• Sur les ondes, il était une voix Loeiz Guillamot    (OF.fr-14/06/22-18h05)En 2003, Loeiz Guillamot rassemblait chez l’éditeur Keltia musique (avec la complicité de France Bleu Breizh Izel) quinze chansons en breton, en gallois, en français, un bouquet musical dédié à la Bretagne.

    Connu par les auditeurs de France Bleu Breizh Izel, Loeiz Guillamot, animateur d’émissions en breton, a pris les chemins de traverse, an hentoù treuz. Il est décédé ce lundi à Quimper.

    Disparition

    Il était une voix. Loeiz Guillamot s’est éteint lundi à Quimper, à l’âge de 70 ans. Journaliste, animateur d’émissions en breton, il était rentré à Radio Bretagne Ouest (RBO) en 1983. Les auditeurs ont en mémoire son émission Hentoù treuz​, (les chemins de traverses en français), son humour et sa grande culture.

    Pour Yann Guillamot, son frère, Loeiz était avant tout quelqu’un de l’écriture : Il avait une plume et, c’est sûr, une aisance à l’oral. Il aimait l’humour, la dérision. Derrière ses plaisanteries, il y avait une grande sensibilité. ​Originaire de Dinéault, près de Châteaulin, Loeiz Guillamot a aussi été un militant, un temps engagé à l’UDB et manifestant contre l’installation de la caserne de gendarmerie de Ti Vougeret dans les années 1970.

    L’animateur radio, aujourd’hui à la retraite, Yvon Étienne, entré dans la radio quelques mois avant lui, en parle comme d’un frère. Nous étions comme des jumeaux ! Nous partagions beaucoup, les mêmes opinions politiques, le même goût de la musique et de la rigolade. Avec parfois de la démesure ! Tout cela avec Michel Pagès qui, lui aussi, était de la même mouture. Loeiz était comme un linguiste, un germanophone, anglophone et brittophone, bien sûr. C’était une référence dans la radio. Pour autant, il pouvait douter, restait d’une grande écoute. Nous avons découvert ensemble des artistes comme le Gallois Dafydd Iwan ou les Corses d’I Muvrini.

    Homme de radio, Loeiz Guillamot a publié de la poésie. En 2011, il sort un recueil « Gerioù Glas-Noz (Les mots bleu nuit), et en 2014 une correspondance imaginaire avec Max Jacob, « Max, j’écris ton nom ». Il a été aussi le parolier de plusieurs artistes de la scène bretonne, dont Dan ar Braz. En 2009, avec le musicien Youenn Manchec, ils avaient bâti un projet musical électro qui puisait ses paroles chez le lexicologue Roparz Hemon… Tout un programme !

    « Un artiste du micro »

    Yvon Étienne se souvient de l’adaptation qu’il avait faite, à sa demande, de la chanson de Brassens, Le Parapluie, An Disglaver​. «C’était plus qu’une traduction. Il avait fait une adaptation. Pour cela, il faut être poète. La langue bretonne utilise des images plutôt que des mots pour dire les choses… ​Dans ses émissions, Loeiz Guillamot laissait de la place à l’inattendu, à l’improvisation. C’était éminemment préparé, mais il n’anticipait pas les réponses. Loeiz était un artiste du micro, avec un grain de folie.

    C’est avec beaucoup de bonheur ​que la journaliste Valérie Le Nigen a travaillé avec lui à France Bleu Breizh Izel. Il avait un sens artistique de la radio, savait mettre en ondes. Il fait partie de ceux qui ont apporté beaucoup à Radio-France.​Pour Gurvan Musset, directeur de France Bleu Breizh Izel, Loeiz Guillamot était un vrai pro, qui avait une grande culture générale et une grande connaissance de notre territoireDre an hentoù treuz ! Par les chemins de traverse !

     

    Christian GOUEROU.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Erwan Balanant, candidat MoDem-Ensemble ! et Youenn Le Flao, candidat LFI-Nupes ont débattu sur le plateau de Tébéo. Erwan Balanant, candidat MoDem-Ensemble ! et Youenn Le Flao, candidat LFI-Nupes ont débattu sur le plateau de Tébéo. 

    Tébéo diffusera, ce mardi 14 juin, à 19 h, un débat entre les deux candidats qualifiés au second tour des élections législatives, dans la circonscription Concarneau-Quimperlé. Les échanges entre Erwan Balanant (MoDem-Ensemble !) et Youenn Le Flao (LFI-Nupes) ont porté sur le pouvoir d’achat, le logement, l’environnement, la santé.

