• Des rassemblements se tiendront samedi 6 mars et lundi 8 mars, place Aristide-Briand, à Lorient, à l’appel de plusieurs organisations citoyennes, politiques et syndicales pour la Journée internationalDes rassemblements se tiendront samedi 6 mars et lundi 8 mars, place Aristide-Briand, à Lorient, à l’appel de plusieurs organisations citoyennes, politiques et syndicales pour la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars.

     

    Plusieurs organisations citoyennes, politiques et syndicales appellent à manifester samedi 6 mars et lundi 8 mars, à Lorient, pour la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars.

    « On invite tout le monde à occuper l’espace public ». C’est le mot d’ordre de plusieurs organisations citoyennes, politiques et syndicales (Solidaires, CGT, Gilets Jaunes, Nous toutes, Ligue des droits de l’homme, Union communiste libertaire, Parti Communiste français, Union démocratique bretonne) à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Deux temps forts seront organisés. Un premier rassemblement se déroulera le 6 mars, à 15 h, place Aristide-Briand, et un second le 8 mars, même horaire et même lieu. Comme ils l’avaient fait il y a deux ans en rebaptisant la place Paul-Bert en place des Femmes, une nouvelle action de ce type devrait être menée.

     

    « Le nombre de violences faites aux femmes augmente. Les solutions passent par des décisions politiques fortes », s’exclame Annie Rio, porte-parole de l’union syndicale Solidaires, qui rappelle que le pays de Lorient est toujours en attente d’un lieu d’accueil pour les victimes. Et d’ajouter : « Dans la sphère privée, le confinement a mis en lumière la charge énorme de travail des femmes. Certaines ont télétravaillé tout en gardant leurs enfants. En général, les femmes consacrent toujours plus de temps que les hommes aux tâches domestiques ».

    « Mettre fin

    à l’inégalité des salaires »

    L’une des premières revendications de cette journée est de « mettre fin à l’inégalité des salaires. Les femmes sont toujours payées 25 % de moins en moyenne à poste égal. Elles occupent des emplois mal rétribués, en temps partiel et elles se retrouvent plus vite dans la précarité. C’est contre cela que l’on veut lutter », explique Annie Rio. « L’égalité professionnelle, c’est aussi l’affaire de tous les hommes. Des entreprises le font bien. On souhaite un réveil des mentalités », appuie Rozenn Douillard, membre du bureau de la CGT. « Avec le contexte sanitaire, les femmes sont en premières lignes et plus exposées aux situations dramatiques », ajoute Delphine Alexandre, du PCF.

    Tous veulent défendre la place des femmes dans l’espace public ou encore garantir l’accès à la contraception et à l’IVG, « un droit fondamental fragilisé dans certains pays européens ». « On devrait faire le 8 mars tous les jours car c’est toute l’année qu’il y a des injustices », conclut Annie Rio.

    Pratique

    Ce samedi 6 mars, à 15 h, place Aristide-Briand, à Lorient, et lundi 8 mars, à 15 h, place Aristide-Briand.

     

     

    Julien Boitel

    source: https://www.letelegramme.fr/

     

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  • Mobilisation syndicale, situation sociale & enjeux politiques… Laurent Brun secrétaire général de de la CGT Cheminots répond aux questions de Fadi Kassem, co secrétaire national du PRCF.
    Un entretien réalisé le 26 février 2021 pour www.initiative-communiste.fr

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    Fadi Kassem : chers amis chers camarades bonjour, et bonjour à Laurent Brun

    Laurent Brun : Bonjour !

    Fadi Kassem : Merci beaucoup à Laurent Brun syndicaliste cheminot d’avoir accepté de répondre à quelques questions  pour Initiative Communiste le journal du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF). Merci beaucoup Laurent, d’autant plus que c’est vrai que ces dernières semaines ont eu lieu de nombreuses manifestations dans de nombreux secteurs. On peut penser à la santé c’était le 21 janvier dernier, EDF le 28 janvier, l’éducation nationale le 26 janvier il y avait même eu une interprofessionnelle le 4 février.

    Et  ce que l’on constate c’est que la macronnie,  elle poursuit sa politique d’attaques contre les travailleurs et bien sûr sa politique de soutien au patronat qui licencie à tour de bras. Et étant  donné toutes ces manifestations qui ont eu lieu on peut se demander si finalement la solution ne passe pas par le «  et en même temps dans  la lutte ». Qu’en penses tu ?

    Laurent Brun : Bien sûr l’objectif, c’est d’atterrir là dessus : «  générale »  comme on le dit de manière très politique.

    La difficulté c’est de savoir un peu ce qu’on est capable de mobiliser aujourd’hui parce que il y a beaucoup de mobilisations comme tu le disais mais ça touchait essentiellement le secteur public. Et la difficulté qu’on voit c’est que dans le privé – si on prend les grèves qui ont lieu l’année dernière et qui ont eu  lieu en début d’année – c’est beaucoup d’ de taille moyenne qui sont mobilisées. En fait, les vingt ou trente grands groupes français qui font la valeur ajoutée dans le pays c’est à dire qui déterminent  si vraiment on les étrangle au niveau économique ou pas. Ces vingt ou trente groupes là on en est on n’a quasiment pas de mobilisation et quasiment pas de

    Grève. Ils sont pas touchés en dehors évidemment de l’ usine qui ferme parce qu’ils en ont décidé. Mais en dehors de ça il n’y a pas de mobilisation. Donc je pense que la cible ça doit être de se mobiliser tous ensemble mais pour y arriver il faut qu’on identifie vraiment quelles sont les raisons qui nous en empêchent.

     L’une des raisons je pense c’est la difficulté à être implanté dans les grandes entreprises, les grands groupes privés. Et puis probablement aussi on a besoin d’un effort pour déconstruire un peu les stratégies capitaliste qui nous écartent de la lutte. Dans ces stratégies là il ya pour une par l’institutionnalisation. Parce qu’avec la création des CSE on encore éloigné les instances de représentation du personnel. Mais c’est aussi tout le toute la stratégie de discussion en centrale et plus usine par usine avec des délégués centraux qui sont très peu en lien avec les organisations syndicales en fait un peu électron libre.  Et puis après il ya toute la stratégie d’éclatement des unités de production avec la sous-traitance et tout çà où là aussi syndicalement on a du mal à faire la jonction entre les donneurs d’ordre et les « sous-traitants ».

    Donc moi je pense que vraiment il faut qu’on ait un travail militant pour s’implanter dans ces grandes boîtes parce qu’ensuite tout le reste du tissu économique suivra dans une mobilisation importante. Mais si on n’arrive pas à déclencher – et c’est un peu ce qu’on a vu pendant la grève des retraites –  il y avait les cheminots il y avait la RATP,  il y avait l’Energie il y avait des profs mais dans les grands groupes de la métallurgie de la chimie les choses comme ça on était à la peine quoi.  Donc on a vraiment besoin de travailler sur ces boîtes là et évidemment le tous ensemble c’est là c’est la cible.

    Fadi Kassem : Je te remercie pour cette première réponse qui est claire et qui effectivement souligne un problème qui est assez juste que  tu évoques . Il y a des luttes parfois qui existent dans le privé mais elles sont souvent circonscrites et c’est pas évident parce que pour mobiliser etc, on en parle pas beaucoup.  Et comme tu le dis le plus dur c’est de faire cette jonction. Justement à raison tu évoquais le secteur public où il y a de nombreuses luttes comme dans le secteur privé, et non seulement il ya cette jonction qui est difficile mais il y a aussi la jonction avec les perspectives politiques qui demeure très insuffisante. D’où cette deuxième question : il ne faudrait œuvré pour qu’est lieu outre la jonction que tu as évoqué privé & public fort logiquement cette jonction entre les luttes dans le secteur privé dans le secteur public et les perspectives politiques afin de combattre à la fois le pouvoir Macroniste qui s’en donne avec cœur joie et aussi de conjurer un spectre qui malheureusement monte celui du faux rassemblement national ?

    Laurent Brun : je pense que c’est quelque chose qui fait beaucoup débat en fait dans les boîtes et dans les organisations syndicales cette question de la jonction avec le politique.

    Parce que tout le monde a bien conscience que les grèves qu’on mène contre les grandes réformes par exemple c’est des grèves défensives. Et que des grèves offensives par exemple sur la réduction du temps de travail sur des choses comme ça on a pas menée beaucoup depuis longtemps.

    Et même les grandes victoires auxquelles on fait référence, par exemple la dernière 95, en vérité c’était déjà une lutte défensive ;  et donc pour arriver à une lutte offensive, il faut avoir pour perspective de reprendre le stylo qui écrit la loi et donc de forcément reprendre le pouvoir.

