• Je l’ai rêvé, il va le faire- par  Jean ORTIZ (7/05/2017)Françaises, Français

    Je vous ai compris. Je viens de battre le Front National à plate couture. J’ai enfin réglé le problème. Le fascisme n’est plus à nos portes (jusqu’à la prochaine fois). Nous n’avons pas eu à prendre les armes, d’ailleurs mes amis ont montré leur pacifisme aux moments les plus durs de notre histoire.

    Plutôt le marché que l’ultra marché. Nous pouvons désormais reprendre le fil, un temps interrompu, de la seule politique possible, le néolibéralisme décomplexé, cette politique qui depuis les « Chicago boys » au Chili de Pinochet a permis à dames et sieurs Reagan, Thatcher, Gonzalez, Sarkozy, Merkel, Valls, Hollande, El Khomri, d’éviter le pire à leur peuple : « l’extrême gauche », le « populisme », le « castro-chavisme », tous ces uberlulus qui croient en ces vieilles lunes de la « révolution » et de la lutte des classes.

    Moi je suis contre l’affrontement des classes en primaire et en secondaire. Les meilleurs élèves, doués par naissance, doivent le rester. Quant à la révolution, si elle permet à des sans dents de vivre avec dentier et comme un rentier, avec un SMIC par jour, je m’y oppose. Que se mettront les autres sous la dent ? Ne confondons pas « cent dents » et « sans argent ». Ne confondons pas justice sociale et laxisme, progrès et charité, richesse et patrimoine, souffrance et jouissance, ENA et ETNA, douleur et masochisme, colère et terrorisme. Le laxisme peut opérer comme un laxatif et faire le jeu « des extrêmes », une expression que j’aime bien, mais je me garde bien de bien l’expliciter.

    Je vous ai compris. Fort de votre immense adhésion, de ce flot ininterrompu vers le seul sauveur qui m’aille, sans autre barrage que mon aspect popu, je défendrai les acquis de mes amis. A la force du poignet, ils se les ont gagné. Respectons donc, et donc, et encore donc, la finance et la propriété d’autrui si nous voulons être respectés. Moi, produit du système, c’est parce que j’en connais les entrailles que je suis devenu un anti-système systémique, partisan de le changer afin qu’il reste en place. Je sais : il faut beaucoup de soumission pour faire un peuple libre.

    Comptez sur ma soumission à nos amis trumpistes et merkéliens, aux guerres du pétrole. François m’a montré le chemin. « Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent ». Sartre vous ment.

    Je vous ai compris. Je vais désormais tomber le masque et montrer mon vrai visage. Avec moi et même, qui mieux est, de surcroît, et en plus, avec moi, nous irons tous au pays des bisounours, des réformes généreuses en forme de bulles financières, des réformes équilibrées mais douloureuses, oui, mais pour votre bien demain, oui, pour votre bien demain ; un pays de l’administration enfin au travail, avec moins d’effectifs, cela cent ans, une économie de la flexibilité pour mieux presser et jeter ces poids morts : les flexibles, les tire au flanc, les précaires, les retraités, les immigrés... Le 49-3 deviendra le 98-6 pour davantage de démocratie et moins de rigidité. Je vais réconcilier la France.

    Je vous ai compris. Avec modestie, sans morgue ni arrogance, j’opèrerai la seule révolution qui vaille : une révolution conservatrice afin de conserver nos acquis : le MEDEF, le CAC 40, les grands groupes éditoriaux, le mentir médiatique, les régimes spécieux, les banquiers d’affaires, le code de la richesse...

    Comment donner la pièce aux salariés si ceux qui entreprennent, nos forces vives, ne réalisent pas des profits copieux ? Il faut bien qu’ils mangent et qu’ils nourrissent des millions de pauvres hères. D’ailleurs Jaurès lui même défendait l’entreprise, comme je l’ai dit à Albi, patrie de Pompidou, et qui n’est pas une île. Albi, pas Pompidou. Malgré les sbires de cette CGT dont j’aimerais tant me débarrasser, j’ai pu m’esbaudir devant « la Goulue » au musée Lautrec. Goulue, goulus goulus mes amis.

    Je vous ai compris. Comme promis, je m’attaquerai au problème des banlieues, ces territoires d’Outre France, hors la loi, qui doit être la même pour tous... Je m’engage à ripoliner toutes les façades et à apprendre les bonnes manières à ces si mal polis, ces barbares à nos bas de portes. Par ordonnance, dès cet été, je supprimerai le « tombé du camion ». Les camions seront désormais déchargés par du personnel qualifié et cela créera 136.798 emplois.

    Enfin, je serai le guide si jeune (l’âge du Christ lorsqu’il rendit l’âme, ou presque), si blême, d’une France enfin sans faim.

    « Je l’ai rêvé cette nuit, il va le faire ».

    P.S. Toute ressemblance avec des faits et personnes existantes est vraiment fortuite. Le droit à la fiction m’apparaît inaliénable.

    Jean ORTIZ

    source: https://www.legrandsoir.info/je-l-ai-reve-il-va-le-faire.html
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  • Publiée le 7/05/2017

    Prise de parole de Jean-Luc Mélenchon après le second tour de l'élection présidentielle. Retrouvez ci-dessous la retranscription de cette intervention :

    « Ce soir s’achève la présidence la plus lamentable de la Ve République, qui aura détruit pratiquement toute confiance autour d’elle.

    Mais, une nouvelle fois, en dépit de tout, par l’abstention, les bulletins blancs et nuls, comme par les votes au nom de monsieur Macron, notre pays a massivement refusé l’extrême droite, car elle est étrangère à l’identité républicaine de la France. Madame Le Pen arrive la troisième de ce deuxième tour, après monsieur Macron, les abstentions, les bulletins blancs et nuls.

    Le nouveau président est élu. La courtoisie et l’amour de notre démocratie commandent d’en prendre acte sans barguigner et de lui présenter nos voeux. Puisse le sens du destin de notre patrie vous habiter, monsieur le président. Et la pensée des démunis, sans droits, sans toit, sans emploi, vous obséder. Puisse la France y trouver son compte.

    Mais mieux vaudrait y veiller par nous-mêmes.

    Le programme du nouveau monarque présidentiel est connu : c’est la guerre contre les acquis sociaux du pays et l’irresponsabilité écologique. Nous n’y sommes pas condamnés.

    Les élections législatives doivent montrer qu’après un vote de refus et de peur, le moment est venu d’un choix positif : le choix de “L’Avenir en commun”. J’appelle les 7 millions de personnes qui se sont regroupées autour du programme dont j’ai été le candidat à se mobiliser et à rester unies, qu’elles aient ou non voté pour monsieur Macron. J’appelle tous ceux qui sont prêts à rompre avec le passé à se joindre à la France insoumise, dont nous avons fait le nouveau mouvement de masse en tête dans tant de villes de notre pays.

