• 1er septembre (RHC)- La présidente du Sénat de la Bolivie, Eva Copa, a critiqué la décision du gouvernement de facto de rejeter la promulgation de lois approuvées au préalable par le parlement.

    Eva Copa a remis personnellement les trois lois approuvées la semaine  dernière au sein de l’Assemblée Législative Plurinationale, ALP, pour leur publication dans le journal officiel face au rejet du Ministère de la présidence, a diffusé la page web du Sénat.

    Les fonctionnaires ont signalé dans un premier moment que les documents devaient être présentées au nom de Jeanine Añez, qui préside le gouvernement de facto, a dénoncé la parlementaire bolivienne.

    La représentante du Mouvement vers le Socialisme a signalé : « Ils violent la Constitution dont l’article 164 stipule que la loi promulguée sera publiée dans le Journal Officiel de façon immédiate.

    Les lois approuvées sont celles du bail, du don volontaire de plasma  dans le traitement du Covid-19 et une autre concernant le secteur privé dans la santé face à la pandémie.

    L’AP a promulgué ces lois face à la passivité et l’inaction d’Añez qui ne les a pas diffusées dans le délai de 10 jours fixé par la Constitution, a souligné la leader parlementaire.

    Édité par Reynaldo Henquen

     

    source : http://www.radiohc.cu/fr/noticias/internacionales/232855-la-presidente-du-senat-bolivien-critique-lattitude-du-gouvernement-de-facto

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  • Caracas, 1er septembre (RHC)- Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a émis une grâce présidentielle en faveur de plus d’une centaine de dirigeants de l’opposition dont plusieurs députés à l’Assemblée Nationale qui avaient été privés de l’immunité parlementaire.  

    Le vice-président sectoriel de communication, du tourisme et de la culture du Venezuela, Jorge Rodríguez, a annoncé que la mesure entrera en vigueur à partir de sa publication dans le Journal Officiel et qu’elle bénéficiera 110 opposants avec des procès judiciaires ouverts dont 23 sont députés principaux et 4 suppléants.

    Le décret rendu public par le haut fonctionnaire au cours d’une conférence de presse, signale qu’il fait partie des objectifs du gouvernement de promouvoir la constitutionnalité du pays, la réconciliation nationale et la recherche de la paix.

    Cette grâce n’oblige pas les bénéficiaires à participer aux élections parlementaires du 6 décembre car il s’agit d’une décision à eux, a précisé le haut fonctionnaire qui a rappelé qu’il existe une prorogation décidée par le Conseil National Électoral.

    Parmi les graciés se trouvent des dirigeants connus de la droite dont Freddy Guevara, Henry Ramos Allud, Mariela Magallanes, Carlos Lozada, José Guerra, Richard Cabrera et Tomás Guanipa, entre autres.

    Certains d’entre eux se trouvent à l’étranger mais avec des procès judiciaires ouverts dans le pays et d’autres sont en prison comme les députés Gilber Caro et Renzo Prieto.

    Édité par Reynaldo Henquen

    source : http://www.radiohc.cu/fr/noticias/internacionales/232856-le-president-du-venezuela-gracie-plusieurs-dirigeants-de-lopposition

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  • Le Vietnam honore Chi Minh à l'occasion de sa mort et du jour de l'indépendance


    Hanoi, 1er septembre (PL) Des milliers de personnes ont rendu hommage aujourd'hui à Ho Chi Minh dans le mausolée qui le perpétue dans cette capitale, à la veille du 51e anniversaire de sa mort et du 75e anniversaire de la proclamation de l'indépendance.

    Spontanément, parfois en groupe familial et avec de jeunes enfants dans les bras, parfois individuellement, des personnes de tous âges de la capitale ont fait un pèlerinage au site où repose le corps momifié du premier président du pays, et au Monument aux héros et martyrs de la guerre voisin

    Les hauts dirigeants du Parti communiste, de l'État, de l'Assemblée nationale, du gouvernement et du Front de la patrie, la plus grande organisation de masse du pays, ont également apporté des fleurs au vénéré oncle Ho.

    Le Vietnam célèbre sa fête nationale le 2 septembre, car à une date comme celle de 1945, Ho Chi Minh a lu la Déclaration d'indépendance sur la place Ba Dinh de la capitale, où se trouve le mausolée.

    Les actes à la mémoire du Héros national ont été répétés en divers endroits associés à cet événement et à la Révolution d'août, qui a mis fin au colonialisme français et a conduit à la fondation de la République démocratique du Vietnam, plus tard la République socialiste du Vietnam.

    Mais la nation indochinoise désintéressée a dû se battre encore pendant 30 ans et offrir la vie de millions de ses enfants pour vaincre l'invasion des troupes américaines et obtenir la réunification du pays le 30 avril 1975.

    Malheureusement, Ho Chi Minh n'a pas été témoin de ce moment, peut-être le plus important dans l'histoire du Vietnam, puisqu'il est décédé le 2 septembre 1969.

    À cette époque, les chefs d'État et de gouvernement de nombreuses nations ont envoyé des messages aux dirigeants vietnamiens dans lesquels ils exprimaient leur espoir que le pays continue sur la voie du progrès et de la modernisation.

    Vendredi dernier, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a organisé une réception pour le corps diplomatique et les représentants des organisations internationales accrédités à Hanoi à l'occasion de la Fête nationale.

    Comme le veut la tradition, les représentations diplomatiques vietnamiennes dans de nombreux pays ont organisé des manifestations pour le Jour de l'Indépendance en coordination avec les ministères des affaires étrangères locaux et les organisations d'amitié avec la nation indochinoise.

     

    source en espagnol: https://www.prensa-latina.cu/index.php?o=rn&id=393343&SEO=vietnam-honra-a-chi-minh-en-fecha-de-su-muerte-y-dia-de-independencia

    source en français: http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2020/09/le-vietnam-honore-chi-minh-a-l-occasion-de-sa-mort-et-du-jour-de-l-independance.html

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    ll semble qu’effectivement l’opération “maidan” en Biélorussie ait échoué, maintenant il reste à construire une véritable intégration entre Russie et Biélorussie. Les communistes russes le souhaitent mais cela ne nous parait pas être sans problème, en effet si la Biélorussie a conservé beaucoup de l’ex-URSS, tant sur la propriété collective des moyens de production que sur les conquêtes sociales (ce qui explique aussi la capacité de résistance au Maidan), la Russie elle a avancé dans la privatisation et l’influence politique de l’oligarchie. Est-ce que l’intégration ne va pas être le signal de la fin du modèle biélorusse qui combine modèle soviétique et marché. Une question que Marianne va poser aux camarades du KPRF qui l’ont invitée à l’un de leurs débats sur le sujet. Nous vous ferons donc ici un compte rendu de ce débat et les questions que Marianne posera sur “le modèle soviétique”, facteur de résistance ou de désagrégation (note et traduction de Danielle Bleitrach).


    Le blitzkrieg visant le retournement de la Biélorussie vers l’Ouest a échoué, le régime fantoche n’a pas pu être établi, a déclaré le vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie Youri Afonine, s’exprimant dans le programme “60 minutes”

    Youri Afonine a souligné que les guides de la contestation biélorusse avaient des objectifs clairs: “arracher le peuple biélorusse à la Russie, subordonner l’économie biélorusse aux sociétés transnationales, pour finalement encercler la Russie, créer de nouveaux foyers de tension à ses frontières et, à l’avenir, établir des bases de l’OTAN”.

    Il a noté que ceux qui sont à l’origine de la prétendue “manifestation spontanée”, par le biais d’incitations venues de Lituanie et de Pologne, appellent les Bélarussiens à détruire leurs biens. Youri Afonine a rappelé comment, dans les années 1980, la CIA et ses hommes de main, les contras, avaient appris aux habitants du Nicaragua à détruire leur pays à peu près de la même manière – en plus de casser les voitures et les machines et de désactiver le système d’égouts. Donc rien de nouveau, les services spéciaux occidentaux utilisent des schémas éprouvés, déclare le vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie.

    Youri Afonine a comparé les marionnettistes de la révolte biélorusse aux «pères inconnus» de «l’île habitée» des frères Strougatski. «Ce n’est pas Aleksievitch, ni Tikhanovskaya qui dirigent la manifestation, mais ces ‘pères inconnus’ qui contrôlent les manifestants à travers le canal Nekhta, les conduisant à travers la ville comme un troupeau obéissant», a-t-il dit.

    «D’où vient le drapeau blanc-rouge-blanc, qui en a fait un symbole de protestation? En fait, la plupart de ces jeunes manipulés ne connaissent même pas son origine, ils ne savent pas qu’il est apparu dans la soi-disant BNR, occupée par l’Allemagne de Kaiser, puis a été utilisé pendant l’occupation nazie par les collaborateurs qui fusillaient les partisans », a poursuivi Youri Afonine.

    Il a rappelé que les communistes russes, dirigés par le chef du parti Guennadi Ziouganov, ont été les premiers en Russie à défendre de manière décisive la souveraineté de la Biélorussie, contre une tentative de coup d’État d’inspiration extérieure dans ce pays fraternel. L’aide économique de la Russie constituera un contrepoids sérieux aux actions des forces pro-occidentales, a déclaré le vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie. Mais jusqu’à présent, à son avis, il y a plus de discours sur les préférences accordées à la Biélorussie par la Russie que d’actes. Les Biélorusses, par exemple, achètent le gaz russe au prix du marché de 127 dollars (dans la région voisine de Smolensk, il en coûte environ 60 dollars) mais on en parle comme si nous les fournissions gratuitement. «Les relations fraternelles ne peuvent être construites sur des comptes d’épicier», a déclaré Afonine. «La Biélorussie a, à plusieurs reprises, fait preuve de courage et d’héroïsme, empêché l’ennemi de pénétrer en Russie, et cette situation peut se reproduire». Il a déclaré que l’intégration économique des économies russe et bélarussienne doit être développée et approfondie et que les Bélarussiens régleront eux-mêmes leurs problèmes politiques internes.

