• Michel Onfray est un des intellectuels les plus célèbres de France. Se proclamant d’une « vieille gauche » libertaire et proudhonienne, comment se fait-il que son discours, en apparence critique, soit aussi largement admis dans le champ médiatique ? 

    Avec plus de cent livres à son actif, qui lui assurent des revenus confortables et des invitations extrêmement régulières sur les plateaux de télévision pour y faire leur promotion, ce dernier a la réputation d’être subversif, toujours présenté comme appartenant à une gauche critique, athée et libertaire. Il est notamment connu pour l’ouverture de l’Université populaire de Caen en 2002 qui proposait  des conférences gratuites et ouvertes à tous, diffusées également sur France Culture, et qu’il décrivait comme une réaction à la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Plus récemment, Michel Onfray, qui se dit d’une « vieille gauche, du côté des oubliés » a fondé la revue Front Populaire, présentée comme  « souverainiste », et pensée comme un mouvement d’idées en vue de préparer l’élection présidentielle de 2022. Cette dernière rencontre, au niveau des ventes, un franc succès.   

    Un premier doute assaille peut-être le téléspectateur ou le lecteur averti : comment se fait-il qu’un représentant d’une gauche libertaire et anarchiste soit aussi régulièrement invité sur des médias possédés par des milliardaires, là où elle est habituellement si absente et diabolisée ? Comment se fait-il que quelqu’un d’apparemment si opposé au pouvoir, défendant « le peuple », soit à la Une de tous les magazines mainstreams une semaine sur deux (L’Express, Le Point, Valeurs Actuelles, Marianne…) ? 

    Michel Onfray dit pourtant être perpétuellement attaqué et censuré. Il l’est, mais seulement et plutôt récemment d’une petite partie de la presse écrite, en particulier Libération et Le Monde qui le décrivent comme un « rouge-brun », terme qui semble valider leur lecture de la politique où « les extrêmes se rejoignent ».  Michel Onfray s’exprime d’ailleurs régulièrement sur cette accusation, qui semble l’outrer particulièrement. Il faut dire que le terme, peu aimable, provient de l’historien israélien Zeev Sternhell qui voyait l’origine intellectuelle du fascisme (les « bruns ») parmi des éléments dévoyés de la gauche radicale française ( « les rouges » ).

    Onfray, un « rouge-brun » surtout très « brun » 

    Les raisons pour lesquelles Michel Ofray est accusé de tendre vers le « brun » ces dernières années sont nombreuses et documentées, et ne méritent peut-être pas d’être davantages commentées : adhésion aux thèses de Renaud Camus sur le « grand remplacement », à celles d’Huttington et des néoconservateurs américains sur le « choc des civilisation », assimilation de l’Islam à « une barbarie », croyance dans l’existence de races biologiques, défense de Génération identitaire, éloge de la police et condamnation répétée des mouvements contre les violences policières,, accointances avec Eric Zemmour et désir d’une « révolution réactionnaire », diffamation envers Rokhaya Diallo, insultes sexistes envers Greta Thunberg, propos homophobes, lecture contre-révolutionnaire de la Révolution française, nietzschéisme grossier, vitalisme quasi-mystique

     

    Michel Onfray

     
     
    On ne peut plus rien dire sur LCI, mais aussi sur CNews, Valeurs Actuelles, BFM, RMC, Le Figaro…

    Bref, la vision du monde que défend Michel Onfray est celle, très classique, d’un autoritaire de droite, celle d’une France perçue comme une civilisation millénaire, blanche et chrétienne, en plein effondrement en raison de l’Islam et de l’immigration … et c’est bien ce qui lui permet d’avoir pignon sur rue chez CNEWS, Marianne, Valeurs Actuelles, Le Figaro, là où les syndicalistes, les acteurs du mouvement social ou encore les marxistes ne sont pas vraiment les bienvenus.

    Mais laissons de côté le « brun », et intéressons-nous plutôt au « rouge ». Si Onfray défend « le peuple », pourquoi est-il autant validé par des parts aussi importantes des sphères de pouvoir ? Autrement dit, et si Onfray était, loin de sa “subversion” affichée, le meilleur allié des bourgeois, du capital et du pouvoir ?

    Une adhésion revendiquée et « philosophique » au capitalisme

    A vrai dire, malgré une rhétorique floue qui dit défendre les « petits » (nous, nous ne défendons pas les « petits », nous défendons la classe laborieuse), Onfray ne cache pas son adhésion au capitalisme.

    Il le disait lui-même il y a quelques mois, invité de CNEWS , rassurant son interlocutrice : « Moi je ne suis pas marxiste hein (…) je pense que le capitalisme, il est consubstantiel aux hommes ». De cette idée, qui constitue un des postulats initiaux du capitalisme, il est rapide d’en tirer la conclusion qui en découle : rien ne sert de lui chercher une alternative.

    Michel Onfray ne cache d’ailleurs jamais son mépris pour Karl Marx, pour qui le capitalisme et le marché correspondent à un stade particulier de l’Histoire et non pas à une supposée « nature humaine ». Dans sa préface de Pierre-Joseph Proudhon : L’Anarchie sans le désordre, dont l’auteur est Thibault Isabel, par ailleurs rédacteur en chef du journal d’extrême droite Krisis fondé par Alain de Benoist, Michel Onfray oppose Karl Marx à Proudhon (un des fondateurs de l’anarchisme français), en dénigrant le premier pour faire l’éloge du second. Marx y est décrit dès la première ligne comme un juif « issu d’un lignage de rabbins ashkénazes », par opposition à Proudhon, qui serait lui « issu d’une lignée de laboureurs francs ». Drôle de mise en perspective, bien éloignée du domaine des idées – surtout lorsque l’on connait l’antisémitisme quasi fanatique de Proudhon, qui écrivait dans ses Carnets : « Le juif est l’ennemi du genre humain, il faut renvoyer cette race en Asie ou l’exterminer… Par le fer ou par le feu, ou par l’expulsion, il faut que le Juif disparaisse ». Un aspect difficilement ignoré par Onfray, qui lui a consacré un ouvrage tout en louanges, d’ailleurs adoré par Le Point.

