• « Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ! » Depuis quelques jours, l’affaire « Valeurs actuelles » versus Danièle Obono a vu refleurir cette invocation.

    Les tenants de la « gô-gauche » se sont précipités sur l’incident avec gourmandise, en lançant les appels habituels à la punition judiciaire, formulés par tous ceux qui rêvent de voir les juges interdire la parole aux méchants qui ne pensent pas comme eux. Daniel Obono elle-même n’a pas manqué de brandir directement la menace en se présentant comme victime d’une « violence sans nom » et en annonçant qu’elle étudierait « sérieusement la question de porter plainte« . Comme le souligne avec une grande pertinence Anne-Sophie Chazaud dans son ouvrage à paraître dans quelques jours (« Liberté d’inexpression », chez l’Artilleur), ce recours systématique au judiciaire est devenu un des outils essentiels de la censure contemporaine. L’objectif est double : d’abord instrumentaliser le juge pénal en le faisant intervenir dans le champ du débat politique, et ensuite intimider l’adversaire, personne n’ayant envie de se retrouver à la barre des accusés. Avant d’expliquer pourquoi les envies de punitions judiciaires de Danièle Obono ne devraient normalement pas pouvoir être suivies d’effet, revenons quelques instants sur l’incendie qui a ravagé le champ politique et les réseaux sociaux pendant le week-end.

    Cette séquence mérite trois observations. Tout d’abord relevons le caractère à la fois détestable et contre-productif du dessin paru dans « Valeurs actuelles ». Ensuite notons la violence et l’unanimité de la réaction des acteurs politiques de tous bords. Enfin observons l’effet boomerang que le courant racialiste anti-populaire est en train de subir.

    Sauter dans le piège, et à pieds joints

    L’initiative de « Valeurs actuelles » tout d’abord. Comment ne pas être consterné par cette publication? Certes il est incontestable que Danièle Obono incarne à la perfection un courant politique qui a fait de l’esclavage un levier de chantage pour justifier des positions que nous qualifierons par commodité « d’indigénistes et décoloniales« . Certes ce passé abominable, où l’Occident a une responsabilité particulière, est instrumentalisé pour justifier une vision raciale et bien souvent raciste de la question sociale. Pour autant, même si le texte n’est en lui-même pas bien méchant, il est détestable de représenter Danièle Obono, député de la République française, en esclave africaine. Imagine-t-on un journal qui représenterait Meyer Habib (tout aussi parlementaire et utilisateur régulier de l’histoire de la Shoah pour justifier son soutien militant à l’État d’Israël) en costume rayé de déporté entre les barbelés d’Auschwitz ? Pour moi, les deux ne sont pas moralement admissibles. Les responsables du magazine n’ont-ils pas vu le piège dans lequel ils tombaient à pieds joints ? Alors même que leur couverture cette semaine portait sur le thème de l’insécurité, question politique qui vient d’exploser à la face du camp du bien ? Comment ont-ils pu favoriser à ce point une pure opération de diversion ? N’était-ce pas prévisible ? L’information politique majeure du week-end est ainsi passée sous la table : la publication d’une étude d’opinion qui fait état d’une progression de 26 points dans l’opinion publique de la lutte contre l’insécurité comme premier impératif politique. Traiter prioritairement et grossièrement à ce moment-là, la question complètement secondaire de la participation des royaumes africains à la traite, témoigne du fait que le surmoi est capable de prendre le dessus sur la lucidité politique de base.

    C’est le problème de « Valeurs actuelles », qu’ils s’en débrouillent. En revanche le nôtre est d’en examiner les répercussions politiques. Évidemment, le camp du bien qui rassemble un arc allant d’Olivier Besancenot à Damien Abad en passant par Emmanuel Macron s’est précipité pour exhiber ce que Christophe Guilluy qualifie savoureusement de « signe extérieur de richesse» : son antiracisme.

    « L’antiracisme » signe extérieur de richesse ?

    Chacun a essayé de tirer son épingle du jeu. Jean-Luc Mélenchon procédant par amalgame en insultant dans un même lot Marianne et Charlie Hebdo (et consacrant ce faisant Danièle Obono comme incarnation de la ligne politique officielle de son parti). Richard Ferrand jouant les sages en altitude. Jean Castex essayant d’exister. Et Emmanuel Macron passant (assis sur un jet-ski ?) un coup de téléphone consolateur et médiatisé à la députée. Tout le monde y est allé de sa tirade et de son soutien personnel appuyé. Danièle Obono, qui n’en demandait pas tant et ravie du piédestal, en fit des tonnes. Le problème, et c’est la troisième observation, c’est que la personnalité politique de la « victime », couplée à l’unanimité d’un champ politique détesté par les Français, a produit après 24 heures de sidération devant un tel tir de barrage, un effet boomerang assez dévastateur.

    D’abord, le texte du « roman » de Valeurs actuelles est très rapidement devenu viral sur le Web, et chacun a pu comprendre qu’aussi détestable soit la représentation d’une députée avec des chaînes autour du cou, le contenu n’était pas raciste. Cette constatation a dès lors libéré un flot de contenus hostiles à l’intéressée, de nombreux internautes rappelant sur les réseaux sociaux les multiples déclarations qui ont été les siennes par le passé, où son aversion pour le pays (qu’elle est censée représenter) le dispute à une vision racialiste des luttes sociales et à une volonté de diviser le peuple français en communautés distinctes. Toute à son courroux, compréhensible, Danièle Obono n’a pas hésité à utiliser la grandiloquence en clamant qu’elle « avait mal à sa France« , s’attirant des milliers de réponses lui rappelant son refus de crier « vive la France » et l’interrogeant sur la compatibilité de cette douleur avec le fait qu’elle ait soutenu mordicus la proclamation d’une volonté de la « niquer« .

    L’opération est en train de se retourner et on peut penser que, d’ici quelques jours, le bilan en sera très négatif non seulement pour Danièle Obono, mais aussi pour La France Insoumise et  Jean-Luc Mélenchon, qui, désormais un peu coincés, ne peuvent plus contester leur virage indigéniste. La disparition des radars d’Assa Traoré (pour cause de dévoilement irréfutable de l’imposture de sa cause) allait déjà dans ce sens. Les Français sont, semble-t-il, très rétifs à l’importation en France depuis les USA des problématiques américaines, et à la vision communautarisme et racialiste voire, pour certains, raciste de ce que doit être la République. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle.

    Le prétoire n’est pas le lieu du débat politique

    Alors, face à ce qui risque de rapidement se transformer en défaite politique, les indigénistes vont-ils tenter leur va-tout dans les prétoires ? Il faut d’abord tordre le cou au mantra: « Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit! » Et on peut le faire de façon très simple en disant : si, le racisme peut être une opinion. Croire en Dieu, que la terre est plate, qu’Emmanuel Macron est un bon président, ou qu’au contraire de ce que raconte la science, il existe des races humaines et que certaines sont supérieures aux autres sont des opinions protégées par les articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l’Homme : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. » Et : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme: tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » C’est donc l’expression de certaines opinions qui est encadrée par la loi, encadrement justifié par un intérêt général supérieur. Concernant le racisme, c’est son expression publique dans certaines conditions qui peut relever de l’intervention et de de la sanction postérieure du juge. Les propos sanctionnables sont précisés dans des textes spécifiques comme la loi du 29 juillet 1881 qui définit un certain nombre d’infractions diffamation, injure, provocation aux crimes et délits qui peuvent être à connotation raciste. Et rappelons aussi que dans le Code pénal le racisme est une circonstance aggravante. C’est donc bien l’expression du racisme à travers un acte qui peut être jugée comme une infraction. Il existe depuis la première loi instaurant ces principes en 1972 une jurisprudence extrêmement étendue qui a permis de définir le périmètre de l’expression fautive du racisme. À la lumière de ce droit, la lecture du texte de « Valeurs actuelles » ne présente aucune des caractéristiques qui permettraient de le qualifier de raciste au sens des textes répressifs applicables dans notre pays, pourtant connu pour être particulièrement sévère (la France n’aimant pas beaucoup la liberté d’expression, qu’elle a enserrée dans pas moins de 400 textes…).

    Quand Éric Dupond Moretti se fait moucher par son parquet

    Éric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, c’est-à-dire chef de l’autorité de poursuite a parfaitement analysé cette situation et a produit un tweet qu’il faut reconnaître impeccable et surtout très habile: « On est libre d’écrire un roman nauséabond, dans les limites fixées par la loi. On est libre aussi de le détester. Moi je le déteste et suis à vos côtés. »

    Eh oui, Monsieur le garde des Sceaux, les limites fixées par la loi n’ont pas été franchies. Et on peut souhaiter que le débat sur les positions de Daniel Obono et sur le courant politique qu’elle représente se déroule dans le champ politique et seulement dans celui-là. Cela ne semble pas être l’avis du parquet de Paris qui vient d’annoncer qu’il avait ouvert prestement une enquête préliminaire pour « injures racistes ». Geste qui en dit long sur son zèle politique et sur l’autorité dont dispose Éric Dupond-Moretti, qui a autant de pouvoir à la Justice qu’en avait Nicolas Hulot à l’écologie…

    Cela étant, il faudra quand même un jour que cesse cette instrumentalisation systématique de la Justice dans un but d’intimidation et de censure.

