes et les prothèses auditives ; beaucoup de baratin, quelques mesurettes pour flatter l’ego des professions paramédicales, mais aucune avancée réelle dans les moyens des hôpitaux, des centres de santé, des services de santé scolaire, de médecine du travail, des urgences hospitalières.

    Mais surtout, par le biais du renforcement du pouvoir des ARS, de la territorialisation de l’organisation de la santé publique, par l’instauration du tiers payant généralisé, la loi installe une mise sous tutelle définitive du corps médical pour le plier aux exigences de la rentabilisation du capital.

    Dernières nouvelles en marge de la loi Touraine : à peine la loi votée, la direction du Trésor illustre ce que veut dire repenser la relation entre l’État et l ‘Assurance Maladie en demandant de changer la prise en charge des Affections de Longue Durée parce que ça coûte trop cher.

    La pilule du lendemain en vente au supermarché 3 fois plus chère qu’en pharmacie. Le fric contre la santé, une caricature. Ça promet.

    Dr Claude-Émile Tourné – Coordinateur de la commission santé du PRCF

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    Le 25 juin dernier la CGT appelait à la grève dans la fonction publique hospitalière

    EXIGEONS LE RETRAIT DU PROJET DE LOI SANTÉ, l’abandon du plan d’économies de 3 milliards pour les hôpitaux, l’arrêt des attaques contre les conventions collectives et les établissements !

    Il faut mettre un terme à cette politique de baisse des dépenses publiques, il faut mettre un coup d’arrêt aux suppressions de postes, à la dégradation des conditions de travail dans nos établissements et services, au gel des salaires et rémunérations et à la dégradation du service public.

    Malgré le boycott des médias, la grève interprofessionnelle du 9 avril, réunissant près de 300 000 manifestants, pour le retrait du Pacte de responsabilité, de la loi Macron et du projet de loi Santé, a été un succès.

    Au lendemain du 9 avril, le gouvernement a annoncé une nouvelle baisse des crédits pour la santé et l’assurance maladie. Ces mesures d’austérité s’ajoutent au plan d’économies de 3 milliards déjà décidées, et vont déboucher à terme sur la suppression de 22 000 postes.

    Parallèlement, le projet de loi de « modernisation de la santé » voté le 14 avril en première lecture, rend obligatoire l’adhésion pour tous les hôpitaux à un groupement hospitalier de territoire (GHT). C’est un prélude à la fusion des hôpitaux publics entre eux, mais aussi avec le secteur privé, et de fait, à la suppression massive de postes dans le service public hospitalier, ainsi que des mises à disposition dans le privé.

    Les Agences Régionales de Santé viennent de recevoir les instructions concernant le plan d’économies de 3 milliards d’euros à réaliser sur les établissements de santé jusqu’en 2017 :

    •  Moins de lits et de capacité d’accueil,
    •  Une masse salariale sous contrôle,
    •  Une renégociation des accords sur les 35 heures …

    CELA SUFFIT !

    La réforme territoriale renforce l’offensive contre les métiers. C’est l’ensemble du secteur social et médico-social qui est attaqué, au nom de la réduction des dépenses publiques et la baisse du coût du travail imposée par le pacte de responsabilité. Les fédérations patronales du secteur social s’attaquent eux, aux Conventions Collectives.

    Ces dispositions :

    • aggravent encore les restructurations de l’offre de soins, les destructions, la mutualisation d’effectifs et vont accélérer la privatisation de l’hôpital public, comme les déserts médicaux ;
    • déboucheront sur de nouveaux Contrats de Retour à l’Équilibre Financier (CREF), qui vont se traduire par des milliers de suppressions de postes, ou par des attaques contre les jours RTT et les emplois.

    Dans de nombreux établissements, la lutte s’organise contre l’ensemble de ces mesures d’austérité et leurs conséquences.

    La CGT appelle à une journée de grève nationale et de manifestations devant les ARS, les préfectures, etc… ainsi qu’à un rassemblement devant le ministère le 25 juin 2015 pour exiger :

    • Le retrait du projet de loi santé et du pacte de responsabilité,
    • L’arrêt des fermetures de lits et services,
    • L’arrêt des réorganisations de l’offre de soin et de l’action sociale,
    • L’abandon de toutes les mesures d’économies qui asphyxient les établissements et les services;
    • Le maintien de tous les postes et l’embauche d’effectifs qualifiés en mesure de répondre aux besoins de la population avec des conditions de travail décentes,
    • La défense des droits statutaires et conventionnels de la BASS,
    • L’augmentation générale des salaires et de meilleurs déroulements de carrière,
    • L’augmentation des pensions,
    • L’arrêt de la casse des métiers du social.