    KPRF (Parti Communiste de la Fédération de Russie) le 31/08/2020-12h

    source: https://histoireetsociete.com/ 

     

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  • Cet article a été publié dans le journal "Rizospastis" , organe du Comité central du KKE (Parti communiste de Grèce) le 22 août 2020 sous le titre "Biélorussie: dans les "meules" du système d'exploitation" puis reproduit sur le site solidnet.org le 31/08/20.


     

    Le « bâton » de l’intervention impérialiste s’est retrouvé en Biélorussie

    par Elisaios Vagenas

     

     

    L'opposition à Loukashenko avec l'ancien drapeau du pays qui était en usage pendant l'occupation allemande 

    Le 10 août, au lendemain de la récente élection présidentielle biélorusse, un pétrolier a accosté avec 76 000 tonnes de pétrole brut américain dans le port de la ville lituanienne de Klaipėda, commandé par le "dernier dictateur d'Europe", comme les média occidentaux appellent le Président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko.

    C'était la deuxième cargaison américaine reçue par la Biélorussie. Au début de l'été, 77 000 tonnes ont été reçues via le réseau ferroviaire et le même port. La Biélorussie envisageait de recevoir du pétrole américain ou saoudien via des ports polonais aussi, dans le cadre de son «indépendance» du pétrole russe. Ça a été conclu lors de la visite du secrétaire d'État américain, M. Pompeo, en Biélorussie en février dernier. Bien sûr, après les derniers développements qui ont suivi l'élection présidentielle, tous ces plans restent en suspens, n’est-ce pas?

    Regardons alors quelques données par rapport à la Biélorussie.


     

    Sur la Biélorussie

    Ce pays compte environ 10 millions d'habitants. Il a des frontières à l'ouest avec 3 pays de l'UE (Lituanie, Lettonie, Pologne), au sud avec l'Ukraine et à l'est avec la Russie. Il est considéré comme le plus grand État clos d'Europe, car il n’est pas entouré par la mer.

    La Biélorussie a résulté de la dissolution de l'Union soviétique et a «hérité» de l'infrastructure développée de la production agricole et industrielle. Elle entretient des relations politico-économiques et militaires très étroites avec la Russie. Elle a conclu un accord avec cette dernière pour la création d'un État unique, cependant, malgré les diverses feuilles de route qui ont été convenues, ce processus n’a pas avancé. Elle participe à des associations régionales, où la Russie joue le rôle de «locomotive», comme l'Union économique eurasienne (EEU) et l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

    Suite à une proposition d'Al. Loukachenko, le transfert du jour de «l'Indépendance» du 27/7 (jour de son départ de l'URSS), au 3/7, jour où l'Armée rouge a libéré la capitale Minsk (3/7/44) pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle la Biélorussie a perdu 1/3 de sa population, a été approuvé par un référendum (1996).

     

    Les relations avec la Russie et la Chine

    La Biélorussie est fortement dépendante des sources d'énergie russes et joue un rôle important dans l'exportation des hydrocarbures russes vers l'Europe. Elle a «hérité» de l'URSS une section importante d'oléoducs et de gazoducs à partir desquels environ 50% du pétrole russe était exporté chaque année, 30% du gaz russe vers l'Europe.

    Le Secrétaire d'Etat US, M. Pompeo, dans un moment d'euphorie avec le Président de Biélorussie, Alexandre Loukachenko, lors de leur rencontre à Minsk en février de cette année

    Dans le même temps, elle tire des revenus importants du traitement du pétrole brut russe, car elle dispose de grandes raffineries, qui produisent de l'essence et du diesel, les revendant à des pays européens, garantissant  ainsi jusqu'à 25% des recettes budgétaires de l'État (8 milliards d'euros par an). Elle a également reçu un certain nombre d'aides financières et de prêts de la Russie, représentant actuellement 40% de sa dette extérieure, tandis que son deuxième financier est la Chine (26%). Dans le même temps, la Russie est le principal importateur de produits biélorusses (par exemple produits laitiers, tracteurs, bus), tandis que la Chine est le deuxième importateur.

    Les principaux investisseurs étrangers en 2019 venaient de Russie (44,2% de tous les investissements), puis de Grande-Bretagne (19,7%), de Chypre (6,6%), des pays où le capital russe est très actif.

    La Chine considère la Biélorussie comme le "dernier arrêt" sur la "Route de la Soie" avant l'UE. Ces dernières années, elle a également fait des investissements et a financé l'économie biélorusse au profit de ses propres monopoles.

    Les relations entre la Biélorussie et la Russie au cours des 26 dernières années, avec Al. Loukachenko à la présidence du pays, peuvent être caractérisées comme une "douche froide et chaude en alternance". D'une part, la Biélorussie est devenue le plus proche «allié» de la Russie. D’autre part, les deux pays ont été impliqués dans une série de «guerres» commerciales au fil de ces ans, soit pour les prix de transit des hydrocarbures russes, soit pour les prix auxquels la Biélorussie achète les hydrocarbures russes, soit pour les importations de produits laitiers biélorusses en Russie (les médias russes considèrent que l'État biélorusse subventionne la production de ces produits beaucoup plus que l'État russe, ce qui entraîne une concurrence inégale pour les entreprises russes respectives). Par ailleurs, les médias biélorusses pro-gouvernementaux se concentrent sur les aspirations du capital russe à s’étendre aux secteurs de l'économie du pays qui n'ont pas encore été privatisés.

    Al. Loukachenko a saboté plusieurs fois les plans de la Russie visant à approfondir l'unification capitaliste des pays de l'Union économique eurasienne (UEE), par exemple en faisant sauter les plans pour une monnaie commune. Lors du dernier sommet de l'EOE (mai 2020), la Biélorussie et l'Arménie ont bloqué la proposition de la Russie de "développement stratégique jusqu'en 2025", soulignant d’abord la nécessité des mêmes prix pour les hydrocarbures dans les territoires de l'OEE.

    De plus, Loukachenko n'a pas soutenu la Russie dans des décisions politiques critiques, telles que par exemple l'intégration de la Crimée dans la Fédération de Russie, ou l'opération militaire russe en Ossétie du Sud ou en Syrie.

    La Russie, toutes ces années, a pris conscience de l’importance de son alliance stratégique avec la Biélorussie, qui est un obstacle à l'encerclement du territoire russe par l’OTAN et, en même temps, le «territoire amical» le plus occidental à travers lequel la Russie s'approche de la «poche» de Kaliningrad, ainsi que le «corridor» de ses hydrocarbures vers l’Europe. Elle comprenait l'effort de la bourgeoisie biélorusse et de ses dirigeants pour manœuvrer, négocier de meilleures conditions dans le processus d'unification capitaliste qui est en cours dans les territoires de l'ex-URSS; cependant elle considérait que les marges géopolitiques de ces manœuvres sont très limitées. Il y a eu également des moments où la partie russe a semblé perdre son sang-froid dans ce «marchandage», comme à l'été 2002, lorsque Poutine a proposé la dissolution de la Biélorussie en 7 régions et leur intégration dans la Fédération de Russie.

     

    Les plans de l'impérialisme euro-atlantique

    Clairement, le capital occidental (européen et américain) a également des aspirations depuis plusieurs années, qui, sous la présidence de Loukachenko,  éprouve plus des difficultés que les capitaux russe et chinois à pénétrer dans le pays.

    L'UE et les États-Unis considèrent depuis des années la Biélorussie comme un "fruit défendu". Ainsi, ils ont fait pression sur Loukachenko pour qu'il "ouvre" son pays à l'Occident, pour qu'il procède à des "réformes" politiques et économiques. Ils poussent depuis des décennies, parfois avec la "carotte" (voir "Partenariat oriental de l'UE"), mais principalement avec le "bâton", finançant et entraînant des forces de l'opposition, imposant des sanctions aux dirigeants biélorusses, développant et renforçant les forces de l'OTAN en ses frontières. Ces efforts n'ont pas eu de résultat visible, en fait, dans de récents rapports de l'UE, des estimations figuraient selon lesquelles il ne faut pas attendre à des changements politiques immédiats dans ce pays.

    Alors que la crise s'intensifie dans tout le monde capitaliste, les États-Unis ont tenté d’exploiter l'escalade observée dans les relations entre la Biélorussie et la Russie. C’est similaire à ce que la Russie fait avec la Turquie, profitant de la rupture de ses relations avec les États-Unis.

    En février 2020, le secrétaire d'État américain M. Pompeo s'est rendu en Biélorussie, déclarant que les États-Unis pouvaient répondre à 100% des besoins énergétiques de la Biélorussie en hydrocarbures. Al. Loukachenko a déclaré que son pays réduirait les importations d'hydrocarbures russes à 30-40% de ses besoins, en procédant à acheter le pétrole américain et même saoudien. La visite de Pompeo s'est accompagnée d'étapes concrètes, même d’assouplissement, comme nous l'avons déjà écrit, mais pas de levée des sanctions, imposées par les États-Unis à la Biélorussie. L’importance de cette visite était plus politique qu'économique. Elle a montré que la direction biélorusse cherche à utiliser son rapprochement avec les États-Unis comme un «outil» de pression sur la Russie.