    1 Pouvoir d’achat : les programmes déroulés

    Questionné sur le pouvoir d’achat, plus que jamais mis à mal, Youenn Le Flao, le candidat de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), s’est montré catégorique. « Depuis cinq ans, 1% des plus riches a vu sa fortune augmenter de façon hallucinante. C’est un problème de partage des richesses auquel on doit s’attaquer de manière frontale avec les impôts. Une société inégalitaire n’est pas une société qui fonctionne », a-t-il affirmé avant d’énumérer les mesures phares du programme de la Nupes : augmentation du SMIC, allocations pour les jeunes, aucune retraite en dessous du SMIC.

    Son concurrent, Erwan Balanant, a annoncé que la première loi qui sera votée en urgence concerne l’indexation des retraites sur l’inflation. « Quant au chèque alimentaire, je m’engage à travailler dessus dès septembre », a lancé le candidat à sa réélection.

     

    2 Logements : une priorité pour les deux candidats

    Pour Erwan Balanant, l’une des solutions se trouve dans les collectivités locales. « Il faut leur redonner du pouvoir car ce sont elles qui rédigent les plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUI). Nous avons aussi, dans nos bourgs, des logements occupés par des personnes âgées seules. Nous devons les accompagner pour qu’elles accueillent des jeunes travailleurs », a développé ce dernier.

    Youenn Le Flao propose de mettre en place « une taxation plus forte des maisons secondaires » et aussi de réglementer les locations saisonnières. Un argument auquel le représentant du MoDem, une fois n’est pas coutume, souscrit. « Mais il n’y a pas que cette question sur ce territoire. Il nous faut aussi travailler sur les mobilités douces afin que les gens puissent habiter plus loin de leur lieu de travail sans utiliser la voiture », précise Erwan Balanant.

     

    3 La question environnement crée quelques crispations 

    Youenn Le Flao a tenu à rappeler que la Nupes défend la nécessité « de planifier toutes les actions humaines » et d’abonder par l’interdiction des pesticides. « Nous portons le projet d’installer 300 000 paysans dans des petites fermes et de changer de modèle agricole ». L’insoumis n’a pas manqué de tacler Erwan Balanant sur le bilan écologique du premier quinquennat d’Emmanuel Macron : « Le gouvernement a été condamné deux fois pour son inaction climatique ».

    Du côté de la majorité présidentielle, le député sortant certifie que c’est un sujet qu’il porte depuis plus de dix ans et s’inscrit en faux concernant les accusations de son concurrent. « C’est l’État qui a été condamné et pas le gouvernement et pour une période qui date d’avant. Je crois en une écologie de l’engagement », a-t-il préféré rappeler.

     

    4 Santé : comment lutter contre les déserts médicaux ?

    « Les infirmières sont aujourd’hui une pour quatorze patients. Elles veulent être une pour huit. Les hôpitaux sont à flux tendu. Nous allons redonner des conditions décentes de travail », a entamé Youenn Le Flao. Erwan Balanant, quant à lui, a mis en avant la suppression du numerus clausus.

    Pratique

    Tébéo diffusera le débat dans son intégralité, mardi 14 juin à 20 h, mercredi 15 à 15 h, jeudi 16 à 4 h 30 et vendredi 17 à 1 h 45, 9 h et 22 h 15.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • Législatives à Hennebont-Gourin : le débat de l’entre-deux tours à voir sur TébéSud  (LT.fr-14/06/22-19h11)

    Le débat de l’entre-deux tour sur la circonscription Hennebont-Gourin entre Jean-Michel Jacques et Jean-Michel Baudry est à voir ce mercredi 15 juin 2022 sur TébéSud.

    TébéSud et Le Télégramme organisent ce mercredi 15 juin un débat d’entre-deux tours entre Jean-Michel Jacques (Ensemble !) et Jean-Michel Baudry (Nupes). Il sera animé par Céline Le Strat (Le Télégramme) et Laurent Vilboux (TébéSud). Diffusion sur TébéSud ce mercredi 15 juin 2022 à 19 h. Rediffusion ce jeudi, à 6 h et 15 h et vendredi, à 1 h 45 et 10 h 15.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • Les bureaux de General Electric dans la ville de Baden (Suisse).

    Depuis le rachat de la branche énergie d’Alstom, en 2015, la multinationale américaine aurait mis en place un vaste système d’évasion fiscale entre la France, la Suisse et le Delaware. Avec la bénédiction de Bercy.