    C’est une question. Après la difficulté de la période c’est qu’en fait, il ya deux façons d’aborder les choses :

    • il ya ceux qui considèrent qu’il faut une organisation politique qui fasse le lien avec l’activité syndicale
    • et puis il ya le débat un peu de repli auquel on est confronté et qui existe aussi, qui est de dire ben il faut qu’en gros « tous ce qui est vaguement progressiste s’agglomère pour que on souffle un peu et qu’on arrête de nous attaquer ». C’est un peu l’espoir qui avait au moment de l’élection de Hollande. Avec le vote utile qui a fonctionné à plein avec beaucoup de syndicalistes qui disaient  « bon bah on n’en attend rien mais au moins onv a souffler un peu pendant cinq ans après après Sarkozy ». Puis en définitive on n’a rien soufflé du tout parce que la conception politique de dire c’est l’homme qui fait la stratégie politique et donc il est  étiqueté de gauche donc ça va être mieux que les autres,  en fait une conception erronée. Le rapport de force il n’était pas en notre faveur – et en plus je ne parle pas de la nature on va dire du parti socialiste – mais donc on avait très peu de rapport de force. Donc s’imaginer que simplement parce que on allait changer le président ça allait résoudre notre problème c’était une illusion. Et je pense que cette illusion elle est encore très présente. Ce n’est pas étonnant puisqu’avec ce qu’on prend dans la tête dans les entreprises,  évidemment, ce qu’on aimerait c’est que ça s’arrête quoi.

    Mais ça ne s’arrêtera pas par  l’opération du Saint-Esprit. Donc effectivement il faut qu’on arrive à retrouver une ré-articulation efficace entre la construction du rapport de force dans l’entreprise et la perspective politique de prise du pouvoir.

    Moi il ya un pays en Europe où je trouve que c’est quelque chose qui fonctionne pas trop mal, c’est en Belgique avec le parti du travail de Belgique. Je  trouve qu’ils articulent assez bien les deux choses et c’est vrai qu’en France on est encore un peu marqué parles batailles entre le PS et le PC sur le contrôle des outils syndicaux, sur un certain nombre de choses mais petit à petit ça, ça s’affranchit et on voit bien qu’il y a besoin de construire une perspective. Par contre il faut essayer de ne pas la construire sur le petit bout de la lorgnette parce que, là  par exemple on va y être confrontés. Les prochaines présidentielles d’abord, c’est dans un an et avant ça on aura peut-être des choses à faire. Et puis de toute façon les prochaines présidentielles si c’est avec un Jadot avec un je ne sais qui c’est qui pourrait ressortir du chapeau, on va se retrouver dans la même situation c’est-à-dire avoir l’illusion que les choses vont s’améliorer et puis en fait dans la réalité de la gestion du pouvoir être confrontés à des trahisons tout de suite parce que il ya eu ambiguïté.

    Donc la jonction avec le politique elle est nécessaire

    Et puis elle est nécessaire aussi sur une chose dont on ne parle pas souvent : c’est que les forces syndicales, pour être militant syndicaliste et pour développer un syndicalisme de lutte  il faut y passer du temps, de l’énergie et pour cela il faut avoir des convictions. Si on n’a pas de conviction politique, finalement on n’a pas besoin d’y passer sa vie il suffit de bouger les curseurs de participer à deux trois réunions et ça règle les choses. Donc on a besoin aussi dans les organisations syndicales de gens qui sont formés politiquement :  je sais que ce n’est pas toujours très bien entendus dans mon organisation syndicale qu’on le dise aussi franchement que ça mais oui moi j’ai besoin de militants syndicaux qui ont encore une conception politique de la société qui leur permettent de ne pas se faire piéger par les patrons, quand  il ya un plan social ou un truc comme ça de réagir correctement et de ne pas s’embringuer dans les négociations sur le poids des chaînes des choses comme ça.

    On a besoin de politique pour avoir des perspectives et on a besoin de politique pour que dans le dans le mouvement social, dans la conduite du  mouvement social on puisse le faire  correctement aussi.

    Fadi Kassem : Ce que tu dis est très intéressant parce que dans le fond tu évoques d’un modèle qui a existé un moment en France c’est à l’époque où le communiste et la CGT justement avaient ce lien qui était très organique dans le fond et on revient effectivement qu’à partir du moment où ce lien a été rompu avec  des responsabilités des deux côtés, malheureusement ça devient difficile à partir de là de reconstruire des perspectives. Iil s’agit pas dire d’ailleurs qu’elles ne peuvent pas exister, simplement c’est très intéressant de voir ce modèle là. C’est d’autant plus intéressant ce que tu soulignes au sujet de la Belgique où effectivement la répression syndicale est très forte.

    Le fait que tu évoque des perspectives politiques ça amène justement une autre question que tu as un petit peu d’effleuré d’ailleurs a raison,  à savoir dans le fond si c’est pour avoir de nouveau un espèce de projet d’union de la gauche dont on parle beaucoup en ce moment qui serait en particulier compatible avec l’Union Européenne, inutile de dire que ce sera certainement une fausse alternative au faux duel Macron Le Pen. Parce qu’en face que pendant ce temps là ça mobilise politiquement comme tu le disais. Donc dans le fond cette espèce d’union de la gauche qui serait compatible avec l’UE –  tu parlais de Yannick Jadot par exemple- est-ce que ça te semble en ce moment une vraie solution , du moins une solution à minima, pour le mouvement populaire, ou est ce qu’il ne faut pas dire clairement dire « il est temps d’en finir avec l’Union Européenne »  tu parlais justement des chaînes, et donc notamment de celles de l’Union européenne, pour aussi ouvrir la voie vers une perspective politique, à savoir, le Socialisme ?

    Laurent Brun : Moi je pense que le débat sur l’union, l’union de la gauche, il est absolument tordu. Mais je le comprends parce que je suis syndicaliste cheminot la SNCF la situation c’est quoi : on a arrête pas de nous supprimer des effectifs, on n’a plus le recrutement au statut donc le statut est en train d’être démembré, la boîte est en train d’être démembrée… On a l’impression que tout se casse la gueule socialement parlant et cela installe une ambiance qui est vraiment compliquée.

    Pour résister à ça justement il y a intérêt à être sacrement politiquement clair dans sa tête pour savoir où on va. Donc je comprends qu’un certain nombre de syndicalistes soient sur l’idée « Oulla oulla vivement que ça s’arrête » et donc « si on peut trouver une solution pour que ça s’arrête c’est vachement bien ». Mais la solution elle ne pourra pas être aussi simple que simplement grossir, masquer les divergences, faire élire quelqu’un et puis j’ai ensuite tout se passe bien. Parce que masquer les divergences d’abord les divergences elles ré-émergent à chaque fois qu’il ya un arbitrage politique parce que on est dans une situation où il ya des contradictions. Par exemple si on avait un pouvoir politique qui disait il faut relancer le service public ferroviaire mais aujourd’hui il ya une entreprise publique telle qu’elle a été organisée par les réformes avec des cadres tels qu’ils ont été installés-  importés des grandes écoles de commerce etc. – qui sont dans une logique de sabotage par rapport à ce genre de truc. Donc  il y a toujours des confrontations des contradictions et qui font qu’à un moment donné le pouvoir politique – quand on a gommé les  divergences  – et bien ces divergences  ré émergent à ces moments là. Il ya des gens qui veulent aller au bout et il ya des gens qui tout de suite seront sur le compromis, l’abandon et même le recul et est du coup ça apparaît comme une trahison. Car plus les gens ont eu de l’espoir plus ils s’estiment trahis quand ces éléments-là ré émerge mais en vrai ce n’est pas une trahison : c’est juste la nature qui reprend le dessus les conceptions idéologiques de ces groupement là.

    Donc moi je pense qu’on n’a pas besoin d’union à gauche aujourd’hui – dans la perspective on verra bien plus tard – mais aujourd’hui ce n’est pas le sujet : le sujet c’est qu’on a besoin de confrontations d’idées. On a besoin de controverses à gauche, de  conflits d’idées j’entends. Pour percer les choses à la fois pour essayer de démasquer les positions aussi de des uns et des autres, pour clarifier le la nature du débat, puis aussi pour susciter le débat à la base car quand il ya des débats nationaux entre les partis, de la confrontation, de la controverse, ça alimente aussi la discussion à la machine à café. Et cela créé de la discussion politique dans l’entreprise. Donc moi je pense qu’on a besoin de favoriser au contraire la confrontation d’idées aujourd’hui.

    Dans la confrontation d’idées, il y a un débat  sur l’union européenne ça c’est clair. Nous on a adopté des orientations au niveau de la fédération des cheminots on souhaite que toutes les directives, en fait tout ce qui nous concerne en gros soit effacé. Pour cela il n’y a pas 36 solutions voilà. On n’a pas été plus loin syndicalement parlant parce que c’est que ce n’est pas que notre rôle et puis parce qu’en plus les débats sont quand même intenses là-dessus mais l’Union Européenne c’est une question. Aujourd’hui on l’a vu dans la crise la crise sanitaire, ça n’apporte rien au niveau de la réponse collective par rapport mêmes à des grands enjeux comme la vaccination, la recherche scientifique ou les choses comme ça alors que ça pourrait être des lieux naturels de coopération mais ça ne l’est pas parce qu’en fait l’institution n’est pas faite pour ça. Et en dehors de ça par contre on continue à faire pression pour diminuer les moyens de l’hôpital ou des choses comme ça qui sont complètement délirante dans cette période.  Pour ne citer que ça parce qu’on a aussi les copains de l’énergie qui se bat contre la dérégulation de l’énergie. Tous les grands réseaux nationaux ce soit les télécoms l’énergie les transports sont en train d’être découpés sur la logique que « les réseaux c’est les monopoles naturels » mais comment est ce qu’on impose la concurrence dans un monopole naturel, et bien il faut le découper en petits morceaux dont certains vont être de la responsabilité de l’Etat parce qu’on ne peut pas trop faire autrement, mais dont on va pouvoir en privatiser une partie. Ca c’est directement impulsé par l’Union Européenne.

