•  Colombie : Des alliances pour le second tour  (resumen 31/05/22)

     

    Par Orlando Rangel, Resumen Latinoamericano, 31 Mai 2022.

     

    Plusieurs candidats qui ont participé au premier tour ont indiqué qui ils vont soutenir au second.

    Après avoir appris les résultats du premier tour des présidentielles de Colombie, les forces politiques ont déjà commencé à exprimer leur soutien pour le ballottage qui aura lieu entre Gustavo Pétro du Pacte Historique et Rodolfo Hernández de la Ligue des Gouvernants Anticorruption.

    Alors que Pétro a été le candidat qui a obtenu le plus de voix avec 40,32 % (8 526 787 voix ), Hernández a obtenu 28,15 % des voix (5 952 009 cents68) mais pour le second tour, il pourrait compter sur le soutien de l’uribisme dont le candidat, Federico « Fico » Gutierrez a obtenu 23,92 % des voix (5 057 858).

    Cette situation fait que les soutiens qui seront obtenus par les deux candidats à la présidence seront déterminant pour le second tour.  

    D’autre part, au premier tour, sur les 39 000 000 d’électeurs convoqué aux urnes, à peine 54 % se sont déplacés, c’est pourquoi il y a un nombre important d’électeurs qui n’ont pas encore exprimé leur choix et qui, s’ils s’impliquent dans le second tour, seront également décisifs.

    Un autre élément important est le soutien des autres candidats : Sergio Fajardo, qui a obtenu 4,20 % John Milton Rodriguez, 1,29 % (274 206 voix) Enrique Gomez, 023 % (50 528 voix) qui bien qu’il ne semblent pas être déterminants, ensemble, ont plus 2 000 000 de voix, une quantité à prendre en compte dans des élections qui promettent d’être assez serré.

    L’uribisme 

    Bien que le Centre Démocratique, le parti de l’ancien président Alvaro Uribe, n’ait pas exprimé officiellement son soutien à la candidature d’Hernández, sur les réseaux sociaux, il poursuit une dure campagne contre Pétro.

    Uribe, Pour sa part, n’a pas exprimé non plus son soutien à Hernández et le parti l’a dit clairement le lendemain du premier tour quand il a démenti un faux twitt de l’ancien président dans lequel il le félicitait et disait qu’il pensait s’unir à celui qui est à présent le rival direct de Pétro.

    Bien que la position officielle du parti d’Uribe ne se manifeste pas comme un tout, son candidats souterrain « Fico » Guttierez a déjà exprimé son soutien à Hernández : « Je vous invite à prendre soin du pays et à voter pour Rodolfo et pour Marelen le 19 juin prochain, » a-t-il dit dans son discours de défaite après le premier tour.

    D’eux-mêmes, la sénatrice uribiste Maria Cabal a déclaré qu’elle soutiendrait Hernandez parce qu’ « on a volé le cœur des Colombiens. » Elle fait également une féroce campagne contre Pétro.

    Sur la liste des uribistes qui ont soutenu la candidature de Gutiérrez et qui maintenant ont décidé de soutenir Hernández apparaissent les membres du Congrès Miguel Uribe Turbay, Paloma Valencia et l’ancien ambassadeur du Gouvernement de Duque aux États-Unis, Francisco « Pacho » Santos.

    Hernández prétend qu’il a au moins « 20 différences » avec l’uribisme et que son Gouvernement sera « indépendant » parce qu’ « il ne doit rien à personne » et il demande à ses partisans de «ne pas avaler de sornettes. » 

    L’arrivée de l’uribisme indigne des partisans d’Hernández

    Mais les déclarations des uribistes en faveur de la candidature d’Hernández a déjà provoqué des réactions contraires, surtout dans sa région d’origine, le département de Santander. 

    L’un des premiers hommes politiques à manifester son rejet a été le conseiller de Bucaramanga, Danovis Lozano, qui a annoncé que le seul binôme qui représente actuellement ses luttes, c’est Pétro et Francia Marquèz. 

    « À Santander, nous avons lutté contre l’uribisme, les clans et la corruption en défendant le paramo et en disant non au fracking. En ce moment, le binôme qui représente le plus ces luttes, s’appelle Francia Marquez et Gustavo Petro,» a-t-il dit. 

    Lozano et d’autres dirigeants comme le conseiller Carlos Parra et le député de Santander, Ferley Sierra, ont soutenu Hernández au premier tour et ont dénoncé les « clans politiques » qui dans leur région soutenaient la candidature de Fico Gutierrez.

    Le député Sierra a été clair dans sa position et a dit : « où est l’uribisme, jamais je ne serai, point. » Entre-temps, Parra a déclaré au média local Radio-Bleue que bien qu’il n’ait pas décidé qui il soutiendrait au second tour, sa lutte, depuis 10 ans a été « contre l’uribisme » et les « clans politiques » qui ont affecté Santander.

    Une autre voix qui a rendu public son rejet de l’entrée de l’uribisme est le sénateur élu pour Santander Jonathan Pulido Hernández, mieux connu sous le nom deux « Jota Pe Hernández » qui a obtenu l’un des plus grands nombres de voix aux élections législatives du 13 mars dernier. « Je ne veux pas être au même endroit que l’uribisme ! Pour cette raison et à travers cette vidéo, je me retire de la campagne de l’ingénieur Rodolfo Hernández, » a-t-il annoncé.

    Les autres forces

    Les candidats qui ont été en quatrième position au premier tour, le binôme de la coalition Centre Espérance, Sergio Fajardo et Luis Gilberto Murillo, qui a obtenu presque 900 000 voix a donné le feu vert pour que « chacun de ses secteurs et de ses mouvements » décide « de son avenir. »

    Mardi, Murillo annoncé qu’il soutenait la candidature du Pacte Historique : « Avec la conviction que ce dont le pays a besoin, c’est la paix et de donner plus de pouvoirs à la femme, aujourd’hui, j’annonce mon soutien à la candidature de Gustavo Pétro. Nous sommes à un moment où la feuille de route qui alimente la démocratie nous montre clairement que le pays veut un changement, » a dit l’ancien candidat à la vice-présidence pour la coalition centriste.

