• La Turquie attaque la Syrie et bombarde les Kurdes !Bombardement sur Ras Al Ayn le 9 octobre 2019

    Après d’intenses bombardements aériens et d’artillerie, l’armée turque et ses milices islamistes ont envahie la ville syrienne frontalière de Tal Abyad dans la nuit du 9 octobre 2019. La ville frontalière de Ras Al Ayn était également sous un bombardement violent, ainsi que des quartiers du centre ville de Al Qamishly contrôles par les kurdes. Ces bombardements ont déjà fait plusieurs morts civils, dont un enfant de 6 ans à Qamishly.

    Des raids aériens étaient menés contre Avn où se situe une partie du commandement des , à plus de 50 km à l’intérieur de la .

    Immédiatement l’agression turque s’accompagne d’attaques de l’Etat Islamique. Dans la ville de Raqqa, ainsi que dans un camps de prisonniers situés près de Al Hawl, ou des prisonniers se sont échappés.

    La Syrie a immédiatement annoncé qu’elle utiliserait tous les moyens légaux pour stopper l’invasion lancée par Erdogan, la Russie dénonçant l’attaque turque comme violant la souveraineté syrienne. L’Iran condamné à mots feutré l’intervention turque. Au sein de la ligue arabe, l’Egypte, la Jordanie et les émirats arabes unies condamnaient immédiatement l’attaque.

    En europe occidentale, les capitales française, allemande, britannique et italienne s’indignait, craignant que l’attaque turque menace les efforts conduits contre l’Etat Islamique. la France a saisi le conseil de sécurité de l’ONU. Pour autant le régime Macron n’a pas indiqué le sort réservés aux soldats français déployés sur le sol syrien dans le plus grand flou et le secret.

    De leur coté, les Etats Unis ne condamnent pas, le président américain Donald Trump se bornant a déclarer suivre la situation de près et croire en l’engagement de la  de respecter la protection des civils et des minorités… Un blanc seing donné à cette attaque illégale et violant le droit internationale. Un soutien à cet allié stratégique membre de l’OTAN.

    En France des manifestations pour la paix sont organisées. L'ARC29/PRCF 29 appelle la population et les ami.e.s de la paix a soutenir toutes les initiatives en vue du retrait des troupes turques de Syrie.

    HALTE A L'AGRESSION MILITAIRE

    RASSEMBLEMENTS POUR LE RETRAIT DES TROUPES TURQUES DU ROJAVA

    Quimper-Vendredi 11 octobre 2019 - 18h00-place Terre au Duc

    Morlaix- Samedi 12 Octobre 2019-12H-kiosque de la Mairie

    Brest-Samedi 19 octobre-14h30-place de la Liberté

     

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  •  Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)

    Interview de Pablo Fernández, Secrétaire exécutif du Conseil Général de la Police

     

    J’ai encore en mémoire les yeux de cette personne à qui j’annonçais que je partais au Venezuela. On pouvait deviner, dans la triste stupéfaction de ses iris, qu’elle préparait déjà les premiers mots de mon oraison funèbre. Sans pouvoir donner une consistance matérielle à ces délires imaginaires, elle avait associé le pays de ma destination à une vision post-apocalyptique où l’absence de loi est reine. Une sorte de Mad Max caribéen, d’où j’aurais certainement de la peine à revenir, n’étant pas Mel Gibson. 

    Durant des années, le système médiatique a dénoncé sans relâche l'insécurité au Venezuela. Dès lors que le gouvernement s'est attelé -tardivement- à apporter un ensemble de solutions, les accusations se sont soudainement transformés en "violations des droits de l'Homme". 

    La campagne médiatique actuelle, qui ne se base que sur les dires d'ONGs financées par les Etats-Unis, a un but précis: désarmer l'Etat vénézuélien. En premier lieu, il s'agit de le désarmer économiquement, c'est le rôle du blocus criminel qui étouffe le pays. Ensuite, désarmer l'Etat-nation, au sens de morceler le territoire vénézuélien, afin de faire passer les zones stratégiques sous contrôle paramilitaire ou sous celui des structures criminelles.  Or, cet objectif ne peut se réaliser que si l'Etat vénézuélien ne dispose plus de capacité de défense de son territoire. C'est le sens de cette campagne contre la police. Il faut désormais désarmer l'Etat, c'est à dire  réduire à néant la possibilité d'affronter le crime organisé, et le paramilitarisme colombien. Afin de saisir le rôle de la pègre dans la guerre actuelle contre l'Etat vénézuélien, nous renvoyons à notre série d'articles "Comprendre la guerre qui vient". 

    Curieusement, aucun média ni aucune ONG ne cherche à comprendre l'évolution de la violence et de la délinquance au Venezuela. Dès l’année 2006, l’Etat vénézuélien a refondé son modèle policier en adéquation avec la Constitution et la vision progressiste de la Révolution bolivarienne. Cette aventure, Pablo Fernandez l’a vécu dés le début. Activiste historique des droits de l’Homme au Venezuela, Pablo a été associé dés le début à la construction de toutes les nouvelles structures de la police vénézuélienne. Il a participé aux travaux de la Commission Nationale de la Réforme de la Police, a été co-fondateur de l’Université Expérimentale de la Sécurité, et s’est chargé de la Commission Nationale de Contrôle des armes et de Désarmement. Il est aujourd’hui Secrétaire exécutif du Conseil Général de la Police, l’organe de planification et de suivi des politiques publiques en matière de sécurité. 

    Pablo Fernández nous reçoit dans son bureau situé dans les étages du ministère de l’intérieur. Derrière lui, une bibliothèque abrite une grande partie des publications qui constituent désormais la force institutionnelle de la nouvelle police vénézuélienne : des dizaines de manuels colorés, des guides, des codes, des procédures,  des protocoles d’action, des lois. La mémoire de ce que l’Etat a produit pour faire table rase d’un vieux modèle policier inopérant et construire celui du futur ; en total respect des droits de l’Homme, quoi qu’en disent les médias. 

    Sur un étage d’un meuble en formica, trônent des bustes de Simon Bolivar et de Hugo Chávez au milieu de casquettes de tous les corps de police du Venezuela. Devant lui, sur un bureau extrêmement ordonné, sont posés d’autres textes de lois à coté de la Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela, qui, bien sûr, ne pouvait manquer à l’appel. Pablo éteint son portable, sort un stylo de sa chemise en jean et le range dans un tiroir. Il relève la tête, son regard transperce ses lunettes pour me regarder fixement. «Pour comprendre notre modèle de police actuel, il faut remonter à l’époque de Bolivar», me lance-t-il. J’essaie de ne rien laisser transparaitre mais je comprends tout de suite que l’interview -ainsi que sa transcription, puis sa traduction- risque d’être longue. A ce moment précis, je ne sais pas encore que je ne pourrais pas couper de passages ultérieurement  tant notre échange sera captivant. 

    Comme lorsque nous avions interviewé le directeur de l’agence antidrogues du Venezuela, un autre marronnier des attaques contre la Révolution bolivarienne, les médias internationaux qui accusent le Venezuela d’être un Etat voyou ne se bousculent pas au portillon de la déontologie journaliste. Seuls deux sont venus recueillir le son de cloche du Conseil Général de la Police : la chaine iranienne HispanTV et la chaine latino-américaine Telesur. Un exemple parmi d’autres de la définition de l’honnêteté dans les médias dominants, qui aujourd'hui accusent le gouvernement vénézuélien de massacrer sa propre population. 

    Romain Migus

    Extrait vidéo de notre entretien avec Pablo Fernández



    Romain Migus : Qu’est-ce que le Conseil Général de Police ?

    Pablo Fernández : Le Conseil Général de Police est l’instance stratégique d’articulation participative pour la définition de politiques en matière de sécurité. Il est présidé par le ministre des Relations intérieurs, de la Justice et de la Paix. Il est composé d’un représentant des gouverneurs, des maires, du parquet, et du bureau du défenseur des droits. Le thème des droits de l’Homme est permanent dans cette instance stratégique qui définit les politiques de la police. En plus de ces délégués, le ministre peut incorporer d’autres personnes au Conseil. Actuellement, nous avons aussi des représentants de la Cour Suprême, des juristes, des avocats, le doyen de l’Université Expérimentale de la Sécurité, tous les vice-ministres qui sont liés au thème du maintien de l’ordre, le directeur de la Police Nationale Bolivarienne et celui du Corps d’Investigations Scientifiques, Pénales, et Criminalistiques [CICPC par ses sigles en espagnol, l’équivalent français de la Direction Nationale de la Police Judiciaire,NDT]. Sont aussi intégrés au Conseil Général de Police, une représentation des policiers. Le Conseil a un Secrétaire Exécutif, qui donne les orientations stratégiques et dont l’équipe assure le suivi des politiques décidé au sein du Conseil. Ce secrétaire exécutif, en ce moment, c’est moi : Pablo Fernández. 

    Romain Migus : Mais qui est donc Pablo Fernández? Quelle a été ta trajectoire professionnelle?

    Pablo Fernández : C’est une question très importante. Elle permet de savoir qui parle et de quel point de vue. Je suis argentin de naissance, j’ai grandi sous la dictature. Je suis arrivé pour la première fois au Venezuela, dans le cadre de mes études, en 1989, à quelques jours du Caracazo (1). Ça a été mon « baptême » en ce qui concerne la connaissance de la réalité vénézuélienne. Je suis revenu en Argentine pour finir mes études. Au bout de quelques années, j’ai fini par retourner au Venezuela en 1994, où j’ai finalement obtenu la nationalité. J’ai travaillé comme professeur et j’ai milité durant 20 ans au sein d’une organisation de défense des droits de l’Homme : la Red de Apoyo por la Justicia y la Paz. 

     

    En 1998, durant la campagne électorale pour les élections présidentielles, les organisations vénézuéliennes des droits de l’Homme ont demandé aux candidats de les recevoir afin de leur soumettre des propositions dans ce domaine. Des quatre candidats, le seul qui nous a reçu a été Hugo Chávez. Nous nous sommes réuni avec lui et il s’est compromis à maintenir cette relation. Plusieurs mois plus tard, lorsque Chávez gagnera les élections, il convoquera une Assemblée Nationale Constituante. 95% des recommandations que nous avions faites lors de nos réunions ont été inscrites dans la nouvelle Constitution. Le Comandante Chávez avait tenu parole. 

    Chávez commence à transformer les institutions du pays à partir de la Constitution de 1999, et donc il a touché le domaine de la sécurité. En 2006, le Comandante installe une Commission Nationale pour la Réforme de la Police (Conarepol) et il a invité à participer les activistes de défense des droits de l’Homme qui avions accompagné les victimes de l’ancien modèle policier. Evidemment, nous avons accepté. Cette commission avait trois grandes dimensions qui ont marqué la construction de toute la politique publique en matière de sécurité citoyenne après 2006. En premier lieu, nous avons élaboré les politiques publiques en écoutant les gens. La Conarepol a lancé une grande consultation nationale sur le modèle policier que nous avions jusqu’à présent, et sur le modèle que nous voulions. Nous avons écouté tous les secteurs de la société, sans exceptions. Et nous avons récolté beaucoup de propositions. Deuxièmement, nous avons veillé à donner une base scientifique à la construction des politiques publiques. Nous avons étudié la problématique policière. Nous avons caractérisé les éléments de la criminalité et de la violence au Venezuela. Nous nous sommes nourris de diverses expériences internationales qui fonctionnaient. En dernier lieu, nous avons commencé à générer les bases légales et institutionnelles nécessaires à la transformation du modèle policier. 

     

    Romain Migus : Quelles ont été les premières mesures dans la construction du nouveau modèle de police ?

    Pablo Fernández : La Constitution de 1999 a représenté un véritable changement par sa vision progressiste. Néanmoins, elle est née au sein de débats contradictoires entre plusieurs tendances politiques qui n’étaient pas homogènes. Du coup, nous vivons une sorte de schizophrénie institutionnelle entre un modèle de gouvernement fédéral et décentralisé et un modèle unitaire et centralisé. La décentralisation, dans bien des cas, termine comme un potentat local complètement déconnecté des stratégies d’organisation de développement nationales. Et notre modèle policier a longtemps été le reflet de ces errances, y compris au début de la 5eRépublique. Lorsque nous avons commencé la Conarepol en 2006, nous comptions 123 corps de police différents et indépendants entre eux sur tout le territoire. Nous avions la tâche d’élaborer une police nationale, tout en ne touchant pas aux corps de police régionaux et municipaux. En 2008 est voté la première Loi de la Police. C’était la première fois dans l’Histoire du Venezuela qu’une régulation organique unique était approuvée pour toutes les polices du pays. Ça a été un grand pas significatif et fondamental. Cette même année, nous avons aussi approuvé la Loi du Statut de la Fonction Policière, où est définie le cadre des principes, des garanties, des droits et devoirs des policiers. Mais surtout, nous définissons le travail policier comme un carrière à part entière. Cela a représenté une grande rupture avec l’ancien modèle où n’importe qui pouvait devenir policier. Nous sommes passés d’un modèle où le policier était un analphabète doué de peu d’éthique à une vision d’une police professionnelle, de carrière, avec des structures hiérarchiques unifiées sur tout le territoire national. Nous avons standardisé et systématisé le service policier, et avons commencé à rompre avec la fragmentation dû à la décentralisation.

     

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)Pablo Fernández nous enseigne une série de lois et de manuels qui régissent la fonction policière au Venezuela

    Après les trois piliers légaux de notre réforme que sont la Constitution, la Loi de la Police et la Loi du Statut Policier, nous avons développé tout un arsenal de normes et de réglementations. Tout ce qui est contenu dans la loi a été appliqué en manuels, en protocoles d’actions servant pour tous les domaines possibles. Les personnes qui accusent notre police de ne pas être une institution de l’Etat ne savent pas de quoi elles parlent  Pour les équipements, nous avons un manuel, pour les procédures, nous avons un manuel. Pour les cérémonies et le protocole, nous avons un manuel. Le policier vénézuélien reçoit une formation de très haut niveau académique pour tous ces règlements. Regarde ce manuel, il est très important [il nous tend un manuel]. Il est intitulé « Usage progressif et différencié de la force ». Ce manuel est central pour les policiers mais aussi pour notre Garde Nationale Boliviarienne, l’équivalent de la gendarmerie française. Et regarde celui-ci [il nous montre un autre manuel] : « contrôle des réunions et manifestations ». Lorsque certains disent que la police vénézuélienne réprime les manifestations de manière violente, et ne respecte pas les standards en matière de droits de l’Homme, c’est faux. 