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  • La Russie est l’un des premiers pays avec la Chine à annoncer être sur le point d’aboutir dans le développement d’un vaccin contre le covid-19.
    Dans une tribune communiquée à Initiative Communiste, la camarade  rappelle combien le développement rapide de ce  en Russie doit au socialisme et à l’héritage soviétique.

    Cuba socialiste vient également de lancer une phase d’essai clinique de son vaccin contre le covid-19 appelé SOBERANA. À lire également après la tribune de Angeles Maestro les explications du journal cubain Granma sur le développement de ce vaccin en cours de test sur 700 volontaires. Rappelons également que plusieurs vaccins développés par la Chine sont en cours de tests de phase 3, dont celui développé par Sinovac.

    Le vaccin russe contre le COVID’19, sur les épaules de l’

    par Ángeles Maestro. 

    Si j’écris cet article, c’est parce que je pense que personne ne parle de l’évidence : les équipes scientifiques russes ont pu créer le vaccin Spoutnik-V parce qu’il existe encore une puissante structure étatique de laboratoires de recherche qui a été développée par l’Union soviétique.

    L’annonce qu’un vaccin contre la  était disponible en Russie a donné lieu à des disqualifications massives lourdes de poids politique et économique. L’alignement avec les États-Unis de la part de tous les grands médias, courroies de transmission de la subordination politique à l’impérialisme américain – qui d’ailleurs ressemble de plus en plus à celui qui tente de se sauver en s’agrippant à celui qui se noie – conduit à disqualifier tout ce qui vient de Russie avec l’irrationalité et la systématisation d’un ressort.

    Dans le cas du vaccin russe, le rejet médiatique généralisé est également lié aux intérêts très puissants des multinationales pharmaceutiques. Les empires du médicament se frottaient déjà les mains et préparaient leurs coffres pour encaisser les profits résultant de la vente à l’échelle mondiale de centaines de millions de vaccins. La mémoire des milliards de dollars obtenus par la GILEAD, par le SOVALDI ou par la ROCHE, avec le Tamiflú, médicament créé contre une épidémie, la grippe A, qui n’a jamais existé, est encore fraîche.

    On a beaucoup ironisé sur les deux lapsus de Fernando Simon en attribuant le vaccin à l’URSS. Je ne connais pas l’opinion de Mr. Simon[1] sur l’URSS, mais effectivement, les avancées soviétiques dans la santé publique et la médecine préventive – dont certains ont survécu à la perestroïka de Gorbatchev qui soupçonnait d’inefficacité tout le public – ont rendu possible un vaccin qu’on a appelé, significativement, Spoutnik.

    L’URSS et la Santé Publique

    La Révolution d’octobre 1917 a donné naissance au premier système public de santé universel, fondé sur la promotion de la santé et la prévention de la maladie et exigeant dans son fonctionnement la participation de la population dans la prise de décisions.

    Dans un État qui avait, au début du XXe siècle, des taux de mortalité infantile extrêmement élevés – sur 1000 décès les deux tiers concernaient des enfants de moins de 5 ans – et de mortalité due à des maladies infectieuses (taux de mortalité due à la tuberculose de  400/100000), la mise en place de services de santé dans tous les coins de l’immense territoire s’est accompagnée par de mesures généralisées de prévention.

    La vaccination de l’ensemble de la population était une mesure parmi d’autres également déterminantes. L’accès à l’eau potable et aux égouts, à l’électricité ( “Le communisme est le pouvoir des soviets plus l’électrification de tout le pays” disait V.I. Lénine), à des logements hygiéniques chauffés, à une bonne alimentation, à des conditions de travail décentes, à l’éducation, …et au pouvoir politique – conditio sine qua non – sont beaucoup plus importants que les médicaments pour améliorer la santé des populations.

    La Russie tsariste avait déjà développé une importante trajectoire scientifique en microbiologie, et notamment en vaccins, mais elle n’arrivait pas au peuple. Avant la découverte du vaccin contre la variole par Edward Jenner en 1796 et parce que la maladie ravageait depuis des siècles la vie de millions de personnes à travers le monde, une procédure risquée était appliquée : la variolisation. La contagion était provoquée pour induire l’immunité, mais le risque de mort était très élevé. Après le décès de la variole du tsar Pierre Ier en 1730, l’impératrice Catherine II, avec son entourage, se soumit publiquement à ce procédé – qui réussit – et l’utilisa comme arme de propagande en faveur de la science et contre la superstition. En effet, des institutions scientifiques liées à l’immunologie furent créées avec l’appui de l’État.

    Le Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie, responsable de la découverte du vaccin contre le Covid 19, porte le nom du scientifique Fiodor Gamaleya. Gamaleya développa d’importantes recherches sur la rage avec Louis Pasteur à la fin du XIXe siècle et fonda avec son soutien le premier Institut Bactériologique de Russie et le second du monde. Des découvertes de Gamaleya et d’autres scientifiques russes sur les vaccins et les mécanismes de transmission du choléra, de la peste, du typhus, etc. se sont suivies.

    Le triomphe de la Révolution en 1917 instaure les conditions pour appliquer ces avancées, qui restaient enfermées dans les laboratoires, à l’ensemble de la population. La première campagne de vaccination universelle de l’histoire de l’humanité a eu lieu : le 18 septembre 1918; le Commissaire du Peuple à la Santé Publique N.A. Semashko a adopté le “Règlement de vaccination contre la variole” sur la base du rapport scientifique de Gamaleya et en avril 1919, le président du Conseil des commissaires du peuple V.I.Lénine, signait le décret correspondant. C’était la première campagne de vaccination universelle de l’histoire de l’humanité.

    Au début des années 1930, l’URSS fut le premier territoire au monde à annoncer l’éradication de la variole. 50 ans plus tard, cela s’est produit à l’échelle mondiale.

    Les années où l’OMS a joui d’un prestige et d’une autorité mondiale, avant d’être phagocytée par les multinationales pharmaceutiques, étaient des temps d’une grande influence de l’URSS. En 1958, Viktor Zhdanov, vice-ministre de la santé soviétique, a proposé à l’Assemblée de l’OMS un plan d’éradication de la variole à l’échelle mondiale, qui a été approuvé et mis en œuvre. Un peu plus de vingt ans plus tard, en déclarant la variole éradiquée sur la planète, le directeur de l’OMS a rappelé la contribution extraordinaire de l’URSS aux pays en manque de ressources : 400 millions de doses de vaccin.

    Le vaccin contre la polio en URSS et celui de Covid 19.

    Au milieu du XXe siècle, une nouvelle épidémie provoquait une grande mortalité et une grande incapacité : la poliomyélite. Aux États-Unis, en 1955, le premier vaccin, Salk, a été développé sous le nom de son découvreur. Peu après, le virologue Albert Sabin découvrait un autre type de vaccin plus efficace, moins cher et plus sûr (le vaccin de Salk n’avait qu’une efficacité de 60%). Après le succès du premier, il ne fut pas possible de le tester aux États-Unis.

    Les scientifiques soviétiques, Mikhail Chumakov et Anatoly Smorodintsev, ont été envoyés aux États-Unis. Sabin et Chumakov ont accepté de poursuivre le développement du vaccin à Moscou. Plusieurs milliers de doses de vaccin ont été importées des États-Unis dans une valise ordinaire et les premières vaccinations ont commencé.

    Chumakov et sa compagne, la virologue Marina Voroshilova, ont commencé l’expérience à Moscou avec leurs propres enfants. Le vaccin se composait d’un virus affaibli et il était administré par voie orale dans un morceau de sucre, de sorte qu’il n’y avait pas besoin de personnel qualifié. En un an et demi, l’épidémie en URSS a pris fin. En 1960, 77,5 millions de personnes ont été vaccinées. Albert Sabin a été appelé  à témoigner accusé d’activités anti-américaines.

    Une anecdote de l’époque s’avère de grande actualité. Au Japon, la polio ravageait la population infantile et seul le vaccin Salk, d’une efficacité limitée et en quantité insuffisante, était disponible. Pour des raisons politiques et économiques évidentes, le vaccin produit en URSS n’était pas autorisé à être importé. Après plusieurs péripéties, des milliers de femmes japonaises sont sorties dans la rue pour exiger le vaccin et ont atteint leur objectif. Le film soviéto-japonais “Step”, du réalisateur Alexander Mitta, raconte l’histoire.