    C’est un fiasco industriel qui n’en finit plus. Sept ans après la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric, le bilan de la multinationale américaine en France est désastreux : 5 000 emplois supprimés, dont 1 400 au sein de l’usine de Belfort ; un savoir-faire technologique laissé à l’abandon ; une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêts » contre Hugh Bailey, le directeur général de GE France… Et désormais, un scandale d’évasion fiscale.

    Selon notre enquête, qui s’appuie sur des rapports d’audits indépendants et plusieurs documents comptables internes au groupe, la multinationale américaine a mis en place un montage financier opaque entre son antenne française, la General Electric Energy Products France (GEEPF), et des filiales domiciliées en Suisse et dans l’état américain du Delaware. Objectif : échapper au fisc français en dissimulant les bénéfices liés à la vente de turbines à gaz produites à Belfort, en Bourgogne-Franche-Comté. D’après nos estimations, plus de 800 millions d’euros ont disparu des caisses de GEEPF entre 2015 et 2020. Soit un manque à gagner pour les comptes publics de 150 à 300 millions d’euros.

    La grande évasion débute fin 2015 par une astuce à la fois simple et discrète : le transfert des responsabilités commerciales de GEEPF vers une société créée pour l’occasion à Baden, en Suisse. Son nom : General Electric Switzerland GmbH (GES).  

    Dès lors, l’usine de Belfort, annoncée à l’époque du rachat comme le futur siège mondial des activités de turbines du groupe, cesse d’être un « fabricant » pour devenir, une « unité de fabrication » placée sous les ordres d’une société suisse. Cette « restructuration », précise un audit financier, correspondrait à la « dernière année profitable » du site franc-comtois. Pour cause : avec ce montage, GE vient de lancer son entreprise de captation des profits issus de la vente de turbines et de pièces détachées made in France.

    Illustration en 2019. Cette année-là, un contrat est passé entre GEEPF et la société suisse GES pour la vente de turbines à gaz. Montant du marché : plus de 350 millions d’euros. Alors que ces équipements ont été produits en France, GES s’approprie le statut de « fabricant », présentant le site de Belfort comme un banal « distributeur ». L’intérêt de ce tour de passe-passe : permettre à l’antenne helvète de revendre les turbines au client final afin d’en percevoir les bénéfices. Dans le cadre de ce contrat, pas moins de 97% des profits se sont envolés vers la Suisse, où le taux d’imposition sur les bénéfices se situe entre 17% et 22%, contre 33% en France. Contacté, General Electric n’a pas répondu à nos questions.

    LAISSER-FAIRE DE L’ETAT

    Un montage similaire implique la vente de pièces de rechange pour les turbines – l’essentiel des revenus de Belfort. D’après une estimation basée sur le rapport annuel de General Electric, la combine aurait rapporté près d’1,5 milliard d’euros à GES, sa filiale suisse, entre 2016 et 2019. Le tout avec la bénédiction du ministère de l’économie.  

    Selon nos informations, General Electric, à la suite du rachat de la branche énergie d’Alstom, aurait bénéficié d’un protocole dit de « relation de confiance » avec l’administration fiscale française. Ce mécanisme prévoit que « l’entreprise fourni[sse] tous les éléments nécessaires à la compréhension de sa situation » fiscale, d’après un document de la direction générale des finances publiques daté de 2013. En clair, la multinationale a fait valider son schéma fiscal, donc les liens entre ses filiales, par Bercy. En retour, elle a obtenu que les services du ministère n’effectuent pas de contrôle. Interrogé par Disclose sur sa connaissance précise du mécanisme d’optimisation mis en place par General Electric, le ministère de l’économie et des finances n’a pas répondu.

    General Electric : 800 millions d’euros transférés de France vers des paradis fiscaux. ( disclose.ngo - 29/05/22 )Emmanuel Macron lors d’une visite sur le site de Belfort, en 10 février 2022. ©AFP

    A Baden, au 8 Brown Boveri Strasse, General Electric a domicilié trois autres filiales en affaires avec le « prestataire » français. Les deux premières, General Electric Global Services Gmbh et GE Global Parts and Products Gmbh, sont chargées de vendre les pièces de rechange fabriquées à Belfort. La troisième, baptisée General Electric Technology Gmbh, collecte les droits des brevets liés aux turbines à gaz. Pour une raison simple, selon l’un des rapports d’audit consultés par Disclose : « Les revenus étrangers issus de brevets sont très peu taxés en Suisse ». Depuis 2015, 177 millions d’euros de redevances technologiques auraient quitté la France direction Baden.