    Le gouvernement doit prendre en compte les revendications des personnels des secteurs de la santé, du médico-social et du social, et pas seulement avoir une oreille attentive pour les employeurs et patrons.

    Ce n’est pas à nous de payer leur crise… et les cadeaux aux plus riches !

    Les pertes engendrées sont énormes et injustes, jugez-en plutôt !

    • Pour un ASH au 11eme échelon de l’échelle 3 à l’indice 363, le salaire brut est de 1 680,80 €. S’il avait suivi l’inflation, il s’élèverait à 1 875 € bruts : la perte est de 194,20 € par mois.
    • Loi Santé de Marisol Touraine : derrière les annonces, le tour de vis d’une loi euro-austéritairePour un AS ou un OPQ au 11eme échelon de l’échelle 4 à l’indice 375,le salaire brut est de 1 736,36 €. S’il avait suivi l’inflation, il s’élèverait à 1 953 € bruts : la perte est de 216,16 € par mois.
    • Pour une infirmière de classe supérieure en catégorie B au 6eme échelon à l’indice 540, le salaire brut est de 2 500 €. S’il avait suivi l’inflation il s’élèverait à 2 851 € bruts : la perte est de 351 € par mois.
    • Pour une infirmière 1er grade en catégorie A au 8eme échelon à l’indice 509, le salaire brut est de 2 356 €. S’il avait suivi l’inflation, il s’élèverait à 2 666 € bruts : la perte est de 310 € par mois.

    Le 25 juin 2015, la confédération CGT, dans le cadre de sa campagne « salaires » a décidé partout dans le territoire, de remettre les pétitions « salaires » en direction des préfectures et propose aux salarié-es une journée de grève et de manifestations ce même jour.

    TOUS EN GRÈVE LE 25 JUIN 2015

    source: initiative-communiste.fr/ (12/07/2015)

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  • QUE FAIRE ICI ET MAINTENANT POUR SOUTENIR LE PEUPLE GREC ? (PRCF)

    Le magnifique OXI (non !) lancé aux eurocrates par le peuple grec, classe ouvrière en tête (92% des électeurs du Pirée, par ex. !), vient seulement de retentir que déjà les Merkel, Hollande, Gattaz, Juncker et autres euro-« diktateurs » aggravent leur chantage : ils privent de liquidités les banques grecques et rebondissent sur les très illusoires concessions de Tsipras (notamment la démission de Varoufakis, « bête noire » désignée des eurocrates…) en prétendant que « la balle est dans le camp grec » : en clair, le couple Merkholland fait comme si les Grecs avaient voté Oui et qu’il revînt à leur gouvernement de serrer lui-même la ceinture sur un peuple déjà exsangue ! Sans le moindre suspense, le « socialiste » Hollande s’est aussitôt couché devant l’arrogant suzerain allemand, démontrant comme à la parade que l’UE est une dictature supranationale dont il est aussi sot d’ « espérer une démocratisation de l’UE » qu’il serait absurde pour une gazelle assoifée de prétendre attendrir les crocodiles qui la guettent aux abords du fleuve !

    C’est pourquoi les criailleries « euro-constructives » de la « gauche » bobo et de l’ « extrême » gauche française suppliant l’UE de faire preuve d’humanité, se déclarant « tous Grecs » (après avoir été « tous Charlie »…), adulant tous Tsipras, amusent les eurocrates qui, contrairement aux philistins « euro-constructifs », savent parfaitement, eux, comment marche le broyeur euro-atlantique et quelle classe sociale il est exclusivement conçu pour servir !

    QUE FAIRE ICI ET MAINTENANT POUR SOUTENIR LE PEUPLE GREC ? (PRCF)Dès lors, si nous voulons être solidaires des Grecs ici, cessons de nous battre par peuples grec, espagnol, etc. interposés en leur criant doctement : « mporite,  podéis, vous pouvez ! » : comprenons au contraire que « l’ennemi principal est dans notre pays » (Liebknecht). Il ne s’agit pas non plus de « conseiller » prétentieusement le pauvre petit peuple grec : ce grand peuple, qui porte les  Lumières depuis trois millénaires, n’a pas besoin des leçons de ceux qui, dès le 29 mai 2005 au soir, ont stérilisé le Non français à la constitution européenne en bêlant après l’ « autre Europe », l’ « autre constitution européenne », l’ « autre » euro (sur la base d’un « autre marxisme » ?) au lieu d’exiger la démission des gouvernants oui-ouistes et d’engager la lutte pour la sortie de l’UE, non pas de la Grèce (« armons-nous et partez ! ») mais de notre pays, bien mieux pourvu économiquement que la Grèce pour sortir de l’UE, au besoin le premier et unilatéralement.  