     

     

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)Pour avoir accès á toute une série de manuels de formation pour les policiers, clickez sur l'image ou ici


    Non seulement ces standards sont définis mais ils font partie intégrante de la formation de nos policiers. Le modèle policier vénézuélien n’est pas un modèle improvisé. Il possède une construction théorique, technique, politique qui s’est élaborée avec le concours des meilleurs experts vénézuéliens et internationaux, avec la participation de policiers, d’activistes des droits de l’Homme, et du pouvoir populaire. Afin de construire le nouveau modèle policier vénézuélien, nous avons intégré différents apports du Nicaragua, qui possède une des meilleurs polices du continent, de Cuba, mais aussi d’experts argentins, chiliens, espagnols et même de l’Union européenne. Nous avons travaillé sur des expériences du Royaume Uni et d’Irlande. Nous avons configuré notre modèle en additionnant plusieurs expériences dans le monde, et bien sur, notre propre expérience à partir des études de ce qui s’est fait au Venezuela. De fait, la Croix Rouge internationale et l’ONU continuent de nous conseiller sur les thèmes policiers. Celui qui dit que le Venezuela est un Etat failli, où les institutions étatiques n’existent plus, soit ne connaît pas notre réalité, soit il est de mauvaise foi, soit il répond à des objectifs idéologiques particuliers. 

    Romain Migus : Comment devient-on policier au Venezuela ?

    Pablo Fernández : La Loi Organique de la Police établit la création d’une institution académique de haut niveau pour la formation en matière de sécurité. C’est la naissance de l’Université Expérimentale de la Sécurité (UNES) crée par le Comandante Chávez en 2009. J’ai d’ailleurs eu l’honneur d’être un co-fondateur de cette université qui ne forme pas seulement des policiers mais aussi des membres de la police judiciaire, des pompiers, des fonctionnaires de la Protection civile, des surveillants de prison. La UNES forme aussi les services de renseignement, certains corps de l’armée, ainsi que le pouvoir populaire. C’est une Université intégratrice en matière de sécurité. 

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)En 2013, nous participions à la formation intégrale des futurs policiers vénézuéliens au sein de l'UNES

    Donc, pour être policier au Venezuela, il faut d’abord étudier. Tu dois avoir le bac pour pouvoir rentrer à l’Université Expérimentale de la Sécurité. C’est une condition sine qua non. A l’UNES, le premier diplôme s’obtient au bout de deux ans. C’est le diplôme de Technicien Supérieur Universitaire en sciences policières [TSU, l’équivalent français d’un Diplôme Universitaire de Technologie, DUT –NDT]. Avec ce diplôme, tu peux commencer ta carrière dans la police. Pour pouvoir grimper dans la hiérarchie, tu dois passer d’autres diplômes comme la licence en sciences policières, et ainsi de suite. Tous les policiers sont soumis à cette formation y compris ceux qui intègrent les Forces d’Actions Spéciales (FAES) de la Police Nationale. Ils sont des fonctionnaires comme les autres qui sont passés par la UNES, ont appris les procédures et les règlements, ont eus leur diplôme. Ce n’est qu’ensuite qu’ils se sont spécialisés durant des cours d’opérations spéciales. 

    Romain Migus : Comment peut-on mesurer l’application de ce qu’on enseigne aux policiers à l’UNES?

    Pablo Fernández : Notre nouveau modèle policier sera toujours perfectible mais nous en sommes fiers. Nous avons eu des preuves pratiques de l’application effective de notre nouveau modèle. Au Venezuela, nous avons vécu des troubles à l’ordre public extrêmement grave, qui de nombreuses fois, se confondaient avec des actes terroristes : les guarimbas. Lors de ces formes de violences politiques aux relents insurrectionnels et terroristes, des êtres humains ont été brulés vifs, des institutions de l’Etat ont été assiégées et incendiées, des espaces publics et privés complètement détruits, de nombreux citoyens ont été assassinés. Si nous n’avions pas entrainé notre Police National Bolivarienne et notre Garde Nationale Bolivarienne selon les préceptes de notre nouveau modèle policier, il est certain que la réponse des forces de l’ordre aurait atteint le nombre de victimes des années de la 4République. Durant le Caracazo en 1989, le gouvernement social-démocrate de Carlos Andres Perez a fait assassiné 4000 personnes. Notre modèle n’est pas seulement théorique. Nous l’avons déjà mis en pratique, il fait partie du cursus de formation permanent que reçoivent les organismes de sécurité citoyenne au Venezuela. 

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)Les chiffres de la violence insurrectionnelle de 2017

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)5000 arbres ont été déracinés en 2014 par les hordes de l'opposition lors des violences insurrectionnelles: un crime écologique trop souvent oublié

    Les documents ci-dessus font partie du dossier très complet remis par l'Etat vénézuélien à la Haute Commissaire des Droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet.  

    Romain Migus : Quelle est la vision d’ensemble de l’État sur la question sécuritaire ? Quelles sont les réponses qu’il y apporte ?

    Pablo Fernández : Le Comandant Chávez nous a obligé à supplanter l’absence historique de politiques publiques en matière de sécurité citoyenne. Nous sommes passé de dispositifs de sécurité occasionnels et isolés, qui étaient la norme durant la 4République et les premières années de la 5e, à la construction d’une politique stratégique de l’Etat en matière de sécurité. 

    En 2012, nous avons lancé la Grande Mission A Toda Vida Venezuela. Cette Mission a pour objectif de fixer les réponses de l’Etat vénézuélien, en tenant compte des aspects multifactoriels et pluricausal des délits, de la criminalité et de la violence. Ces réponses sont, bien sur, adaptées aux droits de l’Homme et aux garanties fondamentales de la Constitution. 

    Nous pouvons identifier trois domaines dans les causes de la criminalité et de la violence. Il y a les causes qui sont à chercher dans le caractère structurel de la société : la famille, le cadre culturel, les valeurs, le rôle des institutions de socialisation comme l’école ou la religion. Si l’Etat n’agit pas sur ces causes, nous ne donnerons qu’une réponse partielle qui ne va pas à la racine du problème. En deuxième lieu, il y a les causes situationnelles du délit. C’est à dire les facteurs qui augmentent les causes structurelles. Par exemple, le culte des armes et la drogue. Enfin, il y a un troisième niveau que sont les causes institutionnelles. Pour chaque type de causes, l’Etat a élaboré des politiques publiques pour garantir les droits de tous et élaborer une série de réponses en terme de prévention, control, et neutralisation du délit. 

    La Grande Mission A Toda Vida Venezuela a mis l’accent sur six thèmes. D’abord, la prévention intégrale ; nous mettons l’accent sur les enfants et les adolescents dans leur voisinage, à l’école, mais aussi sur les médias qui sont un acteur fondamental du problème. 

    Ensuite, nous renforçons les organismes de sécurité citoyenne : la police mais aussi les pompiers, et les organismes de gestion et prévention du risque. Le troisième thème a été de transformer le système judiciaire pour qu’il soit en adéquation avec la Constitution. Nous ne voulons pas d’une justice de classe qui punit les pauvres et absout les délinquants en col blanc. Nous avons fait de grands efforts dans ce sens, mais soyons aussi autocritique, il nous reste beaucoup à faire. Le modèle judiciaire est un des piliers les plus difficiles de réformer, et pas seulement au Venezuela. Regarde ce qui s’est passé avec Lula, Jorge Glas o Cristina. Le quatrième thème fondamental a été la reprise en main des prisons. Nous l’avons réussi à 95%.  Le cinquième axe a été de créer un système d’attention aux victimes de la violence. Enfin, le sixième thème est de ne pas perdre la perspective scientifique dans la construction des politiques publiques. Ces six axes ont marqué la construction de la politique publique en matière de sécurité impulsée par Hugo Chávez. 

    Depuis 2016, nous avons ajouté trois axes de plus. Pourquoi ? Parce que depuis le début de la Grande Mission A Toda Vida Venezuela en 2012, a surgi la problématique des bandes criminelles organisées et du paramilitarisme. C’est pourquoi nous avons perfectionné notre stratégie en lançant la Grande Mission Cuadrantes de Paz (Pâté de maison en paix, NDT), qui reprend les principes de Grande Mission A Toda Vida Venezuela en donnant plus de poids à la lutte contre le narcotrafic, à celle contre les bandes criminelles, et au financement du terrorisme. 

    Romain Migus : Donc la Grande Mission Cuadrantes de Paz est l’actuel plan général de sécurité citoyenne de l’Etat. En quoi consiste-t-il ?

    Pablo Fernández : Nous nous sommes demandés : « Comment peut-on atterrir nos politiques de sécurité au plus prés des citoyens ? » Nous avons repris une expérience déjà en cours au Chili et en Colombie mais en l’améliorant : le travail par pâté de maison. Nous avons découpé le territoire en espaces territoriaux allant de deux à cinq kilomètres carrés. Sur ce territoire, l’Etat déploie toutes les institutions qui ont à voir avec la sécurité citoyenne, et pas seulement la police. A la différence des chiliens ou des colombiens, nous avons intégré à la Grande Mission Cuadrantes de Paz le thème de la santé publique, de l’éducation, des services publics, des espaces publics, pour que toute la politique publique de l’Etat dans l’organisation territorial soit intégrée au thème de la sécurité. Qui plus est, au moment où nous souffrons les attaques d’une guerre non conventionnelle, la sécurité doit englober l’accès à l’eau courante, à l’électricité, aux aliments de base, aux centres de soins, aux transports publics. Nous sommes passés d’une vision par mairies à la Grande Mission Cuadrantes de Paz où la protection intégrale de l’être humain est au centre de nos préoccupations. 

    Romain Migus : Comment les structures criminelles ont-elles évoluées au Venezuela ? Quelle est la part de responsabilité de certains secteurs de l’opposition politique dans cette évolution ?

    Pablo Fernández : Nous avons connu une mutation des structures de délinquance au niveau territorial. Il y a toujours eu des bandes de jeunes délinquants. Mais, depuis les  années 80 jusqu’au début des années 2000, leur champ d’action était très restreint, leurs structures organisationnelles très faibles, et leur armement assez limité. Cependant, cette délinquance a changé au contact des narcos et des paramilitaires colombiens, qui d’ailleurs s’alimentent entre eux. De bandes de jeunes délinquants, on est passé à des structures criminelles organisées possédant de grandes ressources financières, une logistique conséquente, des armes de guerre, et des systèmes de télécommunication. En plus, le contrôle que ces bandes exercent sur des territoires stratégiques a augmenté. Et elles s’unissent entre elles pour accroitre leur puissance, leurs réseaux et finissent par devenir des mégastructures criminelles. Il faut aussi ajouter que lamentablement certains secteurs de l’opposition ont utilisé ces bandes criminelles pour déstabiliser le pays. Cette union perverse a pour but de réaliser une Révolution de couleur ou un printemps vénézuélien. 

    Prenons l’exemple de l’une d’elle : le Train d’Aragua. Cette bande criminelle est née d’un syndicat mafieux qui contrôlait une partie de la Bande Pétrolifère de l’Orénoque. Elle était aussi présente dans l’Etat d’Aragua où se construisait le système ferroviaire national. Le but de la construction de ce système de transport était de développer les régions du centre du pays afin d’acheminer la marchandise produite ainsi que le pétrole de l’Orénoque. La zone d’opération de cette bande est donc très ample. Aujourd’hui, nous devons faire face au développement de ces bandes dans la zone minière du pays. Au sein du territoire de l’Arc Minier, nous constatons l’apparition de nouvelles structures criminelles, crées et soutenus par des facteurs étrangers, qui opèrent main dans la main avec des politiciens d’opposition, et qui subissent l’influence de la pénétration évangéliste –qui est un autre facteur de contrôle territorial et idéologique. Certains secteurs politiques d’opposition entre de plein fouet dans le thème de la sécurité citoyenne. Car dans leur volonté de subvertir l’ordre au Venezuela, de générer une sécession de certains territoires, et d’avancer dans leur agenda de déstabilisation de l’Etat pour renverser le président Maduro, ces secteurs politiques utilisent les bandes criminelles, s’appuient sur elles, et va jusqu’à les financer avec des soutiens étrangers. Nous l’avons vu lors des épisodes insurrectionnels des Guarimbas. S’il est vrai que certains jeunes ou étudiants aient participé à cette violence politique, le gros des troupes était constitué par des membres du crime organisé. Ce n’est pas une supposition ou une spéculation, c’est un fait prouvé. A travers les bandes armées urbaines ou rurales, l’opposition cherche à conquérir des espaces de notre territoire et à renforcer la thèse de l’Etat failli. D’autre part, à grand renfort de propagande médiatique, ils essaient de relier le crime organisé à des secteurs du gouvernement. C’est évidemment aberrant mais cela alimente les suspicions d’Etat voyou à destination de l’opinion publique internationale. 

    Romain Migus : Peux tu revenir sur ce qu’est le paramilitarisme colombien ?

    Pablo Fernández : Les paramilitaires colombiens sont le bras armé du pouvoir économique de l’oligarchie colombienne. Sous le prétexte de la lutte contre la guérilla, ils assassinent les paysans et le Peuple colombien. Ce prétexte sert aussi à couvrir leurs activités dans le narcotrafic international, mais aussi les kidnappings, les extorsions, et le trafic d’armes ou de minerais. Le paramilitarisme est devenu une mégastructure criminelle dotée d’objectifs politiques et soutenue par l’Etat colombien. Lorsque le paramilitarisme colombien a franchi la frontière à la recherche de nouveaux territoires, nous n’étions pas encore prêt à l’affronter. Ils ont fait des alliances avec des bandes criminelles vénézuéliennes afin de construire des couloirs du crime, notamment depuis les Andes jusqu’à certaines zones du centre du Venezuela. Mais aussi à l’extrême-est du pays. Ils se sont implantés dans l’Etat de Sucre, par exemple, car c’est une sortie vers les eaux internationales .

