• Le 6 juin, 95 millions de Mexicains seront appelés à voter. Alors que le gouvernement de López Obrador (souvent désigné sous l’acronyme ) avait suscité de grands espoirs, aujourd’hui sa popularité est à l’image d’un homme qui, dans sa jeunesse, avait rejoint l’ancien parti hégémonique, le PRI, dans son moment le plus autoritaire, à savoir après les massacres d’étudiants en 1968 et juin 1971. Pire encore, en faveur d’un homme qui, en 1986, était encore membre de ce parti quand s’est produit un autre des jalons de l’autoritarisme de l’époque avec la soi-disant « fraude patriotique » dans l’État de Chihuahua.

    En 2018, MORENA, le parti fondé par AMLO lui-même, avait non seulement obtenu la présidence mais, avec la coalition des partis qui l’accompagnait, avait également réussi à contrôler à la fois la Chambre des députés et le Sénat. Compte tenu de ce résultat, fin 2018, seules subsistaient les ruines des trois grands partis qui avaient dominé la politique mexicaine au cours des dernières décennies. D’autant plus que le 24 décembre de cette même année, quelques jours seulement après la prise de fonction d’Obrador, le gouverneur de l’État de Puebla et son mari, le sénateur Moreno Valle, deux des principales figures de l’opposition, sont décédés des suites de la chute de l’hélicoptère qui les transportait. Pourquoi AMLO, alors qu’il a depuis le début de son gouvernement un degré de contrôle sans précédent depuis l’époque du « tout-puissant » PRI, veut-il encore plus de pouvoir ?

    : violence et insécurité & allégeance à Trump/Biden

    En matière de sécurité, le Mexique reste prisonnier d’un problème qui ronge le pays depuis 2006. Selon le spécialiste Alejandro Hope (El Universal, 6 janvier 2021), depuis 2018, le Mexique maintient un taux de 3 000 homicides par mois. En outre, seulement pour le premier jour de janvier 2021, le Mexique a comptabilisé 73 personnes assassinées et il est prévisible que, cette année, en raison de son caractère électoral, le crime organisé se mobilisera pour maintenir le contrôle de « ses territoires ».

    En ce qui concerne la lutte contre le trafic de drogue, en plus du « culiacanazo » (une opération obscure dans laquelle un important groupe de trafic de drogue a mis les autorités en échec), le gouvernement Obrador traîne des scandales très notoires qui vont nuire à son image, conscient de cela, il a eu la semaine dernière une heure d’entretien avec son homologue du pays voisin, les Etats-Unis d’Amérique : Jo Biden, lors de laquelle les problèmes de migration et de pandémie ont été abordés. C’est ainsi que Biden a affirmé que le Mexique reste un allié sûr et que Lopez Obrador considère, -après avoir manifesté une grande affinité avec Trump- que la situation géopolitique d’avec les Etats Unis est un avantage. (La Jornada, 2 Mars 2021).

    Les Etats-Unis qui font toujours face au scandale raciste, alors que la communauté noire réclame justice après l’étranglement de Georges Floyd par un policier, par la voix de Jo Biden confirment les mesures de Trump contre le Vénézuela.

    Par ailleurs, son mépris constant face à la grande crise de violence à l’égard des femmes que traverse le pays, l’a conduit à défendre sans aucune gêne la candidature d’un politicien sur qui pèsent des accusations documentées de viol au poste de gouverneur à l’État du Guerrero.

    Où en est le gouvernement AMLO ?

    La Garde nationale est maintenant placée sous le commandement opérationnel du Secrétariat de la Défense nationale (SEDENA). J’invite celles et ceux qui veulent en savoir plus à lire le roman de Jorge Volpi Una novela policiaca traduit en France par Un roman mexicain sur l’affaire Florence Cassez et son traitement par la police et les médias.

    De plus, Obrador a délégué de multiples tâches aux forces armées telles que la construction de l’aéroport de Santa Lucia, trois sections du « train Maya », -qui soit dit en passant est un affront d’un point de vue écologique puisque ce projet anéantit les ressources sous-marines des régions concernées- la construction des succursales bancaires de Banco del Bienestar, et leur a confié le contrôle des douanes. À cet égard, un intellectuel mexicain bien connu, Héctor Aguilar Camín, souligne : « La logique de cette expansion ne répond plus principalement à la décision de lutter contre la criminalité ou de garantir la sécurité, mais au désir de remplir les fonctions du gouvernement lui-même. » (Le Milenio, 12 janvier 2020).

    Si l’on peut s’inquiéter de l’objectif à moyen ou long terme de renforcement du rôle de l’armée, l’érosion systématique des freins et contrepoids au pouvoir exécutif jouera un rôle plus clair lors des prochaines élections. À cet égard, plusieurs signes semblent indiquer que le Tribunal électoral est tombé sous le contrôle d’AMLO et pour s’en défendre, il utilise la manchette des journaux : Amlo attache les mains des fonctionnaires avant la campagne électorale.(El Universal, 6 Mars 2021).

    Comme l’a observé un ancien ambassadeur mexicain auprès de l’OCDE, Elizondo Mayer-Serra, pour ces élections, le Tribunal électoral « n’a pas accordé le registre aux partis opposés à l’AMLO, mais qu’aux partis alliés » (Réforme du 10 janvier 2020). À noter que ce tribunal sera celui qui résoudra les controverses lors des élections de juin, et tout laisse à penser que la balance est déjà penchée en faveur du gouvernement actuel.

    Retour sur les causes de la crise politique mexicaine

    La crise politique mexicaine actuelle a de nombreuses causes : une société civile faible, la permanence au pouvoir des cadres, des groupes politiques et des syndicats qui continuent d’être, directement ou indirectement, les héritiers de l’ancien parti, des secteurs sociaux entiers récemment appauvris avec un salaire minimum à 128 pesos de l’heure et 10 millions de mexicains dans la misère, et enfin, un système de partis au bord de l’effondrement : le PAN-parti de droite avait appelé à voter PRI, parti resté plus de 70 ans au pouvoir et les quelques manifestations ici et là montrent la volonté du peuple de construire son propre destin avec ou sans AMLO.

    Pour terminer sur une note optimiste, je voudrais rendre hommage au poète Enrique Gonzalez Rojo Arthur qui vient de nous quitter à l’âge de 92 ans. Avec José Revueltas, il fut un infatigable militant de gauche, avait formé la Ligue Léniniste Espartaco, fondé l’organisation de la gauche révolutionnaire, faisait partie de la Convention Nationale Démocratique convoquée par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale en 1994, s’était opposé au d’Andrés Lopez Obrador et à la privatisation du système électrique. Je cite le poète : « la fatalité est une fenêtre invisible qui fait bouger les homoncules*1- en épelant une à une les syllabes qui forment l’ inexorable parole-en direction du plan ».

    *1 : Petit être vivant à forme humaine, que les alchimistes prétendaient fabriquer.

    Antoine LUCI- Pôle hispanique Commission Internationale du PRCF pour Initiative Communiste

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • La Paz, 15 mars (Prensa Latina) Evo Morales, leader du Mouvement Vers le Socialisme (MAS, pour ses sigles en espagnol), a déploré aujourd’hui les déclarations de la Conférence épiscopale bolivienne au sujet du procès impliquant des anciennes autorités du gouvernement de facto.

