Les échanges entre les agents et la direction de l'hôpital ont parfois été vifs.
Projet de fusion (*), fermeture provisoire de 25 lits en psychiatrie... Le centre hospitalier traverse en ce moment une période agitée. Hier, c'est le personnel soignant de Kerglanchard qui est intervenu, haut et fort, lors d'un comité technique d'établissement (CTE).
Annoncée fin janvier, la fermeture provisoire de 25 lits en psychiatrie devrait progressivement entrer en vigueur dès lundi prochain. Pourquoi une telle mesure ? « Parce que l'établissement de Kerglanchard manque de médecins. Il est de notre responsabilité d'adapter l'activité en fonction du nombre de praticiens disponibles et surtout de préserver la qualité des soins, de progéger les patients. Et cette mesure n'est que provisoire », n'a de cesse de rappeler Carole Brision, directrice de l'hôpital, depuis un mois et demi.
Le début de la fin de Kerglanchard ?
Ce discours est loin de convaincre les agents hospitaliers qui voient dans cette affaire « le début de la fin » de la psychiatrie à Quimperlé au profit de Charcot, l'établissement spécialisé voisin, implanté à Caudan. Hier ces mêmes agents, réunis au sein d'un collectif CGT-CFDT ont profité d'un comité technique d'établissement pour dire ce qu'ils pensaient de ces fermetures tout en faisant des propositions.
Un manque de concertation
« Depuis l'annonce sans concertation des équipes soignantes du gel des 25 lits, les patients et les équipes pluridisciplinaires s'inquiètent de leur devenir ainsi que celui du pôle (...). Face à cette situation, un collectif de soignants s'est mobilisé afin de pouvoir maintenir l'offre de soins de manière optimale. Il a, en outre, été proposé de travailler sur une nouvelle organisation médicale qui permettrait, dans l'attente d'un renfort médical, de maintenir ces lits menacés de fermeture. La direction, le chef de pôle et les cadres des services en ont été informés. Un conseil de pôle exceptionnel dans le but de trouver d'autres alternatives a été demandé. Ces propositions restent, à ce jour sans réponse (...). Pendant ce temps, les annonces des plus fantaisistes et contradictoires concernant une réorganisation du travail ainsi que le redéploiement des personnels soignants nous ont été faites par l'encadrement. Cette situation irrespectueuse ne fait que majorer un climat de tension (...). Les infirmiers du pôle se débrouillent depuis longtemps en autonomie relative, flirtant dangereusement avec les limites de leur rôle propre, les psychiatres n'engageant plus leurs responsabilités, ne voulant plus " être dérangés " pendant leurs astreintes. Sans la réorganisation de l'équipe médicale, le redéploiement infirmier sur l'ambulatoire ne suffira pas (...) ».
Un appel à manifester mardi
Et de conclure : « Notre objectif n'est évidemment pas le délitement de la psychiatrie à Quimperlé. Mais nous souhaitons participer activement à l'organisation du pôle. Nous exigeons pour cela d'être convié à toutes les réunions d'organisation. Réponse de Thierry Gramond-Rius, directeur de l'hôpital de Lorient. « J'entends vos difficultés. Nous avons des contacts avec des médecins afin qu'ils viennent à Quimperlé (...) Le départ de Kerglanchard pour Charcot n'est pas négociable. Kerglanchard dispose de richesses et d'espaces qui n'existent pas à Charcot et qui sont à développer ici ». Les agents ont ensuite quitté la réunion. Prochain rendez-vous mardi, avec la réunion du conseil de surveillance. « L'occasion pour le personnel d'évoquer en direct leur quotidien, au président de l'instance, Michaël Quernez, par ailleurs maire, et aux médecins », tonne la CFDT. * À compter du 1er janvier 2018, les hôpitaux de Lorient, Quimperlé, Port-Louis-Riantec et Le Faouët ne devraient former qu'un seul établissement de santé.