    D’abord parce que l’impérialisme français, même s’il rampe devant Berlin (conformément aux traditions traîtresses des Emigrés de Koblenz, des versaillais de Thiers et des Kollabos de Vichy) ne se contente pas, avec ses banques, d’écraser la Grèce et les autres « PIGS » du Sud et de l’Est européens : « notre » impérialisme est aussi le principal ennemi de la nation française qu’il dissout dans le bain d’acide de l’ « intégration » européenne pour mieux mondialiser les profits du CAC-40.

    QUE FAIRE ICI ET MAINTENANT POUR SOUTENIR LE PEUPLE GREC ? (PRCF)Ensuite, parce que si, à l’initiative du monde du travail, la France, 5ème puissance économique au monde, sortait unilatéralement et par la porte à gauche de l’UE et de l’euro… il n’y aurait aussitôt plus d’euro ni d’U.E. ! Immédiatement, ces broyeurs de peuples que sont l’UE, la BCE et l’ « Union transatlantique » chère à l’Axe Washington-Berlin, entreraient dans une crise réjouissante qui ne pourrait que stimuler la contre-offensive française et continentale des ouvriers et des « petites gens », sans parler des amis de la paix (menacée par l’UE-OTAN en Ukraine) et des démocrates partisans du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Surgirait alors une situation dont nul révolutionnaire ne devrait normalement s’effrayer : celle où « ceux d’en haut ne pourraient plus gouverner comme avant » et où « ceux d’en bas ne voudraient plus être gouvernés comme avant » (Lénine)…

    A l’heure où l’oligarchie capitaliste détruit la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal… et la France elle-même, à l’heure où la classe travailleuse est la seule force apte à rassembler notre peuple pour la reconquête de sa souveraineté, la triple sortie de l’euro, de l’UE et de l’OTAN mènerait à un affrontement général – et pas seulement national ! – avec le grand capital, et cela à l’initiative des forces progressistes. Car les peuples d’Europe n’ont que les chaînes de l’UE du capital à perdre, ils ont un monde de progrès social, d’indépendances nationales et de coopérations internationales à gagner : avec en perspective, le socialisme, seule société où la souveraineté nationale, assise sur la souveraineté du peuple, serait matériellement garantie par la socialisation des moyens de production et par le pouvoir politique de la classe travailleuse.

    Alors cessons d’euro-pleurnicher, d’euro-supplier, d’euro-conseiller et, pour tout dire, d’ « alter-européer » : comme ce fut le cas, dans un cadre unitaire, le 30 mai 2015 à deux pas de l’Assemblée nationale, et comme le propose le PRCF aux forces communistes, syndicales, républicaines et antifascistes, multiplions les débats et les initiatives concrètes pour appeler la France à sortir de l’UE atlantique pour mettre en place de nouveaux traités internationaux fondés sur la coopération entre peuples égaux et non plus sur l’ « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (art. VI de Maastricht): car si notre pays de sort pas au plus tôt de l’UE, il « y restera », et le monde du travail avec lui !

    par le secrétariat politique du PRCF – 8 juillet 2015

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  • IBM : mais jusqu’où vont il aller ? Quand F Hollande décore des patrons liquidant l’emploi !Le Président de la République Française est un humoriste. Surnommé par la presse « Monsieur petites blagues », il vient de nous en faire une nouvelle qui s’approche du gag répétitif de l’inversion de la courbe (du chômage).
    Le 2 juillet 2014, son ministre de l’Economie, le sieur Arnaud Montebourg, décorait de la Légion d’Honneur son nouveau copain Alain Bénichou, dont il avait fait connaissance à l’inauguration de l’ISC Lille. Normal, le président d’IBM en était alors à son 2ème PSE en douze mois, avec à la clé la destruction de 1200 emplois. Ça méritait bien l’embrassade du ministre du Redressement productif …

    Montebourg s’étant de lui-même mis au placard chez Habitat, Hollande a voulu faire mieux. Dès le 10 septembre, il a gentiment reçu, dans son abri de jardin élyséen, le couple endimanché Ginni-Alain. Mais les mains vides ! Sauf peut-être à distribuer un flot de promesses, ce qu’il sait si bien faire.

