• Selon des résultats quasi définitifs, la droite d'Isabel Díaz Ayuso a remporté, mardi, 44 % des voix et 65 sièges sur 136 au parlement régional de Madrid.

    C'est un revers pour le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sachez et pour le chef de file de la gauche radicale, Pablo Iglesias, qui a annoncé dans la soirée son retrait de la vie politique.

    Article et traduction Nico Maury

    Séisme politique en Espagne après les élections régionales à Madrid

    Que retenir des élections régionales de la communauté de Madrid :

    La participation à ces élections a été la plus élevée de l'histoire avec 76,7%, cela malgré le fait qu'elle se soit déroulée un jour ouvrable, avec deux ans d'avance sur le calendrier et au milieu de la quatrième vague de la pandémie de Covid-19.

    Il y a 12 points de participation de plus que lors des élections de mai 2019 et de 6 points de plus qu'en 1995, année de la plus forte participation enregistrée (70,3%).

    Ces élections étaient vues comme un plébiscite en faveur/défaveur de la coalition gouvernementale entre le PSOE et de Podemos/IU. Force est de constater que les positions populistes et réactionnaires de la droite ont trouvé un écho populaire massif.

    1- La droite conservatrice conduite par Isabel Díaz Ayuso assomme Pedro Sánchez

    La très conservatrice et réactionnaire Isabel Díaz Ayuso a remporté avec force les élections dans la Communauté de Madrid. Son parti remporte 44,74% des suffrages (+22,5) et 65 sièges (+35). Le PP est majoritaire dans toutes les communes de Madrid (sauf 3).

    Toute sa campagne a été tournée contre les mesures sanitaires prises par le gouvernement et sur le fantasme éculé de la peur du communisme. Il faut croire qu'ouvrir les bars, les restaurants, fermer les hôpitaux et agiter l'épouvantail du communisme permet de remporter des élections.

    Sans majorité absolue, le Parti Populaire devra composé avec le parti d'extrême droite VOX (9,13%) et ses 13 sièges (+1). Comme Ciudadanos (parti d'extrême droite en Catalogne et allié à LREM au niveau européen) est évincé du parlement régional (3,57% et perte de ses 26 sièges), le PP devra, comme en Andalousie, compter sur le soutien de l'extrême droite.

    Le PSOE est lourdement sanctionné avec un score de seulement 16,85% des voix (-10,46). Le PSOE conserve que 24 sièges (-13). Le PSOE ne parvient qu'à arriver en tête dans 3 communes.

    2- Le PSOE perd le leadership de la gauche au profit de la scission de Podemos, Más Madrid

    Más Madrid, coalition construite autour de l'ex-maire de Madrid, Manuela Carmena, et du populiste Íñigo Errejón, s'impose comme la seconde force politique dans la communauté de Madrid.

    Avec 16,97% des voix, Más Madrid devance le PSOE de 4500 voix.

    3- Pablo Iglésias renonce à la politique après la défaire électorale cuisante de la coalition Podemos/Izquierda unida

    Malgré l'engagement de Pablo Iglésias, Unidas Podemos (UP) ne parvient pas remonter la pente et à se remettre de la scission de Más Madrid.

    Podemos et Izquierda unida remportent 7,21% des suffrages (+1,61) et seront représenté.e.s par 10 élu.e.s (+3).

    Pour Pablo Iglésias, figure incontournable de Podemos depuis 2011, la douche est froide. "Je ne contribue pas à ajouter des voix pour la gauche" déclare t-il à la presse à la suite des résultats. Il a donc annoncé qu'il arrêtait sa vie politique.

    Ses derniers mots étaient des vers de Silvio Rodríguez , poète de la révolution cubaine : Je meurs comme j'ai vécu.

    "Yo no sé lo que es el destino
    caminando fui lo que fui", citó, pero esa canción tiene jugo previo: "Para cederme lugar en su parnaso
    Para darme un rinconcito en sus altares
    Me vienen a convidar a arrepentirme
    Me vienen a convidar a que no pierda
    Me vienen a convidar a indefinirme
    Me vienen a convidar a tanta mierda". De ahí salta al "Yo no sé lo que es el destino
    Caminando fui lo que fui", con un remate mayúsculo: "Yo me muero como viví".

     

    source: https://www.editoweb.eu/nicolas_maury/

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  • L'avocat Régis de Castelnau est connu pour ses analyses juridiques et ses coups de gueule sur son site https://www.vududroit.com et dans les médias français.
     

     

    Ce que l'on sait moins, c'est qu'il est passionné par l'Amérique Latine. Il nous explique cette relation, et insiste en quoi ce continent est un vecteur d'idées pour les combats sociaux en France.

     

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  • La droite bolivienne mène une intense campagne internationale (à l'OEA et á l'UE notamment) pour tenter de blanchir l'ex dictateur de Bolivie, Jeannine Añez, et de discréditer les institutions du pays.

    Nous sommes avec Diego PARY, ancien ministre des affaires étrangères de l'État Plurinational de Bolivie et actuel ambassadeur de Bolivie á l'ONU, pour faire le point sur la situation.

     

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  • Communiqué de la Fédération Syndicale Mondiale

    La FSM-WFTU condamne les attaques contre la CGT lors des manifestations du 1er Mai
     
    Nous condamnons les attaques criminelles contre les organisations CGT lors des marches du 1er mai

    Une fois de plus, l'État bourgeois est en colère contre l'action militante des syndicats de classe, affiliés et amis de la FSM.

    En France, lors des marches du 1er mai, les organisations CGT de Paris, Lyon et Montpellier ont été attaquées par des groupes para-étatiques fascistes qui tentaient de mettre fin aux mobilisations ouvrières. Nous exprimons notre solidarité et notre affection aux camarades blessés par cette agression criminelle des groupes para-étatiques, en leur souhaitant un prompt rétablissement.

    Nous continuerons aux côtés du mouvement syndical de classe de France et des affiliés de la FSM, dans la lutte jusqu'à l'émancipation définitive de la classe ouvrière.
     
