• Kayla Popuchet est une jeune communiste américaine d’origine péruvienne de 23 ans qui a accepté en entretien autour de son trajet politique et militant. L’entretien qui suit est une transcription traduite de la conversation tenue en ligne le 4 mai 2021

     

    KPG : Kayla, quelles sont aujourd’hui tes affiliations politiques ?

    Kayla : Plusieurs choses, bon… Je suis candidate du Parti des Communistes USA. En tant que parti -léniniste, nous adhérons à la dictature du prolétariat, nous n’avons aucun problème à soutenir l’Union Soviétique, Lénine, Staline… Nous sommes avant tout marxistes-léninistes et nous voulons perpétuer la tradition du Parti Communiste USA des années vingt, de 1919… J’ai également initié l’organisation d’un collectif de Péruviens de la diaspora qui vivent en dehors du Pérou dans le monde anglophone. Nous faisons beaucoup de traductions de divers médias sur ce qui se passe au Pérou. Nous traduisons en anglais l’information pour les Péruviens ici aux États Unis et nous faisons des levées de fonds pour les organisateurs politiques, les militants au Pérou afin de les aider… Par exemple, 1 dollars US est équivalent à 3 soles péruviens ; par conséquent, les fonds que nous levons en dollars, en livres, en Euro peuvent avoir un impact signifiant pour ces mouvements. Je suis également membre de l’Alliance Noire qui s’adressent aux gens de descendance africaine dont je fais partie du coté de mon père. Beaucoup de gens en Amérique du Sud sont de descendance africaine. On oublie un peu ça… Voilà les quelques activités dans lesquelles je suis impliquée… sur quoi mon intérêt se porte.

    KPG : Quand es-tu devenue militante… active politiquement ?

    Kayla : Je dirai que ça a commencé quand j’avais 15 ans. Au départ, j’étais féministe. J’allais à l’école, je me trimbalais et j’étais souvent harcelée par des hommes plus âgés. Cela me rendait super inconfortable. Je ne sais plus bien comment c’est arrivé… j’ai lu cet article sur le harcèlement de rue et il décrivait exactement mon expérience, ce genre de sentiment où tu te sens super mal dans ta peau… Un sentiment d’être en danger. J’ai réalisé que c’est juste une expression de la violence contre les femmes mais bon, je n’avais que 15 ans… je faisais des recherches sur Google et évidemment, je ne tombais que sur un féminisme bourgeois, libéral… sur des gens comme Elizabeth K. Stanton, la déclaration des de la femme à Seneca Falls en1848 ; ce genre de féminisme spécifique qui est encouragé par l’État bourgeois. Ça a pris du temps pour arriver là où je suis. En 2013, je devais avoir 15 ou 16 ans quand Trayvon Martin a été tué. Il n’avait qu’un an ou deux de plus que moi et la grand-mère du gars qui l’a tué était Péruvienne. Ça a été un coup pour la communauté péruvienne, « Oh ! Georges Zimmerman est part-péruvien et il a tué Trayvon Martin… »; ensuite, un an plus tard, Éric Gardner a été tué à New York, c’est là où je vivais et où je vis toujours d’ailleurs… et ça, ça a été un truc vraiment énorme pendant mon adolescence. J’ai commencé alors à faire des liens… comment le racisme fonctionne… et comment des identités s’intègrent mais ce n’était pas une analyse de classe. Je ne suis pas arrivée à une analyse de classe avant 17 ans, en fait juste avant d’avoir 18 ans… Oui ! en 2015. Mes amis m’ont parlé de Bernie Sanders et c’était vraiment la première fois que j’ai commencé à chercher des alternatives au capitalisme. Autant j’étais démocrate, super-libérale mais je n’étais pas socialiste… Socialisme ?  Oh ! Non, surtout pas !  C’est dingue, je n’avais que 15 ou 16 ans et je ne connaissais rien. J’ai donc exploré le monde de Bernie Sanders et ai découvert cette idée de socialisme démocratique… en fait de social-démocratie mais au moins, ça a été une introduction à une alternative vers autre chose. Et ça c’est important ; c’est à l’âge de 17 ans que j’ai vu mon arrière-grand-père pour la dernière fois. Lui était au Pérou, il a vécu toute sa vie au Pérou, bien qu’il ait dû quitter le pays pendant certaines périodes… pendant les dictatures d’Alan Garcia et d’Alberto Fujimori parce que mon arrière-grand-père était communiste, il était un journaliste communiste. Je ne pense pas que les gens connaissent son nom, Carlos Gustavo Gomez. Il a écrit un livre sur la création d’un Bidonville appelé Via del Salvador à Lima qu’il a facilité. C’était un bidonville mais c’était le premier bidonville collectiviste organisé par des communistes, des socialistes, des progressistes… C’est marrant mais Sentiero Luminoso… en fait non, ce n’est pas marrant, Sentiero Luminoso avait assassiné un… ce groupe attaquait les gens de la Via del Salvador ; en fait pour eux, tous ceux qui n’étaient pas « Sentiero Luminoso » étaient considérés comme des révisionnistes. Ils harcelaient tout le monde, même Maria Elena Moyano [ndlt, militante féministe afro-péruvienne importante assassinée par Sentiero Luminoso] … Bon, assez dit là-dessus ! C’était en 2016 ou 2017 ? Non ! Non ! c’était en 2014 ou 2015 que mon arrière-grand-père et moi avons discuter en face à face pour la dernière fois. Je passais mon temps dans son bureau, j’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir eu mon arrière-grand-père pour toutes ces années… donc dans son bureau il avait une photo de Fidel Castro avec Che Guevara et une autre photo de Che avec l’inscription « Commandante ! » Lui et moi discutions nos idées … et il me disait, « le communisme, ça marche », Et moi je lui répondais, « Papa Carlos, tu ne comprends pas, comment peux-tu dire que le communisme marche ? Tu ne vois pas les gens à Cuba qui souffrent de la faim ? Ne vois-tu pas la brutalité de la dictature [cubaine], l’effondrement de l’Union Soviétique ? Il me regardait en disant « Mija, tu ne sais pas de quoi tu parles ! » « J’ai appris ça a l’école, je pense que je sais de quoi je parle » je lui répondais [Rires]. C’est marrant parce que mon arrière-grand-père connaissait Che, il lui avait parlé, il avait travaillé avec Fidel ; il écrivait des articles sur eux qui étaient publiés au Pérou. Mais moi, je lui disais, « Je sais parce que j’ai été à l’école à New York City ; je sais de quoi je parle » ! [Rires] Nous débattions… Ensuite donc je me suis tournée vers Bernie Sanders, tu vois, politiquement je parlais beaucoup même si je ne savais pas de quoi je parlais. Je parlais vraiment beaucoup [Rires]. Mais le truc c’est que quand tu parles beaucoup, tu dois expliquer tes idées, surtout quand tu viens de la gauche, les gens veulent toujours te défier. Il a fallu que j’apprenne à défendre mes idées politiques. Pour ça, il fallait que je lise beaucoup plus. L’une des choses que mon arrière-grand-père m’a permis de digérer, c’est que l’Union Soviétique, ce n’était pas si mal que ça, que Cuba n’était pas si mal ça non plus. Comment est-ce que je pouvais être une socialiste… et j’étais le genre de socialiste qui considère que les pays scandinaves sont des exemples. Mais ces autres pays socialistes, pourquoi sont-ils si mauvais ? Je ne suis pas sûre pourquoi mais mon développement politique a commencé quand j’ai compris les réussites de ces autres pays socialistes et aussi je réfléchissais sur les critiques que des marxistes me faisaient à l’époque. Ça m’a fait réaliser que si des gens qui sont encore plus à gauche que moi me critiquent, peut-être, faudrait-il que je réfléchisse un peu plus à ce que je dis. J’ai commencé à étudier un peu plus mais je pense que j’ai commencé à prendre le communisme au sérieux lorsque j’ai commencé à étudier l’impérialisme et quand j’ai réfléchi sur la situation de ma famille, comment ma famille s’est retrouvée aux États Unis, pourquoi il a fallu quitter le Pérou, comment l’impérialisme fonctionne au Pérou … et tu vois, comprendre l’histoire du Pérou, comprendre la relation entre… d’abord, pourquoi ma famille a dû quitter le pays et venir ici ? J’ai toujours de la famille là-bas ; seule une partie spécifique de la famille, en lien avec mon arrière-grand-père a dû partir… Donc étudier l’impérialisme m’a amenée vers le léninisme. J’ai quitté le parti des Socialistes Démocratiques d’Amérique et j’ai cherché un parti communiste. J’ai fini par tomber… Oui, bon ! À l’époque, si j’étais intéressée, ce n’était vraiment qu’une aspiration, je n’étais pas marxiste mais… je voulais être marxiste, je voulais étudier le marxisme. Il y a ici deux grands partis et d’autres… mais le trotskisme est vraiment important, en fait ici en Occident et surtout ici aux États Unis… je suis donc tombée sur un parti qui, je l’ai réalisé plus tard, était un parti trotskiste ; ils avaient des positions très semblables a celles que j’avais… sur Cuba, sur la RPDC, sur le Venezuela, sur la révolution hongroise, des gros trucs quoi… J’ai donc adhéré à l’un de ces groupes trotskistes et c’était parfait pour moi. Ils avaient un programme pour postulants pendant lequel, pour 6 mois, j’ai beaucoup étudié, une formation trotskiste mais ça a été une bonne éducation. Beaucoup de lectures mais aussi beaucoup de travail, tu dois prouver que tu veux vraiment être un membre du parti. J’ai organisé des rassemblements, toutes sortes de choses, j’ai créé des forums, j’avais de l’expérience… J’ai oublié de te le dire, quand j’avais 17 ans, je travaillais dans un restaurant comme aide-serveur et j’ai obtenu un internat dans cette entreprise à but non lucratif pour organiser les locataires dans leurs logements pour se protéger des propriétaires… donc par là j’ai acquis une expérience utile en organisation. J’ai fait ça pendant 2 ou 3 ans, alors quand j’ai adhéré à ce groupe trotskiste, je savais déjà comment faciliter des réunions, organiser des distributions de tracts, obtenir des signatures, j’étais remontée à fond… et comme je travaillais au restaurant, j’avais beaucoup de temps pour lire, lire, lire et militer autant que possible. C’était une bonne expérience. J’étais avec ce groupe pour à peu près un an, un an et demi. Mais il y avait des contradictions dans le parti, des contradictions idéologiques et je suis une personne très loyale, quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Même si j’avais des désaccords sur ceci ou cela avec le parti, j’ai continué à me battre pour le parti en essayant d’avoir des discussions mais ce que j’ai réalisé plus tard et c’est fondamental dans le marxisme léninisme, s’il y un désaccord idéologique, c’est difficile de progresser. C’est difficile de travailler quand ce n’est plus ton idéologie. J’ai fini par quitter le parti.