     

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)Juan Guaido bras dessus, bras dessous avec Albeiro Lobo Quintero alias “el brother” et avec Jhon Jairo Durán Contreras alias “el menor”. Deux des capos du cartel narco-paramilitaire colombien Los Rastrojos. La photo a été prise le 22 février 2019, alors que le groupe criminel assurait le passage en Colombie de Juan Guaido par une piste clandestine. 

     

    Romain Migus : Paramilitaires, crime organisé, contrôle de territoire… C’est un théâtre d’opération militaire que tu es en train de nous décrire. Comment l’Etat peut-il combattre ces différents groupes ?

    Pablo Fernández : Les paramilitaires colombiens ont passé la frontière et ont commencé à appliquer leurs méthodes et leurs tactiques au Venezuela. En conséquence, les bandes criminelles locales s’en sont trouvés renforcées. L’Etat a du s’adapter à cette réalité et trouver de nouvelles réponses. N’importe quelle personne douée de sens commun peut le comprendre. Si un groupe criminel retient en otage tous les touristes au Musée du Louvre, vas-tu envoyer la police municipale ou les ilotiers pour leur porter secours ? Tous les pays du monde ont un groupe d’élite d’intervention. Au Venezuela, nous avons les Forces d’Actions Spéciales (FAES) de la Police Nationale Bolivarienne. Leur rôle est de combattre ces mégastructures criminelles qu’elles soient en zones urbaines ou rurales. Partout où ces organisations mafieuses exercent un contrôle territorial, soumettent la population, extorquent les commerçants et les producteurs, elles trouveront le FAES sur leur chemin. J’ajoute que les pratiques criminelles ont aussi changé au Venezuela. Jamais nous n’avions du faire face à des groupes qui découpent des personnes à la tronçonneuse, et pourtant depuis quelques années cette forme de terreur est pratiquée par les bandes criminelles au Venezuela. C’est la marque de fabrique du paramilitarisme colombien. Cela démontre que les modus operandi des paramilitaires ont été repris par des bandes vénézuéliennes. Face à cela, nous ne pouvons envoyer un policier de proximité s’affronter avec la bande du Coquí, dans le quartier de la Cota 905. C’est le travail du FAES qui n’est employé que dans ce type de situation. 

     

    La bande criminelle du Malony exhibe sa force de frappe dans les rues de la ville d'Altagracia de Orituco, situé dans l'Etat stratégique de Guarico. Dès le lendemain, une commission du FAES les pourchassera. Face à leur refus obstiné de se rendre aux autorités, et compte tenu de la fusillade qu'ils déclenchèrent, le FAES n'aura d'autres choix que de se défendre et d'abattre 8 membres de cette bande. Les ONGs, Mme Bachelet et le système médiatique exige la dissolution du FAES mais curieusement jamais celle des structures criminelles qui affrontent l'Etat.

    Le FAES répond exponentiellement à l’usage de la force qui est déployé contre lui. Face à des délinquants qui possèdent des mitrailleuses, et des armes automatiques dont le sélecteur de tir leur permet de tirer des rafales de 500 balles, tu ne vas pas les affronter avec un Glock 19 dont le chargeur est de 17 balles. Qui plus est, l’Etat a le devoir de protéger la vie de ses fonctionnaires. Il y a une diabolisation de la nouvelle réponse qu’a adopté l’Etat vénézuélien face au phénomène du crime organisé et du paramilitarisme. N’importe quel pays au monde combattrait ce phénomène de la même façon ou pire encore. 

    Romain Migus : Peut-il y avoir des excès au sein de ce corps d’élite de la police ?

    Pablo Fernández : C’est possible, comme dans n’importe quel autre pays. Ce qui change c’est, qu’au Venezuela, nous ne tolérons aucune pratique contraire aux droits de l’Homme. Dans le cas d’une violation des droits de l’Homme, l’Etat ouvre une enquête administrative, les fonctionnaires sont destitués et livrés à la justice pénale. C’est la grande différence avec d’autres pays. Je ne suis pas sur que beaucoup de pays puissent dire la même chose. Je n’ai pas souvenir que ceux qui éborgnent les gilets jaunes en France aient été destitués et soient passé devant une cours d’assise. De même, quelle est la réponse juridique aux Etats-Unis lorsque des policiers assassinent des afro-américains ? 

     

     Insécurité, police et droits de l'Homme au Venezuela (romainmigus.info-5/10/19)Le document ci-dessus fait partie du dossier très complet remis par l'Etat vénézuélien à la Haute Commissaire des Droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet.  

     

    Au Venezuela, depuis trois ans, nous avons ouvert 15.281 enquêtes administratives contre des policiers appartenant à tous les corps de police du pays. Cela ne veut pas dire qu’ils sont tous coupables, il y a la présomption d’innocence et tout un processus d’investigation interne. Mais celui qui ose dire qu’il existe au Venezuela une impunité des forces de police est un menteur. Nous avons tous les anticorps nécessaires contre tous types de virus qui pourraient contaminer nos forces de police. 

    Romain Migus : Les droits de l’Homme sont le cheval de bataille de certaines ONGs et d’organismes internationaux pour attaquer l’Etat vénézuélien et la Révolution bolivarienne. Comment analyses-tu ce type d’accusations ? 

    Pablo Fernández : Certaines ONGs mettent en cause l’action de l’Etat vénézuélien dans le contrôle et la neutralisation du crime organisé sans passer par une analyse de l’évolution de la criminalité dans le pays. Si cela se base sur des preuves irréfutables, c’est très bien mais la plupart du temps ce ne sont que des présomptions. Le rapport néfaste qu’a émis Madame Bachelet est un exemple en la matière: « il se pourrait que… », « Peut être », « il est fortement possible… ». Ils transforment dans les conclusions leurs présomptions en affirmations, c’est un manquement à toute forme d’éthique. C’est inacceptable. Au niveau académique, leur méthodologie est abjecte et honteuse. Cette femme a élaboré un rapport pour condamner un Etat sur la base de coupures de presse et d’informations publiées sur Twitter. Nous nous sommes réunis avec Madame Bachelet. Nous lui avons donné toute la documentation qu’elle demandait, les chiffres officiels, des vidéos. Je te donnerai une partie du dossier que nous lui avons transmis. Qu’est-ce qu’elle en a fait ? Rien. Aucune mention de toute la documentation remise ce jour là. Le ministre des Relations Intérieures, de la Justice et de la Paix, Nestor Reverol, a passé 2h40 avec l’équipe technique de Madame Bachelet. Le rapport ne fait aucune mention de cette réunion et de tous les indicateurs de la délinquance dans le pays que nous leur avons donné. Pas une ligne, pas un mot. Nous avions préparé un dossier épais que nous avons donné au mexicain et à l’espagnol qui accompagnait Madame Bachelet. Tu sais ce qu’ils nous ont dit ? Ils nous ont dit : « C’est trop de documents, nous ne pouvons pas emporter tout ça ». Quelle honte. Nous les leur avons donné en digital en leur soulignant : « vous voulez des chiffres ? Les voilà ! ». Pour le taux d’homicide dans le pays, tu peux les vérifier en croisant nos chiffres avec les rapports de décès du CICPC. Crois-tu qu’ils aient fait cette investigation sérieuse ? Non. Ils ont pris les chiffres d’une ONG qui fait des approximations statistiques, des projections. En plus, c’est une ONG qui est financée par la Fondation Ford, par l’Open Society Foundations, par la NED (2). Madame Bachelet met en doute les chiffres officiels mais elle croit sur parole les chiffres de l’Observatoire Vénézuélien du Conflit, une ONG qui compte seulement deux personnes et qui base son travail sur des coupures de presse. Pour Bachelet, ces ONGs ont plus de poids que les chiffres officiels qui peuvent être démontrés. Nous lui avons donné les preuves de l’attaque terroriste où Oscar Perez et son groupe ont lancé des grenades et tiré des rafales de mitraillettes contre ce ministère. Mais pour Madame Bachelet, cela n’a violé les droits de l’Homme de personne. Pourtant son équipe technique a pu parler avec les victimes de cette attaque terroriste. Moi même, j’étais assis dans ce même bureau lorsque les terroristes ont commencé à tirer. Le toit de notre immeuble a été criblé de balles, il y avait 40 personnes en dessous, et le ministre devait aller à cette réunion. Par chance, il n’y est pas allé, mais ça les terroristes ne le savaient pas. Qu’est-ce qu’en a dit Bachelet ? Rien. Je vais me taire parce que je vais finir par être vulgaire. En tout cas, l’espoir d’avoir un véritable changement au Haut Commissariat de l’ONU pour les Droits de l’Homme a été une arnaque. Cela n’affecte pas tant le Venezuela que tous les pays qui avaient cru pouvoir faire des propositions constructives pour les droits de l’Homme à l’ONU. 

     

    Notes:

    (1) Les 27, 28 et 29 février 1989, le Peuple vénézuélien se révolte contre les mesures néolibérales appliquées par le gouvernement social-démocrate de Carlos Andres Perez. La goute d’eau qui a fait débordé le vase de la colère fut l’augmentation du prix de l’essence. Le pouvoir en place réprima la révolte dans le sang. On dénombre 4000 vénézuéliens assassinés ou disparus. 

    (2) La National Endowment for Democracy et la Fondation Ford sont des paravents de la CIA. Un des fondateurs de la NED, Allen Weinstein, a révélé au Washington Post «ce que nous faisons actuellement avec la NED, c’est ce que faisait la CIA, il y a 25 ans», voir David Ignatius, “Innocence abroad : The new world of Spyless Coups”, The Washington Post, 22/09/1991.

    En ce qui concerne l’Open Society Foundations, c’est la fondation de George Soros, accusée dans de nombreux pays de participer au financement de la déstabilisation de certains Etats.  

     

    Romain MIGUS

    source: https://www.romainmigus.info/

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  • Nous voulons un Portugal avec un avenir et nous avons besoin d’une politique patriotique et de gauche, qui ne se soumettra pas, pas à l’Union européenne, pas à l’euro ! #PCP (IC.fr-Jéronimo  De Sousa , Secrétaire Général du PCP, Fête d'Avante-8 septembre 2019

    Le PRCF était invité au Festival de l’Avante, du 6 au 8 septembre dernier. Alors que des élections décisives approchent pour le  et son alliance électorale, , nous avons pu mesurer la ferveur du peuple portugais qui résiste à la fascisation que connaît actuellement l’Europe et la confiance des dirigeants du grand Parti de la révolution des Oeillets. On trouvera ci-dessous le discours du secrétaire général du PCP, Jeronimo de Sousa. Plus que jamais, le PRCF affirme sa confiance dans la lutte pour un front de la gauche populaire et patriotique tel que le prône le PCP depuis toujours.

    °

    Discours du secrétaire général du PCP

    Jeronimo de Sousa à la fête de l’Avante – 8/09/2019

    «C’est le vote CDU qui compte pour ne pas laisser au PS les mains libres pour mettre en pratique les anciennes politiques»

     

    Nous voulons un Portugal avec un avenir et nous avons besoin d’une politique patriotique et de gauche, qui ne se soumettra pas, pas à l’Union européenne, pas à l’euro ! #PCP (IC.fr-C’est avec une immense joie que nous saluons tous les bâtisseurs de la fête de l’«Avante!», les participants et invités, nos amis du Parti écologiste «Les Verts» et l’Initiative démocratique, ainsi que tous les indépendants qui, avec nous, intègrent la CDU .Un hommage particulier aux jeunes et à la JCP qui, à la fois bâtisseurs et participants, sont la preuve de l’avenir de la fête. Une fête qui résume le rêve que nous poursuivons: le projet pour le  pour lequel nous nous battons aura, un jour, la beauté de notre fête de l’«Avante!».

    Nous avons déclaré, et ceux qui participent à notre festival le voient, qu’il s’agit du plus grand événement politique et culturel de notre pays.Une fête créée avec le travail et l’art, les deux éléments constitutifs de l’humanité étroitement liés à l’identité de notre fête de l’«Avante!».

    Une fête construite avec l’effort militant d’un grand collectif qui – tout en construisant cette initiative politique et culturelle unique, cet espace d’affirmation des valeurs de fraternité, de paix, d’amitié, de solidarité internationaliste, de démocratie et de socialisme – lutte et répond aux demandes les plus exigeantes, aux tâches, sur divers fronts, remplissant son rôle dans la défense des travailleurs, des personnes et du pays. Et est prêt à se battre avec confiance dans la bataille électorale dans moins d’un mois!

    Permettez-moi de saluer en particulier les dizaines de délégations étrangères qui, par leur importante participation, ont apporté un contenu vivant à la dimension internationaliste de la fête de l’ «Avante!», Solidarité mutuelle, solidarité avec des luttes à travers le monde où les peuples luttent pour leurs droits légitimes et leurs droits. aspirations.

    La solidarité est de plus en plus nécessaire dans une situation internationale marquée par une agression impérialiste dangereuse et multiforme dirigée contre tous les pays et tous les peuples qui ne se soumettent pas à ses diktats et à ses intérêts et qui prennent souverainement leur destin en main.
    Guerre, coercition et siège militaire, sanctions et blocus économiques et diplomatiques, course aux armements et menace nucléaire, non-respect des traités et accords, violation du droit international pour imposer son hégémonie mondiale, les États-Unis d’Amérique, avec la complicité de ses alliés, notamment l’OTAN , s’engagent dans leur stratégie débridée de chantage, de déstabilisation et d’agression.

    Confronté à l’approfondissement de sa crise structurelle et à l’intensification de ses contradictions, responsable de l’intensification brutale de l’exploitation par le travail, de l’évolution toujours plus réactionnaire, autoritaire et fasciste, de l’appropriation insatiable des ressources de la nature et de la dégradation de l’environnement – le capitalisme par nature exploiteur, oppresseur, agressif et prédateur est à la base des problèmes, crises, conflits, guerres et immenses fléaux qui frappent les peuples du monde.