    Certains hiérarques de cette institution se rangent du côté de l’oppresseur, oublient les humbles et demandent à la justice la liberté des putschistes quand ils n’ont jamais haussé la voix pour les victimes des massacres de Senkata (La Paz) et Sacaba (Cochabamba), a manifesté l’ancien président sur son profil Twitter.

    La Conférence épiscopale bolivienne a exigé ce lundi, par un communiqué, le respect d’une procédure régulière et la libération immédiate de l’ex-mandataire Jeanine Áñez, ainsi que de ses anciens ministres Álvaro Coímbra (Justice) et Rodrigo Guzmán (Energie).

    Ceux-ci ont été appréhendés entre vendredi et l’aube de samedi dernier pour leur participation présumée à l’affaire dite du coup d’État, et une juge les a placés hier en détention préventive pendant quatre mois.

    L’enquête sur les allégations selon lesquelles 36 personnes auraient été tuées, plus de 800 blessées, persécutées et torturées en novembre 2019 suscite aujourd’hui dans le pays une série de réactions de la part des forces d’opposition à l’exécutif dirigée par Luis Arce.

    L’ancien président et chef du parti Communauté citoyenne, Carlos Mesa, a envoyé des lettres dénonçant ce qu’il qualifie de persécution judiciaire à des organismes tels que l’Union Européenne, l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des États Américains.

    L’ancien ministre des Travaux publics d’Áñez et récemment élu maire de La Paz, Ivan Arias, entre autres personnalités politiques, a annoncé de prochaines protestations dans les rues.

    Les autorités de l’actuelle administration, ont en revanche assuré que ce n’est pas la haine qui motive leurs actes mais la vocation à la justice face aux crimes présumés de terrorisme, de sédition et de conspiration.

    Les familles des victimes du massacre de Senkata ont pour leur part considéré, dans des déclarations à Bolivia Tv, comme un triomphe la détention préventive de quatre mois contre Áñez et d’autres membres de son équipe.

     

    source : http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=885832:evo-deplore-les-declarations-de-la-conference-episcopale-bolivienne&opcion=pl-ver-noticia&catid=99&Itemid=101

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  • La Paz, 13 mars (RHC)

    Le parquet a émis un mandat d’arrêt contre l’ex-présidente pour terrorisme, sédition et conspiration, qui a fait l’objet d’une enquête dans le cadre de l’affaire du coup d’État contre le président Evo Morales en 2019, a rapporté l’agence ABI.

    L’intense opération de police s’est déroulée dans la ville de Trinidad, la capitale du département de Beni, après quoi l’ex-présidente de facto a été escortée jusqu’aux cellules de la Force spéciale de lutte contre le crime et finalement conduite vers le Bureau du Procureur Général de la République.

    Auparavant, on a procédé à l’arrestation des anciens ministres de la Justicia et de l’Energie Álvaro Coímbra et Rodrigo Guzmán, respectivement.

    Le parquet a également émis un mandat d’arrêt contre les anciens ministres du gouvernement de facto Arturo Murillo, Yerko Núñez, Álvaro Coímbra, Fernando López et Rodrigo Guzmán, pour le coup d’État de 2019.

    Le mandat d’arrêt met l’accent sur le risque de fuite parce que les inculpés ont un flux migratoire actif, tel qu’établi par leur certificat migratoire, ce qui montre la facilité avec laquelle ils peuvent quitter le pays, ce qui rend nécessaire leur arrestation.

     

    Source Prensa Latina

    Édité par Reynaldo Henquen

    source: https://www.radiohc.cu/fr/noticias/internacionales/250564-bolivie-arrestation-de-lex-presidente-putschiste-jeanine-anez

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  • ENFIN, c’est dit! “La publie un rapport sur les violations des droits de l’homme aux États-Unis.

    Elle a cité la mauvaise réponse des États-Unis à la pandémie de COVID-19. Avec moins de 5 % de la population mondiale, les États-Unis ont représenté plus de 25 % des cas de COVID-19 dans le monde. Plus d’un demi-million d’Américains sont morts, un chiffre qui représente près de 20 % du total mondial.

    Le rapport sur les droits de l’homme a également montré que les minorités ethniques aux États-Unis souffrent de discrimination raciale systématique et se trouvent dans une situation difficile. Les Afro-Américains sont trois fois plus susceptibles d’être infectés par le coronavirus que les Blancs et sont deux fois plus susceptibles d’en mourir. Les Noirs sont également trois fois plus susceptibles que les Blancs d’être tués par la police.

    Le rapport note aussi que les ventes d’armes à feu et les fusillades aux États-Unis sont à des niveaux records, et que les gens perdent confiance dans l’ordre social. Plus de 41 000 personnes ont été tuées par arme à feu aux États-Unis en 2020, soit une moyenne de plus de 110 décès par jour. Il y a eu près de 600 fusillades de masse dans tout le pays, soit une moyenne d’1,6 incident par jour.

    d’après : https://francais.cgtn.com/n/BfJEA-cA-IA/DJfJEA/index.html

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  • Cela fait désormais 10 ans que la est ensanglantée par une provoquée est alimentée par l’ euro atlantiques et ses surgeons régionaux, de la Turquie aux petrodictatures du Golfe. Dès le début, en France les communistes avec le PRCF se sont dressés pour défendre la paix, pour refuser cette guerre impérialiste (lisez le dossier spécial Syrie en cliquant ici) dans laquelle se sont terriblement engagés les régimes Hollande/Macron s’appuyant pour renverser les autorités syriennes sur les islamistes – avec les dramatiques conséquences que l’on connait, au levant d’abord mais également jusque sur le sol hexagonal.

    Dans une tribune, revient sur ces 10 ans qui ont vu le peuple syrie

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    FICHEZ LA PAIX A LA SYRIE !

    par Bruno GUIGUE

    Caricature Impérialisme : le sionisme et les en Syrie

     

    Déjà dix ans de guerre en Syrie, et les souffrances du peuple syrien continuent. Dix ans de guerre, et les milliers de vies qu’elle a fauchées, les immenses dévastations qu’elles a causées, sont les stigmates du martyr infligé à un peuple qui ne demandait qu’à vivre en paix. Gigantesque tribut payé à cette folie collective orchestrée de l’étranger, qui a vu des mercenaires de 120 nationalités affluer au Pays de Cham pour y instaurer un nouvel « émirat ». Guerre sans pitié, où l’État syrien menacé d’anéantissement s’est battu bec et ongles, défendant l’intégrité territoriale et la souveraineté de la nation. Affrontement aux multiples visages, la guerre de Syrie n’en finit pas de présenter son sinistre bilan.

    Il fallait être naïf pour ne pas voir, dès le printemps 2011, la formidable duplicité des gouvernements occidentaux versant des larmes de crocodile sur les victimes de l’armée syrienne tout en absolvant les exactions de la rébellion armée. Difficile d’ignorer, non plus, que les combattants de la nébuleuse insurrectionnelle disposaient d’un soutien financier massif de la part des pétromonarchies du Golfe. Mais si les Occidentaux et leurs alliés régionaux voulaient en découdre avec Damas, ce n’était pas pour faire la promotion des droits de l’homme. C’était pour défendre des intérêts sonnants et trébuchants au cœur d’une région cruciale pour l’avenir énergétique de la planète.