    LES MILLIONS ENVOLÉS AU DELAWARE

    Pour compléter sa stratégie d’optimisation fiscale, General Electric s’appuie sur une autre filiale du groupe, basée, cette fois, aux Etats-Unis. Monogram Licensing International LLC, c’est son nom, est domiciliée dans le Delaware, un état connu pour ne prélever aucun impôt sur les sociétés.

    Entre 2014 et 2019, la société américaine aurait perçu près 80,9 millions d’euros de la part de GE France pour l’utilisation de la marque General Electric, du logo et des slogans publicitaires. Selon le contrat en vigueur entre les deux sociétés, la France doit normalement verser 1% de son chiffre d’affaires annuel au Delaware. Pourtant, ce seuil a été franchi à plusieurs reprises. Sans aucune explication, souligne l’un des audits du groupe.

    General Electric : 800 millions d’euros transférés de France vers des paradis fiscaux. ( disclose.ngo - 29/05/22 )

    La captation massive des richesses produites par les ouvriers de Belfort pourrait s’avérer illégale, comme l’indique une convention fiscale internationale appelée BEPS – « Erosion de la base d’imposition et transfert de bénéfices » en français. Entré en vigueur en France en 2019, ce texte censé renforcer la lutte contre l’évasion fiscale stipule que les bénéfices des sociétés doivent être « imposés là où s’exercent réellement les activités économiques […] et là où la valeur est créée ». En toute logique, dans le cas des équipements produits à Belfort, l’impôt devrait donc être prélevé en France ; pas en Suisse.

    SALARIÉS LÉSÉS

    En faisant disparaître 800 millions d’euros des comptes de General Electric Energy Products France, la multinationale a donc échappé à l’impôt. Mais elle a aussi privé les salariés français d’une partie de leur participation dans l’entreprise. Un expert fiscaliste à qui nous avons soumis les bilans de GE à Belfort le confirme : en réduisant artificiellement ses profits depuis 2015, l’industriel a privé les employés de Belfort de plusieurs milliers d’euros chacun au titre de leur participation aux bénéfices de GEEPF. En réponse, le syndicat Sud Industrie et le Comité social et économique (CSE) de l’usine de Belfort ont déposé plainte contre leur employeur en décembre 2021 pour « fraude au droit à la participation des salariés ». 

    Le système mis en place par le groupe a également grevé les finances locales. « À partir du moment où GE délocalise ses bénéfices, forcément elle paye moins d’impôts », explique Mathilde Regnaud, conseillère d’opposition à Belfort. En février dernier, estimant à 10 millions d’euros « la perte cumulée de recettes » issues de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) de 2017 à 2022les élus du conseil communautaire ont réclamé une analyse détaillée des « pertes fiscales subies par l’agglomération ». Une demande qui pointe avant tout « la légalité […] des manœuvres d’optimisation fiscale » opérées par General Electric sur le territoire. En 2021, lesdites manœuvres auraient en partie provoqué l’augmentation des impôts fonciers à Belfort.

    Filippo Ortona

    [Mise à jour le 31 mai – A la suite de la publication, le ministère de l’économie et la DGFiP (direction générale des finances publiques) ont réagi auprès de l’AFP, assurant qu’ils n’avaient jamais validé le montage fiscal de GE dans le cadre de la « relation de confiance ».

    General Electric assure à l’AFP que le groupe « respecte les règles fiscales des pays dans lesquels l’entreprise opère ».]

    Source : https://disclose.ngo/fr

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  • Pour aller plus loin :

    - « Sommet des Amériques : 100 millions de dollars pour contrer l’influence de la Chine en Amérique Latine », What’s up doc ? du 8 juin 2022, consultable sur le site whatsupdoc-lemag.fr
    - François-Xavier Gomez, Un summum de confusion au sommet des Amériques, Libération du 6 juin 2022.
    - « Nasrallah : Le Hezbollah est capable d’empêcher Israël d’exploiter le champ de Karish, L’Orient Le jour du 9 juin 2022, consultable sur le site lorientlejour.com
    - « Gisement de gaz libanais : Israël jette son dévolu sur le périmètre contesté de Karish », Perspective Med du 6 juin 2022, consultable sur le site perspectivesmed.com/

    Source : https://www.youtube.com

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  • Législatives 2022 : six enseignements sur les résultats du 1er tour. ( rapportsdeforce.fr - 13/06/22 )

    Comme en 2017, l’abstention reste le premier parti de France. Elle bat même un nouveau record, avec pour conséquence de n’ouvrir quasiment que des duels, pour le second tour des législatives 2022, le 19 juin prochain. Et donc de polariser davantage l’opposition entre Ensemble (majorité présidentielle) et la Nupes (alliance de gauche) qui finissent au coude à coude au premier tour.

