Alors que la MJC de Pen-ar-Créac’h est chahutée depuis janvier par l’annonce de deux licenciements pour raison économique, la Fédération régionale des MJC assure que ce choix était le seul possible.
Ils sont une dizaine, réunis autour de la présidente de la Maison des jeunes et de la culture de Pen-ar-Créac’h, Marielle Lecomte. Ils sont bénévoles élus, présidant des MJC des quatre coins du Finistère, ou siégeant au conseil d’administration de la Fédération régionale des MJC (FRMJC). Tous ont souhaité prendre officiellement la parole dans ce dossier qui agite le monde de l’éducation populaire brestois depuis l’annonce de la suppression de deux postes à Brest.
« Pour exprimer notre soutien massif au conseil d’administration de la Maison de Pen-ar-Créac’h, alors que l’intérêt individuel semble primer sur l’intérêt collectif et que l’avenir de la MJC est aujourd’hui en péril », expose Filipe Nonavis, trésorier de la Fédération. Car, pour ses membres, le conseil d’administration de la structure n’avait pas d’alternative : sans la suppression de deux postes (1,5 équivalents temps plein), c’était toute la structure et ses 40 emplois qui étaient menacés.
En difficulté depuis 2013
« La MJC souffre d’un déficit structurel. Depuis 2013, elle a perdu près d’un millier d’adhérents, mais a toujours utilisé tous les leviers possibles pour garder la tête hors de l’eau et sauvegarder l’emploi », résume Patrick Belloeil, chargé de mission à la FRMJC. « La perte de 500 adhérents en 2020, à cause de la Covid-19, a été la goutte de trop ». Une goutte qui laisse présager un déficit de 20 000 € (sur un budget de plus 600 000 €) en fin d’exercice, alors que les comptes sont dans le rouge et la trésorerie au plus bas.
« Le commissaire aux comptes a déclenché une procédure d’alerte en décembre, ce qui signifie qu’il fallait présenter un plan de restructuration sous quinze jours. Sinon, c’était le redressement judiciaire », rappelle la FRMJC. Le conseil d’administration a choisi de supprimer les postes de secrétaire-accueil et coordination jeunesse, et de préserver ceux liés à l’animation. « Pour maintenir le lien avec les adhérents, la présence sur le terrain ».
« Sauver l’association »
Pourquoi ne pas avoir sollicité l’aide de la ville ? « Une aide ponctuelle ne suffit pas à répondre à un déficit structurel », balaie la FRMJC, pour qui la masse salariale était la seule marge de manœuvre. Reste, toutefois, le sort de deux salariés laissées sur le chemin, au bout d’un compagnonnage de trente-sept ans pour l’une.
« Mais elle bénéficie de tous les dispositifs d’accompagnement du contrat de sécurisation professionnelle et sera indemnisée jusqu’à son départ à la retraite, si elle ne retrouve pas de travail. Et on a mobilisé tout le réseau pour lui trouver un nouveau poste », assure la FRMJC. Qui plaide désormais pour un retour au calme autour de la structure et de ses bénévoles : « Car l’enjeu est bien de sauver l’association ».
source: https://www.letelegramme.fr/