    Quatre-vingts ans après le début de la Seconde Guerre mondiale – qui a causé plus de 50 millions de morts et un immense legs de souffrances et de destructions -, la convergence et l’unité d’action des forces de paix et de progrès social sont plus impératives que jamais pour mettre fin au désastre vers lequel l’impérialisme entraîne l’humanité.

    Convergence et unité d’action entre communistes et entre ces forces et d’autres forces progressistes qui tirent l’une de leurs expressions les plus importantes et les plus conséquentes dans la solidarité ferme et active avec les peuples et les forces en première ligne de l’agression impérialiste.

    Solidarité avec les peuples du Moyen-Orient, qui font face à l’occupation, à la guerre et à des invasions – comme en Irak, en Syrie, au Yémen ou en Palestine martyrisée.
    Solidarité avec les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes confrontés à des tentatives d’isolement et de blocus, de déstabilisation et de coups d’Etat, de chantage et de menaces d’intervention militaire – comme à Cuba et au Venezuela.
    Solidarité avec les peuples d’Afrique confrontés à l’interventionnisme, au pillage des ressources, au néo-colonialisme.
    Solidarité entre les forces qui font face à une Union européenne de plus en plus néolibérale, militariste et fédéraliste et qui luttent pour une Europe de la coopération, du progrès social et de la paix, pour une Europe des travailleurs et des peuples.
    Une solidarité qui exige également le développement de la lutte dans chaque pays pour la défense des droits et intérêts des travailleurs et des peuples, contre l’exploitation et l’oppression, pour la souveraineté et le développement, pour la paix, pour la démocratie et le socialisme.

    Au Portugal, nous approchons d’une bataille électorale très importante. Une bataille décisive qui déterminera l’évolution immédiate et future du pays et la vie des Portugais. Il y a quatre ans, en 2015, nous avons lutté et gagné, avec la lutte des travailleurs et des travailleurs et la contribution décisive du PCP, une bataille dure et prolongée pour interrompre une offensive violente et rétrograde, avec des conditions brutales pour les conditions de vie des Portugais.Nous avons vaincu un gouvernement qui, avec une sévérité implacable, avait exécuté et approfondi un programme brutal d’agression, d’exploitation et d’appauvrissement national que le PS, le PSD et le CDS avaient accepté et coordonné avec le FMI, l’Union européenne et la BCE.

    Dans un Parlement avec une nouvelle composition et dans un cadre où aucun des partis responsables de plus de quatre décennies de politique de droite au Portugal ne disposait des conditions nécessaires pour imposer pleinement sa politique, il était possible de commencer avec la contribution décisive de PCP et du PEV un processus de restitution des droits et des revenus et avance avec de nouvelles conquêtes, se traduisant par une amélioration des conditions de vie des Portugais.

    Pendant quatre ans, nous avons combattu la résistance interne, les menaces et les pressions externes exercées par le grand capital et les forces politiques à son service, où chaque avancée faisait appel à la lutte des travailleurs et des citoyens, et toujours avec l’action ferme, l’initiative et la proposition du PCP et des forces de la CDU.

    Aujourd’hui, nous devons mener et gagner une nouvelle bataille – créer les conditions pour continuer à progresser et éviter de reculer. Avancer résolument vers la solution des principaux problèmes du pays, qui restent reportés. Avancer dans l’approfondissement des droits et des conditions de vie des travailleurs et des personnes, éviter les dangers de tout retour à des politiques d’appauvrissement et d’exploitation accrue.

    C’est ce qui est en jeu dans cette bataille électorale importante et décisive du 6 octobre pour le Parlement: avancer dans ce qui est nécessaire pour le développement du pays et les droits des travailleurs et des citoyens, donner plus de force à la CDU ou reculer.
    Ne nous faisons pas d’illusions, ce qui a été avancé n’est pas garanti et les dernières années démontrent que l’équilibre penche du côté opposé à la défense des intérêts populaires, en particulier contre les travailleurs. Le PCP mènera cette bataille importante et décisive, dans le cadre de la CDU, dans tous les cercles électoraux.

    Dans ce nouveau combat, nous sommes déterminés à confirmer et à élargir notre influence dans les endroits où nous avons été élus et où nous avons des députés, et nous engagerons résolument la bataille pour élire les députés de la CDU là où nous n’en avons pas!
    Notre objectif est de gagner en votes et en députés, confiants dans notre travail, dans le rôle incontestable du PCP et de la CDU dans l’avancement du pays et la défense des intérêts des travailleurs et des personnes, avec le projet d’un avenir alternatif que nous incarnons.

    Les gens vont décider. Il n’y a pas de gagnants perdus, ni de députés élus a priori. Toutes les voies menant au renforcement de la CDU sont ouvertes et nous ferons face aux électeurs en leur disant qu’ils ne trouveront pas d’autre force politique que la CDU qui puisse donner de meilleures garanties qu’ils vont défendre ce qui a été accompli et progresser plus avant.
    Une force qui présente toujours des solutions au service des travailleurs et des personnes. La seule force qui, en octobre prochain, comme il y a 4 ans, garantisse les intérêts des travailleurs et des personnes ne sera pas la proie des crises créées par le capital, ni ne sera soumise au dogme du déficit. Une CDU plus fort signifie un chemin à suivre plus sûr et plus affermi.

    Oui, un vote pour la CDU est le seul vote qui puisse le garantir!
    Un vote sûr pour assurer une répartition la plus juste de la richesse et qui ne démissionnera pas devant l’injustice et l’inégalité.
    Un vote sûr pour garantir un Portugal développé, de solidarité, de justice et de progrès!
    Un vote sûr pour parvenir à une politique de gauche et garantir des salaires et des retraites dignes, des droits sociaux effectifs et de meilleures conditions de vie et de travail pour tous.
    Un vote qui compte vraiment pour renforcer une politique patriotique et garantir au pays des avancées dans la lutte contre ses faiblesses et ses dépendances!
    Un vote pour combattre les causes de notre retard et affirmer un développement souverain.
    Un vote investissant dans notre potentiel et notre richesse nationaux, les défendant afin de garantir le développement, le progrès et l’amélioration des conditions de vie de la population.

    Il ne reste pas beaucoup de temps avant les élections et il reste beaucoup de travail à faire. Nous avons besoin de la disponibilité et de la capacité de chacun pour mener cet important combat. Il est maintenant temps d’avancer avec notre présence active, avec notre parole sur le lieu de travail, dans chaque entreprise, chaque lieu, chaque ville ou chaque cercle électoral, en faisant vivre une campagne capable d’assurer le succès de CDU dans cette nouvelle bataille!

    Nous nous adresserons à tous ceux qui ont déjà voté pour la CDU, leur rappelant que leur vote pour la CDU n’a jamais été trahi, mais toujours honoré. Nous rencontrerons ceux qui n’ont jamais voté à la CDU pour souligner que, dans la CDU, PCP-PEV, ils peuvent trouver un vaste espace de convergence des démocrates et des patriotes, de tous ceux qui souhaitent que le pays progresse en salaires et en pensions, dans les services publics. et les fonctions sociales de l’État, dans l’investissement public et la promotion économique, dans la production nationale et le travail avec droits.
    C’est à nous, notre action collective et individuelle, de construire un fort courant de mobilisation pour voter CDU et démontrer que les travailleurs et les travailleurs portugais ont la possibilité de réaliser le Portugal auquel nous avons droit, en donnant plus de force à la CDU, avec plus de voix et de députés pour que le pays avance vraiment!
    Ces quatre années de la nouvelle phase de la vie nationale ont démontré qu’il valait la peine de se battre pour ouvrir la voie à une solution à la population et aux problèmes du pays.
    Dès la première heure, nous avons démontré la fausseté des campagnes récurrentes qui essayaient de nous faire croire que les élections législatives avaient pour but d’élire des premiers ministres ou que ce qui était décisif pour gouverner était le parti qui obtiendrait le plus de voix. Des campagnes pour perpétuer le cercle vicieux de l’alternance sans alternative qui ont conduit pendant des années à la politique de droite.
    Non! Ils ne sont pas pour l’élection des premiers ministres! Ils sont pour l’élection des députés. La récente vie politique nationale a dissipé cette erreur grâce à la contribution décisive du PCP!
    La contribution de ce parti qui n’a pas attendu et s’est conformé, comme les autres, aux résultats des élections, mais a cherché des solutions et des voies qui ont immédiatement servi à la lutte de notre peuple pour de meilleures conditions de vie, mais aussi au pays confronté à un déclin continu.
    Nous n’avons pas été gênés par les circonstances et nous nous sommes battus!
    Nous ne fuyons pas un combat, nous le livrons!
    Parce que nous sommes un parti qui ne laissera pas le peuple et le pays dans une impasse, qui connaît le terrain sur lequel il marche et présente toujours des solutions aux problèmes!
    Un parti confiant et en qui on peut avoir confiance! Qui fait ce qu’il dit et respecte toujours ses engagements!
    Ces quatre années l’ont prouvé. Compte tenu de l’évolution de la composition du Parlement et de l’initiative persévérante du PCP et du PEV, dans un cadre où le PS et son gouvernement, mais aussi le PSD et le CDS, n’avaient aucune condition pour imposer, par eux-mêmes, la plénitude de leur politique éternelle, la vie des Portugais était possible.
    Un grand nombre des mesures que les travailleurs et la majorité des Portugais considèrent comme positives sont marquées par des propositions du PCP et du PEV.
    Examinez les secteurs les plus divers de notre vie collective et vous trouverez certainement une solution pour résoudre un problème urgent, exprimer un signe, une volonté d’essayer de résoudre les problèmes anciens, mais aussi ouvrir la voie à de nouvelles solutions.
    Oui, dans nos propositions et nos actions, nous avons privilégié la récupération des droits et des revenus, la restitution et la valorisation des salaires, les congés et la prime de Noël, une réduction de l’impôt pour les revenus inférieurs et intermédiaires, les avantages sociaux liés au chômage, à la maladie, aux personnes handicapées. invalidité, prestations familiales, valorisation des longues carrières contributives, lutte contre la précarité, mais nous considérons le pays dans son ensemble, pour résoudre les problèmes et signaler une solution montrant qu’il existe une manière différente de l’appauvrissement des travailleurs et des personnes.
    Dans l’ensemble du pays, on ne soumet pas tout et tout le monde à la politique myope du déficit en limitant et en remettant à plus tard les problèmes du pays, au lieu d’une solution plus productive et plus féconde investie dans le renforcement de l’investissement, la croissance économique et la création d’emplois conditions de vie en tant que moteur important de l’économie.
    Avec les yeux sur les secteurs les plus divers, nous avons progressé. Avancé avec une proposition d’augmenter les pensions pendant trois années consécutives. Nous avons progressé avec une réduction des factures de santé et des coûts des médicaments. Avancé avec cette mesure importante de manuels scolaires gratuits. Nous avons progressé avec le laissez-passer de transport et des prix de transport plus bas.
    Avec les yeux rivés sur le pays pour soutenir les petits et moyens dirigeants, nous avons éliminé le paiement spécial sur compte et réduit les coûts de carburant pour les agriculteurs et les pêcheurs.
    Les progrès réalisés avec le travail acharné. Une grande partie de ce qui a été accompli ne figurait ni dans le programme PS, ni dans le programme du gouvernement. De nombreuses et fortes résistances ont dû être surmontées pour avancer.
    N’ayons aucun doute! Lorsque le PCP et le CDU gagnent en puissance, la solution aux problèmes de la population et des pays prend de la force.
    Aujourd’hui, ils brandissent l’épouvantail de faux excès et annoncent de nouvelles crises pour différer la réponse aux problèmes et priver justice du peuple et du pays!
    Nous savons ce que cela signifie et ce qu’ils veulent. Maintenir les engagements pris avec Bruxelles en donnant la priorité au déficit et aux rythmes accélérés du paiement de la dette, même si cela implique de réduire les investissements, les droits des travailleurs, la défense des services publics et les fonctions sociales de l’État, en sacrifiant le Service national de la santé, sans investir dans du matériel roulant pour assurer la mobilité de la population ou le recul des manuels scolaires sous prétexte de réutiliser, de remettre des livres écrits ou effacés.
    Oui, nous savons ce que cela signifie et ce qu’ils veulent avec le discours de la crise et des excès. Cela signifierait, s’ils le pouvaient, un blocage des retraites sans garantir les augmentations que nous proposons pour garantir leur valorisation réelle. Cela signifierait freiner les augmentations de salaire, si nécessaires et possibles.
    Qu’il n’y ait pas d’illusions! Le PS n’a pas changé de nature ni abandonné ses options fondamentales, comme l’indique le Pacte de stabilité et de croissance (PSC). PSD et CDS n’ont pas non plus renoncé à leur politique catastrophique d’extorsion de fonds qui caractérisait leur gouvernance.
    Regardez leurs programmes, leur profession de foi et leur dévouement aux règles et aux obligations de l’Union européenne et de l’euro.
    Examinez leurs propositions de révision de la Constitution, mais également de révision des lois électorales, dont les objectifs sont d’assurer des majorités gouvernantes avec une minorité de voix – la grande subversion électorale destinée à perpétuer les politiques de droite et leur mandat.
    Dans cette bataille électorale, où nous décidons de progresser ou de reculer, nous avons compris le pari du grand capital: favoriser le PS et créer les conditions permettant de reprendre librement et pleinement la politique qui garantit ses intérêts et, simultanément, limiter la croissance du CDU!
    En d’autres termes, les grands intérêts économiques veulent deux choses: une majorité absolue pour le PS et moins de force pour la CDU – le véritable obstacle à son projet d’exploitation et de revers. 