    Celui qui n’a pas voulu se mouiller, c’est Fajardo, qui a affirmé qu’il était « en train de beaucoup réfléchir » et qu’il voudrait « contribuer » au second tour mais qu’il n’avait pas encore pris de décision sur qui il allait soutenir dans cette étape décisive : « J’ai parlé avec Rodolfo dans le passé, nous nous connaissons. Ce soir, il m’a appelé il m’a dit qu’il voulait parler avec moi. Du côté de Pétro, rien mais nous devons prendre position avec calme et sagesse. Je veux contribuer. »

    Pour sa part, l’ancien candidat du parti Colombie Juste Libre, le chrétien John Milton Rodriguez, qui a obtenu plus de 270 000 voix le 29 mai dernier, a dit que son parti déciderait « conformément aux institutions » ce qu’il ferait au second tour. Mais, dans une interview accordée à Radio Bleue, il a écarté un éventuel soutien à Pétro et déclaré qu’ils pourraient décider de voter collectivement blanc ou de soutenir Hernández.

     Colombie : Des alliances pour le second tour  (resumen 31/05/22)Rodolfo Hernández, admirateur d’Hitler et d’Uribe

    L’ancien candidat à la présidence pour le mouvement Sauvetage National, le conservateur Enrique Gomez, qui a obtenu le moins de voix au premier tour avec un peu plus de 50 000 a déclaré son soutien à Hernández. 

    Alors que les acteurs politiques continuent à bouger leurs pièces et font de nouvelles alliances, ils décident même par eux-mêmes de pencher vers une option ou une autre, ce seront les presque 40 000 000 de Colombiens appelés à voter qui décideront qui sera le prochain président du pays pour les quatre années qui viennent.

    Les deux candidats devront également affronter une campagne comprenant des menaces de mort, de la violence et de l’intimidation politique et la réalité d’un pays qui place le prochain président face à une accumulation de tâches à résoudre qui vont bien au-delà du domaine économique et social.

     

     Orlando Rangel

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/05/31/colombia-las-fuerzas-politicas-definen-sus-alianzas-hacia-petro-y-hernandez-como-se-perfila-el-balotaje/

    Source en français (traduction de F. Lopez) :  http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/06/colombie-des-alliances-pour-le-second-tour.html

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  • Photo : Mikhail Klimentiev/Service de presse présidentiel russe/TASS

    Il y a un double jeu français, d’un côté le président Macron feint de s’attirer les foudres des Ukrainiens pour conserver des relations diplomatiques avec la Russie, de l’autre s’exaspère le conflit avec la Russie parce que celle-ci le chasse de son pré-carré africain avec ses affaires en or (1) et Paris livre non seulement la quasi totalité de ses canons Cesar mais est un centre de recrutement quasi officiel pour les mercenaires (2). Non seulement l’impartialité du “négociateur” peut être mis en cause, mais le “héros de la démocratie” occulte le fait tout cela ne se joue pas en Ukraine mais dans les rivalités dans le pillage colonialiste du continent africain. A l’occasion de sa rencontre avec le président actuel de l’Union africaine, le président sénégalais Macky Sall, et le chef de la Commission de l’UA (un organe exécutif dont la fonction est similaire à celle de la Commission européenne dans l’UE), Moussa Mahamat, du Congo. le président Poutine a précisé la nature des relations que la Russie, dans le sillage de l’URSS, entretenait désormais avec l’Afrique y compris sur le plan alimentaire. (note de danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

     

    https://vz.ru/politics/2022/6/4/1161521.html

    4 juin 2022, 10 h 45.
    Texte : Rafael Fakhrutdinov, Mikhail Moshkin

    La Russie innove dans son engagement avec l’Afrique. Vladimir Poutine a tenu ces propos lors d’une réunion avec les dirigeants de l’Union africaine, une association de pays comptant plus d’un milliard d’habitants. La Russie aidera à résoudre les problèmes alimentaires du continent noir. Qu’est-ce que Moscou espère obtenir des Africains en retour ?

    “Nous sommes à une nouvelle étape de développement et nous attachons une très grande importance à nos relations avec les pays africains”, a déclaré vendredi le président Vladimir Poutine. Le dirigeant russe a reçu dans sa résidence de Sotchi, Bocharov Ruchei, les deux principaux dirigeants de l’Union africaine (UA), une organisation qui regroupe 55 États du continent, du Maroc à l’Égypte en passant par l’Angola et l’Afrique du Sud. Sotchi a accueilli le président actuel de l’Union africaine, le président sénégalais Macky Sall, et le chef de la Commission de l’UA (un organe exécutif dont la fonction est similaire à celle de la Commission européenne dans l’UE), Moussa Mahamat, du Congo.

    “Je voudrais rappeler que notre pays a toujours été du côté de l’Afrique, soutenant l’Afrique dans la lutte contre le colonialisme”, a déclaré Poutine. “Nous pensons que l’Afrique dans son ensemble et ses différents États, avec lesquels nous avons traditionnellement de très bonnes relations amicales, sans aucune exagération, ont de grandes perspectives. À partir de là, nous avons l’intention de développer davantage nos relations avec l’Afrique dans son ensemble et ses différents États”, a déclaré le dirigeant russe cité par l’agence TASS. Rappelons qu’il y a une quinzaine de jours, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov a effectué une visite en Algérie, au cours de laquelle le président de cet État méditerranéen, Abdelmajid Tebboun, a déclaré que son pays restait attaché aux relations amicales avec la Russie.

    M. Poutine a rappelé que rien qu’au cours des premiers mois de cette année, le commerce entre la Russie et les pays africains a augmenté de plus d’un tiers, soit de 34 %. Ceci, notons-le, dans une situation de sanctions occidentales, qui étaient considérées par leurs initiateurs comme l’instrument d’un blocus mondial contre la Russie. Pour sa part, le chef de l’Union Africaine, Maki Sall, a souligné que les sanctions occidentales contre la Russie, qui compliquent l’exportation de céréales et d’engrais, devraient être levées.

    Comme l’a expliqué la veille le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, l’un des principaux sujets de la réunion avec les dirigeants de l’UA était “la profonde inquiétude du continent africain face à la crise alimentaire mondiale qui se prépare déjà”. Il y a deux jours, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a admis que la crise alimentaire mondiale (qui pourrait condamner jusqu’à 220 millions de personnes à la famine) ne serait pas résolue si les produits agricoles de la Russie et de l’Ukraine ne revenaient pas intégralement sur les marchés mondiaux. Notre pays augmente actuellement ses exportations de produits alimentaires pour aider à surmonter le déficit mondial, a déclaré vendredi à RT Maxim Oreshkin, conseiller économique du président russe.