    Il est à souligner que les progrès russes en matière de vaccins se sont poursuivis après la chute de l’URSS. Le Centre national de recherche en épidémiologie et en microbiologie a récemment découvert un vaccin contre l’Ebola et travaille actuellement sur plusieurs lignes de recherche, dont l’une des plus avancées est celle qui cherche à trouver le vaccin contre un autre Coronavirus, le MERS-Cov. La rapidité du processus de vaccination contre la Covid-19 est due, comme d’éminents chercheurs russes l’ont répété,  au fait que l’on a travaillé sur des plateformes créées il y a des années qui allaient dans la même direction. Pour l’instant, la Russie a annoncé la fabrication de 1 milliard de doses pour 20 pays candidats.

    L’expérience continuera à écrire l’histoire. Ce qu’on ne peut ignorer, c’est que la campagne de discréditation du vaccin russe a des chefs d’orchestre qui n’ont rien à voir avec la procédure scientifique et qui ont beaucoup à voir avec les puissants intérêts économiques, entre autres, de l’industrie pharmaceutique.

    D’autre part, malgré les lapsus de Ferdinand Simon, ni Poutine n’est Lénine, ni la Russie n’est l’URSS. Mais les travailleurs du monde entier ne devraient pas oublier que le gigantesque exploit de la classe ouvrière d’octobre 1917 et la défaite du fascisme dans la Seconde Guerre mondiale, permettent toujours de réaliser, comme c’est le cas, des avancées scientifiques développées sur des décennies de travail non soumis aux intérêts du capital et produits dans des institutions publiques.

    Il n’est pas du tout probable que, malgré les souffrances causées par la pandémie et la catastrophe évidente du système de santé dans l’État espagnol, le gouvernement “progressiste” ose donner la priorité à la santé de son peuple et faire face, ne serait-ce qu’une fois, au pouvoir d’un des bastions de l’impérialisme : l’industrie pharmaceutique.

    La conquête de l’indépendance, de la vrai indépendance, devra venir d’autres mains, de la construction d’un autre pouvoir capable de vaincre la barbarie.

    Août 2020

    Traduction de Red Roja

    Source : https://redroja.net/articulos/la-vacuna-rusa-contra-el-covid-19-sobre-los-hombros-de-la-urss/


    [1]  directeur du Centro de Coordinación de Alertas y Emergencias Sanitarias del Ministerio de Sanidad


    Soberana : le candidat vaccin cubain contre la COVID-19, le premier en Amérique latine et dans les Caraïbes

    Un vaccin qui fera la fierté du développement de la science à Cuba ; qui nous mettra sur un pied d’égalité avec les pays développés ; qui rendra hommage au Commandant en chef Fidel Castro Ruz, le principal architecte du secteur de la biotechnologie dans notre pays. C’est le cas de Soberana, le premier candidat vaccin cubain contre la COVID-19 à s’être vu délivrer l’autorisation pour la réalisation des essais cliniques.

    Au sujet de la stratégie de son développement, qui entre en phase d’essais cliniques fin août et dont les résultats pourraient être obtenus au début de l’année prochaine ; et de la prouesse des scientifiques cubains, les responsables de l’Institut Finlay des vaccins (IFV), des chercheurs qui travaillent sur ce projet et la Directrice adjointe du Centre de contrôle étatique de la qualité des médicaments (Cecmed) se sont exprimés le jeudi 20 août dans le cadre de la Table ronde télévisée.

    Il s’agit du 30e candidat vaccin – le premier en Amérique latine et dans les Caraïbes – à avoir reçu l’autorisation d’amorcer la phase des essais cliniques, sur les quelque 200 vaccins anti-COVID en cours de développement dans le monde, a annoncé le directeur général de l’IFV, le professeur Vicente Vérez Bencomo.

    Il a reconnu que, face à un virus inconnu, il était impossible de prévoir la mise au point d’un vaccin dans un délai aussi court, ce genre de projets prenant des années avant d’aboutir.

    Toutefois, il a souligné que jamais auparavant autant de savoirs n’avaient été générés dans le monde entier en si peu de temps et, surtout, qu’il a été possible d’accéder gratuitement aux études scientifiques.

    Il a rappelé qu’au départ, les premières options vaccinales consistaient essentiellement à cultiver le virus, à l’inactiver et à l’utiliser, une procédure déjà connue pour d’autres vaccins de cette nature. On ne savait pas comment cela allait fonctionner, mais depuis janvier, les premières tentatives ont été faites dans le monde.

    Par la suite, a poursuivi le professeur Vérez Bencomo, déjà en mars, après avoir connu le génome du virus, une série de projets de vaccins, basés sur son information génétique, ont avancé un peu plus vite, bien qu’il y ait eu un certain nombre de réserves à leur égard.

    Cependant, la culture du virus en grandes quantités comporte certains risques en termes de production. Par conséquent, l’utilisation de certaines de ces technologies était pratiquement impossible pour l’industrie cubaine.

    En avril, selon le Pr Vérez Bencomo, après avoir découvert et compris le comportement du virus, il a été possible d’identifier des similitudes avec le processus de développement d’autres vaccins, une voie déjà suivie par la science cubaine. À l’époque, une possibilité s’ouvrait pour les institutions cubaines ; le défi consistait à écourter les délais.

    Parallèlement aux études, a-t-il indiqué, le système réglementaire mondial a commencé à s’adapter au comportement de la pandémie, ce qui a permis de raccourcir les délais sans négliger les éléments de sécurité et de mise au point d’un vaccin.

    Le directeur général de l’IFV a signalé par ailleurs qu’une réunion avec la haute direction du pays en mai a été très motivante pour faire avancer le projet cubain, au cours de laquelle il a été question de la nécessité d’obtenir un vaccin cubain pour affirmer notre souveraineté.

    Selon le Pr Selon Vicente Vérez, la mise au point d’un vaccin comporte quatre grandes phases. La première étant le développement pharmaceutique, qui comprend entre autres des essais sur les animaux et des tests de toxicité, et se termine par l’approbation des essais cliniques.

    Ensuite, a-t-il expliqué, il faut surmonter la première phase d’essais cliniques, pour établir que le produit est sûr, avec un petit nombre de sujets ; puis la deuxième phase, avec un groupe plus important de volontaires, pour prouver que le vaccin est capable d’induire la réponse immunitaire nécessaire ; et enfin, la troisième phase d’efficacité, qui consiste à vérifier que le vaccin est efficace pour prévenir la maladie.

    Nous avons réussi à gravir le premier échelon d’une longue échelle, mais cela a été accompli en trois mois. Et dans le cas spécifique du nouveau coronavirus, c’est une phase importante, a-t-il souligné.

    Il a précisé que la Chine est le pays qui compte le plus de candidats vaccins, suivie par les États-Unis, la Grande Bretagne, la Russie, l’Allemagne et d’autres pays ; mais Cuba est le premier d’Amérique latine, le premier pays pauvre, pauvre en ressources, mais grand par l’esprit.

    POURQUOI « SOBERANA » ?

    Selon Vicente Vérez, il pourrait y avoir de nombreuses versions sur les origines du nom du vaccin ; mais c’est le peuple qui l’a baptisé Soberana (Souveraine), en raison de la fierté qu’il éprouve pour cette réalisation de la science cubaine.

    Et pourquoi dédier cette réalisation à Fidel ? Dans sa réponse, le directeur général de l’IFV a évoqué ses humbles origines, en exprimant sa gratitude envers la Révolution, car c’est grâce à elle qu’il est devenu un scientifique.

    Pour tous les chercheurs impliqués dans ce projet, il s’agit d’une réalisation majeure, mais en paraphrasant la chanson du duo Buen Fe : « Il n’y a rien d’héroïque là-dedans, c’est un baiser au pays et rien de plus. »

    UNE QUESTION DE SOUVERAINETÉ

    Pour sa part, Yury Valdés Balbin, directeur adjoint de l’IFV, a signalé que grâce à l’échange soutenu entre les représentants de la communauté scientifique de l’Île et le président de la République, les spécialistes cubains ont repensé toute la stratégie qu’ils avaient adoptée jusqu’alors, afin de raccourcir le délai de mise au point du candidat vaccin contre la COVID-19.

    Au cours de son intervention, Valdés Balbin a donné une information détaillée sur la viabilité de cet exploit, réalisé en seulement trois mois, tout en expliquant pourquoi il était nécessaire de développer un projet de cette envergure sur l’Île.

    À cette fin, il a fait référence à quatre piliers essentiels sur lesquels s’est construite la trajectoire future de ce que nous connaissons aujourd’hui comme Soberana. Tout d’abord, il a évoqué les différents engagements scientifiques que l’équipe impliquée se devait d’assumer, notamment l’identification de la protéine RBD comme principal antigène pour le projet. Il a également mentionné l’utilisation de plateformes préétablies pour positionner le développement du candidat vaccin, précisant qu’il s’agissait d’une pratique répandue dans le monde entier, dans le but de raccourcir les délais face à l’impact mondial de la maladie causée par le coronavirus SARS-CoV-2.