A ceux qu’ils ne peuvent pas atteindre pour atteindre ces objectifs, ils envoient un message. Ils inventent des scénarios artificiels, de faux conflits décisifs qui sont tout sauf décisifs et, en particulier, puisque l’ancienne bipolarisation entre PS et PSD ne tient plus dans les circonstances actuelles, ils essayent de nouvelles bipolarisations artificielles, en utilisant le raisonnement le plus ridicule et le plus faux pour cacher ce qui est évident: un vote pour la CDU compte pour arrêter la majorité absolue du PS.
    Oui, un vote pour la CDU empêche le PS d’avoir les mains libres pour mettre en pratique les anciennes politiques, avec ou sans PSD et CDS, un vote sûr et cohérent qui décide d’une autre politique.
    Oui, un vote pour la CDU est le choix nécessaire pour les travailleurs et les travailleuses lors de l’élection du 6 octobre!
    Dans cette lutte que nous menons pour avancer, la lutte des travailleurs et des masses populaires est essentielle. Lutte qui s’est intensément développée, dans les secteurs et les entreprises les plus divers et dans les actions convergentes promues par la CGTP-IN. Une lutte qui constituait le fondement de la défense, de la restitution et de la conquête des droits, à laquelle étaient confrontés les employeurs et permettaient une amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. Lutte des populations qui a permis la défense des droits, des services publics et de la qualité de la vie.
    Une lutte organisée qui a marqué la réalité sociale et politique, malgré l’occultation, le silence, la manipulation et la provocation.
    Lutte pour une augmentation généralisée des salaires, contre la précarité, contre la déréglementation des horaires de travail, pour de meilleures conditions de vie, afin d’abroger les normes strictes de la législation du travail.
    S’agissant de la législation du travail, l’abrogation des normes qui attaquaient les droits des travailleurs était et est nécessaire, mais le gouvernement du PS, avec son option de classe à l’ordre du jour de la capitale, a conclu un accord avec les confédérations d’employeurs et l’UGT, approuvé une loi de convergence avec le PSD et le CDS. , qui a été promulguée par le président et qui a non seulement maintenu les normes existantes, mais en a ajouté d’autres, à savoir l’extension de la période expérimentale à 180 jours, ouvrant une nouvelle porte à la généralisation de la précarité. Face à une loi comportant des éléments contraires à la Constitution, le PCP a pris l’initiative de faire apprécier la loi par la Cour constitutionnelle.
    Et la lutte continue et continuera dans les lieux de travail, les entreprises et les rues. Nous saluons les travailleurs, leur unité, leur organisation et leur lutte, et saluons la CGTP-IN, la grande confédération syndicale des travailleurs portugais, et affirmons la solidarité et le soutien du PCP.
    Nous sommes loin de résoudre les problèmes créés par des années et des années de politiques de droite et que la politique actuelle ne peut résoudre.
    Le Portugal a besoin de solutions pour répondre aux revers accumulés. Les déficits structurels de la production, de la démographie, de la science et de la technologie, qui entravent le développement et la croissance économique insuffisante. Les problèmes sociaux chroniques, la dégradation des conditions de travail, les profondes inégalités sociales et régionales, la dégradation des services publics.
    Le pays a besoin d’un vrai changement. Le Portugal a besoin d’une nouvelle voie avec une autre politique, une rupture avec les politiques de droite, car il n’y a pas de sortie avec cette politique, que ce soit par les mains du PSD et du CDS, ou du PS.
    Le pays n’est pas condamné à être une colonie de groupes économiques et de grandes multinationales, pas plus qu’il ne peut être enchaîné à des contraintes qu’il doit, tôt ou tard, forcément surmonter.
    Nous pensons que la nécessité de valoriser le travail et les travailleurs est une question décisive pour le pays. Une augmentation générale des salaires, y compris le salaire minimum national, à 850 euros. Une urgence nationale pour une répartition plus juste de la richesse, pour promouvoir l’économie nationale, pour retenir et favoriser des milliers de travailleurs formés dans notre pays, qui continuent à partir au rythme de 80 000 par an, pour répondre au déficit démographique, pour renforcer la Sécurité sociale et assurer de meilleures retraites pour l’avenir.
    Nous devons évaluer qui travaille et qui a travaillé. Nous devons lutter contre la précarité, la déréglementation des horaires de travail et garantir une réduction à 35 heures par semaine, la protection du travail posté, la défense des droits syndicaux, y compris le droit de grève, et l’abrogation des normes strictes de la législation du travail.
    Nous devons augmenter la valeur réelle des pensions, ainsi que le droit à une pension complète sans pénalisation pour les travailleurs ayant 40 ans de cotisations, et ramener l’âge de la retraite à 65 ans.
    Nous voulons avancer. Nous voulons un pays qui respecte les droits des parents, des grands-parents, mais aussi des enfants. Consolider les acquis, tels que les manuels scolaires, mais aussi donner un nouveau pas décisif en garantissant des crèches gratuites à tous les enfants jusqu’à l’âge de trois ans.
    Avancer dans l’élargissement de la protection sociale en renforçant le système de sécurité sociale publique, capable d’assurer des subventions familiales universelles plus élevées et de renforcer les avantages sociaux, en apportant la réponse nécessaire aux situations de chômage et de maladie. Nous voulons la diversification des sources de financement, en combattant les différentes tentatives de privatisation du système.
    Nous voulons progresser dans la valorisation et la responsabilisation des services publics, qui ont besoin de plus de moyens, et engager des milliers de professionnels. Le service national de santé doit être défendu et valorisé, et le peuple portugais a droit à un médecin de famille et à une infirmière, à des médicaments meilleur marché, à des services de proximité et à être traité avec dignité et sans frais à toutes les étapes de la vie. Les écoles, hôpitaux, centres de santé, tribunaux, bibliothèques, théâtres, centres de recherche, transports en commun, routes et voies ferrées, ports et aéroports ont besoin de moyens et d’une politique privilégiant les investissements. Une politique qui favorise le maintien, la requalification et la construction d’infrastructures, ainsi que de meilleures conditions de travail. Cela exige un investissement public jamais inférieur à 5% du PIB.
    Les avancées consécutives à la réduction des prix du transport ont eu un impact social et environnemental considérable. Mais pour éviter les retours en arrière, nous devons progresser dans l’amélioration de la capacité et de la qualité, et remplacer les transports en commun par des moyens de transport collectifs, nous avons besoin d’un plan national d’investissement dans les transports en commun.
    Une partie des ressources dont le pays a besoin pour répondre aux aspirations des travailleurs et de la population requiert également une politique fiscale juste, fondée sur une taxation effective du grand capital et sur la réduction des impôts des travailleurs et des revenus plus faibles; il faut réduire les impôts indirects par rapport aux impôts directs. Nous voulons avancer avec une réduction de la TVA sur l’énergie de 6%.
    Nous voulons que le pays produise. Produire et produire plus, en particulier nous voulons importer. L’industrie, l’agriculture et la pêche ne constituent pas un problème pour le marché, ni pour le PCP ni pour la CDU, ni pour ce qui est possible en vertu des règles de l’Union européenne. Nous avons besoin de nourriture, de médicaments, de bateaux et de trains pour améliorer la vie des populations. Notre souhait est de produire ici ce qu’ils veulent que nous achetions à l’étranger. Un pays capable de tirer parti des nouvelles technologies et de la révolution numérique pour les mettre au service de qui produit et de l’intérêt national.
    Nous voulons que le pays avance, où le droit au logement et à la mobilité ne soit pas anéanti par la logique de la spéculation. Le public doit réagir, en promouvant la construction de logements par l’État et la réhabilitation urbaine. Nous devons promouvoir l’abrogation du «guichet d’expulsion» et garantir le droit de location pour une période minimale de 10 ans.
    Nous voulons que le pays avance. Nous voulons récupérer des revenus, mais aussi des instruments qui sont aujourd’hui entre des mains étrangères. Nous voulons récupérer pour le pays ce qui appartient au pays. Dans le secteur bancaire et des assurances, dans l’énergie et les télécommunications, dans les aéroports et les autoroutes. Le Portugal doit garantir sa propre stratégie de développement. Le pays ne peut pas effacer les pertes des banques en faillite et les privatiser à nouveau, comme ce fut le cas avec BES; ou accepter la destruction de CTT et du service postal.
    Nous voulons progresser dans la construction d’un pays cohérent et équilibré, qui assure la défense du monde intérieur et rural, avec la régionalisation, la planification territoriale et la lutte contre la désertification et le dépeuplement.
    Nous voulons un Portugal avec un avenir et nous avons besoin d’une politique patriotique et de gauche et d’un gouvernement pour y parvenir. Une politique alternative qui ne se soumettra pas, pas à l’Union européenne, pas à l’euro. Cela suppose le droit souverain du pays de définir sa politique économique, budgétaire et monétaire.
    Une politique qui veut renégocier la dette et libérer des ressources pour le développement du pays.
    Une politique qui ne laissera aucun des nombreux problèmes derrière.
    Une politique qui veut valoriser la production et le plaisir culturels en s’appuyant sur l’important objectif d’atteindre 1% du budget de l’État pour la culture. Là où les jeunes peuvent atteindre les plus hauts niveaux d’apprentissage, investir dans les écoles publiques, renforcer les services sociaux scolaires et mettre fin aux pots-de-vin dans les études universitaires. Une politique qui sait que, compte tenu des graves problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés, la solution ne consiste pas à créer de nouvelles entreprises au nom de l’environnement, mais à rompre avec la logique capitaliste d’exploitation maximale de la main-d’œuvre et des ressources de la planète. Une politique résolue à lutter contre la corruption, à s’attaquer à ses causes plus profondes et à doter les autorités compétentes des moyens adéquats pour remplir leur mission et assurer une nouvelle voie d’accès à la justice, égale, accessible et plus proche des citoyens.
    Une politique visant à garantir un Portugal libre et démocratique fondé sur le respect de la Constitution.
    Le Portugal n’est pas condamné à être laissé pour compte ni à faire marche arrière. Une autre politique est possible et nécessaire.
    Avancer est nécessaire et il est donc nécessaire de renforcer la CDU.
    La lutte des travailleurs et des populations, ainsi que l’intervention et l’action de la CDU ont conduit à des avancées. Ce sera avec une CDU plus forte que nous avancerons dans la solution aux problèmes des travailleurs, des personnes et des pays.
    Un vote pour la CDU comptera et décidera d’une autre politique: garantir un Portugal souverain, un pays maître de son destin, un peuple qui construit son avenir.
    Nous avons de grandes batailles à venir que nous affronterons avec une grande confiance.
    Ce festival «Avante!» est un exemple de cette confiance. Son succès est une expression de cette confiance, de cette détermination qui nous permet de poursuivre les tâches à venir avec plus de force et d’énergie.
    Mais la confiance tient aussi à notre passé d’intervention, d’action et d’initiative dans la défense des droits, des intérêts et des aspirations de notre peuple et de notre patrie.
    Cette histoire de lutte et d’intervention nous permet d’affirmer fièrement ce que nous défendons. Nous sommes un parti avec des solutions pour notre temps. Nous sommes le parti qui fera avancer le pays!
    Nous sommes le Parti communiste portugais!
    Ce parti avec près de cent ans d’histoire gagne chaque jour de l’honneur, en assumant l’engagement inébranlable, issu de leur nature de classe, en tant que parti de la classe ouvrière et de tous les travailleurs.
    Ce parti, le PCP, avec son identité communiste, s’est renouvelé et renforcé après la campagne de 5 000 contacts avec les travailleurs, avec laquelle nous avons soulevé la question de donner plus de force à notre parti avec ses membres et son militantisme.
    Nouveaux militants communistes, que nous souhaitons non seulement accueillir, mais voir intervenir dans les entreprises et les lieux de travail, élargir nos organisations de base, renforcer nos liens avec les masses, la classe ouvrière et les travailleurs, principale raison de notre existence.
    C’est le parti, communiste, portugais, vivant et intervenant animé par l’objectif de construire la politique patriotique et de gauche dont le pays a besoin, vers une démocratie avancée fondées sur les valeurs de la révolution d’Avril dans le futur du Portugal, qui ne sapera pas ses objectifs suprêmes, mais plutôt les réaffirmera quotidiennement dans la lutte et le projet émancipateur visant à construire une nouvelle société, sans exploiteurs et exploités, la construction du socialisme et du communisme.
    Oui, il y a des raisons d’être confiant. La confiance qui a animé la lutte pendant la nuit noire du fascisme, la confiance qui a débordé pendant les jours glorieux de la révolution, la confiance qui ne nous a jamais abandonnés pendant la lutte contre les politiques de droite et la restauration monopoliste. Une confiance en l’avenir dont nous rêvons et dans la lutte pour un parti plus fort.
    Le peuple portugais sait par expérience que ce parti, associé à chaque avancée de presque cent ans de son histoire, a toujours tiré sa force de la lutte pour ses droits, que ce parti n’a jamais manqué de défendre ses intérêts, que ce parti, plus nécessaire aujourd’hui qu’hier, n’a jamais trahi ses  aspirations. Comme hier, il en va de même aujourd’hui et cela continuera demain!
    Nous sommes prêts pour les combats à venir. Prêts et animés par nos convictions et nos idéaux. Prêts avec le courage politique nécessaire. Prêts avec tout le courage nécessaire. Avec une énorme confiance!

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    L’affaire commence en mars 2019, un mois après le show polico-médiatique de l’aide humanitaire les services vénézuéliens retrouvaient deux fusils d’assaut, une grenade, et des devises étrangères en liquide. 

         

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Roberto Marrero lors de son arrestation 

    L’analyse des données des téléphones portables de Roberto Marrero ainsi que celles contenues dans son ordinateur aboutira à l’arrestation, dans la ville vénézuélienne de Valencia, de Wilfredo Torres Gómez, alias Necocli, le chef du cartel narco-paramilitaire colombien Los Rastrojos. Le gouvernement bolivarien dénonçait alors, une nouvelle fois, les liens qui unissent un secteur important de l’opposition politique vénézuélienne aux narco-trafiquants colombiens. La presse internationale a souligné en choeur l’arrestation «arbitraire» de Marrero pour dénoncer une nouvelle vague de répression politique de la part du président Maduro. Curieusement, ces mêmes médias n’ont pas eu un mot pour informer leurs lecteurs ou téléspectateurs de l’arrestation de Necocli, pourtant recherché par Interpol, ni pour expliquer pourquoi l’arrestation du politicien vénézuélien avait permis celle du mafieux colombien. 