     

    La politique de Loukachenko et le mouvement communiste

    Il y a 26 ans, le mouvement communiste en Biélorussie s'est déclaré favorable à Loukachenko comme président, a salué son refus d’engager le pays sur la voie de l'OTAN et l'UE, son rejet des «instructions» du FMI pour des réformes rapides du marché. Il s'est félicité des déclarations prosoviétiques du Président, mais en même temps s'est montré prudent et critique à l’égard de sa quête de renforcer ses pouvoirs en limitant ceux du Parlement, de se glisser dans un mode de gouvernement de plus en plus autoritaire, pratiquant le culte de la personnalité.

    En 1996, sur cette base, il y a eu une scission au sein du Parti des communistes de Biélorussie, qui a rejoint l'opposition, tandis que le Parti communiste de Biélorussie, résulté de la scission, soutient toujours Al. Loukachenko. Le Parti des communistes de Biélorussie a devenu un parti social-démocrate, qui a finalement changé son titre en « Parti de la gauche biélorusse « Un monde juste » et a rejoint le « Parti de la gauche européenne ». Au contraire, le Parti communiste de Biélorussie participe aux Rencontres internationales des PC et à l'Union des PC-PCUS, soutient sans réserve Loukachenko, compte 11 députés sur 110, tandis que ses cadres, comme son ancien premier secrétaire, I. Karpenko, aujourd'hui ministre de l'Éducation, ont pris des positions gouvernementales. D'autres partis de l'ex-URSS adoptent aussi une telle position, comme le Parti communiste de la Fédération de Russie, l'Union des PC-PCUS, qui est une forme de coopération entre eux et qui est basée sur l'ancienne stratégie du Mouvement communiste international des « stades », de la participation « aux gouvernements du centre-gauche » au sein du système capitaliste, sur la base d'un secteur étatique fort, qui « contrôlera » et « régulera » le marché.

    Bien sûr, la réalité capitaliste en Biélorussie, où une grande partie de l'économie reste entre les mains de l'État, est implacable. Les acquis qui ont existé pendant la période de l'URSS, peut-être à un rythme plus lent que dans d'autres pays, diminuent ou disparaissent. Ainsi, par ex. dans ce pays aussi il y a le relèvement de l’âge du départ à la retraite, la commercialisation des besoins sociaux, comme la santé et l'éducation. Des milliers de personnes sont obligées de quitter leur domicile et de chercher du travail en Russie, en Pologne, en Lituanie, en République tchèque, etc. Les chiffres officiels montrent qu'environ 60% des travailleurs travaillent actuellement dans des entreprises non publiques, ce qui est plus élevé que le pourcentage correspondant en Russie. En fait, par rapport à il y a 20 ans, cette changement  et cette montée du secteur privé sont claires, ainsi que l'augmentation des inégalités sociales dans le pays. En 2020 seulement, des dizaines d'entreprises figurent sur la liste des privatisations.

    Il existe d'autres forces communistes plus petites dans le pays, comme le Parti communiste ouvrier de Biélorussie, affilié au Parti communiste ouvrier de Russie. Ce parti a une position de "soutien critique" de Loukachenko, il n'a pas été reconnu par les autorités comme un parti politique et ne peut pas participer aux processus politiques, alors qu’au cours de la période précédente, il devait faire face à des pratiques de répression de l'État bourgeois, également utilisées par rapport à toutes les luttes ouvrières.

     

    Les élections présidentielles de 2020. Contexte et résultats

    Pendant la période préélectorale, les autorités biélorusses, sous divers prétextes, n’ont pas permis à plusieurs candidats présidentiels de se présenter aux élections.

    Ainsi, par ex. Viktor Babariko, banquier, président jusqu'en mai 2020 de la BelGazprombank, détenue à 49% par la société russe Gazprom et à 49% par la banque également russe Gazprombank, a été exclu. Suite au rejet de sa candidature, il a été emprisonné par les autorités biélorusses pour implication dans un scandale financier.

    Valery Tsepkalo, entrepreneur, ancien diplomate, ancien ambassadeur de Biélorussie aux États-Unis et ancien premier vice-ministre aux affaires étrangères, n'a pas également pu se présenter aux élections. Il a trouvé refuge non pas dans un pays occidental, mais en Russie, d'où il condamnait Loukachenko.

    À quelques jours de l'élection présidentielle, 32 citoyens russes ont été arrêtés par les autorités biélorusses, des «touristes de guerre», comme c'est le surnom de ceux qui équipent les armées militaires privées. Les autorités biélorusses les ont directement accusés de "terrorisme", de tenter de créer un climat de "déstabilisation", demandant des explications à la Russie, car on sait que les différentes "armées privées" qui sont apparues en Russie, ainsi qu'aux États-Unis, sont liées de façon complexe avec des structures étatiques formelles. En fait, Loukachenko a accusé l'oligarchie russe et les forces politiques néolibérales de Russie de tenter de le renverser. Toute l'intrigue de cette affaire, les différents scénarios, pourraient remplir beaucoup de pages, alors ici nous ne ferons que noter que la version officielle, qui est devenue connue après leur remise aux autorités russes, est qu'ils sont tombés «victimes» des services secrets ukrainiens, qui, en les trompant, les ont dirigés vers la Biélorussie, afin de provoquer une crise dans les relations entre la Biélorussie et la Russie.

    Finalement, les élections ont eu lieu et selon les données officielles, plus de 84% des électeurs inscrits ont pris part, et Alexander Loukachenko, qui est élu président du pays depuis 1994, a été réélu avec 80,1% des voix.

    Son principale rivale, Svetlana Tikhanovskaya, l'épouse de Sergei Tikhanovsky, également exclu des élections, a enregistré 10,1%, mais elle conteste complètement les résultats donnés par la Commission électorale du pays et affirme qu'elle est la gagnante sur la base du décompte par les représentants de l'opposition. Ce couple d'entrepreneurs  a clairement un «agenda» plus pro-occidental que les deux autres candidats exclus, favorables à une «coopération internationale avec toutes les parties». Tous, cependant, invoquent l'approfondissement des privatisations comme une «panacée». Finalement, Tikhanovskaya s'est enfui en Lituanie, où elle a mis en place un "Conseil de coordination", qui demande à Al. Loukachenko de lui remettre le pouvoir.

     

    Développements postélectoraux

    Après l'annonce de la réélection d'Al. Loukachenko, des manifestations quotidiennes ont déclenché pendant plusieurs jours dans le centre de Minsk et dans d'autres villes, avec des drapeaux nationalistes et des slogans anti-gouvernementaux tels que "Allez-vous-en!" Il y a eu des affrontements entre les manifestants et la police, une répression intense et l'utilisation de grenades, de globes, de balles en plastique, etc., avec environ 6 à 7 000 arrestations et la mort de 2 manifestants. Dans le même temps, dans plusieurs grandes entreprises du pays, les forces de l'opposition ont pu organiser des grèves de masse.

    Un élément dénoncé par les autorités comme une poursuite d'une «révolution de couleur» était l'implication d'autres États dans le soutien des forces de l'opposition, principalement des États baltes, en premier lieu de la Lituanie, ainsi que de la Pologne, c'est-à-dire des pays de l'UE avec des violations flagrantes des droits et libertés démocratiques, comme la persécution des communistes. En fait, le 13/8, les ambassadeurs de l'UE et des États-Unis ont déposé des fleurs à l'endroit où un manifestant antigouvernemental a été tué.

    En ce qui concerne la reconnaissance internationale des résultats des élections, jusqu'à présent, les dirigeants de Russie, Chine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Moldova, Azerbaïdjan, Tadjikistan, Kirghizistan, Syrie, Venezuela, Nicaragua, Vietnam, Turquie, Arménie (le Premier ministre, non le président) ont envoyé des messages de félicitations à Al. Loukachenko. L'UE, qui ne reconnaît pas le résultat, est allée dans la direction opposée, imposant des sanctions, tout comme les États-Unis, mais à un ton plus bas que ce à quoi nous étions habitués les années précédentes.

    Il est à noter que les forces soutenant Loukachenko, surmontant la première surprise, ont également organisé des rassemblements avec des drapeaux d'État et le slogan «Nous ne laisserons pas le pays se désintégrer».

    Al. Loukachenko a prononcé un discours lors d’un tel rassemblement, tandis qu'il est également allé parler aux grévistes dans une grande entreprise à Minsk. Il est allé et parti en hélicoptère, et au cours de son discours il a appelé les travailleurs à s'assurer qu'ils ne perdaient pas leur emploi, afin que «le pays ne soit pas dissous» et à rester «à l'écart de la politique». Bien sûr, il n'a pas évité la désapprobation de certains grévistes.

    Dans le même temps, le président biélorusse, après l'aggravation de la situation politique, a fait diverses déclarations «pro-russes» et a également déclaré qu'il était en contact permanent avec le président russe Vladimir Poutine et que les forces de l'OSCE pourraient intervenir en Biélorussie, si l’intervention de l’Occident s'intensifiait. Enfin, il a laissé une "fenêtre" ouverte  en ce qui concerne la répétition des élections, après l'approbation de la nouvelle Constitution du pays par référendum.

    Le président biélorusse a mobilisé les forces militaires du pays à l'ouest, invoquant le renforcement des forces de l'OTAN, et en même temps il semblait déterminé à poursuivre ceux qui avaient rejoint le "Conseil de coordination" mis en place par Tikhanovskaya, exigeant la "reddition du pouvoir".