    KPG Quelles étaient les points sensibles pour toi avec ce groupe ?

    Kayla : C’était assez compliqué. Il y avait des gens qui dirigeaient le parti et qui employaient d’autres cadres du parti et s’il y avait des désaccords idéologiques, ces cadres n’étaient pas payés, certains se sont fait virer… quelqu’un a déménagé chez une autre personne, là il y a eu des désagréments sur les groupes à but non lucratif ; cette personne s’est faite expulser du logement… plein de trucs comme ça… Je me suis dit, bon, qu’est-ce qui se passe, pourquoi y a-t-il de tels problèmes ? Donc il y avait tout cela et le parti n’adhérait pas au centralisme démocratique et ça c’était la racine de tous les problèmes. Le parti n’avait pas ce centralisme démocratique. Ça, c’est mon interprétation mais si tu mets une graine dans du ciment, elle ne se transformera jamais en fleur ; il faut mettre la graine dans de la terre ; c’est la raison pour laquelle le parti gagnerait des membres pour en perdre 200, gagnerait 300 membres pour en perdre 150. C’était constamment comme ça. Ce n’était pas un parti marxiste-léniniste, c’était un parti trotskiste qui n’adhérait pas au centralisme démocratique, qui n’avait pas de constitution, c’était plutôt, « nous somme communistes, nous soutenons tous les pays socialistes, et nous voulons la révolution ! » C’est bien tout ça mais il n’y avait pas une structure marxiste-léniniste suffisante qui permette de se développer de manière significative, avec des positions et des protocoles clairs pour être sûr que ces disputes n’enflent pas. J’ai compris cela quand j’ai réalisé que d’autres personnes au sein du parti avaient les mêmes critiques, des gens avec qui je n’avais jamais parlé et qui vivaient à des milliers de kilomètres. Nous sommes arrivés à la même conclusion : nous avons besoin de centralisme démocratique et le parti n’en voulait pas. C’était une impasse. Ça, pour moi c’était le point sensible. Je ne suis pas une léniniste experte dans ce genre de chose mais quand tu sais que cela a été un problème au sein d’un parti pour 40 ans, on peut alors se poser des questions [Rires]. Après presque 2 ans, je suis partie en 2019. Ça a pris 2 ans avant que je ne rejoigne un autre parti. Là, j’ai passé mon temps, entre autres, à développer des relations avec des gens un peu partout dans le monde. À ce moment-là, j’allais à l’université Laguardia et j’ai réussi à « me fourvoyer » pour obtenir une bourse auprès du Centre Pulitzer pour étudier les Afro-vénézuéliens et leurs relations au gouvernement. Il m’a fallu alors trouver des contacts avec des groupes au Venezuela.  Quand j’étais dans le groupe trotskiste, j’avais organisé une manif quand il y avait eu cette tentative d’assassinat de Nicolas Maduro et à ce moment-là, des Vénézuéliens qui supportaient Maduro sont venus, même si des opposants étaient venus également. Je suis restée en contact avec ces Vénézuéliens de gauche et je leur ai parlé de mon projet en leur demandant de me mettre en relation avec des groupes, au Venezuela. J’ai eu de la chance car ils ont été super réceptifs et ont mis leurs contacts à ma disposition. J’étais en communication avec plein de gens au Venezuela du Parti Communiste au Parti Socialiste Unifié ou Venezuela Afro Rouge, je bavardais avec tout le monde. En plus, j’avais un ami, qui est maintenant retourné au Chili pour rejoindre le Parti Communiste – Action Prolétaire. Nous avons beaucoup appris ensemble. Quand j’ai quitté le parti trotskiste, j’étais pas mal coincée dans du gauchisme, un gauchisme venu d’un peu partout, venu du tiers-mondisme prêchant que les travailleurs blancs au sein du centre impérial seraient toujours du côté du capital ou qu’on ne peut pas travailler avec les masses populaires parce qu’elles n’ont pas les positions correctes que nous avons… Plein de choses qui n’avaient aucun sens mais bon, je me croyais marxiste-léniniste simplement parce que je voyais les pays socialistes dans le monde d’une certaine manière, mais vraiment j’avais beaucoup à apprendre. J’ai donc passé ces deux années en contact avec des communistes et des socialistes vénézuéliens, cet ami communiste chilien et plus tard des communistes péruviens et j’ai compris que mes idées tiers-mondistes n’étaient pas… Ce qui m’a frappé, au moment des élections primaires, alors que Bernie Sanders, Joe Biden et Kamala Harris se battaient pour la nomination présidentielle, ce gars vénézuélien me dit, « nous espérons vraiment que Bernie Sanders gagne » …  Quoi ?  Je ne pouvais pas comprendre, pourquoi voudrais-tu qu’il gagne ? C’est un impérialiste, à mon avis je lui ai dit, le système politique américain en entier doit être détruit. Ce à quoi il m’a répondu, au moins il [Sanders] aiderait la classe ouvrière, il réduirait les conditions de souffrance des travailleurs. Il me disait : « De tous les candidats, nous espérons qu’il sera élu » et moi, je ne pouvais pas, mais alors pas du tout, comprendre une telle position. Comment pouvaient-ils s’inquiéter des travailleurs américains. En fait, ces Vénézuéliens s’inquiétaient pour les travailleurs américains bien plus que je ne m’inquiétais moi-même pour ces travailleurs. J’étais là, vertueuse et bien-pensante de gauche, soi-disant progressiste, la meilleure amie du tiers-monde, mais vraiment… [Rires] comme Che Guevara disait, il était envieux des Nord-américains parce que nous affrontons la plus grande bataille, celle au cœur du monstre… si tu veux t’allier au Tiers Monde, il faut se battre pour la révolution au sein du centre impérial où il faut aimer le peuple. Il a fallu que j’apprenne cela, c’est venu plus tard.

    Donc ces liens ont été importants mais surtout il m’a fallu lire, mais alors lire vraiment beaucoup. Je ne voulais pas juste rejoindre un parti communiste et le quitter à nouveau. Je ne voulais pas répéter ça. Je voulais être certaine de ne pas faire la même chose. J’avais rejoint ce parti trotskiste quand je n’avais que 18, 19 ans je suis partie quand j’avais 21 ans.  Je ne voulais vraiment pas refaire la même chose.  Je voulais être certaine que le prochain parti auquel j’adhèrerai serait le bon parti.  Pendant que je passais mon temps à lire et à étudier, j’examinai aussi les autres partis. Quelle était leur idéologie ? Quelle était leur position par rapport au centralisme démocratique ?  J’ai découvert alors le Parti Communiste Chilien – Action Prolétaire. J’ai lu leur constitution parce que la constitution d’un Parti Communiste constitue un texte en lui-même ; c’est un texte politique qui explique la structure du parti en terme vraiment marxistes- léninistes.  J’ai commencé à étudier la Troisième Internationale et à comprendre ce que ça veut dire d’être vraiment marxiste-léniniste ; non seulement de soutenir les pays socialistes mais d’être léniniste. J’ai examiné plusieurs partis américains et c’est comme ça que j’ai découvert le Parti des Communistes USA, sa constitution, les 8 points de solidarité… Il m’a semblé que c’était un parti qui pratiquait vraiment le marxisme-léninisme et bien que ce soit un nouveau parti, parce qu’ils sont vraiment marxistes-léninistes et pratiquent le centralisme démocratique, je pense que le parti grossira. Peut-être y aura-t-il un front uni avec d’autres partis mais j’ai vraiment eu le sentiment que c’était le parti auquel je voulais adhérer. Depuis, ça a été vraiment super, j’ai tellement appris.  Il a fallu que je postule à nouveau pour devenir membre. Au Parti des Communistes USA, Il faut prendre des cours, 2 fois par semaine, pendant lesquels nous étudions des textes ensemble ; nous les discutons.  Bref, c’est une véritable école… elle est ouverte au public et cela demande du travail mais du travail au sein du parti aussi.  Depuis le début, ça a été un long parcours, un parcours laborieux mais je continue de faire mon chemin.  Bon, ça a été une manière un peu longue pour moi de t’expliquer comment je suis passé de féministe, « mon corps, mon choix » à « travailleurs de tous les pays unissez-vous ». 

    KPG Lorsque tu regardes tous les partis de gauche, socialistes, communistes aux États-Unis ; comment anticipes-tu le développement d’un mouvement révolutionnaire ? 