    Ensuite, moi je pense que l’Union Européenne c’est une condition nécessaire mais ce n’est pas suffisant.

    Il ya aussi plein d’autres débats :  il faut qu’on discute de la question de la propriété des entreprises. Aujourd’hui on nous parle de nationalisations, même le MEDEF par de nationalisations : donc il ya des moments où ça les arrange bien il ya des moments où ils sont vent debout contre parce que la logique politique qu’ils portent, elle est cohérente. Quand il ya des pertes et quand il ya des difficultés faut que ce soit assumé parla collectivité par contre pour le reste vous laisser le bénéfice et le profit.

    On besoin on a besoin de discuter de ça car y compris syndicalement parlant quand on revendique  une par exemple ou une nationalisation temporaire une nationalisation partielle,  il ya des concepts ont été créés et  qui sont implantés : nationalisations partielles je ne sais pas trop ce que c’est, ou temporaire c’est pareil ça veut dire quoi ? Qu’est ce qu’on va chercher au travers de ça

    Il y a des débats à mener sur la propriété, sur le les processus de régulation : nous on y est confrontés en permanence. A gauche il ya énormément de débat sur le sujet : est-ce que la régulation c’est par le marché ou par la démocratie ? et donc est ce que c’est la concurrence,  la mise en concurrence avec les appels d’offres et  avec ces choses-là ? ou alors est ce que au contraire c’est une logique politique donc des monopoles, de l’attribution directe, des débats dans la population sur ce dont on a besoin et comment y répondre etc. Là dessus il y a énormément d’ambiguïté et je pense qu’on gagnerait à percer en fait l’ambiguïté sur ces sujets. Moi je ne suis pas non plus dans le truc de dire est-ce qu’il faut dire qu’ils ne sont pas à gauche ou qu’ils sont à gauche : en fait le tampon je m’en moque un peu, la question c’est dans quel sens vous poussez. Et effectivement Jadot je l’ai vu – bien sûr il en faut pas  focaliser sur lui  – mais je l’ai vu dans quelques débats, il n’y a pas d’ambiguïté en fait, il est il est complètement pro capitaliste, il est dans la logique de marché, dans la logique du système. Donc, en fait on va se retrouver du coup avec une gauche qui va jouer sur les curseurs, on va mettre un peu plus de subventions là-dessus, on va créer une ou deux gratuités, et là dessus on va modifier quelques éléments réglementaires au niveau de l’environnement, mais sur le fond du système on va rien changer. Par conséquent, on sera de nouveau dans la frustration, on tombera de nouveau sur des entreprises qui seront liquidées parce que les capitalistes exportent leur capital en Europe et au delà de l’Europe et que donc liquident leurs lois leurs avoirs en France et ils laissent des centaines de salariés dans la misère. De ça, il faut qu’on en débatte et peut-être que ça se réglera pas du coup dans le cadre de la présidentielle de 2022. Ce qui est difficile de se dire en fait, c’est peut-être qu’on va souffrir encore moins  cinq ans de plus. Malheureusement, si on veut arriver à régler les choses sur le long terme et bien il faut essayer de prendre le les problématiques par le bon bout. Je pense donc qu’il faut mener ces débats là et l’union européenne en est un.

    Fadi Kassem :  Tu viens de souligner deux points très intéressants parce que d’une part les temporalités c’est à dire qu’effectivement nous sommes pris à la fois sur le feu du court terme avec 2022 et l’idée peut-être ce serait que puisse émerger une alternative malgré tout même si elle ne serait pas très médiatisée ou même si elle faisait un très bon score mais au moins qu’elles puissent faire porter une sorte d’alternative en quelque sorte rouge tricolore comme tu viens de le dire : c’est à dire et c’est l’autre point important que tu as évoqué, tu as opposé  à raison la démocratie au marché parce que dans le fond le marché c’est la dictature du Capital c’est aussi simple que cela. C’est vrai qu’il ya cette perspective de court terme et puis,  tu as aussi raison de le rappeler, de long terme, parce que dans le fond, on est là aussi pour reconstruire les outils qui ont été élaborés il ya cent ans – 1920 et 1921 il faut rappeler ce qui s’était passé avec la CGTU. Donc ce que tu évoques, ce qui est intéressant de voire, c’est  que les discussions progressent, y compris est je t’avais posé la question dessus sur l’Union Européenne,  mais à raison également sur les nationalisations que l’on pourrait qualifier la de démocratiquement planifiées.  Car c’est ça aussi finalement qui est en jeu. Donc de ce que tu dis il semble quand même, et cela même si ce n’est pas toujours évident, les discussions avancent dans la clarification, la clarté ; le « tous ensemble en même temps dans la lutte » ça ne peut marcher comme tu le disais la raison que dans la clarté. 

    Laurent Brun : En tout cas il faut se forger des outils pour faire avancer ces débats là parce que par exemple dans la période, je trouve assez ennuyeux qu’on ne parle pas du fonctionnement de l’économie alors je vois, et je les comprends en plus,  qu’il ya des mobilisations par exemple contre  l’implantation d’Amazon et des choses comme cela. Je comprends la logique, c’est-à-dire qu’Amazon aujourd’hui tels que ça se développe c’est un outil de d’exploitation mais il y en a plein d’autres des outils d’exploitation,  n’importe quelle grande surface qui implante une base logistique ça fonctionne pas trop différemment d’Amazon. Par contre moi ce que je trouve extrêmement intéressant c’est que par exemple dans cette crise du Covid-19, on voit que justement la grande distribution, les Auchan Carrefour etc, et aussi Amazon du côté dématérialisé informatique,  en fait c’est les outils extraordinaires de structuration de l’économie et de réponse aux besoins.  Alors aujourd’hui ça répond mal aux besoins puisque ça va chercher très très loin des choses produites pour les vendre –y compris de mauvaise qualité – à tout le monde etc. Mais c’est les outils qui, si on se les appropriait, qui deviendraient des outils extraordinaires pour structurer l’économie. Donc  l’appropriation collective des moyens de production c’est pas simplement les chemins de fer, c’est pas simplement l’énergie – même s’il faut mener ce débat en ce moment parce que c’est d’actualité aussi – mais c’est aussi de se dire bah tiens ces outils-là qui ont structurés la réponse à la crise et qui l’ont mal structuré en plus ça –  c’est quand même la leçon qu’on peut avoir :  je parle pas des labos et de  l’industrie pharmaceutiques – c’est grands outils là qui ont mal structuré la société, et bien dans nos discussions entre nous on se rend compte que il ya déjà des solutions des fois de bon sens qui  – cela sans même être spécialement vraiment des pointus dans ces domaines là où on aurait un peu des idées. Peut-être que s’il y avait une gestion démocratique de ces outils, de ces grands outils de production là on aurait moins souffert dans cette crise et on souffrirait moins dans cette crise.

    Et sur tout le reste aussi ! On parle de l’environnement : nous par exemple on a fait une proposition au niveau de la CGT qui était d’imposer aux grands logisticiens un taux de transport par le rail. En-effet,  ces grands logisticiens, que ce soient les grandes surfaces,  la Poste ou Amazon, ils ont des grands entrepôts logistiques et entre ces grands entrepôts logistiques ils massifient les flux de transports Si eux  décident de passer sur le rail, on a réglé une grosse partie de la pollution du transport. Mais eux ils ne décident pas ça puisque le plus rentable pour eux c’est d’aller au plus polluants. Donc ils le font sans vergogne. Mais si demain on disait,  finalement on vous laisse plus faire comme vous voulez et soit on vous impose, soit on vous reprend carrément la propriété,  c’est nous qui pourrions déterminer ces éléments. Comme cela, on répondrait à la problématique sociale, à la problématique sanitaire,  à la problématique environnementale par ce biais là.

    Ca c’est des débats, qui  je trouve dans la période sont relevés par cette crise. Si on pouvait avoir une campagne présidentielle qui au lieu de se focaliser sur « gnagna l’immigration » et « gnagnagna je sais pas quoi », et qu’on puisse avoir ce genre de débat là dans la société  et bien ce serait sacrément positif !  

    Fadi Kassem : Oui et je crois que ce soit au niveau syndical comme tu l’a rappelé, au niveau politique comme on essaye de le faire modestement au PRCF et d’autres également eh bien nous ferons tout pour que ces termes du débat – dans le fond la lutte des classes, disons le clairement, n’ayons pas peur des mots, l’affrontements avec les forces du grand Capital,  l’appropriation des grands moyens de production tu l’as dit … – soient finalement au cœur du débat pour la présidentielle de 2022. Et pas que : que ça devienne des éléments vraiment structurants du débat politique et syndical que tu évoquais.