    Bien sûr, au moment de la rédaction de cet article, les choses sont encore fluides, il y a beaucoup de mobilité. Ainsi par exemple le prisonnier V. Babariko a envoyée une lettre à Poutine, tandis que le soi-disant "Conseil de coordination" a promis qu'il n'avait pas l'intention de perturber les relations avec la Russie. Il convient de mentionner ici la déclaration de l'ancien président de la Pologne, A. Kwaśniewski, qui avait joué un "rôle spécial" dans le renversement violent en Ukraine. Il a averti l'UE que "la lutte pour le renversement de Loukachenko pourrait, de manière inattendue pour elle, amener au pouvoir en Biélorussie un dirigeant pro-russe".

     

    Quelques conclusions utiles

    Les développements en Biélorussie montrent clairement que le «témoin» des interventions impérialistes des États-Unis, de l'UE et de l'OTAN dans la région eurasienne est également passé à la Biélorussie. Leur objectif est de "resserrer" encore plus l’étau autour de la Russie, pour que les forces euro-atlantiques gagnent des «piliers» économiques et géopolitiques dans le cadre des rivalités intra-impérialistes féroces avec les autres forces de la «pyramide» impérialiste, comme la Russie et la Chine.

    Une fois de plus, ils exploitent des forces qui ont été fortement financées et formées pour ce travail, comme ils l'ont fait en Ukraine, qui réunissent ce qui est le plus réactionnaire et nationaliste en Biélorussie. Toutes ces forces se sont renforcées, comme la classe bourgeoise, qui a été "élevée" pendant les années de la gouvernance  de Loukachenko.

    Les problèmes sociaux et les impasses créés par la voie capitaliste en Biélorussie au cours des 26 dernières années sous Loukachenko constituent la "matière inflammable", tandis le cynisme et la répression avec lesquels l'élite politique dominante cherchait à gérer les élections bourgeoises et le résultat électoral ont allumé la mèche.

    En outre, les dirigeants biélorusses sont «coincés» et sur le point de s’écraser entre les oppositions intra-impérialistes de forces plus fortes, lesquelles ils ont cherché à exploiter.

    Dans ces circonstances, la solidarité avec les communistes et les travailleurs de la Biélorussie a une importance particulière, qui peuvent et doivent organiser leur propre lutte indépendante en fonction de leurs propres intérêts, pour repousser les interventions étrangères, revendiquer la satisfaction des besoins populaires modernes, ouvrir la voie au socialisme, qui est la seule alternative aux impasses de la voie de développement capitaliste.

    Elisaios Vagenas

    Publié le 22/8/20 au journal « Rizospastis », organe du CC du KKE

     

    source: http://solidnet.org/article/CP-of-Greece-BELARUS-In-the-millstones-of-the-exploitative-system.-The-baton-of-imperialist-intervention-ended-up-in-Belarus/

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  • Les Forces alternatives révolutionnaires communes (FARC) ont dénoncé ce samedi le meurtre d'un autre signataire des accords de paix, dans le département de Bolívar, situé dans le nord de la Colombie.

    Traduction de Nico Maury


    Colombie : Meurtre d'un ancien commandant, membre de la direction du parti FARC
    "Aujourd'hui à Santa Rosa, au sud de Bolívar, le camarade qui a signé la paix Jorge Iván Ramos (Mario Morales), membre de la direction nationale de notre parti, a été assassiné", annonce le communiqué des FARC.

    Iván Ramos menait des activités politiques liées à la mise en œuvre des accords signés en 2016, "il dirigeait la mise en œuvre de l'accord de paix. Il laisse derrière lui deux enfants orphelins de moins de dix ans".

    Pour sa part, le représentant des FARC à la Chambre des députés-députées, Sergio Marín, a dénoncé le manque de garanties de l'Etat et la persécution des membres du parti, "Jorge Iván Ramos, a été assassiné à Santa Rosa, au sud de Bolívar. C'est le deuxième membre de la direction nationale de notre parti qui est tué", a-t-il souligné.

    "Ils nous tuent, une fois de plus, ce régime pousse la Colombie vers la chute, c'est avec une profonde douleur, nous rapportons le meurtre de notre camarade", a rapporté la sénatrice Victoria Sandino.


    Jorge Iván Ramos commandait le 37ème front du groupe armé éteint et maintenant il était en charge du programme de substitution des cultures illicites. Depuis la signature de l'Accord de paix, 225 ex-combattants-combattantes ont été assassinés.

    Jorge Iván Ramos travaillait en tant que membre de la direction nationale du parti FARC et il était en charge de la mise en œuvre du PNIS (Programme national complet pour la substitution des cultures illicites) dans le pays. Bien que son travail ait été au niveau national, il a dirigé plusieurs processus liés à la mise en œuvre de l'Accord dans le département de Bolívar où il résidait. L'homicide s'est produit ce samedi dans le village de Palmachica, municipalité de Santa Rosa, au sud de Bolívar.

    Depuis la signature de l'Accord de paix, 225 ex-combattants-combattantes ont été assassinés, dont deux ex-commandants. La Mission de vérification des Nations Unies a mis en garde le gouvernement contre la grave situation sécuritaire dans laquelle se trouvent les signataires de la paix. Outre les homicides, l'organisation internationale a attiré l'attention sur le gouvernement colombien pour l'absence de mesures de protection globales et efficaces pour la vie des ex-combattants-combattantes. L'ONU rappelle la situation de déplacement à Ituango (Antioquia), lorsque les ex-combattants installés dans la municipalité ont demandé à être transférés en raison de la situation critique d'insécurité. Une demande qui a également été répétée à Buenos Aires (Cauca) et à Mutatá (Antioquia),

    Il y a au moins 176 ex-combattants-combattantes qui ont déposé des plaintes auprès du Bureau du procureur général pour menaces, intimidations ou actions qui pourraient mettre leur vie et leur intégrité en danger, à la fois dans les espaces de réintégration et à l'extérieur. La plainte a également été soumise à la Cour interaméricaine en mai de cette année, lorsque le parti à la rose, dirigé par Rodrigo Londoño, s'est adressé à l'entité internationale pour demander des mesures conservatoires pour garantir leur protection et leur sécurité.

    source en espagnol: https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/08/29/colombia-denuncian-asesinato-en-bolivar-de-excombatiente-miembro-de-la-direccion-del-partido-farc/

    source en français : https://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Colombie-Meurtre-d-un-ancien-commandant-membre-de-la-direction-du-parti-FARC_a15268.html

     
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  • Guennadi Ziouganov envoie une lettre ouverte aux Présidents de la Russie et de la Biélorussie. Il est convaincu que l’impérialisme s’attaque dans sa volonté de survie à toute la Russie après avoir disloqué l’URSS. Il faut faire face en renforçant une véritable intégration des peuples dans la production, la connaissance, la culture. Voici ses propositions à Vladimir Poutine (note et traduction de Danielle Bleitrach).


    Le Président du Comité central du Parti communiste de Russie, Guennadi Ziouganov, a adressé une lettre ouverte aux présidents de la Russie et de la Biélorussie Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, dans laquelle il propose un plan pour renforcer l’État de l’Union. Ligne Rouge en publie le texte : L’Union fraternelle de Russie et de Biélorussie est la clé du bien-être et de la sécurité de nos peuples


    « L’Union des peuples de Russie et de Biélorussie traverse un moment historique. Notre fraternité séculaire de lutte, de victoire et de coexistence est soumise à des attaques sophistiquées de l’extérieur et de l’intérieur. Les mêmes forces qui ont brisé l’unité des peuples de Russie et d’Ukraine réalisent maintenant leur plan infâme dans les relations russo-biélorusses.

    Nous sommes convaincus que l’alliance forte de nos pays est la base de la sécurité économique, politique et militaire, un élément clé de la sécurité des membres de la Communauté des États indépendants et de l’Union économique eurasienne. Cela nous impose une responsabilité particulière.

    L’attaque cynique contre la Biélorussie est prévue depuis longtemps. Aujourd’hui, elle est liée aux élections présidentielles du 9 août 2020. Son objectif stratégique est de détruire l’État biélorusse et notre union, affaiblissant ainsi tous les pays de la CEI, rompant leurs liens d’intégration.

    En mai de cette année, j’ai publié un article-manifeste « Le noyau du pouvoir russe ». Il est dédié à la fraternité millénaire des peuples qui sont devenus le noyau du monde russe, leurs réalisations exceptionnelles, dont la culmination a été la grande ère soviétique. Il souligne également les graves défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

    Ce travail s’adresse à la fois aux dirigeants de la Russie et aux chefs d’État, unis par un destin historique commun et une alliance de longue date. La plus grande catastrophe du monde, qui a été la destruction de l’URSS, a porté un coup dur aux peuples slaves, violant leur unité territoriale, mettant en danger leur communauté politique, socio-économique et culturelle.

    Le temps remet de plus en plus en question la question de la survie, de la préservation de la paix civile et du salut de notre État.

     Il est de plus en plus menacé par des opposants extérieurs menés par l’élite politique, financière et militaire des États-Unis. Cela se traduit par des sanctions économiques, une guerre de l’information, de fortes pressions politiques autour du périmètre de nos frontières. Le sort de la Russie et de tous les peuples vivant sur le territoire de l’URSS dépend de la résolution de ce problème.

    Les déclarations et les initiatives des dirigeants de la Russie et du Biélorussie ont confirmé à plusieurs reprises qu’ils étaient conscients de la gravité des défis d’aujourd’hui. Toutes les forces patriotiques comprennent que nous ne pouvons y répondre d’une manière adéquate qu’en nous appuyant sur des relations étroites entre alliés et en protégeant les intérêts communs. Ce désir a été à la base de l’État de l’Union de la Russie et de la Biélorussie. Sa création a été une étape cruciale pour surmonter les conséquences de la collusion destructrice de Biélovej en 1991.

