• Bolivie : le MAS largement en tête des sondages, la dictature interdit la candidature de Evo Morales (IC.fr-22/02/20)

    A l’automne dernier, dans les urnes,  gagne largement l’élection présidentielle avec 46,84% des suffrages. Au-delà les candidats de son parti le  remportent encore plus largement les élections parlementaires. Immédiatement une campagne médiatique internationale appuie de violentes manifestations de l’extrême droite qui refusent de reconnaitre l’élection d’. Des instances électorales sont attaqués, des élus du MAS sont violentés et leurs familles attaquées. Après plusieurs semaines de violence, et sans que jamais la moindre preuve d’une quelconque fraude électorale ne soient apportées, un quarteron de généraux lance un putsch militaire, obligeant  à quitter le pays et livrant la présidence de la  à une dictature d’extrême droite immédiatement reconnue par Washington et Bruxelles.

    Mais les boliviens ne se laissent pas faire. D’énormes manifestation populaires sont lancées dans tout le pays, les routes d’accès à La Paz coupées. Alors qu’Evo Morales avait durant des semaines maintenu l’ordre sans violence, la dictature ordonne à l’armée de tirer sur le peuple provoquant plusieurs massacres, sans débloquer la situation. Sous pression la dictature Anez est obligée d’annoncer la convocation de nouvelles élections. Refusant le choix démocratique du peuple bolivien elle met cependant tout en oeuvre pour interdire que les candidats du MAS puissent se présenter et faire campagne. Evo Morales ou encore la présidente du sénat se voit ainsi refuser l’enregistrement de leurs candidatures.

     et le MAS de Evo Morales grands favoris des sondages

    Puisque Evo Morales est interdit de pouvoir se présenter, le MAS a désigné un autre candidat pour remporter le siège de président : Luis Arce. Et c’est lui qui devrait d’après les sondages remporter l’élection. Selon une étude de l’institut Ciesmori réalisée entre les 7 et 13 février pour la chaine de télévision Unitel, Arce receuillerait 32% des voix, contre 17% pour le principal candidat de l’opposition Carlos Mesa (17%) qui était arrivé largement second . La présidente de la junte Jeanine Añez elle ne receuillerait que 16,5% des voix tandis que le leader de l’extrême droite Camacho plafonne à 9,4%. Pour être élu dès le premier tour, ce qu’avait réussi Evo Morales pour sa troisième élection, le candidat doit réunir au moins 40% des suffrages avec dix points d’avance sur le second. Dans le cas contraire le second tour est programmé le 14 juin.

    Luis Arce n’est pas un inconnu mais le ministre de l’économie du gouvernement Morales de 2006 à 2019, désigné par le parti majoritaire début février.

    la dictature Añez interdit à Evo Morales de se présenter

    S’il n’a réussi à trouver aucun argument pour interdire à Arce de se présenter à l’élection présidentiel, le chef du tribunal électoral bolivien Salvador Romero a interdit l’enregistrement de la candidature aux élections sénatoriales de Evo Morales. Ce dernier dont la vie est menacée par le coup d’état militaire a du trouver asile d’abord au Mexique et désormais en Argentine. C’est le prétexte retenue par les putschiste : Evo Morales ne pourrait pas faire la preuve d’une résidence régulière en Bolivie. Et ce alors que ces derniers prétendent l’embastiller ou l’assassiner s’il remet le pied sur le sol bolivien ! Une méthode qui rappelle celle utilisés durant des décennies par les dictateurs fascistes mis en place par les USA avec le plan Condor,de Pinochet à Banzer!

    Le président bolivien en exil a condamné cette décision :

    “Malheureusement, le TSE interdit des élections transparentes, saines et libres. C’est ce que l’on constate”

    Evo Morales a également demandé que le régime putschiste cesse de détruire les institutions politiques, économiques et sociales contruites durant ces dernières décennies : “Vous pouvez tentez tout ce que vous voulez contre moi, mais ne détruisez pas la démocratie”.

    Cette décision n’est pas une surprise et le MAS dénonce ce jugement qui n’est que la traduction des ordres passés par Washington :

    “Nous remplissons tous les critères pour être candidats. Commandés par l’ambassade américaine, ils n’approuvent pas la légalité” dénonce Evo Morales qui alerte que “le peuple est mobilisé et organisé. Nous continuerons à combattre pour notre souveraineté et notre dignité”.

    L’avocat d’Evo Morales Raul Salvador a également souligné la nature arbitraire et illégal de la décision du chef du tribunal électoral.

    “Cette décisions violent la loi électorale bolivienne. En se fondant sur des interprétations irrationnelles”.

    JBC

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  •  Le Gouvernement vénézuélien proteste contre le comportement de l’ambassadeur de France (Prensa Latina 18/02/20)Caracas, 18 février (Prensa Latina) Le Gouvernement vénézuélien a protesté hier devant le Ministère français des Affaires Étrangères et de l’Europe en qualifiant d’ingérence le comportement de l’ambassadeur de ce pays dans la nation sud-américaine, Romain Nadal.

    Les autorités vénézuéliennes ont condamné la posture assumée par le diplomate qui, la semaine précédente, a reçu à l’aéroport international Simon Bolivar le député d’opposition Juan Guaidó, « dans une évidente stratégie de provocation, d´ingérence et d´intromission dans les affaires intérieures du Venezuela », a indiqué la chancellerie dans un communiqué de presse.

    Reconnu par les États-Unis et leurs alliés comme président du Venezuela, -usurpation qualifiée par Caracas de tentative de coup d’État- Guaidó est rentré le 11 février dernier d´une tournée en Europe et aux États-Unis, au cours de laquelle il a demandé plus d’actions pour générer un changement de régime dans son pays.

    Le Ministère des Affaires Étrangères sud-américain a souligné que l’ambassadeur Nadal avait abusé des privilèges accordés par l’État vénézuélien en sa qualité de fonctionnaire; et que son comportement récent viole les conventions internationales sur les us et coutumes réglementaires de la coexistence pacifique entre les nations.

    Lors d’une récente conférence de presse, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a annoncé que les réponses correspondantes seraient évaluées pour les fonctionnaires internationaux accrédités dans le pays qui prétendent s’immiscer dans les affaires intérieures de la nation, en référence aux actions de l’ambassadeur Romain Nadal.