    La porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova, a expliqué précédemment que la Russie était prête à fournir des céréales à tous les pays qui en avaient besoin.

    Mais cela est entravé par l’Occident, “qui, pour satisfaire ses intérêts politiques et, accessoirement, commerciaux, a imposé des restrictions aux navires étrangers entrant dans les ports russes”, et a mis en place un certain nombre d’obstacles supplémentaires, a déclaré Mme Zakharova. Notre pays est également prêt à assurer le passage en toute sécurité des navires transportant des céréales ukrainiennes depuis les ports de la mer Noire, a assuré le représentant permanent des Nations unies auprès de l’ONU, Vasyl Nebenzya, mais, a-t-il ajouté, la partie ukrainienne doit d’abord retirer ses mines des eaux de ces ports. La clarification de toutes ces difficultés liées aux expéditions de céréales sera communiquée par le président russe aux invités africains, a noté M. Peskov à la veille de la réunion de Sotchi.

    “Les dirigeants africains se tournent vers l’avenir : selon eux, les importations de blé russe pourraient à l’avenir remplacer la production agricole africaine en déclin”, a déclaré au journal VZGLYAD Alexander Zdanevich, maître de conférences au département des études africaines de l’université d’État de Saint-Pétersbourg. À propos, il convient de rappeler que les territoires libérés de la région de la mer Noire, tels que la région de Kherson, sont traditionnellement considérés comme des greniers à blé – en outre, ces territoires sont géographiquement proches des ports de Crimée et d’Azov.

    Il est clair que l’intérêt des pays africains pour la Russie ne se limite pas aux importations de céréales. Deux États du continent, l’Égypte et l’Algérie, figurent parmi les cinq premiers acheteurs d’armements russes, avec l’Inde et la Chine. Au cours des cinq dernières années, la part de la Russie sur le marché mondial des exportations d’armes a atteint 20 %, ce qui place notre pays en deuxième position après les États-Unis, a déclaré fin mai le vice-premier ministre et superviseur du complexe militaro-industriel, Yury Borisov. “Je pense qu’après l’exportation d’hydrocarbures, de denrées alimentaires, de blé, c’est probablement la troisième partie constitutive de nos recettes d’exportation”, a déclaré M. Borisov, cité par l’agence TASS. Selon une estimation réalisée en septembre dernier par la publication américaine The National Interest, environ 50 % des exportations militaires de la Russie étaient destinées précisément à des clients africains, notamment des armes légères, des véhicules blindés et des avions.

    La solvabilité des partenaires africains ne doit pas être sous-estimée, selon les experts. “Même les pays africains les plus pauvres, comme l’Éthiopie, affichaient une croissance du PIB de 5 à 10 % avant le coronavirus”, affirme Edward Tchesnokov, maître de conférences à l’Université fédérale d’Extrême-Orient et journaliste international pour Komsomolskaya Pravda, spécialisé dans les destinations africaines (par exemple, notre interlocuteur est récemment rentré d’un voyage au Mali, où des rassemblements de masse en faveur de la Russie ont eu lieu).

    Lors d’un de ses précédents voyages dans le nord-est de l’Afrique, un journaliste a observé de ses propres yeux la circulation intense sur la route Djibouti-Addis Abeba. Cette route particulière est la principale voie par laquelle les zones intérieures de l’Afrique de l’Est, avec une population de plus de 100 millions d’habitants, sont approvisionnées en importations depuis la côte de Djibouti, a expliqué l’interlocuteur. “Cette route était encombrée de véhicules chargés de matériaux de construction, de paquets de barres d’armature et d’autres marchandises. Aujourd’hui, ces produits sont principalement importés de Turquie, dont les hommes d’affaires les achètent en Russie et se contentent ensuite de les revendre en Afrique. En d’autres termes, l’Afrique et l’interaction avec elle ont un énorme potentiel économique”, a ajouté M. Tchesnokov.

    Il ne faut pas oublier que l’Afrique, avec sa population de 1 milliard 200 millions d’habitants, est un marché énorme, a-t-il dit. Selon M. Tchesnokov, les contacts avec les pays africains peuvent aider la Russie à résister à la pression de l’Occident.

    À son tour, notre pays a la possibilité d’importer des pays africains des métaux du groupe platine à terres rares, qui sont nécessaires aux industries de haute technologie, a déclaré M. Zdanevich. Selon les experts, l’Afrique produit 90% du platine qui entre sur le marché mondial, plus de la moitié des diamants, environ 50% du chrome et du titane. M. Zdaniewicz a également évoqué les gisements d’or (42% du marché mondial), d’uranium (environ 20%) et de pétrole offshore (environ 12%). Mais il ne faut pas oublier qu’il existe et existera un “clivage” entre les principaux acteurs mondiaux pour ces richesses, a ajouté l’expert.

    Les pays africains sont certainement intéressés par la poursuite et la création de nouveaux projets conjoints pour l’extraction de ressources naturelles, a déclaré l’économiste Vasily Koltashov. En outre, il existe également des perspectives pour les approvisionnements alimentaires – en réponse aux exportations de céréales, il existe une grande opportunité pour la Russie d’importer des fruits, du café et des noix, a ajouté l’économiste.

    Toutefois, ces échanges ne seront pas effectués en dollars américains, prédit Koltashov. “Une ligne de coopération mutuellement bénéfique est déjà en cours de construction pour les règlements en monnaies nationales ou en roubles”, a ajouté l’interlocuteur.

    “La Russie continuera à coopérer avec ces pays dans le domaine du commerce. Les États africains, qui sont orientés vers une coopération à long terme avec la Russie, ne se soumettront pas aux sanctions, suivant les instructions de Washington et de Londres”, a souligné l’expert. Il convient de noter que, selon les prévisions de la publication analytique américaine Foreign Policy, en raison de la pression exercée par les pays occidentaux sur l’imposition de sanctions anti-russes, les pays africains pourraient faire revivre le Mouvement des non-alignés – une force politique importante de la seconde moitié du XXe siècle.