    Faisant face à nos aspirations fraternelles il y a les intérêts du capital transnational, qui ont été exprimés par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN. Dans un effort pour sauver le capitalisme mondial de l’immersion totale dans la crise, ils utilisent à tous égards les mécanismes des guerres hybrides, élargissent l’expansion, incitent au chaos programmé. Les tentacules de cette pieuvre ont déjà étouffé l’Ukraine. La volonté de pouvoir de la clique banderiste à Kiev a été menée au nom de l’asservissement économique du pays frère, du renforcement de l’alliance russophobe en Europe de l’Est et de la formation du « cordon sanitaire de la mer Baltique-Mer Noire ».

    La Biélorussie est une nouvelle cible pour les mondialistes. Les opposants au gouvernement légitimement élu ont le même rôle que la lèpre orange en Ukraine. Ce n’est pas un hasard s’ils ont été inspirés à hisser le drapeau, que le commissaire fasciste du Reich avait déjà reconnu comme officiel sur le territoire du Bélarus occupé. La Biélorussie non soumise par les envahisseurs fascistes, ceux d’aujourd’hui tentent de la mener sur la voie de la colonisation, la destruction de l’économie et de la culture. Et, comme d’habitude, cela se fait sous prétexte de rejoindre le « monde libre ».

    La Biélorussie a réussi non seulement à préserver le meilleur de l’expérience soviétique, mais aussi à l’accroître. Au cours du dernier quart de siècle, elle a soutenu la croissance de son potentiel économique. Si les forces anti-nationales sous la dictée des « conservateurs » de Washington, Varsovie et Vilnius parviennent à détruire ces conquis uniques, cela mettra fin au jeune État biélorusse. Cela portera un sérieux coup aux intérêts de la Russie, la privera de son allié le plus important et le plus fiable sur le continent. Cela mettra en péril la sécurité et la stabilité dans tout l’espace eurasien.

    Pour contrecarrer leurs plans destructeurs, nous devons passer des déclarations et protocoles à des mesures concrètes, à des actions urgentes et décisives. Leur objectif devrait être le renforcement maximal de l’Union russo-biélorusse. Il est urgent de revitaliser ses institutions dans toutes les directions. Je suis convaincu qu’il s’agit aujourd’hui de la première tâche des autorités russes. Des moyens efficaces de la résoudre devraient être recherchés conjointement avec les dirigeants biélorusses. Cette question devrait être examinée lors des prochaines réunions du Conseil de sécurité de la Russie, de la Douma d’État et du Conseil de la Fédération. Un programme clair d’interaction politique, économique, sociale, scientifique et culturelle entre les États fraternels face aux menaces historiques devrait être élaboré.

    Le Parti communiste et les Forces patriotiques populaires de Russie sont convaincus que le programme d’action devrait inclure les mesures suivantes :

    Introduction à la pratique quotidienne des réunions conjointes des gouvernements de la Russie et de la Biélorussie. Assurer le travail efficace du parlement allié russo-biélorusse. Faire que ces activités aient une base permanente. Organisation du fonds commun de développement de l’État de l’Union.Tous les organes gouvernementaux des deux pays sont appelés à veiller à ce que des solutions stratégiques et opérationnelles communes soient élaborées et mises en œuvre en temps opportun. Nous sommes convaincus que les organes parlementaires de nos pays pourraient adopter une position plus active.

    Élargir la coopération économique mutuellement bénéfique. C’est sur cette base qu’il faut établir des relations solides. Une analyse calme et objective de l’ensemble de nos liens commerciaux et économiques est nécessaire. Le temps est venu de résoudre des problèmes de longue date dans ce domaine.

    « Maximiser la coopération entre les régions de Russie et de Biélorussie et les villes jumelles avec la création d’un vaste réseau de coentreprises. Tout d’abord, il s’agit de domaines tels que l’ingénierie, l’électronique, l’agro-industrie, l’industrie textile, dans lesquels nous avons obtenu ensemble un grand succès dans les années soviétiques. L’expérience antérieure doit être relancée et développée. Un exemple convaincant est l’entreprise russo-biélorusse de fabrication de tramways Belkommash-Sibérie, qui a été initiée par le maire communiste Anatoly Lokot.

    – Une augmentation significative des places dans les universités russes pour les étudiants de la Biélorussie fraternelle. Il est inacceptable que nous manquions d’initiatives dans ce domaine, alors que la Pologne attire activement les jeunes Biélorusses dans ses universités. Les discours agressifs des gardiens de la « ibert » sous le drapeau des occupants nazis ont souligné avec éloquence ce qu’ils enseignent dans les universités de Varsovie et de Cracovie. Parmi les orateurs, il y a ceux qui ont écouté le « cours des conférences » des nationalistes, chérissant les rêves impériaux de la renaissance de l’Union de Lublin, dont la noblesse ne considérait pas les Biélorusses pour les gens et les traitait comme des esclaves privés de leurs droits.

    – L’organisation de stages réguliers de jeunes scientifiques talentueux sur la base de l’Académie russe des sciences – dans les plus grands centres scientifiques de Moscou, à Novossibirsk Akademgorodok, dans d’autres régions de notre pays. Nous devons renforcer la pratique des spécialistes russes dans les principales entreprises industrielles dd Biélorussie, dont la production réussie et l’expérience sociale mérite d’être utilisé en Russie. Il suffit de nommer l’usine de tracteurs de Minsk, où chaque tracteur sur trois en Europe et un tracteur sur deux en Russie est assemblé.

    – La création d’équipes de construction d’étudiants russo-biélorusses, qui contribuera à la cohésion d’une nouvelle génération de nations fraternelles. Un exemple parfait dans cette entreprise a été présenté par les Komsomols de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine, qui ont accumulé une expérience sur les chantiers de construction conjoints.

    «Développer la diplomatie populaire. Il est nécessaire de relier aux processus d’intégration un large éventail de forces sociales de nos pays sur le principe: « Plus les fondations sont profondes, plus le bâtiment est fort. » Le gouvernement russe devrait renforcer le rôle de la « coopération russe » et promouvoir activement la mise en œuvre de ses programmes.

    – La lutte coordonnée entre la Russie et la Biélorussie avec le coronavirus. Dans ce cas, la coordination des mesures préventives devrait être combinée à la fourniture intégrale d’un vaccin antiviral d’origine russe à tous les citoyens de l’État de l’Union.

    Approfondir les liens le long de la ligne de défense. L’armée de la République de Biélorussie couvre en toute sécurité ses propres frontières et les frontières occidentales de la Russie. Et cela dans la direction la plus dangereuse. Les capacités du complexe industriel et de la défense biélorusse de haute technologie pourraient être utilisées plus activement par la Russie. Se félicitant de la voie sur la substitution des importations, nous devons tenir compte du fait que l’industrie de la défense de la Russie et de la Biélorussie  est ancienne et profondément intégrée.

    « Une large utilisation de notre potentiel culturel, la langue commune, les traditions, les réalisations historiques. Soutien aux médias, qui renforce les liens de nos peuples et la coopération interétatique. Nous pensons qu’en Russie, il est nécessaire de surveiller les médias qui ont le soutien de l’État ou des sociétés d’État, mais prennent le parti des forces anti-russes. Nous pensons qu’il est nécessaire également en Biélorussie d’examiner de plus près les activités provocatrices d’un certain nombre de médias qui sont sur une position russophobe.

    Je vous exhorte, chers Vladimir Vladimirovitch et Alexandre Grigoryevich, à prendre des mesures exhaustives pour éliminer tout obstacle à nos relations. Veiller à ce que l’énorme potentiel de notre coopération soit pleinement réalisé. Il ne fait aucun doute que cela recevra le soutien fort de nos peuples – patriotes de Russie et de Biélorussie.

    Une fois de plus, l’amitié entre la Russie et la Biélorussie, le renforcement du jeune État biélorusse et l’État de l’Union dans son ensemble sont la clé de notre survie commune et de notre développement réussi.

    Nous devons être clairs : le monde est entré dans une zone de bouleversements politiques et socio-économiques. Ils sont causées par la crise irréversible du projet d’expansion mondiale néolibérale américain. Alors que les États-Unis sont au bord d’une véritable guerre civile, cette turbulence devient encore plus dangereuse. L’élection présidentielle américaine pourrait déclencher un nouveau tour de celui-ci. L’agenda mondial soulève la perspective de l’effondrement des fondements politiques, financiers et économiques du capitalisme mondial. Se tenir sur un tournant historique, ne pas être enterré sous les décombres d’un système décrépit, pour garantir leur indépendance et leur développement – tout cela nos peuples ne peuvent le faire que dans l’union la plus proche.

    Je veux rappeler à tous ceux qui poussent la Biélorussie sur le chemin du chaos, qui travaillent dans ses villes le scénario du Maïdan russe, humilient notre patrie, calomnient notre passé commun, se moquent de nos exploits, insultent le monde russe : vous jouez avec le feu ! Russes et Biélorusses vivent avec l’idée de justice.

    Nous – Biélorusses, Ukrainiens et Russes – sommes sortis de la même racine et avons accompli de grandes réalisations ensemble. Si nous gardons nos esprits et nos âmes, aucun adversaire ne pourra enterrer notre fraternité séculaire, notre unité inséparable, notre digne avenir !

    G.A. Ziouganov,

    Président du Comité central du Parti communiste de Russie

    Chef de la faction du Parti communiste à la Douma d’Etat

    le 27/08/2020

    source: https://histoireetsociete.com/

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  • Dans un contexte de montée des tensions entre la Turquie et ses voisins méditerranéens, quels enjeux sous-tendent-ils, le conflit dépeint par nos grands médias comme étant la folle chevauchée d’un autocrate belliqueux ?