    Le premier enseignement du premier tour des législatives est une confirmation. Celle de l’existence de trois blocs dominant le paysage politique. Avec respectivement 25,75 %, 25,66 % et 18,68 %, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la majorité présidentielle, la Nupes et le Rassemblement national réitèrent sensiblement les scores d’Emmanuel Macron, de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen du premier tour de la présidentielle. Seules différences : cette fois-ci, la gauche devance le RN et Les Républicains résistent mieux en dépassant de peu la barre des 10 % confirmant leur implantation territoriale.

    Abstention : le grand désintérêt

    Ce sont 25,7 millions d’inscrits sur les listes électorales qui ne se sont pas déplacés ce dimanche pour élire les députés pour les cinq ans à venir. Et un demi-million de plus qui ont voté blanc ou nul. Soit moins d’un électeur sur deux puisque seulement 23,25 millions de Français (47,5%) se sont rendus aux urnes. Encore moins qu’en 2017 où, pour la première fois, la participation à une élection législative avait été inférieure à 50 % (48,7%) .

    Avec pour conséquence, un moindre nombre de candidats qualifiés pour le second tour, dans la mesure où, outre les deux premiers, toute autre qualification nécessitait 12,5 % des inscrits. Soit cette fois-ci : plus de 25 % des suffrages exprimés. Avec un tel seuil, le nombre de triangulaires se limite à 8 sur 577 circonscriptions, ce qui accentue le face-à-face entre la Nupes et la majorité présidentielle qui arrivent en tête à l’échelle nationale. Et leur donne un bonus pour le nombre de sièges dimanche prochain. Au second tour, ces deux listes se feront face dans 272 circonscriptions.

    La majorité présidentielle en difficulté

    Ensemble qui regroupe En Marche (nouvellement Renaissance), le Modem et Horizon fait moins bien qu’en 2017. Et même nettement moins bien puisque l’alliance présidentielle récolte 5,86 millions de voix dimanche, contre 7,3 millions de suffrages il y a cinq ans. Une chute de près d’un million et demi de voix. La comparaison est même plus sévère encore pour le résultat de dimanche au regard du score d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle le mois dernier : 9,78 millions de voix. Soit presque 4 millions de suffrages en moins.

    Symbole de ce recul significatif : l’élimination au premier tour de Jean-Michel Blanquer dans le Loiret. Mais aussi le ballottage défavorable des ministres Amélie de Montchalin, Stanislas Guerini et Clément Beaune, menacés tous les trois de devoir quitter le gouvernement en cas d’échec dimanche prochain. Pour autant, en étant présente au second tour dans 420 circonscriptions, et arrivée en tête dans 203, l’alliance présidentielle reste favorite pour remporter les élections législatives le 19 juin. Selon les projections des instituts de sondage, elle pourrait obtenir entre 255 et 295 sièges au Palais Bourbon. Ce qui ne l’a met pas à l’abri de ne pas obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

    Pour la Nupes, une victoire, mais des faiblesses

    Selon toutes vraisemblances l’alliance de la France Insoumise, du Parti communiste, d’Europe-Écologie-Les-verts et du Parti socialiste ne remportera pas la majorité dimanche prochain. À moins d’une mobilisation massive des abstentionnistes susceptibles de porter leurs suffrages sur la Nupes, la gauche devrait obtenir entre 150 et 190 sièges, contre au moins 255 pour les soutiens d’Emmanuel Macron.

    Pour autant, le résultat de la Nupes devrait installer cette dernière comme la première force d’opposition au gouvernement à l’Assemblée nationale, alors qu’en 2017 cette position était tenue par la droite républicaine. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon a réussi un coup politique majeur : devenir l’opposition parlementaire et transformer durablement le leadership à gauche, au-delà du moment présidentiel, en déplaçant son centre de gravité. Cela en marginalisant le Parti socialiste et Les Verts, contraints de s’associer à lui dans la Nupes pour espérer un groupe parlementaire.