    C’était aussi, comme l’a écrit Hilary Clinton dans un célèbre courriel révélé par Julian Assange, pour garantir la sécurité d’Israël en neutralisant l’un des derniers bastions du nationalisme arabe. Car la Syrie est au centre d’une alliance réunissant les forces qui s’opposent à la domination israélo-américaine dans la région. Elle demeure le seul État arabe debout, refusant de plier devant la puissance occupante. Elle est le pivot d’un arc de la résistance qui va de Damas à Téhéran en passant par le Hezbollah libanais et les mouvements palestiniens. Le drame, mais aussi la fierté de la Syrie, c’est qu’elle est l’enfant terrible du nationalisme arabe, le dernier vestige d’une époque où Nasser et le parti Baath inspiraient la lutte contre l’impérialisme et le sionisme.

    S’imaginant qu’ils allaient provoquer sa chute à la faveur des « printemps arabes », les dirigeants occidentaux ont ignoré la légitimité dont jouissait le gouvernement syrien. Ils pensaient que l’armée régulière se déliterait sous l’effet de désertions en masse qui n’eurent jamais lieu. Aveuglés par leur lecture orientaliste de la société syrienne, ils la croyaient dominée par la minorité alaouite alors même que les principaux cadres de cet État laïc, le seul du monde arabe, étaient sunnites. Ils faisaient mine de croire à la légende d’un peuple héroïque dressé contre un despote aux abois, alors que la légitimité du président Assad se trouvait confortée, au contraire, par sa détermination à lutter contre les ennemis de la Syrie.

    Les médias occidentaux ont braqué leurs caméras vers des attroupements de barbus en les faisant passer pour un soulèvement populaire, mais ils ont occulté les immenses rassemblements en faveur du gouvernement et des réformes, à Damas, Alep et Tartous, entre juin et novembre 2011. Il suffisait pourtant d’analyser de tels événements pour mesurer le véritable rapport de forces au sein du pays. Mais la myopie volontaire du regard occidental sur la Syrie a pulvérisé tous les records. Avide de prendre le train à grande vitesse de la propagande anti-Damas, le moindre journaliste s’est précipité tête baissée dans son dernier wagon. L’imagination propagandiste a réduit au silence le simple bon sens, et les atrocités commises par les extrémistes, dès le printemps 2011, n’ont pas passé la rampe d’une couverture médiatique faisant le tri entre les bonnes et les mauvaises victimes.

    Indice infaillible de son importance stratégique pour Washington et ses séides, la guerre de Syrie aura suscité une avalanche de mensonges sans précédent. La fable grotesque des attaques chimiques attribuées à l’armée syrienne mérite une mention spéciale du jury : elle restera à jamais dans les annales de la désinformation, à côté de la fiole de Colin Powell et des couveuses de Koweit-City. L’écran de fumée d’une « opposition syrienne démocratique » s’étant vite dissipé, il a fallu inventer un cortège d’horreurs imaginaires pour inverser la charge de la preuve. Afin de détourner l’attention de ces coupeurs de tête venus de partout et de nulle part pour exterminer les hérétiques, on s’est mis à accabler l’État syrien. On a alors monté de toutes pièces des accusations invraisemblables dont seule la crédulité d’une opinion occidentale soumise à un intense lavage de cerveau pouvait garantir l’efficacité.

    Il suffisait pourtant de consulter les chiffres fournis par un organisme proche de l’opposition armée (l’OSDH) pour constater que la moitié des victimes de la guerre appartenaient aux forces de sécurité syriennes. Quel meilleur démenti infligé à la fable du massacre de populations innocentes par une armée de tortionnaires ? Mais la narration dominante n’avait cure de ces broutilles, et l’opération de « regime change » voulue par Washington s’accommodait aisément de telles distorsions avec la réalité. Elle faisait fi de ce que les observateurs de la Mission dépêchée par la Ligue arabe avaient constaté entre décembre 2011 et janvier 2012, à savoir la violence déchaînée par une opposition présentée en Occident comme pacifique et tolérante, alors qu’elle était gangrenée dès l’origine par l’idéologie takfiriste, les pratiques mafieuses et l’argent saoudien.

    Voulue par Washington, Londres, Paris et Ankara, financée par les monarques du Golfe, la guerre de Syrie est une farce sanglante. Provoquée par l’appétit de domination impérialiste, elle a mobilisé une piétaille fanatisée, issue de masses manipulables, abruties au dernier degré par l’idéologie wahhabite. Véritable boîte de Pandore, ce conflit a fait jaillir un impressionnant florilège d’ignominies : des dirigeants occidentaux qui prétendent combattre les terroristes tout en leur procurant des armes au nom des droits de l’homme ; des États dits démocratiques qui infligent un embargo sur les médicaments à des populations civiles coupables de ne pas combattre leur gouvernement ; des familles royales sanguinaires et débauchées qui donnent des leçons de démocratie tout en sponsorisant la terreur ; et pour finir, des intellectuels français qui exigent comme un impératif moral le bombardement d’un pays qui ne nous a rien fait.

    De ces mercenaires crétinisés venus dévaster le berceau de la civilisation pour une poignée de pétrodollars, l’État syrien, pourtant, est presque venu à bout. En restaurant la souveraineté nationale sur la majeure partie du territoire habité, cette courageuse armée de conscrits a infligé un camouflet à tous ceux qui rêvaient de remplacer la Syrie par une constellation d’entités confessionnelles. Calomniée sans relâche par les propagandistes occidentaux, cette armée nationale a payé un lourd tribut pour libérer le sol de la patrie. Les faussaires du droit-de-l’hommisme eurent beau fabriquer des « faits » pour l’accabler, nous savons que les « rebelles modérés » chers à l’Occident ont massacré les familles des fonctionnaires baasistes, et que ces horreurs étaient imputées par la presse occidentale à l’armée régulière. Et c’est au prix d’efforts surhumains que le peuple syrien, son État et son armée ont repoussé les milices terroristes jusque dans cette poche d’Idlib qui finira bien par tomber à son tour.

    Victorieuse sur le plan militaire, forte du soutien populaire, la Syrie souveraine subit toujours les affres de l’embargo occidental, ajoutés aux séquelles de la guerre et à la destruction de solidarités familiales et communautaires malmenées par dix années de violence ininterrompue. Aussi l’acharnement des ennemis de la Syrie n’est-il pas seulement criminel : il est absurde. Après dix ans de guerre, le pays entrevoit enfin le bout du tunnel. Certains quartiers de Damas ou d’Alep renaissent, retrouvant le mode de vie d’antan. Les Russes ont joué un rôle déterminant dans la libération de la Syrie, et il est probable que les Chinois prendront leur part dans sa reconstruction. Washington, Londres, Paris et Ankara n’ont plus qu’une chose à faire : cesser d’exercer leur pouvoir de nuisance. Qu’ils passent la main, et laissent la Syrie tranquille. Mais l’impérialisme n’a pas l’habitude de lâcher le morceau, et la route sera sans doute longue avant le retour à la paix.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Nous sommes à Quito, avec les membres de la Marea Roja, un club de supporters de l'équipe de football équatorienne El Nacional. Leur particularité ? Au delà d'encourager frénétiquement leur équipe, ils se sont structurés comme une organisation sociale afin de ré-intégrer par leur structure des jeunes en difficulté, addicts aux drogues, ou en situation de précarité. Comme bien souvent, le football devient un vecteur politique pour le bien commun !!! Un reportage très frais des 2 Rives !