     

    par Georges Gastaud et Félix R.

     

     

    QUELQUES RAPPELS HISTORIQUES 

    Dès la fin du XIXème siècle, la Turquie, alors officiellement dirigée par un sultan, était moqueusement appelée l’ “homme malade de l’Europe”. Les impérialismes européens dominants, “Empires centraux” d’une part, “Entente” anglo-française alliée à la Russie d’autre part, constataient le délabrement de l’Empire ottoman et guettaient, tels des vautours, son écroulement inévitable. Les alliances prédatrices qui allaient s’affronter sauvagement de 1914 à 1918 souhaitaient toutes s’emparer du très stratégique Détroit du Bosphore et se partager les dépouilles de la “Sublime Porte” (Proche-Orient, Balkans, littoral africain de la Méditerranée…).. Allié et vassal de Berlin, l‘Empire ottoman à bout de souffle s’effondra en 1918.

    Une issue bourgeoise “républicaine”, sinon populaire et démocratique, émergea cependant peu à peu sous l’impulsion d’un officier nationaliste, Mustapha Kémal, auto-rebaptisé Kemal Atatürk (le “père des Turcs”). Cet homme brutal, mais de stature historique, était déterminé à faire de la Turquie, délestée de ses lointaines colonies non turcophones, un État-nation moderne et laïque. À cette fin, Atatürk relégua sans ménagement l’islam dans la sphère privée, il établit une certaine mixité scolaire, ouvrit son pays aux sciences et fit de la nouvelle armée turque le pilier de la République laïque. Sans cesser d’opprimer durement les minorités non turcophones d’Anatolie et d’Asie mineure (Kurdes, Arméniens, Grecs..), il jeta aux orties la vieille idéologie ottomane héritée de Soliman le Magnifique : on sait que le conquérant de Constantinople concevait le sultanat turc comme le référent politique mondial des musulmans d’Asie, d’Europe et d’Afrique. Cependant la “solution” kémaliste ne pouvait excéder ses limites de classe bourgeoises, ni débarrasser Ankara du rôle subalterne réservé à l’État national turc dans la nouvelle donne capitaliste-impérialiste mondiale. Arc-bouté contre le bolchevisme qui venait de triompher en Russie et dans le Caucase voisins, réprimant sans merci le mouvement ouvrier et communiste turc (partisan d’une République turque démocratique et socialiste et avocat des minorités non turcophones), le nouvel État bourgeois turc ne parvint ni à briser les chaînes de la vassalité (d’abord à l’égard de l’, dont la Turquie reste aujourd’hui encore une colonie de main-d’oeuvre, puis, surtout après 1945, à l’égard des et de l’), ni à sortir franchement du sous-développement, ni à dépasser son conflit ancestral avec la Grèce, ni à surmonter la tentation permanente des coups d’État militaires, des “pouvoirs forts”, voire des dictatures fascisantes. 

     

    En fait, derrière le développement superficiel et “à l’occidentale” des couches aisées des grandes villes turques, l’armée (équipée et supervisée par les USA depuis 1945) détenait les clés du pouvoir ; pendant ce temps, la combative classe ouvrière turque tanguait entre l’émigration vers l’Ouest, conséquence d’un sous-emploi structurel, et un mouvement gréviste impitoyablement réprimé ; quant aux masses paysannes d’Anatolie, elles continuaient de croupir dans la misère et la précarité, les femmes étant profondément opprimées à la campagne (cf le superbe film Le Troupeau, du grand cinéaste militant Yilmaz Güney). Malgré sa lutte séculaire, l’héroïque mouvement national kurde de Turquie, historiquement progressiste et anti-impérialiste, était férocement réprimé, tandis que l’immonde génocide anti-arménien perpétré par l’État turc en 1915, fait l’objet jusqu’à nos jours d’un déni aussi scandaleux pour les descendants des victimes que pathologique pour le renouveau de la nation turque. Tout cela, faut-il le rappeler, s’est mis en place sous la pesante suzeraineté de l‘Oncle Sam, qui considère la Turquie comme un porte-avion géant de l’OTAN aux frontières de l’ex-URSS, du Proche-Orient, de l’Iran et des Balkans… Qui s’étonnera dans ces conditions si, toute hypocrite idéologie des “droits de l’homme” mise en sourdine, Washington tolère et encourage si besoin les pires foucades fascisantes et expansionnistes de ses remuants sous-traitants d’Ankara? Attitude qui se maintiendra au moins aussi longtemps que ceux-ci se contenteront du rôle de capitalisme de seconde zone que leur concède l’instable partage des eaux impérialistes actuel !

    RACINES CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES DE L’ASCENSION D’ 

    Car ce fragile – et sanglant – compromis géopolitique se fissure depuis plusieurs décennies, ce dont le régime dictatorial de Receipt Erdogan – initialement présenté comme un “musulman modéré” par les médias occidentaux! – est à la fois le symptôme et l’accélérateur puissant. D’une part, incapable de régler sa crise politico-économique permanente (crise structurelle de l’euro, tensions récurrentes avec la Grèce, désintérêt de l’ pour la question chypriote, montée paneuropéenne de l’extrême droite anti-musulmane et donc, rejet de l’adhésion turque à l’, ce qui fragilise l’OTAN, “partenaire stratégique” de ladite …), Bruxelles a repoussé aux calendes… grecques l’affiliation de la Turquie au risque d’humilier à la fois le peuple turc (de moins en moins séduit par l’UE) et ses élites occidentalisées.

    D’autre part, sans intégrer (encore?) les fameux “B.R.I.C.S.” (grands pays émergents concurrençant le premier cercle de l’impérialisme euro-atlantique et coréo-nippon : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), la grande bourgeoisie turque a elle aussi, comme dirait le MEDEF français, un impérieux “besoin d’aire” (jadis on eût dit “d’espace vital”…) ; à l’époque de la mondialisation néolibérale, l’oligarchie turque ne peut plus se contenter du rôle subalterne de surveillant de la Méditerranée orientale et des marches de la Russie. Enfin, la disparition contre-révolutionnaire du camp socialiste et de l’URSS en 1989/91, donc entre autres, l’élimination des Républiques soviétiques turcophones d’Asie centrale, a libéré un large espace territorial et surtout, idéologique pour les résurgences d’un messianisme islamo-impérial (pour les uns, de culture arabe, cela s’appellera le ‘califat’, pour les autres, de culture turque, cela se nommera ‘sultanat’…), ou, de manière plus “nationaliste”, pour un pan-turquisme non moins expansionniste (notamment via l’Azerbaïdjan ex-soviétique renvoyé à ses vieux démons anti-arméniens).

    FUITES EN AVANT GAZIÈRES 

    Bien entendu, derrière cet imaginaire impérial, religieux et messianique, qu’il soit de type nationaliste pan-turc ou de type néo-ottoman, on hume une forte odeur de pétrole et de prédation économique. C’est surtout vrai depuis que des recherches gazières et pétrolières en Mer Egée ont révélé l’existence d’importants gisements sous-marins : pour se convaincre de la réalité de cette compétition pour les hydrocarbures, il faut se souvenir que R. Erdogan était le premier acheteur du pétrole syrien revendu à vil prix par Daesch (sans le soutien financier peu discret d’Ankara, l’ “État islamique” se fût rapidement écroulé), que le président turc n’a cessé de violer l’espace maritime international et les eaux grecques pour prospecter les gisements gaziers sous-marins, qu’il s’est mis en tête d’installer un régime islamique ami d’Ankara en Libye.

    En outre, le pouvoir turc relance à tous moments la reconquête azérie du Haut-Karabakh (peuplé d’Arméniens et pourtant azéri à l’époque soviétique). Reconnaissons qu’en la matière, le turbulent président turc, membre éminent de la confrérie internationale des Frères musulmans, se montre redoutablement machiavélien. Erdogan joue des contradictions au sein de l’OTAN (il sait que le Pentagone ne laissera pas tomber son porte-avion turc malgré les supplications de la droite au pouvoir à Athènes, pas plus que la Maison-Blanche n’aura fait quoi que ce soit depuis quarante ans pour régler la question chypriote malgré les instances des gouvernements grecs successifs arrimés à l’OTAN).

     

    Erdogan exploite aussi la “remontada” géopolitique (toute relative) de la Russie de Poutine ; le dirigeant turc constate l’abandon par Donald de l’enclave kurde de Syrie (ce qui signifie le feu vert américain pour une quasi-annexion de l’extrême nord syrien par la Turquie). Erdogan a aussi pris la mesure de l’enlisement de la France, ancienne puissance de premier plan en Méditerranée, dans l’Ouest africain, en Syrie et même au Liban. Le potentat turc profite aussi du fait que les pétromonarchies arabes, qui sont notoirement cul et chemise avec Washington et Israël, sont profondément méprisées par les peuples arabo-musulmans dont elles trahissent cyniquement les revendications nationales (dont le projet d’émancipation de la Palestine est le fédérateur, et que portaient au moins partiellement les régimes laïques d’Égypte, de Syrie et d’Irak, tous déstabilisés par l’offensive impérialiste des années 1990/2000).