    Kayla – Je pense qu’il faudra à un moment un front uni car l’idéologie libérale actuellement a vraiment un impact énorme dans ce pays, même sur la gauche. C’est pourquoi ces mouvements trotskistes, maoïstes…Eh ! il y a même un mouvement maoïste dans les États du Sud ici aux États Unis. Et il y aussi les anarchistes ; l’anarchisme es vraiment fort aux États-Unis … C’est enraciné dans le radicalisme petit-bourgeois… aussi dans les universités, la Nouvelle Gauche a séduit bien des militants et des gens du peuple et a participé à l’élimination du marxisme de la scène politique. C’est presque une mauvaise blague. Voici ce que je pense, ce que j’imagine qui va se passer, nous avons besoin de patriotisme, de patriotisme révolutionnaire. C’est ce dont nous avons besoin aux États-Unis. Il nous faut plonger au sein des masses populaires. Il nous faut refuser le marxisme universitaire, ce libéralisme qui sort de l’université en prétendant être marxiste alors que ça n’est pas du tout du marxisme.  Rien ne viendra de l’Université. Il nous faut être avec les masses populaires.  Qu’est-ce que cela veut dire ? Il faut s’impliquer au niveau organisationnel avec le peuple. Par exemple je suis en de créer une organisation pour les gens venus d’Europe de l’Est. Je ne suis pas toute seule bien sûr et je ne parle pas ces langues, juste un peu de russe. Mon mari vient de Biélorussie et nous allons ensemble dans les quartiers où ces gens vivent. Nous essayons d’organiser les progressistes dans ces quartiers. Et pour les nouveaux immigrants qui viennent de Biélorussie ou d’Ukraine, surtout pour les Ukrainiens, il y a une manière de les recruter en parlant d’’impérialisme, en leur expliquant les raisons qui ont nécessité leur départ d’Ukraine. C’est plus difficile avec ceux qui ont immigré à l’époque de l’Union soviétique ; c’est une population assez unique…  C’est juste un exemple. Autre chose, dans mon quartier, Il y a pas mal de soupes populaires qui aident des familles entières, des familles d’Amérique centrale, du Mexique et autres. Nous avons créé des liens avec ces familles et avons organisé un mouvement panaméricain, principalement avec des populations hispanique-latines et progressistes.  Nous essayons de les intégrer au mouvement… et comme je suis d’Amérique du Sud, bien sûr, c’est beaucoup plus facile pour moi. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut s’impliquer auprès du peuple.  C’est un autre problème avec la gauche américaine, c’est son nihilisme, son nihilisme vis-à-vis de la classe ouvrière qu’ils sont perpétuellement en train de juger du haut leur tour d’ivoire, se croyant supérieurs, accusant la classe ouvrière d’être trop réactionnaire pour comprendre les choses, etc.  Avant, moi-même, j’étais comme ça…les ouvriers de race blanche étaient trop racistes pour être recrutés, ce genre de truc. Ça n’a aucun sens.

    Il n’y a rien de plus révolutionnaire que de pouvoir travailler avec n’importe quel groupe ethnique et autres… et ça, ça se reflète par exemple dans ce qui s’est passé entre 2016 et 2020. Trump a eu du succès avec tous les groupes au-delà des hommes blancs. Trump a eu plus de succès avec les Hispaniques, les femmes, les hommes et les femmes noires, etc., non pas parce qu’il n’est pas raciste mais parce qu’il a réussi à toucher quelque chose chez le peuple.  Avec le peuple, il a prétendu être populiste. Il n’était pas du tout nihiliste. Il a réussi à parler au peuple d’une perspective populiste. Il n’a pas dit « détruisons l’Amérique », il n’a pas dit « brûlons le drapeau ! » etc. Évidemment il n’est pas révolutionnaire mais il a offert au peuple ce que Michael Parenti appelle le super patriotisme.  C’est ce que les nazis ont offert au peuple [allemand], c’est-à-dire de quoi être fier.  La gauche américaine doit comprendre la réalité de ce pays et la possibilité du fascisme mais elle doit aussi comprendre que cela implique également la possibilité réelle du socialisme. La gauche doit cesser d’être cette anomalie bizarre depuis les années 60. Elle se doit d’utiliser ce qui a marché… comme d’organiser un front uni contre le fascisme, d’offrir le patriotisme révolutionnaire du mouvement aux masses populaires.

    Il faut être impliqué et engagé avec divers groupes de la communauté civile. Il faut être impliqué au niveau du fonctionnement social comme participer, par exemple, à la planification urbaine des écoles. Il faut être impliqué ! À New York, il y a plein de mouvements sociaux, au niveau du logement, au niveau des transports en commun, au niveau de l’accès à la nourriture, etc. À New York, bien sûr, les problèmes de logement et les inégalités sociales sont un problème énorme. Il y a un potentiel révolutionnaire parmi ceux qui sont victimes de ces inégalités de logement. Par exemple nous aidons les gens à se protéger contre les expulsions. Ces gens-là comprennent la lutte des classes contre les propriétaires immobiliers. Ils comprennent l’injustice de bosser toute l’année, de payer des impôts, de payer un loyer à des propriétaires qui possèdent des bâtiments entiers, des bâtiments qui souvent sont pratiquement délabrés. C’est comme ça que je vois le futur… Nous devons faire beaucoup d’éducation politique.  Il nous faut sortir de l’Université, sortir des rencontres privées, des groupes de lecture auto-organisés et aller vers le peuple. La manif du 1er mai, j’y étais, bien sûr… mais il n’y avait que des communistes et ils étaient entre eux et continuaient de se raconter… toujours la même histoire. Où étaient les ouvriers ? Où étaient les travailleurs ? C’est devenu une fête et c’est tout ! Mais ce n’était pas comme ça avant. Le 1er mai 2002, il y avait un million de gens dans la rue. Que s’est-il passé ? que s’est-il passé ? La gauche se doit d’avoir une relation avec les masses populaires. 

    KPG Et le problème ethnique, « raciaux », etc. ?

    Kayla J’envisage l’avenir avec la chute du capitalisme par un mouvement multinational, multiethnique de travailleurs.  Après, nous aurons alors des discussions. C’est un processus, plus tard, nous aurons des discussions sur les problèmes de race, de nationalités différentes… comme ils l’ont fait en Union soviétique. Mais nous ne sommes pas au point d’avoir ces discussions. Il y a ces gens qui sont à gauche et qui disent : nous devons détruire l’Amérique, nous allons balkaniser le pays avec des petites nations fragmentées qui pourront décider d’être socialistes ou non. À mon avis, il n’y aura jamais de mouvement révolutionnaire de cette manière… à mon avis, ce que la Bolivie a fait est un très bon modèle qui peut être appliqué à toutes les Amériques : plurinational et multiethnique.  Je pense que nous devons vraiment étudier et comprendre le processus entrepris par l’Union soviétique. Non pas seulement parce que c’était le premier État de travailleurs mais parce ce que leur situation ressemble le plus à la situation des États-Unis. C’était un empire, il avait un nationalisme chauviniste ; il y avait un empereur (nous avons une oligarchie bourgeoise), une grande diversité culturelle avec des petites nations qui avaient subi une oppression nationale ethnique pendant des siècles. L’URSS était un État multiethnique, multinational et multilinguistique organisé en une confédération d’États qui travaillaient ensemble pour la solidarité mutuelle. La Bolivie est aussi un État multinational et multiethnique. C’est le futur des Amériques, pour les Amériques mais aussi pour les États-Unis parce que les États-Unis ne sont pas exceptionnels. La situation au Pérou est très similaire. Il y a une similarité historique aux Amériques par rapport à cette question ethnique et multiethnique. L’histoire du Pérou est très similaire à celle des États-Unis : des indigènes vivaient là, des colons sont arrivés et ont commencé à les exploiter sinon à les décimer. Bien sûr il y a des différences objectives entre les pays d’Amérique du Sud et les États-Unis qui sont arrivés à un niveau impérialiste bien au-delà des autres pays des Amériques. Selon Jose Carlos Mariategui, il y a une grande différence entre le Canada, les États-Unis et l’Amérique du Sud. Les Britanniques ont beaucoup plus investi en matière industrielle aux États-Unis en comparaison aux investissements européens en Amérique du Sud. J. C. Mariategui va vraiment dans les détails économiques pour expliquer pourquoi le Pérou est de telle manière, le Brésil de telle manière et les États-Unis de leur manière. 

    Nous devons être impliqués en tant que marxistes-léninistes à tous les niveaux de la lutte, y compris par rapport à la question nationale, par rapport à la question ethnique, par rapport au racisme, par rapport à la question des femmes parce que si nous ne le sommes pas, d’autres forces le seront à notre place. Ce sont des luttes qui sont très importantes pour le peuple, des luttes qui résonnent vraiment avec beaucoup de gens. Les Noirs américains n’ont peut-être pas encore de conscience de classe mais ils ont vraiment conscience du statut racial et cela implique l’aspect de classe.

    Pour moi, être marxiste-léniniste, après le patriotisme révolutionnaire, c’est être internationaliste. Il faut soutenir la lutte internationale de la classe ouvrière. Nous devons être ensemble. Il n’y a pas de communisme sans internationalisme.

    KPG Eh bien, arrêtons-nous là-dessus. Je te remercie vivement de cet entretien et te souhaite à toi et aux camarades une bonne continuation dans toutes vos luttes…

    Kayla Merci !