    La Russie peut se révéler indispensable à l’Afrique sur le plan idéologique et développer la coopération “dans un format anti-impérialiste”, a souligné M. Koltashov. “Lors de la réunion des présidents, il a été formulé que la Russie n’appartient pas à ces États qui n’ont offert à l’Afrique que leurs projets impériaux pour siphonner les ressources. La Russie construit des relations d’une manière différente, ce qui est très important pour le continent. La Chine cherche à devenir une nouvelle puissance coloniale en Afrique et beaucoup n’aiment pas cela ; l’Afrique veut conserver son indépendance et c’est pourquoi le format de coopération avec la Russie est optimal. Moscou s’intéresse à la stabilité des systèmes étatiques des pays africains et n’a pas l’intention de s’immiscer dans leurs affaires intérieures”, a conclu M. Koltashov.

    (1) Nous avons récemment publié un article qui dévoilait que Le DRIAN était poursuivi par les autorités maliennes pour avoir imposé un marché sans appel d’offre auquel était mêlé son propre fils. Le fait que le Drian n’ait pas été renouvelé dans son poste ministériel n’a jamais été mis en relation avec cette dénonciation et mise en examen.

    (2) le président sénégalais Macky Sall a récemment dénoncé les tentatives de recrutement de mercenaires par l’Ukraine opérées en Afrique, est-ce que la France y est mêlée ?

     

    source: https://histoireetsociete.com/

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  • Dans cet article provenant d’un site en espagnol en général bien informé, la question des mercenaires était abordée dès le 26 mai et on notera que la France est un lieu de recrutement le plus important avec deux entreprises en lien avec “la légion étrangère” pour l’Ukraine. Dans le même temps où l’extrême-droite monte en tant que danger terroriste depuis 2014, l’Ukraine est connue pour être le lieu de formation de ce terrorisme. Peut-être que nos élus et nos médias pourraient s’intéresser à ces filières et au trafic d’armes lourdes qui se développent dans un État connu pour sa corruption. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

    BULLETIN-Publié le 26/05/2022-13h 

    Après le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, des mercenaires étrangers ont commencé à arriver à la recherche de salaires élevés ou pour des raisons politiques et idéologiques. Il s’agit d’anciens militaires professionnels et de combattants expérimentés de sociétés militaires privées qui ont acquis une expérience de combat en Afrique et au Moyen-Orient. Il y a aussi des étudiants naïfs qui n’ont jamais tenu une arme à feu. Selon le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, 20 000 combattants étrangers se sont enrôlés en Ukraine. Dans un proche avenir, ils devraient arriver en Ukraine en provenance d’autres pays.

    Les missions diplomatiques et consulaires ukrainiennes à l’étranger recruteraient des mercenaires du monde entier. Le 25 février, Zelensky a exhorté les citoyens des pays européens à venir se battre en Ukraine contre la Russie. L’ambassade d’Ukraine à Paris organise le transfert de ces Français volontaires pour accéder au territoire ukrainien et aux zones de combat. « Est-il légal de recruter des Français pour combattre en Ukraine ? »

    Les Ukrainiens ont également l’aide des missions diplomatiques de plusieurs pays européens. Camilo Sanchez, l’un des anciens soldats colombiens qui envisage de rejoindre la légion de l’armée ukrainienne, a déclaré qu’après les annonces faites par Zelensky, un groupe d’anciens membres de l’armée colombienne avait contacté l’armée ukrainienne pour commencer le recrutement. Le journal colombien ajoute : « Cet ancien soldat fait partie d’une entreprise créée autour de la guerre. Une industrie qui cherche essentiellement à tirer parti de l’expérience militaire de milliers de soldats colombiens et à la mettre au service de pays étrangers qui leur offrent de meilleurs salaires que ceux qu’ils peuvent gagner en Colombie. Lorsqu’ils arrivent sur le territoire ukrainien, le « quartier général de coordination régionale » de la soi-disant Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine envoie les mercenaires étrangers au besoin dans diverses zones de combat.

    El Espectador cite une organisation bénévole pour l’Ukraine: avec l’Ukraine. Cette organisation a des volontaires, principalement des Ukrainiens, qui vivent dans plusieurs villes espagnoles telles que Madrid, Malaga, Barcelone, Valence et Murcie. Le journal colombien s’est entretenu avec un membre de ce groupe de volontaires qui a traduit les demandes du gouvernement européen de l’ukrainien en espagnol. « Depuis que j’ai publié la traduction officielle, plusieurs Colombiens m’ont contacté », a-t-il dit, ajoutant : « Des volontaires du Mexique, du Nicaragua et de Bolivie, entre autres, m’ont écrit. »

    De nombreux volontaires avaient quitté à la hâte le territoire ukrainien à la suite de l’attaque de missiles des forces armées russes contre le centre de mercenaires étrangers du camp d’entraînement de Yavorov dans la région de Lvov. Comme l’affirme le média international allemand Deutsche Welle, citant des sources occidentales, « 20 000 combattants étrangers se sont enrôlés pour combattre en Ukraine ». Selon la Russie, Kiev n’a attiré qu’environ 7 000 mercenaires de divers pays et il en reste aujourd’hui moins de 5 000, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov.

    Déjà en mars, le recrutement est devenu plus strict car on a commencé à n’accepter que ceux qui ont une expérience militaire: « Envoyer des volontaires non formés au front devient plus un obstacle qu’une aide. En avril, l’Ukraine a annoncé un arrêt temporaire du recrutement pour sélectionner des volontaires sans formation militaire.

    Igor Konashenkov a déclaré que la grande majorité des mercenaires sont maintenant répartis dans le cadre de groupes ukrainiens dans les villes de Kiev, Kharkov, Odessa, Nikolaev et / ou étaient à Marioupol. La Russie surveille tous les aspects de leurs activités et l’attitude de l’Ukraine.

    L’Ukraine est mécontente de l’entraînement de mercenaires. Ils ont une mauvaise formation militaire. Les commandants ukrainiens sont sous le choc. En raison de la rareté de l’entraînement militaire, les mercenaires sont perdus dans des conditions de combat réelles et ne savent pas comment se battre.