    Un grand merci, vraiment un très grand merci à Laurent pour nous avoir accordé de ton temps.  Nous serons probablement amenés à nous revoir par la suite dans la rue pour les mobilisations, qui risquent de continuer et qui d’ailleurs ont toujours lieu signalons le : nombre d’entreprises du privé ou du secteur public sont en lutte !

    Et bien avec les camarades de la CGT vous êtes fortement mobilisés – et au sein du PRCF nous avons des camarades qui se mobilisent tout autant et tous les autres travailleurs également : parce que finalement ce n’est que « tous ensemble et en même temps et dans le même sens » que nous pourrons gagner.

    Un grand merci Laurent merci beaucoup à et tous les spectateurs auditeurs amis et camarades et au plaisir de vous retrouver très bientôt.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • 1940/2020: MÊMES CAUSES, MÊME CHASSE AUX SORCIÈRES FASCISANTE

    Par Georges Gastaud, fils de Résistant antifasciste

     

    Tout d’abord, que l’on veuille bien comparer les deux Unes reproduites ci-dessous, la première de Paris-Soir, l’un des nombreux torchons collabos qui s’illustra dans la chasse aux “judéo-bolcheviks”, en clair, aux Résistants, durant la seconde Guerre mondiale, la seconde signée par le Figaro actuel, digne rejeton de celui qui déclarait, dans les années trente, préférer Hitler au Front populaire… Inutile de dire qu’une telle comparaison se passe de commentaires tant les procédés répugnants sont identiques…         

    Car comme en 1940, les mêmes causes produisent les mêmes effets, avec seulement, une évolution dans la dénomination des boucs émissaires désignés par les fauteurs de fascisation. Comme en 1940, cette chasse aux sorcières universitaires a eu pour préalable, durant des dizaines d’années, la proscription systématique des “rouges”, l’anticommunisme et l’anticommunisme érigés en vertu du “bon Français”, de l’universitaire propre sur lui et du “citoyen européen” modèle.          

    De même qu’en 1940 les députés SFIO votaient majoritairement la déchéance de leurs collègues communistes (issus pourtant, comme eux, du Front populaire…), les pleins pouvoirs à Pétain, et soutenaient même le décret Sérol (du nom d’un député “socialiste” assassin) punissant de mort tout auteur ou diffuseur d’un tract , les euro-députés français viennent à la quasi-unanimité (n’ont manqué, et c’est tout à leur honneur, que les voix des députés Insoumis) ont voté en septembre 2019 une résolution de chasse aux sorcières continentale qui criminalise toute personne affichant les “emblèmes du communisme totalitaire”, en clair l’emblème ouvriers et paysans du marteau et de la faucille. Après quoi, les communistes étant désactivés, censurés et vomis, on pourra bien entendu, dans la foulée, stigmatiser et exclure de l’Université et des médias la gauche non-communiste, anticommunistes compris, en la traitant de suppôt, hier, de la “Judée”, aujourd’hui, de l’islamisme terroriste. Le procédé avait déjà été utilisé en 2016 (luttes contre la loi El Khomri) à l’encontre de Philippe Martinez, la CGT étant alors élégamment comparée à… Daesch à la Une du Point !         

    Sur fond de “construction” européenne arrimée à l’OTAN, d’hégémonie allemande sur l’UE, de criminalisation des PC de l’Est et de montée paneuropéenne de l’ultra-droite dans cette belle Europe “internationaliste” (prière de ne pas rire!), “il est plus fécond que jamais le ventre d’où a surgi la Bête immonde“, comme disait Brecht. Et ce “ventre” ignoble s’appelle toujours exploitation capitaliste, Europe impérialiste, campagnes anticommunistes et antisoviétiques déferlant en permanence sur, et dans, les médias et l’Université.            

    À chacun d’en tirer à temps pour lui-même, si ce n’est pour les communistes vilipendés, moqués et interdits de réponse, les conclusions pratiques qui s’imposent. 

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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    Au sommaire :

    • Pages 4-7 : Les licornes du coronavirus – Le Pôle ne craint pas le froid – La Fonction publique cassée par la 4D
    • Page 8-13 : Cuba toujours en pointe ! – Chasse aux rouges aux Philippines – Amère victoire pour Maduro au Venezuela – Nette victoire pour Arce en Bolivie – Le P.C. Chilien et les Mapuches contre le fantôme de Pinochet  – Pourquoi l’Oncle Sam adore les Ouïghours
    • Pages 14-17: Spécial  : Un vaccin et au lit ? – Un grand malade : la médecine française
    • Pages 18-19 : Uchronie contre Macronie – Souverainistes des deux rives… de droite !
    • Page 20 : Les premières leçons du BREXIT
    • Page 21 : Touchez pas au pangolin !
    • Pages 22-23 : Il y a cent ans, la grippe espagnole…

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  • Le 12 janvier 2021, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) interpellait, via Pierre Pranchère, vice-président du PRCF, ancien FTPF (Franc-Tireur et Partisan Français), ancien député français de la Corrèze, ancien eurodéputé du PCF, président de la Commission International du PRCF, directement à la suite de la féroce répression de la manifestation de la Freie Deutsche Jugend () qui dénonçait la en Allemagne

    (https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/repression-de-la-la-fdj-lettre-ouverte-a-angela-merkel-de-pierre-pranchere-resistant-ftpf-ancien-depute-francais-et-parlementaire-europeen/).

     

    Cette dernière, par le biais de l’ambassadeur d’Allemagne en France, a accusé réception et répondu au courriel que lui a adressé le PRCF. Certes, cette réponse au contenu très européiste qui célèbre le scélérat traité d’Aix-la-Chapelle du 22 janvier 2019 et qui dresse des louanges au couple Macron-Merkel, n’exprime ni remord ni regret à l’encontre de la violence subie par la FDJ. Il est cependant intéressant de constater que la chancelière se soit sentie obligée de répondre en rendant hommage « à tous les membres de la qui ont lutté avec courage contre le national-socialisme » (donc, implicitement et avant tout, les communistes allemands, qui payèrent souvent de leur vie leur sacrifice, à l’image d’Ernst Thälmann), prouvant par là-même que la situation est grave en Allemagne, du fait d’une euro-fascisation croissante qui sévit en et qui n’épargne pas le pays qui connut le pouvoir nazi.               

    Cette réponse, que le site Initiative communiste reproduit ci-dessous, confirme la nécessité absolue de lutter contre l’euro-fascisation, comme le fait le PRCF depuis des années aussi bien en France qu’en solidarité avec toutes les forces communistes, progressistes et syndicales victimes de la violence fasciste et réactionnaire. Cela ne peut qu’encourager tous les communistes et les défenseurs des droits démocratiques et sociaux à mener le combat pour combattre la « peste brune » et la répression violente qui s’abat en Europe.

     

    Lettre de l'Ambassadeur de RFA à Pierre Pranchères

    Ancien Député, Vice-Président du PRCF

     

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Quelques musiciens ou encore un jongleur donnent une touche joyeuse au cortège.Quelques musiciens ou encore un jongleur donnent une touche joyeuse au cortège

    300 personnes manifestent ce samedi à Pontivy pour demander la réouverture des lieux culturels.

    Au bas mot, 300 personnes défilent en ce samedi après-midi dans les rues de Pontivy, inondées de soleil. À l’appel d’un collectif d’artistes et de techniciens du spectacle, elles réclament l’ouverture des lieux culturels. L’ambiance est très bon enfant.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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    Au-delà des anecdotes sur les pions que l’occident continue de tenter de créer pour reproduire contre la Chine et la Russie ce qui lui a permis d’abattre l’URSS, ce mélange de tortionnaires fascistes et de proclamation de défense des droits de l’homme avec des complicités au cœur de l’appareil d’État, des corrompus, le dirigeant du parti communiste nous décrit la situation aujourd’hui. Poutine tient un discours de souveraineté nationale mais à ses côtés son entourage néo-libéral met en place un dispositif anti-communiste et qui livre le pays. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

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    Nous avons réussi à défendre la célébration du 23 février. Vient ensuite la marche le jour du 30e anniversaire du référendum sur la préservation de l’URSS.

     

    “Presse libre”. Andrey Polounine

    Le 23 février, la Russie a célébré la Journée du défenseur de la patrie. Dans un premier temps, dans plusieurs régions de Sibérie, les autorités ont refusé aux communistes d’organiser des célébrations. Formellement – sous le prétexte de restrictions de coronavirus. De facto – parce que l’ordre du jour des actions n’était pas seulement lié au développement de l’armée russe. Les communistes s’opposent également à la répression politique, à la stratification sociale et à la réforme des retraites. Des points de nouvelle confrontation ont surgi sous nos yeux, mais le Kremlin a reculé à temps.

    Le président Vladimir Poutine, comme d’habitude, a félicité les Russes – et a ainsi donné le signal nécessaire aux régions.