    Comme troisième pilier, le directeur adjoint de l’IFV a souligné la gestion des savoirs en temps réel et le défi que cette méthode représente pour la communauté scientifique, qui cherche à endiguer la pandémie ; et il a relevé comme quatrième axe l’action articulée par des alliances entre différentes institutions, à savoir l’Université de La Havane, le Centre d’immunologie moléculaire et l’Institut qu’il représente.

    À cet égard, le spécialiste a indiqué que ce partenariat n’est pas né avec le projet en question, mais qu’il a été réorienté, pour se concentrer sur la mise au point d’un éventuel vaccin, compte tenu du contexte épidémiologique complexe qu’implique la COVID-19.

    Il a également souligné la contribution du groupe d’entreprises BioCubaFarma et d’autres centres biotechnologiques du pays.

    Afin d’attribuer à chacun le mérite qui lui revient dans ce qui est considéré comme l’une des réalisations les plus significatives de la communauté scientifique cubaine, Valdés Balbin a signalé que tout ce travail peut être vu comme un puzzle, où chaque homme et femme impliqué dans une telle tâche a joué un rôle important dans le projet, qui apporte aujourd’hui de l’espoir au peuple cubain.

    Le scientifique a affirmé que, bien que le processus de conception du projet ait été accéléré, aucune des étapes prévues depuis sa conception initiale n’a été omise, et il a expliqué les différentes périodes traversées jusqu’à présent.

    Dans un autre moment de son intervention sur Soberana, Belinda Sanchez Ramirez, directrice d’immunologie et d’immunothérapie du Centre d’immunologie moléculaire (CIM), a évoqué la contribution scientifique de cette entité dans le projet de vaccin qui fait l’actualité depuis quelques jours.

    Le spécialiste a souligné que le CIM a été l’entité chargée de produire la protéine du complexe RBD, l’antigène identifié par le IFV pour la formulation de vaccin en question. Ainsi – a-t-elle dit – le centre a été inséré dans les processus à cette fin, puisqu’il compte plus de 25 ans d’expérience dans l’utilisation de la technologie des cellules de mammifères, qui est la technologie indiquée pour la production de cet antigène.

    Elle a ajouté que le CIM possède les capacités nécessaires pour assurer la fermentation de cellules de mammifères à grande échelle pour produire ces protéines, et qu’il est capable de produire les quantités de RBD nécessaires pour répondre à la demande nationale.

    UNE IDÉE SCIENTIFIQUE DANS UNE AMPOULE DE VACCIN

    La directrice de la recherche à l’Institut Finlay des Vaccins, la Dr Dagmar Garcia Rivera, a expliqué qu’atteindre ce point a représenté un défi, car on ne connaissait pas certains facteurs de cette nouvelle maladie, il était donc nécessaire que la science recense tout ce qui en ressortait en matière d’information.

    Heureusement, a-t-elle ajouté, un grand nombre d’informations scientifiques ont été produites en peu de temps et la communauté internationale a pu accéder gratuitement à ces informations.

    Cela nous a permis de capitaliser nos savoirs pour pouvoir concevoir un bon candidat vaccin et de relever le défi du RBD, « une protéine connue et que, par ailleurs, nous avons ici les capacités suffisantes pour la caractériser ».

    La directrice de la recherche de l’IFV a expliqué que Soberana est un vaccin sous-unitaire. En outre, elle a donné des précisions sur la combinaison avec le vaccin cubain contre la méningite à méningocoques, qui a été utilisé pendant plus de 30 ans, testé dans plusieurs tranches d’âge et qui offre une grande sécurité. « L’idée était de concevoir un vaccin basé sur des plateformes existantes, afin de réduire les délais. »

    La Dr Garcia Rivera a précisé par ailleurs que sept jours après la première dose, les niveaux d’anticorps anti-RBD chez les souris ont augmenté, se consolidant encore 28 jours plus tard.

    « Le fait d’avoir des anticorps sept jours après la vaccination chez les animaux est une qualité distinctive et probablement attribuable à la capacité immunopotentialisante de la vésicule de la membrane externe, dans laquelle nous avons fait la formulation », a-t-elle indiqué.

    Et d’ajouter que l’essai clinique a déjà commencé avec le recrutement et que la première vaccination a été effectuée le 24 août, soulignant que le processus de sélection est rigoureux, avec une équipe médicale, et implique le consentement signé et la possibilité de maintenir un suivi de deux mois des 676 volontaires.

    Le Dr Garcia Rivera a lancé un appel à la responsabilité sociale, soulignant qu’ « en ce moment, Soberana a besoin du soutien de tout le peuple ».

    CONTRÔLE, APPROBATION ET SUIVI DU CECMED

    Le fait que le Centre de contrôle étatique des médicaments, équipements et dispositifs médicaux de Cuba (Cecmed) ait récemment délivré l’autorisation pour le lancement des phases d’essais cliniques du candidat vaccin Soberana garantit incontestablement la rigueur scientifique de ce produit national dans la lutte contre la COVID-19.

    Cette prestigieuse institution, chargée de la promotion et de la protection de la santé publique, grâce à un système réglementaire capable de garantir la mise sur le marché en temps voulu de produits de qualité, de sécurité, d’efficacité et d’informations véridiques pour leur utilisation rationnelle, certifie par son approbation la pertinence du projet de vaccin identifié sous l’acronyme FINLAY-FR-1.

    Dirigé par l’Institut IFV, le Centre d’immunologie moléculaire – tous deux appartenant au groupe d’entreprises BioCubaFarma – et avec la collaboration du Laboratoire de synthèse chimique et biomoléculaire de l’Université de La Havane, le candidat vaccin a achevé avec succès la phase de développement pharmaceutique et les études précliniques sur les animaux.

    L’ingénieure Yaquelin Rodriguez Valdés, directrice adjointe du Cecmed, a expliqué que depuis janvier dernier, lorsque Cuba a commencé la phase préparatoire de lutte contre la maladie, cet organisme de régulation a été appelé à faire partie de la coordination du Comité d’innovation du pays, ce qui a permis d’accompagner en temps utile, dès le début, ce processus de développement du vaccin.

    À cet égard, elle a souligné l’importance de disposer d’une industrie pharmaceutique et biotechnologique solide sur l’Île, dotée d’un organisme de réglementation certifié au niveau international.

    Parmi les résultats qui confirment ce qu’elle avance plus haut, elle a mentionné l’autorisation de la préqualification par l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) du vaccin recombinant anti-hépatite b, « qui nous a permis de démontrer que non seulement les processus de production étaient solides, mais aussi soutenus par une autorité réglementaire, ce qui nous a conduit à devenir les premiers en Amérique latine à obtenir le statut d’autorité compétente pour le système de réglementation des vaccins, qui est accordé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et que nous maintenons jusqu’à aujourd’hui », a-t-elle déclaré.

    Elle a également souligné le statut d’Autorité réglementaire de référence de l’OPS, obtenu en 2010, avec un niveau quatre (le plus haut niveau accordé), ce qui montre également qu’il s’agit d’une entité compétente pour la réglementation des médicaments, à laquelle s’est ajoutée, en 2017, son autorité dans le système de réglementation des vaccins.

    Rodriguez Valdés a également mentionné, parmi les points forts du Cecmed, sa grande connaissance de l’industrie pharmaceutique cubaine et sa rigueur dans l’enregistrement de ses produits, la certification des bonnes pratiques cliniques et l’approbation des essais de chacun des projets, en collaboration avec le ministère de la Santé publique, ainsi que le caractère obligatoire des conditions d’octroi d’un essai clinique pour être inscrit au registre public, inclus dans le centre d’essais cliniques.

    La responsable a souligné que l’accompagnement de l’essai clinique se poursuivra, pour lequel Finlay doit fournir des rapports partiels et finaux dans les phases suivantes.

    (Infografía)


    LES VACCINS PRÉVENTIFS PRODUITS À CUBA

    Vaccin contre l’hépatite B

    institution : Centre de génie génétique et de biotechnologie (CIGB)

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre le méningocoque BC

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre la rage

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Toxoïde tétanique

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    Vaccin antidiphtérique et antitétanique

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC)

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin trivalent contre la leptospirose

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin Tetravalent dtp-hb (Trivac-Hb)

    contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et l’hépatite B recombinante institution : CIGB

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin Pentavalent Heberpenta

    (vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, l’hémophilus influenzae de type B et l’hépatite B recombinante) institution: CIGB

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin antityphoïdique

    (pour la prévention de la fièvre typhoïde) institution: Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre Haemophilus Influenzae de type b institutions : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay et Centre national de biopréparations (BioCen)

    MODE D’APPLICATION : injectable

    QUELQUES JALONS DE LA BIOTECHNOLOGIE CUBAINE

    Programme de vaccination de Cuba

    Créé en 1962, dans le cadre des transformations politiques, économiques et sociales amorcées en 1959

    Centre d’immuno-essais

    Inauguré le 7 septembre 1987. Il se spécialise dans le développement de systèmes de diagnostic. C’est dans cette intitution qu’a été conçu les appareils SUMA (système ultra micro-analytique), pour le dépistage massif des malformations congénitales, et aujourd’hui ils peuvent être utilisés pour différents types d’analyses, y compris pour la COVID-19.