    Une bonne opération également du point de vue des résultats électoraux. En 2017, lorsque le leader de la France Insoumise choisissait de faire cavalier seul en espérant écraser ses concurrents à gauche, il perdait 4 millions de voix entre les présidentielles et les législatives. Ce coup-ci, en 2022, l’écart entre son nombre de voix le 10 avril et celui de la Nupes au premier tour des législatives n’est que de 1,88 million. L’alliance électorale de gauche réussit même à faire un score en pourcentage supérieur à celui de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle : 25,66 % contre 21,95 %.

    Pour autant, ce succès ne doit pas masquer au moins deux faiblesses. La première étant que les 25,66 % obtenus dimanche restent inférieurs aux pourcentages obtenus par les quatre formations de l’alliance lors de la présidentielle : 30,61 %, qui étaient déjà historiquement bas pour la gauche. D’autant qu’il n’y a quasiment aucune réserve de voix. La seconde étant relative à l’abstention. L’élan constaté à la présidentielle, notamment dans les quartiers populaires, ne s’est pas vraiment reproduit dimanche. À titre de symbole, la Seine-Saint-Denis enregistre une abstention de plus de 61 %, même si les candidats de la Nupes arrivent largement en tête dans les douze circonscriptions du département le plus pauvre de France.

    L’extrême droite progresse encore

    Malgré une quasi-absence de campagne nationale conduite par Marine Le Pen et la concurrence de Reconquête dans 551 circonscriptions, le Rassemblement national progresse nettement. Et en tous points par rapport à 2017. D’abord avec des pourcentages en hausse : 18,6 % ce 12 juin contre 13,2 en 2017. Mais aussi en nombre de voix malgré une abstention en légère hausse : les candidats du RN ont obtenu 4,24 millions de suffrages contre 2,99 millions cinq ans plus tôt. Avec pour conséquence d’être présent au second tour dans 208 circonscriptions, en se payant le luxe d’arriver en tête en dans 110 d’entre-elles.

    Ses bons résultats devraient lui ouvrir en grand les portes de l’Assemblée nationale. Le parti d’extrême droite peut prétendre obtenir entre 20 et 45 sièges, selon les projections des instituts de sondage. Et ainsi, avoir assez de députés pour constituer un groupe parlementaire, ce qui n’était pas arrivé depuis 1986, année où le Parti socialiste avait instauré la proportionnelle intégrale aux législatives.

    De plus, aux scores du Rassemblement national, il faut ajouter ceux de Reconquête qui, même s’il ne se qualifie nulle part pour le second tour, enregistre presque un million de voix (4,24%). Et permet à l’extrême droite de largement dépasser les 20 %, alors qu’elle n’avait jamais réussi à passer la barre des 15 %.

    La droite sauve une partie des meubles

    La droite républicaine poursuit sa descente aux enfers. Mais moins durement qu’à la présidentielle. Alliée à l’UDI, Les Républicains obtiennent 2,43 millions de voix, soit 750000 de plus que Valérie Pécresse le 10 avril dernier. Mais deux fois moins qu’en 2017 où la droite avait enregistré près de 5 millions de suffrages. Présente au second tour dans 75 circonscriptions, elle pourrait espérer entre 50 et 80 sièges en ajoutant les 13 divers droite qualifiés au second tour.

    Pour autant, cela lui ferait perdre sa place d’opposition principale au gouvernement à l’Assemblée nationale. Et les moyens qui vont avec. Seule consolation pour la droite, si la majorité présidentielle n’obtient pas la majorité absolue fixée à 289 sièges dimanche prochain, Les Républicains pourront être en position de négocier avec Ensemble, la coalition favorable à Emmanuel Macron.

    62 dissidents du PS, 56 éliminations au premier tour

    La Bérézina pour les socialistes opposés à l’accord avec la France Insoumise, conclut par la direction nationale du PS. Dimanche prochain, il n’en restera que 6 en lice sur les 62 circonscriptions où des socialistes bien implantés imaginaient damer le pion à la Nupes. Soit 90 % d’élimination. Et encore, parmi les qualifiés, Lamia El Aaraje dans la 15e circonscription de Paris a 24 points de retard sur la candidate de la Nupes. Seules trois circonscriptions semblent gagnables par des dissidents PS dans le Gers, les Pyrénées-Atlantique et le Pas-de-Calais.