    «Nous sommes tous responsables de la Patrie, de son développement réussi. Mais pour ceux qui ont choisi les affaires militaires pour eux-mêmes, ce sentiment prend une signification particulière. Assurer la stabilité, la souveraineté et le pouvoir national de la patrie, la protection de la société et de chaque citoyen est mis en avant dans toute votre vie », a déclaré le chef de l’Etat.

    Il a également ajouté que le monde moderne exige une vigilance constante et que l’armée et la marine russes sont capables de répondre efficacement aux défis les plus difficiles.

    Qu’y a-t-il derrière la lutte autour des rassemblements du 23 février, quelles conclusions devraient tirer les forces patriotiques de gauche?

    – Actuellement, on voit deux lignes qui s’opposent. Celle de Russie unie, qui vise toujours à voler les gens et à organiser des élections malhonnêtes. Et la ligne patriotique d’État – pour l’URSS, pour une Russie socialiste forte et juste, – dit le chef du Parti communiste de la Fédération de Russie Guennadi Ziouganov. – Le parti au pouvoir reconstruit ses rangs, tout d’abord en renforçant les partis à sa botte. Jirinovski est tous les jours sur nos écrans avec son antisoviétisme et sa russophobie, et maintenant, ils ont décidé de réparer leur «jambe gauche»: Mironov [“Russie juste”, social-démocrate, NdT] s’est vu adjoindre de nouveaux partis : celui de Semiguine [“Patriotes de Russie”], dont l’«activité» est bien connue dans le mouvement patriotique. Et Zakhar Prilépine [avec son parti “Pour la vérité”, créé l’an passé] … Je suis désolé qu’il soit entré dans cette entreprise.

    Il n’y a rien de nouveau: Mironov continuera à parasiter avec ses slogans exigeant la justice sociale, et en même temps à soutenir le cours financier et économique actuel.

    Dans ce contexte, la pression des mondialistes occidentaux augmente. Aux États-Unis, ils ont de nouveau pris le pouvoir, ils régissent l’OTAN et l’Union européenne pour leur propres intérêts. Et le secrétaire général de l’Alliance de l’Atlantique Nord, Stoltenberg, a déclaré sans ambages que le bloc révisait le concept militaire et que la Russie n’est plus un partenaire de l’Occident, mais un adversaire.

    La même ligne d’attaque se construit contre la Chine. Les États-Unis ont déclaré leur principal ennemi le Parti communiste chinois, locomotive des réformes et réformateur du pays. La Chine, je note, au cours des 40 dernières années, a affiché les taux de développement économique et social les plus élevés et a sorti près d’un milliard de ses citoyens de la pauvreté totale.

    Le PCC se prépare à célébrer son 100e anniversaire cette année. Le Parti communiste de la Fédération de Russie a signé un mémorandum conjoint avec les communistes chinois. Nous nous préparons pour une autre date glorieuse – le 20e anniversaire de la signature du traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération entre la Russie et la RPC.

    Lors de la récente rencontre du président Poutine avec les chefs des factions parlementaires, j’ai particulièrement souligné: nos opposants et la «cinquième colonne» sont prêts à conduire tout le monde sous la bannière de Navalny. Par conséquent, des initiatives locales semblaient interdire la célébration du 23 février sous prétexte de covid. J’ai dit franchement à Poutine que c’était inacceptable. C’est notre fête nationale, notre fierté – la légendaire et invincible Armée rouge est née ce jour-là.

    “SP”: – Pourquoi la célébration du 23 février est-elle importante pour le Parti communiste?

    – Lénine a créé une Armée rouge forte de 5 millions de soldats à partir de rien, et cette armée a mis en pièces l’Entente et ses acolytes, les gardes blancs. J’ai dit au président: que les manifestations du 23 février soient interdites ou non – nous viendrons honorer les sanctuaires, car nous pensons que notre pays n’existe pas sans grandes victoires.

    Nos grands commandants sont Alexander Nevsky, Dmitry Donskoï, Mikhail Koutouzov, Alexandre Souvorov, Pierre le Grand. Dans la même rangée, Lénine et Staline, Joukov, Rokossovsky et Konev. Il s’agit d’une chaîne unique de grandes victoires, grâce à laquelle nous avons conservé notre pouvoir vieux de 1000 ans.

    De plus, si vous regardez l’histoire des défilés militaires, c’est aussi une chose remarquable. Après la défaite de Napoléon – permettez-moi de vous le rappeler, il a amené en Russie une armée de 600 000 hommes, venant de toute l’Europe – des défilés militaires ont eu lieu sur le champ de Mars à Saint-Pétersbourg depuis 1814. C’était une sorte de démonstration de courage, de fierté et de dignité. Cette tradition a été interrompue après que Nicolas II a perdu avec fracas la guerre russo-japonaise. C’est devenu honteux d’organiser des défilés – ils ont été annulés.

    Les parades ont été relancées après que l’Armée rouge ait infligé une défaite écrasante à l’Entente. Depuis lors, l’examen des forces armées a toujours été le défilé le plus brillant de notre pays. Et le défilé légendaire de mai 1945 a mis fin à la guerre contre l’Allemagne nazie et a montré au monde entier ce qu’est une armée de travailleurs et de paysans rouges invincible avec des commandants et des soldats de l’école soviétique.

    Après la destruction perfide de notre pays en 1991, la camarilla Eltsine a décidé de fermer la Place Rouge pour les défilés. Ensuite, les portes Iverskie ont été restaurées de toute urgence, pensant qu’il serait désormais impossible de traverser la place – il ne serait possible que de danser et de déterrer la nécropole rouge.

    Mais notre lutte courageuse pour la dignité, pour l’expérience soviétique unique, pour la fidélité à nos traditions militaires et révolutionnaires a bouleversé ces plans. Nos défilés ont été relancés, et en 2020 le célèbre défilé de 1945 a été reproduit. Si le Mausolée n’avait pas encore été recouvert de contreplaqué, le défilé aurait vraiment eu grande allure.

    Et maintenant, le gang libéral, visant à se venger, s’est rebellé et a tenté d’empêcher les fêtes du 23 février, mettant ça sur le dos du coronavirus. Je vais vous dire clairement: la lutte a été difficile. Il faut rendre hommage au président: il a tout de suite dit qu’il fêterait lui-même le 23 février. Immédiatement, cette attitude a été adoptée par Russie unie : ils ont déclaré vouloir défendre la fête, ne pas offenser les anciens combattants.

    En fait, Russie unie est un drôle de défenseur des vétérans. Le Parti communiste de la Fédération de Russie a soumis à la Douma huit (!) fois un projet de loi qui assimile les enfants de la guerre en droits aux vétérans de la Grande Guerre patriotique – et à chaque fois «Russie unie» a torpillé cette initiative. Alors que, si on y réfléchit, pourquoi ne pas aider, ne pas montrer un peu d’attention? En effet, les enfants de la guerre reçoivent aujourd’hui des centimes pitoyables. Les communistes ont forcé les dirigeants de 50 régions à adopter des lois locales pour soutenir les enfants de la guerre. Mais au niveau fédéral, le projet de loi est toujours sous le tapis: l’équipe Gaïdar-Koudrinski est à la manoeuvre!

    “SP”: – Dans quels endroits les autorités locales vous ont-elles le plus mis des bâtons dans les roues?

    – Ils ont essayé de nous interdire de célébrer le 23 février à Rostov-sur-le-Don. Il y a eu des tentatives pour interdire des événements à Leningrad, y compris la cérémonie au croiseur Aurora – l’année dernière, nos dirigeants qui étaient en tête de cortège avaient été détenus. Mais cette fois, nous avons fermement déclaré: il n’y aura pas seulement un dépôt de fleurs sur le croiseur – il y aura une protestation contre la répression politique et la persécution. Contre le fait qu’il y ait une attaque contre la “Ferme d’État nommée d’après Lénine”, sur la ferme de Sumarokov à Usolye-Sibirskoye. Contre le fait que le fils de l’ex-gouverneur de la région d’Irkoutsk, Levtchenko, est en prison à Matrosskaya Tichina depuis septembre en otage.

    Pour nous, le 23 février est le jour de la protection de la dignité du pays. La dignité de ceux qui se sont battus pour la patrie. Ils étaient dirigés par le Parti des communistes – toutes les victoires des 100 dernières années ont été remportées sous sa direction. Et persécuter, comme c’est le cas aujourd’hui, le Parti communiste est un crime, la destruction de la société. Et dans le contexte de la guerre hybride déclenchée par l’Occident, c’est doublement criminel.

    D’une manière ou d’une autre, nos revendications ont été entendues: lors des événements du 23 février, nous n’avons été gênés nulle part. Bien sûr, il serait dangereux de faire des manifestations de masse dans les conditions du covid. Par conséquent, à Moscou, nous nous sommes mis d’accord sur un nouvel itinéraire: de la Bibliothèque Lénine à travers le jardin d’Alexandre jusqu’à la tombe du soldat inconnu. Environ trois mille personnes ont pris part au défilé, sous les banderoles rouges avec des pancartes. Le spectacle était lumineux et beau.