    Introduction du vaccin antipoliomyélitique oral

    En 1962, Cuba est devenu le premier pays à éradiquer la poliomyélite.

    Création du Centre National de la Recherche Scientifique (cnic)

    Cette institution spécialisée dans larecherche scientifique fut créée en vertu d’une résolution présidentielle, le 1er juillet 1962

    Institut Finlay des vaccins

    Créée en 1991 et dédiée à la production de vaccins. Créateur du vaccin contre la leptospirose et autres vaccins conventionnels.

    Centre national de production d’animaux de laboratoire (Cenpalab)

    Le 5 octobre 1982, Fidel approuva le projet Cenpalab et la construction a commencé en mai de l’année suivante. Ce centre réalise un travail important en fournissant des animaux de laboratoire aux autres entités d’investigation ; il produit aussi des aliments et des vaccins pour les animaux.

    Centre national de biopréparations (BioCen)

    Créé en 1992, ce centre fabrique des produits développés dans d’autres centres de recherche tels que le vaccin contre l’hépatite B, des milieux de culture, des allergènes et des agents antianémiques. Il mène des recherches sur de nouveaux milieux de culture, pour des protéines hydrolysées et des traitements contre les allergies

    Création du Centre de Génie Génétique et Biotechnologie (cigb)

    Fondé le 1er juillet 1986 par Fidel Castro Ruz. Il combine à la fois recherche et développement expérimental, production de médicaments, y compris leur commercialisation.

    Centre d’immunologie moléculaire

    Fondé en 1994 par Fidel Castro Ruz. Il s’agit d’une institution biotechnologique cubaine à cycle fermé (recherche-développement, production, commercialisation).

    Centre de chimie pharmaceutique

    Fondé le 1er avril 1989. Développement de recherches scientifiques et techniques pour l’obtention de systèmes bioactifs pour la formulation de médicaments.

    _Création de la streptokinase thrombolytique recombinante : Mise au point par le CIGB, elle est utilisée dans le traitement de l’infarctus aigu du myocarde.

    _Interféron humain recombinant Alpha 2b : créé par les scientifiques du CIGB dans la seconde moitié des années 1980. C’est l’un des médicaments les plus utilisés pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

    _ Peptide Cigb-258 : Capable de ralentir les processus d’inflammation pulmonaire, qui conduisent à la mort des patients aux stades critiques et graves de la COVID-19, ont annoncé ses concepteurs.
    _ Peptide Cigb-325 : permet un contrôle adéquat de la maladie causée par le virus SARS-CoV-2.

    SOBERANA

    OBJECTIF : Prévenir la COVID-19

    TRANCHE D’ÂGE À ÉTUDIER : 19-80 ans

    TAILLE DE L’ÉCHANTILLON : 676 sujets

    PRINCIPAL PROMOTEUR : Institut Finlay des vaccins

    TYPE DE PARTICIPANTS : bénévoles sains

    CERTAINS CRITÈRES D’INCLUSION

    – Donner son consentement par écrit

    – Être âgé de 19 à 59 ans ou de 59 à 80 ans

    – Indice de masse corporelle entre 18 et 29,9 kg/m2

    DATES CLÉS DE L’ÉTUDE

    Premier inclus : 24/08/2020

    Dernier inclus : 30/10/2020

    Date d’achèvement : 11/01/2021

    Résultats disponibles : 1/02/2021

    Premier inclus Première publication : 15/02/2021

    DESIGN : GUILLERMO MERIÑO SUAREZ FUENTES: JUVENTUD TÉCNICA ET GRANMA

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  • Sur la base d’une analyse selon laquelle la pandémie Covid 19 serait dans une phase de « rebond », les autorités de l’État ont à nouveau mis en place un dispositif juridique visant à imposer des mesures considérées comme de prévention.

    Les débats font rage sur leur utilité sanitaire, mais elles apparaissent à l’évidence comme une contrainte difficilement supportable sur la vie sociale organisée. Je ne saurais me prononcer sur l’utilité du port du masque, de la fermeture des bars à 23 heures, et de l’interdiction de rassemblement de plus de cinq personnes, même chez soi. Ce qu’en revanche je constate c’est que le cadre juridique dans lequel ces mesures très restrictives des libertés publiques fondamentales sont mises en place, ressemblent un grand foutoir. Cela n’est pas nouveau, toute la gestion de la première phase au premier semestre s’est déroulée elle aussi dans un grand n’importe quoi juridique.

    On ne peut pas se résoudre dans une démocratie à cette espèce d’État d’exception qui permet de violer tranquillement toutes les règles de d’un État de droit. S’il y a des mesures sanitaires à prendre, elles doivent être organisées dans un cadre juridique irréprochable, ce sera le meilleur moyen de leur donner la légitimité dont elles ne semblent pas disposer aujourd’hui.

    Et il est profondément malsain de s’habituer à l’arbitraire, cette fois-ci soi-disant pour la bonne cause.

    Mais demain ?

    Atlantico m’a demandé mon avis.

    •Atlantico: Le Gouvernement a annoncé l’obligation du port du masque dès ce vendredi pour les piétons, vélo, conducteurs de trottinettes et scooter dans Paris et la petite couronne. Que pensez-vous de cette nouvelle mesure ?

    Régis de Castelnau : Première réaction sur le fond, on a manifestement basculé dans une forme d’hystérie sanitaire. On ne reviendra pas sur la palinodie gouvernementale en matière de masques depuis le début de la pandémie, mais simplement souligner que l’usage de cet accessoire est d’après les spécialistes essentiellement nécessaire en intérieur, si tant est qu’il soit utile ce qui n’est pas très clair, pour prévenir la propagation de la pandémie. Il semble qu’il y ait deux motivations qui se combinent au niveau du pouvoir politique :

      •Tout d’abord la peur d’engager sa responsabilité en ne prenant par toutes les précautions possibles. La crainte des suites judiciaires et des conséquences politiques tétanise les décideurs.

       • Ensuite, il apparaît de façon assez incontestable que le pouvoir a emprunté une forme de pente naturelle qui est celle de la volonté de contrôle social, toutes ces mesures impliquent une docilité de la population, dont on attend que, surveillée par la police et la justice elle se tienne sage.

    Malheureusement cette pression assez insupportable est grosse de risques d’explosion.

    Sur le plan juridique, dès lors que le pouvoir impose ces contraintes, il porte atteinte aux libertés fondamentales. Il ne peut le faire que si ces atteintes sont proportionnées à l’objectif d’intérêt général poursuivi. Ces mesures coercitives sont donc susceptibles d’être contestées devant le juge administratif. Ensuite, dès lors que l’on prend des mesures et qu’on impose à la population des obligations particulières, il est nécessaire de prévoir des sanctions en cas d’inobservation. Et là on bascule dans le domaine pénal qui a ses principes et ses règles particulières et le moins que l’on puisse dire c’est que dans les dispositifs mis en place, ces principes et ces règles ne sont pas respectées. Cela présente également le défaut que l’on avait constaté avec les infractions au confinement, où les forces de l’ordre et surtout la gendarmerie se sont précipitées dans une démarche de punition de la population considérée comme récalcitrante, et soyons clair comme moyen également de remplir les caisses au moment où la manne des infractions automobiles s’était tarie. Il faut savoir que pendant le confinement ce sont plus d’un million de procès-verbaux qui ont été dressés contre 9000 au Royaume-Uni… Cet écart est malheureusement très révélateur.

    • Atlantico : Quels peuvent-être les recours juridiques face à cette nouvelle mesure ? 

    Régis de Castelnau : Je répète qu’il y a deux plans dans l’analyse de la légalité de toutes ces mesures. Le premier est relatif au caractère proportionné et légitime des atteintes aux libertés par rapport aux objectifs d’intérêt général poursuivis. Le second se rapporte à la légalité intrinsèque des textes répressifs nécessaires à l’application pour sanctionner ceux qui ne respectent pas les prescriptions. Toute règle imposée par la puissance publique doit être assortie d’une sanction en cas d’inobservation, sinon la mesure n’aurait aucune effectivité. Rappelons que droit n’est pas sa propre fin, il est le moyen d’atteindre un but qui est le maintien, la conservation et le développement de la société. Il y a donc un caractère coercitif indispensable à l’existence du droit.