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Le 26 juin 2019, le ministre de la Communication du gouvernement bolivarien, Jorge Rodriguez, dévoile des preuves de la préparation d’un coup d’Etat. Les preuves sont irréfutables. Il s’agit de vidéos prises par des militaires et des agents du renseignement vénézuélien infiltrés parmi les putschistes. Encore une fois, les rapports avec des groupes paramilitaires colombiens sont mis en lumière. Silence radio dans les médias occidentaux. Pourtant, les accointances entre les cartels narco-paramilitaires colombiens et un secteur non négligeable de l’opposition vénézuélienne sont un secret de polichinelle. Depuis, 2004, ils ont été dénoncés à maintes reprises par le gouvernement bolivarien

    Vidéos montrant la planification du coup d'Etat

    Le 12 septembre 2019, le directeur de l’ONG colombienne de défense des Droits de l’Homme Progresar, Wilfredo Cañizares, publie des photos de Juan Guaido avec plusieurs responsables du cartel paramilitaire Los Rastrojos, responsable du trafic de cocaïne, d’extorsions, de kidnapping, et de multiples assassinats, entre autres activités criminelles. Le député vénézuélien, soutenu par les Etats-Unis, par plusieurs pays de l’Union européenne, par ceux du Groupe de Lima apparaît tout sourire aux bras de Jhon Jairo Durán Contreras "alias Menor", et d'Albeiro Lobo Quintero, "alias Brother", deux des responsables de l’organisation criminelle. 

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Ces photos ont été prises le 22 février 2019 lors du passage clandestin de Guaido en Colombie pour participer à la tentative d’invasion de son pays. Rappelons que Juan Guaido avait été interdit de sortie du territoire par la justice vénézuélienne en raison de sa participation centrale au coup d’Etat institutionnel visant à se substituer au président Maduro. 

    En plus de la divulgation des photos, Mr Cañizares précise que son ONG détenait cette information dès le premier jour. En effet, plusieurs habitants de la zone frontalière avait dénoncé un couvre feu imposé par les paramilitaires dans la zone où Juan Guaido allait être transféré. Les habitants, malgré l’interdiction de sortir de chez eux, avait vu le politicien vénézuélien accompagné de ses gardes du corps narco-paramilitaires, et l’avaient rapporté à l’ONG colombienne. Les photos, qui corroborent les dires de Progresar, vont se répandre comme une trainée de poudre en Colombie. La police de Cúcuta, la ville frontalière, déclare qu'il ne s'agit pas d'un fake, et les médias colombiens s’emparent de l’affaire. En effet, selon Wilmar Carrizales, interviewé par Spuntik News, les Rastrojos contrôlent la zone frontalière autour de la ville colombienne de Puerto Santander depuis 2012. Ils surveillent et administrent tous les chemins clandestins pour passer d’un pays à l’autre. Il est impossible pour une personne n’appartenant pas au cartel de passer la frontière par cet endroit sans avoir obtenu préalablement l’autorisation du groupe paramilitaire. 

    L’argument d’un «selfie innocent» répété en boucle par le système médiatique international ne tient pas une seule seconde. Malgré les éléments de langage divulgués par les communicants de Guaido, et repris par les médias internationaux, le doute n’est pas possible : il y a bien collusion. Qui plus est, sur une des photos, Albeiro Lobo Quintero, "alias Brother", porte une arme à la ceinture. Mais les révélations ne vont pas s'arrêter là.

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Le chauffeur officiel de Guaido (voir la chemise) n'est autre que Jonathan Orlando Zambrano García, responsable du cartel colombien Los Rastrojos pour les kidnappings et la contrebande d'essence dans la zone frontalière de Boca de Grita 

    Quelques jours plus tard, le 17 septembre 2019, de nouvelles photos de Juan Guaido dans les bras de membres du cartel narco-paramilitaire colombien Los Rastrojos vont être publiées. Elles ont été prises le même jour que les précédentes. Cette fois-ci, Guaido semble bien s'amuser avec Jonathan Orlando Zambrano García, alias ‘Patrón Pobre’, responsable des kidnappings et de la contrebande d'essence dans la zone frontalière de Boca de Grita. Sur les nouvelles photos, on le reconnaît, à sa chemise, conduisant la voiture de Guaido. Plus d'excuses possibles donc. Une autre photo montre Guaido bras dessus, bras dessous avec Argenis Vaca, alias "Vaquita", un des responsables des finances du groupe de narco-trafiquants, recherché pour meurtre et extorsion.

     

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Alias Vaquita, recherché pour homicide, trafic de drogue, kidnapping, extorsion  

    Dans une interview exclusive, il y a quelques mois, Freddy Bernal, préfet de la région vénézuélienne frontalière nous rappelait que "les paramilitaires colombiens jouent en Amérique latine le rôle que DAESH joue au Moyen Orient".  

    Entretemps, depuis la publication des premières photos, de mystérieux tueurs ont assassiné 4 membres de la famille de Jhon Jairo Durán Contreras, alias “el Menor”.

    Si quelqu'un voulait faire taire un témoin gênant pour l'avenir politique (déjà très compromis) de Guaido, il ne s'y prendrait pas autrement. Reste à savoir qui est derrière ces assassinats.

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Jhonathan Orlando Zambrano Garcia, responsable des kidnappings et de la contrebande d'essence dans la zone frontalière de Boca de Grita. Il est lié á d'autres membres du Parti politique politique de Leopoldo Lopez et Juan Guaido ; notamment, Sergio Vergaro et -tiens donc- Roberto Marrero (ex directeur de cabinet de Guaido). 

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Le narco-paramilitaire n'est autre que le chauffeur officiel de Juan Guaido. Il suffit de regarder la chemise de celui qui conduit la voiture du député Guaido. La thèse colportée par les médias dominants du "selfie innocent" ne tient plus. L'opposition vénézuélienne a bien pactisé avec le gang narco-paramilitaire des Rastrojos pour assurer le passage clandestin de Juan Guaido en Colombie, le 22 février 2019.

    Les frasques de l'opposition vénézuélienne avec des organisations criminelles, posent la question des relations persistantes entre la présidence de la Colombie et les cartels narco-paramilitaires. En effet, le maire de la ville colombienne de Puerto Santander, Henry Valero -condamné à 5 ans de prison pour corruption le 1er mars 2019-, et un adjoint à la mairie de Cúcuta, Juan Felipe Corzo, furent chargés d’accueillir Guaido des mains des paramilitaires avant de le remettre aux responsables de la présidence de la Colombie, qui le transfèreront par hélicoptère à Cúcuta. Cependant, il est hautement improbable que l’exécutif colombien n'était pas au courant des conditions de passage de Guaido. Le président Ivan Duque sauve temporairement les apparences en déclarant que Guaido a été amené á l’héliport par des élus municipaux colombiens. Mais cette affaire relance celle de la para-politique en Colombie et les liens entre l’uribisme au pouvoir et les cartels narco-paramilitaires. Cet aspect a été dénoncé avec véhémence par Gustavo Petro, l’ancien candidat malheureux à la dernière élection présidentielle colombienne, et pourtant critique acerbe du président vénézuélien. 

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    La réalité semblant défier la fiction, les révélations ne s’arrêtent pas là. Le 20 septembre 2019, le gouvernement vénézuélien va rendre publics de nouveaux éléments liés à l’arrestation de alias Nandito, un des paramilitaires qui apparaît sur les photos avec Juan Guaido. Selon Gustavo Petro, il est le responsable d’une ferme utilisée par les paramilitaires pour découper leurs victimes, parfois encore vivantes («Casa de Pique»). Cette ferme est située juste en face de l’endroit où Guaido s’est pris en photo avec ses amis. Voilà le type de personne soutenue par le système politico-médiatique occidental. 

    Le lien entre l'opposition vénézuélienne et les cartels colombiens (Venezuela en vivo-25/09/19)

    Nandito va se confier devant les caméras des services de renseignement vénézuéliens. Afin d'anticiper la propagande des médias, nous tenons à souligner que Nandito apparaît en bonne santé, ce qui tend à prouver qu’il n’a pas été torturé. En revanche, il n’est pas à exclure que ses déclarations soient un moyen pour lui de se protéger, en sachant que la famille de son acolyte "El Menor" s’est faite exterminée quelques jours plus tôt par de mystérieux tueurs à gage. 

    Que nous dit Nandito ? 

    Le témoignage de Nandito en vidéo

    Tout d’abord, il confirme que le directeur de cabinet de Guaido, Roberto Marrero était en lien direct avec Wilfrido Torres Gómez, alias Necocli, le chef de l'organisation Los Rastrojos, avec qui il a coordonné l’opération d’exfiltration de Guaido. Il apparaît incroyable que les médias français (et les autres) aient pu soutenir sans restriction (ni enquête) un tel personnage. Qu’adviendrait-il si un politicien français était en lien avec la Gomorra, avec Daesh ou avec des trafiquants de drogue albanais pour planifier des opérations politiques ? Comment réagirait notre système politico-médiatique ?

    En deuxième lieu, Nandito révèle que la logistique de cette opération a été planifiée localement par la gouverneure d'opposition de l'Etat frontalier du Táchira, Laidy Gómez, et les paramilitaires. La politicienne d'opposition n'en est pas à son coup d'essai. L'ancien gouverneur chaviste du Táchira, José Vielma Mora, avait en 2016 dénoncé les liens de Goméz avec Wilquin Alexander Roa, alias "Cara e niña", membre du cartel narco-paramilitaire El Clan del Golfo

    L’assistante du gouverneure Gómez s’est réunie avec "el Brother" et "el Menor", quelques jours auparavant, durant 30 minutes, dans une papeterie du village El Paraiso, afin de planifier la route d’extraction et les opérations de violence politique pour distraire les forces de l’ordre.

    Juan Guaido part le 22 février 2019 à la frontière colombienne. Dans l'une des voitures du convoi, se trouve une taupe du gouvernement bolivarien. Un infiltré au sein des services vénézuéliens prévient Necoclí qui, à son tour, averti Marrero. Le convoi s'arrête et pour des raisons de sécurité, il est décidé que Guaido repartira dans une voiture avec pour seuls compagnons de voyage des membres des Rastrojos. 

    Après avoir passé la frontière par une piste clandestine, les narco-paramilitaires se prennent en photo avec Guaido. C'est alias Nandito qui prend les fameuses photos. Il les a conservé, selon son témoignage, pour faire chanter Guaido, dans le cas où il deviendrait président, afin que Los Rastrojos puissent avoir libre accès au territoire vénézuélien frontalier. Il est vrai qu’en ce moment, le préfet bolivarien du Táchira, Freddy Bernal, leur mène la vie très dure: arrestations en pagaille ou affrontements armés. 

    L’utilisation du cartel narco-paramilitaire colombien par le Gang de Guaido prévoyait aussi une action armée le 23 février 2019. Le jour où l’opposition pensait acheminer l’aide humanitaire, les Rastrojos avaient pour mission de semer le chaos afin de créer une diversion pour faire rentrer les camions par d’autres points frontaliers. La présence de paramilitaires armées sur les ponts frontaliers, ce jour là, avait été dénoncée par le préfet Freddy Bernal. Présent sur les lieux, à San Antonio del Táchira, nous avions pu constater, sous le pont Simon Bolivar, la présence de paramilitaires armés tirant sur les militants chavistes présents. Cette opération fut mise en échec par le peuple bolivarien et les forces de sécurité du Venezuela. 

    Les liens entre un des principaux secteurs politiques de l’opposition vénézuélienne et les cartels narco-paramilitaires colombien nous amène à considérer le modèle politique que l’opposition veut implanter au Venezuela. Leur projet n'est pas seulement de rétablir le néolibéralisme dans le pays, mais d'atomiser l'Etat-nation en une multitude de territoires indépendants sous contrôle de groupes armés, d'où les multiples liens avec les paramilitaires. Nous avions précédemment mis en lumière cette stratégie dans une série d’articles écrite plusieurs mois avant ces révélations. 

    Pour arriver à leurs fins, le laboratoire des stratèges états-uniens (et subsidiairement vénézuéliens), c'est la Colombie. Pour rappel, depuis la signature des accords de paix dans ce pays, 702 dirigeants sociaux et 135 excombattants des FARC ont été assassinés. En ce moment, la Colombie se prépare à élire les gouvernements régionaux et les maires. Depuis le début de la campagne électorale, la violence politique s'est exacerbée. La Fondation Paz y Reconciliación rapporte l’assassinat de 21 militants, 178 ayant été blessés.

    Cette affaire ne s’arrêtera sans doute pas lá. D’une part parce que le lien mis à jour ne concerne pas seulement la frontière colombienne. La paramilitarisation de la vie politique vénézuélienne souhaitée par l’opposition radicale se fait sentir dans plusieurs régions stratégiques du Venezuela. D’autres part, ce type de révélations n'ira qu'en augmentant, au gré des divisions internes des forces de sécurité colombiennes (ceux qui ne veulent pas de guerre contre le Venezuela sont une des principales sources des révélations contre Guaido), ainsi que des légendaires affrontements au sein de l'opposition vénézuélienne (ceux qui veulent la peau de Guaido n'hésitent pas à balancer leur petit camarade). 

    Les mercenaires médiatiques qui ont essayé péniblement de minimiser le scandale vont devoir prendre plus de précautions.

    Romain MIGUS

    source: https://www.romainmigus.info/2019/09/et-ca-continue-encore-et-encore.html

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  • Dans la bataille politico-médiatique, les ennemis de la Révolution Bolivarienne tentent de faire croire que le gouvernement du président Nicolas Maduro est isolé sur la scène internationale. Vaste bêtise puisque les 3/4 des pays de la communauté internationale reconnaissent la légitimité du président vénézuélien.