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Alors que Blanquer détruit le Bac et avec lui l’ensemble de la chaîne républicaine des diplômes nationaux, base des conventions collectives, et des grilles salariales du privé et du public. Alors qu’avec la loi 4D Macron accélère la balkanisation de la France, éclatant l’égalité de chaque citoyen devant la loi où qu’il se trouve au sein de la République Une et Indivisible sous l’arbitraire du girondisme renvoyant aux pires heures de l’Ancien régime. Alors que la France est morcelée ainsi, sous les ordres de l’Union Européenne en des machins institutionnels faisant disparaître les échelons de la démocratie et de la souveraineté populaire que sont les communes, départements et la Nation au profit, des euro-métropoles, des euro-régions et bien sûr de la dictature de la européenne et de la BCE. Alors en un mot, alors que la France républicaine, issue de la Révolution est en danger, plus que jamais les vrais progressistes doivent refuser l’anti-jacobinisme primaire qui aide les forces oligarchiques à déconstruire la République “une et indivisible” issue de 1793, et avec elle, l’ensemble des acquis civilisationnels liés à son histoire. C’est là le sens de la tribune publiée par Georges Gastaud au sein des colonnes de l’association des Amis de Robespierre.

    L’ARBR (Amis de Robespierre pour le Bicentenaire de la Révolution) a pour objet de rassembler les éléments de la et de l’action de Robespierre et d’une manière plus générale des réalités de la Révolution Française, de les faire connaître dans le cadre du bicentenaire de 1789 et au-delà. : https://www.amis-robespierre.org

    Histoire de critères et critères d’histoire

    Oublions Robespierre, célébrons Napoléon….

    En 1793, année terrible mais grandiose aux dires de Victor Hugo, des milliers de contre-révolutionnaires suspects de complicité avec l’envahisseur, et parmi eux, hélas, quelques innocents victimes du climat de guerre civile, sont morts guillotinés alors que la jeune République française résistait avec l’énergie du désespoir aux complots intérieurs et à l’Europe monarchique coalisée menaçant Paris d’« exécution militaire ».

    Oubliant l’énorme travail de réorganisation de la France qu’ont alors mené les jacobins avec Robespierre à leur tête, avec à l’arrivée les victoires des Soldats de l’An II, l’oligarchie bourgeoise contemporaine devenue contre-révolutionnaire maudit l’Incorruptible et renie l’origine insurrectionnelle de son propre pouvoir. C’est, nous disent en son nom les historiens de cour, que nos nouvelles élites anti-jacobines sont indéfectiblement attachées à la vie et à la liberté.
    Soit ! Sauf que la même intelligentsia contemporaine continue d’admirer Napoléon, l’homme qui a étranglé la République, qui a écrasé toute opposition, qui a rétabli l’esclavage aboli par le méchant Robespierre. Sauf que l’empereur a ensanglanté la France et l’Europe et, loin d’avoir émancipé son pays de la tutelle monarchique comme le firent les Montagnards, il a tenté d’asservir nombre de pays voisins, parmi lesquels l’Espagne.

    En outre, alors que Robespierre voulait accorder aux communes de France la plus large autonomie, Napoléon a supprimé l’élection des maires et a soumis les communes à la mainmise totale des préfets. C’est pourtant les affreux jacobins que les actuels sectateurs du « Pacte girondin » accusent de tous les maux, eux qui sont tout à fait capables d’associer les comportements les plus bonapartistes au dépeçage de vergogne de la République une, laïque et indivisible…

    Pourquoi alors ce deux poids deux mesures au détriment de Robespierre, véritable vainqueur de Jemmapes et de Fleurus, et tout à l’avantage d’un despote qui, certes a quelques mérites historiques, mais qui laissa la France plus petite qu’il ne l’avait trouvée ?

    Puisqu’il ne s’agit pas en réalité des libertés civiles ni du nombre de morts, où les guerres napoléoniennes l’emportent de très loin sur le nombre de victimes, innocentes ou pas, du Tribunal révolutionnaire créé par Danton, il faut nécessairement chercher un critère inavoué si l’on veut expliquer l’indulgence étonnante dont bénéficie Bonaparte, célébré aux Invalides, et l’inclémence qui frappe sans appel Robespierre (qui n’a même pas une rue à son nom à Paris !) dans les milieux bien-pensants. Nous faisons l’hypothèse que cette différence de traitement ne peut s’expliquer que par des raisons de classes rarement explicitées :

    Alors que Robespierre a impulsé la Révolution en faisant alliance avec le petit peuple des villes et des campagnes, Napoléon a brisé l’élan révolutionnaire en écrasant le mouvement populaire, notamment en réprimant la Conjuration des Égaux de Babeuf et en envoyant aux galères les leaders Sans-Culotte comme Rossignol.

    Dans ces conditions, qu’importe le rétablissement de l’esclavage, la mise en tutelle des prolétaires au moyen du livret ouvrier et la saignée à répétition des guerres de conquête ?

    À chacun ses grands hommes, et si les uns préfèrent les rêves d’empire aux Républiques sociales, égales et souveraines, la France des travailleurs naguère chantée par Ferrat n’a pas fini de « répondre du nom de Robespierre ».

    Et de tenir à éloge l’épithète maudite de « jacobin ».

    Georges Gastaud,
    Professeur de philosophie,
    membre de l’ARBR à partir de 1989.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Près de soixante-dix ans après la mort de Staline, la figure du Géorgien demeure honnie en Occident. Certains n’entendent pourtant pas céder aux facilités accusatoires. Ils appellent à sortir des réflexes antistaliniens qui nourrissent la russophobie. Les «bobards» colportés en Occident, qui menaceraient aujourd’hui la paix, tout en réhabilitant le nazisme. C’est du moins la thèse de l’essayiste et éditeur Aymeric Monville, auteur de l’ouvrage Et pour quelques bobards de plus (éd. Delga), invité de Sputnik donne la parole.

     

    Et pour quelques bobards de plus

    10.00

    L’histoire de l’Union soviétique – si elle mérite encore le nom d’histoire – se caractérise dans notre pays par l’absence de débat contradictoire. Le consensus politique veut que la droite attaque Staline comme incarnation-repoussoir de tout système socialiste et la gauche, comme symbole du fourvoiement de nobles idéaux. Imperturbablement donc, les opérations de propagande se suc- cèdent sur le mode du film d’horreur, du « Tyran rouge » à l’« Ombre de Staline » et ce, jusqu’à l’eschatologique « Apocalypse Staline ». L’actuelle réactivation des vieux « bobards » colportés par la guerre froide vise manifestement à exclure les communistes de l’espace public. Elle entre néanmoins en contradiction avec la tendance actuelle, liée à l’ouverture des archives de l’URSS, qui fait litière d’un certain nombre de légendes noires. C’est donc à une contre-enquête comparative que s’emploie ce livre.Étayée par une proximité avec de nombreux chercheurs et fruit d’une activité éditoriale concernant l’Union soviétique de près de quinze ans, cette entreprise n’est pourtant pas dépourvue d’un esprit polémique et partisan. Mais quand le Parlement européen n’hésite plus, désormais, à décréter une équivalence entre nazisme et communisme, n’est-ce pas plutôt cette apparente « impartialité », indifférente à ce que Hitler ait gagné ou non en 1945, qu’il conviendrait d’interroger ?

    AYMERIC MONVILLE, né en 1977. Éditeur depuis quinze ans de nombreux ouvrages sur l’URSS qui n’ont cessé d’alimenter sa réflexion, il est aussi l’auteur de plusieurs essais de philosophie politique : Misère du nietzschéisme de gauche, L’Idéologie européenne, Le Néocapitalisme selon Michel Clouscard, Les Jolis grands hommes de gauche, ainsi que d’une enquête sur l’état actuel de la liberté d’expression : Julian Assange en danger de mort.

     

    https://editionsdelga.fr/produit/et-pour-quelques-bobards-de-plus/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Le Oulala Jazz band sera présent à la fête, samedi 10 juillet. Le Oulala Jazz band sera présent à la fête, samedi 10 juillet.

    Le comité d’organisation de la Fête de l’Huma-Bretagne s’était engagé à créer un événement pour compenser l’annulation de l’édition 2020 de la fête et soutenir les artistes locaux. Ce moment est arrivé : une fête est proposée samedi 10 juillet, de 16 h à 22 h, au parc du Plessis à Lanester. 

    Sur scène, vont se succéder quatre groupes ou artistes : la fanfare La bande à pas d’air durant toute la fête, Stéphanie Martial à 16 h 30, Château-Lafeet à 18 h et Oulala Jazz band, à 20 h. Des interventions politiques et du mouvement social sont prévues à 19 h.

    Pratique

    Fête de l’Huma Bretagne, samedi 10 juillet, de 16 h à 22 h, parc du Plessis, Lanester. Entrée libre. Buvette et restauration sur place.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Le 22 juin dernier, à la date de l’agression allemande de 1941 contre l’Union soviétique, le biélorusse Alexandre Loukachenko a prononcé un discours devant le complexe commémoratif rappelant la résistance héroïque de Brest, ville héroïque, dont les habitants ont tout fait pour freiner la marche meurtrière des armées nazies. En effet, la République socialiste soviétique de Biélorussie était, littéralement, aux avant-postes de la de l’URSS et la citadelle de Brest a résisté trois semaines. Mais Alexandre Loukachenko ne s’est pas contenté d’honorer la mémoire des héros résistants. Il a également pointé la décision du gouvernement allemand actuel de prononcer des sanctions élargies contre la Biélorussie, à la date précise, 80 ans plus tard, de l’agression nazie : le 22 juin 2021, dans la nuit. Difficile de faire davantage dans le cynisme et la provocation. À se demander si le ministre allemand des Affaires étrangère, M. Maas, qui se prétend probablement démocrate, ne regrette pas l’époque où le gouvernement nazi envahissait l’URSS, pour la détruire, la coloniser et l’asservir.

    Allocution du Président de la République de Biélorussie , Alexandre Loukachenko, lors de la cérémonie de dépôt de gerbes à la Flamme éternelle-22 juin 2021

     

    Chers Biélorusses, chers compatriotes !