    Erdogan exploite aussi le conflit entre musulmans chiites (proches de Téhéran) et États sunnites; ce conflit les neutralise mutuellement, ce qui permet à Erdogan de percer dans une sphère idéologique, celle du djihad mondial, que la laïcité proclamée de la République kemaliste rendait jusqu’à peu inaccessible à Ankara. En outre et surtout, Erdogan joue Poutine contre Washington et vice-versa selon que cela lui profite ou non (évidemment, Washington et Moscou font de même avec lui pour des raisons qui leur sont respectivement et symétriquement propres). Averti par Poutine du coup d’État projeté contre lui par Washington (qui préférerait disposer d’un pouvoir plus “politiquement correct” et moins remuant à Ankara), Erdogan en a profité pour assurer fortement ses arrières en Turquie même par l’écrasement des opposants de toute nature, par l’exaltation sans mesure du sentiment national et par la mise en œuvre de mesures symboliques qui “parlent” à tous les islamistes débridés de la planète (par ex. la transformation en mosquée de l’ex-Basilique orthodoxe Sainte-Sophie, sise à Istanbul, ex-Constantinople).

    L’un dans l’autre, Erdogan se permet donc actuellement d’être à l’offensive du Haut Karabakh arménien (Caucase) à la Libye tout en maintenant ses forces armées en Syrie et en osant se frotter durement, à la limite du combat naval ouvert, à la marine française en Méditerranée centrale et orientale…

    TENTATIVE DE CONTRE-ATTAQUES DE L’IMPÉRIALISME FRANCAIS 

    Pendant ce temps, Berlin et Washington regardent d’un œil glacial leur “allié” Macron et la Marine française se démener pour garder, diplomatiquement et militairement, un reste d’influence française sur la Méditerranée orientale et moyenne, jadis largement supervisée, sinon dominée, par l’impérialisme français…

    Décidément, la contre-révolution anticommuniste des années 80/90 n’a pas apporté, comme le croyaient les idiots utiles de l’anticommunisme “de gauche”, la paix, la prospérité et la liberté aux peuples “décommunisés” : outre la contre-offensive mondiale et européenne du capital contre les acquis sociaux et les souverainetés nationales, cette contre-révolution, en abattant provisoirement le mouvement communiste et ouvrier international, a libéré toutes sortes de génies malfaisants que renfermait le permafrost de la guerre froide : le vibrionnant Erdogan est l’un d’eux et les médias occidentaux qui l’ont initialement salué et banalisé et qui, désormais, se demandent où s’arrêteront ses exploits pétroliers et guerriers (notamment contre la Grèce et la France), ne sont pas prêts à reconnaître la médiocrité de leurs analyses géopolitiques, dénuées de toute boussole marxiste et de tout instrument permettant la géolocalisation des conflits militaires en termes de classes.

    Quant à l’impérialisme français déclinant (ce qui ne signifie pas moins agressif), il s’est pris lui-même dans la nasse de ses contradictions : engoncé dans l’UE et de plus en plus dominé à l’intérieur du prétendu “couple franco-allemand”, confronté à la crise et au discrédit profonds de la Françafrique néocoloniale, ridiculisé par l’aventurisme syrien de Hollande-Fabius et par la contre-attaque victorieuse de l’armée nationale syrienne appuyée par la Russie et l’Iran, la France atlantiste de Macron a beau s’agiter et “rouler les mécaniques” face à Erdogan, ses “alliés” de Bruxelles, de Berlin et de Washington ne montrent à son égard qu’une forme de mépris glacial, les comptes inter-impérialistes des États occidentaux dominants ou ex-dominants se réglant eux aussi en partie par Turquie interposée…

    BONAPARTISME INTERNATIONAL

    Dans ces conditions, sans oublier que l’ennemi principal des peuples, y compris turc, grec et français, reste l’impérialisme euro-atlantique, avec, à l’arrière-plan de tous ces conflits, la double contradiction systémique qui oppose mondialement le capital au travail et l’impérialisme aux souverainetés nationales, il convient de ne pas sous-estimer le rôle d’aiguillon réactionnaire et de fauteur de guerre (potentiellement mondiale vu les théâtres d’opérations concernés), du sous-impérialisme turco-ottoman. Celui-ci n’a certes pas les moyens militaires, économiques, financiers de ses ambitions démesurées (il semble improbable par ex. que la marine turque pesât bien lourd contre la marine française si un conflit classique éclatait entre les deux puissances), mais encore une fois, malgré le cavalier seul apparent d’Erdogan, sa marge de manœuvre est définie par les jeux géopolitiques des très grandes puissances nucléaires, au premier rang desquelles se situent les USA de Trump et la Russie poutinienne.

    Certes, Washington aimerait se débarrasser de l’incontrôlable Erdogan, mais l’affronter trop directement risque de le rejeter du côté russe au risque de désintégrer l’OTAN : on l’a vu avec l’affaire du coup d’État anti-Erdogan fomenté à Washington et déjoué par Ankara avec l’aide de Poutine.

    Symétriquement, Poutine ne peut tolérer les tentatives turques permanentes de déstabiliser son allié de Damas, pas plus qu’il ne peut accepter l’idéologie antirusse et antisoviétique du “Grand Turkestan” (qui torpillerait le projet de reconstituer territorialement, sinon socialement et idéologiquement, la fédération soviétique) ; mais Poutine n’est pas fâché que les tentatives néo-coloniales US d’installation d’un “Grand Proche Orient” (initiées par Bush Junior et jamais totalement abandonnées par Obama et même par Trump), ou que la tentative française de sauver son legs néocolonial au Liban, en Syrie ou en Afrique occidentale, soient contrariées par les frasques méditerranéennes d’Erdogan.

    Le Grand Moyen Orient – Cridem.org

    Et surtout, le président russe constate d’un œil moqueur les divisions de l’OTAN induites du fait d’Erdogan par les dissensions entre Grèce et Turquie, entre France et Turquie, etc.; des dissensions qui font que, aux dires mêmes d’Emmanuel Macron, – qui voudrait en profiter pour promouvoir son projet d’ “armée européenne” (pilotée, croit-il, par la France), “l’OTAN présente désormais un encéphalogramme plat”.

    La situation géopolitique qu’exploite Erdogan n’est donc pas sans rappeler ce que Marx, dans Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, appelait le “bonapartisme” : dans une situation d’équilibre instable entre forces de classes rivales ou adverses, un “homme fort” émerge, comme ce fut le cas du premier ou du second Napoléon en France : sauf qu’ici, au bonapartisme “national” dont Erdogan est un représentant typique dans son pays, s’ajoute une forme de bonapartisme international, un État encore relativement faible comme la Turquie pouvant jouer le rôle de trublion mondial en exploitant les contradictions inter-impérialistes et inter-étatiques internationales.

    Par élimination, la seule manière envisageable pour rétablir l’unité de l’OTAN sous la houlette de Washington, tout en faisant une large place militaire à l’impérialisme allemand résurgent (les crédits militaires augmentent outre-Rhin de manière vertigineuse…), serait dès lors de construire une “armée européenne” arrimée et subordonnée à l’OTAN et tournée à la fois contre la Russie, la Chine et l’Iran; et c’est ce que Merkel ne cesse de rappeler à Macron dont les seules vraies cartes de stature géopolitique, la force de frappe et le siège français au Conseil de Sécurité de l’ONU, passeraient alors quasi-officiellement sous contrôle germano-américain, pardon, sous contrôle “européen”…

    QUELQUES CONCLUSIONS PRATIQUES

    Les conclusions que l’on peut très synthétiquement tirer à ce stade de l’analyse, c’est d’abord qu’il ne faut pas sous-estimer Erdogan et ses menées néo-impériales, même si l’ennemi principal de la paix mondiale reste l’Empire euro-atlantique en difficile gestation. Communistes et vrais progressistes doivent donc tout faire à notre époque pour éviter tout ce qui pourrait conduire à une conflagration nucléaire mondiale synonyme de pan-destruction à notre époque.

    En pratique, il faut soutenir plus fort les communistes, les démocrates et les minorités nationales de Turquie contre le fascisant pouvoir d’Ankara. Appuyer de quelque manière que ce soit l’impérialisme français dans sa tentative de contrer Erdogan ne présenterait que l’intérêt indirect de faire éclater l’OTAN sous sa forme actuelle, mais voit-on sérieusement les chiens couchants de la Macronie hyper-européiste et ultra-atlantiste prendre ce risque ? N’oublions pas en outre, si Macron tentait de se présenter comme une force de résistance au “nouvel Hitler” turc, que c’est l’impérialisme français qui, sous l’inspiration de l’intrigant Bernard-Henri Lévy et sous la conduite de Sarkozy (appuyé d’emblée par Hollande!), a déstabilisé la Libye, et dans son sillage une bonne partie de l’Afrique centrale et occidentale ; ce sont, en outre, les dirigeants sociaux-impérialistes français Hollande et Fabius qui ont tout tenté, en alimentant du dehors une pseudo-guerre civile atroce, pour déstabiliser et néo-coloniser de facto l’État national laïque syrien (et le Liban). Tout cela, en faisant une croix sur la politique traditionnelle de la France qui, de De Gaulle à Chirac, était nettement plus favorable aux pays arabes pris en tenailles entre les USA, Israël et les pétromonarchies. De quelque côté qu’on l’envisage, le maintien de la France dans le capitalisme-impérialisme ne présente plus aucune solution, fût-elle réactionnaire, pour notre pays et pour la défense de la paix.

     

    Plus que jamais, sortons la France, par la voie progressiste, antifasciste et anti-impérialiste, de l’UE, de l’OTAN et de la domination mortifère du capital. C’est vital pour la nation, pour les travailleurs, pour la paix du monde et pour la solidarité entre les peuples riverains de la Méditerranée. Et comme le patriotisme républicain véritable ne s’oppose en rien à l’internationalisme prolétarien, au Proche-Orient (Liban, Iran, Irak…) comme au Mali (mouvement populaire soutenu par les communistes du parti SADI), soutenons plus fort les mouvements insurrectionnels de la classe ouvrière, de la jeunesse populaire et des vrais patriotes pour l’indépendance nationale, la coopération internationale et la révolution sociale.