    Toutes les forces patriotiques de gauche étaient représentées: les jeunes et les écrivains, le Mouvement de soutien à l’armée, à l’industrie de la défense et aux sciences militaires, dirigé par le lieutenant-général Sobolev. Son anniversaire est le 23 février. Il y avait aussi le siège des actions de protestation, et nos syndicats, les membres du Komsomol, les pionniers, le Front de gauche – en un mot, il y a eu une véritable procession solennelle.

    Elle s’est terminée par la pose de fleurs au monument au maréchal Joukov. Nous avons convenu le 17 mars de tenir une puissante action panrusse «Pour l’URSS – pour une Russie forte, juste et socialiste».

    “SP”: – Pourquoi exactement le 17 mars?

    – Ce jour marque les 30 ans du référendum sur la préservation de l’URSS. Lors de celui-ci, près de 70% des citoyens se sont prononcés en faveur de la préservation du pays soviétique. La camarilla Eltsine-Gaïdar a tout fait pour effacer cette date – ils ont démoli le monument à Dzerjinsky, arraché le fier drapeau rouge de l’URSS.

    Maintenant, ces vestiges de l’ère Eltsine essaient de se justifier. Mais il n’y a aucune justification pour ces crimes. Ce n’était pas une décision soutenue par le peuple. C’est simplement que la camarilla a démoli Dzerjinski, puisque c’est lui qui avait créé la Commission extraordinaire panrusse de lutte contre la contre-révolution et le sabotage, relancé l’économie nationale et dirigé la lutte contre le sans-abrisme des enfants. En un mot, il personnifiait la lutte pour la légalité et la justice contre les éléments criminels et antisoviétiques. Et ils avaient même peur de son monument. Ils se sont vengés sur lui en 1991.

    Et maintenant, ils discutent du monument à ériger: Dzerjinski ou Alexandre Nevsky. C’est une formulation illégitime de la question. Nevsky est un héros et un saint russe, un homme qui, à l’âge de 20 ans, a battu les Suédois, et à 22 ans a vaincu les Teutons sur le lac Peipous. Il a jeté les bases d’un État russe centralisé fort. Ce n’est pas un hasard si l’Ordre d’Alexandre Nevsky a survécu à la fois à l’ère tsariste et soviétique. Nevsky incarne le patriotisme – alors érigeons-lui le monument le plus glorieux du monde, avec amour et respect.

    Mais le monument à Dzerjinsky a été réalisé par Voutchetitch, l’un des meilleurs sculpteurs du monde, et ce monument était un magnifique centre architectural de la Loubianka – pourquoi ne pas le restituer? Et que la pierre de Solovets reste sur la place en mémoire des victimes de la répression.

    Il est grand temps pour nous de mettre fin à la lutte contre les monuments. Chaque époque a sa propre histoire et ses propres héros. Toutes ces époques sont notre trésor national, qu’il faut préserver et étudier, dont il faut être fier. Et s’il y a eu des erreurs dans le passé, tirons-en des conclusions pour ne pas répéter ces erreurs.

    Le 23 février, je crois que nous avons avancé dans cette direction, nous avons fait preuve de loyauté envers notre armée bien-aimée, envers nos collègues et camarades. Je félicite à la fois ceux qui font partie des unités de combat aujourd’hui et ceux qui sont aux postes frontières. Ceux qui sont en service près des consoles de missiles et des radars, ceux qui gardent notre paix à bord des sous-marins. Tous ceux qui assurent notre sécurité en créant de nouveaux modèles d’armes et d’équipements militaires dans les usines et les laboratoires scientifiques.

    Pour gagner une guerre, il faut être aussi unis que possible – un exemple en a été montré par Lénine et Staline. Lénine, avec Brousilov, s’est tourné vers les officiers tsaristes lorsque l’Occident était sur le point de déchirer le pays en 20 morceaux, selon le plan de Woodrow Wilson, et 86 000 officiers tsaristes sont venus dans l’Armée rouge. Et Staline, voyant qu’en Allemagne les nazis avaient accédé au pouvoir et qu’une menace mortelle pesait sur notre pays, fit tout pour unir la société autant que possible. Alors, ils se sont excusés auprès des koulaks et des prêtres, ont recréé les unités cosaques, ont tout fait pour faire la paix avec ceux qui avaient quitté le pays soviétique.

     

    Et c’est l’approche la plus intelligente. Mais les autorités actuelles en Russie agissent différemment, poussant la gauche et la droite l’une contre l’autre. Le public libéral pro-américain n’a pas besoin d’une Russie forte, intelligente et souveraine. Dans ces conditions, notre tâche est d’unir autant que possible les forces patriotiques et étatiques.

    le 25/02/21

     

    source:   https://kprf.ru/party-live/cknews/200749.html

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  • Députée européenne: les libéraux occidentaux ne sont pas au courant des frasques de Navalny. “Si les libéraux d’Europe s’étaient donné la peine de lire au moins quelques-unes des déclarations nationalistes et racistes de Navalny, leur enthousiasme pour cet homme se serait immédiatement éteint”, a déclaré l’eurodéputée Claire Daly au journal VZGLYAD. À son avis, l’Occident a parfaitement tort de parier sur ce blogueur russe. Mais il n’est pas le seul de son espèce, hier nous avons vu à propos de la campagne orchestrée en Occident sur le pseudo génocide des Ouïghours sur les allégations de quel individu (un évangéliste suprématiste blanc, homophobe, antisémite, antiféminisme, une secte qui croit à la venue de l’antéchrist) et sur quelle preuve toute la presse, les politiciens spécialistes de ce genre de relais comme Glucksmann s’appuyaient pour diffuser des campagnes dignes de Goebbels. De temps en temps quelqu’un se réveille mais sa voix est vite étouffée par la quasi unanimité médiatique qui tient lieu d’information (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete) . le 26 février 2021

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    Si les libéraux d’Europe s’étaient donné la peine de lire au moins quelques-unes des déclarations nationalistes et racistes de Navalny, leur enthousiasme pour cet homme se serait immédiatement éteint”, a déclaré l’eurodéputée Claire Daly au journal VZGLYAD. À son avis, l’Occident a parfaitement tort de parier sur ce blogueur russe.

    Clare Daly, eurodéputée et socialiste indépendante d’Irlande, est devenue célèbre en Russie à la mi-février, après  son discours émouvant dans lequel elle a réprimandé les dirigeants de l’Union européenne et des États-Unis. «Arrêtez de faire de la russophobie! Arrêtez d’abuser des droits de l’homme pour faire avancer les intérêts de l’industrie de la défense. Nous devons mener un dialogue, pas une guerre », a exigé Daly depuis la tribune du Parlement européen.

    La députée a alors posé la question: pourquoi les autorités des démocraties occidentales obligent leurs parlementaires à protéger le blogueur Alexei Navalny, bien qu’il soit connu comme un national chauvin et raciste. Elle a comparé la réaction bruyante de l’UE à l’affaire Navalny et le silence de Bruxelles sur l’arrestation du fondateur de WikiLeaks Julian Assange au Royaume-Uni et les peines de prison infligées aux partisans de l’indépendance catalane. Daly a accusé les dirigeants de l’Union européenne d’étouffer les violations des droits de l’homme commises au sein du bloc.

    Claire Daly est impliquée dans la politique depuis sa jeunesse. À la fin des années 1990, en tant que dirigeante du syndicat étudiant de l’Université de Dublin, elle a organisé des actions en faveur des droits des femmes. Même alors, elle professait des idées féministes qui sont maintenant entrées dans le courant dominant occidental. En revanche, les autres thèses de Daly ne sont pas bien accueillies par les élites. Ainsi, elle critique constamment l’OTAN pour sa politique agressive.

    Pourquoi elle a essayé de protéger la réputation de la Russie, s’exprimant clairement malgré l’hostilité de ses collègues députés, c’est ce qu’explique Claire Daly dans une interview au journal VZGLYAD.

    VZGLYAD: Mme Daly, pourquoi avez-vous décidé de prendre la Russie sous votre protection? Avez-vous des sentiments chaleureux associés à notre pays?

    Claire Daly:  Je n’ai pas beaucoup de sympathie pour la Russie, je pense juste qu’il faut dénoncer l’hypocrisie et dire la vérité. Il est évident pour moi que la Russie est traitée injustement – à la suggestion de l’establishment de l’UE. Je ne vois aucune preuve que Moscou menace qui que ce soit. Par conséquent, la propagande constante dirigée contre elle doit être arrêtée, elle est sans fondement. Une telle propagande ne sert que les intérêts du complexe militaro-industriel.

    L’OTAN place ses bases près des frontières de la Russie, et c’est la Russie qui seraitl ’agresseur?! 

    Les États-Unis envahissent d’autres pays, incitent et arment les djihadistes, déstabilisent des régions et créent une crise de réfugiés, mais ils défendent aussi la démocratie! Une telle interprétation est hypocrite et dangereuse, et il faut y prêter attention. L’incitation à la rhétorique de la guerre froide doit être combattue.

    VZGLYAD: Comment pouvez-vous expliquer le fait que les libéraux occidentaux défendent activement Alexei Navalny, qui se qualifiait fièrement de “pur nationaliste russe”?