    Soit un sérieux coup de canif planté dans les ambitions de celles et ceux qui auraient pu s’imaginer un destin national, comme Carole Delga ou Michael Delafosse en Occitanie. Ou en tout cas qui affirmaient à travers le scrutin le souhait de proposer une alternative pour reconstruire une gauche de gouvernement, non inféodée à Mélenchon. Clairement un échec pour les dissidents PS à l’accord avec la Nupes. Une douche froide qui a contraint Carole Delga a changé son fusil d’épaule hier soir. Si elle n’a pas exprimé pour l’heure l’abandon de son projet « d’états généraux de la gauche » à la rentrée, elle a appelé à « faire barrage aux candidats d’extrême droite en votant pour le candidat le mieux placé, quelle que soit son étiquette ». Mais surtout, « dans les autres cas de figure (…), j’appelle clairement à voter pour les candidats de gauche contre la droite ».

    Source : https://rapportsdeforce.fr

    Auteur : Stéphane Ortega

     

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  • Nouveau numéro de l’instant Porcher. Comme chaque semaine, on va avoir des choses à dire, analyser et décrypter avec tous ces discours qui gravitent autour de nous ou parfois l’on peut s’y perdre. Notre meilleure arme démocratique : connaître et comprendre.
    Au programme de cette édition, le premier tour des élections législatives de ce dimanche 12 juin 2022.

    NUPES - Ensemble, 25% et des poussières chacun, quelques milliers de voix d’écart et encore, il y a des candidatures considérées ou non par le ministère bref, un score historique et une majorité absolue qui n’est pas garantie pour le parti gouvernemental. Jamais le parti en place n’avait eu si peu d’adhésion lors des élections législatives.

    La NUPES est estimée entre 150 et 190 sièges à l’assemblée, Ensemble entre 255 et 295.
    Pourquoi un tel écart alors que leur score national est au coude à coude ? Et bien parce qu’en France, ce n’est pas une proportionnelle ; et le Second tour peut s’avérer positif pour le gouvernement qui peut disposer d’une réserve de voix avec les candidatures de droite éliminées. Tandis que chez la NUPES, elle peut peut être aller piocher chez l’abstention.

    L’abstention d’ailleurs, c’est elle la grande gagnante des élections : 52,49%, encore un nouveau record franchi.

    Mais peut-on vraiment s’appuyer sur les estimations du nombre de sièges ? Car hier c’est bien 577 élections qui ont eu lieu. Et qui auront lieu dimanche prochain pour le deuxième tour. Donc difficile de s'affairer à ce genre de sondages. En tout cas, la majorité absolue pour le gouvernement est très compromise. Je cite un confrère, Léo Lefrançois qui s’exprimait hier sur twitter : Avec cette élection, on voit enfin les limites du scrutin uninominal majoritaire aux élections législatives. Le président était habitué à gouverner avec un gros bloc de députés, maintenant il va falloir faire ce que font les régimes parlementaires : discuter. Et oui car il ne faut pas l’oublier, nous ne sommes officiellement pas dans un régime présidentiel. Retour avec Thomas sur les résultats.

    On l’a vu, pour l’image de l’Assemblée ce sont des estimations, la NUPES est présente dans presque 400 circonscriptions dimanche prochain, est-ce encore jouable ?

    Le parti du gouvernement peut ne pas avoir assez de sièges pour constituer une majorité absolue, et devrait aller chercher à droite ou à gauche pour en constituer une. Comment cela se passerait ?
    Gabriel Attal plaidait pour une majorité gouvernementale avec les arguments de la guerre, où tout sera bloqué etc. Ce sont des arguments rencontrés dans les milieux populaires et moyens : même si l’on n’est pas d’accord avec Emmanuel Macron, il faut lui donner sa majorité pour qu’il puisse gouverner…

    Et enfin il y a aussi l’argument d’une gauche, voire extrême gauche comme l’a insinué Elisabeth Borne avec son “il ne faut pas céder aux extrêmes”, dangereuse, trop extrême, qui tuerait l’économie. Blanquer parle poussée des radicalités, et Ensemble a mis longtemps avant de donner une consigne où le duel sera RN - NUPES pour dire ce matin “aucune voix à l’extrême droite”. Ces gauches unies sont-elles si extrêmes et dangereuses pour l’économie ?

    A noter tout de même, 52,49% de taux d’abstention, c’est 10 points de plus qu’il y a 10 ans, en 2002 on était 35,6%. Qu’est-ce que cela révèle ?

    On décrypte tout ça avec Thomas, c’est l’instant Porcher.