    Maduro a demandé ce qui se passerait si l’ambassadeur du Venezuela en France participait à une marche des gilets jaunes, mouvement social né dans la nation européenne fin 2018.

    source: http://frances.prensa-latina.cu/

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  • 17 février (Prensa Latina) Un dirigeant du Mouvement Vers le Socialisme (MAS) et un ancien ministre du gouvernement de facto de Jeanine Áñez ont dénoncé samedi la grave corruption qui règne au sein du régime installé il y a près de trois mois en Bolivie.

    Le dirigeant du MAS, Andronico Rodriguez, a déclaré que la corruption avait provoqué une usure rapide du gouvernement d’Áñez, parce que l’État et ses entreprises sont devenus un butin politique, et a mentionné les cas de la compagnie aérienne BoA et de la société nationale de télécommunications (Entel).

    De son côté, Xerxès Justinien, qui a été remplacé par Yerko Núñez au poste de ministre de la Présidence au sein du gouvernement d´Añez, a dénoncé la corruption qui régnait au sein de l’Unité des projets spéciaux (UPRE).

    'En si peu de temps, le discrédit et l’usure du gouvernement sont fatals', a déclaré Andronico Rodriguez dans la ville de Cochabamba, au centre du pays, lors de sa campagne pour les élections du 3 mai prochain, au cours de laquelle il postule pour un siège parlementaire. Il a évoqué le cas d’Entel, où le directeur général nommé par le gouvernement d’Áñez et ses alliés, Elio Montes, a dilapidé impunément les fonds de la société et, après avoir été destitué, s’est enfui jeudi dernier aux États-Unis.

    Il a mis en doute la transparence de la gestion des entreprises publiques telles que les gisements pétrolifères boliviens (YPFB) et d’autres institutions qui ont été prises par des politiciens officiels comme s´il s´agissait de leur propriété.

    Celui qui est également vice-président des fédérations de producteurs de feuilles de coca du département de Cochabamba a souligné que la corruption tend à s’aggraver.

    Cette situation met en péril les prestations sociales Juancito Pinto, d’aide aux écoliers à faible revenu, et Renta Dignidad, pour les personnes âgées dans le besoin, qui sont financées par les bénéfices des entreprises publiques, a déclaré Rodriguez.

    Jerjes Justiniano a pour sa part demandé une enquête contre l’UPRE, pour des allégations selon lesquelles les entreprises de construction étaient tenues de verser des pots-de-vin pour que les travaux publics exécutés sous le gouvernement d’Evo Morales leur soient totalement payés.

    Nous demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie pour mettre fin à tous les actes de corruption, et le régime doit cesser d’affirmer que les actes de corruption ne sont que des rumeurs, a-t-il insisté.

    Par ailleurs, nous apprenons que le parquet bolivien a ordonné aujourd’hui l’arrestation de l’ancien directeur de la société nationale des télécommunications S.A (Entel) Elio Montes pour enrichissement illicite ayant des répercussions sur l´État.

    Montes, qui se trouve donc aux États-Unis depuis le 13 février, est accusé d´avoir détourné des millions de bolivianos (monnaie locale) du budget de la compagnie en à peine un peu plus de 80 jours à la tête de l’entité, et ce après avoir été nommé par le gouvernement de facto présidé par Jeanine Áñez.

    source: http://frances.prensa-latina.cu/

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  • Le député d'opposition vénézuélien, José Brito, rappelle la liste des millions de dollars que Juan Gaido et ses proches ont touché durant l'année 2019. Où est passé cet argent? Mystère scientifique.

    source: https://www.youtube.com/

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  • Romain Migus, journaliste spécialiste du Venezuela, revient sur le retour chaotique de Juan Guaido sous les huées et invectives de nombreux opposants, le 11 février, à l’aéroport international Simon Bolivar de Caracas, la capitale vénézuélienne.

    source: https://www.youtube.com/

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  • Trump et les USA attaquent la compagnie aérienne venezuelienne CONVIASA ! (IC.fr-15/02/20)

    Le PRCF soutient ce communiqué du  bolivarien. Halte au super-prédateur Trump, qui menace à la fois la souveraineté de chaque pays et la paix du monde entier !

    COMMUNIQUÉ

    La République bolivarienne du Venezuela rejette fermement la nouvelle attaque du gouvernement des États-Unis et de sa machinerie impériale contre le peuple vénézuélien, ses institutions démocratiques et ses entreprises d’État, en particulier la mesure illégale et arbitraire dictée aujourd’hui par le département du Trésor des États-Unis contre notre compagnie aérienne nationale . Cette agression inacceptable et grossière vise à frapper une entreprise vénézuélienne qui fournit un service public à la fois au peuple vénézuélien et aux autres peuples du monde.

    Avec cette nouvelle mesure coercitive unilatérale, extraterritoriale et violatrice du droit international et des traités internationaux régissant le transport aérien, l’administration Trump franchit une nouvelle étape dans son escalade d’agressions contre le peuple vénézuélien. Au-delà des opérations commerciales de l’entreprise, cette mesure ignominieuse vise à affecter les politiques humanitaires menées par le gouvernement bolivarien du Venezuela: le plan Retour à la patrie (“Plan Vuelta a la Patria”), visant au retour des migrants vénézuéliens en situation de vulnérabilité dans toute la région, et la Mission Miracle (“Misión Milagro”), un programme médical de transfert des patients pour effectuer leurs consultations respectives, les opérations ophtalmologiques et les contrôles de leurs traitements.

    Ces mesures visent à étouffer le peuple vénézuélien, en limitant son droit à la mobilité nationale et internationale et en mettant en péril la sécurité aérienne de l’ensemble du pays. Néanmoins, le gouvernement bolivarien, les travailleurs, les équipages et le personnel administratif de Conviasa réaffirment leur volonté inébranlable de continuer à servir le peuple vénézuélien et les autres peuples du monde. À bord de l’avion qui est maintenant attaqué par l’empire le plus dévastateur que l’humanité ait jamais connu, le Venezuela renforcera son engagement en faveur de la paix et de la solidarité dans la construction d’un monde plus humain.