    Chers vétérans, invités du Belarus !

    Le 22 juin 1941 est le jour du souvenir et du deuil pour tous les Bélarussiens, une date qui a divisé la vie des gens en un ‘avant’ et un ‘après’. Ce dimanche matin d’été a été une barrière terrifiante entre la paix et la guerre, entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort. Une armada impitoyable, apportant la mort et l’esclavage, a fondu sur nos terres. Les fascistes n’ont épargné ni les personnes âgées ni les enfants en bas âge. Plus tard, après le 1945, les Allemands qualifieront ce jour de juin de fatal pour leur nation. Mais il y a 80 ans, les assassins hitlériens avaient l’intention de traverser la Biélorussie en une marche victorieuse. Ils voulaient traverser notre pays aussi facilement et rapidement qu’ils l’avaient fait en République tchèque, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège, en France, en Grèce, en Pologne –sur tout le territoire de l’Union européenne actuelle –où ils avaient défilé triomphalement.

    Début juillet, amis et ennemis de l’Union soviétique se demandaient combien de temps le pays pourrait tenir – deux semaines, trois, peut-être un mois ? Et les stratèges de Berlin prévoyaient déjà une parade fasciste sur la Place Rouge à Moscou. Mais ici, sur les murs de la citadelle biélorusse de Brest, littéralement dès les premières heures de la guerre, le blitzkrieg nazi a été contrecarré. Rappelez-vous le mot “blitzkrieg”, juste au cas où. Il a échoué lorsque, dans les dernières minutes de sa courte vie, un a griffonné sur le mur : “Je meurs, mais je ne me rends pas”. Adieu, Patrie”.

    Malheureusement, nous ne savons pas qui il était. Nous ne connaissons pas les noms des nombreux défenseurs de la forteresse de Brest, nous ne savons pas comment ils sont morts ni où ils sont enterrés. Souvenez-vous en, c’est un signal pour vous.

    Il y a quelques semaines, Peter Kotelnikov, le dernier témoin de ces événements, nous a quittés. Mais dans la mémoire des gens, son nom vivra toujours, ainsi que ceux de ses compagnons d’armes, le lieutenant Kizhevatov, le capitaine Zubachev, le major Gavrilov et des milliers d’autres héros soviétiques. Ils ont empêché les fascistes de prendre une place forte sur la rivière Bug en huit heures. Trois semaines plus tard, alors que les combats commençaient dans les lointaines banlieues de Smolensk, la forteresse de Brest continuait de se battre.

    Chers amis, c’était une époque terrible. Nous avons enterré un grand nombre d’entre eux, et beaucoup d’autres ont disparu. Observons donc une minute de silence à la mémoire des héros qui ont sauvé le monde, la liberté et l’indépendance en se sacrifiant.

    Les envahisseurs (et c’est presque toute l’Europe qui se battait contre l’Union soviétique) ne comprenaient pas alors pourquoi, même dans les situations les plus désespérées, le soldat soviétique ne se rendait pas, comment il pouvait tenir bon et finalement gagner. De même, les descendants de ceux qui, dans les années 40, ont marché sur le sol bélarussien jusqu’à Moscou, brûlant des maisons et détruisant des personnes, ne nous comprennent pas aujourd’hui. Ils sont perplexes quant à la raison pour laquelle nous existons encore sur cette terre en tant qu’État. Apparemment, ils ne peuvent pas le comprendre.

    D’énormes ressources financières ont été consacrées à la mise en œuvre de la “guerre éclair de couleur”. Depuis un an, nous subissons les effets des technologies de guerre hybride les plus avancées. Les Biélorusses demandent de plus en plus souvent : allons-nous nous battre ? Allez, les Biélorusses. Nous sommes en guerre depuis longtemps déjà. La guerre a juste pris d’autres formes. Il n’y aura plus ces guerres, ils ne se précipiteront pas dans cette porte (la forteresse de Brest. – Ndlr) avec des milliers de soldats. La guerre commencera et commence toujours dans les conditions modernes à partir de l’intérieur de l’État.

    Prenez toutes les révolutions, comme on dit, colorées, qui ont été commises au cours des dernières décennies : tout a été fait pour faire exploser la société de l’intérieur. Et ils (l’Occident – note de la rédaction) viendront ensuite nous “sauver”. Les scénarios ont été rédigés, les rôles ont été attribués. Nous sommes juste devenus plus forts et plus sages. Je me risquerai à dire que nous sommes encore plus forts que nos prédécesseurs en 41, car nous décidons de notre propre destin. Nous sommes ici pour décider si nous devons les provoquer ou non, si nous devons attendre qu’ils nous agressent et nous déchirent ou non. Nous sommes un État souverain et indépendant, et il en sera ainsi à partir de maintenant.

    En même temps, ces allumés là-bas, à côté, attendent notre aide. Ils demandent l’arrêt de l’immigration clandestine : des milliers de personnes venant de ces pays en ruine, qu’ils ont essayé de mettre à genoux et qu’ils ont commencé à détruire une fois sur place, se sont précipitées vers l’Occident tolérant en passant par l’Asie centrale et la Russie. Ils les ont invités, et aujourd’hui ils hurlent : “Oh, les Biélorusses ne nous défendent pas. Des milliers et des milliers de migrants illégaux se sont précipités en Lituanie, en Lettonie et en Pologne.

    Ils nous demandent de les protéger de la contrebande, des drogues. Un signal se fait entendre d’outre-Atlantique : aidez-nous, comme avant, à retenir les matériaux nucléaires pour qu’ils n’arrivent pas en Europe. Je veux leur demander : êtes-vous devenus fous ? Vous avez déclenché une guerre hybride contre nous et exigez de nous que nous vous défendions, comme avant ? Vous nous étouffez, méthodiquement et collectivement, vous nous ruinez, vous essayez de tuer notre économie et vous attendez de nous que nous dépensions des centaines de millions de dollars, comme avant, pour défendre vos intérêts géopolitiques ? Seuls des fous peuvent penser cela et s’attendre à ce que nous les soutenions.

    Nous luttons contre ce mal du mieux que nous pouvons. Si vous voulez que nous nous battions comme avant, faites des pas dans notre direction et n’essayez pas de nous étrangler. C’est futile. Il est trop tard, messieurs.

    Mais qui ne devait vraiment pas participer à cette conspiration collective, c’était l’Allemagne. Les descendants de ceux qui ont massacré dans la Grande Guerre patriotique non seulement un Biélorusse sur trois, mais aussi des millions d’enfants à naître.

    Il y a 80 ans, je crois, c’était comme ça : le temps était chaud, ensoleillé, un beau dimanche après-midi. Les gens se délassaient, les jeunes voulaient vivre. Quelqu’un allait se marier, quelqu’un allait accoucher, quelqu’un se préparait à avoir des bébés. Soudain, à quatre heures du matin, des milliers de tonnes de métal ont été déversées sur la tête des citoyens de Brest et de toute la Biélorussie, de manière barbare et sournoise. Comment qualifier cela ?

    Quatre-vingts ans ont passé, et que voyons-nous ? Une nouvelle guerre chaude. Regardez un peu : est-ce un symbole délibéré ? Hier, ils ont imposé des sanctions économiques contre notre peuple et nos entreprises. Le 22 juin, dans la nuit. Vraiment, l’histoire ne leur a rien appris.

    Or pendant les 80 ans qui ont suivi l’année 45 du siècle dernier, les Allemands ont arpenté le monde entier, en Europe, dans l’ancienne Union soviétique avec leur repentir. Ils se repentaient, pleuraient, s’ agenouillaient, nous demandaient d’édifier des monuments, d’enterrer les fascistes allemands non enterrés qui sont venus sur notre terre. Et nous étions gentils et tolérants. Bien sûr, nous. Nous qui avions gagné cette guerre. Nous qui avons souffert, avons ouvert notre cœur et notre âme et les avons traités avec humanité. Et maintenant ?

    Citation d’hier : « Les sanctions devraient être étendues à des secteurs entiers de l’économie biélorusse ». Autrement dit, qu’ils crèvent. C’est-à-dire nous. On a envie de demander à l’auteur de ces lignes, un certain Maas, ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne : M. Maas, qui êtes-vous ? L’Allemand qui s’est repenti hier ou le successeur des nazis ? Qui êtes-vous, répondez publiquement. Au moins devant votre propre peuple.

    C’est pourquoi il est inutile de vous repentir en public des péchés de vos prédécesseurs. Des repentances sans valeur, que nous avons récemment entendues de la part des présidents autrichien et allemand. Aucun mot ne peut cacher les véritables intentions.

    Vous ne devriez pas que vous repentir. Vous devriez vous tenir à genoux devant le peuple biélorusse pendant encore 100 ans et remercier le ciel d’avoir pu naître après cette guerre. Vous devriez faire de votre mieux pour guérir les blessures de cette guerre dans nos cœurs et nos âmes. Vous ne devriez pas nous étrangler. Les Allemands, les Polonais et la soi-disant Union européenne devraient nous porter dans leurs bras. Parce que nous vous avons sauvé de la peste brune. Et vous auriez été réduits en esclavage avec nous, avec tous les Soviétiques, s’ils avaient eu le dessus.

    Et ne nous bercez pas d’histoires sur les exercices défensifs et le caractère pacifique de l’OTAN. Nous en avons eu notre lot depuis 41, lorsque nous vous avons fait confiance et n’avons tiré aucune leçon de l’histoire, vous donnant l’Europe de l’Est (les pays du Pacte de Varsovie) après la victoire en échange de vos promesses que vous n’avanceriez pas d’un pas dans notre direction et que vous n’étendriez pas, comme il est de bon ton de le dire maintenant, l’OTAN vers l’Est. Au minimum, vous êtes des menteurs, au maximum, vous êtes des crapules. Vous avez menti tout le temps, vous nous avez trompés, mais aujourd’hui c’est fini.

