Il est né un 29 mars. Dans la troisième circonscription du Finistère, Pierre Smolarz y voit comme un clin d’œil du destin, sept ans après son arrivée à la pointe finistérienne, où il se sent comme un poisson dans l’eau. « Les gens parlent sans détour, la parole est vraie », apprécie-t-il, fier de porter le pull mariné rayé. Un peu cliché sans doute, « mais c’est le cadeau que m’ont offert mes amis Bourguignons quand j’ai rejoint le Finistère. Il m’a porté bonheur jusque-là ».
De sa Picardie natale à la Champagne, en passant par la Bourgogne, Pierre Smolarz n’a jamais vraiment quitté la ruralité, avant d’arriver à Brest. Issu d’une famille de gauche, il vote la première fois en 2002 pour le facteur Besancenot. « Une belle baffe ! Avec Le Pen au second tour, et l’obligation de voter Chirac qui n’a tenu aucun compte de son score béninois ». Le temps de digérer, ce n’est que dix ans plus tard que la politique revient à lui, à la faveur de la première candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Très attaché aux services publics
Maître nageur diplômé d’État, Pierre Smolarz a baigné dans le milieu associatif qu’il a vu se déliter, à force de devoir batailler auprès de potentats locaux pour arracher des subventions. À Joigny, commune de 9 500 âmes dans l’Yonne, où il a vécu dix ans, il a aussi vu le tribunal être rayé de la carte, puis un régiment militaire fermer. « En quelques décisions politiques, on fragilise un bassin de vie. Pour qui, pourquoi ? Tout ça, on le changera ».
Lors du premier tour, avec ses camarades de la Nupes, il a écumé les 32 communes du territoire. Un « caravane Tour » au plus près des habitants. « La question du pouvoir d’achat est revenue sans cesse. Nos propositions portent : le Smic à 1 500 €, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, c’est du concret ». La mobilité est aussi un enjeu fort, alors que le prix à la pompe flambe. « Il faut mailler le territoire en transports collectifs, et ramener du service public partout ».
Bientôt installé en maraîchage bio
« On nous qualifie de gauche radicale, on est surtout des gens convaincus, mais pas dans l’extrémisme », nuance Pierre Smolarz. Qui, à 39 ans, vient d’amorcer un virage professionnel, pour se lancer dans le maraîchage. En culture bio, cela va sans dire. « Mais si Didier Le Gac gagne, je ferai du chou et du maïs en conventionnel », raille-t-il. Ses troupes ont analysé de près les votes de son adversaire durant la mandature écoulée. Un point émerge : « Il était souvent absent dès qu’il fallait voter sur un sujet touchant à l’écologie »
Source : https://www.letelegramme.fr
Auteur : Jean-Luc Padellec