    Georges Gastaud & Félix R.

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Par Francisco Javier Arjona Muñoz 

    Ce n’est pas le premier rapport qui rapporte de graves violations des Droits de l’Homme dans le cadre du coup d’État de novembre mais les précédents n’ont pas été beaucoup diffusés.

    Et cela a sa raison d’être en Bolivie même où les médias sont touchés par les règles imposées depuis le coup d’État et où de façon « pédagogique, » de nombreux journalistes, surtout des chaînes communautaires, ont été persécutés, frappés, ligotés, pour qu’ils ne fassent pas leur travail d’information.

    Il ne faudrait pas que soit reproduits dans le reste des pays par exemple, le rapport de la CIDH, ou de l’ONU elle-même que le Gouvernement de fait rejettera fermement en février en niant les violations qu’il révèle ou celui d’Amnesty International. 

    Le Gouvernement putschiste nie à nouveau les faits, les tortures prouvées, la persécution des activistes, les arrestations arbitraires et les massacres en affirmant qu’ils « se sont entretués. »

    Le rapport de l’ONU arrive avec beaucoup de retard étant donné que sa mission a travaillé en novembre et décembre dernier. Depuis novembre 2019, le personnel du Bureau des Droits de l’Homme en Bolivie s’est déployé pour réunir des informations de première main et ils ont compilé plus de 150 interviews de victimes, de témoins, de représentants de la société civile et d’autorités. 

    Parmi les violations Bureau des Droits de l’Homme rapportées se trouvent des assassinats, des tortures, de mauvais traitements et des arrestations arbitraires dans une situation dans laquelle environ 30 personnes sont mortes pendant les protestations qui ont eu lieu du 20 octobre au 25 novembre. Au moins 20 de ces morts sont survenues pendant les opérations de la police et des forces armées lors des 2 massacres de Sacaba et Senkata.

    « Que 9 mois plus tard, on n’ait pas encore rendu de comptes à propos des morts à Sacaba et Senkata ni à propos de la plupart des morts survenues pendant la période couverte par notre rapport me préoccupe beaucoup, » a dit madame Bachelet hier (mardi 26) 

    Pendant la période analysée, le personnel du Bureau des Droits de l’Homme des Nations Unies a aussi observé des fonctionnaires publics et des particuliers qui utilisaient un langage violent et incendiaire ainsi que des violences verbales et physiques envers les peuples indigènes, ce qui reflète un racisme profondément ancré. 

    Il y a eu 94 cas d’agression de journalistes et des personnes travaillant pour le défenseur du peuple de Bolivie ont subi des menaces et des attaques. Tous ces incidents doivent faire l’objet d’une enquête, selon l’ONU.

    Mais les Gouvernements voisins comme le Gouvernement argentin se sont empressés de ratifier l’importance de ce nouveau rapport de l’ONU dans lequel sont rapportés des épisodes violents comme des incendies, des pillages de biens privés ou publics, des violations des Droits de l’Homme incluant la droit à la vie et à la sécurité, à la liberté, à l’interdiction de la torture et autres formes de mauvais traitements et le droit à la liberté d’expression pendant des protestations pacifiques lors desquelles la police n’a pas accompli son devoir de protection de la population.

    La haute commissaire Bachelet a aussi observé un modèle de persécution judiciaire contre des autorités ou des personnes proches du MAS, le parti de l’ex-président Evo Morales Ayma.

    Dans ce rapport, est formulée une série de recommandations destinées à fomenter la protection des Droits de l’Homme, à éviter ces violations et à créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections pacifiques, participatives et inclusives.

    Pour sa part, le rapport d’Amnesty International est encore plus précis. Il indique qu’il faut créer un groupe interdisciplinaire d’experts indépendants (GIEI Bolivia), que la présidente de fait s’est engagée à favoriser mais qu’elle a, en fait, empêché de travailler et d’enquêter et a fait des recommandations aux candidats pour « soigner la pandémie d’impunité. »

    Sans que des rapports extérieurs soient nécessaires, le défenseur du Peuple de l’État Plurinational a courageusement rapporté, malgré les menaces qu’il a reçues, les violations des Droits de l’Homme et a partagé ses constatations avec des organismes internationaux comme  la CIDH.

    Pour sa part, le ministère espagnol des Affaires étrangères ne s’est pas exprimé.

    L’épisode pendant lequel l’Espagne a accusé le Gouvernement putschiste de mettre en danger une délégation diplomatique espagnole qui a provoqué l’expulsion réciproque de fonctionnaires qui a rafraîchi les relations entre les 2 Gouvernements est connu.

    Ensuite, en mai, dans le contexte des rapatriements humanitaires, une avionnette militaire avec 2 militaires boliviens et 4 Espagnols à son bord, a eu à Trinidad un accident qui mortel lors duquel les 4 Espagnols sont morts.

    Le 5 septembre, on commémore la Journée Internationale de la Femme Indigène qui, bien que ce soit une date qui se célèbre dans le monde entier, a pris pour référence Bartolina Sisa, la compagne de Tupac Katari lors de la dernière grande rébellion indigène en Bolivia. “Las Bartolinas”, en tant qu’organisation de femmes, ont eu leur siège attaqué il y a 2 semaines dans le cadre des fortes mobilisations contre les excès du Gouvernement putschiste. 

    Bartolina a été violée, frappée, torturée et enfin pendue le 5 septembre 1782 mais elle est passée dans l’histoire comme l’une des femmes indigènes les plus courageuses, inébranlables et incorruptible née dans le sud du continent américain.

    #DiadelaMujerIndigena: La Journée Internationale de la Femme Indigène se célèbre le 5 septembre pour rendre hommage à toutes les femmes appartenant aux peuples indigènes du monde et pour rendre visible leurs gestes héroïques.

    Dans le cas de la Bolivie, les indigènes et les “cholas”, bien qu’elles aient été  persécutées et humiliées, même pour leurs vêtements, dans le cadre du coup d’Etat, ont réussi à montrer les réussites concernant l’orgnaisation et la culture des communautés qui s’opposent très fermement aux prétentions racistes de ceux qui protègent le coup d’État dans l’État Plurinational de Bolivie.   

     

    Sources en espagnol : https://mas.lne.es/cartasdeloslectores/carta/40903/bolivia-duro-informe-violacion-derechos-dictadura.html

    https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/08/28/bolivia-duro-informe-de-la-onu-por-violacion-de-derechos-en-la-dictadura/

    Source en français (traduction de Françoise Lopez): http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/08/bolivie-la-dictature-viole-les-droits-de-l-homme-dit-un-rapport-de-l-onu.html

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  • Bogota, 28 août (Prensa Latina) Plusieurs sénateurs de l’opposition ont sévèrement critiqué aujourd’hui la présence de troupes des États-Unis actives sur le territoire de la Colombie depuis le 20 juillet dernier, en violation d’un mandat judiciaire.

    Par le biais de son compte Twitter, Iván Cepeda, du Pôle démocratique alternatif, a rappelé que c’est le ministre de la Défense lui-même, Carlos Holmes, sur un ton agressif et hautain, qui a dit aux journalistes que des troupes étasuniennes étaient actives dans le pays depuis cette date.

    Pour Cepeda, cela constitue une violation d’une ordonnance judiciaire et, dans le même temps, il est préoccupant de constater que dans trois zones où se trouvent ces militaires les massacres contre la population civile ont augmenté : Tumaco, Catatumbo et Arauca.

    Le sénateur de l’opposition a demandé au titulaire de la Défense d’expliquer cette situation et a demandé pourquoi cette présence étrangère coïncide avec la recrudescence de la violence. Dans une lettre adressée au Conseil d’État, Cepeda, Jorge Enrique Robledo, Alberto Castilla, Alexander López, Wilson Arias, du Pôle démocratique alternatif, et Antonio Sanguino, de l´Alliance Verte, ont mis en garde contre la gravité de la reprise de ces opérations par les troupes nord-américaines.

    Le gouvernement a non seulement omis l’autorisation du législateur, mais le président du Sénat de l’époque, Lidio Garcia, ainsi qu’un groupe de membres du Congrès, se seraient attribués la définition unilatérale de l’affaire en omettant l’examen de cette autorisation par le Congrès en séance plénière, ont-ils indiqué.

    Les ordonnances du tribunal administratif de Cundinamarca, en première instance, prévoient la suspension des effets juridiques de l’autorisation pour toute activité de cette brigade militaireétasunienne sur le territoire national.

    L’ordre de suspension est en vigueur jusqu’à ce que le Sénat, et non son président, et encore moins un groupe de membres du Congrès, décide s’il assume ou non son devoir fonctionnel par le biais d’une séance plénière du Sénat, relève la communication.

    Pour Cepeda 'toute méconnaissance de la décision en vigueur de paralyser l’activité des troupes des Etats-Unis en Colombie et de dépasser la décision de la plénière du Sénat est contraire à la Constitution et peut générer des actions par prévarication'.

    C’est pour ces raisons qu’il a déclaré qu’il convoquerait le ministre de la Défense devant la Deuxième Commission pour qu’il réponde de la violation de l’ordre d’un tribunal en autorisant les activités de la Brigade d’assistance des forces de sécurité du Gouvernement des États-Unis. Et en outre, pour expliquer l’escalade de la violence à Tumaco, Catatumbo et Arauca, où se trouve cette brigade.

     

    source :  http://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=884799:des-senateurs-critiquent-la-presence-de-troupes-des-etats-unis-en-colombie&opcion=pl-ver-noticia&catid=49&Itemid=101

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