    Si la pensée de Pierre-Joseph Proudhon ne peut en aucun cas être réduite à son antisémitisme forcené et à son sexisme outrancier, ces deux dimensions ne peuvent pas non plus être ignorées et passées sous silence, car elles permettent de mieux comprendre la récupération réactionnaire de ce penseur de l’anarchisme. Zeev Sternhell analysait d’ailleurs ce phénomène : en 1911, le Cercle Proudhon, qui se faisait passer pour un syndicat, était en réalité directement issu de l’Action Française de Charles Maurras, raciste et monarchiste. Ainsi, se référer à Proudhon comme le fait régulièrement Onfray ne fait pas automatiquement de soi un allié du camp social, du mouvement ouvrier, des luttes sociales ou d’une ligne anarcho-libertaire…  Loin de là. Et comme le souligne le philosophe Pierre Dardot, c’est bien le pire de Proudhon auquel Onfray se réfère…

    A part dans les fantasmes (essentiellement culturels) de Michel Onfray, les Gilets jaunes ne sont pas « simples », ils sont au contraire complexes et n’ont rien de « petits »… sauf si on les regarde de haut.

    Dans cette perspective, son « soutien », très contrasté, aux Gilets jaunes, parait bien opportuniste. Dans des propos dégoulinants de condescendance et de paternalisme, il les qualifie de « petit peuple« , de « provinciaux » et de gens « simples » : le « monde des bistrots, qui chasse ». Mais, à part dans les fantasmes (essentiellement culturels) de Michel Onfray, les gilets jaunes ne sont pas “simples”, ils sont au contraire complexes et n’ont rien de “petits”… sauf si on les regarde de haut. Et c’est bien ce que fait Michel Onfray, qui ne se dit pas Gilet jaune, qui ne se mêle pas à eux, ne descend pas dans la rue avec eux, mais les observe de loin, les commente et les juge. Tel un maître d’école, sévère mais juste, il distribue les bons et les mauvais points : des violences et des dégradations ? Il a dit qu’il “n’était pas content” ! Pire, refusant de voir le mouvement des gilets jaunes pour ce qu’il est, c’est-à-dire une union populaire dans tout ce qu’elle peut avoir d’hétéroclite, d’hétérogène, de divers, à l’image finalement de la classe laborieuse, il trie ce dernier ne gardant que ce qui lui convient. Il oppose le “bon peuple” des Gilets jaunes au “mauvais peuple” des banlieues (peu importe les jonctions qui se sont opérées), les « sous prolétaires » aux prolétaires, condamne les « violents« , « casseurs » et « blackblocs » comme le ferait un éditorialiste du Figaro… Bref, en dépit de la volonté d’union des Gilets jaunes eux-mêmes, il en retire tout ce qui ne correspondrait pas à sa vision substantielle et essentialiste du peuple. Il lui ôte toute sa dimension insurrectionnelle et tout ce qui permettrait une analyse de classes plutôt qu’une lecture étriquée « peuple des villes vs peuple des campagnes ». 

    Le programme économique de Front Populaire ? « Travailler à un capitalisme populaire »… A l’aide de banquiers

    Le Front Populaire désigne initialement l’alliance de circonstance et de courte durée entre radicaux, socialistes et communistes en 1936-1938, et qui sert depuis lors de base à tous les appels creux et répétés à « l’union de la gauche ». Avec cette expérience de gouvernement menée par Léon Blum, la revue Front Populaire de Michel Onfray n’a de point commun que son nom. Son projet n’est pas de « réunir la gauche » mais celui, qui revient régulièrement depuis la trahison du référendum de 2005, de « réunir les souverainistes des deux rives », c’est-à-dire les souverainistes de droite et de gauche qui avaient voté pour le « non ». 

    Dans ce contexte, le souverainisme désigne le constat partagé que la plupart des décisions politiques et économiques structurantes dans nos vies sont désormais prises à une échelle supranationale, en particulier en raison de la nature des institutions européennes, et donc le souhait de revenir à un échelon national pour récupérer davantage de marges de manœuvre. Le souverainisme est donc un point de départ pour un gouvernement qui souhaiterait appliquer un changement de cap par rapport aux politiques menées en Europe. Pris isolément, il ne nous dit néanmoins rien sur le cap en question.

    Le souverainisme, oui, mais pour quoi faire ? Quel est ce programme économique et social que Michel Onfray souhaiterait voir appliquer grâce à la récupération de notre souveraineté nationale ? Car il faut bien avoir en tête que cette revue a pour objectif avoué d’influencer l’élection de 2022, voire de servir de socle programmatique.

    C’est là que le tableau se noircit de nouveau et que l’on comprend mieux pourquoi des « souverainistes des deux rives », Onfray n’a visiblement réussi qu’à réunir une seule rive, une rive très, très droitière.

    « Il faut un discours qui libère le travail, qui libère les énergies du travail ! Il y a plein de gens qui ont envie de travailler mais on leur dit “ah mais le code du travail ne le permet pas”. »

    En effet, comme Sarkozy qui voulait « moraliser le capitalisme », Onfray, qui ne rate jamais une occasion d’énoncer sa fierté de pouvoir s’appuyer au sein de son mouvement de « fiscalistes, de banquiers, de traders, de militaires, d’hommes d’affaires », souhaite lui travailler à un « capitalisme populaire ». Dans un cas comme dans l’autre, les capitalistes et les patrons se tordent de rire par terre à l’énoncé de telles menaces pour leurs intérêts… Car quand Onfray entre un peu plus dans le détail, on comprend très bien ce que son « capitalisme populaire » (ou « libertaire » selon son humeur du jour) a de capitaliste et un peu moins ce qu’il a de populaire.

    Interrogé en septembre dernier par Yves Calvi à propos d’un discours du ministre de l’économie Bruno Lemaire, Onfray, qui prétend représenter une gauche traditionnelle face à une nouvelle gauche woke qui serait dégénérée, se met soudain à parler comme un chroniqueur éco de BFM Business. Il s’écrie : « il faut un discours qui libère le travail, qui libère les énergies du travail ! Il y a plein de gens qui ont envie de travailler mais on leur dit “ah mais le code du travail ne le permet pas” (…) il y a de la paperasserie ». Le journaliste lui demandant donc, à raison : « vous voulez déréguler ? », « oui ! », répond le “philosophe” enthousiaste, avant de s’en prendre aux syndicats et en particulier à la CGT : « ce sont des gens du vieux monde ! » qui ont « une vision du monde périmée », et d’ajouter « c’est l’administration qui tue tout ! ».

    Michel Onfray : le petit père du peuple bourgeois  (frustrationmagazine.fr-31/03/21)


    Une analyse sociologique de haute volée !