    Fédérez-vous, les gens. Sans vous éparpiller, puisque vous avez vu comment, à 600 000 voix près, vous avez été éliminés de ce deuxième tour. Fédérez-vous si vous vous reconnaissez dans l’humanisme écologique et social qui est nécessaire à notre temps et dont je m’efforce d’être le porte-parole.

    Les gens, ne lâchez rien ! Ne renoncez à rien. Ce pays et les gens simples qui le peuplent ne sont condamnés ni au pouvoir des riches ni à celui des haineux.

    Une nouvelle majorité parlementaire est possible autour de nous. Le goût du bonheur reste contagieux. À notre appel, le 18 juin, deuxième tour des législatives, notre résistance peut gagner la bataille. Et je vais m’y employer avec vous de toute mon énergie.

    Vive la République. Vive la France. »

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  • Les résultats du second tour de la sacre un grand gagnant, celui du rejet de et du refus de . L’ atteint un niveau record pour un second tour de la présidentielle. Le plus haut niveau depuis l’élection de 1969 et le refus du bonnet blanc et blanc bonnet lancé par le PCF d’un Jacques Duclos atteignant les 20% au premier tour et manquant de peu le second tour.

    A ces 26%, il faudra bien sur ajouter les votes blancs et nuls qui devraient également battre des records.

    Estimations des résultats du second tour de la présidentielles 2017

    Abstention : 26%

    Blancs et nuls : 9%

    Abstention + blancs et nuls : 34% – environ 16,5 millions d’électeurs

    Macron :  (65% des exprimés) : 43% – environ 20 millions d’électeurs

    Le Pen :  (35% des exprimés) 23% – environ 10,4 millions d’électeurs

     

     

    Selon le sondage sortie des urnes réalisé par Harris Interactive, 59% des électeurs de second tour de M Macron l’ont fait pour faire barrage au front national. Ce qui revient à dire que Emmanuel Macron ne bénéficie en réalité que de 17% des électeurs. Selon un sondage CSA diffusé par France 2, 61% des français ne veulent pas d’une majorité En Marche aux législatives.
    En lançant dès maintenant un troisième tour social, et en préparant également la contre offensive électorale aux législatives, tous ensemble chacun peut impulser une dynamique favorable aux travailleurs, contrer l’euro dictature du Capital et changer la donne.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr – 20h00 – MAJ à 20h57

    Le détail des votes, des reports de voix du second tour – l’étude Haris Interactive sur la base d’un sondage sortie des urnes pour M6

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  • présidentielles2017-Premiers commentaires sur le résultat du second tour de la présidentielle française

    Préparée depuis des mois par les dizaines de couvertures-presse et d’émissions assurant la promotion parallèle de Macron et de Le Pen, la victoire fort prévisible du candidat de la haute banque est l’effet programmé de l’exploitation indécente des nobles sentiments antiracistes du peuple français, de l’entreprise ignoble visant à culpabiliser les électeurs de gauche réticents à voter Macron, et plus encore, de l’union sacrée quasi-totalitaire des médiacrates « beaufs » et « bobos », du Figaro à L’Humanité en passant par Le Monde et par Libération. Tous ces chanteurs d’hymne européen sont mobilisés en faveur du candidat de Merkel, Obama et Juncker, de Gattaz et de Parisot, des LR et du PS, de Hue et de P. Laurent, de l’UE et de l’OTAN. Sans oublier la  direction jaune de la CFDT, d’avance sur les rangs pour accompagner les euro-régressions*.

    Comme prévu, Marine Le Pen a aidé son adversaire à triompher en reculant de plus en plus, à mesure qu’approchait le 6 mai, sur sa prétendue volonté de rompre avec l’UE, en se déclarant « européenne » sur tous les tons et en faisant une croix sur l’objectif, fût-il grossièrement démagogique dans sa bouche, de la retraite à 60 ans. Ces reculades hautement prévisibles du FN, que MLP a tenté de dissimuler derrière une agressivité ostentatoire, montrent plus que jamais que le Frexit, indispensable pour remettre la France sur les rails de l’indépendance, du progrès et de la coopération multi-continentale, sera progressiste, porté par la classe ouvrière, par les vrais communistes, les syndicalistes de classe, les antifascistes véritables et les patriotes de progrès, ou bien qu’il ne sera pas. Car le FN n’offre une alternative au « système » qu’il verrouille : au contraire, la pseudo-alternative Macron-Le Pen du second tour entre « la France en ordre » fascisante du FN et l’ubérisation galopante portée par l’euro-fédéraliste Macron, n’est rien d’autre qu’une tenaille politique visant à broyer la France entre la xénophobie d’Etat et l’eudo-dissolution de la nation, le tout s’opérant sur fond de glissement vers l’Etat policier et vers de nouvelles guerres impérialistes fomentées par Donald Trump.

    Dans ces conditions, il faut se réjouir que nombre d’électeurs progressistes, « insoumis », communistes, syndicalistes de lutte, aient pratiqué l’abstention citoyenne, le vote blanc, le vote « rouge », ou qu’ils aient maintenu leur vote JLM au 2ème tour. Autant et plus que ceux qui ont voté Macron sans cautionner son programme mais en croyant accomplir un devoir antifasciste, ces citoyens lucides, capables de résister à l’énorme pression médiatique, ont préparé la résistance, non seulement au FN, mais à la politique qui creuse son lit en détruisant les acquis du CNR et la souveraineté de la nation, et même notre langue française d’avance sacrifiée au tout-anglais transatlantique (dont Macron est un vecteur assumé). D’ores et déjà, la légitimité morale de Macron et de son parti fourre-tout est nulle pour appliquer cette ligne réactionnaire commanditée depuis Berlin et Bruxelles : car non seulement ce personnage, qui n’avait obtenu sur son nom que 16% des inscrits au 1er tour, est très minoritaire quand on décompte les abstentions, les « nuls » et les blancs (à peine plus de 40 % des inscrits, dont 59% déclarent l’avoir fait uniquement pour faire barrage au FN, ce qui signifie un vote de seulement 18% des inscrits en faveur de Macron), non seulement nombre de ses électeurs du second tour et même du premier, n’avaient pas voté pour son programme mais seulement pour « faire barrage » à Fillon et/ou au FN, mais Macron est le produit d’un système qui fait tout pour que les électeurs se décident moins sur leurs aspirations positives que sur des peurs et sur de pseudo-votes « tactiques » rebaptisés « vote utile » : si bien qu’à l’arrivée, cette élection dénaturée ne traduit en rien les aspirations majoritaires du peuple à l’emploi, à des salaires corrects et à une vie digne pour tous. En particulier, comment ne pas regarder avec dégoût le chantage qui, au second tour, a déguisé cyniquement en barrage antifasciste un vote Macron que la profession de foi du candidat présente expressément, non pas comme « un vote contre qui que ce soit », mais comme un plébiscite pour son mégaprojet de casse néolibérale, celui-là même que le peuple avait rejeté en votant non à la constitution européenne, en congédiant Sarkozy, et en interdisant à Hollande de se représenter ?