    8 février 2020

    Sources: https://www.telesurtv.net/news/venezuela-condena-sancion-conviasa-20200207-0035.html

    https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/trump-et-les-usa-attaque-la-compagnie-aerienne-venezuelienne-conviasa/

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  •  Bolivie : L’Envoyé des Nations Unies appelle à la fin de la répression (Bolivar Infos-8/02/20)Jean Arnault, l'envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU

    La Paz, 5 février (RHC) Jean Arnault, envoyé des Nations Unies en Bolivie, a réclamé la fin de la répression politique, peu après qu’un représentant de l’ancien président Evo Morales ait été contraint de se réfugier au sein de l’ambassade d’Argentine 

    'Dans un contexte électoral, il est essentiel de ne pas commettre d’actes de persécution politique, y compris d’abus de procédure judiciaire', a déclaré Jean Arnault, envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, lors d’une visite en Bolivie.

    Le texte du fonctionnaire confirme les allégations selon lesquelles le régime de Jeanine Áñez utilise le système judiciaire pour inculper d’anciens fonctionnaires du gouvernement d’Evo Morales, les poursuivre et les arrêter.

    Il signale que dans ce processus électoral, qui est entré ce mardi dans la phase de campagne, tous les candidats, indépendamment de leur affiliation politique, devront pouvoir exercer leurs droits constitutionnels, élire et être élus en toute liberté.

    Ils devront le faire, ajoute-t-il, 'sans abus, intimidation ou discrimination d’aucune sorte' et 'la légitimité du processus électoral en dépendra'.

    Cet appel fait suite à des allégations selon lesquelles le gouvernement de facto cherche à empêcher la candidature de l’ancien président Evo Morales au Sénat, qui a été enregistrée mardi, selon des dirigeants de son parti, le Mouvement Vers le Socialisme (MAS).

    'La réalisation de ce processus dans le plein respect des droits politiques et des libertés fondamentales constitue un défi majeur', ajoute le message de l’envoyé de l’ONU.

    Il a en outre recommandé aux candidats de débattre pacifiquement et démocratiquement, et de s’abstenir de toute action qui violerait le droit à la liberté de réunion pacifique, d’expression, d’association, d’opinion et de circulation.

    Entre-temps, l’ancien ministre de l’Intérieur (Carlos Romero) a déclaré qu’il recevait des menaces à la prison de San Pedro, où il est placé en détention préventive, étant accusé d’être responsable de prétendues irrégularités dans les achats de la police antistupéfiants.

    Prensa Latina


    http://www.radiohc.cu/fr/noticias/internacionales/213679-l’envoye-des-nations-unies-appelle-a-la-fin-de-la-repression-en-bolivie

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  • 19 Novembre 2019-le Tro Breiz de la Solidarité au Venezuela Bolivarien fait escale à Quimper(29)

     

    Près de 150 personnes ont participé au "Tro Breiz" * de la Solidarité au Venezuela Bolivarien proposé par le PRCF du Lundi 18 au Dimanche 24 novembre 2019 (Brest/Quimper/ Lorient/ Auray/Rennes/Ploufragan-Saint-Brieuc).

     

    Le film & les conférences-débats

    Cette initiative coordonnée des organisations départementales des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Ile-et-Vilaine et du Morbihan du PRCF est un succès. Cet objectif a été atteint avec la projection du film documentaire « Venezuela, en temps de guerre » de Michel THOMAS et Rafaël ABRIL complété et commenté avec talent par les conférences de Romain MIGUS écrivain, journaliste et spécialiste (un des meilleurs spécialistes français) de l’Amérique Latine où il a vécu quinze ans (dont treize au Venezuela) puis par les débats très riches avec la salle à chaque étape .

    Romain MIGUS revient sur l’année 2017 qui a été l’objet d’une énorme opération médiatique à l’occasion d’épisodes insurrectionnels de la droite et de l’extrême droite. Le but : faire passer le régime bolivarien pour une dictature qui assassine, affame et maltraite sa population. La plupart de ces victimes (149 morts et 1900 blessés) sont dues aux groupes de choc de l’opposition : policiers et militaires tués par balles, personnes égorgées ou brûlées vives, blocage des rues permettant l’accès aux hôpitaux...Le calme ne revient qu’au lendemain de l’appel au peuple souverain à savoir l’élection d’une nouvelle Assemblée Nationale Constituante par la participation de 8,5 millions d’électeurs (30/07/17).Cette élection est boycottée par une grande partie de l’opposition. En janvier 2018 elle sera suivie de la mise en place du président « autoproclamé » et d’institutions parallèles à l’instar de ce qui s’est passé en Lybie ou en Syrie.

    Troublantes similitudes

    Romain Migus à Auray (56)

    Devant de nombreux gilets jaunes, notamment à Quimper, l’auteur démontre les similitudes entre les luttes actuelles du peuple français et celles menées avant lui par les peuples latino-américains pour instaurer des révolutions citoyennes dans leur pays. Les ressemblances sont troublantes, notamment la convocation d’une assemblée nationale constituante au Venezuela, en Equateur et en Bolivie, ou la légalisation du referendum d’initiative citoyenne. Romain MIGUS aborde aussi la question de la démocratie directe ou participative pratiquée au Venezuela en matière de gestion communale.

    C’est officiellement en décembre 2014 qu’est lancé le blocus économique, financier et commercial, un blocus criminel, contre le Venezuela, par le biais d’une loi du Congrès étasunien qui interdit à toute personne ou entreprise d’effectuer des transactions et des affaires avec l’État vénézuélien; y compris expressément la Banque Centrale du Venezuela et Petróleos de Venezuela (PDVSA), la société d’État chargée de l’industrie des hydrocarbures. Près de 5 milliards de dollars d‘avoirs de l’État vénézuélien sont ainsi gelés par différentes banques. Plus d’un milliard de dollars du Venezuela sont détenus de manière arbitraire et illégal par la Banque d’Angleterre. Les revenus de la filiale étasunienne de PDVSA ont été mis a disposition de l’opposition. En mai 2018, 9 millions de dollars de l’État vénézuélien sont congelés. Ils sont destinés au traitement de la dialyse : 20.000 patients en seront privés. Ce ne sont que quelques exemples, Romain MIGUS invite ses auditeurs à consulter sur son blog la liste des sanctions économiques prises à l’encontre du Venezuela :

    (https://www.romainmigus.info/2019/01/chronologie-des-sanctions-economiques.html).