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  • Le juge de la Cour suprême fédérale du Brésil, Edson Fachin, a annulé lundi tous les jugements rendus contre l'ancien président de la nation, Luiz Inacio Lula da Silva, dans l'affaire Lava Jato, lui permettant de participer aux élections de 2022.

    Le juge Fachin a souligné dans le communiqué officiel que "la nullité ne concerne que les actes de décision pris dans les actions pénales respectives, y compris la réception des accusations, et le tribunal compétent doit décider de la possibilité de valider les actes d'instruction".

    M. Fachin a également rappelé que le 13e tribunal fédéral de district de Curitiba, qui a inculpé l'ancien président brésilien, n'était pas compétent pour le condamner, "les actions n'ont pas pu avoir lieu à Curitiba, car les faits signalés ne sont pas directement liés au projet de détournement de fonds de Petrobras", a-t-il ajouté.

    "Avec les récentes décisions rendues au niveau de la Cour suprême fédérale, il n'est pas possible de soutenir que seul le cas du patient actuel devrait avoir la compétence accordée par la 13e Cour fédérale de Curitiba. Dans le contexte de la macro-corruption politique, il est aussi important d'être impartial que de ne pas être partisan", a déclaré M. Fachin.

     

    Les procédures seront analysées par la Cour fédérale du district fédéral, qui sera chargée de décider si les actes accomplis dans les trois procédures peuvent être validés ou non. L'ancien président Luiz Inácio Lula da Silva pourrait se présenter à nouveau aux élections présidentielles au nom du Parti des travailleurs (PT) qui se tiendront en 2022.

     

    source en espagnol: https://telesurtv.net/

    source en français (traduction de Romain Migus): https://www.les2rives.info/

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  • Mumia Abu Jamal, le journaliste étatsunien, “voix des sans-voix” de Philadelphie qui est embastillé depuis plus de vingt ans à l’issue d’un procès inique, est sérieusement malade: pour autant, il ne cesse pas de mener la lutte et d’apporter sa solidarité à toutes les victimes de l’oppression capitaliste et impérialiste de par le monde. C’est une question d’honneur de ne pas le laisser croupir en prison alors que la covid ravage les , pays qui est à la fois le plus riche du monde et le plus touché par cette épidémie. Ecrivons à Mumia en utilisant les canaux indiqués à la fin de cet article et montrons à la “justice” étatsunienne que le camarade Mumia est connu et aimé en France.

    Georges Gastaud

    ____________________________________________________________

    Ce que la prison de Mahanoy a volontairement tenté de cacher

     

    Souffrant depuis plusieurs jours de douleurs thoraciques et d’essoufflement, a été hospitalisé samedi dernier. Diagnostiquant une insuffisance cardiaque congestive, le personnel médical a procédé à une batterie de tests. On ne sait combien de temps Mumia est resté à l’hôpital mais mercredi il était de retour en isolement à l’infirmerie de la prison avec un cœur affaibli exigeant de la surveillance, un traitement et une très mauvaise nouvelle : le résultat de son test sanguin PCR de sérologie était positif.‎ Les jours précédents son hospitalisation, trois tests covid-19 avaient été réalisés par le service médical de la prison, tous négatifs ou faux négatifs.‎

    ‎Mercredi, il a pu joindre son avocat et ses soutiens qui tenaient une conférence de presse à Philadelphie devant le bureau du procureur (photo en pièce jointe) pour exiger qu’il reçoivent des soins médicaux appropriés. A ce sujet, Il a exprimé sa gratitude pour le soutien qu’il avait reçu et l’attention du monde entier aux prisonniers les plus vulnérables face à la pandémie. ‎

    ‎Rappelons que c’est à l’infirmerie de la même prison (Mahanoy) en 2014 que Mumia a été diagnostiqué comme ayant une glycémie très faible, symptôme d’une alerte diabétique ou d’une réaction à un stéroïde qu’il prenait suite à une forte éruption cutanée. ‎L’infirmerie n’a pas pour autant surveillé l’évolution de son taux de sucre dans le sang durant les trois semaines qui suivirent. Ce n’est que lorsqu’il s’est évanoui suite à une insuffisance rénale qu’il a été transporté d’urgence à l’hôpital. Son procès dans cette affaire ‎avec l’administration pénitentiaire est‎‎ ‎‎toujours en instance. Il a en effet fallu saisir la justice et les ‎protestations du monde entier pour qu’il obtienne le traitement antiviral contre l’hépatite C – tardivement diagnostiquée – dont il était atteint.

    Voilà pourquoi la mobilisation et la vigilance sont les seuls moyens dont Mumia dispose pour protéger sa vie. 
    La campagne d’interpellation des autorités de Pennsylvanie doit donc se poursuivre avec l’objectif que Mumia soit hospitalisé pour être soigné hors détention, et ce par des professionnels indépendants.

     

    Gouverneur Tom Wolf /  brunelle.michael@gmail.com
    Procureur Larry Krasner‎ / justice@phila.gov
    ‎‎Secrétaire d’Etat John Wetzel / jowetzel@state.pa.us

     

    Textes à copier-coller (anglais + français) :

    We are extremely worried about Mumia Abu Jamal’s state of health. He has tested positive for Covid-19 and has been diagnosed with congestive heart failure. Taking into consideration his medical history (hepatitis C) he is especially vulnerable. If he remains incarcerated his chances of survival are extremely low. Because of this we request his immediate hospitalisation so that he may receive whatever treatment is necessary in the care of independent professionals. We would also request his release from prison as soon as his health allows him to re-join his family. To avoid massive contamination through the Covid pandemic we would also request that all sick, elderly inmates should be freed.

    NOM / PRENOM / VILLE / FRANCE

    Nous sommes très préoccupés par l’état de santé de Mumia Abu-Jamal, testé positif pour Covid-19 et diagnostiqué avec une insuffisance cardiaque congestive. Tenant compte de ses antécédents médicaux (hépatite C) il est très vulnérable. S’ll reste incarcéré, ses chances de survie seraient extrêmement faibles. ‎‎En conséquence, nous demandons son hospitalisation immédiate pour qu’il reçoive les soins appropriés par des professionnels indépendants et sa libération dès qu’il sera en état de rejoindre sa famille. ‎Pour éviter la contamination de la pandémie de Covid, nous vous demandons également de libérer tous les détenus les plus vulnérables, malades et âgés

    Ecrivez à Mumia en lui faisant parvenir une carte postale de votre région pour lui souhaiter un bon rétablissement et une meilleure santé.