    Nous ferons tout pour protéger nos terres. Et nos fils, qui se tiennent ici sous les drapeaux des vainqueurs, feront tout pour que vous viviez une vie paisible sur votre terre. Vous êtes Ukrainiens, Biélorusses et Russes, Polonais, Juifs, Tatars. Vous tous qui vivez ici, sur cette terre. C’est votre terre. Vous n’êtes les bienvenus nulle part ailleurs, et ne croyez pas ces promesses que vous y serez accueillis, par exemple, avec un passeport polonais, les bras ouverts. Certains ont tenté l’expérience et sont vite rentrés chez eux. C’est votre terre, les Biélorusses, prenez-en soin, appréciez-la. Parce qu’elle n’appartient pas seulement à nous. Elle appartient à nos enfants et petits-enfants. Ils devraient avoir ce petit morceau de terre, sur lequel ils vivront et élèveront leurs enfants.

    Et nous voyons parfaitement que l’Occident collectif continue de rêver d’une nouvelle “ruée vers l’Est”, de la domination mondiale et de l’appropriation des riches ressources à l’est du Belarus. À cette époque, après la guerre, il n’y avait personne pour restaurer l’économie en ruine. Aujourd’hui encore, nous ne nous sommes pas remis de cette catastrophe démographique.

    Le harcèlement informationnel n’a pas donné les résultats escomptés. Maintenant, nous subissons un choc économique. J’aimerais savoir ce qu’il y aura après ? Une intervention ? Oubliez ça, calmez-vous. Cela vous coûtera cher. Des politiciens suffisants depuis les hautes tribunes de l’autre côté de la frontière mentent malhonnêtement sur le fait que le peuple bélarussien supplie lui-même qu’on lui impose des sanctions. Apparemment, les Bélarussiens sont prêts à souffrir au nom d’un éphémère “avenir radieux”, qui leur sera apporté par ces gentils messieurs à la pointe de leurs baïonnettes. Réveillez-vous enfin, pauvres insensés que vous êtes!

    Combien de cas de ce genre se sont produits dans notre histoire, alors qu’on nous promettait monts et merveilles : la liberté, l’indépendance, et un État qu’on promettait de créer pour les Biélorusses à la pointe des baïonnettes. Et quel a été le résultat ? En conséquence, lors de la dernière guerre, une personne sur trois a été enterrée. Combien ont été mutilés ? Non seulement physiquement, mais combien de personnes, combien de destins et de cœurs ont été estropiés ?

    Sanctions, provocations… Cela me donne envie de demander : le faites-vous exprès ? Voulez-vous tester la frontière et une nouvelle génération de Biélorusses pour leur patriotisme ? Allez-y.

    Écoutez, l’histoire ne vous a-t-elle rien appris ? Regardez : tout comme il y a 80 ans, la région est au bord d’un conflit mondial. Avant tout, je m’adresse, une fois de plus, aux habitants de nos pays voisins – Polonais, Lituaniens, Lettons et Ukrainiens. Réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard. Débarrassez-vous de ces politiciens qui sont devenus fous et ont perdu la réalité. Regardez, quel beau monde, et dans ce monde nous avons toujours vécu normalement, en voisins, en partageant un morceau de pain, en allant les uns vers les autres. Arrêtons-nous à cette dernière ligne : demain il sera trop tard.

    Y a-t-il vraiment des Ukrainiens, des Lituaniens, des Lettons, des Polonais, que les Bélarussiens ont toujours traités avec amitié, qui sont prêts à sacrifier cette vie paisible au nom de la folie et des ambitions de certains dirigeants de ces États, des politiciens qui ne se soucient pas vraiment de notre peuple bélarussien, de leurs peuples, de leurs destins et de leur statut d’État, de notre statut d’État bélarussien ?

    Je le dis encore une fois à ceux qui ne l’ont pas encore compris. Que ce soit clair une fois pour toutes : nous ne céderons notre terre natale, notre indépendance et notre souveraineté à personne. Nous tiendrons bon dans tous les cas ! Je souhaite simplement que nous puissions le faire de manière humaine, comme toujours, de manière slave.

    Le monde d’aujourd’hui ne se limite pas à l’Union européenne. Il y a suffisamment de pays et de régions responsables sur la planète, avec lesquels nous continuerons à coopérer étroitement. Nous sommes les héritiers de la grande génération qui nous a donné la vie, la liberté et l’indépendance. Rappelez-vous, Biélorusses, non seulement ce que nous disons, mais même ce que nous pensons, ils le voient là-haut dans le ciel et l’entendent. Souvenez-vous de ça. Je vous le dis aujourd’hui, en comprenant qu’ils nous entendent. Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas morts en vain.

    Cette armée sainte nous aide aujourd’hui encore à préserver notre Biélorussie natale. Elle nous aide tout d’abord par un exemple de résistance indomptable, de courage et d’abnégation démontré pendant la Grande Guerre Patriotique.

    Aujourd’hui, nous célébrons les faits d’armes de notre peuple, nous honorons les anciens combattants et nous pleurons les victimes, en nous inclinant devant les héros et les victimes innocentes de la guerre. Rappelez-vous que la mémoire est sacrée et immuable, et que tant que nous l’aurons, nous vivrons toujours avec dignité, et non à genoux. Il en est ainsi, il doit en être ainsi et il en sera toujours ainsi !

    traduction en français de Marianne Dunlop

    https://president.gov.by/ru/events/ceremoniya-vozlozheniya-venkov-v-memorialnom-komplekse-brestskaya-krepost-geroy

     

    BREST, 22 JUIN 2021, Cérémonie et commémoration:

     

     

    22 Juin 2021, Loukachenko au Fort de Brest: Appel à la Résistance populaire antifascisteUn précédent rassemblement de Résistance antifasciste à Brest, en Août 2020

     

    sources:

    https://histoireetsociete.com/2021/07/01/loukachenko-lheroisme-bielorusse-face-aux-armees-nazies/

    https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/quatre-vingts-ans-ont-passe-et-que-voyons-nous-une-nouvelle-guerre-chaude-lappel-de-loukachenko-depuis-la-citadelle-resistante-antifasciste-de-brest/

    http://belarusolidarite.eklablog.com/22-juin-2021-loukachenko-au-fort-de-brest-appel-a-la-resistance-popula-a208678362

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Après un an et demi de pandémie de covid-19, l’humanité est terriblement frappée avec près de 4 millions de décès du covid-19 officiellement recensés par l’Organisation Mondiale de la Santé, alors que 182 319 261 personnes ont été infectés également selon l’ONU. La létalité moyenne du covid-19 serait donc de 2.17%, soit 21 fois plus importante que celle de la grippe saisonnière habituelle et ce malgré les mesures prises dans la plupart des pays. Cela étant, si le covid-19 est bien la cause de cette mortalité importante, 12 fois celle du paludisme ( 409 000 décès en 2019 pour 229 000 cas), il apparait désormais de manière statistiquement incontestable que le capitalisme est un facteur effroyablement aggravant tandis que le socialisme protège.

    covid-19 : le capitalisme ce sont des millions de morts

    Nous nous sommes penchés sur ce que nous disent les statistiques après plus d’un an et demi de pandémie de covid-19. En comparant les niveaux de protection ou de risque apportés par les pays selon qu’ils ont un système principalement capitaliste ou un système principalement socialiste ou d’inspiration socialiste. Une analyse menée sur la base des chiffres publiés par l’ultra capitaliste journal américain le Financial times.

    D’un côté, les États-Unis, l’Union Européenne, mais aussi l’Inde et le Brésil et leurs 2 140 411 000 habitants. Que des pays du G20 totalisant une richesse de 42 349 milliards de dollars de annuels pour leurs 2 140 411 000 habitants (soit un PIB par habitant de 17 569 $ en moyenne) et réunissant pays développés et en voie de développement:

    • USA : 21 430 milliards de dollars
    • UE : 16 210 milliards de dollars
    • Inde : 2 869 milliards de dollars
    • Brésil : 1 840 milliards de dollars

    De l’autre, des pays socialistes comme Cuba et la Chine, le Vietnam ou d’inspiration socialiste comme le Nicaragua et le Venezuela, qui totalisent une population de 1 540 856 000 habitants. Bien moins riche avec un PIB annuel de 14 924 milliards de dollars (soit un PIB par habitant de 9 686 $ en moyenne, soit 1.8 fois moins) avec des économies développées ou en développement.

    • Chine : 14 340 milliards de dollars
    • Cuba 100 milliards de dollars
    • Vietnam 262 milliards de dollars
    • Venezuela 210 milliards de dollars
    • Nicaragua 12.5 milliards de dollars

    En toute logique, avec moins de richesses ce sont les pays socialiste qui devraient avoir le plus de difficulté à faire face au covid-19. Eh bien c’est tout le contraire. Bien que disposant de 1.8 fois moins de richesses par habitant, les pays socialistes ont protégé 176 fois plus leurs habitants. S’il faut déplorer 184 morts pour 100 000 habitants du covid-19 au USA et même 248 au Brésil, soit de un peu moins à un peu plus de 2 décès pour 1000 habitants, à Cuba et en Chine ce sont respectivement 12 morts et 0.3 morts pour 100 000 habitants qui ont été déplorés durant la même période.