    En outre le politologue Jérôme Sainte-Marie a raison d’observer que, de manière aussi déformée que flagrante, la présente élection révèle crûment la fracture de classe qui divise le pays :

    • d’un côté, toutes les tendances réconciliées de la bourgeoisie, des conservateurs aux social-libéraux flanqués de leurs satellites eurocommunistes, ont rallié Macron comme un seul homme : moins pour « défendre la démocratie » (l’empilement de treize lois liberticides en douze ans prouve que cette France d’en haut se moque des libertés !) que pour se prendre leur revanche sur le 29 mai 2005 et pour faire plébisciter par la bande le « saut fédéraliste européen » et le « gouvernement de la zone euro » que Merkel et Hollande ont concoctés dans le dos des peuples. Car l’objectif de classe des compères est d’avoir suffisamment sapé l’Etat-nation et l’ « exception française » issue de 1789 et du CNR à l’issue du quinquennat prochain, pour que la contre-offensive des travailleurs trouve en face d’elle un Empire européen irréversiblement consolidé quand la révolte éclatera. C’est dire qu’il ne faut laisser aucun « état de grâce », ni à Macron-Merkel et à son parti « ni de gauche ni de gauche », ni au FN qu’il faut débusquer de son rôle mensonger de « tribun » de la nation laborieuse qu’il divise et paralyse…
    • De l’autre côté, sous la forme dévoyée, voire suicidaire du vote FN, mais aussi, contradictoirement, sous la forme de l’abstention ouvrière de masse, et, bien plus positivement, sous la forme du vote Mélenchon, les classes populaires et la partie la plus insoumise des couches moyennes campent de plus en plus en marge du système d’oppression qu’est la 5ème République reformatée par l’UE. Même si Macron et Parisot croient pouvoir assommer le mouvement ouvrier et progressiste avec le Blitzkrieg programmé des ordonnances estivales, une déferlante sociale de grande ampleur peut survenir salutairement dès l’automne tant les travailleurs et la jeunesse sont exaspérés par cette politique qui prend sans cesse aux « petits » pour gaver les privilégiés du parasitisme financier que représentent Macron, Fillon… et Le Pen. Encore faudra-t-il œuvrer alors à ce que cette contre-offensive ne cible pas seulement Macron et le MEDEF, et exiger qu’elle pointe clairement (ce que n’ont pas fait ou pas suffisamment les luttes contre la prétendue loi « El Khomri ») la « construction » européenne : car c’est de plus en plus à l’échelle continentale qu’est orchestrée la casse des acquis sociaux, des libertés démocratiques et des souverainetés populaires.

    Le PRCF est fier pour sa part d’avoir fait le choix, au 1er tour, d’apporter un soutien critique, mais dynamique et constructif à la candidature JLM à qui il a peu manqué pour qu’il parvienne au second tour, ce qui eût permis d’éliminer à la fois Fillon, le PS et Le Pen en suscitant un grand Premier Mai de combat !

    Le PRCF se félicite d’avoir appelé, au second tour, à dégonfler le vote ouvrier pour le FN sans cautionner pour autant l’ennemi mortel de la nation laborieuse qu’est Macron. Les militants du Pôle ont dynamiquement privilégié le tractage franchement communiste à l’entrée des usines (tout en travaillant partout où c’était possible avec des militants PCF, JC, ou avec des comités d’insoumis) pour appeler la classe ouvrière à porter le Frexit progressiste dans la perspective du socialisme.

    Le PRCF soutient les initiatives de nombreuses bases syndicales qui appellent dès le 8 mai à la résistance face à Macron. Il appelle à la multiplication des liens entre forces sociales et forces politiques afin de construire l’opposition populaire euro-critique et progressiste nécessaire pour briser la tenaille Macron-Lepen, y compris pour les Législatives à venir.

    Plus que jamais le PRCF appelle les sympathisants qui ont soutenu ses efforts militants, ainsi que les nombreux amis qui ont appuyé sa campagne sur l’internet, à faire le pas de l’adhésion maintenant. Car un PRCF plus fort et organisé partout servira grandement, dans la rude période qui vient, non seulement pour dénoncer le système FNLR/EMPS, mais pour accélérer le travail de reconstruction du vrai parti communiste, aider le syndicalisme de classe, fédérer les partisans du Frexit progressiste et défendre la paix mondiale menacée par l’impérialisme.

    *Il est triste que des dirigeants CGT aient outrepassé le mandat confédéral en appelant, non pas à refuser toute voix au FN, ce qui allait de soi, mais à voter nommément Macron, le champion toutes catégories de l’ubérisation du travail !



    Concernant des législatives, la motion votée par le CC du PRCF unanime (ci-dessous)  donne une large place aux sections locales et départementales du Pôle.

    Motion du PRCF sur les Législatives

    Pour préserver et élargir l’espace politique progressiste et euro-critique indispensable aux luttes, le PRCF a appelé à un soutien critique à la candidature Mélenchon dès novembre 2016.

    Le Pôle a proposé en outre aux militants franchement communistes non organisés ou affiliés à d’autres organisations, y compris au PCF, d’arrêter ensemble et sans préalable de positionnement électoral, un programme minimal commun qui permettrait d’aller ensemble vers la classe ouvrière et la jeunesse afin de défricher l’espace politique et idéologique d’une France Franchement Insoumise à l’UE du capital et pour poser à nouveau la question du socialisme pour la France.

    En même temps, les militants du Pôle ont diffusé largement aux travailleurs, principalement à l’entrée des usines et des services publics, le tract-programme du PRCF proposant le Frexit progressiste assorti d’une série de propositions visant à engager la rupture avec le capitalisme.

    Aujourd’hui, quelle position adopter pour les Législatives qui arrivent, selon le principe hautement toxique du quinquennat ?

    Là où la situation le permet, il est possible, voire souhaitable, de présenter des candidatures franchement communistes et progressistes à l’initiative du PRCF ; mais il faut alors rencontrer les autres forces qui ont soutenu la candidature Mélenchon et chercher à unir ces forces.