    Mais depuis quelques temps, un autre front semble s'ouvrir. Le président Maduro serait, cette fois-ci, isolé sur la scène politique vénézuélienne. Ses alliés traditionnels commenceraient à lui tourner le dos, et notamment le Parti Communiste du Venezuela. VÉRITÉ ou FAKE? Plutôt que d'écouter les arguments de ceux qui disent qu'il pleut et de ceux qui affirment le contraire, nous sommes allés ouvrir la fenêtre. Nous sommes avec Oscar Figuera, secrétaire général du Comité Central du Parti Communiste du Venezuela.

    Romain MIGUS, le 24/09/19

    source:   https://www.youtube.com/watch?v=ii5F6jlB9jQ 

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  • Le Brésil capitaliste détruit l’Amazonie, Cuba socialiste plante des arbres.(IC.fr-6/09/19)

    L’île socialiste est un exemple rare de reboisement à grande échelle, alors que le reste du monde évolue dans le sens opposé. Il est utile de préciser que  est un des rares pays à pratiquer l’agriculture quasi sans pesticide, et que l’ONU reconnaît le pays socialiste comme le seul satisfaisant aux critères du développement durable. Fidel Castro avait été l’un des premiers dirigeants à alerter à l’ONU contre le danger de l’exterminisme capitaliste, ravageant la planète.

    Un exemple à méditer alors que les pays capitalistes, tel le Brésil ou l’Indonésie, la Malaisie détruisent leurs forêts et au moment où le régime Macron s’attaque à la forêt française en démolissant l’ONF, le service public de la foret.

    La forêt cubaine a triplé depuis le début de la révolution socialiste

    Alors que les incendies font rage en  en Amérique du Sud, résultat de l’exploitation par des agro-capitalistes, Cuba a en fait augmenté le pourcentage de son pays recouvert de forêts en 2018. Un rapport publié mercredi par le média cubain Granma fait état de l’augmentation de la superficie forestière et examine les résultats obtenus par les politiques environnementales des États. Le rapport montre également qu’aujourd’hui, la superficie forestière de Cuba a presque triplé au cours de la période socialiste depuis 1959, malgré une  massive dans toutes les autres régions du monde.
    Le rapport de Granma indique des chiffres du département des forêts du ministère de l’Agriculture, qui montrent une augmentation de plus de 22 000 hectares de forêts au cours de la dernière année, soit une légère augmentation de 0,26%, ce qui signifie que les forêts représentent maintenant près du tiers de la superficie totale du pays, un peu plus de 31%. Cela contraste vivement avec 1959, avant la révolution, quand seulement 13% de Cuba était recouvert de forêt.

    L’ au cœur de la politique communiste de 

    L’intervention de l’État pour reboiser de vastes superficies et renforcer les arbres existants a été essentielle. Ces politiques incluent la plantation de nouveaux arbres et l’appui à la régénération naturelle, le cas échéant, et la mise de côté de 69% de l’augmentation uniquement à des fins de conservation.

    D’autres politiques incluent l’enrichissement des forêts existantes qui risquent d’être dégradées. Cela se fait par des mesures telles que l’élagage des arbres et l’élimination des arbres morts pour laisser place à une nouvelle croissance.

    En juin, la présidente de la banque centrale cubaine, Irma Martinez, a pris la parole lors d’une conférence en Suisse, soulignant les progrès réalisés en matière de reboisement, tout en affirmant que le reboisement pourrait s’accélérer davantage si le blocus américain sur l’île était levé, pour importer une technologie plus moderne au service des opérations de reforestation des gouvernements.

    Le développement durable c’est le communisme

    Le ministère de l’Agriculture de Cuba a souligné que la protection des forêts ne se faisait pas au détriment de la croissance économique. L’exploitation minière est l’une des industries les plus importantes de Cuba. Le pays possède l’une des plus grandes réserves de nickel au monde. Ces dernières années, les investissements étrangers ont augmenté, grâce à un partenariat avec des sociétés minières nationalisées cubaines.

    En vertu de la loi cubaine, les sociétés minières sont autorisées à défricher les forêts, mais sont également tenues de replanter le même nombre d’arbres qu’elles ont abattu, opération qui doit être achevée dans un délai de deux ans.

    Cuba est néanmoins toujours touchée par les incendies de forêt. Selon le ministère, environ 3 000 hectares sont touchés chaque année par des incendies. Selon le gouvernement, 90% de ces incendies sont causés par des activités humaines telles que des exploitations irresponsables et des accidents. 3000 autres sont coupés chaque année pour les opérations minières. Toutefois, les chiffres montrent également que Cuba a un taux de reboisement moyen de 16 000 hectares par an, dépassant ainsi ce qui est perdu.

    La situation des forêts dans le monde est catastrophique

    Cependant, 7,3 millions d’hectares de terres dans le monde sont déboisées chaque année. Le Brésil est parmi les pires. Entre 2017 et 2018, 7 900 kilomètres carrés ont été coupés. Environ l’équivalent de 987 000 terrains de football. Un taux qui a considérablement augmenté depuis les récents incendies en Amazonie, mais dont se moque le président d’extrême droite Bolsonaro , renvoyant le chef de l’agence spatiale gouvernementale pour avoir signalé l’augmentation de la déforestation.

    JBC d'après info d'agences

    source: https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/le-bresil-capitaliste-detruit-lamazonie-cuba-socialiste-plante-des-arbres/

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  • La dynamique de la frontière entre le Venezuela et la Colombie (romainmigus.info 4/09/19)

     

    Interview de William Gomez, maire de San Antonio del Táchira, ville frontière avec la Colombie

    Dire que les relations entre le Venezuela et la Colombie ne sont pas au beau fixe est un doux euphémisme. Plus que deux pays, ce sont deux modèles politiques, deux conceptions de l’Etat qui se font face. Des zones désertiques de la Guaijira à la jungle de l’Amazonie en passant pas les montagnes andines, la frontière qui sépare les deux pays (2.219 km, presque autant que la totalité des frontières de la France métropolitaine) est aussi longue que sinueuse. 

    Dans les Andes, les postes frontaliers sont d’une importance stratégique. Sur ces points de passage se concentrent les échanges commerciaux les plus importants du continent. Habitués à concevoir la frontière comme un territoire commun et non comme une séparation, les populations échangent, vont et viennent, organisent leur mode de vie en fonction des aléas économiques des deux pays. Cette relation semble jouer sur l’équilibre régional transfrontalier.

    Néanmoins, aux relations diplomatiques compliquées, s’ajoutent de nombreux problèmes liés à situation tumultueuse que connaît la Colombie depuis un demi-siècle. Narcotrafiquants, groupes mafieux, paramilitaires se livrent à un combat permanent pour le contrôle de cette zone frontalière, où abondent les richesses, qu’elle soit issue du commerce légal ou des trafics criminels. 

    Pour comprendre la dynamique de cette frontière, et son importance stratégique pour le Venezuela, nous sommes allés interroger William Gomez, maire de la ville frontalière de San Antonio del Táchira, principal poste frontière avec la Colombie. 

    Gomez est un jeune cadre politique du Parti Socialiste Uni du Venezuela (Psuv, le parti au pouvoir), élu maire de San Antonio le 10 décembre 2017. Lors de l’élection, il s’est largement imposé (48,64%) aux six candidats qui lui faisait face. Alors que nous pensions réaliser l’interview dans son bureau, nous avons eu la surprise de le voir débarquer dans l’humble hôtel de la ville où nous étions descendus. Assis dans un fauteuil en plastique à la réception, le maire nous apostrophe : « Je suis venu. C’est plus simple ». Dans le petit lobby, deux personnes accompagnent l’édile de San Antonio : un chauffeur qui fait aussi office de garde du corps (ou l’inverse) et une secrétaire. Une escorte qui peut prêter à sourire si l’on prend en compte les enjeux que représente cette ville frontalière pour les nombreux groupes criminels venus de Colombie. 

    En perpétuel déplacement afin de résoudre les problèmes de ses concitoyens, William Gomez a bifurqué pour venir répondre à nos questions et tenter d’expliquer la complexité particulière de ce territoire frontalier. 

    Extrait vidéo de notre interview avec William Gomez, maire de San Antonio del Táchira (en français)

    Romain Migus : Peux tu nous expliquer la dynamique particulière de cette frontière avec la Colombie ?

    William Gomez : Cette frontière est plutôt atypique en comparaison avec les autres postes frontaliers de notre pays. Les autres frontières, avec la Colombie ou le Brésil sont dans des zones plutôt inhospitalières, de grandes plaines, de savanes ou de jungle. Il n’y a pas de villes et il y a très peu d’habitants. Dans notre cas, c’est la rivière Táchira qui délimite la frontière entre les populations des deux pays, entre les villes de San Antonio du Táchira au Venezuela, et Cúcuta du coté colombien. C’est une zone très peuplée. De plus, San Antonio est le plus important point de passage international de marchandise de toute l’Amérique du Sud. C’est donc évidemment par ce poste frontalier que passe la quasi totalité des imports terrestres que le Venezuela réalise non seulement en Colombie mais en Amérique du Sud. 

    Avec tous les récents problèmes diplomatiques que nous avons eu avec notre voisin, ce dynamisme commercial a un peu diminué mais pas dans les flux migratoires. Depuis 2015, la journée est réservée à ceux qui passe la frontière à pied. Les camions de marchandises et les véhicules quand à eux sont autorisés à traverser le pont Simon Bolivar de 9 heures du soir à minuit. Toute la journée est marquée par un flux incessant de personnes. 35.000 personnes en moyenne par jour vont et viennent d’un coté et de l’autre de la frontière. Nous avons même eu des pics à 70.000 personnes par jour. Mais ce ne sont pas des gens qui fuient le Venezuela comme les médias essaient de faire croire. De 7 heures du matin à 10 heures du matin, les gens vont du Venezuela en Colombie pour travailler, pour faire des achats, pour voir de la famille. Et à partir de 17h jusqu’á 21h, ils reviennent. C’est une dynamique de frontière. 

     

    La migration des vénézuéliens vers...LE VENEZUELA

    R.M :Comment la contrebande et les activités mafieuses dans la zone frontalière affectent l’économie du Táchira, et du Venezuela ? 

    W.G : Deux pays se font face. D’un coté, le pays où le coût de l’essence est le plus cher d’Amérique du Sud, la Colombie. De l’autre, le Venezuela où l’essence est quasiment offerte. Cette situation a amené une informalité et le développement de la délinquance. De nombreuses personnes se sont reconvertit dans la contrebande d’essence, mais aussi d’aliments et de médicaments. Car au Venezuela, l’Etat apporte des subventions sur ces produits pour que tout monde puisse les acquérir. Ce n’est pas le cas en Colombie où les produits alimentaires et pharmaceutiques sont chers. Cela alimente la contrebande. 

    Cúcuta est l’épicentre des attaques économiques contre le Venezuela, et pas seulement pour la contrebande d’extraction. En 2000, le gouvernement colombien de Andres Pastrana adopta la résolution 8 qui autorise des agences de changes privées à changer le cours du peso le long de la frontière en adoptant une valeur de la monnaie nationale colombienne différente de celle fixée par la Banque Centrale de Colombie. Il y a donc une différence abyssale entre la valeur du peso à Bogota et à Cúcuta. C’est une spéculation organisée contre notre monnaie, le bolivar. En conséquence, le pouvoir d’achat des vénézuéliens a considérablement baissé. Dans la zone frontalière, cette spéculation contre le bolivar a fait explosé les échanges informels et illégaux. Prenons l’exemple de San Antonio, la ville que j’administre. C’est une ville de 66.000 habitants. Mais depuis 2017, nous avons connu une augmentation conséquente de nos habitants. Parce que des gens viennent vivre à la frontière dans le but de s’adonner à différents types de trafic et de pouvoir en vivre. Ils gagnent en peso colombien et le changent au taux du marché noir en bolivar. Ils peuvent gagner en un jour l’équivalent d’un salaire minimum mensuel d’un travailleur vénézuélien en réalisant n’importe quel activité de contrebande, que ce soit l’essence, les aliments ou n’importe quel produit vénézuélien en le revendant en Colombie. 

    R.M : Peux tu nous parler du trafic de billets de banque vénézuéliens ? C’est assez insolite, et peu de personnes sont au courant hors du Venezuela. 

    W.G : C’est complétement insolite. Je crois que ça n’existe que sur cette frontière. Tu peux vendre tes billets de banque vénézuéliens en Colombie en réalisant une marge conséquente. Tu retires 100 bolivars à San Antonio, tu traverses le pont Simon Bolivar et de l’autre coté, on t’achète ton billet 150 bolivars, que l’on te reverse par transfert d’argent sur ton compte bancaire. Pourquoi ? Parce que pour les réseaux de contrebandes, il est important d’avoir beaucoup de cash. Leur business ne se règle pas par transfert d’argent ou par argent électronique. Les mafias ont donc besoin de liquide. En conséquence, le billet vénézuélien devient une denrée rare.  Si toi, tu veux changer de l’argent colombien en bolivar par exemple, les agences de change colombiennes vont te proposer un taux beaucoup plus avantageux si tu possèdes un compte au Venezuela. Car ils réservent les billets pour les activités criminelles. Les agences de change de Cúcuta ont une responsabilité énorme dans l’hyperinflation que nous connaissons au Venezuela. Néanmoins depuis la restructuration de notre monnaie en aout 2018, certains mécanismes ne sont plus aussi attractifs et la contrebande de billets a baissé. 

    R.M :Quel est le poids des bandes criminelles, et surtout des paramilitaires colombiens, le long de cette frontière ?

    W.G : Cette zone frontalière attire comme des mouches les bandes criminelles et les paramilitaires colombiens. Le contrôle de la zone du coté colombien permet à ces groupes illégaux de constituer un pôle financier pour leurs activités. Il y a des groupes paramilitaires qui sont venus de toute la Colombie pour se battre pour le contrôle de la zone : les Ratrojos, les Urabeños, le Clan del Golfo. 

     

    Il y a même des groupes criminels qui se sont constitués du coté colombien à partir de la migration vénézuélienne. La zone frontalière est un terreau propice pour recruter des criminels. De fait, de nombreux jeunes vénézuéliens ont rejoint des groupes paramilitaires colombiens. Il y a deux ans, ces bandes criminelles ont assassiné deux militaires vénézuéliens. Depuis, le Venezuela réalise un travail minutieux pour en finir avec le crime organisé à la frontière. 