    En conséquence, certains rentrent chez eux. Beaucoup d’étrangers qui sont arrivés dans le pays n’étaient pas préparés à ce qui allait se passer. Certaines recrues n’ont rien d’autre que de l’expérience de la chasse et des compétences de survie de base. Cependant, pour l’Ukraine, ces mercenaires sont utiles parce qu’ils se lancent dans la lutte pour préserver l’armée ukrainienne bien entraînée.

    Des mercenaires étrangers se sont précipités en Ukraine en prévision d’argent facile et d’autres bonus, mais cela ne s’est pas du tout passé comme prévu. Il y a eu des problèmes avec les paiements. Souvent, ils ne reçoivent pas l’argent promis.

    L’Ukraine n’aime pas que les mercenaires recherchent les médias sociaux, parce que dans une guerre, ces messages n’aident pas. Au contraire, ils peuvent rendre un mauvais service. Par exemple, des mercenaires publient des messages discréditant l’armée ukrainienne.

    Les mercenaires américains sont environ 500. Du Royaume-Uni, il y en a environ 300, de l’Afghanistan environ 2500. Plus de 1500 de ces mercenaires ont été éliminés. Et 900 sont rentrés chez eux. Quant aux mercenaires de France, un total de 164 mercenaires a été enregistré sur le territoire de l’Ukraine. De ce nombre, 24 sont morts et 13 sont rentrés chez eux. Il reste maintenant 127 mercenaires, dont 15 avec des passeports ukrainiens de la Légion étrangère.

    Tous les chiffres sont approximatifs. L’information provient des services spéciaux des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Selon le ministère russe de la Défense, près de 7 000 mercenaires étrangers de 63 États sont déjà arrivés en Ukraine. La plupart d’entre eux venaient de Pologne, du Canada, des États-Unis et de Roumanie. Dans un proche avenir, il devrait en arriver à Kiev en provenance d’autres pays.

    Deux entreprises françaises recrutent des mercenaires pour la guerre en Ukraine. Amarante est un opérateur leader sur le marché de la sécurité français, permettant aux entreprises de traiter les problématiques liées aux risques dans les phases amont de leurs projets et de mettre en œuvre des solutions sur le terrain, notamment dans les zones hostiles. Amarante International a tweeté: « Dans la nuit du 23 au 24 février, Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une « opération militaire spéciale ». Les troupes russes se sont concentrées sur les frontières de l’Ukraine et sont ensuite entrées sur le territoire ukrainien depuis le Donbass, la Biélorussie et la Crimée. Dans ce contexte volatil, les analystes d’Amarante suivent la situation dans la région en temps réel. Voulez-vous bénéficier d’un suivi en temps réel et d’une aide à la décision pour la situation? Écrivez-nous.

    Geos, le leader français de l’intelligence économique, qui veut défier ses rivaux anglo-saxons, se produit également sur les théâtres d’opérations ukrainiens en offrant son expertise technique.

    Philippe Rosenthal http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3885

     

    source: https://histoireetsociete.com/

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  • Photo: Roberto Chile

     

     

    Le meilleur disciple de Fidel, un homme d'État de stature internationale et un père de famille qui honore pleinement son deuxième prénom : Modesto

    Nous sommes en août 1958, et le jeune homme de 27 ans est déjà à la tête d'un front de la guérilla. Il a vu tomber nombre de ses compagnons et il a lui-même mis sa vie en danger sur le difficile chemin qui sauvera l'honneur de la Patrie.
     

    Après s'être rendu sur la tombe d'un combattant, il écrit dans son journal de campagne : « Je me suis juré de ne de ne pas prendre un moment de répit de toute ma vie dans la lutte contre les ennemis qui se présenteront à nous durant notre difficile tâche d'honnêtes révolutionnaires, et j'ai juré de me présenter propre et heureux d'avoir accompli pleinement mon devoir. »
    Ce jeune homme, c’est Raul Castro Ruz et, comme il l'avait fait jusqu'à cet instant, il restera fidèle à ce serment tout au long d'une vie extraordinaire, résumée en un mot : loyauté.
     

    Ce fragment du journal, considéré par les spécialistes du Complexe historique du Deuxième front oriental comme le testament politique du combattant Raul, a été partagé par Daily Sanchez Lemus, directrice adjointe du Bureau des affaires historiques de la Présidence, lors de la conférence « Raul, c’est Raul », qui s’est tenue au Centre Fidel Castro et au cours de laquelle un hommage a été rendu le 2 juillet au général d'armée, leader de la Révolution cubaine, à l’occasion de son  91e anniversaire
     

    Devant un public de jeunes des Forces armées révolutionnaires et du ministère de l'Intérieur, Sanchez Lemus, Elier Ramirez Cañedo, directeur adjoint du Centre, et Katiuska Blanco Castiñeira, responsable du Département des études biographiques et des œuvres du commandant en chef du Centre, ont souligné la loyauté infinie de Raul envers son frère, fondée sur une admiration et un respect mutuels. À ce propos, ils ont rappelé l'anecdote du moment où,  en pleine guerre, Raul s'est placé entre l'arme enrayée d'un insubordonné et Fidel.
     

    Raul, qui est un passionné d’Histoire, estime que ceux qui l'ont faite ont le devoir de la raconter, et c’est ce qu'il a encouragé. De  plus, il conserve un engagement total envers la mémoire des martyrs ; son admiration pour ses amis tombés au combat, José Luis Tasende et Ñico Lopez, a été particulièrement mentionnée lors de la conférence.
     

    Elier Ramirez Cañedo a évoqué l’homme modeste, qui fuit les marques de reconnaissance ; l’homme dévoué au travail, qui préfère les actes aux paroles ; l’homme jovial et attachant ; l’organisateur né et le leader intransigeant face au travail bâclé, et il a poursuivi en affirmant que le général d'armée est un leader qui dépasse les frontières de Cuba, et une référence pour tous les révolutionnaires.

    « L'Histoire ne se fait pas sans sacrifice personnel », a rappelé Katiuska Blanco, qui a souligné la tendresse et la sensibilité de Raul en tant que frère, et en tant qu'époux de Vilma, ainsi que l'amour et l'humanisme qui le distinguent en tant que communiste.
     