    IBM : mais jusqu’où vont il aller ? Quand F Hollande décore des patrons liquidant l’emploi !La situation était gênante : Bénichou décoré, Rometty frustrée, la hiérarchie ridiculisée. Cela ne pouvait durer pour la fierté yankee …

    Think ! lui a susurré un bon génie communiquant. Eureka ! s’est alors dit le Président : « ce que Montebourg a fait dans le béton de Bercy pour Alain, je vais le faire sous les dorures et lustres en cristal de mon Palais ! ». La classe … Et puis, c’est quand même plus sympa de claquer la bise à Ginny que de se faire embrasser par papy Dassault ravi que je lui ai vendu quelques Rafales.
    Restait à trouver un motif pour cette nouvelle Légion d’Honneur. Il n’y a pas eu à chercher loin. IBM n’a pas manqué de rappeler à l’Elysée que Rometty, question suppressions d’emplois, jouait en Ligue des champions : 55 000 dans le monde pour la seule année 2014. Alain Bénichou, à côté, joue « petit bras ».
    Et c’est ainsi que ce 24 juin, notre Président (de la République) a félicité notre Présidente (de la Corp) sous le regard attendri de Jacques Attali (Président de plus rien), et sans doute, loin dans l’assemblée, de notre Président (d’IBM-France).

     

    IBM : mais jusqu’où vont il aller ? Quand F Hollande décore des patrons liquidant l’emploi !Il a de la chance, François Hollande. Pendant les deux ans qu’il lui reste, il peut encore se faire quelques remakes avec Ginny : Commandeur, Grand Officier, Grand Croix. Pour cette dernière dignité, il y a toutefois un impératif absolu : c’est que Mme Virginie Rometty ait ramené IBM à la taille d’une PME. Une médaille, un titre, ça se mérite !
    Quant à M. Alain Bénichou, nul doute qu’Arnaud Montebourg lui aura alors trouve un refuge au rayon casseroles d’Habitat.

     

    PS: Alain Benichou, grand patron IBM France – Ginni Rometty, grande patronne IBM dans le monde

     

    source : http://www.cgt-ibm.fr/?p=2186

     

    La CGT interpelle François Hollande avant son entretien avec V. Rometty et A. Bénichou

    Ce mercredi 10 septembre 2014, le président de la République François Hollande recevait Virginia Rometty, patronne d’IBM depuis près de deux ans, et Alain Bénichou, président d’IBM France. La CGT d’IBM-France a réagi en faisant parvenir préventivement une lettre ouverte à François Hollande (à lire à la fin de l’article, ou lien ci-contre), pour l’informer que la filiale française de Big Blue est en train de se vider de sa substance, et qu’elle est appelée à disparaître à terme, du fait des choix exclusivement boursiers de la maison-mère.

    La danse du ventre d’IBM France devant les Pouvoirs Publics

    Deux mois après qu’Arnaud Montebourg ait décoré Alain Bénichou de la Légion d’Honneur (le seul mérite du Président d’IBM France ayant été de supprimer massivement les emplois), c’est François Hollande qui reçoit à l’Elysée la CEO d’IBM Corp, Virginia Rometty, en compagnie de M. Bénichou.
    La CGT est particulièrement heurtée du fait que les Pouvoirs Publics français montrent au plus niveau une telle proximité avec une multinationale qui détruit méthodiquement ses emplois en vue d’un démantèlement total. D’un côté les politiques appellent au « patriotisme économique », mais de l’autre côté ils acceptent de faire des risettes au « serial job killer » qu’est IBM. On pourrait en sourire, mais ce sont les salariés qui trinquent, et c’est la collectivité nationale qui subit cette destruction des emplois, aggravant encore plus le chômage et les difficultés économiques du Pays.

    IBM-France est en voie d’autodestruction

    IBM-France est en voie d’autodestruction, en se séparant de nombreux domaines d’activité, et en délocalisant ce qui reste de développement informatique au profit des pays offrant les plus bas coûts (ce qui n’est même plus le cas de l’Inde et de la Chine).

    La CGT alerte depuis longtemps sur le démantèlement programmé d’IBM-France. Nous rappelons sans cesse les chiffres de pertes d’emplois, particulièrement effarants. Nous les avons à nouveau fournis à François Hollande.

    IBM a toujours su se faire valoir auprès des Pouvoirs Publics. Mais les discours tenus ces derniers temps s’éloignent tant de la réalité que la CGT ne peut rester silencieuse. En effet, le démantèlement d’IBM-France est en marche, programmé par la Corp à Armonk, aux US.