    Quand en Inde il faut pleurer la mort de près d’un demi-million de personnes avec 402 005 décès officiellement enregistrés dans un pays à la population pourtant très jeune (plus de la moitié de la population a moins de 29 ans et à peine plus de 6% plus de 65 ans !) soit une mortalité de 30 décès du covid-19 pour 100 000 habitants, au Venezuela pourtant sous un affreux blocus américain appuyé par ses alliés de l’Union Européenne et du bloc occidental, il y a 3 fois moins de décès (11.1).

    Le capitalisme, c’est le virus !

    Le capitalisme c’est donc près de 180 fois plus de morts, et donc la responsabilité de millions de morts en raison d’un système économique qui met la vie de l’humanité systématiquement et intrinsèquement en dessous des profits de la classe capitaliste. Écrasant les systèmes de santé, oppressant sous l’austérité les hôpitaux publics, détruisant les capacités de production de médicaments et équipements de soins, et privatisant les vaccins !

    Observons que la France, 6e économie mondiale, et jadis champion de la recherche pharmaceutique a été incapable de développer un vaccin. Alors que la Chine socialiste, et même Cuba socialiste pourtant sous embargo ont développé très rapidement plusieurs vaccins efficaces. Et Cuba expérimente et dispose également de traitements du covid-19 ! Par ailleurs en Chine comme à Cuba socialiste, le dépistage, la prévention et le soin ont toujours été au cœur de la réponse sanitaire. Tandis que le régime Macron ordonnait aux Français de rester chez eux et de se débrouiller seuls avec du doliprane, la Chine construisait en urgence à Wuhan des hôpitaux pour accueillir et soigner tous les dépistés positifs, Cuba lançait des campagnes d’informations au porte à porte pour expliquer ce qu’est la maladie et comment s’en prémunir.

    Au-delà de ces chiffres, soulignons également que le capitalisme est le responsable de la pandémie. Car si dès l’épidémie identifiée la Chine a pris des mesures drastiques en confinant Wuhan et les 60 millions d’habitants du Hubei, États-Unis et Union Européenne ont tout fait pour laisser les frontières totalement ouvertes, sans développer aucun test de dépistage durant de très longues semaines, au nom de la libre circulation des capitaux et des marchandises. La capitaliste avant la vie. C’est bien cela qui a provoqué l’émergence de foyer de covid-19 partout dans le monde.

    En conclusion, il en est du covid-19 comme du reste, pour s’en sortir, il faut sortir du capitalisme

    JBC 

    source: https://www.initiative-communiste.fr

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Nous venons d’apprendre le décès du camarade Roger Silvain, cette figure de proue de la grande CGT ouvrière de et de masse qui fut longtemps un pilier du Front syndical de classe et un membre éminent du Comité central du PRCF et qui demeura membre de son comité de parrainage avant d’être amené par l’âge à se retirer de toute activité militante.


    Fils d’ouvrier et métallo typique de cette classe ouvrière parisienne dont il possédait la gouaille, le verbe haut, le contact direct et l’humour cinglant, Roger Silvain avait adhéré très jeune à la CGT et au PCF dont il devint rapidement une figure chez Renault, dans la grande usine de Billancourt, à côté de son cher camarade Aimé Halbeher. Etant donné le rôle central et hautement symbolique de Renault-Billancourt, où le PCF et la CGT étaient fortement organisés, dans les combats ouvriers et antifascistes de la guerre puis de l’après-guerre, Roger dut porter sur ses larges épaules, avec la section communiste de l’usine et celle de la CGT, la responsabilité d’une bonne partie du conflit historique de mai 1968 qui se traduisit par de grandes avancées, notamment salariales, pour tous les de France. C’est en effet sur le site de Billancourt, Place Nationale, à une époque où l’internet n’existait pas et alors que 9 millions de salariés en grève paralysaient le pays et les transmissions, que Georges Séguy, alors secrétaire général de la CGT et principal négociateur des accords de Grenelle avec Henri Krasucki, venait périodiquement rendre compte devant l’AG des grévistes, les votes des Renault ayant un grand retentissement auprès des prolétaires de tout le pays. 


    À la même époque, et dans les années qui suivirent, Roger et ses camarades durent endurer à la fois les tentatives de répression patronale et les agressions et menaces constantes des groupes gauchistes dont certains allaient jusqu’à menacer de mort les dirigeants communistes et cégétistes. Roger a vécu douloureusement certains épisodes de ce conflit dans le conflit car il était fondamentalement resté un ouvrier parmi les ouvriers et il ne voyait pas sans tristesse profonde se déployer un anti-cégétisme primaire et un anticommunisme faussement “de gauche” qui, derrière les références à la Révolution culturelle chinoise, n’avait d’autre effet que de caricaturer le marxisme-léninisme tout en dévoyant l’engagement et le désintéressement bien réel d’une partie de la jeune classe ouvrière. 


    En 1981, Roger devint, avec d’autres camarades, l’un des administrateurs salariés de Renault. Il gardait un souvenir pour le moins mitigé de l’époque mitterrandienne où, avec l’accord de “ministres communistes” servant de caution au pouvoir, de pseudo-nationalisations vidées de leur sens par le pouvoir “socialiste” et privées de toute dynamique d’intervention prolétarienne véritable n’avaient d’autre sens que de préparer la destruction du produire en France industriel, et avec lui, le déclassement massif du prolétariat rouge de France avec en particulier la casse de la machine-outil dont Renault-Billancourt était un haut lieu. C’est d’ailleurs sous le gouvernement Rocard que la direction CGT de l’usine fut méthodiquement réprimée et décapitée, Roger, soutenu par le PCF et par la CGT d’alors, jetant toutes ses forces dans la défense des “9 de Billancourt” puis dans la tentative de sauver le site de sa fermeture programmée en proposant la production de la “Neutral”, un nouveau véhicule populaire conçu de A à Z, hors cadre patronal, par les ingénieurs et par les ouvriers de l’usine eux-mêmes.

                    Roger Sylvain – Front Syndical de Classe, leader de la CGT Renault Billancourt en 1968                  Fête de l’Humanité lors d’un sur le stand du PRCF 

    Après avoir initialement subi sans protestation publique les abandons idéologiques à répétition du PCF, puis les tout débuts de la “mutation” social-démocrate et européiste du PCF pilotée par Hue et avoir enduré, parallèlement, les dérives euro-réformistes de la direction confédérale de la CGT, Roger avait quitté le PCF. Il adhéra d’abord au groupe “Communistes” de Rolande Perlican, puis, constatant que ce groupe s’enfermait dans le sectarisme, il avait rejoint le PRCF en contactant son vieux compagnon communiste du 92, le camarade Jean-Pierre Hemmen, vice-président du PRCF. Élu membre de la direction nationale du PRCF, Roger soutien chaleureusement la création de la JRCF. Il s’engagea ensuite à fond dans la création, avec d’autres syndicalistes membres et non-membres du PRCF, du Front syndical de classe qui militait à contre-courant, en subissant souvent les pires attaques et calomnies, pour remettre la CGT de plus en plus euro-dérivante et inféodée à la CES sur les rails gagnants du combat de classe et de masse. À plusieurs reprises le camarade Silvain prit la parole, en tant que président du FSC, au stand du PRCF dans le cadre de la fête de l’Huma et il serait sans doute heureux de voir aujourd’hui que nombre de bases syndicales, d’UL et de Fédérations CGT se tournent à nouveau vers la Fédération Syndicale Mondiale, vers le syndicalisme rouge et de terrain, sans crainte de susciter l’ire somme toute réjouissante des caciques euro-réformistes qui rêvent d’arrimer définitivement la CGT au pseudo-syndicalisme CONTRE-réformiste et jaunissant de la CFDT et de la CES maastrichtienne. 

    Roger Sylvain

    Roger, ton combat pour le syndicalisme de lutte de classes continue et, tôt ou tard, il triomphera dans l’intérêt du monde du travail, de la jeunesse et de la nation. À ses parents, à ses compagnons de lutte, à tous ceux qui ont connu ce camarade, rugueux parfois, mais toujours attachant et direct, le PRCF adresse ses condoléances les plus fraternelles. Honneur à notre camarade Roger Silvain!  

    Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, syndicaliste de lutte.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Déclaration de la commission luttes du PRCF

     

    Plein soutien à Olivier Mateu, secrétaire général de l'UD CGT-13 ! -par la commission luttes du PRCF

     

     

     Plein soutien à Olivier Mateu !

     

                                        Olivier Mateu secrétaire de l’UD CGT 13 et Georges Mavrikos                                      secrétaire général de la Fédération Syndicale Mondiale

    Alors qu’une partie de plus en plus grande de fédérations, d’UD, d’UL et plus largement de militants de la CGT ouvre les yeux sur l’inconséquence de l’actuelle ligne confédérale euro-compatible et rejoint la rouge fédération syndicale mondiale (FSM), circule un odieux texte non signé de pseudo CGTiste se revendiquant explicitement du « réformisme » et accusant et diffament Olivier Mateu, secrétaire de l’UD des Bouches- du-Rhône.

    Considérant qu’il faut arriver à des « compromis », autrement dit à des compromissions avec le grand patronat, le gouvernement et l’Union européenne, dans la (très!) droite lignée de la CFDT ; reniant la grande histoire de la CGT (donc autrement dit le front populaire, la résistance et son programme et mai 68) ; encourageant la confédération à reporter le congrès d’un an tout en expliquant que l’actuelle ligne confédérale serait très majoritaire, ce texte est la démonstration qu’un vent de panique souffle sur la confédération face à la pression de plus en plus pesante de la base de la CGT.

    En effet, après avoir désavoué la confédération lors du dernier congrès en réintroduisant les 3 lettres FSM dans le document d’orientation, la ligne contestataire, notamment emmené par l’UD 13 et la fédération de la chimie, a organisé une grande réunion à Gardanne (dans les bouches du Rhône) qui a accueilli plus de 1000 militants et qui a dépassé les espoirs des organisateurs.