    Pour son dévouement fécond de plus de 70 ans de lutte, celle-là même qui donne tout son sens à l’expression : « Raul, c’est Raul », des remerciements ont été adressés à l'homme qui a poursuivi l'héritage de Fidel en prenant la direction du pays, à partir de sa singularité d'homme d'État, et qui continue d’avoir « le pied à l'étrier », prêt à donner de lui-même pour l'Île.

     

    Yeilén Delgado Calvo

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  • Pour aller plus loin :

    - Saïd Bouamama, Manuel Stratégique de l’Afrique, tome 1, chapitre « La Corne de l’Afrique », édition Investig’action
    - Aliaa Al-Korachi, La Corne de l’Afrique : une géopolitique en mutation, Al Ahram hebdo du 23 février 2022, consultable sur le site hebdo.ahram.org.eg
    - Christophe Chatelot, Les promesses de Vladimir Poutine pour faciliter l’exportation du blé ukrainien vers l’Afrique, Le Monde du 4 juin 2022, consultable sur le site lemonde.fr
    - Christophe Lucet, Guerre en Ukraine. L’ONU veut éviter un « ouragan de famine », Sud-Ouest du 3 juin 2022.

    Source : https://www.youtube.com

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  •  Colombie : Surprises, désagréments et optimisme de la volonté   (resumen-30/05/22)

     

    Gustavo Pétro, le candidat du progressisme et de la gauche a obtenu une large victoire mais moins large que ce qu’on espérait. Maintenant, il devra affronter au ballottage Rodolfo Hernández, le « Trump créole » qui a déjà reçu le soutien de l’uribisme qui est arrivé en troisième position.

    L’animatrice a fait des prouesses pour inventer une ferveur qui n’existait pas. Dans le bunker du Pacte Historique, les gros visages impossibles à dissimuler dominaient l’ambiance au-dessus de l’effort enthousiaste d’un groupe de militants qui agitait à chaque instant le « Oui, on peut. » Dans les environs du luxueux hôtel Tequendama, quelques 200 sympathisants suivaient sur un écran le discours de Gustavo Pétro sans la chaleur et la couleur qu’on prévoyait quelques heures plus tôt. Il n’y a pas eu de fête ni coups de klaxons dans les rues de Bogotá malgré le résultat inédit : pour la première fois dans l’histoire de la Colombie, une coalition du progressisme et de la gauche avait réussi à obtenir une victoire écrasante et devenait la première force politique.

    Deux facteurs ont amené au premier plan le verre à moitié vide et occulté le verre à moitié plein. Les 40,3 % obtenus ont été considérablement inférieurs à ce qu’on espérait (il y avait même beaucoup de gens qui se faisaient des illusions et pensaient qu’il obtiendrait 50 % et gagnerait au premier tour). Mais surtout, ce à quoi on s’attendait c’était à ce que le ballottage se fasse avec le candidat uribiste Federico Gutierrez qui finalement a été troisième et non avec ce phénomène inattendu de Rodolfo Hernández.

    Les calculs sur les résultats finaux placent le binôme Pétro–Francia Marquez devant une situation ardue. Si on ajoute les 28,1 % d’Hernández et les 23,9 % de Gutiérrez, on obtient 11 000 000 de voix, c’est-à-dire 5 000 000 de plus que celles qu’a obtenu le Pacte Historique.

    Dans la composition de la concentration dans la rue prédominaient les visages de jeunes et des femmes. Certains témoignages recueillis apportaient les premières analyses à chaud et en général, évitaient le triomphalisme. « Nous savions que changer ce pays n’était pas une tâche facile. Ici, la gauche a toujours été diabolisée et il y a eu une campagne très rude des médias pour installer la peur en disant des mensonges sur nos candidats, » déclare Jazmín, une travailleuse sociale militante de quartier. Oscar, un professeur d’université, admet : « il ne faut pas s’y tromper, c’est foutu, maintenant ce sera tous contre Pétro. Il nous faut travailler dur pendant ces trois semaines et convaincre ceux qui ne sont pas allés voter. »

    C’est grâce chez les nombreux abstentionnistes que Pétro pourrait remonter et perdre son désavantage numérique. La participation a été de 54 %, plus ou moins la participation habituelle en Colombie (le vote n’est pas obligatoire) et pour le ballottage, les possibilités d’interpeler une partie de cet électorat historiquement déçu augmentent. 

    L’autre facteur qui pourrait faire changer le scénario c’est si l’uribisme colle beaucoup à Hernández et lui provoque un effet piantavotos1 à cause du discrédit que suscite cette force associée aux acteurs narco–paramilitaires mais aussi à la crise économique qui s’est aggravée sous la gestion d’Ivan Duque, un adepte de l’ancien président Alvaro Uribé.

    « Nous n’allons pas mettre en danger la Colombie ni notre famille ni nos fils et c’est pourquoi nous voteront pour Rodolfo le 19 juin prochain, » a annoncé ce soir même le candidat uribiste. Le patron vétéran devra être astucieux pour éluder ce baiser de l’ours.

    L’autre donnée centrale de ces élections a été justement le déclin de l’uribisme, principal vecteur des élites colombiennes pendant ces 20 dernières années, la locomotive de cette machinerie de guerre responsable de tant de massacres, de « faux positifs » et d’assassinats de dirigeants sociaux. « Uribe paramilitaire, le peuple est déterminé » criait-on avec force lors de l’explosion sociale de l’année dernière, un fait qui a marqué le début de l’effondrement du régime uribiste et encouragé une candidature progressiste.

    C’est ce que disait Pétro dans son discours de ce soir : « Le projet politique du président Duque et de ses alliés a été vaincu. Le vote total de la Colombie lance ce message au monde : une période s’achève, une ère s’achève. Le pays qui ne veut plus continuer avec les mêmes qui nous ont mis dans la situation douloureuse dans laquelle nous sommes a gagné. »

    La mauvaise nouvelle, c’est que les classes dominantes ont montré à nouveau leur pouvoir de recyclage et fabriqué en très peu de temps une image de remplacement conforme à ces temps d’indigestion d’uribisme.

    « Un peu vieux mais délicieux »

    Ainsi se présente sur ses réseaux sociaux Rodolfo Hernández Suárez, le patron d’une entreprise de construction, 77 ans et ancien maire de Bucaramanga, dans le nord-est de la Colombie. Sa grande réussite a été de se connecter avec cette population déçue par les partis traditionnels en se présentant comme un outsider avec des slogans basiques et un discours anti corruption.