    En France, IBM joue au bonneteau avec le Gouvernement pour masquer la réalité des destructions d’emplois. Un nouveau centre de services a été créé à Lille, avec une politique de bas salaires clairement affichée (et la perte de la Convention collective de la Métallurgie). La Région Nord-Pas-de-Calais s’est engagée pour 200.000 euros, en échange d’une promesse de création de 700 emplois en cinq ans (promesse, promesse …). Mais simultanément, les PSE 2013 et 2014 ont liquidé à IBM-France 1200 emplois, et plus de 300 sont en cours d’externalisation !

    La filière informatique est essentielle pour la France. Il faut la défendre, et il faut bloquer la destruction des emplois organisée par les grandes multinationales. La CGT monte régulièrement au créneau pour faire entendre la voix des travailleurs, mais les différentes politiques gouvernementales n’ont jamais pris réellement en compte cette problématique des grands groupes étrangers qui vident les économies occidentales de leur substance. Il en est pourtant de l’avenir de dizaines de milliers de salariés.
    Les relations actuelles particulièrement « amicales » entre les Pouvoirs Publics et les dirigeants d’IBM ne doivent pas conduire à fouler aux pieds les intérêts des salariés de Big Blue en France. La CGT s’insurge sur le fait que ceux-ci puissent être passés par pertes et profits par IBM. Le secteur public est un grand client d’IBM, des centaines de millions d’euros sont en jeu chaque année : l’Etat doit faire valoir en échange le maintien de l’emploi et la prise en compte des intérêts des salariés.

     

    source: initiative-communiste.fr [8/07/2015]

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  • Ce que contiennent les Memorandums de la Troika UE BCE FMI ou de Syriza contre les travailleurs Grecs !Mais que contiennent les Memorandum de la Troika UE BCE FMI et celui proposé par Syriza ?

    Les syndicats grecs (et on ne parle pas de ceux qui en usurpent appellation, instruments de propagande de l’Union Européenne du Capital, rassemblés au sein de la CES, organisme intégré et subvention au sein des institutions européenne) et notamment le PAME (membre de la FSM) ont fait la comparaison que "L'Hermine Rouge" se devait de publier.En rouge et en gras les points d’accord entre le gouvernement grec et la Troïka en brun les points où subsistent quelques différences…

    Le mémorandum UE-FMI-BCE :

    1. Âge du départ à la retraite amené à 67 ans pour tous les travailleurs, imposé d’ici 2022

    2. Augmentation des contributions des retraités à la sécurité sociale (qui sera déduite de leurs retraites) de 4 à 6 %

    3.Augmentation des contributions des salariés à la sécurité sociale (qui sera déduite de leurs salaires) de 4 à 5 %

    4.Coupures du le budget des retraites : 0.5% du PIB en 2015, 1% du PIB en 2016

    5.« Pénalité » de départ anticipé à la retraite augmentée de 10 %

    6.Réduction du « coût du travail » dans le secteur public à partir du 1/1/2016

    7.Poursuite du prélèvement de la soi-disant « taxe de solidarité »

    8.Salaire minimum sera fixé selon les lois du mémorandum

    9.Poursuite du prélèvement des « droits de succession unifiés »-ENFI jusqu’en 2016

    10.Augmentation des salaires par la TVA à 1 % du PIB

    11.TVA augmentée à 23% pour les conserves alimentaires et les aliments sous-vide, 13% pour les aliments de base, l’électricité et les hôtels, 6 % pour les médicaments et livres, 23% pour tout le reste

    12.Taxation des propriétaires de bateaux

    13. Privatisation de ports, aéroports, infrastructures, propriétés publiques

    Le mémorandum SYRIZA :

    1. Âge du départ à la retraite amené à 67 ans pour tous les travailleurs, imposé d’ici 2025

    2. Augmentation des contributions des retraités à la sécurité sociale (qui sera déduite de leurs retraites) de 4 à 5 %

    3. Augmentation des contributions des salariés à la sécurité sociale (qui sera déduite de leurs salaires) de 4 à 5 %

    4. Coupures du  budget des retraites : 0.5% du PIB en 2015, 1% du PIB en 2016

    5. « Pénalité » de départ anticipé à la retraite augmentée de 10 %

    6. Réduction du « coût du travail » dans le secteur public à partir du 1/1/2016

    7. Poursuite du prélèvement de la soi-disant « taxe de solidarité »

    8. Salaire minimum sera fixé selon les lois du mémorandum

    9. Poursuite du prélèvement des « droits de succession unifiés »-ENFI jusqu’en 2016

    10.Augmentation des salaires par la TVA à 0,93 % du PIB

    11. TVA augmentée à 23% pour les conserves alimentaires et les aliments sous-vide, 13% pour les aliments de base, l’électricité et les hôtels, 6 % pour les médicaments et livres, 23% pour tout le reste