    Ailleurs, le positionnement du PRCF et de ses organisations départementales se fera sur la base des discussions, possibles ou non, constructives ou non, avec les candidats du PCF et / ou de la France insoumise, notamment sur la question de la sortie de l’UE par la gauche.

    En effet, si le PRCF juge très sévèrement l’orientation euro-constructive et socialo-dépendante du PCF-PGE à l’échelle nationale, il n’exclut pas de discuter au cas par cas «en bas» avec les candidats du PCF se réclamant du communisme pour mesurer si un dialogue ouvert et éventuellement public est possible sur la question européenne et sur le Frexit progressiste.

    Dans l’affirmative, le PRCF sera prioritairement attentif à la préservation de l’espace communiste au Parlement (si déformé que soit cet espace en raison des capitulations du PCF-PGE) que dessine encore l’existence, d’ailleurs extrêmement fragilisée, d’un groupe du PCF à l’Assemblée nationale : le PRCF ne fera montre d’aucune irresponsabilité historique à cet égard pour peu que, sur le terrain, les candidats du PCF acceptent le dialogue, voire l’action commune, en passant outre aux éventuels oukases de l’appareil national ou départemental.

    Les organisations départementales du PRCF chercheront aussi le contact avec les organisations et les militants de la France insoumise afin d’examiner les programmes proposés par ces candidats, notamment sur la question du Frexit progressiste et, si besoin, d’arrêter les soutiens possibles et nécessaires.

    Bien entendu, pour autant que cela dépendra du PRCF, il faudra faire en sorte que soit éliminée la concurrence suicidaire entre PCF et France Insoumise là où il y aurait des propositions concurrentes, surtout si aucune des deux candidatures n’est claire sur la question du Frexit progressiste.

    Bien entendu aussi, au second tour, aucun soutien ne sera donné aux LR, fût-ce en opposition au FN qu’il nous faudra néanmoins dénoncer spécifiquement comme un énorme danger pour les libertés. Aucun soutien non plus aux députés sortants du PS ayant voté la loi Travail, le Pacte de responsabilité ou le retour de la France dans l’OTAN. Aucun soutien enfin n’est concevable envers les candidats des groupes euro-trotskistes ou de groupes autoproclamés «partis» qui n’ont d’autre but que de nuire au PRCF, voire d’usurper son sigle.

    Il reviendra aux ARC, au cas par cas, de juger si tel ou tel «frondeur» socialiste sortant présent au second tour a montré suffisamment de cran et de fermeté face à Hollande pour qu’il puisse éventuellement faire l’objet, ou pas, d’un vote de barrage anti-LR ou anti-FN, sans pour autant aller jusqu’au soutien politique, fût-il critique.

    En attendant, il convient de ne pas oublier que le terrain électoral n’est pas le terrain principal pour les militants révolutionnaires et qu’il convient donc prioritairement, avec nos tracts, journaux, affiches, autocollants, pétitions, débats, prises de parole aux entreprises, etc., d’appeler le monde du travail à développer les luttes à l’échelle la plus large.

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  • Législatives : après de fortes tensions, accord en vue entre Insoumis et Communistes (LP.fr -4/05/2017)

    Alors que la France insoumise a haussé le ton ce jeudi contre les communistes, les menaçant de poursuites judiciaires pour l'utilisation de l'image de Jean-Luc Mélenchon sur du matériel de campagne, un accord semble être en passe d'être trouvé.

    C’était devenu un serpent de mer. Mais on n’a jamais été aussi proche d’un accord entre la France insoumise et le Parti communiste français en vue des élections législatives. Jusqu’à présent toutes les discussions s’étaient soldées par des échecs.

    A défaut de trouver une entente sur l’ensemble du territoire, c’est avec « un accord de désistement réciproque » que le mouvement porté par Jean-Luc Mélenchon est revenu vers le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, ce jeudi matin. Si ces désistements avaient déjà été évoqués par les deux alliés, les Insoumis ont proposé pour la première fois leur liste précise comprenant 52 circonscriptions : 26 circonscriptions dans lesquelles ils acceptent de se désister, et 26 autres où ils demandent aux communistes de faire place nette.

    Les députés sortants PCF préservés

    Les communistes se verraient ainsi réserver les circonscriptions de ses 7 députés sortants, auxquelles s’ajouteraient 8 autres (dont les bastions de Gennevilliers ou Bagneux dans les Hauts-de-Seine, ou une partie de Saint-Denis). La France insoumise précise qu’elle a déjà investi dans 11 autres circonscriptions « des candidats issus du PCF ou rattachés » à lui. Voilà pour les premiers 26.

    Les insoumis réclament pour leur part d’être laissés seuls candidats dans plusieurs secteurs de Marseille, où Mélenchon a réalisé de hauts scores, mais également à plusieurs endroits à Paris (6e, 9e, 10e, 15e, 16e 17e circonscriptions). Les lieutenants du patron des Insoumis (Alexis Corbière à Montreuil, Charlotte Girard en Essonne, Eric Coquerel à Saint-Denis…) feraient aussi partie de l’accord. Il n’est toujours pas exclu que Jean-Luc Mélenchon lui-même soit candidat.

    « Pour la première fois ils nous transmettent une liste sur laquelle on peut travailler. Nous allons étudier ces propositions, confirme-t-on au Parisien du côté du Parti communiste. Nous sommes ouverts, pour que les négociations aillent le plus vite possible. » Des réticences demeurent, mais le temps presse. « Il ne sera pas possible de poursuivre nos échanges après le 9 mai », préviennent les Insoumis dans leur courrier. Acquiescement côté communiste. Rien n’est encore joué, les deux équipes de négociateurs pourraient se rencontrer dès vendredi.

    Entre PCF et FI, du « je t’aime moi non plus »

    Les relations n’ont jamais été simples entre les équipes de Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon. Et ce depuis le début. Ces derniers n’ont-ils pas ce jeudi menacé de trainer les communistes en justice pour l’utilisation de la photo de Mélenchon sur du matériel de campagne PCF ? Les communistes n’ont jamais souhaité intégrer le « cadre » de la France insoumise, trop contraignant selon eux. Alors pas question que les Insoumis les laissent surfer sur l’image positive portée par leur candidat et ses 19,6% réalisés au 1er tour de la présidentielle.

    « Le PCF cherche à semer la confusion chez les électeurs qui ont voté pour le candidat de La France Insoumise, en faisant croire que les candidats du PCF aux législatives ont le soutien de Jean-Luc Mélenchon », a estimé la FI dans un communiqué. « L’heure est au rassemblement, pas à la polémique ! », a répondu Pierre Laurent dans un communiqué envoyé dans la foulée, expliquant que le différend cité ne concernait qu’une seule circonscription.