    Il a eu une croissance vertigineuse pendant ces dernières semaines à partir de son action sagace sur tic-toc, du grand espace que lui ont donné les médias et de son soi-disant profil « ni de droite ni de gauche. » Presque sans présenter de propositions de gouvernement, sans réaliser d’actions publiques et sans assister aux débats présidentiels, le « Trump créole » est arrivé au ballottage et semble même être favori. « Aujourd’hui, le pays de la politicaillerie et de la corruption a perdu, » a-t-il écrit ce soir sur ses réseaux sociaux.

    Hernández a construit le son personnage dans un style familier et agressif, en provoquant des polémiques comme quand, alors qu’il était maire, il a donné une gifle à un conseiller devant les caméras. Ou quand il a avoué qu’il était un admirateur d’Hitler. Il cache aussi sa rhétorique machiste et misogyne : « La femme qui se mêle de gouverner les gens ne me plaît pas. Il est bon qu’elle fasse des commentaires et soutiennent depuis sa maison, »a-t-il déclaré lors d’une interview. 

    Il a également fait un faux pas extraordinaire en ne connaissant pas l’existence d’une province de l’Occident de la Colombie alors qu’un sympathisant qui s’était approché de lui lui demandait de saluer le département de Vichada. « Pour Vichada ? Qu’est-ce que c’est ? » Ce qui est tragi-comique dans cette affaire, c’est qu’Hernandez à été le candidat qui a obtenu le plus de voix dimanche à Vichada…

    Fin ouverte

    La gauche colombienne a eu une élection historique. Pétro a obtenu presque 5 000 000 de voix de plus qu’au premier tour de 2018 (de plus, pour la première fois, ce sera la première minorité au Congrès). Mais les fortes attentes préalables ont laissé un goût amer et un immense défi face au ballottage du 19 juin.

    Mais la politique ne s’accorde pas bien avec les mathématiques et souvent, Il faut revenir à cette célèbre maxime attribuée à Antonio Gramsci : affronter le pessimisme de la raison avec l’optimisme de la volonté.

     

    NOTE de la traductrice: 1-Politique qui, par sa conduite ou sa mauvaise image publique, fait perdre des voix à son parti. 

    Source en espagnol :  https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/05/30/colombia-elecciones-sorpresas-sinsabores-y-el-optimismo-de-la-voluntad/

    Source en français (Traduction de Françoise Lopez):  http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/05/colombie-surprises-desagrements-et-optimisme-de-la-volonte.html

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  • Inquiétude informulée à Davos : et si l’Ukraine était vaincue ?  (H&S-4/06/22)

     

    Ce que cela signifie, c’est que nous avançons en terrain inconnu, sous la direction de gens qui ne savent pas où ils vont, qui s’avèrent incapables de reconnaître leurs lacunes et d’y remédier, de prévoir et de s’adapter à des nouvelles donnes, et dont les principales préoccupations semblent être d’abord de tirer individuellement leur épingle du jeu à court terme, et ensuite leur communication – au point de les rendre esclaves de leur propre propagande. Ceux qui ont la moindre vision de la période historique dans laquelle nous sommes en train de plonger doivent adapter leur programme, leur mobilisation populaire à cette situation, mais en France, les trois démagogues sans envergure que le vote utile a selectionnés nous conduisent comme des somnambules vers la guerre. Comme l’a dit je ne sais qui ! Mélenchon nous fait gagner du temps, TSIPRAS le grec a trahi après son élection, Mélenchon trahit avant et son slogan être premier ministre est non seulement un mensonge mais dit à quoi il limite son ambition, à son nombril alors que la situation est ce qu’elle est et sa trahison est claire, des deux autres je n’attends rien mais lui finit de couler la gauche y compris celle de JAURÈS. ( note de Danielle Bleitrach pour histoireettsociete)

    Si détestés soient le WEF et son fondateur Klaus Schwab, Davos est un bon indicateur des dernières tendances psycho-sociologiques (voire psychiatriques) des « élites » autoproclamées de l’Occident. Or, à la lecture de l’article qui suit, on réalise qu’elles ne s’attendaient en aucune façon à la tournure qu’ont actuellement pris les événements en Ukraine, et plus largement dans le monde (avec la crise énergétique et agro-alimentaire), et pire, qu’elles n’ont pas de plan B. Après la défaite cinglante des supplétifs de l’OTAN en Afghanistan, une telle incapacité à se remettre en cause et à corriger ses carences semble incroyable, et pourtant…

    Ce que cela signifie, c’est que nous avançons en terrain inconnu, sous la direction de gens qui ne savent pas où ils vont, qui s’avèrent incapables de reconnaître leurs lacunes et d’y remédier, de prévoir et de s’adapter à des nouvelles donnes, et dont les principales préoccupations semblent être d’abord de tirer individuellement leur épingle du jeu à court terme, et ensuite leur communication – au point de les rendre esclaves de leur propre propagande.

    Pauvres de nous.


    Inquiétude à Davos et la peur inexprimée de l'échec - Les premières pousses d'un changement de politique étasunienne en Ukraine

    Par Alastair Crooke
    Paru sur Strategic Culture Foundation sous le titre Disquiet at Davos and the Unsaid Fear of Failure – The First Shoots of a U.S. Ukraine Shift


    La crainte informulée qui inquiète les participants de Davos est celle d’une nouvelle débâcle, après celle de l’Afghanistan. Klaus Schwab, un enthousiaste de l’Ukraine, a essentiellement configuré le dernier Forum économique mondial (WEF) pour mettre en valeur Zelensky et imposer l’argument selon lequel la Russie devrait être mise à la porte du monde civilisé.

    La cible de Schwab était la crème de la crème des chefs d’entreprise du monde entier réunis ici. Zelensky a posé des buts ambitieux : « Nous voulons plus de sanctions et plus d’armes » ; « Tout commerce avec l’agresseur doit être arrêté » ; « Toutes les entreprises étrangères doivent quitter la Russie afin que vos marques ne soient pas associées à des crimes de guerre », a-t-il déclaré. Les sanctions doivent être tous azimuts; les valeurs doivent compter.