    12. PAS de taxation des propriétaires de bateaux

    13. Privatisation de ports, aéroports, infrastructures, propriétés publiques

    Ce que contiennent les Memorandums de la Troika UE BCE FMI ou de Syriza contre les travailleurs Grecs !Chacun pourrait apprécier le peu de différence entre le « compromis » recherché par Syriza (intégrant par ailleurs une annulation ou un report partiel de la dette). De fait, il ne faut pas se leurrer, la classe ouvrière doit porter ses propres revendications, elle doit dire NON à la dictature, à l’exploitation capitaliste, NON à l’Euro et l’Union européenne qui sont les armes de destruction massive utilisées par l’axe Euro Atlantique capitaliste dans sa blitzkrieg contre les travailleurs. Aucune alternative de gauche, aucune alternative populaire ou démocratique n’est possible en restant enfermé dans le cadre du carcan de l’europe du capital, en restant enferré dans les chaines de l’Euro. Il suffit de voir la situation de la Grèce. Pas plus que l’on ne pourra rendre un crocodile végétarien, on ne pourra rendre l’UE sociale.

    Oui, pour s’en sortir, il faut dire NON. Non à l’euro-austérité, non à l’eurofascisation, oui pour s’en sortir, il faut sortir de l’UE, de l’euro, pour une vrai alternative de progrès social et démocratique pour et par les travailleurs. Rejoignez les militants du PRCF dans la lutte !

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  • Quimper-Organisation territoriale. Dans la précipitation (LT 29/06/2015)

    Communes nouvelles, intercommunalités regroupées : les élus ruraux doivent suivre à marche forcée la nouvelle organisation territoriale imposée par l'État. Et cela sans avoir le temps de consulter leur population, tant les échéances sont courtes. Alors, ils ouvrent des pistes tout en faisant de la résistance comme samedi, à Quimper, où ils ont exprimé leur désarroi. (Le Télégramme d'hier) Paroles d'élus soumis à forte pression.
     
    Nadine Kersaudy, présidente des Maires ruraux du Finistère. Maire de Cléden-Cap-Sizun. « Il ne faut pas confondre la création de communes nouvelles qui dépend de l'accord des élus et la loi NOTRe qui prévoit notamment un seuil minimum de 20.000 habitants dans les intercommunalités et l'élection des élus communautaires au suffrage universel. S'il faut passer à ce mode d'élection, les petites communes seront sous-représentées dans les grandes intercommunalités, parfois avec un seul élu. Comment défendre son territoire dans ces conditions ? La proximité a-t-elle encore un sens ? À Cléden-Cap-Sizun, nous avons beaucoup de personnes âgées pour qui la mairie est importante ».
     
    Christian Maillot, adjoint au maire à l'Ile-Tudy. « Dans les grandes communautés, ce sont les élus qui ont une vision urbaine de l'aménagement, qui vont prendre le dessus. Il faut garder notre indépendance de décision ».
     
    Jean-Pierre Broustal, maire de Brasparts. « Nous sommes dans la communauté de communes du Yeun Elez qui a 4.500 habitants. Si nous devions atteindre une taille de 20.000 habitants, vue la densité de population chez nous, il nous faudrait la moitié du département. S'il y a un regroupement cela pourrait se faire avec la communauté des monts d'Arrée ».
     
    Philippe Paul, sénateur maire de Douarnenez. « En matière de regroupement, il faut se demander ce qui est naturel. Douarnenez a toujours été tourné vers Quimper. Un rapprochement avec Quimper est logique, sans laisser de côté le Cap-Sizun. Mais il faut d'abord un débat dans nos communautés. Il n'a pas commencé. Mais nous ne devons pas être à la traîne. Quant aux communes nouvelles, ce n'est pas encore dans les esprits. Il faut faire attention à ne pas raisonner en termes de finances. Actuellement, il y a trois projets à l'étude : Esquibien-Audierne, Châteaulin-Port Launay et le Pays glazik. Dans le Pays de Douarnenez, quand on voit le débat au niveau communal, ce n'est pas sûr qu'on aille vers là ».
     
    Georges Morvan, maire de Scrignac. « Nous voulons garder notre identité, avec un bassin de vie qui partage nos préoccupations. Sinon, il nous restera qu'à devenir des gestionnaires de cimetière. Si une commune disparaît, il n'y a plus de possibilité de défendre l'école, les commerces. Ce ne sont pas Carhaix ou Morlaix qui vont nous défendre. Nous avons 3.800 habitants. Un regroupement avec le Yeun Elez est à réfléchir ».
     