    Source : https://www.youtube.com

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  • Le 13 juin 2022, Jean-Luc Mélenchon était l’invité du JT de 20h sur France 2.

    Le candidat au poste de Premier ministre est revenu sur les résultats du premier tour des élections législatives. Il a rappelé la lourde défaite subie par le parti d’Emmanuel Macron et les très bons scores réalisés par la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale (NUPES). Il a pointé du doigt le refus de tout débat chez les macronistes, que ce soit sur la retraite, le travail forcé au RSA, leurs 80 milliards d'économies ou encore la crise de l’eau.

    Jean-Luc Mélenchon a expliqué que la victoire était possible en convainquant les abstentionnistes d’aller voter pour la NUPES. Si les gens veulent la retraite à 60 ans ou encore le SMIC à 1 500 euros, il faut se déplacer et voter pour les candidats de la Nouvelle Union Populaire le 19 juin. Il a appelé les jeunes à se mobiliser pour abolir Parcoursup et pour lutter réellement contre le réchauffement climatique en élisant des députés NUPES.

    Il a rappelé que Mme Le Pen ne faisait rien une fois élue et que le Rassemblement national n’avait aucune chance d’obtenir la majorité. En conséquence, voter pour eux ne permettrait pas de mettre en échec Emmanuel Macron.

    Enfin Jean-Luc Mélenchon a rappelé que le programme de la NUPES était chiffré et cohérent. Sur la retraite, il a expliqué que la retraite à 60 ans allait libérer des postes de travail et permettre aux gens d’avoir une retraite digne.

    Source : https://www.youtube.com

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  • Tension et émotion étaient palpables lors du face-à-face entre la soixantaine de sédentaires et les représentants du directoire, Jean-Marc Roué, président, Christophe Mathieu, président du directoire,Tension et émotion étaient palpables lors du face-à-face entre la soixantaine de sédentaires et les représentants du directoire, Jean-Marc Roué, président, Christophe Mathieu, président du directoire, M. Vigouroux et Corinne Vintner (RH), Armand Du Chayla (directeur financier). 

    Une soixantaine de sédentaires de la Brittany Ferries ont débrayé devant la direction de la compagnie maritime, lundi 13 juin 2022, à Roscoff (29). Ils réclament une hausse équitable de tous les salaires de base.

    Fait plutôt exceptionnel à la Brittany Ferries, après les récents débrayages des navigants à Ouistreham, Saint-Malo (35) et Roscoff (29), ce sont les personnels sédentaires qui ont débrayé, à leur propre initiative, durant une heure, lundi, devant les bureaux de la direction du port de Bloscon. Soutenues par la CFDT, une soixantaine de personnes (employés et agents de maîtrise), certaines grévistes « pour la première fois en 38 et 34 ans de carrière », ont dit « leur mécontentement grandissant, leur détresse et leur mal-être ». Signe, pour Jean-François Kerhomen et Cyril Toulan, délégués syndicaux CFDT « que si les sédentaires débrayent, c’est qu’il y a un gros ras-le-bol ». À Cherbourg, les sédentaires de la réservation fret ont également débrayé toute la journée ce lundi.

    Souhait de 50 € net de tous les salaires de base

    À Roscoff, dans une lettre ouverte remise à leurs dirigeants?, les sédentaires, « plus impactés que les cadres par les périodes de chômage partiel », dénoncent des réorganisations menées depuis 2016 et des difficultés d’organisation accrues depuis la crise covid. Ils estiment surtout « indécents les 37 € brut mensuels accordés dans le cadre des négociations annuelles (NAO), une décision unilatérale applicable dès mai, alors que les syndicats demandaient une hausse de 50 € net de tous les salaires de base », explique Corinne Foll, déléguée CFDT venue de Saint-Malo.

     Une prime égalitaire aurait été prise comme un encouragement, une reconnaissance de nos efforts alors qu’on travaille toujours sur le fil du rasoir. Là, c’est l’effet inverse », a lancé une salariée.

    « Je suis déçu, a répondu Jean-Marc Roué, président de la Brittany Ferries, alors qu’après deux ans de bataille, j’ai pensé à vous et on a su éviter un Plan de sauvegarde de l’emploi. On a eu 24 mois d’inactivité, on n’a repris que depuis 3 mois, mais on ne pourra pas combler tous les besoins en pouvoir d’achat des salariés. Je comprends qu’il y ait un mauvais ressenti, mais on n’a jamais vécu ça ».

    Source : https://www.letelegramme.fr

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