    De cette alliance dépendra, en partie, la bonne représentation de la gauche radicale à l’Assemblée en juin prochain

     

    La lettre adressée par « La France Insoumise » au secrétaire national du PCF, Pierre Laurent :

     

    Cher Pierre, chers camarades,

    Nous avons pris bonne note du courrier que tu nous as transmis suite à notre échange du mardi 2 mai à propos des élections législatives. Cette discussion constituait la 5ème rencontre entre le PCF et des délégations de la France insoumise depuis le mois de janvier. Aucune de ces rencontres n’a pour l’instant permis d’avancer malgré les propositions que nous avons faites à plusieurs reprises :

    -Au mois d’octobre dernier, nous invitons le PCF à prendre toute sa place au sein de la France insoumise pour permettre une articulation étroite entre les élections présidentielles et législatives. Dans l’Humanité du 11 janvier, tu réponds qu’il n’y aura pas d’accord entre le PCF et la France insoumise. Nous avions pris acte de ce refus.

    -En janvier 2017, nous prenons cependant connaissance de votre souhait que nous n’investissions pas de candidat dans un nombre réduit de circonscriptions, principalement celle de vos députés sortants. Nous vous proposons donc de travailler dans un esprit de responsabilité à des accords de désistements réciproques. Cette méthode est refusée par votre délégation au cours du mois de février.

    Bien que nous ayons toujours laissé ouverte la porte des discussions, vous n’êtes pas revenus sur ce refus avant le 1er tour de l’élection présidentielle. Nous avons d’ailleurs été étonnés dans le même temps de vous entendre dire que nous ne répondions pas à vos demandes de rencontre.

    Après le 1er tour, toujours guidé par la volonté d’œuvrer à un accord, nous prenons malgré tout l’initiative de vous proposer une rencontre. Elle s’est tenue le 28 avril dernier dans nos locaux. La veille, nous avions appris par la presse une proposition que vous souhaitiez nous faire. Lors de cette rencontre, tu n’as ni voulu confirmer ni démentir cette information. La discussion n’a, de fait, pas pu avancer mais nous avons convenus d’un nouvel échange pour le 2 mai.

    Quelques heures avant la réunion, nous découvrons par la presse que vous souhaitez maintenant un accord national, en contradiction avec votre refus de janvier. Il nous est difficile de suivre ces changements qui nous interrogent sur votre volonté d’aboutir à un accord. Il est donc temps que nous avancions car nous ne pouvons plus retarder notre entrée en campagne.

    Nous ne pouvons bien évidemment pas être d’accord avec votre demande : il s’agirait de partager le territoire entre 50% de candidatures communistes portant le programme du PCF et 50% de candidatures de la France insoumise s’inscrivant dans la continuité de la campagne présidentielle. Ce serait rendre impossible le fait de retrouver à l’élection législative les 7 millions de voix qui se sont portés sur le programme de Jean-Luc Mélenchon. Ce serait diluer la force conséquente que nous avons rassemblé dans des campagnes différentes d’une circonscription à l’autre. Ce serait réduire à néant plusieurs mois d’effort pour proposer au peuple français un projet politique clair et cohérent. Ce serait trahir la confiance des 500 000 personnes qui ont contribué à cette démarche et qui ne veulent plus d’accords électoraux sans cohérence. Ce serait une faute politique et stratégique que nous ne pouvons pas commettre si nous voulons proposer à l’élection législative une perspective majoritaire.

    Si vous souhaitez un accord sur l’ensemble du territoire, nous vous proposons donc, une nouvelle fois, de travailler à ce que des candidats du PCF puissent s’inscrire dans la campagne de la France insoumise pour les élections législatives. C’est d’ailleurs déjà le cas de plusieurs d’entre eux, comme d’ailleurs de militants d’Ensemble, d’EELV, de la NGS ou du PG qui se sont regroupés dans ce cadre qui rassemble déjà très largement.

    Si vous refusez à nouveau cette main tendue, nous sommes toujours prêts à examiner un accord de désistement réciproque. Bien sûr, nous regretterions dans ce cas que vous preniez la responsabilité d’une division dans la grande majorité des circonscriptions. En effet, des candidats qui portent la démarche et le programme de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle y sont d’ores et déjà investis.

    Nous demandons alors que cette situation de concurrence soit assumée comme telle et que cessent les procédés de certains de vos candidats visant à créer une confusion dans l’esprit des citoyens. Nous souhaitons donc la mise en place de règles de bonnes conduites permettant la clarté pour les électeurs :

    -Non utilisation du nom et de l’image de Jean-Luc Mélenchon par les candidats du PCF pour leur matériel de campagne et leur matériel officiel afin de ne pas induire en erreur les électeurs et de respecter son droit à l'image.

    -Non utilisation du logo « Front de Gauche » par tous les candidats, étant donné que les composantes de ce rassemblement seront divisées dans l’élection.

    Nous vous proposons donc un accord sur 52 circonscriptions afin de permettre une représentation importante du PCF et de la France insoumise à l’Assemblée Nationale.

    Dans 11 circonscriptions à travers le pays, la France insoumise a d’ores et déjà investi des candidats issus du PCF ou rattachés à lui (03-02, 06-01, 06-05, 09-01, 12-02, 71-02, 78-06, 79-01, 80-01, 82-01, 87-03). Ces candidats n’auront donc pas de concurrence.

    Nous proposons de retirer ou de ne pas investir de candidats dans 15 autres circonscriptions :

    - celles des 7 députés sortants du PCF (13-13, 18-02, 59-16, 59-20, 60-06, 63-05, 93-04)

    - 8 circonscriptions parmi celles que vous nous avez demandé en février et sur lesquelles le-score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle a été parmi les plus hauts du pays (02-04, 69-14, 76-03, 76-06, 76-08, 92-01, 92-11, 93-02)

    En contrepartie, nous souhaitons que le Parti Communiste retire ou n’investisse pas de candidats sur 26 circonscriptions : 09-02, 13-03, 13-04 ou 13-07, 31-04, 31-09, 34-02, 38-03,57-08, 59-01, 60-03, 62-03, 75-06, 75-09, 75-10, 75-15, 75-16, 75-17, 84-01, 91-01, 91-10, 93-01, 93-06, 93-07, 94-02, 94-10, 95-08.

    Après plusieurs mois d’échanges, à 5 semaines du premier tour, il est temps que ces discussions aboutissent. Nous considérons donc qu’il ne sera pas possible de poursuivre nos échanges après le mardi 9 mai sans handicaper notre entrée en campagne. Nous sommes donc disposés à vous rencontrer dans les meilleurs délais pour échanger sur la base de cette proposition.