    Joseph Le Calvez, maire de Bolazec. « Nous avons 203 habitants, un commerce et un employé communal. Nous avons augmenté de 18 habitants depuis le début du mandat. Mais je crains que nous devions fusionner, sans doute avec Scrignac. Nous n'aurons pas le choix. Bolazec a déjà été par le passé une trêve de Scrignac ».
     
    Christian Troadec, maire de Carhaix. « Nous misons sur la libre association dans un bassin de vie et de projets, un territoire vécu. En début d'année, trois communes des Côtes-d'Armor ont rejoint la communauté du Poher. D'autres pourraient le faire s'il y a des projets communs. Nous en sommes à 16.500 habitants, donc sous le seuil des 20.000 ».
     
    Christine Huiban et Dominique Rouchon, adjoints à Trégourez. « S'il y a des transferts de compétences vers une nouvelle communauté, nous voulons les choisir. Actuellement, l'eau et l'assainissement dans la communauté de Haute-Cornouaille sont en régie communale. Si la communauté doit prendre ses compétences comme le prévoit la loi, il faudra déléguer à un opérateur privé ce qui au final reviendra plus cher pour l'usager ».
     
    Bernard Saliou, maire de Saint-Thois, président de la communauté de Haute-Cornouaille. « La communauté de communes fait 15.000 habitants et nous n'avons aucun scénario qui nous convienne par rapport à un autre bassin de vie. Nous ne voulons pas que l'on nous impose des choix de manière brutale. Nous allons nous battre jusqu'au bout d'autant que la population n'est pas informée et mérite d'être consultée ».
     
    Raymond Messager, maire de Landudal. « Notre projet en Pays glazik n'est pas encore construit. Nous réfléchissons à la création d'une commune nouvelle avec Langolen. Intégrer une grande commune serait prendre le risque de voir nos problèmes communaux d'aujourd'hui qui sont à traiter rapidement se transformer en petits problèmes à traiter ultérieurement ».
     
    Ronan LARVOR
     

    CGT : « Il y a  une convergence sur l'avenir des services publics »

    S amedi matin, une douzaine de syndicalistes CGT se sont invités dans le défilé des maires ruraux. « Nous pensons pouvoir parler de convergence entre l'association des maires ruraux et la CGT sur la question de l'avenir des services publics de proximité », a plaidé Alain Le Berre, dont le long discours a finalement été interrompu. « Le projet de loi de Modernisation de l'Action publique territoriale et d'affirmation des métropoles prépare une vaste désorganisation territoriale dans un unique but : répondre au dogme de la compétitivité économique comme remède à la crise », a poursuivi le délégué CGT de La Poste. La CGT pointe le défaut de moyens du Service départemental des services d'incendies, qui impliquera des difficultés de service dans des bassins de vie comme le Porzay, le Cap-Sizun, le pays de Quimperlé. La CGT du Sdis a alerté les élus sur cette dégradation par courrier. Elle dénonce aussi le désengagement de La Poste, de la SNCF. « Sur 139 bureaux de poste dans le département, la Direction projette d'en fermer 43, essentiellement dans les communes rurales », ajoute Alain Le Berre. « Les élus doivent comprendre que nous défendons les mêmes territoires et les mêmes services », constate un militant CGT. « Mais ils ont parfois du mal ». L'intervention des syndicalistes a en effet été mal comprise par certains élus.

    source:  letelegramme.fr (29/06/2015)

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  • Attentat terroriste [communiqué PRCF 26/06/2015]

    L’immonde attentat commis ce jour vise la Nation, la paix civile et la classe ouvrière au nom de l’intégrisme religieux le plus barbare. Nous exprimons notre sympathie aux familles et aux amis des victimes. Ce type d’acte ignoble, qui ne peut profiter qu’à l’extrême droite raciste ainsi qu’aux pires forces communautaristes du pays, ne mérite que notre indignation et notre condamnation sans nuances. Toute tentative de relativiser ce genre d’action, de lui trouver on ne sait quelle excuse, doit être absolument proscrite.

    Ce n’est donc pas pour dédouaner en quoi que ce soit la violence méprisable de certains fanatiques prêts à n’importe quoi que nous rappelons une évidence géopolitique : quand la France apparaissait comme une puissance de paix et d’équilibre au Proche-Orient, comme cela semblait encore être le cas à l’époque où Chirac et Villepin refusaient l’invasion US de l’Irak, notre pays était relativement épargné par le terrorisme. A l’inverse, les ingérences et les interventions impérialistes irresponsables prêchées par B.H.L et mises à exécution par Sarkozy, puis par Hollande, (déstabilisation de la Libye, de la Syrie…) ont transformé le sol français en une cible privilégiée du terrorisme aveugle. Cela n’excuse en rien les terroristes/tortionnaires intégristes, car des attentats criminels ne sont en rien excusés par la politique criminelle qui leur a créé un terreau favorable, mais à l’inverse, cela situe les responsabilités politiques de ceux qui nous ont menés dans le guêpier actuel.