    « La guerre de 4ème génération ».

    Elle s’oppose aux guerres de 1ère, 2ème et 3ème générations. La guerre de 1ère génération c’est l’affrontement de deux armées, celle de 2ème génération c’est l’utilisation de la technologie au service de la guerre (cf la première guerre mondiale), celle de 3ème génération conjugue technologie et stratégie (cf la 2nde guerre mondiale).La théorie de la guerre de 4ème génération est mise au point en 1989 par des militaires étasuniens. Ce type de guerre ne comporte pas de commandement unifié, il est multiforme, asymétrique (des groupes irréguliers affrontent une armée régulière) et vise l’opinion nationale et internationale.

    Elle se mène au Venezuela sur cinq fronts : les fronts diplomatique, institutionnel, médiatico-psychologique, économique et militaire.

    Diplomatiquement, il s’agit de tenter d’isoler le Venezuela sur le plan international. Ce n’est pas le cas aujourd’hui le président et le gouvernent bolivariens sont reconnus par 75 % des pays siégeant à l’ONU. Le Venezuela est membre de l’OPEP, secrétaire du Mouvement des non-alignés, président de la commission du désarmement de l’ONU et vient d’être élu au comité des droits de l’homme de l’ONU.Il a des alliés fidèles : Cuba, Nicaragua, Russie, Chine.

    Sur le front institutionnel, il s’agit d’imposer les pouvoirs parallèles mis en place par l’opposition au détriment des pouvoirs légaux et élus. Ainsi la reconnaissance de Guaido par les USA permet de nommer un nouveau conseil d’administration pour la filiale étasunienne de PDVSA, CITGO et de reverser les dividendes à l’opposition.

    Sur le front médiatico-psychologique, on multiplie les bobards pour tenter de faire croire qu’une intervention armée serait une sortie de crise acceptable, un moindre mal.

    Le front économique est ouvert depuis décembre 2014 avec la loi étasunienne interdisant toute transaction avec le Venezuela, complétée par le décret Obama de mars 2015 qui précise que « le Venezuela constitue une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité intérieure des Etats-Unis » Il se conjugue avec des attentats contre les installations économiques du Venezuela. Ainsi au début 2019 se sont succédées la destruction par le feu d’un entrepôt d’aliments (27/01), la panne géante de la centrale hydro-électrique (7/03), la destruction par le feu de dizaines de tonnes de médicaments et matériels médicaux (11/04)...La philosophie de l’administration étasunienne se résume par cette phrase de William BRONFIELD ex-ambassadeur US concernant les sanctions : « Nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait sanctionner l’entreprise PDVSA même si cela amène des mois et des années de souffrances pour le peuple vénézuélien ». Romain MIGUS précise que 98 % des recettes qui permettent au Venezuela d’acheter aliments et médicaments sont issues de la Société pétrolière PDVSA. On estime à 40.000 morts le nombre des victimes du blocus (cf un rapport d’experts US) ;

    Militairement, la guerre est commencée même si cela ne se voit pas. Les guerres traditionnelles provoquaient la mobilisation des peuples (cf la 1ere guerre du Golfe, celle de Yougoslavie ou celle d’Irak). Celles de 4ème génération laissent indifférents (guerres de Lybie et de Syrie). Au Venezuela on s’avance vers une guerre de type « Syrie ». Romain MIGUS précise que l’armée vénézuélienne a modernisé sa défense antiaérienne. Le terrain frontalier n’est pas propice à une invasion extérieure même si de nombreuses bases US existent en Colombie et dans la Caraïbe.

    Gilliatt de Staërck à Ploufragan (22)

    Pour les puissants tous les moyens sont bons pour détruire l’exemple vénézuélien . Au cours de ce « Tro Breiz », un autre point de vue a été exprimé sur un pays cible permanente des bombardements médiatiques. Ces six après-midis et soirées ont été enrichissants pour tous les participants. Les mots de la fin de ce « Tro Breiz » reviennent à Gilliatt DE STAËRCK qui a conclu l’ultime étape de Ploufragan (Saint-Brieuc) en rappelant que les communistes du PRCF, s’ils appellent les progressistes et les patriotes à défendre le Venezuela Bolivarien, ils les appellent surtout à se défendre avec le Venezuela Bolivarien sur le chemin de la souveraineté populaire et du socialisme.

    Les Correspondants locaux d’IC, le 30/11/2019

    * Tro Breiz = Tour de Bretagne en breton

     

    19/11/2019-Escale aux "Mardis Jaunes" à Quimper (29)

    France/Amérique Latine: la Gilet-jaunisation du Monde

     

    23/11/2019-Escale à Rennes (35)

    Le Venezuela sous le feu de la contre-révolution

     

    sources: Initiative Communiste n°212 (janvier 2020), https://www.youtube.com/watch?v=sfqDTKmXX5I &  https://www.youtube.com/

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  •  Bolivie : Les véritables raisons du coup d'Etat (Bolivar Infos-6/02/20)

     

    La Bolivie a été victime d'un coup d’État à dimensions multiples, une conspiration orgnaisée soigneusement par des fonctionnaires de l'ambassade des Etats-Unis, les Comités Civils, les Forces Armées, l'église évangélique, la Police, les médias et d'autres acteurs de droite aussi bien dans le pays qu'à l'étranger. Les actions ont commencé de façon visible avec les réunions organisées avant les élections à Santa Cruz et à La Paz sous prétexte de « protestation pacifique » ou de « transition démocratique. » 

    Dans les 2 cas, la droite et les Comités Civils ont déclaré d'avance qu'ils ne reconnaîtraient pas les résultats des élections si le parti au pouvoir, le Mouvement Vers le Socialisme – Instrument Politique pour la Souveraineté des Peuples (MAS-IPSP), en sortait vainqueur car ils affirmaient que cette force politique allait commettre une fraude pour avoir la victoire.