    En quelques minutes un patchwork indigeste de tous les poncifs néolibéraux : on comprend donc mieux pourquoi cet « anarchiste libertaire » a pu être rejoint par une bourgeoisie de droite (Philippe de Villiers, Alain de Benoist) soucieuse de protéger son portefeuille. Il faudrait donc « libérer les énergies » en « dérégulant le marché du travail », c’est-à-dire, quand on traduit : mettre fin au CDI, réduire les cotisations sociales et donc la Sécurité sociale, baisser les salaires, toutes les normes de protection des salariés… Ce qui poserait un problème en France ce n’est pas une classe actionnariale prédatrice et régulièrement des mesures d’austérité, mais bien… « le code du travail ». Bref, des charges et des protections envers les travailleurs qui assommeraient les patrons et contraindraient la fameuse initiative privée. 

    Le discours vous semble familier ? C’est normal, il est en boucle sur toutes les chaînes, toutes les radios, tous les magazines depuis 40 ans. Vient ce qui suit généralement : « l’ancien monde », celui qui croit en la lutte des classes,  qui défend les travailleurs, les syndicats quoi, qui n’aurait pas vu le formidable changement incarné par le « nouveau monde » (macroniste ?) ; du Point, dans le texte. Et à peu de choses près, le programme de tous nos gouvernants depuis Valéry Giscard D’Estaing. Voilà de quoi rassurer les traders de son mouvement qui comprennent mieux l’étendue de son « anarchisme ». De quoi aussi s’assurer de continuer à pouvoir faire la promotion de ses livres sur tous les médias possédés par des milliardaires, tout en s’y plaignant d’être censuré et de n’y être jamais invité.

    Quand Onfray qui, comme il le dit lui même, n’a jamais mis les pieds à une manifestation depuis ses 17 ans, et n’a jamais soutenu une grève ou une lutte sociale, se dit du côté des « petits », c’est visiblement des « petits » patrons et des « petits » startupers dont il parle. En tout cas, ce sont eux qui ont intérêt à soutenir son programme économique.

    Les convictions néolibérales d’Onfray montrent bien que le souverainisme n’est jamais une fin en soi. Il n’a rien d’intrinsèquement social ou populaire. Il est un ensemble de moyens (frexit, sortie de l’euro, mesures de protectionnisme, annulation de la dette…) qui peuvent être des prérequis pour l’application d’un programme de conquêtes sociales ou de rupture avec le capitalisme. Ce retour de la souveraineté peut se faire dans le cadre d’un rapport de force et d’un conflit ouvert avec les forces capitalistes mondialisées. Mais, si l’objectif est, comme c’est le cas ici, de revenir au « capitalisme à la papa », celui de Trente Glorieuses fantasmées, afin d’améliorer les taux de profits des patrons français plutôt que celui des patrons étrangers, tout en organisant une diversion raciste à grands coups d’expulsions, l’intérêt pour la classe laborieuse est… absolument nul. Nous avons des aspirations plus grandes que de choisir entre se faire piller par des américains ou des allemands et de se faire piller par nos compatriotes.

    Le dérèglement climatique, la faute au capitalisme ? Non ! Ce  sont les « multivers » !

    Voici un autre point de raccord idéologique avec les intérêts bourgeois : pour Onfray, l’action humaine n’est pas la cause du dérèglement climatique… 

    Il faut toutefois lui reconnaître une certaine originalité et une grande créativité dans sa stratégie de déni. Dans un entretien absolument surréaliste accordé à la Librairie Mollat de Bordeaux, qu’il faut regarder, Onfray nous explique que « moi, je formule l’hypothèse que le réchauffement climatique suppose une organisation du cosmos dont nous ne connaissons pas le détail« … Ce dernier serait notamment lié aux « plurivers », qu’il symbolise avec des bulles de savons que l’on fait dans son bain : « le réchauffement climatique c’est pas juste parce qu’on tire trop la chasse d’eau, c’est aussi parce qu’il y a des interactions de notre tout petit univers dans une configuration impensable avec les autres univers« . Il ne serait pas lié à l’action humaine mais « à des cycles naturels, astronomiques, astrophysiques » … C’est cette affirmation qui lui permet à plusieurs reprises de se comparer à Galilée car sa vérité ne ferait pas consensus, oubliant par-là que Galilée était, contrairement à Onfray, un scientifique ayant travaillé sur son sujet.

    « Moi, je formule l’hypothèse que le réchauffement climatique suppose une organisation du cosmos dont nous ne connaissons pas le détail. »

    C’est la même thèse qu’il défendait d’ailleurs contre la jeune Greta Thunberg à qui il reproche de ne pas avoir étudié « les cycles cosmiques », après avoir, avec l’élégance qui le caractérise, rappelé son autisme et avoir affirmé qu’elle avait « le sexe et le corps d’un cyborg du troisième millénaire« …

    C’est dans cette perspective que l’on peut trouver sur le site de la revue des articles comme celui-ci : « Electricité renouvelable : l’exemple de la Californie », dans lequel un économiste regrette que réaliser la transition énergétique puisse « handicaper l’industrie » avant de plaindre l’ignoble Elon Musk qui fut « contraint » de délocaliser son usine automobile Tesla au Nevada… Comme si produire moins de voitures était une catastrophe. L’article se termine ainsi : « Si vous croyez les promesses des politiciens verts, faites provision de bougies ! ».

    Pourtant, la catastrophe environnementale est au cœur de la crise du capitalisme que nous vivons. Même la crise du covid y est directement liée. C’est pourquoi les capitalistes ont bien perçu que la prise de conscience écologique leur est dangereuse, car elle implique de questionner certains des postulats fondamentaux de la science économique libérale (les ressources illimitées, l’accumulation infinie du profit, l’autorégulation des marchés, le néfaste de l’intervention publique, le libre-échange…) et de transformer en profondeur nos modes de production, de consommation, d’échange…

    Il y a donc un vrai enjeu idéologique à nier la responsabilité humaine, ou plutôt la responsabilité capitaliste, dans le dérèglement climatique (ou à carrément nier ce dernier), car si celui-ci est naturel alors nous ne pouvons rien y faire à part  tenter de nous en accommoder. En toute cohérence, on peut mieux comprendre la position d’Onfray sur ce sujet.

    Ne nous y trompons donc pas en cette période de grande confusion : si Onfray distille depuis des années déjà des propos extrêmement brutaux contre les minorités religieuses et en particulier les musulmans, il n’y a rien non plus à sauver de son « discours social ». L’immense sollicitude dont font preuve des médias oligarchiques envers lui s’expliquent par la grande servilité qu’il leur témoigne en retour en défendant le programme de la bourgeoisie. 

     

    Rob Grams

    Illustration d’en tête par Antoine Glorieux

    source: https://www.frustrationmagazine.fr/

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  • Pendant ce premier week-end de reconfinement général, la polémique a fait rage. Le sujet diffusé par M6 à propos des présumés « restaurants clandestins » devenus secret de polichinelle, a provoqué de très vives réactions sur les réseaux derrière un mot dièse devenu viral : #OnVeutLesNoms. En réponse, la France d’en haut a fait bloc dans les médias en criant au « populisme », à la « délation », voire en justifiant les transgressions et le refus d’appliquer les règles communes. Dans le même temps circulaient sur les réseaux témoignages et photos de la répression bornée infligée aux couches populaires.

    Depuis deux jours, polémique sur l’existence de restaurants de luxe clandestins aux menus à 500 balles fréquentés par des gens de « la haute » y compris par des ministres. Sur la participation ministérielle, nous ne savons pas encore si c’est vrai, mais l’existence de ces agapes réservées aux « élites », est notoire, avérée et jusqu’à présent ceux qui transgressent allègrement les règles communes d’enfermement imposées à tous les citoyens sont tranquillement passés entre les gouttes.

    En revanche, pour les couches populaires c’est le grand jeu.

    Il faut bien regarder cette photo qui circule abondamment sur les réseaux. On n’y voit sur une plage près de la ville de Montpellier un déploiement obscène, de10 gendarmes (ils n’ont pas honte décidément) armés jusqu’aux dents (jusqu’au fusil d’assaut !) avec en face d’eux un couple avec leur petit garçon qui ont eu envie d’un peu de détente, d’un peu de plage et d’un peu du soleil du printemps après bientôt un an d’enfermement. Il faut voir comme ils sont mal habillés, ces « prolos », avec leurs survêtements au rabais, leurs bermudas moches, leurs vilains T-shirts, rien que du pas cher. Les provisions pour le pique-nique ont été achetées chez LIDL en low cost. Même leurs claquettes sont siglées LIDL !

    Alors les gendarmes se mettent à 10 pour leur rappeler quelle est leur place dans la société, les humilier et les renvoyer à leur condition. Il va leur en coûter 450 € pour leur horrible crime, le prix d’un menu pour une personne dans le restaurant clandestin !

    Cette image ne peut que nouer la gorge.

    Tout le week-end sur les chaînes d’info, il fallait entendre les commentateurs à ronds de serviettes défendre « ces transgressions » des riches en condamnant les critiques contre les passe-droits qualifiées de « délations populistes ».

    Alors, il nécessaire de préciser encore un peu le propos : ce déploiement policier obscène et cette répression humiliante sont INSÉPARABLES des restaurants clandestins pour « la haute ». Deux faces d’un même système de domination. 

    Être « indulgent » avec celui-ci, c’est choisir son camp.

     

    Régis De Castelnau

    source:  https://www.vududroit.com/2021/04/lutte-contre-le-covid-et-lutte-des-classes/

     

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  • Le 17 mars 2020, les français étaient confinés pour la première fois. Pour les 1 an du confinement, QG organise un grand débat pour faire le point. Autour de la table François Ruffin, député FI, Priscillia Ludosky Gilet jaune, Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, Martine Wonner, médecin, députée du Bas-Rhin, et Christophe Prudhomme porte-parole des urgentistes de France pour discuter de la situation sanitaire et d'un potentiel reconfinement.
     

     

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  • Dans une vidéo explicative, le site Osons causer analyse les dangers du projet : ce projet consiste à exploser pour finaliser sa et sa destruction, en application des directives européennes. Une vidéo qui appelle donc à raison à soutenir et rejoindre dans l’action les agents d’EDF, GDF, RTE, enedis etc… qui luttent contre ce projet et pour un unifié de l’.

    Après une journée nationale d’action le 25 mars, un nouveau temps fort de mobilisation est organisé par la CGT FNME le 8 avril prochain.

     

     

    A lire :

     

    Une vidéo qui toutefois amène un expérimenté syndicaliste de l’énergie, Yves Cimbolini [1], à faire de salutaires précisions et mises au point. Des explications qui démontrent que le saccage et la privatisation du service public unifié de l’énergie EDF-GDF est bien le résultat des directives européennes. Une Union Européenne qui ne protège que les capitalistes dans leur entreprise de s’approprier et privatiser les services publics pour les mettre au services non plus de nous, les usagers et notre pays, mais bien exclusivement de leurs profits privés.

    Pour rétablir notre service public unifié de l’énergie, au service des usagers, du pays et de ses besoins énergétiques et enjeux écologiques, un impératif s’impose, le Frexit progressiste. C’est le sens de la campagne pour une alternative rouge tricolore lancée par le PRCF en vue de 2022, représenté par son porte parole Fadi Kassem. Avec par exemple la 8e des 30 mesures d’urgences proposées par les militants communistes.

    Le financement d’EDF

    “Tout d’abord les entreprises EDF et GDF sont issues de la loi de nationalisation des IEG (Industries électriques et gazières) promulguée par le ministre communiste de la production industrielle Marcel Paul, le 8 avril 1946.
    Cette loi émane d’une disposition du programme du conseil national de la résistance dit ‘’les jours heureux’’, qui a été adopté le 15 mars 1944.

    Sur la question du financement des installations d’EDF au fil du temps, j’ai quelques petites remarques à faire par rapport à ce qui est dit dans la vidéo, tout particulièrement en ce qui concerne certaines idées reçues, qu’il va falloir démentir à tout prix.

    Petit rappel : L’ARENH* est une conséquence de la (Nouvelle organisation du marché de l’électricité) impulsée par l’UE et adoptée le 7 décembre 2010, (sous Sarkozy).

    Enfin et c’est très important,contrairement à ce qui est dit, l’état (le contribuable) a très peu financé les investissements, qui l’ont été en grande partie par EDF.

    Les centrales, le réseau et les outils de productions : payés et financés par le travail des agents EDF

    Il faut aussi noter qu’EDF n’avait pas la liberté des prix, ce qui limitait ses capacités d’investissement.
    Noter enfin que pendant 50 ans (de 1946 à 1996) EDF a dû indemniser les actionnaires des anciennes sociétés (ndlr : les sociétés privées avant la nationalisation qui ont été nationalisées pour former EDF GDF), ce qui a couté très cher. Par cette disposition, ceux-ci se partageaient 1% du chiffre d’affaire annuel de l’entreprise.
    Je passe sur les détails de cette affaire qui mériterait chapitre, mais sachez qu’au cours des dernières années une dizaine d’actionnaires se partageaient le gigantesque gâteau. [NDLR : demandez vous pourquoi les agents EDF qui par tout les temps, jours et nuits, pendant les fêtes et les épidémies font tourner les centrales et réparent le réseau sont eux stigmatiser en permanence pour leur comité d’entreprise, et jamais ces anciens propriétaires qui ne travaillent eux tout simplement pas !]

    Pour en venir au financement :

    Si au début, l’Etat a doté EDF de fonds propres notamment pour l’hydraulique, dès 1948 le financement a été supporté en grande partie par le plan Marshall et le recours aux emprunts bancaires, qui ont énormément couté à l’entreprise.

    Dans les années 60 l’autofinancement (63%) et le recours à l’emprunt (30%) finançaient à plus de 90% les investissements.

    Plus tard pour le financement du nucléaire, l’Etat se désengagera presque totalement et EDF devra avoir recours à l’autofinancement et l’emprunt en dollars.

    Or c’est l’Etat qui, malgré son désengagement, poussera EDF à emprunter en dollars sur le marché extérieur.
    Une affaire qui s’est avérée très coûteuse pour l’entreprise.

    Malgré ça, le prix de l’électricité était toujours maitrisé et parmi les plus bas du marché !

    D’après Marcel Boiteux ancien PDG d’EDF de 1967 à 1987 :

    « …C’est plutôt l’Etat qui se nourrissait sur la bête en faisant assumer par l’établissement des charges qui, bien au-delà de ses obligations de service public, ne relevaient pas de sa mission… »

    Marcel Boiteux – PDG d’EDF 1967 -1987

    Il est important de comprendre cela, car les détracteurs et concurrents d’EDF,  justifient la manne de l’ARENH *, par le fait que les installations auraient été payées par le contribuable (ce qui est totalement faux), et qu’ils ne font que réclamer leur dû. [NDLR : c’est bien les électriciens gaziers en premier lieu par leur travail, les usagers en second lieux par leurs factures, qui ont financé la quasi totalité du patrimoine industriel et productif, du réseau d’EDF GDF !]
    Selon eux,  EDF aurait été en quelque sorte avantagée par l’Etat.

    Question : Est-ce que l’UE a prévu un autre 1%, cette fois-ci pour l’indemnisation d’EDF par les concurrents qui, grâce aux injonctions de Bruxelles, comptent récupérer les installations que l’entreprise a financées et entretenues par ses propres moyens  ?

    Je pense qu’on peut toujours espérer, mais faudra pas trop se bercer d’illusions.

    De toute manière il n’est pas question de les leur concéder, aussi nous devrons mettre toute notre énergie en œuvre, contre ce qui mène à la privatisation de nos installations et notamment contre le plan Hercule.

    L’Union Européenne attaque EDF au profit de ses concurrents privés

    Le problème est que l’UE agit à l’avantage des  concurrents du fournisseur historique  et ce, au nom de sa sacro sainte concurrence soit disant libre et non faussée, que personnellement je qualifierais d’imposée et faussée.

    Malgré tout EDF a toujours pratiqué les tarifs les plus bas d’Europe et s’ils ont augmenté ces dernières années, c’est bien en grande partie à cause de la loi NOME voulue par l’UE, qui impose à EDF de rétrocéder un quart de sa production nucléaire en dessous du prix coutant à ses concurrents, mais aussi à cause de l’augmentation des tarifs régulés, imposée une fois de plus par l’UE, tout simplement pour permettre aux concurrents d’EDF d’être concurrentiels.
    Sans oublier l’obligation d’achat faite à EDF concernant la production capricieuse issue des ENR, dont le prix dépasse largement celui de l’énergie produite par l’entreprise.

    Tout ça encore au nom de la concurrence libre et non faussée, fameuse devise à géométrie variable de notre ‘’chère’’ UE.

    Et c’est pas fini !

    En effet, Bruxelles demande que la part de l’électricité nucléaire rétrocédée soit augmentée et que les tarifs régulés sautent, ce qui aura pour effet de déverrouiller les prix, pour une envolée qui ne sera pas à l’avantage des usagers.

    Voici deux citations excellentes de l’ex PDG d’EDF Marcel Boiteux qui datent de 2007 qui résument bien la situation et que je ne me lasse pas de répéter.

    «… A vrai dire Bruxelles a une autre raison de demander qu’on supprime les tarifs régulés, et autres tarifs de transition, c’est que, face à EDF, aucun concurrent ne peut survivre en pratiquant des prix aussi bas. S’il est producteur, il lui est impossible de prospérer sans la ‘’ rente nucléaire’’…»

    « …Avec la suppression des tarifs régulés que demande Bruxelles, il ne s’agit donc plus, comme on pouvait le croire initialement, d’ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix, mais d’élever les prix pour permettre la concurrence…»

    Marcel Boiteux – PDG d’EDF 1967 -1987

    Voila tout est dit, ou presque

    [1] Yves CIMBOLINI ancien électrotechnicien du RTE-EDF


    ARENH : Accès régulé a l’électricité nucléaire historique = tarif de vente obligatoire à prix préférentiels imposé à EDF pour ses concurrents, de façon à entretenir une concurrence artificielle, en application des directives européennes de libéralisation du marché de l’énergie.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Dans cet article, notre camarade interprète comme autant de symptômes du rapport historique à la et aux Lumières l’éclatante découverte due à Champollion et celle, non moins éclatante mais à peine mentionnée ici et là, de l’archéologue François Desset.

    Par Aymeric MONVILLE (février 2021)

    Un Français, l’archéologue François Desset, a récemment percé le secret de l’élamite linéaire, une des dernières écritures qui restaient non déchiffrées, comme le sont d’ailleurs toujours celle de la vallée de l’Indus ou encore le linéaire A.

    Mais la prouesse ne s’arrête pas là. En plus de montrer le lien de continuité entre le proto-élamite et l’élamite linéaire, M. Desset a prouvé que le proto-élamite iranien n’est pas un dérivé de son contemporain, le proto-cunéiforme mésopotamien, mais bien un système d’écriture orignal contemporain, inventé en parallèle à celui-ci.

    Proto-cunéiforme et proto-élamite sont donc deux sœurs, apparues dans deux régions différentes (les tablettes d’Uruk et de Tal-i-Malyan sont contemporaines ; -3300 / – 3100) au sein d’un espace commun, de la Syrie à l’Iran en passant par l’Irak actuels, connaissant déjà des tablettes numériques et numéro-logogrammatiques utilisées entre 3500 et 3000 avant notre ère. Il n’y a donc pas de primauté d’une sous-aire géographique sur une autre. Pour résumer, l’écriture n’a pas seulement été inventée à Sumer, mais aussi et en même temps à Elam.

    L’élamite linéaire, que François Desset propose de rebaptiser, conformément à la prononciation locale, « hatamtite linéaire » est un alpha-syllabaire de 69 signes, dépourvu de logogrammes contrairement au sumérien et à l’akkadien. Quarante inscriptions sont à présent connues. Après ses conférences, la publication des travaux de M. Desset est attendue pour 2021.

    Auparavant, d’autres Français s’étaient illustrés dans ce type de découvertes renversantes. Notamment en perçant, après la découverte d’Ougarit en 1928, les mystères de l’ougaritique, langue écrite en cunéiforme mais constituée très étonnamment d’un alphabet, ou plutôt abjad, c’est-à-dire alphabet uniquement consonantique, ce qui est fréquent dans les langues sémitiques.

    Et bien sûr on pourrait remonter à Champollion ou, plus loin encore, à l’abbé Barthélémy qui déchiffra les alphabet palmyrénien et phénicien.

    Sans chauvinisme déplacé, d’autant qu’il y a eu également une coopération internationale, force est de constater que Massimo Vidale, le protohistorien organisateur de la conférence de Padoue où François Desset a fait part de ses conclusions, n’a pas hésité à y voir la confirmation d’une particularité et d’une excellence nationale :

    “La France, par ce nouveau décryptage, maintient sa primauté dans le “craquage” des anciens systèmes d’écritures perdus !” (Sciences et Avenir).

    Dans ces conditions, on pourrait tout de même se demander pourquoi ni « nos » dirigeants ni « nos » médias ne parlent pas davantage de cette découverte à laquelle n’ont été consacrés que quelques articulets. Et si ce silence n’est pas dû à une forme de masochisme national ou à tout le moins d’absence totale de fierté patriotique. Il n’y aurait pas à chercher très loin les raisons très concrètes de ce profil bas : il suffit de penser à notre actuelle double soumission :

    • Celle à l’alliance atlantique au plan militaire, qui va, entre autres exemples révélateurs, jusqu’à nous imposer par exemple une russophobie et une sinophobie (et pourquoi pas, en l’occurrence, une iranophobie ?) gratuites, laïques et obligatoires, et des vaccins uniquement occidentaux.
    • Celle à l’UE sous commandement allemand, qui faute de nous imposer la langue de l’occupant entre 1940 et 1944, nous oblige à parler une autre langue d’origine germanique, alors que – et c’est un comble ! – le Royaume-Uni vient précisément de quitter l’Union européenne. Rappelons que pour le regretté Umberto Eco, la langue de l’Europe est, ou devrait être, la traduction.

    Si l’on compare avec l’époque de Champollion, ce n’est pas la découverte de M. Desset qui est moindre, c’est le contexte de sa réception auprès public qui n’est pas à la hauteur.

    Certes, l’époque n’est plus au patriotisme échevelé, comme lorsque Champollion, fils de la Révolution (il était né en 1790), a dix ans lors du retour d’Egypte. La pierre de Rosette avait été finalement emmenée au British Museum par la perfide Albion, mais il put travailler sur copie et perça le mystère de l’écriture égyptienne en 1822.

    Mais surtout derrière Champollion, il y a les Lumières, la lutte contre l’obscurantisme. Après l’élimination de l’écriture hiéroglyphique liée à la fermeture des temples païens par Théodose vers 380, le savant français fit parler ces siècles qui se contentaient de nous contempler. De plus, tous les témoignages grecs (Hérodote, Diodore de Sicile notamment) voyaient dans les hiéroglyphes une écriture métaphorique, symbolique, excluant par là une approche syllabique, phonétique, bien plus humaine, pratique, accessible. En effet, ce sont aussi ces préjugés plus ou moins ésotériques que Champollion a balayés. Le bonheur était bien une idée neuve en Europe, et pour le monde entier.

    Derrière Champollion, il y a aussi ce que Bachelard aurait appelé « la cité scientifique », les 175 savants emmenés en Egypte par Bonaparte. Et derrière cet engagement scientifique, et sans nier le poids de l’impérialisme français, il y a une démarche opposée à celle que Bonaparte avait sans doute en tête lorsqu’il qualifiait l’Angleterre de « nation de boutiquiers ». Il est bien évidemment que nous ne voulons pas souligner par là un appât du gain excessif chez nos voisins d’Outre-Manche et qui nous serait étranger, mais le fait que le monde anglo-saxon a été – parlons sans ambages – le support d’un certain ethos capitaliste imposé aujourd’hui au monde entier comme un véritable lit de Procuste.

    Enfin, derrière le nom de « Champollion », et cela restera pour les siècles de siècles, il y a le dévoilement de toute écriture sacrée. Instrument de légitimation du pouvoir qu’on exerce sur le peuple, permettant de se réserver le monopole du savoir, l’écriture est avant tout liée à l’imposition d’une société de classe. L’écriture est née dans la lignée de la comptabilité, du prélèvement d’impôts, des cités-Etats et elle imposa un gouffre entre ceux qui la pratiquaient et les autres. Mais comme la langue d’Esope qui est la meilleure et la pire des choses, l’histoire de l’écriture a ceci de dialectique qu’elle est aussi celle de sa longue marche vers la démocratisation : vers l’alphabet, vers l’utilisation de divers démotiques, vers la réforme des caractères chinois sous la Chine communiste, etc. Et qui dit démocratisation dit aussi déchiffrement.

    Quoi de plus beau, donc, que l’humanité puisse lire son histoire comme à livre ouvert ?

    Et cela participe à la beauté de la chose que ce soit un Français qui ait renouvelé ce geste et cette geste, et ce jusqu’à élargir le berceau de l’écriture à deux régions (l’Irak et l’Iran) qui furent si longtemps en guerre. Pourquoi est-ce important que ce soit un Français ? Car c’est un représentant de la langue qui, pour des raisons historiques, est, par son prestige et sa diffusion internationale, y compris à l’ONU, l’une des plus en mesure de porter un démenti à la domination présentée comme « naturelle » du tout-anglais. « Tout-anglais » avec lequel je ne confonds bien sûr pas la langue de Shakespeare et de Billie Holiday, mais ce dont il s’agit c’est bien de lutter « contre la pensée unique » imposée par une langue unique, pour reprendre le titre éponyme d’un livre incontournable de Claude Hagège.

    Donc sans chauvinisme et sans cocoricos déplacés, mais en prenant conscience des enjeux symboliques importantissimes en matière linguistique, saluons non seulement cette récente découverte de l’élamite linéaire pour l’humanité tout entière mais aussi ce que cela peut signifier objectivement pour nous que cette découverte ait été portée par un Français.

    Aymeric Monville, (février 2021)


    Sources :

    • Conférence de M. François Desset

    •Numéro de Science et avenir, 7 décembre 2020

    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/breaking-the-code-en-craquant-une-ecriture-non-dechiffree-vieille-de-plus-de-4000-ans-un-francais-remet-en-cause-la-seule-invention-de-l-ecriture-en-mesopotamie_149795

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Le Dr. Patrick Pelloux prend conscience qu’il s’est fait avoir depuis un an.

    Même les médecins marconistes qui défendent la politique absurde du gouvernement depuis un an admettent aujourd’hui qu’ils ont été roulés dans la farine.

     

     

     

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    Entretien avec Antoine Vatan, professeur agrégé d'économie

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  • Débat – Il ne nous revient pas de commenter le propos proprement médical du Pr. RAOULT sur l’épidémie en cours, mais nous devons souligner que, dans cette vidéo récente, LE PROFESSEUR MARSEILLAIS DENONCE les U.S.A. et l’ANGLETERRE, PHARES MONDIAUX… DE L’ABANDON DU (et du néolibéralisme débridé !). 

    Symétriquement, le professeur fait l’éloge direct ou indirect, CHIFFRES EN MAINS, des résultats thérapeutiques obtenus par , par la CHINE… et par le KERALA (Etat indien à direction communiste) dont toute l’orientation médicale a été tournée vers le soin.

     Dès mars dernier, notre camarade Georges Gastaud, philosophe, avait publié sur notre site le bref essai intitulé “Soin de la vérité et vérité du soin” pour condamner l’interdiction de soigner édictée par les autorités sanitaires macronistes

    Par ailleurs, nous avons été les premiers en France à avoir souligné que les USA, qui ne représentent que 5% de la population mondiale, ont eu 25% des décès provoqués mondialement par le covid-19 ! Et dire qu’un tel pays ose encore “sanctionner” d’autres pays pour non-respect des droits de l’homme! 

    Ecoutez Didier Raoult, qui ne s’est jamais réclamé de la gauche, faire loyalement le même constat. Car à Cuba et en Chine, contrairement à ce qui se passe dans nombre de pays, y compris ICI, on ne meurt pas chez soi du covid-19 abandonné par la médecine, quand on vit seul et qu’on est atteint de comorbidité : on y est suivi, accompagné et traité ! 

     

    L’exemple de Cuba

     

    La gestion calamiteuse de la pandémie par le président Macron, son gouvernement ainsi que son “conseil scientifique” provenait en réalité de l’austérité budgétaire globale de la . Les médias donnant des informations contradictoires sur la façon de se prémunir du covid-19,
    des “éminences”scientifiques emmêlés dans des suspicions de conflits d’intérêts s’opposant sur les plateaux télé,sur la chloroquine,les matériels manquants…etc et cela depuis le début de l’épidémie du virus.Cette conduite a créé des doutes,de la méfiance.Ils nous ont menti sur la prolifération de la pandémie,sur les masques qu’il ne fallait pas porter,qu’il fallait porter mais que si on était malade et non qu’il fallait mettre quand même si on en avait pas.On les a commandé,ils ont étaient détourné par nos “amis”US et polonais,puis ils deviennent obligatoires mais n’étaient pas gratuits.

    Les personnels santé,médecins hospitaliers,infirmiers,aide-soignants ont pourtant alerté l’opinion publique,mais surtout les pouvoirs publics sur les besoins matériel et humain de l’hôpital public et ça depuis des années.On ne reviendra pas sur ce qui a été dit sur les besoins imminents de l’hôpital publics en France,ni sur la responsabilité de l’Union Européenne traité dans d’autres écrits du PRCF et qui seront de nouveau abordés par la commission santé du PRCF,vu que le “Ségur de la Santé” à accouché d’une souris.

    Il est dit souvent que la maladie du covid-19 n’est pas pour l’instant traitable par les connaissances actuelles du virus,pourtant la Chine et Cuba ont pris des mesures pour lutter contre la propagation et soigner les personnes infectées.Cuba a démontré que son interféron cubain Alfa-2B est efficace pour traiter des virus ayant des caractéristiques similaires au COVID-19.Le professeur Herrera,un spécialiste de la biotechnologie cubaine, explique que ce médicament des années 80 empêche l’aggravation de complications et d’atteinte au stade fatal.L’Alfa-2B produit en Chine par une entreprise sino-cubaine fait partie de 30 sélectionnés par la commission nationale santé pour lutter contre le virus.Les interférons cubains sont des protéines produites et libérées par les cellules en réponse aux infections diverses.Ces substances alertent les cellules voisines pour augmenter les défenses immunitaires.

    L’interféron cubain avait démontré son efficacité dans le traitement des maladies virales telles l’hépatite B et C,l’herpès Zoster et le VIH-SIDA.

    Il est utilisé dans le traitement de certains carcinomes,avec le temps l’interféron Alfa-2B nous dira si il est “miraculeux” dans la lutte du COVID-19.

    La Biomoduline T cet autre médicament cubain,utilisée dans le traitement des infections respiratoires répétés chez les personnels âgées a été introduite dans la lutte contre la COVID-19 à partir du 3 avril.selon le Dr Mary Carmen Reyes responsable des essais de BioCen son action principale consiste à stimuler la production et différenciation de lymphocytes T,des cellules du système immunitaire.L’âge avancé fait partie des facteurs associés aux cas graves ou aux décès par le COVID-19 et le vieillissement du système immunitaire joue un rôle dans l’augmentation des complications.

    Le CIGB-258 autre traitement celui-là est un immuno-modulateur dérivé de la protéine de réponse cellulaire au stress,HSP60.Elle augmente sa concentration lors d’infections virales et améliore les processus inflammatoires dans la polyarthrite rhumatoïde notamment.Dans le COVID-19 certains patients entrent dans une détresse respiratoire aiguë causée par une réaction de défense connue sous le nom de “tempête de cytokine” et provoque une défaillance organique et la mort,le CIGB-258 augmente les chances de ne pas atteindre ce stade de détresse respiratoire grave.

    La lutte contre la pandémie à Cuba n’est pas liée uniquement aux traitements médicamenteux,le dépistage massif de la maladie est pratiqué et une identification classe les patients en “cas contacts”,”cas suspects” ou patients confirmés ceux-ci sont admis dans un centre de surveillance.

    Cuba travaille à la mise au point d’un vaccin-actuellement en phase d’essai-destiné à renforcer l’immunité innée des personnes.
    Cuba ne mène par de guerre contre son peuple à la différence de leur voisin yankee qui fait subir un embargo économique à Cuba,le Venezuela, le Nicaragua…,qui créait des pénuries de produits essentiels,pourtant le peuple cubain est bien mieux soigné que le peuple des EU.
    A la différence de la France,chaque jour,les cubains reçoivent des informations claires et précises – notamment le nombre de cas par commune, la situation médicale des patients gravement malade et leurs antécédents médicaux, sur ce qui s’est passé en relation avec la pandémie et des mesures s’adaptent quotidiennement en fonction de la situation.

     
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  • De Simone de Beauvoir à “Simone of Beauvoir” : le “tout-anglais” a encore frappé ! (IC.fr-2/03/21)

    « Le comité éditorial » de la revue « Simone de Beauvoir Studies (sic) » est « ravi d’annoncer que la revue a remporté un prix [américain] prestigieux », le « Phoenix Award for Significant Editorial and Design Achievement for 2020 ». Il exprime, à destination de l’Association des historiens contemporanéistes, son allégresse d’avoir été ainsi « reconnu ». Il ne juge pas nécessaire de traduire les vibrants éloges qui lui ont été décernés, le 9 janvier 2021, forcément en anglais, par « the Council of Editors of Learned Journals (CELJ) » (« le conseil des rédacteurs de revues spécialisées »). Le prix, l’award comme on se contente de dire quand on est « moderne », lui a été décerné le 9 janvier 2021, anniversaire de Simone de Beauvoir, née le 9 janvier 1908.

    La modernité a encore frappé. Enfin, la modernité, c’est une façon de parler. Car la revue anglophone-francophone consacrée aux études sur Simone de Beauvoir, s’appelle exclusivement Simone de Beauvoir Studies, SdBS pour les intimes (ou Simone de Beauvoir Gender Studies. De composition partiellement française ou francophone (Québec et France) (https://calenda.org/765236), elle est privée de sa dénomination française d’« études Simone de Beauvoir » ou « Études de genre Simone de Beauvoir »). Pourquoi, c’est une langue morte ?

    Pauvre Simone, quel affront ! Elle qui parlait (mal) l’anglais avec un accent à couper au couteau ! Ce qui faisait beaucoup rire son amant américain Nelson Algren, qui la surnommait tendrement « petite grenouille ». La Française Simone de Beauvoir, écrivait en français, et n’a jamais écrit autrement qu’en français. Certains critiquent son style, certes, mais elle-même accordait une énorme importance à son écriture, puisqu’elle explique que quand elle se relit, elle examine chaque mot dans le cadre de sa phrase, chaque phrase dans son paragraphe et chaque paragraphe dans sa page.

    Et voilà que des chercheurs, des universitaires français ou francophones, tout fiers que l’auteure française à laquelle ils consacrent leurs recherches ait obtenu l’équivalent d’un nil obstat, l’Absegnung (la bénédiction) du pape, en quelque sorte, omettent de traduire les éloges reçus… La récompense est bien sympathique, la française ne brillant pas aujourd’hui par ses succès, mais pourquoi ne pas traduire les louanges, à propos d’une revue en partie francophone.

    Quoi qu’on pense de celle qui a écrit en français un ouvrage fondamental sur la condition féminine, en 1948, Le Deuxième sexe — et malgré ses limites, nous en pensons beaucoup de bien —, celle qui a ouvert l’esprit d’innombrables femmes (et d’hommes) dans la moitié du XXe siècle, Simone de Beauvoir ne mérite pas cette humiliation globishante. On arrive là aux sommets de la « servitude volontaire » qui, en d’autres secteurs d’activité, a abouti à une régression nationale sans précédent, de la production industrielle (vaccins inclus, dans la patrie de Pasteur) à l’enseignement des mathématiques, de l’histoire et du reste.

    Cet exemple de récupération par les tenants de l’impérialisme linguistique, parmi tant d’autres, souligne combien il est essentiel de défendre notre langue nationale, attaquée de toutes parts au profit du tout-anglais.

    Parlons français, écrivons en français, traduisons en français, il en va, dans les revues et associations savantes aussi, de notre simple capacité, dans ce domaine, à maintenir l’existence de capacités nationales. Est-il indispensable d’« européaniser-américaniser » Beauvoir, pour qu’il en aille de cette partie de la culture française comme de l’industrie en général et des vaccins en particulier ?

     

    La vieille Revue historique suisse, qui accueille les trois langues de la Suisse, porte toujours fièrement son triple nom : Schweizerische Zeitschrift für Geschichte = Revue suisse d’histoire = Rivista storica svizzera (https://www.e-periodica.ch/digbib/volumes?UID=szg-006).

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Michel Collon débat avec Bernard Crutzen, auteur du documentaire « Ceci n’est pas un complot » qui analyse comment les médias ont traité la crise du coronavirus. Disponible sur le Net, le documentaire a déjà été vu par de nombreuses personnes. Il a aussi suscité des réactions très tranchées, positives ou négatives, qui ne facilitent pas toujours le débat. Discuter pour avancer, c’est bien tout le but de ce Michel Midi qui reçoit Bernard Crutzen.

     

     

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