    Plusieurs recommandations : écrivez en anglais ou en français, soyez brefs et ne faites aucune référence à la mise en cause de l’administration pénitentiaire et des autorités américaines. Glissez votre courrier ou votre carte postale dans une enveloppe blanche. N’oubliez pas de mentionner votre adresse au dos et de l’affranchir (1,50 € jusqu’à 20 gr). Malgré ces précautions, l’Administration ayant tout pouvoir de censure, votre courrier ne parviendra peut-être pas à Mumia ou vous sera renvoyé. Ne vous offusquez donc pas si vous ne recevez aucune réponse, et ce d’autant que Mumia n’a que très peu de moyens financiers et matériels pour vous remercier. N’hésitez cependant pas à lui écrire car cette démarche constitue à la fois un moyen de pression sur les autorités américaines et de protection pour lui :

    Smart Communications

    PADOC Mumia Abu-Jamal AM 8335‎
    ‎SCI Mahanoy ‎
    ‎PO Box 33028‎
    ‎St Petersburg, FL 33733 (USA)

    Le Covid-19 dans les prisons américaines en quelques chiffres (officiels) :

    • 275.000 prisonniers ont été contaminés dans les 850 prisons étatsuniennes ;
    • en Pennsylvanie on compte 600 détenus + 150 employés infectés (110 morts) et 500 cas asymptomatiques.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • L’électorat populaire turcosunnite et la stabilité du rapport de forces politiques en Turquie

     

    Propos général de l’ensemble de trois articles dont celui-ci est le premier : politique intérieure et politique extérieure sont intimement liées dans le succès persistant, encore que nullement massif, de l’erdoganisme ; c’est probablement ce lien, habilement mis en scène par des gouvernants ne reculant guère par ailleurs devant les moyens, y compris violents, d’affermir leur pouvoir, qui entrave fortement la manifestation politique d’antagonismes sociaux objectifs dont les effets politiques semblent remarquablement estompés ; cet article, au fond introductif, est délibérément le plus bref et simplifié des trois, puisqu’il a pour seul propos de présenter une situation assez mystérieuse – celle d’un « pouvoir » que l’on ne cesse de présenter comme « fragilisé » mais qui se pérennise et s’affirme toujours davantage, à l’extérieur comme à l’intérieur ; d’un certain point de vue, l’erdoganisme, adossé principalement à la majeure part de la majorité turcosunnite, se nourrit négativement de l’exploitation méthodique de l’hétérogénéité culturelle persistante de l’Anatolie (sur cette hétérogénéité, prochain article à la fin de mars), et alimente l’inquiétante projection internationale en cours du pays de récits, propres à satisfaire symboliquement la base électorale du président, et s’employant à associer intimement nationalisme panturc et (dernier article de la série, fin avril).

    Professeur Stéphane RIALS, le 1er mars 2021

     

     

    Forces et faiblesses de la Turquie erdoganienne /1

    Si la n’était pas, à l’évidence, l’une des plus grandes menaces immédiates de ce temps pour le monde méditerranéen, la région du Caucase, et même l’Asie centrale septentrionale, l’immense Touran (par opposition au plus méridional Iran, qui excède le pays de ce nom), le grand Turkestan si l’on préfère, qui s’étend entre Caspienne et Sinkiang et donc, immédiatement pour de nombreux pays (à l’époque la plus récente, Syrie, Arménie, Libye, et même Grèce), mais aussi, de façon encore un peu différée, autant pour la France que pour la Russie ou les « routes de la soie » [OBOR] chinoises, et si Ankara ne jouissait pas d’atouts idéologiques très sérieux en vue de persuader des effectifs importants de lui faire crédit en dehors de ses frontières (aspect que l’on évaluera dans le troisième article de la présente série), l’on pourrait juger parmi nous que le présent papier sacrifie trop à des perspectives – celles, culturelles, liées à la question nationale et à la question religieuse – dont beaucoup, concentrés à juste titre sur les enjeux les plus importants de l’impérialisme contemporain (en particulier, en Orient, sur la question de la lutte globale pour l’énergie par exemple), peuvent répugner à comprendre que, hors du cœur battant, atlantique, de l’impérialisme, à peu près entièrement ordonné aux perspectives propres du capitalisme, elles revêtent une véritable importance, puisqu’elles se trouvent au centre du procès, à la fois ancien et réactualisé en permanence, de constitution des identités des personnes et des groupes, procès bien entendu souvent porteur de rivalités et de conflits, mais vecteur aussi de rapprochements et même d’unité.

    Pour dire les choses de façon plus adaptée – et provisoire –, je suggère que l’on considère que, au sein du système impérial atlantique, dont la vocation est de maximiser la rente du Capital de la puissance hégémonique – les États-Unis –, puissent se développer des ambitions sous-impériales, impériales secondaires si l’on préfère, propres à satisfaire des oligarchies locales dont les appétits ont été aiguisés par la « libéralisation », en Turquie comme ailleurs, de l’économie, entamée dans les années cinquante, accrue dans les années quatre-vingt, devenue en quelque sorte de principe avec l’erdoganisme, très caractéristique au fond de l’âge néolibéral autoritaire qui a gagné nombre de pays à commencer par la France ; relevant toutefois d’un système capitaliste globalisé partiel unique, ces ambitions ne peuvent s’articuler que par la médiation d’un effort idéologique considérable, propre à justifier la légitimité de leurs projections internationales particulières, d’une part, et favorisant d’autre part l’adhésion de couches populaires dont on observe alors – on va le voir ici – qu’elles ne parviennent plus à intervenir, même de façon simplement électorale, d’une façon qui soit conforme à leurs intérêts ; bien travaillés, les mythes justificatifs de la projection sous-impériale turque – articulant en ce cas vocation religieuse et actualisation de la vague mais féconde nostalgie d’un Grand Touran dont les bases ethnolinguistiques sont bien réelles – doivent être supposés suffisamment opérationnels si l’on veut comprendre la stabilité politique de l’Anatolie, menacée seulement – et donc, par là-même, renforcée – par les marges intérieures et extérieures, insusceptibles de se reconnaître dans les mythes obsessionnels de l’erdoganisme.

    Quoi qu’il en soit, puisque la Turquie est devenue un sujet légitime d’anxiété, l’examen attentif de la configuration de son hétérogénéité (prochain article) peut être rangé parmi les questions, désormais, d’enjeu stratégique, dictant le cas échéant les prises de position que l’on peut être appelé à prendre sur la situation en Anatolie (concernant ainsi les Kurdes ou les Arméniens, grands bénéficiaires du traité de Sèvres en 1920, et grandes victimes du traité de Lausanne en 1923).

    Il semble y avoir bien sûr en Turquie des antagonismes politiques que l’on pourrait dire classiques, mais on n’écartera pas que cette « normalité », ébranlée d’ailleurs peut-être même en Occident, ne soit qu’apparente ; aux législatives de 2018, marquées par une forte participation interdisant d’en sous-estimer les enseignements, l’on peut convenir – dans un pays dont on admettra qu’il « tire à droite » – qu’avec 54% des voix, la masse des forces droitières, nationalistes et islamistes (en particulier le regroupement au sein d’une « Alliance Populaire » du Parti de la Justice et du Développement <> de M. – formation qui domine la vie politique turque depuis 2002 –, et du plus maigre Parti d’Action Nationaliste <MHP> dont la branche armée, clandestine, les Loups Gris, a une réputation sinistre), a écrasé l’ « Alliance de la Nation », un bien fragile regroupement plus centriste (dominé par le kémaliste Parti Républicain du Peuple <CHP>), et maintenu dans une relative marginalité <avec 12%> le plus progressiste Parti Démocratique des Peuples <> de M. Demirtas, jouissant d’une implantation régionale bien particulière, indexée sur la présence significative d’un électorat , et de toute façon victime d’une constante et impitoyable répression.