    Sur le premier point, c’est-à-dire la légalité même des règles mises en place (décrets, arrêtés préfectoraux, municipaux) dans la mesure où ce sont des actes qui relèvent de pouvoir exécutif, il est possible de saisir les juridictions administratives de recours afin que soit apprécié le bilan coûts avantages de la restriction des libertés. Certains tribunaux administratifs ont annulé des arrêtés préfectoraux ou municipaux étendant à des territoires des mesures sanitaires, mais il ne semble pas que le Conseil d’État ait déjà eu à statuer sur le dernier train de mesures prises par le gouvernement pour faire face au « rebond de l’épidémie ». Pour effectuer ce contrôle, les magistrats de l’ordre administratif sont confrontés à des questions délicates. D’abord ils doivent apprécier le danger que fait courir l’épidémie à la société, et il faut reconnaître que dans ce domaine on entend absolument tout et son contraire et que médecine et science pataugent vaillamment. Ce qui est d’ailleurs parfaitement normal, cette épidémie étant complètement nouvelle. Ensuite, une fois que leur conviction sur la nature et la réalité du danger sera forgée, il faudra qu’ils apprécient si les mesures proposées sont de nature à prévenir et à protéger la population. Nous leur souhaitons bon courage !

    Sur le plan pénal, il apparaît quand même que c’est le grand n’importe quoi. Tout d’abord, les textes répressifs mis en place, c’est-à-dire la définition des sanctions qu’encourent les contrevenants à l’application des mesures décidées (port du masque, couvre-feu, interdiction des rassemblements etc. etc.) sont d’une légalité passablement branlante. En effet comme d’habitude l’administration qui les a rédigés procède par renvois. C’est-à-dire que bien qu’il s’agisse de nouveaux textes on renvoie à l’application de décrets antérieurs pour la définition des sanctions. Or ceux-là ne sont plus applicables puisque nous ne sommes plus en état d’urgence sanitaire. Il est malheureusement probable que les textes répressifs que les forces de l’ordre, pourtant fort timides quand il s’agit de prévenir la violence de rue, se sont précipités à faire appliquer soit illégaux. Et que par conséquent toutes les amendes distribuées à foison sont elles aussi illégales.

    Il y a également le problème de fond posé par la rédaction particulièrement vague de textes répressifs, ce qui est interdit par la constitution, la déclaration des droits de l’Homme et, n’en jetez plus, la Convention européenne du même nom… Un texte répressif doit être clair, d’interprétation restrictive, il ne doit donner aucune marge d’interprétation surtout en matière de procès-verbaux aux forces de l’ordre, à ceux qui appliquent la sanction. Dans ce domaine, et on le voit bien

    avec le zèle souvent ridicule mais surtout intolérable qu’elles mettent en œuvre et que rapportent tant de témoignages.

    Alors, quel recours contre les mesures individuelles ? C’est une question délicate dans la mesure où ceux qui sont verbalisés sont en général démunis, ne connaissent pas les procédures et n’ont souvent pas les moyens de saisir le juge compétent c’est-à-dire le tribunal de police. Seules des actions collectives coordonnées seraient de nature à s’opposer plus efficacement à l’inflation des sanctions arbitraires puisque sans véritable base légale. Cela ne semble pas en prendre le chemin.

    Il apparaît clair que le pouvoir exécutif, les préfets, voire les Officiers de Police Judiciaire des forces de l’ordre ont connaissance de ses illégalités. Il serait peut-être alors amusant de réclamer l’application de l’article 432–10 du Code pénal qui prévoit : « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû, est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction. » Jean Castex et le gendarme de base ensembles concussionnaires, ce pourrait être savoureux…

    • Atlantico : Peut-on imaginer des dérogations pour les fumeurs ? pour les individus qui mangent en pleine rue sans masque ? 

    Régis de Castelnau : On peut tout imaginer, mais le problème est d’abord de principe. Plus on va compliquer, prévoir des exceptions, imaginer des dérogations, inventer de nouvelles infractions plus on va rendre le dispositif complètement illisible et par conséquente illégal. Et l’on voit bien dans votre question que les hypothèses de dérogations dont vous faites état sont le fruit des réactions montrant le grotesque de la mesure d’obligation de port du masque dans l’espace public. Grotesque non pas en matière sanitaire, encore que, mais surtout impossible à organiser sans un bouleversement de la vie sociale, et la mise en place d’un système autoritaire qui commence à devenir un peu terrifiant.

    À quand les gendarmes dans les chambres à coucher pour vérifier que vous dormez avec un masque ? 

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  • Loi bioéthique : avancée sociétale ou dérive néolibérale vers une contre-révolution anthropologique ?-par Georges Gastaud, philosophe (IC.fr-16/08/20)

     

    Philosophe, auteur notamment de l’article de RAISON PRÉSENTE “Dialectique et bioéthique” propose cette réflexion sur la loi . Ce texte n’engage pas le PRCF.


    A retrouver sur le site internet de Georges Gastaud

     

     
     
     
    La droite et l’extrême droite s’étant toujours opposées sur des bases réactionnaires (il ne faut pas toucher à l’ “ordre naturel” voulu par Dieu) à l’utilisation du génie génétique, les hiérarchies religieuses ayant longtemps persécuté les homosexuels et les femmes, il semble inévitable que la gauche prenne sous son aile toute loi bioéthique paraissant mettre les avancées scientifiques au service de l’égalité entre humains. N’oublions pas pour autant que les prétendus progressistes de LAREM qui se drapent dans les progrès de la science et autres avancées “sociétales” sont aussi ceux qui privatisent et marchandisent à tous vents les services publics et les autres activités humaines, qui livrent à la précarité des millions de femmes et d’enfants issus de la classe ouvrière et qui ont pour modèle ces sacro-saints pays anglo-saxons où, sous couvert de liberté (celle du riche d’exploiter le pauvre), des femmes louent leur matrice à des richards en mal d’; des pays où, par ailleurs, le génie génétique est mis au service de l’eugénisme le plus sot…

    Dès lors, il faut y regarder à deux fois et surtout, éviter les postures, quand une nouvelle loi bioéthique est mise en débat par les néolibéraux, la question n’étant pas de savoir ce qui “fait” progressiste et “ouvert”, mais ce qui sert les intérêts d’avenir du mouvement ouvrier en particulier et de l’humanité en général. En ces temps où le capitalisme-imperialisme rime avec l’exterminisme, mieux vaut être prudent avec tout ce qui pourrait saper les bases anthropologiques

    Tout d’abord, la question bioéthique ne peut pas être abordée du seul point de vue du droit à l’enfant de tel ou tel couple ou de telle ou telle personne. L’intérêt de l’enfant doit primer du point de vue même des éventuels parents puisqu’il est immoral de faire un enfant, non en vue de son propre bonheur, mais en vue de celui de ses géniteurs. S’il est établi que, toutes choses égales par ailleurs, des enfants issus de couples homosexuels ont autant de chances de s’épanouir que ceux qui proviennent de couples hétérosexuels, une objection majeure sera levée à la PMA pour les couples homosexuels féminins. Mais cette preuve, hors cas particuliers, a t elle été apportée dans la durée ? Si oui, par qui ? Il n’est ni criminel ni réactionnaire de se poser la question vu qu’elle est déterminante pour l’avenir de nombreux êtres humains à naître qui n’ont pas demandé à jouer les cobayes.

    La question est encore plus légitime s’agissant de personnes vivant seules et décidant d’avoir un enfant sans passer par la présence effective d’une autre personne, homme ou femme. Qu’il existe des familles dîtes monoparentales, le plus souvent des femmes prolétaires heteros abandonnées par leur conjoint, n’est pas une objection mais un contre argument. L’un a besoin de deux pour faire trois.

    Enfin l’objection demeure. La PMA devenant licite et remboursée par la Sécu pour les couples homosexuels féminins, comment sera-t-il possible à l’avenir de priver les couples homosexuels masculins du “droit” à la PMA? Ou bien l’homme et la femme sont égaux, paternité vaut maternité, l’insémination masculine n’est pas moins noble que la gestation, et dans ce cas, il faut donner aux homosexuels mâles les mêmes possibilités qu’aux lesbiennes, ce qui rend le droit à GPA pour les couples homosexuels masculins inévitable juridiquement. Ou bien il faut dire clairement que l’homme n’est qu’un élément accessoire à la , et on a alors affaire à une terrible atteinte potentielle, sur le long terme, à l’égalité entre les êtres humains. Soyons clairs : ou bien l’homme et la femme sont égaux et la loi Macron rend la GPA inévitable à terme (au détriment de la femme des milieux populaires), ou bien hommes et femmes sont essentiellement inégaux du point de vue de la reproduction, et il y a risque de rejeter l’homme aux marges de la reproduction, voire de l’humanité.