     
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  • Victoire écrasante et historique des communistes au Kerala

    Les élections législatives au Kerala peuvent être qualifiées d'historiques, mais aussi d'écrasantes pour le Left Democratic Front au Kerala.

    Le scrutin s'est conclut par la réélection du gouvernement communiste de Pinarayi Vijayan et par son renforcement dans les circonscription de l'état.

    Une victoire renforcée par l'élimination des nationalistes de Narendra Modi.

    Article et traduction Nico Maury


     

    Le Left Démocratic Front (LDF) de Pinarayi Vijayan a remporté une victoire historique au Kerala.

    Historique parce que c'est la première fois depuis 1957 qu'un gouvernement communiste est réélu pour un second mandat.

     

    Victoire écrasante et historique des communistes au Kerala
     
    Historique car ce gouvernement renforce son implantation et sa représentation à l'Assemblée législative du Kerala. En 2016, le LDF remportait 91 des 140 sièges de l'Assemblée législative, aujourd'hui le LDF disposera de 99 sièges (+8).

    99 circonscriptions sur 140

    Le Parti Communiste d'Inde (Marxiste) remporte 62 circonscriptions (+4), le Parti Communiste d'Inde remporte 17 circonscriptions (-2).

    Les deux partis communistes disposeront à eux seul de la majorité à l'Assemblée législative avec 79 sièges.

    Le nouvel alliée du LDF, ex-partenaire de l'Indian Congress, le Kerala Congress (Many) remporte 5 sièges (-1 par rapport à 2016, où il était membre de la coalition de l'Indian congress). Les candidats du LDF, sans cartes, seront 5 à l'Assemblée législative. Le NCP et le JD(S) remportent 2 sièges chacun. Les autres partis de la coalition remportent 6 circonscriptions.

    Dans certains districts du Kerala, la victoire des communistes est écrasante.

    Dans le district d'Alappuzha, le LDF remporte 8 des 9 circonscriptions du district.
    Dans le district de Kozhikode, le LDF remporte 11 des 13 circonscriptions du district.
    District de Kannur, le LDF remporte 9 des 11 circonscriptions du district.
    District d'Idukki, le LDF remporte 4 des 5 circonscriptions du district.
    District de Thrissur, le LDF remporte 12 des 13 circonscriptions du district.

    Le ministre en chef, Pinarayi Vijayan, a déclaré que les habitant.e.s du Kerala sont les bénéficiaires directs de la victoire historique du LDF aux élections. "Cette grande victoire est humblement dédiée au peuple du Kerala". "Le peuple a également compris que si le gouvernement du LDF restait au pouvoir, la justice sociale serait correctement mise en œuvre. Donc, cette victoire revient au peuple" explique le dirigeant communiste.

    La Ministre de la Santé, KK Shailaja, qui a remporté une victoire écrasante dans sa à Mattannur, a déclaré que la victoire du LDF était le reflet de l'engagement du peuple dans la crise.

    "Le gouvernement de Pinarayi a fortement dirigé le Kerala pendant les inondations et l'épidémie de Covid. C'est le bien-être et le développement du peuple qui ont ramené le LDF au pouvoir. Les électeurs-électrices lui ont donné une victoire historique. Je garderai la foi du peuple" déclare t-elle.
     
    Victoire écrasante et historique des communistes au Kerala
     
    L'opposition laminée, les nationalistes éjectés

    Le BJP a perdu sa circonscription gagnée en 2016. La circonscription de Nemom a été reprise par le Parti Communiste d'Inde (Marxiste). V Sivankutty est élu dans la circonscription. Avec cette victoire, les nationalistes de Narendra Modi sortent de l'Assemblée législative.

    La coalition conduite par l'Indian Congress (UDF) est lourdement sanctionnée. Elle remporte 41 circonscriptions, dont 21 pour l'Indian Congress (-1), 15 pour l'Indian muslim league (-3) et 5 pour les autres partenaires de l'UDF.

    Seule compensation pour l'UDF, la conservation de la circonscription de Malappuram à la Lok Sabha (chambre basse du parlement indien).
     
     
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  • Par Léon Landini, Georges Gastaud et Daniel Antonini, co-initiateurs du grand Meeting de solidarité avec Cuba socialiste de novembre 2005 à St-Denis

    À l’occasion du VIIIe congrès du PC de Cuba, le camarade Raul Castro s’est retiré de la direction politique du PCC, comme il s’était déjà retiré de la direction de l’État au profit du camarade Diaz-Canel, que nous saluons.

    Frère et digne successeur du grand Fidel, Raul n’a pas seulement été un pionnier du marxisme-léninisme à Cuba, un dirigeant de la guérilla et un chef de file clairvoyant de l’État et des Forces armées cubains.

    Comme Fidel, il a eu l’énorme mérite historique mondial de tenir haut le drapeau du socialisme, de l’anti-impérialisme et de la dans les sombres années 1990 où les liquidateurs de toutes sortes, Gorbatchev en tête, permettaient à la contre-révolution de liquider le camp socialiste et de rendre à l’impérialisme sa mortifère hégémonie mondiale.

    Alors que l’URSS succombait, fragilisée par la “nouvelle pensée” antiléniniste de Gorbatchev, Cuba a tenu bon durant la terrible “période spéciale”, a nourri l’Alternative bolivarienne des Amériques et au nom des communistes français qui, durant ces dures années, n’ont pas lâché Cuba socialiste contrairement au renégat Robert Hue et à sa clique, nous ne pouvons que remercier Raul et féliciter tous les communistes cubains d’avoir donné de tels chefs de file, non seulement à Cuba, mais aux peuples en lutte du monde entier.

    Viva et plus que jamais, camarades français, défendons-NOUS NOUS-MÊMES en défendant CUBA socialiste “que ni se vende ni se rinde !”