    Les manifestations violentes, les actes de vandalisme et discriminatoires commis par l'opposition contre les partisans du MAS-IPSP et les Indigènes se sont transformés en coup d'Etat, le 10 novembre, quand le président Evo Morales s'est vu obligé de démissionner à cause des agressions et des menaces dont étaient victimes des dirigeants et les membres de leur famille et sous la pression du Général des Forces Armées.

    Selon les médias et les réseaux sociaux alignés sur les forces putschistes, il ne s'agissait pas d'un coup d'Etat mais de la réaction de tout un peuple mécontent à cause de la fraude, de la gestion corrompue du Gouvernement et en particulier de son dirigeant Evo Morales Ayma, qui cherchait à rester au pouvoir en violant la Constitution et la volonté du peuple. 

    Mais il vaudrait la peine d'analyser lefond de cette situation en répondant à une série de questions pour mettre en lumière cet événement. Pourquoi un coup d'etat en Bolivie ? Quelles sont les véritables raisons de ce coup d'Etat ? Qui sont les acteurs impliqués ? Que cherchent-ils à faire avec la Bolivie ? 

    La quinquennat 2000-2005 a été décisif pour la politique bolivienne : des mouvements sociaux d'Indigènes, de peuples originaires, de paysans et de marchands ambulants ont orgnaisé une série de protestations contre la privatisation des ressources naturelles. 

    Ils ont obtenu ainsi, grâce à la guerre de l'Eau en l'an 2000, l'expulsion de la Transnationale Bechtel qui avait signé un contrat avec Hugo Banzer, président de la Bolivie à cette époque, pour privatiser l'eau à Cochabamba.

    Ensuite, il y a eu la Guerre du Gaz, en 2003, quand les protestations populaires ont rejeté la commercialisation de cette ressource naturelle aux Etats-Unis grâce au Chili. Les manifestants, à El Alto, ont été violemment réprimés par l'Armée qui leur a tiré dessus, faisant un massacre connu sous le nom d'Octobre Noir.

    A la suite de cela, le peuple a exigé la démission du président Gonzalo Sánchez de Lozada qui a fini par fuir aux Etats-Unis. Son vice-président, Carlos Mesa, lui a succédé et a démissionné à son tour en 2005. Un gouvernement de transition dirigé par Eduardo Rodríguez Veltzé a alors organisé de nouvelles élections.

    Les élections ont eu lieu le 18 décembre de 2005 et Evo Morales Ayma les a gagnées avec 54% des voix. Il faut attirer l'attention sur 3 éléments : d'abord, l'élite gouvernante a été chassée du Gouvernement par le premier président indigène de l'histoire de la Bolivie.

    C'était comme si le ciel leur tombait sur la tête, comme si le mépris acerbe d'infériorisation échelonné avec ceux qui avaient ordonné le monde à partir de la couleur de la peau était parti en fumée face à l'insolence d'un paysan entrant au Palais du Gouvernement (Lineras, 2011).

    Deuxièmement : la nature du nouveau sujet politique de ce processus : le Mouvement Indigène, Originaire et Paysan (MIOC) qui, remplaçant la classe ouvrière faible, transforma toutes les protestations et propositions en passant de bloc d'insurgés à bloc de Gouvernement et plus tard, au pouvoir. 

    L'irruption du MIOC répond, en outre, au discrédit des partis politiques traditionnels et cela explique la création du MAS-IPSP qui, bien qu'il se présente aux élections en tant que parti politique, conserve un comportement propre très proche de la dynamique des mouvements sociaux. 

    Enfin, il faut parler de l'Ordre du Jour d'Octobre : le cahier de demandes des Mouvements Sociaux pendant la Guerre du Gaz est devenu Ordre du Jour du Gouvernement. En respectant ces revendications, le Gouvernement d'Evo Morales a engagé un processus de changement en partant de la nationalisation des ressources naturelles, en redistribuant les richesses grâce à des bons destinés aux secteurs les plus vulnérables et nécessiteux de la population.

    Il a également réussi à faire approuver une nouvelle Constitution qui a ouvert la voie à la naissance de l'Etat Plurinational de Bolivie qui permet la participation des peuples indigènes et originaires, reconnaît l'existence de 36 ethnies et établit le respect de leurs cultures et de leur vision du cosmos.

    D'autre part, les résultats économiques ont été excellents. La Bolivie, qui était le second pays le plus pauvre de la région est devenu le pays qui a eu la plus forte croissance pendant 6 années consécutives. La pauvreté extrême est passée de 38% à 15,2%. La classe moyenne s'est développée avec les secteurs indigènes et paysans. 

    Dans le domaine de la politique étrangère, le processus de changement s'est fait remarquer par son activité dans les organismes internationaux en défense de la souveraineté, de l'intégration et de l'autodétermination des peuples. La Bolivie n'a plus été soumise aux Etats-Unis. En effet, c'est le seul pays qui a expulsé de son territorie national les principales institutions étasuniennes, c'est à dire l'ambassadeur, la DEA et l'USAID.

    Grâce à ces éléments, nous sommes en mesure de comprendre les véritables raisons du coup d'Etat en Bolivie. L'élite blanche raciste, n'a jamais pardonné l'arrivée à la présidence d'un indigène cultivateur de coca et qu'il place, de plus, d'autres indigènes, à des postes de décision et comme si cela ne suffisait pas, arrache le contrôle des ressources naturelles.

    Ce sont là les 2 véritables causes du coup d'Etat : la discrimination raciale et la lutte pour le contrôle des ressources naturelles de la Bolivie 

    Le lithium et les acteurs étrangers

    Les ressources naturelles

    Dans le tableau de la géopolitique mondiale, les ressources naturelles occupent une position de choix et sont sources de conflits. C'est pourquoi tous les pays possesseurs de ces richesses qui mettent en place des projets nationaux de décolonisation et souverains sont identifiés par les Etats-Unis comme des Gouvernements qui violent les Droits de l'Homme.

    C'est évidemment le cas de l'Etat Plurinational de Bolivie, l'un des territoires qui possède la plus importante biodiversité de la planète éparpillée sur des espaces géographiques importants comme la Cordillère des Andes, l'Altiplano, l'Amazonie, le Pantanal, le Chaco, le Lac Titicaca. Il possède, en outre, du pétrole, de l'or, de l'argent, de l'eau, du bois et une importante réserve de gaz.