    Le système médiatique a accusé le Venezuela d’augmenter le nombre de militaires à la frontière dans le but d’attaquer la Colombie. C’est un mensonge. Les Forces Armées Nationales Bolivariennes (FANB) ont augmenté leurs effectifs dans cette zone précisément pour empêcher que ces groupes irréguliers s’approprient notre territoire. Car lorsqu’ils s’établissent, augmentent les assassinats, les extorsions, les kidnappings, et toutes les violations des droits de l’Homme auxquelles sont habitués ces syndicats du crime. 

    R.M : Quels autres types de solutions peuvent être trouvées pour tenter d’enrayer la contrebande d’essence? 

    W.G : Le pont Las Tienditas est un pont construit par le gouvernement vénézuélien mais qui n’a jamais été inauguré. De fait, il n’est toujours par homologué pour être un point de passage frontalier car il ne dispose par de la présence des autorités douanières, migratoires et sanitaires nécessaires. Pourquoi ? Parce que la Colombie vit de la contrebande de produits qui viennent du Venezuela, et notamment de l’essence. Il faut savoir que tout le nord de la Colombie se fournit en essence vénézuélienne de contrebande. Une loi colombienne (article 19 de la loi 681, publié dans le journal officiel de la République de Colombie le 10 août 2001– NDT) autorise la vente d’essence vénézuélienne de contrebande dès l’instant où les «importateurs» sont déclarés en Colombie et payent des impôts locaux. De plus, lorsque nous avons fermé la frontière en 2015 ou en 2019, la Colombie a été obligé de dévier une partie de sa production destinée à l’exportation vers cette partie du territoire qui se fournit en essence de contrebande. Et donc, les autorités ont commencé à percevoir aussi des impôts sur les stations services. 

    La dynamique de la frontière entre le Venezuela et la Colombie (romainmigus.info 4/09/19)Le pont Las Tienditas. Devant les containers placés par le gouvernement vénézuélien, les grilles posées par le gouvernement colombien. 

    Depuis le Venezuela, nous avions décidé d’attaquer les finances des groupes criminelles en ouvrant un grand pont, Las Tienditas, pour que les véhicules colombiens puissent venir faire le plein de ce coté de la frontière. A un prix plus élevé que l’essence subventionné mais qui reste moins cher que le prix de l’essence en Colombie. Sauf que dans ce cas, les villes et certains Etats régionaux colombiens allaient perdre la manne des impôts qu’ils reçoivent soit des contrebandiers légalisés soit des stations essence. C’est pour cela que la Colombie n’a jamais voulu ouvrir le pont Las Tienditas. Bien avant que nous n’installions des containers sur ce pont, la Colombie avait posé des grilles pour que les véhicules ne puissent pas traverser la frontière par ce pont. Cette réalité, malheureusement, aucun média ne la raconte. 

    R.M : Quel est le rôle d’un maire pour faire face à tous ces fléaux ?

    W.G : Ce n’est pas un travail facile. Nous autres, les maires des villes qui se trouvent sur cette frontière, nous ne devons pas seulement nous occuper des problèmes domestiques. Comme les autres maires, nous nous occupons des services publics, des transports, de l’état des routes et de l’éclairage public mais nous devons aussi nous consacrer à des taches quasiment ministérielles. Nous sommes en contact permanent avec les forces armées, avec les organismes de sécurité de l’Etat, nous devons travailler directement avec les organismes internationaux. 

    La mairie de San Antonio, par exemple, a une alliance avec l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance– NDT) pour nous aider à apporter une aide social aux nombreuses femmes célibataires et aux enfants qui sont arrivés récemment à San Antonio. C’est pour ça que je peux affirmer sans problème que ce qui s’est organisé autour de l’aide humanitaire le 23 février 2019 n’était qu’un show médiatique. Nous avons passé cet accord avec l’Unicef en novembre 2018. Et depuis cette date, nous travaillons avec eux sans problème. L’Unicef importe des kits d’hygiène personnel, un peu comme ceux que voulait faire passer la Usaid en force le 23 février. Sauf que l’Unicef respecte toutes les procédures légales et douanières et offre des caisses de ce kit d’hygiène au Conseil de protection de l’enfance et de l’adolescence de la Mairie de San Antonio qui les répartit à ceux qui en ont besoin. Pas besoin de faire passer cet aide en force comme le prétendaient faire les Etats-Unis et leurs alliés le 23 février 2019. 

     

    source: https://www.romainmigus.info/

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  • Non au G7 parlementaire à Brest-Rassemblement et manifestation mercredi 4/09-18h-Devant l'Hopital Morvan à Brest

     

    Non au G7 parlementaire à Brest-Rassemblement et manifestation mercredi 4/09-18h-Devant l'Hopital Morvan à Brest

     

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  • Hong Kong : L’ingérence occidentale la main dans le sac ! – par Bruno Guigue…(IC.fr-16/08/19)Aout 2019 : 4 dirigeants du mouvement d’émeutes en compagnie du chef du département politique du consulat des Etats Unis.

    La main dans le sac ! Lorsque la presse chinoise a publié la photo de quatre dirigeants du mouvement de protestation hongkongais en compagnie du chef du département politique du consulat des Etats-Unis, on a senti comme un trou d’air dans la rhétorique anti-Pékin. Difficile, tout-à-coup, de nier l’intervention d’une puissance étrangère – à 15 000 km de ses frontières – dans une crise qui ne la concerne pas. Tenter d’occulter ce qui saute aux yeux est toujours un exercice de haute voltige, et l’on sait la propagande occidentale coutumière de ces acrobaties ! Depuis le début des récents événements de Hong Kong au mois de juin 2019, la narration de ces événements par les officines du monde libre offre un concentré de mauvaise foi et d’inversion des signes qui passionnera certainement les politologues du futur. Multipliant les distorsions de langage, en effet, elle fait passer une affaire intérieure chinoise pour un conflit , une décolonisation pour une colonisation et l’ingérence étrangère pour une entreprise humanitaire.

    Comme celle de Taïwan – mais pour des raisons différentes – , la question de Hong Kong est le legs historique d’une époque révolue. Héritée du colonialisme bienfaiteur de sa Gracieuse Majesté, la particularité de Hong Kong lui vaut aujourd’hui un « régime d’administration spéciale » que la République populaire de a bien voulu instaurer lors de la signature de l’accord sino-britannique de 1984. Quitte à enfoncer des portes ouvertes, rappelons toutefois que Hong Kong c’est la , au même titre que Pékin ou Shanghaï. Car l’oubli volontaire de cette évidence est la cause de confusions en tous genres et de manipulations sans limite. La conquête coloniale du « port parfumé », au XIXème siècle, s’est déroulée en trois étapes. Les Britanniques ont annexé l’île de Hong Kong en 1842 à la suite d’une « guerre de l’opium » qui a précipité la ruine de l’empire des Qing et livré la à la voracité des prédateurs coloniaux. La presqu’île de Kowloon a ensuite été arrachée en 1860 lors de l’intervention militaire franco-britannique qui a dévasté le palais d’été à Pékin. Enfin, les « nouveaux territoires » ont été cédés à Londres en 1898 pour une durée de 99 ans dans la foulée des nouvelles humiliations infligées à la par les envahisseurs étrangers à l’orée du nouveau siècle.

    C’est cet ensemble territorial – aujourd’hui dénommé région d’administration spéciale de Hong Kong – qui a été solennellement restitué à la République populaire de Chine en 1997 selon des modalités définies par l’accord de 1984. Bien sûr, Margaret Thatcher aurait souhaité le conserver, mais Hong Kong n’est pas l’archipel des Malouines, et la Chine n’est pas l’Argentine. Compromis entre une puissance coloniale déclinante qui déclare forfait et une grande puissance émergente qui privilégie la négociation, l’accord sino-britannique de 1984 instaure à Hong Kong un régime de semi-autonomie et prévoit l’application du principe : « un pays, deux systèmes » jusqu’en 2047. Pour Pékin, ce compromis présente un double avantage. Le premier est d’ordre politique. Adeptes du temps long, les dirigeants chinois ont opté pour une transition en douceur. La dépendance croissante du territoire à l’égard du continent favorisera son assimilation progressive, sans préjuger de son futur statut au-delà de 2047. Le second avantage est d’ordre économique. Dotée d’une rente de situation géographique, adossée à la puissance de la City, la place de Hong Kong s’est transformée en plaque tournante de la finance asiatique. En y maintenant un régime spécifique, Pékin pourra l’utiliser afin d’attirer en Chine les capitaux de la diaspora chinoise et ceux des investisseurs étrangers.

    Sas d’entrée pour les flux financiers captés par les réformes économiques, ce minuscule territoire de 1 106 km² et 7,5 millions d’habitants continue donc à jouir depuis 1997 d’un statut particulier dont il n’existe aucun équivalent (hormis Macao) en Chine populaire. Le territoire a sa propre législation, sa propre monnaie, ses propres équipes sportives. Mêlant élection et cooptation des dirigeants, son système administratif est plus « démocratique » que celui qu’ont légué les Britanniques. Les manifestants réclament la démocratie en brandissant des drapeaux britanniques, mais les premières élections au suffrage universel ont eu lieu en 1991, c’est-à-dire après les accords de 1984, afin de conformer le système administratif aux objectifs fixés pour le transfert de souveraineté prévu en 1997. Si la crise actuelle devait dégénérer, les principaux perdants seraient donc les habitants de Hong Kong eux-mêmes. Assise sur la finance internationale, la prospérité du territoire serait vite ruinée et la place de Hong Kong détrônée par les mégapoles méridionales, Canton et Shenzen, beaucoup plus peuplées et plus puissantes que la cité portuaire.

    Avec un PIB par habitant dix fois supérieur à celui de la Chine continentale, les contestataires hongkongais feraient mieux de méditer sur les conséquences d’un embrasement de leur îlot de prospérité. Au lieu de brandir des drapeaux américains et britanniques, ils devraient aussi réfléchir à ce que signifie la démocratie importée d’Occident, sans parler du destin de ceux que Washington a abandonnés du jour au lendemain après les avoir poussés à l’affrontement. Le statut particulier de Hong Kong, comme son insolente richesse, n’ont rien d’éternel. Son régime spécial est transitoire, même si l’échéance de son éventuelle disparition est lointaine (2047). Aucune règle de droit international ne contraignait la Chine à l’adopter, et elle l’a fait parce qu’elle le jugeait conforme à ses intérêts nationaux. Arraché il y a 187 ans par le colonisateur étranger, Hong Kong revenait de droit à l’État chinois. La restitution a eu lieu de façon négociée, et c’est tant mieux. Mais après cette restitution, la suite des opérations ne concerne en rien le reste du monde. C’est pourquoi la seule réponse rationnelle aux admonestations occidentales est celle qu’on peut lire dans le Quotidien du Peuple depuis le début de la crise : « Mêlez-vous de vos affaires ! ».

    Mais chassez le naturel, il revient au galop ! La plupart des dirigeants occidentaux et de leurs porte-voix médiatiques – c’est plus fort qu’eux – prennent leurs désirs pour des réalités. Ils voient dans le statut particulier de Hong Kong une sorte de régime international – qui n’existe nulle part – , alors qu’il s’agit d’un aménagement interne qui relève exclusivement de la souveraineté chinoise. Ce tour de passe-passe donne une apparence de légitimité à l’ingérence étrangère. De façon mensongère, il transforme une question intérieure en conflit international, semblant justifier auprès d’une opinion manipulée le ton péremptoire des dirigeants occidentaux. On entend alors ces derniers, dont on sait d’expérience le profond respect pour le droit international, donner des leçons à Pékin comme si Hong Kong était un territoire occupé par la Chine ! Ils reprennent même la rhétorique puérile des agitateurs hongkongais pour qui Pékin pratiquerait « l’ingérence dans les affaires intérieures du territoire », en oubliant que ce territoire fait partie de la République populaire de Chine. Heureusement pour eux, le ridicule ne tue pas. Dépassés par la Chine sur le plan économique et incapables de la vaincre militairement – pour des raisons évidentes – les Etats-Unis font feu de tous bois pour déstabiliser leur rival systémique. Le droit-de-l’hommisme à la petite semaine est la seule arme qui leur reste. Ils l’utilisent à Hong Kong comme à Caracas ou à Téhéran, et personne n’est dupe.

    A quand une protestation chinoise sur la façon dont le gouvernement des Etats-Unis gère les crises à répétition qui sévissent sur leur territoire ou sur l’oppression séculaire subie par les Afro-Américains ? Ceux qui dénoncent la répression insoutenable qui régnerait à Hong Kong sont-ils les mêmes que ceux qui organisent des embargos meurtriers contre l’Iran, la Syrie, Cuba ou encore le Vénézuéla dont un économiste libéral, Jeffrey Sachs, a calculé que les sanctions prises contre ce pays depuis 2017 avaient provoqué la mort de 40 000 personnes dont des milliers d’enfants privés de médicaments ? Les chœurs de pleureuses parisiennes qui réclament notre solidarité avec les manifestants hongkongais soumis à une « violence inouïe » sont-ils les mêmes que ceux qui approuvèrent la délicatesse avec laquelle le gouvernement français a traité le mouvement social des Gilets Jaunes, avec ses 10 000 arrestations, 1800 condamnations et 200 blessés graves dont 25 mutilés ? Ou les mêmes, encore, que ceux qui ne trouvent rien à redire à la participation française à une guerre d’extermination au Yémen, avec ses 50 000 morts, son million de victimes du choléra et ses 8 millions de civils menacés par la famine ? Mais il est vrai que balayer devant sa porte n’est pas l’attitude la plus répandue à Washington ou à Paris. Et dans ces capitales du monde civilisé, on est toujours prompt à s’immiscer dans les affaires des autres en invoquant des principes humanitaires sur lesquels on s’assied tous les jours.


     


     

    Bruno GUIGUE

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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