    Avec nos salutations fraternelles,

    Pour la France insoumise,

    Martine Billard, Raphaël Qnouch, Francis Parny, Manuel Bompard

    source: leparisien.fr

     

     

    Législatives : Mise au point de la France insoumise.


    Communiqués de presse
    Jeudi, 04 mai 2017

    Le PCF cherche à semer la confusion chez les électeurs qui ont voté pour le candidat de la France Insoumise en faisant croire que les candidats du PCF aux législatives ont le soutien de Jean-Luc Mélenchon.
    Il n’en est rien. Les seuls candidats qui ont ce soutien sont ceux validés par la France Insoumise.
    En conséquence nous exigeons du Parti Communiste l’arrêt immédiat de l’utilisation de la photo de Jean-Luc Mélenchon ainsi que de tous les éléments graphiques appartenant à la France Insoumise.
    Nous rappelons que dans notre pays existe un droit à l’image qui doit être respecté y compris pour une personnalité politique publique.
    Nous dénonçons cette usurpation et nous décidons d’engager les poursuites judiciaires afin de faire cesser cette situation puisque nos rappels à l’ordre répétés ne sont suivis d’aucun effet. Nous déplorons un procédé qui, au nom de « l’identité communiste », refuse tout accord national mais s’approprie l’image de la France insoumise et de son candidat dans le but de gonfler artificiellement le score du PCF.

    Accès à l'Avenir en commun,
    programme de la France insoumise:
    https://laec.fr/
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  • Extrait de l’émission Spécial Investigation du 9 novembre 2016 - Anti-corruption, l'arme fatale américaine. Cet extrait montre la partie qui dénonce la responsabilité d'Emmanuel Macron dans la vente d'Alstom à Général Electric alors qu'Arnaud Montebourg avait bloqué la vente par décret.

     

    source: youtube.com

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  • Emmanuel MACRON : cet homme est dangereux [par Anicet Le Pors, ancien ministre de la Fonction Publique]Emmanuel Macron sera élu le 7 mai 2017 Président de la République. C’est le produit politique fabriqué par les efforts combinés de l’oligarchie financière, du MEDEF, des gouvernements Hollande, de la technostructure administrative, des opportunistes de tous bords, des stars de l’intelligentsia toujours avides de notoriété, de la totalité des médias ; bref, de tous ceux ayant joué un rôle dans la situation désastreuse actuelle et favorisé ou instrumentalisé la montée du Front national. Et cela dans le contexte d’une décomposition sociale profonde, d’une communauté des citoyennes et des citoyens désorientés, en perte de repères.

    Son émergence est récente et il n’a cessé de cultiver l’ambiguïté pour se positionner électoralement au centre. Toutefois, on peut déceler à partir de plusieurs déclarations disparates une certaine cohérence idéologique, assez différente de celle qu’il veut accréditer ou qu’on lui prête. Cinq lignes de force peuvent être dégagées.

    1 Un fervent de l’élitisme, hostile au monde du travail

    Les analyses sociodémographiques publiées à l’issue du premier tour ont montré que Emmanuel Macron a été essentiellement soutenu par les personnes qui s’en sortent le mieux dans la cris, les plus riches, les plus diplômés, les partisans le l’Union européenne, laissant de côté la France qui souffre, accentuant ainsi les inégalités. Dans le même temps, il ne dissimule pas sa volonté de réduire le partenariat au sein de l’UNEDIC, plus généralement de préférer le soi-disant dialogue social à la concertation contradictoire. Il est un farouche partisan de la flexi-sécurité, cause de précarité et de pauvreté de masse. Il opérera une reprise en main étatique des crédits de la formation professionnelle. Il conteste la vocation des syndicats à s’exprimer au niveau national pour les cantonner autant que possible au niveau de l’entreprise dans l’esprit de la loi El Khomri qu’il veut prolonger par une réforme du code de travail adopté par ordonnances, c’est-à-dire sans l’aval du Parlement. L’avantage que l’on peut reconnaître à ce candidat c’est qu’il éclaire les contradictions de classe qui sont à l’œuvre.

    2 La mise au pas des collectivités territoriales

    Après Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron cherche le moyen de contourner le principe de libre administration des collectivités territoriales posé par l’article 72 de la constitution. Un système de conventions avec les régions pourrait y pourvoir qui conditionnerait le montant des dotations de l’État à la docilité des collectivités. L’Etat serait également appelé à compenser la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages ce qui rendrait ce financement discrétionnaire. Le processus de métropolisation serait poursuivi et développé aboutissant à la suppression d’un quart des départements. Les collectivités territoriales seraient ainsi mises sous pression avec la diminution de 2 milliards d’euros par an des dépenses de fonctionnement, la réduction de 75 000 emplois de fonctionnaires territoriaux, un retour strict imposé aux 35 heures hebdomadaires. La maîtrise de cette nouvelle politique coercitive serait assurée par une conférence annuelle des territoires. La remise en cause statutaire de la fonction publique territoriale reste la cible privilégiée.

    3 L’abaissement du Parlement

    Il s’agit d’abord d’une réduction drastique des effectifs sensée dégager une économie annuelle de 130 millions, de l’ordre d’un tiers pour aboutir à 385 députés et 282 sénateurs. Le Parlement réduirait considérablement son activité législative qui, hors période budgétaire, serait limitée à trois mois. IL y aurait donc moins de lois nouvelles, ce qui laisserait davantage de champ à la réglementation par décrets. L’activité du Parlement serait aussi réorientée vers des missions de contrôle et d’évaluation. La haute administration aurait de ce fait une compétence d’expertise plus étendue et un pouvoir hiérarchique renforcé sous l’autorité de l’exécutif. Emmanuel Macron a prévu de légiférer rapidement par voie d’ordonnances dès le début de son quinquennat et il conservera le mécanisme de l’article 49-3. Il est clair que la démarche tourne le dos au régime parlementaire.

    4 Un gouvernement aux ordres

    Le Gouvernement serait lui aussi resserré à 15 ministres, et fortement instrumentalisé par le Président de la République qui continuerait à présider les réunions du Conseil des ministres. Celles-ci seraient plus fréquentes pour assurer une discipline sans faille des ministres. Contrairement aux dispositions actuelles de la constitution, ce n’est toujours pas le Gouvernement qui définirait et conduirait la politique de la nation mais le chef de l’État. Les ministres seraient évalués chaque année. Pour autant, leurs pouvoirs et surtout leurs cabinets exerceraient une autorité renforcée sur les administrations placées sous leur tutelle. Le candidat Macron jugeant le statut général des fonctionnaires « inapproprié », outre une réduction des effectifs prévue de 120 000 emplois, accentuera la dénaturation du statut par une extension du spoil syste , le recrutement accru de contractuels de droit privé sur la base de contrats négociés de gré à gré. Il s’agirait donc d’une mise en cause des principes d’égalité, d’indépendance et de responsabilité et d’une réaffirmation sévère du pouvoir hiérarchique, de l’obligation de réserve, du devoir d’obéissance.