    Pour combattre la sauvagerie terroriste, il faut refuser toute « compréhension » aux sales individus, égaux aux nazis, qui décapitent des êtres humains, qui tuent des enfants parce qu’ils sont juifs ou qui tentent de faire sauter des ouvriers dans leur usine. Mais il faut aussi agir en profondeur pour que, par nos luttes, émerge une nouvelle politique d’égalité, de ré-industrialisation du pays, de reconquête scolaire et de progrès social sur notre territoire. A l’échelle internationale, il faut lutter pour une politique de paix et, de respect des nations souveraines qui soit l’exact opposé de celle que pratiquent, ensemble ou successivement, les chefs de file euro-atlantique du Parti Maastrichtien Unique (les pseudo-« socialistes » comme les pseudo-« républicains »).

    Dernière minute :

    Nous apprenons également qu’un odieux et criminel attentat a frappé la Tunisie, qui aurait fait au moins 36 morts. Nous exprimons notre salut fraternel aux Tunisiens de France et de Tunisie, comme à tous les proches des victimes de cet attentat.

    La situation provoquée par l’agression impérialiste en Libye a contribué à déstabiliser toute la région. Quand demandera-t-on des comptes à B.H.L., à Sarkozy et au PS hollandien (qui avait approuvé cette intervention irresponsable) pour la déstabilisation de pays entiers ?

    source: initiative-communiste.fr [27/06/2015]

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  • Mercredi 24/06/2015-Manifestation des maires ruraux contre la loi Notre (+ VIDEO)

    Mercredi 24 juin, plusieurs centaines de maires ruraux, adjoints, conseillers et députés se sont rassemblés à Paris pour protester contre la loi Notre (nouvelle organisation territoriale de la République) en cours de discussion. L'Association des maires ruraux de France (AMRF), à l'origine de la manifestation, dénonce principalement la disparition du pouvoir effectif de la commune au profit des agglomérations intercommunales.

    Le climat était tendu puisque les manifestants ont débordé les cordons de police – voir notre vidéo – pour se rassembler devant l'Assemblée nationale, avec le soutien de plusieurs députés et sénateurs.

    Points de crispation : la remontée des seuils des intercommunalités à 15.000 habitants et le transfert des compétences en matière d'urbanisme à l'intercommunalité.

    « On sent une forme de compréhension de la part du gouvernement », a rapporté Vanik Berberian, président de l'AMRF, qui avait échangé avec la ministre de la Décentralisation plus tôt dans la journée. « Nous espérons que les députés sauront s'intéresser aussi à la ruralité. Ce texte est conçu comme une action sur mesure en direction des territoires urbains, ce que nous ne pouvons pas accepter », a-t-il poursuivi.

    Adèle Magnard

    source: lafranceagricole.fr

    Mercredi 24/06/2015-Manifestation des maires ruraux contre la loi Notre (+ VIDEO)

    A télécharger : Le déploiement des maisons de services au public dans les territoires ruraux (Conseil des ministres du 24 juin 2015, pages 9 et 10)

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  • Marxisme et Universalisme-Georges Gastaud sur "Radio-Campus"

    Marxisme et Universalisme-Georges Gastaud sur "Radio-Campus"

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  • À la veille des vacances d'été le gouvernement de la République se met en quatre pour fournir aux français, accablés de précarité, de chômage et autres incitations à la morosité, des vacances accessibles à leurs moyens désormais limités. C'est ainsi que le premier ministre lui-même donne l'exemple et lance la première compagnie aérienne "no-cost"en payant de sa personne pour une campagne de promotion très soutenue.
    Le slogan initiliament choisi "VALLS-AIR, si c'était à refaire ?" ne sera peut-être pas finalement retenu, mais il demeure que l'opinion et la presse unanimes ont été fort sensibles à cette initiative citoyenne bien dans la manière farouche et volontaire à laquelle le premier ministre a accoutumé les français.

    D'autant que ces beaux efforts viennent après ceux que le ministre Macron a déployé, avec la créativité qu'on lui connaît, pour promouvoir les longues étapes en autocar, inconfortables et épuisantes mais si prometteuses de solidarité et de chaleur humaine...

    source: http://www.librairie-tropiques.fr/

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