    Dans ce cas, nous aurions affaire, sous couvert de liberté à court terme, à une contre-révolution anthropologique bouleversant tout ce qui a jusqu’ici permis l’hominisation des petits d’hommes. Qu’on ne dise pas que, disant cela, nous restaurons l’idée d’une nature humaine échappant à l’histoire : nous faisons au contraire observer qu’un certain nombre de faits, naturels pour certains comme la pluralité des sexes et le caractère aléatoire de la reproduction sexuée, culturels pour d’autres (Lévi-Strauss a montré combien la prohibition de l’inceste, synonyme d’exogamie et de parenté par alliance, est fondatrice d’humanité), sans parler du fait anthropologique majeur lui-même résultant d’une évolution naturelle des hominidés (le saut qualitatif permettant le passage de la nature à la culture est la production par un l’homme de ses moyens d’existence), sont indispensables à l’historicité de l’homme, à sa capacité de produire lui-même sa propre essence au lieu de la recevoir seulement de l’hérédité comme font pour l’essentiel les animaux non humains.

    Il se pourrait que, en ce domaine comme en d’autres, le neolibéralisme incarné par Macron nous rapproche en réalité non de la liberté, mais d’une société post-humaine où l’enfant, y compris en principe, sera un moyen plus qu’une fin, où l’homme ne sera qu’une réserve de sperme et où la femme de milieu populaire sera plus esclavagisée que jamais. 

    Réfléchissons à tout cela avec l’esprit de responsabilité qui doit caractériser la classe ouvrière, et ne soyons pas dupes de ce contraire de l’émancipation des femmes et de l’humanité qu’est l’idéologie néolibérale.

    Georges GASTAUD, philosophe

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Depuis la crise sanitaire le secteur privé s’installe dans la grande maison républicaine de l’Education nationale. On assiste à une accélération de la vente à la découpe de l’école publique

    Tribune. Comme il y a les profiteurs de guerre, il y a les vautours du désastre. Dans son célèbre essai la Stratégie du choc, Naomi Klein décrit bien comment les catastrophes, naturelles ou humaines offrent toujours aux forces du marché de nouveaux territoires à conquérir. Certes, dans le sillage de la crise sanitaire, et de ses bouleversements sociaux et économiques, on a parlé d’un «retour de l’Etat». Mais quand l’Etat se met au service des intérêts privés, c’est le bien commun qui recule.

    Dans le «monde d’après», l’Education nationale est un cas d’école. Depuis 2017, on pouvait déjà observer un renforcement très net des dispositions en faveur du secteur privé de l’enseignement, sous les auspices bienveillants et assumés du ministre lui-même. Ainsi, la réforme pour rendre obligatoire la scolarité dès l’âge de 3 ans avait élargi aux écoles privées le financement par les collectivités, réduisant d’autant les flux vers le public. Il y eut aussi ces déclarations et initiatives des proches du Président : sa femme, Brigitte Macron, qui se rapproche des «Live», établissements privés cofinancés par le groupe de luxe LVMH s’adressant prioritairement aux plus nécessiteux ; ou sa belle-fille, Tiphaine Auzière, qui vient d’ouvrir à grand renfort de communication une école privée hors contrat, «Autrement», et reprend à son compte personnel le credo méritocratique républicain pour «donner toutes leurs chances aux plus méritant.e.s».

    Merci patron !

    Mais depuis la fin du confinement, la tendance s’accélère. Partout en France, on a vu se développer en lieu et place des activités proposées en temps normal par les personnels de l’Education nationale des dispositifs «2S2C» (sport-santé-culture-civisme) mis en œuvre par le secteur privé, pour les demi-journées où les enfants n’étaient pas accueillis à l’école. Autrement dit, ce sont des associations ou des entreprises qui ont proposé aux enfants des activités sportives, culturelles ou sanitaires, sur le temps scolaire avec le soutien des autorités, locales et nationales. Et voilà comment le secteur privé, sans autre contrôle que celui des communes, parvient à s’installer dans la grande maison républicaine de l’Education nationale. Dans le même esprit, les entreprises privées qui proposent des certifications en langues étrangères sont désormais rémunérées par l’Etat pour faire passer des tests de langue, devenus obligatoires par la loi. Merci Patron !

    Et ce n’est pas tout : la chaîne de grande distribution Auchan, en partenariat avec l’éditeur Hatier, a reçu cet été le label de l’Education nationale «vacances apprenantes», cette idée de génie du ministre Blanquer pour pallier les cours manqués pendant le confinement. Des cours de maths comme produit d’appel pour attirer les familles dans les centres commerciaux, il fallait y penser ! On attend avec impatience le partenariat avec McDo pour soulager les familles des repas de cantine pris à la maison.

    «Projet»

    Profiteurs du désastre, les acteurs privés de l’éducation sont à la fête. Au même moment, pour des raisons budgétaires, l’Etat refuse la prise en charge des masques pour tous les élèves, dont il martèle par ailleurs qu’ils sont indispensables à la lutte contre la pandémie. La privatisation d’un service public suit toujours la même logique: financements publics réduits, dysfonctionnements croissants, exaspération des usagers, solutions privées. La croissance impressionnante du marché des «petits cours privés» n’a pas d’autre moteur.

    Tout cela interroge. Faut-il s’inquiéter que ceux qui s’occupent d’école dans l’entourage d’Emmanuel Macron, tout comme lui, n’aient jamais fréquenté les bancs de l’école publique ? Cette privatisation de l’école républicaine ferait-elle partie de ce fameux «projet» hurlé un soir de campagne ? Quoi qu’il en soit, il semble que la que la crise des derniers mois ait bien permis d’accélérer la vente à la découpe de l’école publique. Il est urgent d’exiger l’arrêt de cette commercialisation. Et de tirer d’autres leçons de cette crise sanitaire.

    Rodrigo Arenas co-président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) source: https://www.liberation.fr/

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  •  
    On connaît la musique. A l'instar de BHL se précipitant dans son jet privé pour désigner les cibles à vitrifier, les fauteurs de guerre civile mandatés par les officines de l'ingérence sont toujours à l'affût, chez les autres, de la moindre secousse qu'ils transforment alors, grâce à leurs sponsors planétaires, en juteuse opportunité de déstabilisation pour le compte de l'impérialisme.
     
     
    Ces dernières semaines, on a ainsi pu voir comment, ciblant la Biélorussie à l'occasion d'une crise politique, les vautours du droit-de-l'hommisme se sont jetés comme la vérole sur ce pays dont ils ignoraient tout la veille. Manifestement, ils rêvent d'en faire un nouveau bantoustan au profit de l'oligarchie mondialiste en y ouvrant les vannes, de gré ou de force, de la grande braderie néolibérale.  
    On ne fera croire à personne que c'est l'autoritarisme du président Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, qui arrache des larmes de crocodile à ces belles âmes occidentales. Car le fait est qu'elles sont beaucoup moins regardantes sur le respect des droits de l'homme lorsqu'elles tapinent pour les monarchies du Golfe.
    En réalité, s'il est pris pour cible, c'est surtout parce que le pouvoir biélorusse, dont nul ne prétend qu'il est sans reproches, entend néanmoins préserver les acquis sociaux et le patrimoine national hérités de la période soviétique en les soustrayant aux convoitises d'une finance prédatrice et prompte à démolir tout ce qu'elle touche. Et de mémoire d'homme, on n'a jamais vu une politique d'ingérence se faire au profit de qui que ce soit d'autre que de celui qui la pratique.  
     
    Au IVe siècle avant notre ère, Aristote ironisait déjà en faisant observer que "nous n'allons tout de même pas, nous les Grecs, nous mettre à délibérer sur les affaires qui concernent les Scythes". Il est ahurissant de voir que l'admission d'une règle aussi simple, dans le cerveau d'homo occidentalis, échoue encore à passer la rampe de la perception la plus élémentaire.  
     
    On se demande bien à quel titre les régimes politiques occidentaux, d'ailleurs, sont fondés à donner des leçons de morale à la planète entière. Et il faut vraiment que le monde ait été frauduleusement mis à l'envers pour qu'on finisse par prendre leur propension historique au crime de masse pour un certificat de vertu et d'exemplarité.
    A croire que l'idéologie dans laquelle nous barbotons comme des canards a de surprenantes vertus alchimiques : elle transforme la merde en parfum. La politique occidentale a beau empiler les cadavres, cette compulsion n'est jamais imputée à son essence même. Cette brutalité n'est qu'accident de l'histoire, égarement passager, vagues péripéties rapidement plongées dans l'oubli par les mécanismes de la mémoire sélective. 
     
    On peut vitrifier les Libyens à sa guise, transformer l'Afghanistan en champ de ruines, livrer les Syriens à Al-Qaida, tenter de mettre l'Iran à genoux, faire crever les enfants vénézuéliens en les privant de médicaments, après tout ce n'est jamais que du menu fretin. De la volaille au teint basané vouée à l'immolation sacrificielle par les grands prêtres de la démocratie et des droits de l'homme. 
     