    K. D.:  Beaucoup d’entre eux ne sont généralement pas conscients de l’idéologie ou des singeries spécifiques d’Alexei Navalny. Ils se sont concentrés uniquement sur ses «campagnes anti-corruption». Les libéraux d’Europe occidentale se sont emparés de ce personnage car ils estimaient que Navalny était celui qui pouvait rivaliser avec Poutine. Ils soutiennent Navalny à chaque étape, font campagne pour lui. C’est incroyable!

    Je suis fermement convaincue que si les libéraux européens avaient pris la peine de lire ne serait-ce que quelques-unes des déclarations nationalistes et racistes de Navalny, leur enthousiasme pour cet homme se serait éteint immédiatement.

    Si Navalny arrivait soudainement au pouvoir (et je ne pense pas qu’il y ait une telle chance), alors les libéraux d’Europe reconnaîtraient immédiatement ses vraies positions. Ils considèrent Navalny comme un “russe typique”, mais il faut dire que très peu de gens jugent objectivement les habitants de la Russie dans l’Union européenne.

    VZGLYAD: Vous êtes connue au Parlement européen comme expert de l’Afghanistan. Comment évaluez-vous la décision des États-Unis de violer l’accord qu’ils ont conclu avec les talibans il y a un an – sur le retrait de toutes les forces d’occupation? Sous le nouveau président, Washington a changé d’avis et a décidé de  laisser des troupes en Afghanistan.

    K. D.:  Malheureusement, l’Afghanistan a été victime de diverses interventions depuis plus de quarante ans, à la suite desquelles le cauchemar auquel nous assistons actuellement est né. Je suis fermement convaincue que le peuple afghan lui-même doit essayer de comprendre sa propre histoire – sans ingérence extérieure, quelle que soit son origine. Les États-Unis ont autrefois pleinement soutenu les moudjahidines dans leur guerre contre les troupes soviétiques en Afghanistan. Ensuite, les mêmes États-Unis ont contribué à la croissance des groupes djihadistes qui ont émergé à la suite de cette première guerre en Afghanistan.

    Les troupes américaines doivent définitivement se retirer d’Afghanistan, les négociations de paix ne doivent être menées qu’au niveau local. Les Afghans veulent la paix et des solutions à leurs problèmes économiques, ils veulent vivre librement la vie qu’ils aiment. Ils ne veulent pas vivre dans un émirat islamique. Malheureusement, il est peu probable que le gouvernement afghan et les talibans bénéficient du soutien absolu de la population du pays.

    VZGLYAD: Vous vous dites de gauche. Mais beaucoup pensent que la division entre la droite et la gauche est dépassée, que les anciens repères ont disparu. Par exemple, vos collègues – la gauche d’Europe occidentale – se sont transformés, à l’ancienne, en ultra-libéraux. Ils protègent les intérêts des sociétés transnationales et des généraux de l’OTAN …

    KD:  Premièrement, la gauche dans l’Union européenne, en particulier au Parlement européen, est très faible. Ils constituent, par exemple, le plus petit groupe parlementaire du Parlement européen. Deuxièmement, en effet, je ne considère pas que de nombreux membres de ce groupe soient de gauche. Beaucoup d’entre eux se sont égarés. Ils ont abandonné les positions anti-impérialistes et antimilitaristes qui définissaient auparavant la gauche du monde entier.

    Au lieu de cela, la gauche actuelle s’est concentrée sur la recherche d’une nouvelle «identité humaine» de genre. En outre, les idéologues de gauche ont armé les impérialistes d’un discours sur les droits de l’homme, et cela est particulièrement dangereux dans les cas où les impérialistes veulent changer le régime dans un pays. 

    Qu’en est-il des sociétés transnationales? Il est clair que les inégalités socio-économiques se creusent dans le monde. La propriété des moyens de production uniquement entre des mains privées reste un élément clé du problème. Ceci est clairement illustré par le fait que l’Union européenne aujourd’hui, en termes de propagation du vaccin contre le coronavirus, est entièrement entre les mains de grandes sociétés pharmaceutiques transnationales, ne dépendant que de leur miséricorde.

    Tout cela signifie que la base mûrit pour l’émergence de nouveaux sentiments de gauche radicale. Dans les conditions de vie actuelles en Europe occidentale et aux États-Unis, les gens devront trouver de nouvelles façons de défendre leur voix politique. En particulier, cela est nécessaire pour les actions de la gauche de protection de l’environnement, pour l’organisation de mouvements de masse de jeunes contre le racisme.

    VZGLYAD: Peut-être que l’Union européenne a simplement résolu tous les autres problèmes, alors la gauche actuelle, par désespoir, a repris l’identification du genre, la protection des droits des LGBT, etc.

    KD:  Il y a énormément de discussions sur la protection des droits des personnes LGBT, des minorités nationales, des actions de rue contre le racisme, mais, malheureusement, la réalité en Europe est très différente de ces déclarations. Les droits de l’homme et les libertés fondamentales sont violés dans de nombreux pays – membres de l’Union européenne. C’est une raison de le dire une fois de plus avec une triste ironie: Bruxelles fait la leçon à Moscou sur les droits de l’homme, alors que ces droits sont absents dans de nombreuses régions de l’Union européenne elle-même.

    VZGLYAD: Et comment la société irlandaise actuelle se rapporte-t-elle à la Russie, à la culture russe?

    KD:  Je ne pense pas qu’il y ait une opinion objective sur ce qui se passe en Russie en Irlande. Nous n’en savons pas assez sur votre pays. Il est vrai que la langue russe est peut-être devenue un peu plus répandue, car un grand nombre de Russes et de ressortissants d’Etats d’Europe de l’Est qui parlent russe se sont installés en Irlande. En ce sens, la compréhension s’est développée.

    Mais je vais vous dire une chose curieuse. Après mon discours au Parlement européen à l’occasion de la  visite de Josep Borrell, j’ai été contactée par plusieurs Irlandais(es) qui vivent en Russie et sont mariés à des citoyens russes. Tous ont dit à l’unisson la même chose: comment la Russie est imaginée en Irlande et la vraie vie de ces familles en Russie sont des choses complètement différentes. La presse irlandaise est très pro-atlantique et pro-américaine. D’un point de vue culturel, on peut dire que la plupart des Irlandais ont depuis longtemps émigré aux États-Unis. Ils regardent principalement la télévision américaine et ainsi de suite. Bien entendu, la culture russe et la presse russe n’ont pas une telle influence en Irlande.

    VZGLYAD: Avez-vous des écrivains, musiciens russes préférés?

     

    KD:  Oui, Tolstoï est clairement excellent. Quant à la musique, il est difficile de choisir, mais Rachmaninov est complètement extraordinaire. Je pense qu’il existe de nombreuses similitudes entre l’Irlande et la Russie. Ce n’est pas un hasard si l’un de nos grands écrivains irlandais, George Bernard Shaw, était incroyablement populaire en Russie et en même temps appréciait grandement la culture russe.

     

    Texte: Artur Priymak, Natalia Makarova

    Photo: Brian Lawless

     

    https://vz.ru/politics/2021/2/26/1086824.html

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  • Dans son dernier documentaire, Mathurin Peschet interroge l’avenir de la filière laitière.Dans son dernier documentaire, Mathurin Peschet interroge l’avenir de la filière laitière. (Nedjma Berder - Mille et Une Films)

    Depuis cinquante ans, les producteurs de lait finistériens disparaissent peu à peu dans une indifférence quasi-générale. Le réalisateur douarneniste Mathurin Peschet est parti à la rencontre de quelques-uns d’entre eux, et en a tiré un documentaire aussi passionnant que glaçant, intitulé « Le dernier des laitiers ».

    Et s’il ne restait qu’une seule exploitation laitière dans le Finistère en 2050 ? La question peut paraître saugrenue et pourtant… Ces cinquante dernières années, le nombre de producteurs de lait finistériens a été divisé par quinze. De plus de 30 000 en 1970, ils ne sont qu’environ 2 500 aujourd’hui. Et, chaque mois, de nouveaux agriculteurs choisissent ou sont contraints de stopper leur activité, souvent sans repreneur pour leur exploitation.

     

    Documentariste douarneniste passionné par les questions agricoles, Mathurin Peschet s’est intéressé à cet inexorable déclin pour son dernier documentaire, intitulé « Le dernier des laitiers ».Documentariste douarneniste passionné par les questions agricoles, Mathurin Peschet s’est intéressé à cet inexorable déclin pour son dernier documentaire, intitulé « Le dernier des laitiers ». 

    Documentariste douarneniste passionné par les questions agricoles, Mathurin Peschet s’est intéressé à cet inexorable déclin pour son dernier documentaire, intitulé « Le dernier des laitiers ». « Je me suis penché sur le sujet dès 2015, au moment de la fin des quotas laitiers. Il y avait de gros panneaux où il était écrit « Guerre du lait » », se souvient le réalisateur. « Lorsque j’ai commencé à en parler, on m’a répondu que c’était une crise de plus, qu’elle s’éteindrait rapidement. Mais en prenant de premiers contacts, je me suis aperçu que les producteurs de lait étaient en train de disparaître ».