    5 Un exécutif opaque et autoritaire

    Emmanuel Macron ne remet pas en cause les institutions de la V° République, notamment l’élection du Président de la République au suffrage universel, ni l’usage plébiscitaire du référendum, ni de façon significative le mode de scrutin. Les conditions d’une VI° République ne sont pas réunies : pas de large consensus de récusation des institutions actuelles, pas de consensus sur les caractéristiques d’une nouvelle constitution, pas d’évènement fondateur comparable à ceux qui ont présidé à l’avènement des Républiques antérieures et de l’actuelle. Si l’ambiguïté sur ce que pourrait être la fonction présidentielle du nouveau président demeure grande, on peut déduire de ses quelques déclarations sur le sujet et de ses postures que son exercice de la fonction présidentielle, qui a pu être qualifiée de « jupitérienne », serait à la fois opaque et autoritaire, autocratique. La « dérive bonapartiste » qui a caractérisé le quinquennat de Nicolas Sarkozy risque d’être ici renforcée avec plus de méthode et, sans doute une traduction institutionnelle qui se durcira face aux conflits sociaux que la politique présidentielle ne manquera pas de provoquer. Jusqu’à quelles limites et à quelle échéance ? C’est la principale incertitude sur le danger encouru.

    S’il est clair qu’on ne saurait voter pour la politique de filiation autoritaire, xénophobe et nationaliste de Marine Le Pen, le danger de la politique portée par Emmanuel Macron constitue une autre redoutable menace pour le progrès social et la démocratie.

    Dimanche 7 mai 2017 je voterai Blanc.

    Anicet Le Pors

    Ancien ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives (1981-1984)

     

    sources: Le Blog d'Anicet Le Pors  &  communcommune.com

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  • Déclaration de Jacqueline Fraysse, Députée de Nanterre-Suresnes sur le 2nd tour des élections présidentielles (4/05/2017) Madame, Monsieur


    Lors du premier tour de l’élection présidentielle, je vous faisais part des raisons qui me conduisaient à soutenir la démarche de France Insoumise et de son candidat, Jean-Luc Mélenchon.
    Je me félicite que plus de 7 millions d’électeurs aient partagé ce choix. Ce qui marque à la fois le rejet des partis de gouvernement -particulièrement le PS et Les Républicains de François Fillon- et confirme le profond désir partagé de renouvellement de notre société.
    Je regrette cependant qu’à 600 000 voix près -ce qui n’est pas grand chose à l’échelle du pays: moins de 6000 voix par département !- Jean-Luc Mélenchon n’ait pas pu être présent au deuxième tour, car cela aurait permis un véritable débat de société et de barrer ainsi de bonne manière la route au Front National.
    Les solutions à la situation actuelle ne se résument pas au simple «choix» du second tour entre deux candidats ayant en commun leur programme ultra libéral qui, non seulement ne réglera aucune des graves difficultés actuelles, mais les accentuera et renforcera désillusions et mécontentement. Je tiens cependant à donner les éléments du débat et le sens de mon vote.
    Je ne doute pas que l’immense majorité d’entre vous aura à coeur, comme moi, de battre le Front National et ne votera pas pour Marine Le Pen bien qu’elle revête, pour l’occasion, le costume factice de défenseur des gens modestes.
    N’oublions jamais dans notre réflexion, que ce parti prône des thèses nationalistes xénophobes et racistes voire négationnistes. Que partout où il règne, il cultive la haine et la division, mène la guerre contre les syndicats, met au pas la culture, méprise la République...
    Mais, même s’ils n’envisagent pas de voter FN, certains d’entre vous me font part de leurs hésitations, se demandent ce que ils vont finalement faire concrètement lors du scrutin de dimanche prochain qui ne laisse le choix qu’entre une abstention, un bulletin blanc ou nul, ou bien un vote Macron dont le programme est l’ultra libéralisme débridé que nous rejetons tous.
    Je voudrais dire d’abord, qu’aucune de ces trois attitudes ne mérite le mépris et encore moins les leçons de morale voire l’invective, particulièrement de la part de tous ces «grands leaders» dont les choix politiques sont responsables de la montée du Front national et qui se précipitent aujourd’hui pour appeler à voter Macron «tous ensemble» dans le cadre d’un «front républicain» contre Marine Le Pen. Ces comportements sont bien pratiques pour leur permettre de poursuivre eux-mêmes leur carrière et que rien ne change !
    Chacun d’entre nous va devoir choisir, bien sûr, librement, pour prendre, en conscience, ses responsabilités selon sa sensibilité et au terme de sa réflexion, sans perdre de vue que, pour empêcher l’accession de Marine Le Pen à la présidence de la République, il faut qu’elle obtienne moins de voix qu’Emmanuel Macron.
    C’est ce dernier argument qui me conduira à mettre un bulletin «Macron» dans l’urne. Mais en gardant à l’esprit cette mise en garde de la philosophe Hannah Arendt : «la faiblesse de l’argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal.»
    En tout état de cause et quel qu’ait été notre choix lors de ce scrutin -qui souligne d’ailleurs encore un peu plus les travers de nos institutions et la nécessité d’une 6ème République- nous devons rester rassemblés pour continuer de nous mobiliser et de construire le changement dont notre pays a impérativement besoin.
    Pour endiguer dans la durée, la montée du Front National, le score réalisé par Jean-Luc Mélenchon marque un tournant essentiel. Il s’agit maintenant de confirmer cette «vague insoumise» au prochaines législatives, ce qui exige un rassemblement dans la clarté sur la base d’une campagne nationale unitaire, dans la poursuite de la dynamique du premier tour.

    Jacqueline FRAYSSE
    Députée de Nanterre-Suresnes
    Jeudi, 04 mai 2017  
     
    source: https://nanterrereseau.blogspot.fr
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  • Les médias du système capitaliste-Les alliés objectifs du Front Nationa l #pasunevoixpourleFN (IC.fr-3/05/2017)

    Non Nicolas Dupont Aignan  n’est pas le seul allié du .

    Les chiens de garde à la Cohen ou Apathie, l’Obs ou Libé, Le Monde ou les télés, tous ceux qui insultent Mélenchon pour son attitude digne par rapport au second tour, tous les oisillons affolés par l’ombre d’Hitler planant sur Paris – il y a huit jours c’était Poutine ou Chavez qui arrivaient planqués derrière la France Insoumise – tous ces gens incohérents, irresponsables, lâches, ignorants veulent faire croire qu’ils mènent un combat anti-fasciste. Alors qu’ils font l’exact contraire.