    Parmi ces richesses se détache la Saline d'Uyuni, le plus important gisement de lithium au monde, qui héberge 70% des réserves de la planète. Cette situation met le pays en condition de se renforcer en tant qu'acteur important sur la marché de ce qu'on appelle l'or blanc.

    Ce minerai stratégique est indispensable pour fabriquer des batteries de téléphones portables, d'ordinateurs, de voitures électriques. Les gisements se trouvent pour la plupart à un peu plus de 3600 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans le département de Potosí.

    Le lithium bolivien a pour caractéristique essentielle d'être mêlé à d'autres minerais et est soumis à 3 mois de pluies par an. C'est pourquoi il faut une expertise et un investissement de capitaux considérable pour l'exploiter.

    Dans ce but, l'entreprise allemande Acys Systems a été choisie pour le projet de traitement de la saumure résiduelle. Ce contrat est devenu la justification du conflit engagé par les membres du Comité Civil de Potosí, en particulier de son président Marcos Pumari, qui a accusé le gouvernement, en octobre de cette année, d'avoir conclu un contrat qui remet les ressources naturelles à des intérêts étrangers.

    En vérité, le projet était à 100% un projet d'exploitation par l'Etat, Gisements de lithium boliviens (YLB) étant le partenaire majoritaire. Cette entreprise vendait à Acys Systems la saumure et cette entreprise la traitait en territoire bolivien pour obtenir des produits de haut niveau qu'elle exportait en Europe.

    C'est à dire que les Boliviens touchaient le prix de la vente du produit, de nouveaux emplois étaient créés sous la direction du Gouvernement également bolivien, les brevets restaient là ainsi que les transferts de technologie et enfin les produits finis avaient un marché sûr pour leur commercialisation.

    D'autre part, la croissance constante de l'économie bolivienne et la stabilité politique et sociale sous le Gouvernement d'Evo Morales rendaient le pays encore plus attractif pour les investissements étrangers. Les nouvelles relations commerciales se mettaient en place sous le contrôle de l'Etat et sous les principes de souveraineté et elles avaient d'excellents résultats. L'alliance de la Bolivie et de la Chine dans le cadre de l’initiative de la Bande et de la Route destinée à mener à bien le projet de corridor bi-océanique en est un bon exemple. 

    La Chine, en outre, investit dans les ressources hydrauliques, le lithium et la technologie. Pour sa part, la Russie a investi environ 500 000 000 de dollars dans les hydrocarbures, le lithium, l'industrie alimentaire et la défense. En 2016, Gazprom et Gisements de Pétrole Boliviens (YPFB) ont signé un accord concernant l'exploitation conjointe de gisements de pétrole.

    Sans doute, la diversification des relations commerciales boliviennes, en particulier avec la Russie et la Chine, et la décision de faire participer activement les entreprises d'Etat à l'exploitation des ressources naturelles ont contribué à l'ébranlement de l'hégémonie des Etats-Unis dans la région. Ou c'est au moins ainsi que les Etats-Unis le perçoivent. C'est pourquoi ce sont eux qui ont financé et même conseillé ce coup d’État. 

    La discrimination raciale

    Malgré les efforts du Gouvernement pour éliminer ce fléau de la société, son éradication n'a pas été possible. Le racisme agit dans la subjectivité et la représentation sociale des individus et est la conséquence de la colonisation intérieure. La haine et le mépris de l'Indien a été pendant de nombreuses années une pratique courante en Bolivie.

    Analysons le sujet du point de vue symbolique. Ce n'est pas un hasard si les putschistes sont entrés au Palais Présidentiel avec la Bible, le rosaire et la drapeau tricolore bolivien. Respecter la promesse faite devant le conseil municipal de Santa Cruz de faire revenir Dieu au Palais a été un message clair, fort, colonialiste.

    De plus, toutes les concentrations des réunions de l'opposition à Santa Cruz se sont déroulées au pied de la statue du Christ. Les discours des dirigeants montrent, de plus, un fondamentalisme religieux qui répand la crainte de Dieu et la nécessité de participer à cette croisade pour que le bien triomphe du mal ou, ce qui est la même chose, que les hérétiques, ceux qui ont une vision du cosmos différente, les Indigènes, s'en aillent.

    En plus, les militaires ont supprimé la Whipala de leur uniforme et ce symbole a été brûlé sur la Place Murilo. La droite annonçait clairement ses intentions de reprendre le pouvoir grâce à l'exclusion de l'autre comme dans l'ancien temps. Le non respect des symboles des peuples originaires est une preuve du caractère raciste des forces putschistes.

    Un autre exemple en est l'agression physique de paysannes portant la jupe traditionnelle à Santa Cruz et ce qui s'est passé avec la maire de Vinto en Cochabamba, Patricia Arce qui a été obligée de marcher pieds nus, qu'ils ont offensée, humiliée, maltraitée, à qui ilsont coupé les cheveux et qu'ils ont arrosée de peinture seulement parce qu'elle était membre du MAS-IPSP, qu'elle était une femme et qu'elle était indigène.

    La droite et les classes moyennes traditionnelles à la peau blanche mais aux racines indigènes connues n'ont pas pardonné à Evo d'avoir dû avoir des relations avec la classe moyenne venue des secteurs sociaux antérieurement pauvres. Cette haine raciale a été habilement utilisée par les auteurs du coup d'Etat pour diviser le peuple et l'inciter à la violence.

    Qui sont les acteurs du coup d'Etat ? 

    Ce coup d'Etat perpétré en Bolivie fait partie d'un plan intégral que les Etats-Unis ont mis en œuvre en Amérique Latine pour récupérer leur hégémonie. Il a plusieurs facettes et de multiples acteurs.

    Les différentes parties de ce processus ainsi que le nom et la tâche de chacun des participants ont été dévoilés par le site “Behind the back door” 12 jours avant les élections.

    Ce site a révélé la participation des fonctionnaires de l'ambassade des Etats-Unis en Bolivie, de la droite, des médias, de l'église évangélique, etc...

    Le macho Camacho

    Luis Fernando Camacho Vaca est un avocat, entrepreneur et homme politique bolivien. Il a présidé le Comité Civil de Santa Cruz en 2019. Il a été le visage visible du coup d'Etat qui a invité le peuple de sa ville à ne pas reconnaître la victoire du MAS-IPSP et qui a apporté au Palais Présidentiel une lettre demandant que le Président signe sa démission.

    Camacho vient de l'une des familles les plus riches de Santa Cruz, propriétaire de l'entreprise Sergas qui avait le monopole des connexions de gaz avant l'arrivée au Gouvernement d' Evo Morales. Jeune, il a été vice-président de l'Union des Jeunes de Santa Cruz (UJC), une organisation considérée comme le bras dur du Comité Civil de Santa Cruz, avec une tendance évidente à la violence et aux pratiques fascistes.

    Ces jeunes ont participé activement à la tentative séparatiste de la Demi-Lune en 2008 et ont à nouveau agressé des Indigènes physiquement en 2019 pendant la grève civile de la Ville après les élections.

    Luis Fernando est membre de la Loge des Chevaliers d'Orient et utilise la foi et l'amour de Dieu comme élément fondamental de son discours à caractère messianique. Il est sur la liste des personnes impliquées dans les Panamá Papers. Il a commencé par encourager les protestations dans son département et est devenu une pièce maîtresse du coup d'Etat.

    Certains enregistrements audio révélés montrent Camacho expliquant aux médias comme désinformer et créer des opinions pour occulter la nature des événements sous prétexte d'un processus de rétablissement de la démocratie. Il abandonne étonnamment ses responsabilités au Comité Civil de Santa Cruz pour se présenter à la présidence du pays, montrant clairement son véritable objectif et son ambition d’accaparer le pouvoir. 

    Carlos Mesa Gisbert

    Mesa est un journaliste et un écrivain. Il a été vice-président de la Bolivie sous le Gouvernement de Sánchez de Lozada et quand celui-ci a fui aux Etats-Unis pendant la Guerre du Gaz, en 2003, il a assumé la présidence. Il a démissionné en 2005.

    Il y a des preuves qui le lient à des actes de corruption. On a démontré qu'il a reçu une forte somme d'argent pour se présenter à la vice-présidence avec Sánchez de Lozada. En 2014, il a été nommé par Evo Morales porte-parole de la Revendication Maritime de la devant la Cour Internationale.

    En 2019, il a été candidat à la présidence pour le Parti Communauté Citoyenne et il a été second. Son action la plus importante a été d'organiser les protestations après les élections.

    Le 20 octobre, les résultats partiel ayant été annoncés sans qu'on connaisse les résultats du vote rural qui n'a jamais été comptabilisé, il a encouragé ses partisans à protester contre la soi-disant fraude du MAS qui le faisait gagner au premier tour. C'est l'un des responsables de la vague de violence qui s'est déchaînée dans le pays à ce moment-là.

    Waldo Albarracín

    Recteur de l'Université Mayor de San Andrés, il a été l'un des orateurs les plus remarquables du Conseil de Santa Cruz et de la Paz avant les élections de 2019. Il a incité à la violence et à ne pas reconnaître les résultats des élections. Il a participé activement à la Campagne Internationale de la Droite, cherchant des soutiens pour qu' Evo Morales ne puisse pas se présenter. Il a utilisé les étudiants de l'Université et cette institution elle-même pour faire la politique de l'opposition au Gouvernement. 

    Williams Kaliman Romero

    Ex-commandant en chef des Forces Armées Boliviennes, il a fait partie du Cours de Commandement et de l'Etat Major à l'Ecole des Amériques en 2003. Il est passé dans l'histoire comme le général qui a suggéré à Evo Morales de démissionner, faisant ainsi du coup d'Etat une réalité.

    Vladimir Yuri Calderón Mariscal

    Commandant Général de la Police Bolivienne, il est étroitement lié à l'Ecole des Amériques. En 2018, il a été président des Attachés Policiers de l'Amérique Latine aux Etats-Unis. Il s'est enfermé et s'est mutiné avec ses hommes pendant les protestations violentes de la droite après le 20 octobre 2019.

    Jorge Tuto Quiroga

    A été vice-président puis président de la Bolivie en 2001. A été président du parti de droite Action Démocratique Nationaliste. Nous pouvons le considérer comme le responsable des relations internationales du coup d'Etat car il était chargé de faire des tournées internationales pour essayer d'empêcher Evo Morales de se présenter et chercher une légitimité pour les actions de l'opposition. Il a été nommé par la présidente autoproclamée représentant du gouvernement de Transition pour les Droits de l’Homme. 

    Les autres acteurs 

    Les médias

    Les médias et les réseaux sociaux méritent un traitement particulier. Leur travail de désinformation en alliance avec les forces putschistes ont été concentrés sur la négation de l'existence d'un coup d'Etat en imposant l'idée d'une transition vers la démocratie. Ils ont occulté les actes de vandalisme et les crimes du Gouvernement de fait de la sénatrice Añez. Il faut souligner le rôle des réseaux sociaux et en particulier de Twitter dans l'organisation des mobilisations de la droite et la création de 100 000 faux comptes de soi-disant partisans de Camacho et d'Añez.

    L'OEA

    Cette organisation, avec sa réputation bien gagnée d'avoir soutenu dans le passé des coups d'Etat et des mesures d'oppression des peuples, a été un allié essentiel des forces putschistes. On peut dire que la publication d'un rapport préliminaire sur les élections avant la date fixée a été le catalyseur qui a aidé à concrétiser le coup d'Etat en quelques heures. 

    L'église évangélique

    Les églises évangéliques de plus en plus liées à la politique sont des instruments fonctionnels de l'impérialisme, reçoivent un financement des cercles les plus conservateurs, des sympathisants de leurs positions machistes, patriarcales et xénophobes. Dans le cas de la Bolivie, ils ont servi, en outre, de véhicule pour faire entrer dans le pays le financement du coup d'Etat. 

    A l'étranger

    Nous ne pouvons pas ignorer la participation d'individus qui font partie de l'histoire de la Bolivie mais vivent aux Etats-Unis. C'est le cas de l'ex-président Sánchez de Lozada, responsable du massacre d'Octobre Noir en 2003, de Sanchez Berzain, directeur de l'Institut Inter-américain pour la Démocratie qui a dirigé plusieurs ministères sous e Gouvernement de Sánchez de Lozada.