    C’est dans ce contexte de poussée d’une ligne de classe dans la CGT, qu’à émergé ce texte aussi risible qu’ indécent.

    La commission lutte du PRCF apporte donc tout son soutien à Olivier Mateu et à travers lui, à l’ensemble des militants de la CGT (dont certains sont d’ailleurs également membre du PRCF) qui se battent pour une ligne de classe et pour la construction du tous ensemble et en même temps pour qu’enfin triomphe le camp des travailleurs!

    La commission lutte du PRCF reproduit ci-dessous la réponse indignée de la camarade Anna Persichini, militante C.G.T. de la Métallurgie (06), militante du Front syndical de classe (F.S.C.) à ce texte scélérat.

    http://www.frontsyndical-classe.org/2021/07/face-aux-coupeurs-de-tete-reformistes-qui-somment-martinez-d-exclure-les-cegetistes-rouges-soutien-fraternel-au-camarade-olivier-mat

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Peut être une image de 1 personne, position debout et plein air

    Nous étions avec les acteurs, pour les dernières notes de Tiago Rodrigues sur son spectacle, juste avant la première. Ce qu’il disait du public, du fait qu’il faut porter la voix vers tous les sièges, vers les places les plus hautes, pas (seulement) vers les rangs du niveau zéro qui, en gros, sont celles des invités de toutes les premières. Il y avait cette nervosité calme (si je peux dire ça comme ça) des soirs d'avant la première, quand le spectacle est prêt et qu’il n'existe pas encore, même s’il existe déjà, puisque la veille, pendant l’avant-première, il avait déjà été joué, devant (seulement) 900 personnes, invitées (parmi les spectateurs de cette avant-première, plein, plein de jeunes). Le théâtre, selon l'expression de Rousseau, que Tiago cite souvent, comme une fête civique (il faudrait que je retrouve la phrase complète, telle que Rousseau l’a écrite). Une fête civique, oui. Et d'autant plus que, ce spectacle-ci, celui du 5 juillet, c'était le premier à se jouer totalement complet, les gens, comme avant, assis les uns à côté des autres, ensemble — comme une espèce, je ne sais pas, d’enclave, en même temps, je me disais ça, parce que, oui, il fallait avoir passé tous les barrages liés aux tests (tu ne te testes pas, tu n’es pas vacciné, tu n'entres pas — et ça aussi, c’est un changement de monde, en bien et en tragique en même temps), et tu entends, derrière, une petite poignée d'intermittents manifester contre la réforme des retraites, et toi (nous, en l’occurrence), tu entres : une dame formidable de l'organisation te fait entrer, parmi les VIP, tu t'installes au niveau zéro (les places les plus proches — nous avions deux places, en tant que traducteurs — deux et pas trois), tu t’installes, tu regardes le plateau vide, tu attends, tu regardes sur les côtés, les gens qui montent, en file, tu vois les places vides qui se remplissent, tu ne remarques pas même quand et comment, tu regardes, devant toi, les gens qui font des photos, et, aussi étrange que ça puisse paraître, tu vois que les photos qu’ils prennent, ce sont des selfies, tu le vois parce que tu vois leurs visages sur les portables alors que tu ne vois que les nuques de ceux et celles qui se photographient, et, là, quelque chose te pousse à te tourner complètement, ce qui est très difficile, à cause des sièges (nouveaux), et tu découvres l'immensité de l’assistance, la vraie hauteur, et — oui, ça donne comme un peu le vertige, parce que, ce n’est pas seulement que c’est immense. C'est immense et, en même temps, par l'architecture des lieux, je dirais presque intime. C’est chacun, et tout le monde, et c’est ensemble, en tout cas, là, pour 2h30. — Et puis, dès le lendemain, le rituel de la curée critique, contre le spectacle, contre Tiago — une curée qui, cette fois, nous épargne, parce que la plupart des journalistes, même quand ils consacrent une pleine page au spectacle, ne nous citent même pas. Tchekhov, n’est-ce pas, a écrit en français, et, le deuxième acte qu’ils ont vu, avec Firs et Charlotta qui se racontent dans la nuit, c’est Stanislavski, sans doute, qui l’a monté — en français aussi, je suppose.
     
    *
     
    Le jour de l’avant-première, nous, donc, nous étions à Avignon, Françoise a reçu une nouvelle : il n’y aurait pas de rue Polig Monjarret à Pommerit-le-Vicomte (Côtes d’Armor). C'était une victoire, une nouvelle victoire, car tout avait commencé avec, au terme d’un long et usant travail d’information, le renoncement de la mairie de Plescop (Morbihan) de donner le nom de ce nationaliste breton incarnation de la collaboration avec les nazis au collège de la commune, puis le renoncement de la mairie de Guingamp (sa ville natale) de donner son nom à une rue. Ce Paul, dit Polig, Monjarret est le créateur du plus grand festival de France — pas Avignon, mais le Festival interceltique de Lorient. C’est à lui que Jean-Yves Le Drian, du temps où il était maire de Lorient, a fait dresser une statue. — Sous l’Occupation, membre des Bagadou stourm (brigades de combat du PNB — Parti national breton, allié aux nazis contre la France — il se réclamait des « jeunesses organisées, donc fortes, de pays comme l’Allemagne, l’Italie, le Roumanie, la Finlande ». Par la suite, il s’est fait passer pour réfractaire au STO, alors qu’on le voyait partout, qu’il organisait des « fêtes celtiques » et, comble de cynisme, il s’est fait passer pour « déporté » alors que la Gestapo avait organisé — comme Françoise devait le démontrer – son exfiltration, en famille, vers l’Allemagne puis l’Autriche où il était allé rejoindre ses amis, les SS bretons du Bezen Perrot. Après-guerre, rentré en France, il avait fait un petit séjour en prison, puis, grâce notamment aux efforts de son père (un des membres influents de la bourgeoisie de Guingamp), il avait été libéré et blanchi — pas tout de suite... « Le préfet ne voulait pas me relâcher de peur qu’on me tue », devait-il dire dans une interview à la fin de sa vie...
     
    Bref, il s’était fait passer pour un innocent musicien, injustement persécuté, et il avait aussitôt repris le combat pour l’indépendance de la Bretagne. Il avait compris une chose fondamentale : politiquement, le mouvement breton avait perdu, parce que les gens haïssaient les nationalistes, les Breiz atao, les collabos (je le rappelle, on disait dans le peuple : ‘Breiz atao, mat da lac’ho » — Breiz atao, bons à tuer), mais le combat pouvait reprendre par la musique comme fondement de l’interceltisme, c’est-à-dire la défense d’une « race bretonne » celte et non pas française. De là, la création du Festival interceltique. Monjarret est un acteur essentiel du mouvement de « reconquista » qui, aujourd’hui, domine entièrement ce qu’on appelle la « culture bretonne ». Les militants font de lui un père fondateur et le défenseur de la « musique bretonne », ce qui suppose d’occulter son parcours et ses sources idéologiques. Ça ne veut pas dire, — je le répète une nouvelle fois, — que le mouvement breton d’aujourd'hui est composé de nazis. Ça veut dire que les militants d’aujourd’hui, qui peuvent être de gauche ou de droite, continuent d’interdire tout rappel de la vérité, et refusent de la voir eux-mêmes : si Yannik Kerlogot, aujourd’hui député macroniste, avait pris la tête d’une meute de militants armés de panneaux à la gloire de Monjarret pour interdire la conférence de Françoise sur Armand Robin à Guingamp et l’avait décrétée « persona non grata », c’est qu’elle avait publié un dossier sur Monjarret, et que ce dossier avait contribué à éclairer la municipalité de Guingamp qui était revenue sur sa décision de lui donner le nom d'une rue à cet homme qui avait été un collaborateur.
     
    Ce dossier, ces articles mis en ligne, toutes sortes d'associations les reprennent, en la citant ou sans la citer, en la prévenant ou sans la prévenir. Et, petit à petit, ça sert tout de même à quelque chose. Ces dossiers, ces recherches — objet de fureur de la part des militants bretons parce qu'elles sont, factuellement, imparables — résultent aussi d’une position civique.
     
    *
     
    Rechercher dans les pièces les rédactions premières, celles que Stanislavski a demandé de changer, et se demander pourquoi il ne pouvait pas admettre de terminer un acte dans le noir, par une scène lunaire, entre deux personnages lunaires qui parlent de quelque chose que personne ne comprend, et revenir, mot après mot, en recherchant ce qu’il faut bien appeler la vérité du texte — et, dans le même temps, travailler sur l’histoire, sur la vérité des faits, en essayant d’analyser leurs raisons, leur origine, leurs conséquences : c’est finalement la même chose. Un travail matériel, un travail d'interprétation — pas objectif, non, parce que personne n’est objectif, mais concret, étayé, factuel.
     
     
    Un travail qui permet de vivre, dans le même monde, d'Avignon à Pommerit-le-Vicomte, malgré tous les malgrés.
     
    André Markowicz
     
     
    PS. — L'article d’« Ouest-France » est, comme d’habitude, orienté : ce n’est pas seulement la Libre pensée qui a été à l'origine des démarches auprès de la mairie de Pommerit, même si elle a eu un rôle essentiel — mais oublier les autres associations, passer sous silence le long combat d’information, minimiser les responsabilités de ce collaborateur des nazis et annoncer que ce sont ses filles qui sont à l’origine de la décision de la municipalité de ne pas donner son nom à une rue permet de le faire passer, une fois de plus, pour une victime.
     
    Peut être une illustration
     
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Source : https://www.facebook.com

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire