• Déclaration du Parti Communiste de Grèce (KKE) à propos de Die Linke et le parti de la gauche européenne (PGE)-IC.fr-16/07/18L'Hermine Rouge publie volontiers cette juste déclaration du Parti communiste de Grèce à propos des forfaitures politiques à répétition du Parti de la gauche européenne et de la direction de , le parti qui fournit actuellement au  (appelé PEL dans le texte du  qui reprend les initiales anglaises) son président, Gregor Gysi, l’un des principaux liquidateurs du SED et de la RDA. Parmi les anciens présidents et actuel vice-président, figure Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, lui aussi pleinement intégré à ce PGE qui n’est qu’un appendice vaguement rougi de la social-eurocratie.

    L’asservissement du PCF actuel au PGE est tel que le PCF-PGE a réussi à se faire prendre de gauche par le Parti de gauche français, très lié à la France insoumise, sur cette question. En effet, le PG français vient de décider de quitter le PGE après que cette institution, appuyée sur ce point par sa principale branche française (le PCF), vient de refuser d’exclure de ses rangs Syriza, le parti du renégat Tsipras qui tente d’interdire la grève en Grèce sur sommation de la dictature européenne.
     

    Le PCF-PGE, non seulement sa direction mais certains de ses “opposants” internes, prétend sans rire “réorienter du dedans l’UE et l’euro dans un sens social” au moyen du PGE. Les faits prouvent que c’est l’UE qui achève de “réorienter du dedans” les partis qui adhèrent au PGE, PCF en tête, y compris en les conduisant à se solidariser avec des pratiques social-fascisantes, telles que la réduction du droit de grève pour les travailleurs grecs, en attendant que Macron fasse de même en France…

     

    Déclaration du KKE parue dans Solidnet

     

    Déclaration du Parti Communiste de Grèce (KKE) à propos de Die Linke et le parti de la gauche européenne (PGE)-IC.fr-16/07/18

    manifestation du KKE place syntagma

    Selon une dénonciation du Parti populaire de Palestine, le président du groupe parlementaire du parti Die Linke, parti de la “gauche” en Allemagne – qui a un rôle de premier plan dans le Parti de la gauche européenne (PEL) – dans un récent voyage qu’il a fait en Israël, il a visité une colonie israélienne et “planté des arbres” (!!!) envoyant un message de soutien à l’occupation durable des terres palestiniennes et à l’embellissement des crimes israéliens contre le peuple palestinien.

    C’est un acte conscient qui prouve une fois de plus que Die Linke et les autres partis opportunistes du PEL ont mis le «masque» de la progressivité pour tromper les peuples et, dans la pratique, suivre la dangereuse politique de servir la classe bourgeoise, la Union européenne (qui améliore ses relations avec Israël), les plans impérialistes.

    Il y a beaucoup d’exemples.

    Le Parti de la Gauche Européenne (PEL) a soutenu l’intervention impérialiste des Etats-Unis, de l’OTAN, de l’UE en Libye, soutient les prétextes impérialistes pour la guerre en Syrie.

    C’est un parti qui prend part à la campagne anti-communiste de diverses manières et qui va de pair avec les forces les plus réactionnaires pour déformer la vérité historique contre le socialisme, contre l’Union Soviétique et les autres pays de la construction socialiste.

    En Grèce, le gouvernement SYRIZA (SYRIZA étant un membre éminent du PEL) concède tout aux USA, à l’OTAN et à l’UE: bases militaires, terre, mer et air pour les interventions impérialistes et les guerres; Il y a deux jours, il a provoqué de façon provocatrice les résolutions dangereuses du Sommet de l’OTAN à Bruxelles et continue de faire des slogans afin de brouiller le sale rôle joué!

    Le gouvernement SYRIZA améliore la coopération militaire, politique et économique avec Israël, couvre les crimes des forces d’occupation, refuse de reconnaître l’Etat palestinien tout en osant utiliser des slogans en faveur du peuple palestinien pour cacher son sale rôle à l’intérieur aussi!

    C’est la méthode préférée de l’opportunisme et de la social-démocratie.

    Ils font tout le sale boulot au service des plans impérialistes.

    C’est ce que font généralement Die Linke, SYRIZA, le PEL.

    Pour les partis communistes, les découvrir continuellement, intensifier la confrontation avec ces forces: c’est une question d’une importance cruciale.

    source: https://www.initiative-communiste.fr

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  • De multiples facteurs expliquent l’affaiblissement du Parti communiste français. La volonté d’adapter son discours aux attentes des classes moyennes l’aurait-il précipité ?

     

    Janvier 2014. Nous arrivons au siège du Parti communiste français (PCF), place du Colonel-Fabien à Paris, pour demander des données sur les adhérents. Combien sont-ils ? Mais surtout, qui sont-ils ? D’après tous les indicateurs, les catégories populaires sont de moins en moins présentes au sommet de l’organisation. Mais qu’en est-il à la base ? La réponse devrait être facile à obtenir. Le département « Vie du parti » centralise depuis 2009 les nombreux renseignements que la formation possède sur ses membres : âge, sexe, lieu d’habitation, secteur d’activité... Mais nul mot sur la catégorie socioprofessionnelle. On peut savoir que tel militant travaille à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) ou dans l’aéronautique, mais pas s’il est cadre ou ouvrier. Ce manque d’intérêt pour la condition sociale des adhérents illustre une tendance à l’œuvre au sein du PCF depuis trente ans : jadis centrale, la question de la représentation des classes populaires est devenue secondaire.

    De la Libération aux années 1970, au temps où il était le premier parti de gauche en France, le PCF pouvait se présenter comme le porte-parole de la classe ouvrière, car ses responsables étaient majoritairement issus des milieux populaires : ancien mineur comme Maurice Thorez, dirigeant du parti de 1930 à 1964 ; « petit maraîcher » comme son successeur Waldeck Rochet ; apprenti pâtissier comme Jacques Duclos, candidat à l’élection présidentielle de 1969, où il obtint 21 % des voix. Il en allait de même à l’échelon local : avant de devenir maire d’Aubervilliers entre 1945 et 1953, Charles Tillon était ajusteur ; ses successeurs Emile Dubois (1953-1957) et André Karman (1957-1984), respectivement gazier et fraiseur. En propulsant des militants d’origine modeste dans des instances de pouvoir jusque-là réservées aux représentants de la bourgeoisie, le Parti communiste est parvenu, un temps, à bouleverser l’ordre social de la vie politique française. Le caractère populaire de l’organisation était alors perçu comme une nécessité pour inscrire le projet d’émancipation des travailleurs dans les pratiques militantes.

    La base du PCF a été frappée de plein fouet par les transformations socio-économiques que connaissent les milieux populaires depuis les années 1970. Confronté à la précarité et au développement du chômage, le monde ouvrier a perdu en cohésion sociale. Pourtant, la crise du parti ne peut être attribuée à une hypothétique disparition des ouvriers : ceux-ci représentent toujours près d’un quart de la population active, et la décrue des effectifs du PCF est bien plus rapide que l’érosion de la classe ouvrière. La France comptait huit millions deux cent mille ouvriers en 1975 et encore sept millions en 1999, alors que, dans le même temps, le PCF perdait plus de la moitié de ses adhérents, passant de cinq cent mille à deux cent mille encartés. En outre, aux côtés des ouvriers, de nouvelles figures populaires ont émergé, dans les services notamment, avec l’essor du groupe des employés. Les ouvriers et les employés demeurent majoritaires dans la population active française, mais les mutations de leurs conditions de vie (relégation spatiale) et de travail (division des collectifs de travail) ont fragilisé leur entrée dans l’action politique. L’affaiblissement du PCF reflète ainsi les profondes transformations sociales et culturelles subies par les classes populaires ; il exprime le reflux du mouvement ouvrier. Ce déclin, qui marque l’épuisement d’une séquence d’intense politisation de la société française durant les « années 1968 », s’explique également par les bouleversements de l’ordre international, en particulier par l’implosion du système soviétique, ou encore par l’évolution du régime politique vers un système présidentiel et bipartisan.

    Au cœur du quartier de la Défense, le choix de l’humanisme et de la démocratie

    Mais ces explications externes au parti ne suffisent pas, et il serait réducteur d’envisager le déclin du PCF sous l’aspect d’une évolution mécanique, programmée, dont il n’y aurait aucune leçon à tirer.

    Pour comprendre l’éloignement du PCF vis-à-vis des classes populaires et son effondrement électoral (il passe de 15,3 % lors de la présidentielle de 1981 à 1,9 % en 2007), il faut analyser les évolutions de son discours et de son organisation. A partir des années 1980 et surtout 1990, le PCF entend représenter non plus seulement les classes populaires, mais la France dans sa « diversité ». La lecture de la société en termes de classes s’efface derrière des thématiques comme la « participation citoyenne » ou la recréation du « lien social ». A l’image de la ville de Montreuil, les municipalités communistes de banlieue adoptent largement la thématique de l’« exclusion » dans les « quartiers » et entérinent sa dimension dépolitisante (1). Les élus communistes se font les chantres d’une « démocratie locale » censée combler le fossé entre la classe politique et les « citoyens ».

    Le projet initial du parti, d’inspiration marxiste, laisse alors place à une rhétorique humaniste largement partagée dans le monde associatif et politique. « Association, partage, mise en commun, coopération, intervention, concertation : ces exigences prennent une vitalité inédite, en lien avec le développement de la révolution technologique et informationnelle et la complexification de la société, l’évolution du travail, le besoin de citoyenneté, de nouvelles relations humaines respectant l’autonomie des individus... », proclame par exemple le document adopté lors du XXIXe congrès de 1996. Ce congrès, qui fait le « choix de l’humanisme et de la démocratie », de la « révolution humaine, citoyenne, solidaire » pour répondre au fait que « c’est la civilisation humaine tout entière qui est en péril », se déroule pour la première fois dans le quartier des affaires de la Défense.

    Douze ans plus tard, dans le texte proposé par le Conseil national du PCF comme « base commune » pour le XXXIVe congrès de 2008, le mot « ouvrier » n’apparaît qu’une seule fois, et comme un groupe social au même titre que beaucoup d’autres : il s’agit en effet de rassembler « ouvriers, techniciens, employés ou cadres, femmes et hommes salariés de toutes catégories, précaires, intellectuels, sans-papiers, sans-emploi, paysans, créateurs, étudiants, retraités, artisans ». En rejetant l’ouvriérisme associé au stalinisme, les représentants du PCF ont tendance à abandonner la priorité accordée au rôle des ouvriers et des classes populaires dans le combat politique. Ayant délaissé la réflexion sur les rapports de classe et sur l’organisation de la lutte par ceux-là mêmes qui subissent la domination, ils ont naturellement éprouvé des difficultés à prendre en compte l’essor des nouvelles figures populaires — les employés des services et les descendants des travailleurs immigrés du Maghreb notamment.

    L’entreprise de rénovation du communisme français passe par une transformation des modes d’organisation du parti. Les dispositifs de sélection et de formation de cadres militants d’origine populaire sont abandonnés dans les années 1990 et 2000 sous l’effet de la baisse des effectifs, mais aussi d’une remise en cause des pratiques autoritaires du centralisme démocratique (lire « A l’école des militants »). Les écoles, par exemple, disparaissent ou perdent leur fonction d’éducation populaire. La « politique des cadres » — un système de formation qui favorisait les militants ouvriers des entreprises — s’éteint progressivement. Pour le renouvellement du parti, on discute désormais surtout de rajeunissement et de féminisation. Quand il est question de « mixité », il ne s’agit jamais de la promotion explicite des militants issus des classes populaires.

    Aux permanents d’origine ouvrière, formés dans les écoles du parti, succèdent des responsables dont la trajectoire (scolaire, professionnelle et militante) est étroitement associée au monde des collectivités territoriales. C’est autour de ces administrations locales que se restructure et survit le communisme contemporain et non, comme jadis, autour des réseaux syndicaux. En 2013, sur l’ensemble des adhérents répertoriés par le département « Vie du parti », 75 % indiquent travailler dans le secteur public, dont 23 % dans une collectivité territoriale. Et il en va de même au sommet de l’appareil. Le dernier dirigeant national passé par des fonctions au sein de la Confédération générale du travail (CGT) fut Georges Marchais : ajusteur de profession, il fut responsable syndical dans la métallurgie avant d’occuper la tête du parti de 1970 à 1994. Ses successeurs, eux, ont partie liée à la gestion des collectivités locales. M. Robert Hue fut le premier édile à devenir le secrétaire national du PCF, en 1994 ; il était alors maire de Montigny-lès-Cormeilles, conseiller général, conseiller régional et surtout président de l’Association nationale des élus communistes et républicains. Mme Marie-George Buffet lui a succédé en 2001. Elle fut d’abord employée à la mairie du Plessis-Robinson avant d’être maire adjointe dans une autre municipalité, puis élue au conseil régional d’Ile-de-France.

    Quand les nouveaux dirigeants du PCF passent par le syndicalisme, il s’agit du syndicalisme étudiant. Mme Buffet a fait partie du bureau national de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Secrétaire national du PCF depuis 2010, M. Pierre Laurent, lui, a dirigé l’Union des étudiants communistes (UEC). Titulaire d’une maîtrise de sciences économiques de la Sorbonne, cet ancien journaliste et directeur de la rédaction de L’Humanité symbolise la puissance de l’engagement familial au sein du communisme contemporain. Fils de Paul Laurent, député et cadre de l’appareil dans les années 1970-1980, il est aussi le frère de M. Michel Laurent, autre dirigeant national qui fut responsable de la fédération de Seine-Saint-Denis. Les nouveaux dirigeants deviennent communistes davantage par héritage local et par fidélité familiale qu’en faisant l’expérience des inégalités sur leur lieu de travail.

    La recherche de sources de financement par les permanents, qui ne peuvent plus être rétribués par un parti en perte de vitesse et cherchent à se salarier sur des postes électifs, explique aussi l’évolution du PCF. En 2013, selon le rapport financier présenté au congrès, la contribution des élus s’établit à 46 % des ressources totales du parti (contre 26 % au Parti socialiste et 3 % à l’Union pour un mouvement populaire). Ainsi, partout en France, les dirigeants communistes ont été appelés à entrer dans les assemblées électives. Il existait jusqu’ici une distinction forte entre les responsables d’appareil et les élus, les premiers étant chargés de « surveiller » les seconds en évitant leur « notabilisation » et en assurant la vitalité des réseaux militants. Or les responsables départementaux du parti ont eu pour consigne d’entrer dans leurs conseils régionaux à partir de 1998. Grâce à une alliance avec le Parti socialiste (PS), beaucoup ont pris des responsabilités dans les exécutifs de leur région. La notabilisation élective des cadres d’appareil est en marche.

    Les experts en communication aux manettes lors des campa-gnes électorales

    M. Hue entendait en 1995 libérer « de toute “tutelle” ombrageuse du parti les élus qui détiennent leur mandat non des seuls communistes mais du suffrage universel (2) ». Dès lors, les dirigeants nationaux eux-mêmes peuvent dévaloriser les ressources militantes au profit des élus et des expériences gestionnaires. Sur le terrain, les militants voient leur rôle se réduire, et l’activité électorale devient prioritaire. Les nouveaux adhérents ne restent pas longtemps de simples militants, mais sont rapidement sollicités pour se présenter aux élections municipales, avec pour conséquence un affaiblissement récurrent du militantisme local — d’autant que les élus, cumulant les mandats, délaissent rapidement les réunions du parti. Aux sièges des fédérations départementales, la présence militante s’efface, les réunions se tiennent avant 18 heures, et les militants « bénévoles » laissent la place à des professionnels (permanents, collaborateurs des groupes d’élus, personnel administratif, etc.) absents le week-end.

    Or les élus ont leurs propres préoccupations. Pour préparer la prochaine campagne électorale, ils embauchent des experts en communication ; du fait de la technicisation croissante de l’action locale, ils s’entourent de cadres de la gestion publique (3). Ils peuvent délaisser les relais militants ou associatifs au profit de professionnels, qui leur ressemblent socialement. Résultat : l’univers social des élus communistes se détache de celui de leurs administrés, et les catégories populaires jouent un rôle plus effacé dans la vie politique locale.

    Cet éloignement des responsables communistes à l’égard des groupes sociaux qu’ils ont vocation à défendre affecte les pratiques militantes. Pendant longtemps, le PCF a impulsé une sociabilité politique étoffée dans les territoires où il était bien implanté (les « banlieues rouges », certaines communes rurales...). Ses militants animaient un ensemble d’organisations « amies » (Union des femmes françaises, Confédération nationale des locataires, Mouvement de la paix, Fédération sportive et gymnique du travail, etc.), mais aussi des cellules de quartier ou d’entreprise. Au cours des années 1980 et 1990, à mesure que la base militante se réduit et que les responsables se focalisent sur les enjeux électoraux, le militantisme local au PCF se limite de plus en plus à des actions de type associatif. L’essentiel des activités de masse est alors consacré à l’organisation de rassemblements festifs et commémoratifs, à l’image des traditionnels banquets du 1er-Mai ou du 14-Juillet.

    Pris au piège de la droitisation de l’allié socialiste

    Les communistes tirent en quelque sorte les leçons du moindre impact des réunions politiques d’autrefois, d’autant plus que cette dimension festive a traditionnellement constitué une force du communisme français, à l’image du succès continu de la Fête de L’Humanité au-delà des rangs du parti. Ainsi, au niveau local, la sociabilité autour de rendez-vous festifs perd son caractère politique, car les associations et les municipalités prennent le pas sur le parti dans l’organisation. Dans le village de Treban (Allier), par exemple, trois instances se substituent progressivement au PCF dans l’animation locale : l’amicale laïque, le comité des fêtes et le club du troisième âge. Les adhérents, une cinquantaine dans les années 1960-1970, ne sont plus qu’une dizaine dans les années 1990, essentiellement des agriculteurs à la retraite. Ils ne se rassemblent qu’une fois par an, lors de la remise des cartes organisée par le maire — un enseignant à la retraite — et son épouse. La réduction continue du nombre des travailleurs de la terre et de l’industrie, les déceptions vis-à-vis de la participation du PCF au gouvernement (d’abord en 1981-1984, puis en 1997-2002), la fin de l’Union soviétique : un ensemble de processus contrarie le maintien de l’organisation, qui a pourtant vu différentes générations de communistes se succéder depuis les années 1920. Faute de renouvellement militant, la mairie, communiste depuis l’entre-deux-guerres, est finalement perdue en 2001.

    Les élus PCF de cette région rurale axent leurs politiques sur les thèmes de la vitalité associative : à la « citadelle rouge » succèdent des communes à la pointe dans le domaine de l’animation et de la promotion de la vie associative, sans référence à la défense d’une identité populaire ou politique. Dans l’éditorial du journal municipal de Bourbon-l’Archambault (deux mille cinq cents habitants) du début de l’année 2014, le maire communiste remercie « le monde associatif bourbonnais et les acteurs économiques locaux [qui] ont travaillé pour défendre et développer l’activité locale (...). Qu’ils soient commerçants, artisans, agriculteurs, chefs d’entreprise, membres de professions libérales, salariés ou agents de l’administration, retraités ou tout simplement concitoyens, les habitants de notre commune méritent remerciements et encouragements ».

    Sur le plan pratique, la thématique de la lutte des classes perd sa position centrale pour les militants et laisse peu à peu place à une multitude de combats ciblés : répartition des richesses, féminisme, environnement, diversité, mondialisation. Il s’agit moins de s’engager au PCF au nom de la société socialiste future que de rejoindre certains réseaux à thème (éducation, immigration, Europe, etc.) qui se développent avec des comités propres et des manifestations particulières. Les militants sélectionnent les domaines qu’ils investissent sans se reconnaître forcément dans l’ensemble du message partisan. Cette segmentation de l’engagement contraste avec la place centrale qu’occupaient le parti et l’idéologie marxiste dans l’univers communiste. Dans ces conditions, certains militants ouvriers investissent la CGT mais se détournent du PCF ; d’autres, souvent plus diplômés, participent aux activités de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ; d’autres encore se consacrent exclusivement à leurs tâches d’élu local. Le parti a progressivement perdu sa position centrale dans les réseaux militants de la gauche du PS.

    Néanmoins, après une longue période de léthargie et de vieillissement, un certain renouvellement des réseaux militants est intervenu depuis quelques années. D’abord lors de la campagne victorieuse contre le traité constitutionnel européen de 2005, puis dans le cadre du Front de gauche, la coalition électorale mise en place en 2008 entre le PCF et d’autres formations de gauche. Pour la première fois depuis 1980, les effectifs militants annoncés par la direction se sont stabilisés autour de soixante-dix mille adhérents (4), et la part des moins de 30 ans a légèrement augmenté. La campagne présidentielle de 2012 a tout particulièrement remobilisé les rangs communistes. A cette occasion, le PCF a soutenu M. Jean-Luc Mélenchon, responsable du Parti de gauche (PG), qui a obtenu 11,1 % des suffrages. Ce dernier, ancien socialiste, a opéré une certaine radicalisation du discours avec un retour de la thématique des antagonismes sociaux, alors que les campagnes précédentes étaient marquées par une euphémisation des référents communistes et anticapitalistes.

    Si la stratégie du Front de gauche a freiné le déclin électoral du PCF aux élections présidentielle (2012) et européennes (2009, 2014), la décrue s’est poursuivie lors des élections législatives (2012) et municipales (2014), c’est-à-dire lors de scrutins où le PCF, plus que le Front de gauche, était en première ligne. Cette stratégie a mis au premier plan le problème de l’influence des élus dans l’appareil communiste et de leur dépendance à l’égard du PS. Le Front de gauche a en effet impulsé une dynamique qui s’accorde mal avec la poursuite d’une configuration classique d’union de la gauche PCF-PS. Les élections municipales de mars 2014 ont d’ailleurs donné lieu à des tensions très fortes entre le PCF et le PG, favorable à des listes autonomes du PS dans les grandes villes dès le premier tour. Elles ont également suscité des contestations internes au PCF, de la part de nouveaux adhérents qui s’opposent à la reconduction de l’alliance avec le PS. Mais, pour les élus et pour une part significative de la direction du PCF, conserver les municipalités à direction communiste avec le soutien du PS et les postes d’adjoint dans les autres mairies d’union de la gauche reste une priorité, au risque, selon certains, d’alimenter le lent déclin du militantisme.

    L’équilibre semble compliqué à trouver pour les militants. Les élus locaux ont permis indéniablement le maintien d’une certaine influence du PCF alors que son audience nationale s’est effondrée. Par le passé, les municipalités communistes étaient en outre au cœur de l’implantation du PCF dans les milieux populaires : point d’appui à la diffusion des idées, elles constituaient des bases pratiques d’organisation militante et de résistance aux élites politiques et sociales. Plus que la bolchevisation de 1924-1934, ce sont les compromis du « communisme municipal », tout comme la stratégie du Front populaire d’alliance avec le frère ennemi socialiste, qui ont favorisé l’ancrage populaire du PCF. Néanmoins, dans le contexte contemporain de droitisation du PS, de professionnalisation des collectivités territoriales et de faiblesse des réseaux militants, ce qui fut une force pour le PCF peut parfois constituer un frein à son renouvellement.

    Julian Mischi

    Chercheur en sociologie à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), auteur de l’ouvrage Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années1970, Agone, Marseille, 2 014.

    (1Lire Sylvie Tissot, « L’invention des “quartiers sensibles” », Le Monde diplomatique, octobre 2007.

    (2Robert Hue, Communisme : la mutation, Stock, Paris, 1995.

    (3Lire Fabien Desage et David Guéranger, « Rendez-vous manqué de la gauche et de la politique locale », Le Monde diplomatique, janvier 2014.

    (4Ce chiffre des adhérents à jour de leur cotisation est plus exact que les cent trente mille « cartes placées » annoncées.

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  • De gauche à droite, Vincent Pennober, de la Confédération paysanne, et Benoît Collorec, producteur de lait à Hanvec, venu déposer plainte à la gendarmerie de Daoulas.De gauche à droite, Vincent Pennober, de la Confédération paysanne, et Benoît Collorec, producteur de lait à Hanvec, venu déposer plainte à la gendarmerie de Daoulas.

     

    En 2016, une plainte a été déposée par la Confédération paysanne du Finistère, au motif d’extorsion de fonds, contre six laiteries. Ce mercredi 18 juillet, un producteur de lait d'Hanvec a fait de même.

    Ce mercredi 18 juillet, à 13 h 45, Benoît Collorec, producteur de lait à Hanvec (Finistère), a rendez-vous à la gendarmerie de Daoulas pour déposer plainte, à son tour, contre la laiterie qui lui achète son lait, pour extorsion de fonds.

    « Depuis 2008-2009, les laiteries s’entendent entre elles pour bloquer les agriculteurs, explique Vincent Pennober, porte-parole de la Confédération paysanne du Finistère. Ainsi, le producteur est coincé, et même, s’il n’est pas satisfait, il ne peut pas dénoncer le contrat pour aller ailleurs. Il est pieds et poings liés. »

    Première plainte déposée en 2016

    Rappelons que cette démarche a été lancée dans l’Aveyron en 2011 et s’est étendue à une dizaine de départements. En 2016, la Confédération paysanne du Finistère et l’association des producteurs de lait indépendants (Apli) avaient déposé plainte à leur tour. Un an après, et surtout après la diffusion de l’émission Cash investigation, Produits laitiers : où va l’argent du beurre ?, le procureur de la République de Quimper a repris le dossier en main.

    « Domination des laiteries  »

    « Nous demandons, afin d’aider la justice à monter le dossier, que d’autres producteurs de lait, de la Confédération ou non, viennent à leur tour témoigner. Ils peuvent nous appeler pour tout renseignement et soutien. L’anonymat peut être préservé », lance Vincent Pennober.

    « On peut parler d’une contrainte morale imposée par les laiteries, par cette clause d’appartenance qu’elles imposent, ajoute Jules Hermelin, de la Confédération paysanne. Il est important que chacun puisse témoigner pour dénoncer le caractère systémique de la domination des laiteries. Et cette démarche doit servir à construire une filière de lait équitable. »

    Contact : Vincent Pennober, porte-parole de la Confédération paysanne au 06 99 39 50 92.

    Aude KERDRAON

    source: https://www.ouest-france.fr

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  • La centrale nucléaire de Brennilis (Finistère) est à l’arrêt depuis 1985. Le démantèlement partiel commencé en 1997 a duré dix ans.La centrale nucléaire de Brennilis (Finistère) est à l’arrêt depuis 1985. Le démantèlement partiel commencé en 1997 a duré 10 ans

    EDF prévoit une durée totale des travaux de 17 ans. Il y aura une phase d’enquête publique avant le décret d’autorisation du démantèlement complet. La centrale nucléaire de Brennilis est la première du groupe EDF à avoir engagé le processus de démantèlement complet.

    Il faudra encore 17 ans pour démanteler la centrale expérimentale (filière eau lourde) de Brennilis (Finistère) construite de 1962 à 1967. Depuis 1985, la centrale finistérienne est définitivement arrêtée. La Commission locale d’information (CLI) des monts d’Arrée s’est réunie le 5 juillet pour la présentation des rapports bilan 2017 de l’exploitant EDF et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

     « Absence de radioactivité artificielle»

    Le Département du Finistère fait savoir que l’exploitant EDF conclut ainsi son rapport : « Comme en 2016 et 2015, aucun dépassement de limite réglementaire et l’absence de radioactivité artificielle dans l’environnement (cobalt, césium, tritium…) imputable aux activités de démantèlement montrent la maîtrise de l’exploitant sur ces prélèvements, ses rejets et son suivi environnemental. »

    Concernant l’actualité du site, l’exploitant a annoncé « la progression du chantier d’assainissement des terres sous la Station de traitement des effluents (STE) à 45 % d’avancement. Les travaux devraient être terminés fin 2018. L’année 2019 sera consacrée aux contrôles de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), aux replis du chantier et au comblement des fouilles. Parallèlement, le dossier d’arrêt du rabattement de la nappe sous la STE actuellement en cours d’instruction, fera l’objet d’une présentation à la Cli. »

    L’exploitant annonce que « la demande de démantèlement complet sera déposée avant le 31 juillet 2018. EDF prévoit une durée totale des travaux de 17 ans. En préalable, l’instruction du dossier s’étalera sur 3 ans afin d’aboutir à la sortie du décret d’autorisation du démantèlement complet et comportera une phase d’enquête publique. »

    Un recours auprès du Conseil d’État

    Les représentants de Bretagne Vivante, AE2D, CLCV 29, Vivre dans les Monts d’Arrée, Groupe Mammalogie breton, et Eau et Rivières de Bretagne ont « demandé que la Cli étudie la possibilité que soit engagé un recours auprès du Conseil d’État contre la décision d’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). » Cette décision du 25 avril 2018 autorise EDF à procéder aux opérations d’assainissement partiel du sous-sol sur 50 centimètres en dessous de la station de traitement des effluents (STE) de la centrale nucléaire.

    Christian GOUEROU.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Augmentation de +53% de la rémunération du président de la CNCCFP : Anticor saisit le Premier Ministre

    François LOGEROT, Président de la Commission Nationale de Contrôle des Comptes de Campagnes et des Financements Politiques

     

    Un décret et un arrêté, signés le 30 mai 2018, ont eu pour conséquence d’augmenter de 53 % la rémunération du président de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP), à compter du 1er janvier 2018. Anticor, qui estime ces textes inopportuns et illégaux, a saisi le Premier Ministre.

    Monsieur le Premier Ministre,

    L’article 2 du décret n° 2018-412 relatif à l’organisation des travaux de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques ainsi qu’au traitement du président et aux indemnités susceptibles d’être allouées au vice-président, aux membres, aux collaborateurs et aux rapporteurs de cette commission – signé par le ministre de l’intérieur, par le ministre de l’action et des comptes publics et par vous-même – dispose que « le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques reçoit une rémunération annuelle égale au traitement afférent à un emploi supérieur de l’Etat classé hors échelle E2 correspondant à l’indice majoré 1324, assortie d’une indemnité de fonction dont le montant est fixé par arrêté conjoint du ministre de l’intérieur et des ministres chargés de la fonction publique et du budget. » L’article 10 précise que ces dispositions « prennent effet à compter du 1er janvier 2018. »

    L’article 1er de l’arrêté du 30 mai 2018 relatif au traitement du président et aux taux et modalités d’attribution des indemnités et vacations susceptibles d’être allouées au vice-président, aux membres, aux collaborateurs et aux rapporteurs de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques – signé par le ministre de l’intérieur et par le ministre de l’action et des comptes publics – dispose que « le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques reçoit une indemnité de fonction dont le montant annuel est fixé à 9 500 € brut. » L’article 7 précise que ces dispositions « prennent effet à compter du 1er janvier 2018. »

    Ces deux textes ont notamment pour conséquence d’augmenter de 53 % la rémunération de M. François Logerot, à compter du 1er janvier 2018.

    D’une part, Anticor estime que le fait d’augmenter ainsi le président d’une autorité administrative indépendante, au cours du mandat de ce dernier, est susceptible de porter atteinte à son indépendance.

    D’autre part, l’article L221-4 du code des relations entre le public et l’administration interdit toute application rétroactive d’un règlement administratif, selon « le principe en vertu duquel les règlements ne disposent que pour l’avenir » connu depuis l’arrêt du Conseil d’État « Société du journal L’Aurore » du 25 juin 1948.

    Le décret n° 2018-412 du 30 mai 2018 et son arrêté d’application sont donc à la fois inopportuns et illégaux.

    Pour ces raisons, Anticor vous demande, dans le cadre d’un recours gracieux, de bien vouloir procéder au retrait de ce décret. De même, nous avons demandé au ministre de l’intérieur et au ministre de l’action et des comptes publics de procéder au retrait de cet arrêté.

    Vous remerciant par avance de ce que vous entreprendrez en ce sens, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’assurance de ma très haute considération.

    Jean-Christophe Picard
    Président d’Anticor

    source: http://www.anticor.org (17/07/2018)

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  • Laurent Bonnaïs possède des chèvres légèrement gourmandes. Une branche et tout ce petit monde rapplique.Laurent Bonnaïs possède des chèvres légèrement gourmandes. Une branche et tout ce petit monde rapplique

     

    Depuis dix jours, 29 chèvres, qui appartiennent à l'entreprise Danved & Co, arpentent les 3 000 m² de la prairie de Kersquine à Quimperlé (Finistère).

    Tondeuse et produits chimiques au placard. Place aux animaux et à l'éco-pâturage à Quimperlé (Finistère).

    « Nous n'avons plus aucun produits phytosanitaires à Quimperlé. Et heureusement. Mais cela demande plus de travail aux agents. Il faut trouver des alternatives écologiques », explique Nadine Constantino, adjointe à l'animation commerciale et touristique de la cité.

    Des chèvres profitent de l'ombre de la prairie de Kersquine depuis dix jours et arpentent le terrain escarpé. Parfois, ce mode d'entretien écologique s'impose. « Les chèvres sont adaptées à ce terrain, les machines ne le sont pas », ajoute l'adjointe.

    Développer l'éco-pâturage

    Pour entretenir les 3 000 m² de terrain, la commune a déboursé 1 764 €. « Nous avons recensé les endroits où l'homme et la machine peuvent intervenir et ceux où l'éco-pâturage est nécessaire. Globalement, sur le total à l'année, on gagnera un peu d'argent », assure Jean-Claude Pellant, le monsieur environnement de la Ville.

    Entreprises, intercommunalités et communes font appel au service de l'entreprise Danved & Co créée en 2012 et basée à Scaër.

    « Avant j'étais marin de commerce. J'en avais marre du bleu, je suis passé au vert », s'amuse Laurent Bonnaïs.

    Formé sur le tas

    Si c'est seulement avec une dizaine de chèvres qu'il commence, aujourd'hui l'entreprise compte 250 chèvres, 160 moutons et 20 vaches Highland Cattle. Une évolution qui est en adéquation avec l'engouement pour l'éco-pâturage.

    D'ailleurs, la Ville de Quimperlé souhaite le développer d'ici à 2019. « Nous travaillons depuis 2013 avec eux. On envisage de mettre un budget d'investissement l'année prochaine pour créer des clôtures pérennes », explique Jean-Claude Pellant.

    Leur travail étant quasi achevé, les chèvres devraient quitter la prairie de Kersquine pour repartir vers les bassins d'orages de Quimper. Laurent Bonnaïs explique, non sans humour : « Elles vont partir avant la fin de la semaine parce que là elles vont m'enfoncer les clôtures pour aller manger en face. »

    Justine BRICHARD

    https://www.ouest-france.fr

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  • L'ex-député PS a vu la plainte le visant pour détournement de fonds publics classée sans suite par le parquet de Lorient.

    L'ex-député PS a vu la plainte le visant pour détournement de fonds publics classée sans suite par le parquet de Lorient. 


    Le parquet de Lorient a classé sans suite la plainte déposée par l’association Cicero 29 pour des soupçons de détournement de fonds publics, contre l’ex-député PS. L’enquête concernait sa permanence parlementaire.

    Le parquet de Lorient a classé sans suite la plainte déposée par l’association Cicero 29 pour des soupçons de détournement de fonds publics, contre l’ex-député quimpérois PS Jean-Jacques Urvoas. L’enquête concernait sa permanence parlementaire, achetée en 2008, via un prêt bonifié de l’Assemblée nationale et remboursé par ses indemnités de député (IRFM). Le parquet a considéré qu’aucune infraction pénale ne pouvait lui être reprochée. Depuis début 2018, la loi interdit ces pratiques.

    source: https://www.ouest-france.fr

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    Caravane insoumise de la ruralité-samedi 28 juillet (10h/20h) à Plonéour-Lanvern en présence de Thomas Guénolé, politologue insoumis et Gabriel Amard, orateur national LFI

     

    Les Insoumises et Insoumis du Pays Bigouden vous invitent, avec le soutien des Groupes LFI  partenaires du Finistère, à une caravane insoumise rurale! Le but de cette journée est de redonner la parole aux habitant.e.s des communes souvent délaissées par les pouvoirs publics.

    Dans une ambiance festive et conviviale, débats et animations seront proposés toute la journée autour des réponses citoyennes, collectives et humanistes face à l'urgence citoyenne et écologique affectant plus spécifiquement ces territoires.

    Programme :

    10h : Accueil et présentation de la caravane. Prise de contacts, information sur la France Insoumise et son action locale et nationale.

    10h30 : Animation autour du "0 déchet".

    12h-14h : Repas. Deux camions-restaurant assureront sur place la restauration. Stéphanie nous proposera des plats végétaliens bio et Gaël cuisinera des burgers.

    13h : Intervention de Thomas Guénolé, politologue Insoumis : "Comment vos services publics sont détruits par l'Union européenne " et débat sur la défense des services publics de santé en ruralité avec Sylvie Jaouen, employée et syndicaliste au SDIS 29, un médecin généraliste en zone rurale et un membre de l'association de défense des hôpitaux de proximité.

    14h30 : "Pour une gestion publique de l'eau", présentation animée par Gabriel Amard, membre d'une coordination nationale d'usagers de l'eau, candidat Insoumis aux élections européennes.

    16h : Table ronde sur l'agriculture bio et locale. Avec Nicolas Ratel, agriculteur bio à Plonéour, Igor Davidoff membre fondateur d'AMAP au Pays Bigouden et Henri Peuziat, éleveur de porcs bio et militant pour une agriculture locale.

    17h30 : Intervention sur la biodiversité avec Antony Benoit, apiculteur amateur à Quéven, et Mathieu Derouch, environnementaliste.

    19h30 : Concert du groupe rock : "Shaman".

     

    Pour tout renseignement complémentaire :

    Les insoumises et les insoumis du Pays bigouden

    Courriel<insoumis.finistere.7e@gmail.com> - Téléphone : 06 23 20 13 53

     

    Caravane rurale d'été de La France Insoumise (28 juillet à Plonéour-Lanvern)

     

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  • Election présidentielle au Mexique: illusions réformistes et recomposition de l'hégémonie bourgeoise

    Les résultats des élections fédérales mexicaines ont suscité l’émotion et ont agité partout les restes de la vieille social-démocratie internationale et des progressistes divers et variés. La « gauche » salue la lumière d’espoir qui se serait allumée suite à la victoire d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO), nouveau président mexicain. Son succès a réveillé un vieux fantasme, celui de la révolution de palais, une révolution sans violence et sans bouleversement des rapports sociaux-économiques, un « changement » qui passerait par les élections, par le respect des institutions libérales-démocrates et par un compromis possible entre les exploiteurs et les exploités. Ce qui plaît d’AMLO à la « gauche », c’est qu’il incarne parfaitement ce révolutionnaire de palais : il ne combat pas le système politique et économique en soi, mais seulement ses excès (notamment la corruption) ; il ne s’attaque pas à la domination des monopoles capitalistes, il veut seulement offrir quelques pansements pour que les pauvres se sentent un peu moins pauvres ; il ne divise pas la société mexicaine par l’introduction d’un discours et d’un programme de classe, mais au contraire il veut pacifier cette société justement en étouffant la lutte des classes à travers un discours de compromis construit autour de « l’unité nationale ».

    Pendant que les sociaux-démocrates s’agitent et rêvent d’un Mexique rose, pour les communistes il en va tout autrement quant à l’analyse du phénomène AMLO. La réalité de classe de sa victoire est sans appel : elle offre à la bourgeoisie mexicaine une sortie de secours de la crise sans précédent qu’elle-même a générée. AMLO offre la rédemption : la possibilité de continuer à exploiter sans la moindre remise en cause de la domination de classe ; la bourgeoisie n’aura qu’à accepter quelques mesures sociales négligeables, à accepter que tombent quelques têtes « trop » corrompues, et à profiter de la parenthèse AMLO pour se recomposer en tant que classe.

    Le commandement de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) avait prévenu déjà depuis le mois d’avril : l’hydre capitaliste ne permettrait pas un triomphe véritable d’AMLO, la mise en place d’un gouvernement de type nouveau, le maintien des promesses les plus avancées en faveur des classes populaires. L’EZLN a maintenant confirmé son constat à la suite des résultats électoraux : « Les contremaîtres, les intendants et les caporaux peuvent changer, mais l'agriculteur reste toujours le même ». Avec AMLO il n’y aura donc pas de changement dans les rapports de classe, mais seulement de la désillusion.

    Effectivement, l’hydre capitaliste a su engloutir et assimiler López Obrador pour faire de ce petit révolté un énième candidat du système. Ainsi, les élections mexicaines de 2018 ne sonnent pas le glas du vieux régime des dinosaurios : les bureaucrates sont à l’abri, et le capitalisme monopoliste l’est encore plus par le biais d’une bourgeoisie en recomposition. Cependant, la désillusion que provoque d’ores et déjà le gouvernement AMLO peut et doit être captée par les organisations révolutionnaires mexicaines, afin de réaliser l’unité de la classe prolétaire autour d’un programme de rupture réelle.

    C’est le sens de l’analyse avancée par le Parti Communiste du Mexique (PCM) au lendemain des élections, dans un communiqué que nous proposons, intégralement traduit, ci-dessous (traduction de l'UEC-Strasbourg).

     

    Déclaration du Bureau Politique

    du Parti Communiste du Mexique

    Election présidentielle au Mexique: illusions réformistes et recomposition de l'hégémonie bourgeoise

     

    Sur le résultat des élections présidentielles: recomposition de l'hégémonie bourgeoise.

     

    Le résultat des élections fédérales a confirmé la victoire présidentielle d’Andrés Manuel López Obrador et la constitution d’une majorité dans les chambres des députés et sénateurs issue de la coalition qui l'a désigné, qui obtient également la majorité au sein du gouvernement de Mexico et la majorité des gouvernements des États qui étaient disputés.

    Le résultat du vote populaire est conforme au choix que la plupart des monopoles au Mexique avaient déjà fait, exprimant leur soutien de différentes manières, intégrant leurs représentants dans la campagne électorale de la coalition, y compris les monopoles des médias Televisa et TV Azteca - autrefois ses adversaires et maintenant promoteurs de sa figure -. Les groupes économiques et leurs cadres politiques sont représentés dans les différentes équipes que présentait López Obrador, y compris son Cabinet : il est clair, sans ambiguïté, que le pouvoir des monopoles est assuré, que la dictature de classe de la bourgeoisie continuera.

    López Obrador a catalysé le malaise engendré par 36 années de politiques de privatisation qui ont minimisé les droits sociaux, syndicaux et démocratiques. Il l’a fait à travers un discours démagogique, avec l'ancienne recette de l'unité nationale - utilisée précédemment de 1936 à 1982 par le PNR-PRM-PRI -, un concept qui entend se placer au-dessus des antagonismes sociaux et de classe, comme étant une option supposée interclassiste, représentant également les exploités et les exploiteurs, les riches et les pauvres, les bourgeois et les prolétaires. La gestion néolibérale des gouvernements de Miguel de la Madrid, Carlos Salinas, Ernesto Zedillo, Vicente Fox, Felipe Calderón et Enrique Peña Nieto, a été responsable de la destruction de l'ensemble de l'ejido (propriété collective paysanne), de la dépossession des terres, de la destruction de l'enseignement public et de la sécurité sociale, de la privatisation des entreprises d'Etat, de l'appauvrissement accéléré de la population qui atteint 53 millions, de l'augmentation massive des émigrés, du recul constant des salaires face à l'augmentation irrésistible du panier moyen et du coût de la vie, du chômage, et aussi de la violence généralisée déclenchée dans la soi-disant guerre contre la drogue qui dure depuis plus de dix ans, laissant plus de 200.000 morts et disparus. L’ensemble de ces politiques néfastes a généré une insubordination ouvrière et populaire latente, avec des manifestations différentes au cours des dernières années. Cependant, cela a été temporairement contrôlé sous les illusions d'un changement dans la coalition d’Obrador. Mais l'aspiration à résoudre les problèmes essentiels de la classe ouvrière et des secteurs populaires sera déçue : dans la même lignée que son Projet Alternatif de Nation, ses discours et ses opinions, ses alliances, López Obrador en tant que président élu a déjà ratifié les mesures qui donnent un aperçu clair de son mandat. C’est-à-dire : l'autonomie de la Banque du Mexique, la discipline financière et fiscale, le respect des engagements avec les banques et les organisations financières internationales, et aucune expropriation ou confiscation. Il a également confirmé que sa lutte contre la pauvreté sera basée sur des palliatifs, sur des mesures d'aide sociale pour les personnes âgées, les personnes handicapées et des bourses pour les étudiants. Il tente donc de traiter un cancer en phase terminale avec de l'aspirine. Ce n'est pas un hasard si ce qu’il entend affirmer en premier lieu est la garantie de la liberté d'entreprise, un signe de distinction du projet de classe qu'il représente.

    Un autre élément démagogique du discours d'Obrador est que ce serait en résolvant le problème de la corruption qu’on résoudrait les grands problèmes nationaux. Plus encore, López Obrador estime que la corruption est la base de "l'inégalité économique et sociale". Insistant sur cette idée, en opposition à l'argument scientifique selon lequel la racine du problème est l'exploitation du travail salarié et l'appropriation privée de la richesse produite socialement, il maintient comme innovation théorique de son invention que la corruption est la racine des problèmes du Mexique. Avec l'honnêteté et l'austérité, il pourra blanchir, maquiller le capitalisme, mais aucun problème n'aura de solution tant que, dans le conflit capital/travail, la balance penche du côté du profit et de l'accumulation en faveur de la bourgeoisie. Atténuer les problèmes, éteindre le feu, appliquer le contrôle des dommages, est la tâche que López Obrador promet, pour assurer la stabilité du système dans une période de turbulence, démobilisant ceux qui ont voté pour un changement et provoquant à long terme un reflux de la lutte sociale.

    Une autre question doctrinale que nous ne pouvons ignorer est sa conception de l'État et de ses fonctions : revendiquant l'idéologie bourgeoise issue de la Révolution mexicaine, il conçoit l'État comme au-dessus des classes sociales, comme l’expression représentative de la citoyenneté, des « riches et pauvres ». Cette formule a servi autrefois à la bourgeoisie pour gouverner et pour construire des consensus sociaux, c'est-à-dire à identifier les exploités avec les intérêts de leurs exploiteurs.

    Une idée qui est renforcée par le triomphe d'Obrador est celle de la « transition démocratique ». Dans la voix des centres d'affaires, de leurs stylos et leurs organes, l'illusion que le pouvoir étatique exercé sur les travailleurs émane du peuple lui-même tient sa "démonstration" par ce troisième changement de parti au pouvoir, qui détermine la composition du cabinet et exerce le pouvoir exécutif. Le Parti, le gouvernement, la direction ont changé, mais pas l'Etat. Ce discours masque le fait que, quel que soit le changement de parti, les mêmes centres d'affaires concentrent le pouvoir économique et que, précisément à travers ce pouvoir économique, déterminent la réalité du pays. Ils dirigent, à travers une myriade de cadres placés ou cooptés par eux-mêmes, les fonctions du pouvoir d'Etat : cet Etat ne prendra aucune mesure qui ne respecte pas leurs intérêts, et sans affecter leurs intérêts tout changement des conditions de vie des travailleurs est impossible. Par exemple, au-delà de l’entourage honnête du mandataire en question, que se passera-t-il concrètement lorsque l'IMSS (Institut Mexicain de la Sécurité Sociale) ou l'INFONAVIT (Institut du Fonds National pour le Logement des Travailleurs) accepteront que les entreprises déclarent des salaires inférieurs aux salaires réels ? Est-ce que cette corruption sera extirpée par une simple décision de l'exécutif ?

    En vertu de ces conceptions, en tenant compte de l'expérience historique et des lois du capitalisme, il sera nécessaire, pour assurer la « liberté d’entreprise », pour remplir ses accords avec les monopoles, et suivant ses critères interclassistes, de réaliser des pactes ou des accords entre ouvriers et patrons, dans lesquels la classe ouvrière devra resserrer sa ceinture pour que le capital maximise ses profits. Selon ces conceptions, récupérer les droits du travail et les droits sociaux n'est pas une priorité : ce sont des exigences qui doivent finir aux archives. Au contraire, le PCM se battra avec les travailleurs pour renverser la réforme du travail approuvée par le Pacte pour le Mexique en 2012.

    Carlos Salinas et López Obrador se sont trouvés d’accord sur le fait qu’il est temps pour la réconciliation nationale. Les candidats Meade et Anaya ont reconnu rapidement et avec élégance la victoire d’Obrador, un événement sans précédent et applaudi par l'opinion publique. Que signifie cette pantomime ? En premier lieu, que les conflits inter-bourgeois sont maintenant résolus dans des cadres institutionnels, et qu’il est temps de resserrer les rangs pour surmonter la crise économique et de domination. Ces réactions ne sont pas une surprise pour les communistes : avant les élections, à notre Conférence Politique, nous avons affirmé que la bourgeoisie avait déjà choisi de permettre à un gouvernement de la nouvelle social-démocratie de gérer ses intérêts et de surmonter les conflits auxquels elle est confrontée. L’inconfort, l'insatisfaction, les conditions objectives de la faim, le chômage, la pauvreté, l'exploitation, l'insalubrité, les bas salaires, l'émigration, les féminicides et les centaines de milliers de morts, tout cela a produit des éclosions qui montrent qu'il existe une disposition de la classe ouvrière et des secteurs populaires à aller plus loin : les protestations pour Ayotzinapa, les protestations contre l’augmentation du prix de l’essence, les centaines de conflits qui confirment une tendance invariable et croissante à l'insubordination. Et c'est l'une des significations de l'élection d’Obrador : la recomposition de l'hégémonie bourgeoise, réalisant qu’une part importante de la volonté populaire identifie à tort ses intérêts avec ceux de ses oppresseurs et exploiteurs, avec la médiation de la nouvelle social-démocratie, qui à partir de maintenant prend la relève du conseil qui gère les intérêts du capital dans notre pays : l'État mexicain. Il ne s’agit pas d’une défaite infligée au « système politique » par AMLO ; au contraire, c’est sa bouée de sauvetage avec l'unité nationale et la réconciliation nationale, qui signifient en pratique la protection de la légalité bourgeoise et du système actuel des partis contre la délégitimation et la haine qu'ils ont gagnées.

    Nous notons qu'une frange des secteurs populaires décide pour la première fois de s'exprimer politiquement ; plusieurs millions qui, n'ayant pas d'autre choix dans les bulletins de vote, décident d'exercer le vote pour la première fois, participent d'une manière ou d'une autre à la vie politique. Ce n'est pas notre intérêt que les gens désillusionnées retournent à l'apolitisme. Ajoutés à une grande partie de la masse des électeurs d’Obrador, ils expriment aujourd'hui une volonté de changer et de manifester leur fatigue, sans nécessairement assumer le projet d'Obrador. Nous avons le devoir d'expliquer massivement la proposition communiste du pouvoir ouvrier comme une solution objective et nécessaire aux grands problèmes nationaux. Sur cette frange de la population prolétaire nous déclarons ouvertement que notre intérêt est qu’elle ne soit pas immobilisée, qu’elle franchisse la porte de la participation politique et qu’elle rejoigne la lutte pour imposer ses intérêts avec la classe ouvrière.

    De la même manière que contre Peña Nieto, notre lutte se poursuit contre l'Etat bourgeois continué dans le gouvernement de López Obrador. Nous appelons les travailleurs :

    ♦ A se battre pour reconquérir les contrats collectifs, à rétablir par les faits le droit de grève, le droit d’organisation syndicale, l'échelle mobile des salaires, à mettre fin aux impôts sur le travail. A inverser la réforme du travail et la réforme de l'éducation.

    ♦ A lutter pour mettre fin à la compromission des syndicats (charrismo), pour mettre fin aux chefferies dans le mouvement ouvrier, pour la syndicalisation massive, pour l'unité syndicale, pour la reconstruction du mouvement ouvrier à partir de ces positions de classe.

    ♦ A se battre pour récupérer des pensions et des retraites décentes, et mettre un terme aux néfastes AFORES (Administradoras de Fondos para el Retiro). Pour renforcer la sécurité sociale.

    ♦ A se battre pour que l’Etat assure le logement, la sécurité sociale et la santé pour tous les travailleurs, formels et informels.

    ♦ A lutter pour l'expropriation de tous les biens mal acquis, résultats du processus de privatisation, et pour le contrôle des travailleurs sur les moyens de production concentrés. Pour la nationalisation des banques, du commerce extérieur et du régime de change.

    ♦ A se battre pour l'extirpation radicale de toute la base du réseau économique et politique de l'industrie du trafic de drogue, qui assassine, fait disparaître et détruit les familles ouvrières.

    ♦ A lutter pour rompre avec l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) et avec tous les accords avec le FMI et la Banque Mondiale.

    ♦ A se battre pour annuler la dette extérieure.

    ♦ A exiger la restitution – vivants – des étudiants normaliens d’Ayotzinapa et des milliers de disparus, et la punition des coupables, ce qui implique nécessairement la punition de Peña Nieto et d’Angel Aguirre, ainsi que de ceux qui sont responsables d'avoir dirigé le gouvernement de l’Etat de Guerrero. Pour la justice contre tous les crimes d'Etat commis au cours des dernières décennies.

    ♦ A se battre pour la défense inconditionnelle des migrants d'Amérique centrale au Mexique et des Mexicains aux États-Unis.

    ♦Pour l’unité de la classe ouvrière avec des objectifs et des drapeaux politiques indépendants pour constituer un puissant front anticapitaliste et antimonopoliste pour le renversement du capitalisme, pour le pouvoir ouvrier et le socialisme-communisme.

    Le Parti communiste du Mexique, réitérant son indépendance vis-à-vis de quelconque option bourgeoise, réfutant la tromperie selon laquelle il serait en train de se produire au Mexique un basculement vers la gauche, luttera tous les jours pour les objectifs et les intérêts de la classe ouvrière, sans aucune illusion dans le gouvernement Obrador.

    Cette première analyse du nouveau gouvernement sera approfondie au XVIIème  Plénum de notre Comité central, se réunissant prochainement, et dans notre sixième Congrès qui se tiendra à Mexico les 3, 4 et 5 Août.

    Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!

     

    Le Bureau politique du Parti Communiste du Mexique, 

    le 4 juillet 2018

     

    sources:  http://uecstrasbourg.over-blog.com  &   http://www.comunistas-mexicanos.org/

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