    La victoire de M. Erdogan à la présidentielle a accompagné le succès parlementaire des forces qui le soutenaient, manifestant en tout particulier – cet aspect est largement admis par les observateurs bien que ceux-ci ne présentent guère dans l’ensemble d’éléments plus ou moins statistiques propres à établir fermement cette conjecture toutefois très probable – le ralliement très majoritaire de l’électorat turcosunnite largement entendu, lequel, avec bien des nuances certes, comprend environ les deux tiers de l’électorat total (je reviendrai dans le deuxième article sur la difficulté de la pesée des diverses communautés religieuses ou ethniques anatoliennes), à un homme qui articule – et parvient dans une certaine mesure à fondre, désécularisant les nationalistes et nationalisant les religieux – deux rêves totalisants propres à séduire diverses nuances droitières et à les rapprocher finalement les unes des autres, le rêve touranien, turciste, panturc, comme l’on voudra, et le rêve néo-ottoman, religieux bien sûr, puisque le sultan était aussi calife, mais historiquement propre à nourrir une conscience collective satisfaite de soi ; M. Erdogan passait pour avoir des inquiétudes à la veille des élections ; celles-ci démontrèrent qu’il avait tort – tout comme il avait eu tort à la veille de celles de 2015 de se préoccuper des effets électoraux des manifestations de malaise qui s’étaient fait jour les années précédentes –, et qu’il était au fond servi par l’antagonisation des appartenances culturelles dont il jouait de façon très déplaisante mais efficace.

    L’on notera qu’un parti communiste, même de la sorte, assez désorientée désormais, de notre PCF, n’existe qu’à peine en Turquie ; non qu’il n’y en ait pas eu plusieurs autrefois (Mustafa Kémal, qui s’employa pourtant à entretenir pragmatiquement de bonnes relations avec les bolcheviks, fit en sorte même, afin de jeter le trouble, que soit créé un mouvement communiste postiche pour gêner le « vrai », dont le fondateur, en 1920, fut Mustafa Suphi, personnage d’ailleurs complexe, assassiné dès janvier 1921) mais parce que depuis longtemps les organisations communistes – pourtant parfaitement capables de s’affronter aux enjeux stratégiques du temps, et à même d’analyser l’erdoganisme, comme autrefois le kémalisme, comme une manifestation d’un stade fasciste de la domination capitaliste – ne pèsent à peu près pas dans la politique officielle ; le Parti des Travailleurs, devenu en 2015 Parti de la Patrie [Vatan], qui mêle kémalisme et « maoïsme », comme l’on dit, mais ne peut pas être véritablement considéré comme un parti communiste, n’est jamais parvenu ainsi à obtenir la moindre représentation parlementaire et ne dépasse pas 0,25 à 0,50% des voix lors des législatives ; quant au TKP, Parti communiste de Turquie, il peine dans un tel climat à rayonner autant que l’on pourrait s’y attendre (sous la réserve de ce qui sera dit plus loin des dernières élections municipales).

    Les formations communistes passent par contre – je me contente de survoler un paysage très complexe et constamment évolutif, oscillant entre moments de fragmentation et temps de regroupements fragiles – pour très vigoureuses dans la clandestinité [DHKP-C ; MLKP ; TKP/ML et sa branche armée TIKKO], et alors souvent « prochinoises » ou « maoïstes », comme l’on disait autrefois, plus techniquement et régionalement « hoxhaïstes », c’est-à-dire antirévisionnistes, « staliniennes » si l’on préfère, mais il est sage de relativiser les qualifications usuelles d’une part, et de relever d’autre part les liens de ces partis, quelle que soit leur composition ethnique, que j’ignore, avec la radicalité kurde et en particulier le Parti des Travailleurs du Kurdistan [PKK] avec lequel nombre de ces organisations, d’ailleurs presque toutes réputées « terroristes », forment une alliance depuis 2016 [HBDH] ; tant de mouvements tendus vers le succès révolutionnaire, et pour certains prêts à l’action directe illégale violente, et même à l’attentat ciblé contre des représentants choisis du monde politique, des affaires, ou encore telle personnalité représentative de l’impérialisme occidental (le DHKP-C en tout particulier), ne manquent pas de marquer de temps à autre les esprits, mais une répression sévère parvient à les contenir et même parfois à les mettre gravement à mal, et il est improbable qu’ils puissent miner à court ou moyen terme la suprématie de M. Erdogan (à moins bien sûr qu’un groupe ne parvienne un jour à abattre le dictateur, ce qui est malgré tout peu probable). On ne saurait oublier que le plus grand mouvement contestataire de masse de la période erdoganienne – celui du parc Gesi à Istanbul en 2013 – a pris naissance dans une contestation écologiste et n’est jamais parvenu à formuler une critique fondamentale du système de la domination.

    En 2019 toutefois, les élections municipales ont eu pour effet de retoucher un peu le sombre tableau des forces que semblaient appeler les législatives de 2018 ; une nouvelle fois la participation fut considérable, ce qui permettait, sur fond de dégradation économique, de ne pas écarter une signification politique du scrutin ; c’est ainsi que la perte par l’AKP d’Istanbul et d’Ankara put donner le sentiment d’une sévère défaite de M. Erdogan ; mais tel n’était pas vraiment le cas, puisque l’alliance AKP/MHP emportait malgré tout près de 52% des suffrages ; toutefois, ayant finalement obtenu du Conseil électoral supérieur [YSK] l’annulation de l’élection d’Istanbul, le parti présidentiel, malgré ses manœuvres, se vit infliger un camouflet par l’électorat stambouliote, lequel porta plus largement encore à la mairie M. Imamoglu, pourtant injurié et diffamé par le président et l’effectif immense de ses courtisans et argousins.

    Un autre événement retint l’attention : la victoire du faible Parti Communiste de Turquie [TKP] à Tunceli, dans l’est du pays, ville certes assez modeste de 28 000 h., mais malgré tout préfecture de province ; l’on ne saurait oublier toutefois – et cela conduit aux développements de l’article suivant – que la population de Tunceli est majoritairement alévie et notablement d’origine zaza.

    Il est bien sûr impossible de conclure avec fermeté ce premier mouvement ; mais l’on doutera pour le moment, dans un pays où la répression des véritables opposants est impitoyablement conduite, que les chances d’un renversement électoral de l’erdoganisme soient grandes en 2023 ; mais tout aussi surprenant serait qu’il emportât, avec son parti et ses alliés, une victoire écrasante, même si la dégradation de la situation économique ne s’amplifie pas ; l’Anatolie – l’ « Asie mineure » comme on disait autrefois – n’est pas un sous-continent inerte ; elle est parcourue de contradictions culturelles profondes qui interfèrent avec des antagonismes de classes ; mais ceux-ci ne parviennent toutefois pas à déboucher politiquement, je le répète, non seulement du fait de l’intensité du contrôle de la population bien sûr, mais aussi du fait du caractère particulièrement efficace, auprès du moins d’une majorité de la population, de la construction idéologique erdoganienne articulant, persuasivement au regard d’une longue durée historique dont les gouvernants se revendiquent constamment, autoritarisme, nationalisme et islamisme.