    Sur l'échelle de Richter du massacre à la tronçonneuse, il y a longtemps que la démocratie occidentale a dépassé toutes les prévisions. Chapelets de bombes sur les Coréens, les Vietnamiens, les Cambodgiens, les Irakiens, les Palestiniens, les Syriens, les Libyens, les Afghans, les Yéménites. Guerre par procuration, blocus, guerre économique, action clandestine, coup d’État, manipulation de la terreur : la panoplie est inépuisable, le résultat édifiant. Soyons fiers et exportons notre savoir-faire ! 
     
    Bruno GUIGUE
     
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  • Et pour quelques dollars de plus...

     

    La crise récente a fait ressortir les polarités ainsi les décisions parfois surprenantes de médecins qui tiennent aussi des rôles consultatifs ou exécutifs dans les hautes instances (Conseil Scientifique, Haut Conseil de la Santé Publique)

    Le Professeur Perronne a rappelé avoir mis en place un système de déclaration des conflits d’intérêts avant toute prise de décisions, allant jusqu’à exclure les personnes des décisions ou débats si besoin est.

    Début 2020, le collectif Data+Local recoupait les données de la base Transparence Santé, mise en place après le scandale du Médiator. Les 30 000 praticiens répartis en 32 CHU du territoire se sont partagés plus de 92 millions, auxquels s’ajoutent quelque 78 millions d’euros versés au titre notamment de conventions passées entre les CHU et les laboratoires. Tout cela ne prend bien sûr pas en compte les aides versées aux associations de victimes et ou patients.

     

    Voici le Top 13 du classement des revenus récents versés par l’industrie pharmaceutique

    N°1. La Palme d’Or revient au Pr François Raffi de Nantes. 541.729 €, dont 52.812 € de Gilead. Est-ce un hasard si on nous apprend que le coup de téléphone anonyme pour menacer Didier Raoult, s’il persistait avec l’hydroxychloroquine, est parti du téléphone portable du service d’infectiologie du CHU de Nantes, dont François Raffi est chef de service ? Sûrement une pure coïncidence.

    N°2. Le Pr Jacques Reynes de Montpellier. 291.741 €, dont 48.006 € de Gilead et 64.493 € d’Abbvie. Or Jacques Reynes a été sollicité par Olivier Véran pour piloter l’essai clinique du protocole Raoult à Montpellier alors qu’il est en même temps le coordinateur national de deux études sur le remdesivir pour le compte de Gilead. Il n’avait sûrement pas eu le temps d’envoyer au Ministre sa Déclaration publique d’intérêts (DPI).

    N°3. La Pr Karine Lacombe de Paris - Saint Antoine. 212.209 €, dont 28.412 € de Gilead. Elle est sur la dernière marche du podium, mais l’essentiel est d’y être. Il n’y a pas que le podium avec les Ministres à Matignon.

    N°4. Le Pr Jean Michel Molina de Paris - Saint Louis. 184.034 €, dont 26.950 € de Gilead et 22.864 € d’Abbvie. Or Jean-Michel Molina est co-auteur d’un article publié dans Médecine et Maladies Infectieuses sur quelques cas, pour dire que l’hydroxychloroquine ne marche pas. Médecine et Maladies Infectieuses est le journal officiel de la SPILF (Société de Pathologie infectieuse de Langue Française).

    N°5. Le Pr Gilbert Deray de Paris. 160.649€. Une belle somme pour un néphrologue qui très présent sur les plateaux télés. Attention le remdesivir peut être très toxique pour les reins.

    N°6. Le Pr Jean-Paul Stahl de Grenoble. 100.358 €, dont 4.552 € d’Abbvie. A noter que cette somme n’a pas été déclarée sur sa DPI. Or Jean-Paul Stahl est rédacteur en chef du journal Médecine et Maladies Infectieuses. C’est lui qui a comparé le Plaquénil* au papier toilette.

    N°7. Le Pr Christian Chidiac de Lyon. 90.741 €, dont 16.563 € de Gilead. Or Christian Chidiac est président de la Commission Maladies transmissibles du Haut Conseil de la Santé Publique qui a rendu le fameux Avis interdisant l’hydroxychloroquine, sauf aux mourants et demandant d’inclure les malades dans les essais officiels (donc Discovery). Son adjointe, la Pr Florence Ader, citée ci-dessous, est l’investigatrice principale de Discovery. Pure coïncidence.

    N°8. Le Pr Bruno Hoen de l’Institut Pasteur. 82.610 €, dont 52.012 € de Gilead. A noter que sur sa DPI, il a noté n’avoir reçu que 1000 € de Gilead ! Or Bruno Hoen a attaqué l’équipe de Marseille dans un courriel du 18 mars 2020, partagé avec tous les infectiologues.

    N°9. Le Pr Pierre Tattevin de Rennes. 79.956 €, dont 15.028 € de Gilead. A noter que sur sa DPI, comme son prédécesseur, il a noté n’avoir reçu que 1000 € de Gilead ! Ca doit être le surmenage. Or Pierre Tattevin est président de la SPILF. Cette Société savante a attaqué l’hydroxychloroquine pour encourager les inclusions dans Discovery, ainsi que dans les autres études par tirage au sort avec des groupes de patients non traités (études randomisées).

    N°10. Le Pr Vincent Le Moing de Montpellier. 68.435 €, dont 4.776 € de Gilead et 9.642 € d’Abbvie. Or Vincent Le Moing pilote, avec son patron Jacques Reynes cité ci-dessus, l’essai clinique de Montpellier.

    N°11. Le Dr Alain Makinson de Montpellier. 63.873 €, dont 15.054 € de Gilead. Or Alain Makinson participe à l’étude de Montpellier avec Jacques Reynes et Vincent Le Moing. Un beau trio. Montpellier est très bien représentée.

    N°12. François-Xavier Lescure de Paris – Bichat. 28.929 €, dont 8.621 € de Gilead. Or François-Xavier Lescure est l’adjoint de notre célèbre Yazdan Yazdanpanah qui est dans le Conseil scientifique Covid-19. Il a publiquement critiqué l’équipe de Marseille pour discréditer l’hydroxychloroquine. Il est co-auteur de l’étude très contestable sur le remdésivir de Gilead, publiée dans le New England Journal of Medicine. Or cette étude n’a aucune méthodologie.

    N°13. La Pr Florence Ader de Lyon. 11.842 € , dont 3.750 € de Gilead. Or Florence Ader est l’investigatrice principale de Discovery.

    A partir de douze, ça commence à faire un foyer épidémique !

     

    source: http://www.francesoir.fr/

     

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  • Extrait de l'émission «L'Édition du soir» diffusée sur CNews le 18/08/20 (à partir de 1h 08' 15")

     

     

    sources:  https://www.cnews.fr/emission/2020-08-19/ledition-du-soir-du-18082020-989862

    &   https://www.facebook.com/lavraiedemocratie/

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  • Didier Raoult : « Le plus grand scandale scientifique de tous les temps »

    Attention, ce qui va suivre – la dernière intervention de Didier Raoult au 18 août – est explosif. Je vous résume :

    • avec le protocole hydroxychloroquine + azithromycine, l’IHU Méditerranée a un taux de mortalité inférieur à 0,5%… sans aucun effet secondaire grave [rappelons que les autorités françaises ont interdit aux médecins de prescrire le protocole Raoult ! ndlr] ;
    • le degré de manipulation des grands médias scientifiques aux ordres des grands labos, sans le moindre souci de la santé des malades, est « le plus grand scandale scientifique de tous les temps » ;
    • pas de rebond mais ce qui se passe aujourd’hui sur le continent austral [en pleine période hivernale] montre qu’il est possible que le Covid-19 revienne de manière saisonnière ; il faut juste faire preuve de pragmatisme et ne pas paniquer [on en est loin avec la masquodémence !] ;
    • depuis le début de l’épidémie, la majorité des cas de mortalité concerne essentiellement des personnes de plus de 65 ans et pour moitié des personnes de plus de 85 ans ; la surmortalité des plus jeunes concernent l’Île de France et Paris et interroge sur la prise en charge de ces plus jeunes dans cette région ;
    • la multiplication précoce des tests de dépistage est une bonne chose, mais il faut faire attention à la qualité du test : sur 838 personnes testées positives arrivées à l’IHU Marseille depuis le 1er juillet, 21% étaient en fait négatives, soit 1 sur 5 de faux positifs ;

    « Ceci restera dans l’histoire de la médecine, et je pèse mes mots, on en parlera encore pendant un siècle, c’est que l’hydroxychloroquine pouvait tuer entre 10 et 30% des gens. Personne ne va croire qu’il s’est passé une crise de cette nature-là tellement elle est folle. »

     

     

    Pierrick TILLET

    source: https://yetiblog.org/

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