    « Ils font face à des injonctions contradictoires »

    De Pouldergat à Bruxelles, en passant par Guengat, Quimperlé et le Salon de l’Agriculture, Mathurin Peschet a sollicité de nombreux acteurs de la filière pour interroger ce mouvement que rien ne semble pouvoir (ou vouloir ?) enrayer : agriculteurs conventionnels, biologiques ou en reconversion, administrateur de coopérative, économiste ou encore membre de la Commission européenne.

    Tous, à leur échelle, apportent un éclairage sur cette disparition, accélérée par la mondialisation et la course à la productivité dans laquelle sont entraînés les producteurs, qui n’ont guère leur mot à dire quant aux consignes des laiteries auxquelles ils sont liés. « D’un côté, la société dit aux agriculteurs qu’ils sont des salauds et des pollueurs et de l’autre, les laiteries leur ordonnent de produire encore davantage et d’agrandir leurs troupeaux. Les exploitants font face à deux injonctions contradictoires », note Mathurin Peschet.

    « L’agriculture est dure avec les paysans »

    Las de cette schizophrénie, ou tout simplement dans l’incapacité de suivre financièrement, certains choisissent d’arrêter. C’est le cas de Jean-François Griffon, ancien éleveur de Pouldergat, en larmes au moment d’évoquer les animaux qui ont déserté l’étable. « On m’a demandé de 40 animaux à 45, puis de 45 à 50, puis de 50 à 60… L’agriculture est dure avec les paysans », souffle-t-il devant la caméra du réalisateur douarneniste.

    D’autres continuent le combat et tracent leur propre sillon : parfois en choisissant de garder le contact coûte que coûte avec leurs bêtes, ou en automatisant certaines étapes cruciales de la profession, via de lourds investissements dans des robots de traite, par exemple. « Les éleveurs ont de plus en plus d’attrait pour les nouvelles technologies, notamment les jeunes. Cela permet de dégager du temps pour soi, dans un métier d’astreinte très difficile », constate Mathurin Peschet. « Mais plus de robot, c’est aussi moins de vaches dans les champs. Est-ce que c’est ça, le progrès ? », se demande-t-il, sans vouloir répondre à la place des acteurs, ou des futurs téléspectateurs du documentaire. Le réalisateur le dit tout net : « Je ne connais pas la fin de l’histoire ».

    Pratique

    « Le dernier des laitiers », le mercredi 3 mars, à 23 h 20 sur France 3 Bretagne. Documentaire de 52 minutes réalisé par Mathurin Peschet, coproduit par Mille et Une Films et Tébéo.

    Dimitri L'Hours

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • À Concarneau, la lente féminisation des noms de rues

    À Concarneau, seulement 10 % des rues portent le nom d’une personnalité féminine. La municipalité souhaite tendre vers une réduction de cette inégalité, mais le chemin de la parité dans l’espace public risque de s’avérer encore long.

    Lors du dernier conseil municipal de février, les élus avaient approuvé la dénomination d’une nouvelle rue, dans le cadre du programme immobilier Nexity. La Nouvelle-Héloïse fera ainsi prochainement son apparition à Concarneau, en remplacement de la rue Jean-Jacques-Rousseau. L’occasion de relancer les débats sur la parité. Les lieux publics comportant un nom de femme étant encore peu nombreux à Concarneau. Ce « défaut d’équilibre », le maire Marc Bigot s’est même engagé « personnellement » à le rectifier au cours de son mandat.

    « L’invisibilisation des femmes dans l’espace public, ça symbolise plus largement leur invisibilisation dans tous les domaines »

    « Un défaut d’équilibre », c’est en effet peu de le dire. À l’échelle nationale, seulement 6 % des rues portent le nom d’une personnalité féminine. Concarneau est un peu meilleure élève en la matière en atteignant, selon notre recensement, un peu plus de 10 % si l’on prend uniquement en compte les personnages humains. Et cet enjeu d’égalité n’est pas que symbolique. « L’invisibilisation des femmes dans l’espace public, ça symbolise plus largement leur invisibilisation dans tous les domaines : l’histoire, les sciences, les arts, les luttes », rappelle Lou Millour, militante féministe et instigatrice du festival « Very Bad Mother », qui doit avoir lieu cet été, à Concarneau. « Que ce soit dans les livres d’histoire ou dans les rues, il faut le faire. Ça s’appelle le matrimoine, car les femmes constituent la moitié de l’humanité, donc la moitié de l’héritage culturel de tous les peuples. Elles doivent aussi avoir leur place dans la mémoire collective », souligne celle qui est aussi directrice de Radio Kerné.

    Les femmes, absentes des principaux lieux

    À Concarneau, un quartier symbolise ce travail de « correction » : celui de Kérauret (lire ci-dessous). Depuis 2005, la dénomination de ce secteur est entièrement féminine. « Et ce sera aussi le cas pour le futur projet de Keraorec 1 et 2 où il n’y aura que des noms de femmes célèbres », rapporte l’adjoint à l’urbanisme Thierry Le Corre. L’élu en convient, cela ne sera pas suffisant pour venir à bout de cette sous-représentation. « À Concarneau, seule une place a un nom de femme (Louise-Burel NDLR) et ce n’est pas un lieu forcément très visible. Ce ne sont d’ailleurs jamais les avenues, les boulevards ou les lieux importants qui possèdent des noms féminins », pointe Lou Millour. Le constat est en effet assez édifiant : aucune grande artère de la commune n’est féminisée et seul le boulevard Katerine-Wylie semble faire figure d’exception. « Les lieux sélectionnés sont aussi porteurs de sens. On n’est pas des citoyennes de seconde zone ! », proclame la militante féministe.

    « Il y a un travail historique à faire. Il faut remettre en valeur ces femmes qui ont fait l’histoire de Concarneau »

    Thierry Le Corre abonde en ce sens et souhaiterait voir certaines femmes illustres être mieux valorisées dans l’espace public. « Il y a un devoir pour Simone Veil par exemple. Son nom mérite autre chose qu’une petite rue. Ce serait bien de trouver un bel emplacement, que le lieu soit vraiment mémoriel », indique-t-il.

    Des Concarnoises à réhabiliter

    Et si les personnages féminins à portée nationale ou internationale sont un peu plus présents, les femmes qui ont fait l’histoire de Concarneau restent, elles, encore très confidentielles. Hormis la déportée Hélène Hascoët et la donatrice Katerine Wylie, peu de « locales » figurent sur les murs de la Ville bleue. Pourtant, « en faisant des recherches, on trouverait des femmes importantes dans les criées, dans la pêche, ou dans d’autres domaines de la vie concarnoise », soutient Lou Millour. « On a également de grandes féministes qui ont fait des choses dans les années 70, à l’image de Claude Michel qui, bien qu’encore vivante, mériterait d’avoir son nom de rue. Tout comme celles impliquées dans l’Abri côtier », propose-t-elle. « Il y a un travail historique à faire. Il faut remettre en valeur ces femmes qui ont fait l’histoire de Concarneau ».

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    en complément
     
    Une dénomination 100% féminine à Kérauret
     
     
    À Kérauret, la dénomination de l’espace public est 100 % féminine. Sans ce quartier, la très grande majorité des rues à Concarneau comporterait un nom masculin.

    Marguerite-Duras, Françoise-Dolto, Camille-Claudel, Louise-Michel… Depuis sa création en 2005, le quartier de Kérauret ne comporte que des noms d’auteures, de femmes politiques, d’artistes ou de sportives célèbres. De quoi rééquilibrer un peu les choses dans une ville où les personnalités féminines sont encore minoritaires dans les rues concarnoises. Une particularité appréciée par les habitants eux-mêmes. Tous ceux interrogés saluent l’avancée de cette parité au sein même de leur quartier. « C’est très bien, il faut que les choses bougent », affirme Serge, retraité. Il souhaiterait que les riverains s’intéressent davantage aux histoires qui se cachent derrière ces noms de femmes. « Qui sait que Flora Tristan est la grand-mère de Paul Gauguin ? Ou qu’Olympe de Gouges a terminé sur l’échafaud alors qu’elle était l’une des premières féministes ? », rappelle-t-il.

    « Ça permet d’avoir des explications »

    Odile, une autre habitante du quartier, connaît, elle, par cœur la vie de l’aviatrice Maryse Bastié, qui est d’ailleurs le nom donné à sa rue. « Moi je fais des recherches là-dessus mais je pense que les gens ne vont pas aussi loin que ça », pense la retraitée. À ses côtés, Alain apprécie que la fonction et les dates de ces personnages soient indiquées sur la plupart des plaques. « Ça permet d’avoir des explications. Sans ça, on ne pourrait pas toujours savoir qui elles étaient », indique-t-il. Alise, qui vend depuis 15 ans ses spécialités réunionnaises à Kérauret, « est tout à fait d’accord », avec ce principe de féminisation. « Pourquoi il n’y aurait que des noms d’hommes dans les rues alors qu’il y a autant de femmes célèbres ? », pointe-t-elle.

    Guirec Flécher

    source: https://www.letelegramme.fr/

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