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Le 2 mai 2014, les milices de , un groupe fasciste pro-Maidan sous les ordres du gouvernement ukrainien, firent brûler la maison des syndicats d’Odessa, tuant « officiellement » 48 personnes. Un crime qui n’a jamais fait l’objet d’une enquête par les autorités, ni sur le donneur d’ordre de cette attaque, ni sur les causes réelles de la mort de plusieurs des victimes, ni encore sur la lenteur des interventions policières lors du drame.

     

     

    Sept ans après cet horrible incendie, le PRCF 94 a pris l’initiative d’une mobilisation ce 2 mai 2021 pour rendre hommage aux victimes devant l’ambassade de l’ à Paris. Une mobilisation où Fadi Kassem secrétaire du PRCF et Aymeric Monville secrétaire de sa commission internationale, en compagnie de militants du PRCF 94 mais également avec une prise parole de Bruno Drewski ont pu dénoncer haut est fort et plus largement la fascisation galopante en Europe et en France, véritable fléau des peuples.

    En Ukraine, le régime issu du putsch fasciste d’euromaidan impulsé par les USA et l’Union Européenne, avait dans une nouvelle provocation choisi de déployer des groupes de combat devant la maison des syndicats d’Odessa

    Dans un communiqué les camarades du PRCF 94 souligne : “Les militants du PRCF, héritier des combats de la résistance dont ceux des FTP-MOI, se battrons toujours contre le fascisme, peu importe comment il se présente, et nous assurons de notre solidarité tous les camarades victimes du fascisme dans le !”. Un appel qui résonne en écho dans les cœurs de tous les antifascistes.

    Si cette manifestation a été totalement censuré par les médias des milliardaires en France, elle a cependant fait l’objet d’un reportage par le journal télévisé de RT France.

    2 mai 2014 : rassemblement ce dimanche 2 mai 2021 pour commémorer le massacre d’Odessa

    à l’initiative du PRCF 94

    A lire : le compte rendu de la manifestation par le PRCF 94 sur sa page facebook cliquez ici

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Manifestation contre la réforme fiscale en Colombie le 1er mai –  https://twitter.com/DiablaSandi/status/1388904501374078976/photo/1

    1er mai ensanglanté une nouvelle fois en Colombie. Le régime fasciste du président Duque a fait tirer sur la foule des manifestants. Le bilan officiel atteint déjà les 15 morts et 208 blessés graves, ainsi que plus de 500 arrestations rien que pour le 1er mai. La répression a déjà tuée 35 manifestants. Le peuple colombien était massivement descendu dans la rue pour obtenir le retrait de la réforme fiscale.

    Cette réforme fiscale a pour but de ponctionner 6,5 milliards sur le peuple colombien, en imposant de nouveaux impôts sur les travailleurs à faibles et moyens revenus. Les syndicats en réponse ont appelé à une grève générale. Et le peuple est massivement descendu dans la rue. C’est là que Duque a fait tirer sur la foule.

    Le sénateur Gustavo Petro a pointé la responsabilité de Duque dans ce bain de sang provoqué par la répression policière et militaire.

     

    Duque contraint à reculer sur la réforme fiscale…

    Les manifestations massives ont contraint Duque à reculer ce 2 mai 2021 sur la réforme fiscale. “je demande au congrès de retirer la loi proposée par le ministre des et de produire rapidement une nouvelle loi qui soit le fruit d’un consensus, pour éviter l’incertitude financière”. Un recul qui ne pourrait être que tactique car dans le même temps le président colombien a ordonné le déploiement de l’armée dans les rues.

    Ce premier recul est cependant célébré comme une victoire par le peuple. Le sénateur de gauche Ivan Cepeda souligne “c’est la jeunesse, les organisation sociales, les citoyens en action qui ont bravé la mort et battu ce gouvernement”. “Le gouvernement ne devrait par présenter à nouveau la même loi maquillée. Les citoyens n’accepteront pas ce subterfuge”.

    … ordonne l’occupation des rues par l’armée

    Les maires des deux plus grandes villes du pays, Claudia Lopez pour la capitale Bogota, et Daniel Quintero pour Medellin, ont refusé ce dimanche la militarisation de leurs villes. Une militarisation ordonné par le décret présidentiel de Ivan Duque pour réprimer les manifestations massives qui se poursuivent pour obtenir le retrait de la réforme fiscale et la démission du gouvernement.

    La maire de Bogota a souligne que les manifestations dans la capitale sont “pacifiques avec quelques actes isolés de vandalisme”. Le maire de Cali, Jorge Ivan Ospina soulignait lui que “l’armée ne va pas résoudre la crise ni mettre fin aux protestations”. Dans cette ville la police a tué 8 manifestants.

    Silence assourdissant des médias occidentaux, soutien criminelles des USA et de l’

    Chacun aura pu entendre le silence assourdissant recouvrant les bruits des balles et grenades tirées sur le peuple colombien ce 1er mai dans les médias occidentaux. Ainsi la correspondante du Monde à Bogota, l’une des chef de file des campagnes de propagande médiatique contre le Venezuela, s’est elle fendu le 1er mai d’un article visant… les farc . Preuve une nouvelle fois que les campagnes de haine contre Cuba et le Venezuela n’ont rien à voir avec une quelconque forme de défense de “valeurs démocratiques” mais tout à voir avec la défense des dictatures sanglantes installées par l’impérialisme américain et à ses ordres. Car s’il y a bien un régime dictatorial et qui ensanglante l’amérique latine, c’est bien celui de la Colombie. Qui est la première base de Washington dans la région, là d’où il lance d’ailleurs des attaques terroristes et armées contre le Venezuela.

    A noter que ce silence médiatique aura pu être brisé dans la manifestation parisienne du 1er Mai.

     

    JBC 

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • Pour célébrer le 2021 sous le slogan « L’espoir est dans nos luttes » la FSM a organisé un grand événement en ligne, ouvert par un discours de son Secrétaire Général George Mavrikos, et le Président de la FSM, Mzwandile Michael Makwayiba. Plus de 100 cadres syndicaux de 51 pays du monde ont participé à l’événement en ligne organisé par la FSM, en transmettant les messages militants de leurs pays. La FSM réunie plus de 100 millions de syndicalistes du monde entier. Rappelons que lors de son dernier congrès les militants avaient très largement voté le rapprochement de la CGT de la FSM et que nombre de ses syndicats en sont membres.

    La Mondiale (FSM), qui représente 105 millions de travailleurs.ses dans 133 pays de la planète, envoie un chaleureux salut combatif et internationaliste aux travailleurs.ses du monde, à l’occasion du 1er mai 2021, ce jour si important pour la classe ouvrière mondiale. Chaque réflexion, action et de la FSM – en particulier dans cette période difficile pour les travailleurs et les peuples du monde – a pour seul guide les intérêts de la classe ouvrière. Cette 2021 sera une année de préparation pour le plus grand événement syndical au monde – le XVIIIe Congrès Syndical Mondial.

    La pandémie de COVID-19 marque profondément la vie et les actions des travailleurs du monde entier. Notre classe a pleuré des millions de morts dans le monde. Notre mouvement s’est retrouvé dans des situations sans précédent, démontrant en même temps que la lutte des syndicats de classe doit englober toute la vie des travailleurs: l’hygiène et la sécurité sur le lieu de travail, l’accès à la nourriture et à une eau de qualité, à une éducation sûre pour nos enfants, les services de santé publique gratuits et universels pour tous.

    Dans tous les États capitalistes, la bourgeoisie a cherché par tous les moyens à assurer ses énormes profits, la rentabilité des groupes d’entreprises et des monopoles dans des conditions de pandémie. D’un autre côté, les ouvriers ont vu que « seule la classe ouvrière peut sauver la classe ouvrière », lorsque les médecins et le personnel de santé livraient la bataille avec abnégation, au moment où le capitalisme n’avait ni ne voulait avoir de plan de protection et défense de la santé des peuples.

    Dans le même temps, du début de la pandémie à nos jours, le cas des vaccins COVID-19 met tragiquement sous nos yeux ce que signifie développer, fabriquer et distribuer des vaccins entre les mains de groupes industriels pharmaceutiques, c’est-à-dire pour le profit et non en vue de satisfaire les besoins populaires. Nous ne tolérons pas que l’humanité compte ses morts, que des peuples entiers n’aient pas accès aux vaccins qui existent déjà en raison de la concurrence économique et géopolitique entre les États et les groupes d’entreprises. C’est l’une des conclusions fondamentales, un an après le déclenchement de la pandémie.

    Quel type de besoin populaire sert-il l’existence de groupes d’entreprises pharmaceutiques qui jouissent de la recherche scientifique, qui ne développent des vaccins et des médicaments que s’ils en ont un bénéfice immédiat et aussi avec un financement public colossal, qui produisent en fonction du rendement des  investissements, qui livrent leur production à quiconque paie, qui détiennent les brevets et la propriété intellectuelle?

    La pandémie de COVID-19 a rendu la nouvelle crise économique internationale plus synchronisée et plus profonde que celle de 2008-2009. Bien que la bourgeoisie et ses serviteurs bien payés présentent comme principale cause de la crise la lutte contre la pandémie de coronavirus – qui a en fait conduit à une réduction brutale des activités productives, des transports, etc. – la réalité montre que même cette crise est le résultat du fonctionnement d’un système qui n’a plus rien à apporter à l’humanité. La récession qui est déjà apparue en 2019 a mis en évidence le degré élevé d’accumulation excessive de capital qui n’a pas pu être recapitalisé, investi, pour garantir un profit satisfaisant.

    Il est maintenant clair que même dans cette crise, les ennemis des travailleurs cherchent à transférer le fardeau de la crise sur la classe ouvrière. Des lois anti-travailleurs sont déjà promues dans une série de pays, une nouvelle attaque est déclenchée contre les réalisations des travailleurs et de nouvelles formes de travail sont promues, augmentant le degré d’exploitation de la classe ouvrière et limitant les libertés syndicales et droits populaires.

    En même temps, au niveau mondial, il semble que les anciennes foyers de guerre soient réactivées tandis que de nouveaux conflits intra-impérialistes menacent de déclencher de nouvelles guerres, généralisées ou régionales. En outre, les guerres actuellement en cours ont non seulement provoqué d’énormes pertes en vies humaines, mais ont également contraint des millions de personnes à quitter leurs foyers et à fuir vers d’autres pays, augmentant ainsi les vagues de migration et de réfugiés.

    La FSM est fière de ses affiliés et amis dans le monde entier. Au cours de la période précédente, il n’y avait pas un seul coin de la planète qui n’ait été marqué par l’action de la classe ouvrière, alors que les affiliés de la FSM étaient en première ligne de la lutte, que ce soit sur les fronts de la pandémie ou dans les luttes sociales et de classe. Des grandes grèves paysannes qui ont secoué toute l’Inde, des mobilisations du personnel de santé en Europe, en passant par les luttes de la classe ouvrière costaricaine contre le FMI, les mobilisations des travailleurs indonésiens contre la loi « Omnibus » et les journées d’action nationale en Pérou pour des mesures d’hygiène et de sécurité, jusqu’aux luttes des employés de commerce aux États-Unis et aux mobilisations des travailleurs d’art avec l’occupation de théâtres en France.

    Malgré tous les efforts de la  bourgeoisie pour imposer un silence de «cimetière» à la classe ouvrière, le panorama montre que nous, les ouvriers, nous avons désobéi. La FSM a été là, organisant et politisant autant que possible toutes ces mobilisations.

    Dans les conditions actuelles de la profonde crise économique du capitalisme et de l’intense rivalité entre les différents centres impérialistes pour le contrôle de nouveaux marchés, nos armes les plus puissantes sont l‘INTERNATIONALISME et la SOLIDARITÉ. Aucun travailleur ne devrait être seul. Nous sommes du côté de l’héroïque Cuba, nous exigeons la libération immédiate des Palestiniens emprisonnés dans les cachots d’Israël, nous exprimons notre solidarité avec les peuples du Venezuela, de Syrie et du Liban. Chaque peuple a le droit de décider librement et démocratiquement de son présent et de son avenir, sans ingérences impérialistes. Nous condamnons la tentative de l’OTAN d’allumer de nouveaux feux de guerre en Ukraine et dans la mer Noire.

    Même en ce 1er mai, la FSM appelle ses affiliés à se mobiliser, à prendre des initiatives et à célébrer les actions à l’intérieur et à l’extérieur des lieux de travail, avec notre devise pour cette année:

    « L’espoir est dans nos luttes »

    Satisfaction des besoins ouvriers contemporains

    Des vaccins sûrs et gratuits pour tous et toutes

    VIVE LE PREMIER MAI !

    VIVE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALISTE !

    Le Secrétariat de la FSM

     


    Alors que les personnes âgées sont les premières victimes de la pandémie de covid-19, la Fédération FSM des retraités et pensionnés adresse un message à toutes et tous, dans une lettre ouverte soutenue par le PRCF

    LETTRE OUVERTE POUR LA DÉFENSE D’UNE VIE LONGUE ET DIGNE POUR LES PENSIONNÉS ET RETRAITÉS,
    SOUTENUE PAR LES ORGANISATIONS SIGNATAIRES

    Les vétérans de la classe ouvrière, affiliés à la FSM, vous souhaitent de nouvelles victoires contre le capitalisme et l’impérialisme.

    Nous savons que, tant que nous ne détruisons pas le système capitaliste et patriarcal (avec de grandes luttes et en profitant de ses crises structurelles et systémiques, déjà analysées par Karl Marx), il continuera: discriminer par sexe, asservir, exploiter, piller , voler, assassiner, créer la corruption et les mafias, mentir, provoquer la faim, l’ignorance et la maladie, promouvoir le fascisme, les blocages économiques, les guerres, les génocides, créer le chômage, les inégalités, les différences et éliminer les libertés, etc.

    Profitons de nos expériences, au fil des décennies, de victoires dans les luttes partielles, et dans les luttes mondiales (révolutions comme celles de Cuba, du Vietnam, de la Chine, de la Corée, du Laos et de l’URSS), pour construire une société socialiste sans exploiteurs ni exploités.

    La UIS des retraités dit NON à la social-démocratie qui, avec les syndicats vendus aux patrons, trompe les travailleurs.

    Nous dénonçons la maltraitance des personnes qu’entraîne la privatisation des soins de santé. Nous demandons des VACCINS PUBLICS GRATUITS, DE QUALITÉ pour tous les habitants de la planète.

    LE MEILLEUR VACCIN EST LE SOCIALISME.

    UNE VIE LONGUE ET DIGNE POUR LES PERSONNES ÂGÉES!

    Nous apprécions le soutien que nous avons reçu de près de 500 organisations dans plus de 50 pays sur 5 continents, qui est illustré dans le document ci-après

    Une salutation syndicale de classe et internationaliste.

    Quim Boix FSM

     

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • A l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, IC est honorée de pouvoir publier cette réflexion de Marie Debs, coordinatrice du forum de la gauche arabe, et professeure des universités.

     

     

    Introduction

    Le mardi 16 mars, j’ai reçu une invitation des Camarades du Parti Communiste de la Fédération russe pour participer à une réunion internationale commémorant les cent cinquante ans de la Commune de Paris. Le titre, surtout, attira mon attention : « La Commune de Paris : la volonté du peuple et la capitaliste. Epoques différentes, mêmes méthodes ».

    Ce titre, tel qu’il est conçu, pousse à la réflexion et rappelle, en même temps, des souvenirs venus de loin, de ma première année d’université, la « propédeutique », à l’Ecole Supérieure des Lettres à Beyrouth, filière de la prestigieuse Université de Lyon, que j’avais intégrée au lieu d’être en France parce que ma mère s’était opposée à mon voyage, arguant que j’étais très jeune pour vivre seule dans un pays lointain où il lui était impossible de me voir.

    Nous avions, cette année-là, en plus de la littérature française, un cours d’Histoire moderne et contemporaine et un autre de philosophie, sans oublier, bien entendu la traduction. A la fin de l’année, nous devions présenter deux dissertations, et mon choix s’arrêta sur la dissertation historique, en plus de la littérature. Le sujet portait sur les mouvements sociaux entre la fin du second Empire et le début de la troisième République… Ce qui veut dire précisément entre la guerre menée par la Prusse contre la France et la chute de la Commune de Paris.

    La Commune de Paris et les réalités libanaises

    La Commune fut, donc, pour moi, étudiante de gauche âgée de dix-sept ans seulement, une révélation sur bien des plans, tant à travers les descriptions d’Alphonse Daudet[1] et celles de Karl Marx[2] qu’à travers les quelques notes de Louis-Auguste Blanqui  sur la situation de la France à la fin du Second empire, sur la misère du peuple, mais surtout sur les  sacrifices que les classes laborieuses, les ouvriers surtout, étaient prêtes à faire afin de sauvegarder la et l’indépendance de leur pays, et, en contrepartie, la capacité de la classe bourgeoise de pactiser avec l’ennemi et de se plier à ses diktats afin de protéger son régime politique au dépens de la patrie… Cependant, mon enthousiasme pour la première République sociale de tous les temps fut sanctionné par un correcteur « versaillais » qui barra ma dissertation d’un long trait au crayon rouge, et je ne dus ma réussite, cette année-là, que grâce à l’intervention de mon professeur.

    Si je raconte cette anecdote, c’est simplement pour dire qu’au lieu de me décourager, la sanction m’avait orientée vers une recherche beaucoup plus approfondie sur les causes politiques, sociales et économiques  qui ont mené le peuple de Paris à s’insurger ; et, tout en cherchant, les rapprochements entre les féodaux libanais de la seconde moitié du XIXème siècle, la bourgeoisie libanaise de la première moitié du XXème siècle et celle qui écrasa la Commune s’imposèrent à moi,  dont, surtout, la ressemblance entre ce qui s’était passé à Paris en cette seconde moitié du XIXème siècle et les événements qui avaient marqué le Liban, entre 1821 et 1858, dont, en premier lieu, la première révolution  des paysans de Lehfed, dans la région de Jbeil, contre l’Emir Bachir, noyée dans le sang par l’alliance non sacrée des féodaux de tout le Mont-Liban, ou, encore, la Commune des paysans du Kesrouan, sous la direction de Tanios Chahine, qui donna naissance à la première république libanaise[3] (et qui fut, elle aussi, noyée dans le sang par une guerre « civile » confessionnelle qui se solda par plus de 11 mille morts et 100 mille déplacés)… ou, surtout, les deux guerres « civiles » de 1958 et 1975.

    A ne pas oublier, non plus, et suite aux « grands travaux » effectués au milieu et à la fin du siècle précédent, la destruction du cœur de Beyrouth  tout comme celui de Paris… les quartiers populaires autour du centre-ville notamment qui virent, en 1958,  une levée de barricades contre le projet appelé « Le pacte de Bagdad », mais aussi la répression des mouvements sociaux et politiques qui appelaient à faire face aux attaques menées par les soldats de l’entité israélienne contre notre pays et le refus du gouvernement de riposter sous prétexte que la « force du Liban résidait dans sa faiblesse ». Faits que nous vécûmes, à nouveau, au début des années quatre-vingt-dix du XXème siècle, à la suite de la mainmise du grand capital libanais, et aussi arabe, sur ce même centre-ville, à travers le projet appelé « Solidere » qui le transforma en une « société par actions » et permit de déloger une grande partie des quelques dizaines de milliers de petits commerçants et artisans et de les pousser, malgré eux, vers les régions périphériques de la capitale. Sans oublier de mentionner que nouveaux « grands travaux » augmentèrent la dette publique de quelques dizaines de milliards de dollars tout en aboutissant à la transformation du centre-ville en une chasse gardée pour les riches propriétaires et les boutiques de luxe.

    Partant de ce parallèle, suggéré par le titre sous lequel s’est tenue la réunion internationale à Moscou, et tout en tenant compte des différence qui existent entre la situation sociopolitique libanaise et celle de la France, j’ai voulu quand même faire la tentative de reconstituer, cent cinquante ans plus tard, l’image de Paris et de la France entre le second Empire et les premières années de la troisième République…et, ce, afin de pousser les lecteurs libanais, surtout ceux qui tentent depuis le soulèvement du 17 octobre 2019 la voie du changement, à bien choisir leurs « armes », tout en prenant en considération la possibilité d’une intervention des grands décideurs dans le monde d’aujourd’hui afin de les mettre au pas et, s’il le faut, de noyer leurs rêves dans le sang…

    « Paris embelli, Paris agrandi, Paris assaini »?

    Commençons, d’abord, par présenter toutes les répercussions des grands travaux effectués, à partir de 1853, par le Baron Haussmann, sur la population de Paris, en particulier sur les ouvriers qui formaient le tiers de la population de la capitale.

    Il est vrai que la capitale française avait besoin d’un coup de neuf.  Ses rues, étroites, manquaient de salubrité, ses espaces verts étaient réduits et ses réseaux d’égouts et d’adduction d’eau avaient besoin d’être changés au plus vite. Déjà, des tentatives de modernisation de la ville avaient été amorcées en 1794, sous la Révolution, puis, un peu plus tard, par Napoléon premier… mais, elles étaient demeurées limitées. Voilà pourquoi – disent certains historiens – Napoléon III décida de donner la priorité à la modernisation et à l’embellissement de Paris ; et, pour ce faire, il fit appel au baron Haussmann qui fit, à son tour, appel aux capitaux privés amassés dans les banques et par les banques… ce qui ne déplaisait nullement à l’empereur et à sa femme, Eugénie de Montijo, qui usa et abusa des deniers publics afin de posséder une des plus importantes collections de bijoux de son temps ; collection estimée à près de quatre millions de francs de l’époque (huit millions d’euros actuellement[4]). 

    Et, ainsi, le slogan « Paris embelli, Paris agrandi, Paris assaini » cachait, en réalité, de gros profits et ne visait nullement l’amélioration de la santé ou du bien-être de tous les Parisiens, les travailleurs surtout[5]. En effet, un double but, économique et politique, se cachait derrière le projet d’urbanisation : délocaliser une partie de la population de Paris, les pauvres en particulier, vers la périphérie et la campagne environnante, ce qui fut fait à la suite de la destruction de plus de vingt mille logements ; mais, aussi, empêcher toute possibilité aux Parisiens d’élever des barricades ou, surtout, d’organiser une insurrection,  comme ils avaient l’habitude de faire, vu que les grands boulevards remplacèrent peu à peu les rues étroites qui s’y prêtaient parfaitement.

    Emile Zola souligne très clairement ce double but, dans des articles parus entre 1868 et 1872[6], mais aussi dans « L’Assommoir ». Son cri d’alarme est perçant : « Pour nettoyer la ville, on a commencé par sabrer le vieux Paris, le Paris du peuple. On a rasé la Cité, jeté des boulevards sur le ventre des quartiers légendaires, continué les quartiers riches jusqu’aux fortifications. Puis, pour achever le nettoyage, on a poussé le peuple lui-même par les épaules, en rêvant de le parquer dans quelque bois voisin ».

    D’ailleurs, Haussmann ne cachait point ses visées exprimées dans une lettre à Napoléon III où il dit que la cherté des loyers et des vivres  dans le nouveau Paris doit être considérée « comme un auxiliaire utile pour (le) défendre contre l’invasion des ouvriers de la province » mais aussi afin d’empêcher le des ouvriers parisiens vers le centre… Le coût exorbitant de  ces travaux, 1,5 milliards de francs en 1870,  n’avait pas seulement vidé les caisses de l’Etat et rendu la vie très chère, mais il avait surtout permis aux financiers de l’époque de faire des spéculations juteuses (qui inspirèrent, peut-être, les promoteurs de la destruction du centre-ville de Beyrouth à la fin du XXème et au début du XXIème siècle).

    C’est dans cette conjoncture que la guerre contre la Prusse fut déclarée ; guerre qui fut le point de départ de nouveaux problèmes économiques et sociaux et aboutit à la défaite de sedan qui mit fin  au second Empire en septembre 1870 et à la proclamation de la Troisième République… Cependant, la guerre envenima les problèmes socioéconomiques déjà existants et noircit plus encore l’image de désolation et de misère que nous résumons comme suit : La majorité d’une population souffrant de la faim à cause de l’envolée des prix, les ouvriers sans travail et les petits commerçants ruinés, les mesures gouvernementales contre les syndicats mais aussi contre la liberté de la presse, la suppression de la solde de la Garde nationale, et, enfin, le départ du gouvernement Thiers qui s’installe à Versailles, en prévention de l’insurrection qui grondait parce que ce gouvernement avait refusé de défendre Paris et qu’il se préparait à signer l’armistice demandé par les Prussiens, acceptant ainsi de leur livrer les forts qui entourent la capitale, sans oublier la clause exigeant de leur céder l’Alsace et la Lorraine et de procéder à l’élection d’une nouvelle assemblée, malléable, qui accepterait sans rechigner de ratifier le traité de paix dicté par Bismarck.

    La Commune, pourquoi ?

    Cette image de désolation et de misère, où la grande pauvreté et les conditions sanitaires désastreuses étaient à la base d’une mortalité infantile dépassant les 30 pour cent,  était doublée par la trahison de l’alliance de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie au pouvoir. Elle ne pouvait, par suite, que mener à l’insurrection et, surtout, à un changement de cap.

    Ainsi la Commune a vu le jour à Paris, le 28 mars 1871, précédée par celles proclamées dans d’autres grandes villes françaises. « C’était – disait Karl Marx[7]la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’ sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris – boutiquiers, commerçants, négociants – les riches capitalistes étant seuls exceptés ».

    En effet, à la suite du 28 mars, la Commune de Paris commence par ériger une démocratie populaire directe, mettant les élus sous le contrôle du peuple qui pouvait les révoquer si leurs actions ne sont pas conformes à ses décisions. Il est vrai que cette forme de démocratie ne dura que 72 jours, cependant, elle remit en cause les fondements mêmes de la délégation du pouvoir en mettant les élus sous contrôle permanent, fait qui doit être étudié aujourd’hui à la lumière des dérives que vivent toutes les « démocraties » capitalistes, tant sur le plan des lois électorales appliquées que sur le plan de la répression policière dont les gouvernements usent et abusent afin de réduire au silence les contestataires et de prévenir tout changement redonnant aux peuples leurs droits inaliénables consacrés, le 26 août 1789, par la  Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

    Cette mesure politique importante et radicale fut précédée et aussi suivie par d’autres, très nombreuses, dont le décret sur la séparation de l’église et de l’Etat, la réquisition des entreprises abandonnées par les grands propriétaires, la liberté d’association pour les ouvriers, la limitation à 10 heures de la journée de travail, le rationnement gratuit, mais aussi l’interdiction d’expulser les locataires et, surtout, l’instauration de l’école gratuite, laïque et obligatoire pour tous accompagnée d’un plan de construction de nouvelles écoles… Un seul point noir au tableau, cependant. Les femmes furent, une fois de plus, oubliées dans la loi électorale et, par suite, exclues des postes du pouvoir, malgré leur grande participation aux activités de la Commune et, même, à la défense de la capitale. En contrepartie, elles eurent quelques compensations sur le plan économique et social, dont l’égalité des salaires, l’accès à l’instruction ou, encore, le droit de former des syndicats.

    A ce propos, Marx n’a pas manqué de noter que « la grande mesure sociale de la Commune, ce fut sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient qu’indiquer la tendance d’un gouvernement du peuple par le peuple. Telles furent l’abolition du travail de nuit pour les compagnons boulangers; l’interdiction, sous peine d’amende, de la pratique en usage chez les employeurs, qui consistait à réduire les salaires en prélevant des amendes sur leurs ouvriers sous de multiples prétextes, procédé par lequel l’employeur combine dans sa propre personne les rôles du législateur, du juge et du bourreau, et empoche l’argent par-dessus le marché. Une autre mesure de cet ordre fut la remise aux associations d’ouvriers, sous réserve du paiement d’une indemnité, de tous les ateliers et fabriques qui avaient fermé, que les capitalistes intéressés aient disparu ou qu’ils aient préféré suspendre le travail »[8].

    Voilà pourquoi la Commune fit peur aux représentants du grand capital dont une partie se trouvait au gouvernement formé par Thiers, et voilà pourquoi ce gouvernement plia l’échine devant les Prussiens afin de pouvoir en finir avec cette révolution prolétaire et le gouvernement qui en émana. Surtout que les partis présents dans la commune (jacobins centralisateurs, blanquistes, marxistes internationalistes, indépendants ou anarchistes) avaient des vues parfois très différentes sur la manière de gouverner ; et c’est ainsi que certains d’entre eux ont « dans la mesure de leur pouvoir, gêné l’action réelle de la classe ouvrière, tout comme ils ont gêné le plein développement de toute révolution antérieure. Ils sont un mal inévitable ; avec le temps on s’en débarrasse ; mais, précisément, le temps n’en fut pas laissé à la Commune »[9].

    En effet, Thiers, pressé d’en finir, va jusqu’à proposer à Bismarck d’investir Paris. Mais, devant le refus de ce dernier, il  demanda la libération des soldats prisonniers et d’ouvrir l’accès de Paris à ses troupes, les zones du nord notamment. Ce qui fut fait.

    … Et ce fut la Semaine sanglante !

    Le 21 mai, les troupes versaillaises étaient prêtes à investir la capitale. Menés par le général Mac Mahon, 120 mille hommes participent à l’offensive. Du côté des communards, on ne pouvait compter que sur vingt ou, tout au plus, trente mille soldats, même si la Garde nationale disposait de plus de 150 mille inscrits, dont le tiers dans les compagnies combattantes.

    Durant une semaine entière, les combats font rage, malgré la disproportion évidente. Les communards, dont quelques milliers de femmes[10] et des centaines d’enfants, défendent férocement la capitale. Mais les versaillais, plus nombreux et mieux équipés, finirent par avoir le dessus. Et, c’est ainsi que les forts qui défendent Paris tombent les uns après les autres ; puis, ce fut au tour des quartiers où les combats de rues faisaient rage. Au cimetière du Père Lachaise, les combats à l’arme blanche ont fait des dizaines de morts, et 147 communards furent fusillés près du Mur des Fédérés[11].

    Le bilan de la Semaine sanglante fut très lourd : des quartiers entiers furent détruits et incendiés. Quarante mille citoyens furent faits prisonniers, dont dix mille déportés vers les bagnes de la Nouvelles Calédonie ; parmi eux cinq mille femmes[12]… plus de trente mille citoyens, des civils surtout, furent exécutés sommairement.  Et, pour aller plus vite en besogne, on tirait à la mitraille sur les prisonniers… Pas de quartier ! Tout bon communard est un communard mort, tel était le mot d’ordre du gouvernement.

    La meilleure illustration de ces exécutions sommaires contre la Commune, notamment des massacres qui ont eu lieu durant la journée du 28 mai, nous la trouvons dans une chanson, « La semaine sanglante » de Jean – Baptiste Clément[13] :

    « On traque, on enchaine, on fusille,

    Tout ce qu’on ramasse au hasard ;

    La mère à côté de la fille,

    L’enfant dans les bras du vieillard ».

    … Mais aussi dans la description du carnage par Marx: « Pour trouver un parallèle à la conduite de Thiers et de ses chiens, il nous faut remonter aux temps de Sylla et des deux triumvirats de Rome. Même carnage en masse, exécuté de sang-froid, même insouciance dans le massacre, de l’âge et du sexe ; même système de torturer les prisonniers mêmes proscriptions, mais cette fois d’une classe entière, même chasse sauvage aux chefs qui se cachent, de peur qu’un seul puisse échapper; mêmes dénonciations d’ennemis politiques et privés; même indifférence envers le carnage de gens entièrement étrangers à la lutte. Il n’y a que cette seule différence : les Romains n’avaient pas encore de mitrailleuses pour expédier en bloc les proscrits, et ils n’avaient pas « la loi à la main », ni, sur les lèvres, le mot d’ordre de « civilisation »[14].

    Conclusion

    Cependant, malgré cent cinquante ans passés, la Commune est toujours vivante. Elle continue à susciter un grand intérêt  et à faire couler beaucoup d’encre, non seulement en France, mais partout dans le monde, surtout en cette période où la crise systémique du capitalisme, exacerbée par la pandémie du Covid 19, a atteint des niveaux tels qu’il est devenu impossible à la bourgeoisie de lui trouver une solution autre que dans les nouvelles guerres d’agression et les massacres qui sont allumés partout afin de contrer les justes revendications de la classe ouvrière internationale et des peuples de la Planète.

    Voilà pourquoi, je voudrais emprunter à la « déclaration » faite, le 19 avril 1871, par la Commune la réponse aux interrogations du peuple libanais qui, tout comme Jean – Baptiste Clément, se demande aujourd’hui, à juste titre, « à quand les gens de guerre tiendront-ils le haut du pavé (…et) à quand enfin la République de la justice et du travail ? » : bientôt, nous mettrons fin au « vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage ; la patrie, ses malheurs et ses désastres »

    Marie Nassif-Debs  (Coordinatrice générale du Forum de la Gauche arabe)

    Beyrouth, avril 2021

     


    [1] Daudet, Alphonse, « Contes du Lundi ».

    [2]Marx, Karl, « La Guerre civile en France 1871 (La Commune de Paris) ».

    [3] Yazbek, Youssef Ibrahim, « Révolution et émeute au Liban », 1936, ainsi que de nombreux articles parus dans les journaux communistes ou écrits par des intellectuels de gauche et de droite.

    La Commune du Kesrouan contre les féodaux de la famille Khazen fut, elle aussi, noyée dans le sang par une guerre de religion entre les Maronites et les Druzes. Cette révolution et sa répression continue, cent-soixante ans plus tard, à diviser les historiens et les chercheurs sur la personnalité de Tanios Chahine et l’importance de son rôle.

    [4] Le franc de 1860 est estimé à 1.99 euros.

    [5] Un ouvrier moyen gagnait de 3 à 4 francs par jour (Source: /www.infonumis.info)

    [6] Zola, Emile, les revues La Tribune (18 octobre 1868) et la Cloche (juin 1872,  et le roman l’Assommoir (1876).

    [7] Marx, Karl, op. cit.

    [8] Marx, Karl, op. cit

    [9] Marx, Karl, op. cit

    [10] Les barricades de la Place Blanche, de la Place Pigalle, de la gare Montparnasse étaient défendues par des femmes, dont Elizabeth Dimitrieff  et Nathalie Lemel qui ont fondé « L’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés ».

    [11] Ce Mur est le lieu où l’on commémore les hauts faits de la Commune de Paris.

    [12] Dont Louise Michel, une des grandes figures du mouvement révolutionnaire du XIXème siècle, militante très connue durant la Commune de Paris.

    [13] Jean – Baptiste Clément (1837 – 1903) est un communard. Il écrivit sa chanson à partir du vécu.

    [14] Marx, Karl, op. cit.


     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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