    Stéphane RIALS

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

      

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  • Haïti c’est la première République noire ayant conquis son indépendance après deux siècles d’esclavagisme. Elle subit depuis plus d’un siècle l’occupation, les violences ou les ingérences de l’ américain.

    Le 28 février dernier, des manifestations gigantesques ont eu lieu pour le départ du dictateur .

    Ci-dessous un texte publié par Initiative Communiste ce jour , texte reprenant une analyse diffusée et partagée par des militants haitiens.

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    1 – CONTEXTE.

    Haïti traverse une crise mondiale, une crise structurelle depuis longtemps. Cette crise touche tous les secteurs de la vie nationale depuis de nombreuses années. Mais c’est devenu catastrophique, insupportable depuis l’arrivée du régime PHTK au pouvoir avec Joseph Martelly dans la première phase et Jovenel Moise dans une seconde. Il faut rappeler rapidement que Martelly a été classé en 4e ou 5e position lorsque l’OEA (Organisations des États américains) a exigé que le CEP mette cet homme en deuxième position pour qu’il puisse participer au second tour avec Myrlande Manigat une figure importante de l’élite intellectuelle haïtienne. Martelly n’était donc pas le choix du peuple haïtien. Il a été parachuté par la communauté internationale lors d’élections de manigances de l’OEA.

    Martelly, après avoir prêté serment, a déclaré que le pays était ouvert aux affaires. C’était une façon, à notre avis, de dire : le pays est à vendre. Il était devenu président notamment pour liquider les ressources naturelles du pays. En effet, il a déjà créé la zone franche industrielle de Caracole dans le Nord-Est ainsi que la zone franche agricole au nom de Jovenel Moise à titre de marketing politique. Le slogan de la campagne de Jovenel était : NEG BANNANN LAN (PLANTAIN MAN). A l’Ile à Vache au sud, des familles paysannes sont chassées de leurs terres pour créer une zone touristique gratuite. Il est prévu de reprendre l’Ile de la Gonâve pour créer une zone financière libre (Tax Paradise). Il y a un autre projet de zone franche industrielle à Turtle Island dans le nord-ouest. La dernière action de Jovenel est la création d’une zone franche agro-industrielle à Savane Diane. Une savane de 30 000 hectares qui s’étend sur les départements de l’Artibonite, du Centre et du Nord. Cette zone franche a été publiée au journal officiel Le Moniteur le 8 février, au lendemain de la fin du mandat de Jovenel le 7 février. Elle couvrira 14 000 hectares concédés à la famille Louis Dejoie et Andy Apaid. Apaid est le chef de file de ce projet qui produira de la Stevia spécialement pour Coca Cola.

    Martelly, avant son départ, avait signé au moins 8 accords avec des sociétés minières aurifères des États-Unis et du Canada. Un groupe de sénateurs a bloqué la ratification au Parlement. Mais Jovenel vient de négocier un accord scandaleux avec Washington pour rester au pouvoir. Il s’agit d’un accord secret avec VCS Mining Company qui recevra des concessions minières qui pourraient rapporter au pays 190 milliards de dollars en 25 ans. Jovenel est en train de conclure un accord pour la misérable somme de 500 millions de dollars en 3 ans. Le PHTK est en train de vendre le pays.

    Jovenel, dont le mandat a pris fin le 7 février 2021 conformément à la constitution amendée dans son article 194-2 et au décret de loi électorale du 2 mars 2015. Mais il bénéficie de la protection de l’administration Trump qui l’a utilisé comme une marionnette. Il apparaît pour des actions anti-démocratiques contre le Venezuela et d’autres pays de la région. Tous les secteurs de la vie nationale en Haïti se sont prononcés très clairement sur la fin du mandat de Jovenel le 7 février 2021. Les lois sont claires mais Jovenel s’accroche au pouvoir grâce au soutien intéressé de certains secteurs de la communauté internationale contre la volonté de la Peuple haïtien.

    2 – POURQUOI JOVENEL DOIT PARTIR ?

    Jovenel doit quitter le pouvoir pour les raisons suivantes :

    a) Son mandat prend fin le 7 février 2021 conformément à la constitution et au décret-loi électorale en vertu duquel il a été élu. Ce sont les outils juridiques qu’il a utilisés sur Twitter pour limoger un tiers du Sénat en janvier 2020. La loi est une pour tous. La constitution doit être respectée. Tous les secteurs de la vie nationale exigent le respect de la constitution et de la loi électorale.

    b) Depuis janvier 2020, le pays est dirigé par un seul homme qui a publié 41 décrets et 120 aretes en 2020 alors que la constitution n’autorise pas la direction par décret.

    c) Pour créer un climat de peur parmi les masses populaires, des massacres ont été perpétrés par des fonctionnaires du gouvernement de Jovenel dans plusieurs quartiers populaires de la capitale. Il s’agit de bloquer les mobilisations populaires contre les actes criminels du pouvoir du PHTK.

    d) Le pouvoir de Jovenel utilise des bandes armées pour établir son pouvoir dictatorial. Il a fait quelque chose sans précédent dans l’histoire du pays en créant officiellement un réseau de gangs appelé G9. Ces gangs sont dirigés par un ancien policier appelé Jimmy Cherizier alias barbecue. Ces gangs tuent, pillent tout sur leur passage. Le nom de Barbecue apparaît dans tous les rapports des organisations de défense des droits de l’homme, y compris le rapport de l’ONU. Mais il circule librement à Port-au-Prince, il organise la production de cartes électorales pour le pouvoir.

    e) L’enlèvement est devenu une forme de gestion pour maintenir la population dans une peur constante. Dans le passé, les couches riches de la population ont été supprimées. Désormais, les enfants et les jeunes des quartiers populaires ne sont pas épargnés. Les familles qui ne peuvent pas payer les rançons requises trouvent les cadavres de leurs enfants dans des tas de détritus. La semaine dernière, une enfant de 5 ans d’un vendeur d’arachides grillées a été étouffée et jetée dans la rue parce que sa mère ne pouvait pas payer la rançon demandée par le gang.

    f) La Constitution de 1987 prévoit le processus de son amendement. L’article 284.3 de la constitution se lit comme suit : Toute consultation populaire visant à modifier la constitution par référendum est strictement interdite. Jovenel, avec le soutien des Nations Unies, est en train de préparer une constitution qu’elle entend faire ratifier par référendum en juin.

    g) La constitution prévoyait les secteurs qui doivent désigner leurs représentants pour constituer un conseil électoral provisoire. Jovenel a mis en place un conseil électoral provisoire avec des secteurs qu’il a lui-même créés. La cour de cassation n’a pas accepté le serment constitutionnel de ce CEP illégal et illégitime mais Jovenel a décidé de l’installer afin d’organiser des élections en faveur du PHTK qui veut à tout prix rester au pouvoir pour bloquer les procès des différents crimes financiers et crimes de sang commis par le régime PHTK.