    Soulignons d’abord que  ces gens-là sont au service, à la botte des grandes puissances capitalistes de notre pays. Ce sont les agent stipendiés et les valets serviles du grand capital. Stipendiés par les propriétaires de leurs télés, journaux, radios qui exigent un retour sur investissement.

    Soulignons ensuite que pour éviter un second tour / il ne manquait que quelques centaines de milliers de voix à JLM. Or ce dernier fut la cible quasi- exclusive des ces mêmes donneurs de leçon de l’entre deux tour. Castriste, chaviste, totalitaire, apprenti dictateur, Mélenchon était l’homme à abattre. Parce que sa candidature portait une dynamique sociale et politique. Elle permettait de desserrer l’étau /Macron donc il fallait l’abattre. Certes l’excellent résultat de JLM a démontré la validité de la démarche alternative mais les effets de la campagne médiatico-politique ont tout de même empêché la présence de JLM au 2e tour. Donc ceux qui insultent Mélenchon aujourd’hui en le sommant de voter pour Macron ont tout fait pour que le non-choix des Citoyens soit celui que nous connaissons. Mettre le feu à la maison et ensuite jouer au pompier, voilà ce que font ces tristes sirs.

    Le FN resultat de la violente politique antisociale menée par les gouvernements de l’UE-MEDEF

    Plus gravement encore qui ne comprend pas que le vote FN est le résultat d’une politique, d’un choix politique et social. Le choix fait par tous les gouvernements sans exception depuis des dizaines d’années : mettre en œuvre les exigences du grand capital et de son UE, arme de destruction massive des conquêtes sociales et patriotiques, construite dans cet unique but. Macron est celui qui veut poursuivre cette politique et sans aucun doute possible l’aggraver. Donc Macron est le fourrier de Le Pen, comme le furent SarkHollande.

    Macron dégoulinant de fric, de suffisance, d’arrogance, soutenu par tout ce que la France compte de bourgeois gavés, d’arrivistes narcissiques, de crétins décervelés. Macron a dit un connaisseur « est une tentative de très grands intérêts financiers et autres qui ne se contentent plus d’avoir le pouvoir économique, ce connaisseur c’est François Bayrou…..Ces grands intérêts ce sont tous les grands patrons licencieurs de France et de Navarre.
    Son adversaire sera M. Le Pen synthèse et version new-look des Kollabos, des OAS, des pires anticommunistes comme Thibaut de La Tocnaye , fils de Alain de La Tocnay co-auteur de l’attentat du Petit-Clamart contre le générale de Gaulle qualifié par lui de cryptocommuniste, descendant du contre-révolutionnaire vendéen Jacques de La Tocnaye qui pris les armes contre la France en 1791 dans l’armée des émigrés.

    Ce Jacques de La Tocnaye est conseiller régionale du FN, membre du BP et du CC du FN, Directeur des Comités d’Action Programmatiques du FN, Directeur du Pôle Études et Argumentaires au FN. Mais il a  aussi une histoire : cet homme a combattu avec les Phalangistes maronites du Liban (ceux qui ont commis le massacre de Sabra et Chatila) il a d’ailleurs été décoré de la Médaille de la « Guerre de la Montagne » (Forces Libanaises – 1983) . Il a combattu aux côtés des contras au Nicaragua ( tueurs financés par la CIA de Reagan et l’oligarchie somoziste en débandade) et était un proche de Roberto d’Aubuisson, fondateur des Escadrons de la mort anticommunistes au Salvador,

    d’Aubuisson était également surnommé Blowtorch Bob, car sa méthode de torture favorite était de brûler ses « patients » avec un chalumeau. Il était par ailleurs  membre de la Ligue Anticommuniste Mondiale.

    Macron Le pen : un piège qu’il faut refuser : pas une voix pour le FN, pas de soutien au banquier

    Voilà le choix qui nous est proposé, voilà le choix qu’on nous somme d’accepter.

    Nous ne serions ni de bons citoyens, ni des citoyens responsables si nous n’acceptions pas les termes de ce chantage. Car il ne s’agit de rien d’autres. Offrir nos voix à nos pires adversaires. Choisir notre bourreau. A cette roulette russe nous opposerons notre refus de deux candidats qui menacent l’existence même de notre patrie, les conquêtes de nos pères, la dignité de notre peuple et de ses travailleurs.

    Nous voterons le 1er Mai dans les manifs et demain aux Législatives. Et surtout, surtout dans les luttes et les combats que nous seront inévitablement amenés à engager contre les politiques mortifères de Macron ou Le Pen.

    Nous serons les citoyens les plus lucides, les plus combattifs, ceux qui ne livrent pas leur honneur à un fascisant et une fasciste, ceux qui choisissent d’être libres. Et responsables vis à vis de leur classe, de leur peuple et de la nation.

    Le terrorisme intellectuel des larbins du capital ne nous impressionne pas. Nous avons connu pire. Et nous n’avons jamais cédé. Nous, nos pères, nos anciens comme notre président Léon Landini ou notre vice-président Pierre Pranchère et d’autres camarades, ont combattu le les armes à la main. Croient-ils ces laquais que leurs imprécations nous impressionnent. Qu’il puissent même oser nous donner des leçons d’anti- devrait horrifier tout homme doué de raison.

    Depuis des années nous travaillons à la constitution d’un Front Antifasciste ¨Patriotique Populaire et Écologique. Nous continuerons à tracer notre sillon, indifférents aux jappements des chiens et forts de la confiance de la classe ouvrière et du peuple.

    AM

    source: initiative-communiste.fr

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  • Axel Kahn, est un scientifique, médecin généticien et essayiste français. Directeur de recherche à l'Inserm et ancien directeur de l'Institut Cochin, il a été également le président de l'université Paris Descartes (2007-2011).

    En juillet 2011, Axel Kahn intègre l'équipe de campagne de Martine Aubry pour l'élection présidentielle de 2012 chargé d'une thématique de réflexion sur la « refondation du progrès ». Le 16 décembre 2011, il annonce qu'il accepte l'investiture du Parti socialiste pour les élections législatives dans la deuxième circonscription de Paris (5e, 6e et 7e arrondissements), une circonscription sociologiquement acquise à la droite où il devra notamment affronter François Fillon (UMP). Lors du premier tour, le 10 juin 2012, Axel Kahn obtient 33,88 % des voix et se qualifie pour un second tour face à François Fillon (48,62 % des suffrages). Lors du second tour, le 17 juin 2012 , Axel Kahn est battu avec 43,54 % des suffrages exprimés contre 56,46 % à François Fillon.

    source: communcommune.com

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