    Après les élections, il a tenu un rôle actif dans les médias en faisant passer l'ambassadeur de Cuba en Bolivie, Carlos Rafael Zamora, pour le soi-disant chef des opérations et le responsable des troubles, semant ainsi la haine envers les Cubains dans la société bolivienne.

    Jeanine Añez: L'autoproclamée

    Pour couronner cette liste d'acteurs du coup d'Etat, nous avons gardé Jeanine Añez, avocate, présentatrice de télévision et sénatrice pour l'alliance Unité Démocratique. Après la démission d'Evo Morales, de García Lineras, d'Adriana Salvatierra et du député Borda, elle s'est autoproclamée présidente de la Bolivie. 

    Selon ses déclarations, sa mission était de pacifier le pays et d’organiser de nouvelles élections. Mais Añez a pris un décret qui dégage de toute responsabilité pénale les forces de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions de pacification, en d'autres termes, elle a donné le feu vert aux militaires pour réprimer le peuple violemment. En moins d'1 mois, elle a déjà été responsable de la mort d'environ 30 personnes. 

    Que cherchent-ils à faire en Bolivie ?

    Les mesures prises par le gouvernement de la présidente autoproclamée Añez nous donnent toutes les pistes nécessaires pour répondre à cette question. Leur principal objectif, selon la droite putschiste, est de « pacifier et démocratiser le pays. » Sous ce prétexte, ce qu'il fait réellement, c'est démanteler continuellement et sur un rythme accéléré le processus de changement. 

    Ce mal nommé Gouvernement de transition a des tendances dictatoriales et fascistes. Il suffit d'analyser l'arrivée de Jeanine Añez au Gouvernement sans l'approbation de l'Assemblée Législative Plurinationale qu'ils ont empêché le plus possible de se réunir, certains que par la voie légale, sa nomination serait presque impossible ni nous tenons compte du fait que le MAS-IPSP a deux tiers des sièges dans les 2 chambres.

    Même l'investiture a eu une importante charge symbolique : l'écharpe présidentielle a été mise à Jeanine Añez par un des militants putschistes, tous les assistants à cette cérémonie étaient blancs et comme elle l'a dit : « enfin, Dieu est revenu au Palais. » Alors, « au nom de Dieu, » la première mesure adoptée a été de faire sortir les militaires dans la rue pour « en finir avec le vandalisme des partisans du MAS » en criminalisant la protestation des partisans d'Evo Morales.

    Les mêmes policiers et militaires qui avaient accepté les destructions et la violence de la droite quelques jours avant, répriment à présent avec des armes la revendication légitime des citoyens, pour la plupart indigènes, appartenant à des peuples originaires, paysans, et comme si ce n'était pas assez, le font sous la protection du décret 4078, signé par Añez qui décharge de toute responsabilité pénale les forces de sécurité.

    Les fonctions de ce Gouvernement de transition devaient soi-disant se limiter à obtenir la paix dans le pays, un accord entre les forces politiques, l’organisation de nouvelles élections et dans cet objectif, la nomination de nouvelles autorités électorales.

    Mais il a dangereusement outrepassé ses fonctions. Par exemple, il a nommé un nouveau cabinet contesté. Que parmi les nouveaux ministres ne se trouve aucun indigène et encore moins de militants du MAS-IPSP mais beaucoup de sombres individus ne doit pas nous étonner.

    C'est le cas d' Arturo Murillo, ministre du Gouvernement, qui a ouvertement déclaré qu'il ferait la chasse aux autorités du Gouvernement antérieur en les accusant d'avoir provoqué le chaos dans les rues ? Pour sa part, la chancelière Karen Longaric, récemment nommée, a immédiatement relevé de leurs fonctions 80% des ambassadeurs boliviens, rompu les relations avec le Venezuela et s'est démarquée de l' ALBA-TCP et annoncé qu'on étudiait la possibilité de s'éloigner de l'UNASUR.

    La ministre de la Communication Roxana Lizarraga, a menacé les journalistes aussi bien boliviens qu'étrangers d'être traînés devant les tribunaux à cause du contenu de leurs articles, limitant ainsi par ces pressions la possibilité que la vérité sur les événements dans le pays soit diffusée.

    Du point de vue économique, les entreprises stratégiques d'Etat ont déjà été remises en question et seront certainement soumises à un audit qui les déclareront déficitaires pour ouvrir la voie à la privatisation. Le Gouvernement de Jeanine Añez prépare le terrain pour le retour des élites politiques qui ont soumis le pays à la pauvreté dans le passé.

    Conclusions

    Le coup d'Etat en Bolivie a mis en évidence la bagarre entre 2 projets de pays : le projet du peuple indigène, originaire, paysan et le projet néolibéral. Les méthodes utilisées pour usurper le pouvoir au Gouvernement légitime d'Evo Morales Ayma ont été diverses. On a mis en place une persécution politique des membres du MAS-IPSP en s'acharnant particulièrement sur ses principaux dirigeants qu'on veut soumettre à des procédures judiciaires pour décapiter l’organisation.

    Ils ont semé la terreur dans la population en diabolisant les travaux du processus de changement, en criminalisant la protestation. Maintenant, ils sont également plongés dans un processus de recherche d'objectifs économiques qui sans doute ouvriront la voie à la privatisation. En quelques mots, on vit une époque de dictature dans l'Etat Plurinational de Bolivie et cela a donné un rude coup à l'Abya Yala. 

    Mais on ne peut as encore dire le dernier mot sur ce processus. Le MAS-IPSP a devant lui le défi gigantesque d'unir les forces et de se réinventer pour affronter la droite qui certainement, malade d'ambition, se divisera à nouveau. Il est temps d'en appeler aux réussites accumulées du Gouvernement des plus humbles et d'éviter que le pays perde les réussites obtenues en 14 ans de gouvernement.

    (Extrait de CubaSocialista) 

    Source en espagnol :

    http://www.cubadebate.cu/especiales/2020/02/03/otro-golpe-al-abya-yala-las-verdaderas-razones-del-golpe-en-bolivia/#.Xjkoci17R_8

    Source en français   :http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/02/bolivie-les-veritables-raisons-du-coup-d-etat-texte-integral.html

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