    h) Jovenel a créé une Agence nationale de renseignement qui rappelle étrangement le corps des escadrons de la mort créé par François Duvalier pour arrêter, jeter en prison et détruire les opposants au régime. Ces agents n’ont pas à respecter les droits de l’homme. Ils peuvent violer la résidence des citoyens comme ils le souhaitent.

    i) L’opposition a cité les noms de 3 juges de la Cour suprême, dont l’un serait choisi comme président pour diriger la transition. Un coup d’État imaginaire a été organisé par les autorités pour arrêter l’un de ces juges Ivikel Dabresil. Il a été arrêté à son domicile le 7 février à 2 heures du matin en tant que coupable sans aucune preuve. Légalement, la police n’est pas autorisée à entrer dans le domicile d’un citoyen avant 6 heures du matin. Mais lorsqu’il s’agit d’un juge de cassation, personne n’a le droit de l’arrêter. Aucun tribunal ordinaire ne peut le juger. Seule la Haute Cour de justice peut juger un juge de la cour de cassation. Le juge a été menotté et jeté illégalement en prison. L’ensemble de la société s’est levé pour faire libérer le juge.

    j) Les juges de la cour de cassation sont inamovibles pendant toute la durée de leur mandat. Ils ne peuvent être ni licenciés ni mis à la retraite. Jovenel a décidé de retirer les 3 juges en violation flagrante de la constitution.

    k) Le PHTK a démantelé toutes les institutions du pays. Le Parlement n’existe plus, le pouvoir judiciaire est sous la domination de l’exécutif. La police nationale est devenue une police politique. L’indépendance de la Cour suprême des comptes est réduite. Le pays est sous un régime totalitaire.

    l) La situation socio-économique de la population est catastrophique. Les gens sont devenus 3 fois plus pauvres au cours des 10 dernières années. Plus de 500 000 Haïtiens sont contraints de quitter le pays pour se rendre au Chili, au Brésil et dans d’autres pays. Le pays ne produit plus rien.

    m) Les paysans ne peuvent plus produire leur nourriture. Ils sont laissés à eux-mêmes. L’environnement est totalement dégradé. Le pays dépend de plus en plus de la République dominicaine et des États-Unis pour sa nourriture. Environ 70% de la nourriture consommée par le pays provient de ces deux pays alors que le pays était complètement autosuffisant pour sa nourriture jusqu’en 1986. Nous ne pouvons accepter qu’un président hors-la-loi continue d’appauvrir le pays.

    3 – LA SITUATION DU PAYS EST INSOUTENABLE.

    Le pays est plongé dans une insécurité chronique. La peur envahit tous les secteurs de la vie nationale. La majorité de la population est au chômage. La majorité de la population souffre de la faim. Les soins de santé sont pratiquement inexistants pour les masses populaires. Les ressources financières de l’État sont pillées. Le régime PHTK continue de vendre le pays. Les jeunes sont désespérés. De nombreuses personnes sont forcées d’abandonner leurs maisons, situées dans des quartiers contrôlés par des gangs. Il y a actuellement de nombreux réfugiés internes en Haïti. La vie des gens est dure. Des gens sont arrêtés, jetés en prison pour s’être mobilisés contre les dictatures. Des gens sont tués quotidiennement dans les quartiers populaires. Les enlèvements se multiplient dans tous les secteurs. Vivre en Haïti est de plus en plus difficile. C’est inacceptable.

    La communauté internationale, contre toute logique, soutient la dictature de Jovenel Moise en l’aidant à violer la constitution et les lois du pays. Elle refuse de reconnaître la fin du mandat de Jovenel. Elle soutient le projet d’une nouvelle constitution. Il soutient l’organisation de nouvelles élections qui pousseraient le pays plus loin dans la crise mondiale. Les pays dits amis d’Haïti défendent leurs propres intérêts. Ils ne défendent pas les intérêts du pays. 

    Le peuple haïtien doit s’unir pour lui faire comprendre qu’Haïti est un pays indépendant. Le peuple a le droit à l’autodétermination. Ce sont les Haïtiens qui doivent défendre les intérêts du pays.

    L’opposition politique, malgré la création de nombreux regroupements, malgré la convergence de toutes les propositions pour sortir de la crise, ne peut pas encore s’entendre pleinement sur la manière de travailler ensemble pour évincer Jovenel du pouvoir qu’il continue de détenir de manière inconstitutionnelle. Il est urgent que l’opposition parvienne à mettre en place une équipe pour mener les négociations qui devraient conduire au départ de Jovenel du Palais national et installer un gouvernement de transition qui doit mener les activités suivantes :

    • Une conférence nationale souveraine pour établir un plan d’action pour le développement du pays pour les 25 prochaines années.

    • Lutter contre l’insécurité, en particulier les gangs, les enlèvements.

    • Les procès contre les gaspilleurs de fonds publics, contre les auteurs de massacres dans les quartiers populaires, contre les criminels.

    • Apportez les modifications nécessaires à la constitution.

    • Mettre en place un processus électoral crédible pour réaliser de véritables élections dans un délai de deux à trois ans.

    • Adopter des mesures socio-économiques urgentes pour soulager la population.

    • Adopter des mesures urgentes pour la protection de l’environnement et la relance de la production nationale.

    4 – EN CONCLUSION.

    Le peuple haïtien est condamné à combattre la dictature de Jovenel. Il est condamné à mettre fin au régime criminel PHTK qui met en danger l’avenir du pays, l’avenir de la démocratie. Pour y arriver, il doit continuer :

    • Discussions entre la société civile et la société politique pour parvenir à un accord politique pour mettre fin à la crise. Cet accord doit inclure la formation d’une équipe pour mener les négociations avec tous les acteurs impliqués dans la crise, notamment les États-Unis.

    • Renforcer les structures organisées pour travailler sur des stratégies contre la dictature, aider les victimes de la dictature de Jovenel, défendre les prisonniers politiques.

    • Mobilisation pacifique permanente pour bloquer l’avancement de la dictature de Jovenel par référendum ou élections frauduleuses. Aucune élection n’est possible avec le PHTK qui a refusé d’organiser les élections à temps.

    5 – SOLIDARITÉ INTERNATIONALE.

    Dans la situation actuelle, le pays a besoin de la solidarité des autres peuples pour :

    • Diffuser des informations réelles sur la crise haïtienne à l’étranger.

    • Faire pression sur les gouvernements étrangers, dont les États-Unis, le Canada et la France, pour qu’ils suspendent leur soutien à la dictature en Haïti.

    • Aider les organisations en Haïti dans les activités de mobilisation contre la dictature et l’aide aux victimes du régime PHTK.

    Veuillez noter. Nous écrivons au nom du Front patriotique populaire (FPP), qui regroupe plus de 40 organisations sociales et politiques comprenant des paysans, des ouvriers, des femmes, des étudiants, des quartiers populaires, etc.

    traduction PG pour la commission internationale du PRCF et www.initiative-communiste.fr

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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