    L’inquiétude a parcouru le parterre de Davos : Le WEF, c’est le turbo-mondialisme, non ? Pourtant, cette phrase de Schwab suggère un découplage « sur échasses ». Elle inverse précisément l’interconnexion. De plus, les généraux occidentaux s’accordent à dire que ce conflit pourrait durer non pas des années, mais des décennies. Les investisseurs se demandent ce que cela signifiera pour leurs marchés dans les régions du monde qui refusent d’agir contre la Russie.

    Il est peu probable que produire ce frisson de désorientation ait été dans l’intention de Schwab. Peut-être ce dernier était-il plus en phase avec l’intervention ultérieure de Soros, selon qui une victoire rapide sur la Russie est nécessaire pour sauver la « société ouverte » et la civilisation elle-même – et c’était là le message du Forum économique mondial 2022.

    La « plus grande inquiétude » de Davos a toutefois émergé d’un endroit inattendu. Juste avant le début du WEF, le New York Times avait publié un article de l’équipe éditoriale exhortant Zelensky à négocier avec la Russie. Il affirmait qu’un tel engagement impliquait des sacrifices territoriaux douloureux. L’article a suscité des réactions indignées et furieuses en Europe et en Occident, peut-être parce que – bien que formulé comme un conseil à Kiev – sa cible était de toute évidence Washington et Londres (les pires belligérants).

    Eric Cantor, ancien whip de la Chambre des représentants des États-Unis (un législateur bien au fait des sanctions contre l’Iran), également présent à Davos, s’est demandé si l’Occident serait capable de maintenir un front uni dans la poursuite d’objectifs aussi maximalistes que ceux exigés par Zelensky et son chef du renseignement militaire. « Nous pourrions ne pas remporter les prochaines élections », a estimé Cantor (dans le sillage du vote par le Congrès de 40 milliards de dollars censément destinés à l’Ukraine).

    Selon Cantor, exclure entièrement la Russie nécessiterait des sanctions secondaires contre d’autres pays. Cela placerait l’Occident en conflit frontal avec la Chine, l’Inde et les quelque 60 États qui ont refusé de soutenir la résolution de l’ONU dénonçant l’invasion de la Russie. Il a averti que les États-Unis risquaient d’aller trop loin.

    Puis le redoutable Henry Kissinger a pris la parole, également à Davos. Il a averti l’Occident de cesser d’essayer d’infliger une défaite écrasante aux forces russes en Ukraine, affirmant que cela aurait des conséquences désastreuses pour la stabilité à long terme de l’Europe. Il a ajouté qu’il serait fatal pour l’Occident de se laisser emporter par l’humeur du moment et d’oublier la place de la Russie dans l’équilibre des forces en Europe.

    Kissinger a déclaré qu’il ne fallait pas laisser la guerre s’éterniser et a failli appeler l’Occident à demander à l’Ukraine d’accepter des conditions très éloignées de ses objectifs de guerre actuels : « Les négociations doivent commencer dans les deux prochains mois, avant de créer des bouleversements et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter ».

    Qu’est-ce qui se passe ici ? En un mot, nous voyons les premiers signes de fractures apparaître dans les positions américaines sur l’Ukraine. Les fissures en Europe sont déjà très claires, tant sur les sanctions que sur les objectifs de la mission. Mais le commentaire de Cantor selon lequel « nous ne remporterons peut-être pas les prochaines élections » doit être approfondi.

    Dans un article précédent, j’ai fait valoir que la victoire du sénateur JD Vance aux primaires de l’Ohio pour un siège au Sénat pourrait être révélatrice. Sa candidature a été soutenue par Trump, qui a ensuite lancé un appel à « mettre fin à la guerre ». Aujourd’hui, le principal indicateur est le sénateur républicain Josh Hawley – ambitieux et connu pour ses aspirations à gouverner.

    Au début de la guerre en Ukraine, le sénateur Hawley avait appelé Zelensky, l’avait félicité et encouragé. Mais il a ensuite changé d’avis. Hawley a récemment critiqué les 40 milliards de dollars d’aide proposés à l’Ukraine, après avoir voté « non » lors du vote de procédure visant à faire avancer le programme d’aide, « car ce n’est pas dans l’intérêt de l’Amérique ».

    Au début, comme certains s’en souviennent peut-être, il y a eu 6 votes de la Chambre contre le projet de loi – puis 60. Et au Sénat, il y a d’abord eu zéro puis 11 votes. Le projet de loi a été adopté à la hâte car les responsables du vote craignaient que le vote ne s’effrite davantage.

    Que se passe-t-il ? Eh bien, le courant républicain « populiste », qui n’a jamais été enthousiasmé par les aides allouées à l’étranger, a été choqué par les 40 milliards de dollars destinés à l’Ukraine, alors que les États-Unis manquent de lait maternel (et doivent eux-mêmes compter sur une aide étrangère pour le lait maternel). Ce courant politique devient plus important et a plus d’impact en raison d’un changement structurel. Les candidats politiques, et maintenant même certains think tanks américains, se tournent vers le « crowdfunding » comme principale source de financement – s’éloignant des donateurs « établis ». Ainsi, le sentiment général « anti-implication à l’étranger » prend de l’ampleur.

    Bien sûr, les 40 milliards de dollars ne vont pas tous à l’Ukraine. Pas du tout. Selon les détails du projet de loi, la majeure partie ira au Pentagone (pour des équipements déjà fournis par les États-Unis et leurs alliés). Et une grande partie ira au Département d’État, pour financer toutes sortes d’acteurs non étatiques et d’ONG « utiles » – en d’autres termes, il s’agit d’un budget de l’État profond emballé et étiqueté « pour l’Ukraine ». Les six milliards alloués directement pour de nouvelles armes à l’Ukraine comprennent en fait à la fois un entraînement et les armes, de sorte qu’une grande partie de cette somme finira dans les poches d’États tels que le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui délivreront un entraînement « hors théâtre » aux Ukrainiens sur leur propre territoire ou sur celui des pays voisins.

    Eric Cantor et d’autres Américains présents au WEF peuvent présenter leur inquiétude quant aux objectifs occidentaux comme une simple expression de leurs incertitudes quant à la stratégie américaine – les États-Unis essaient-ils de punir la Russie pour son agression ? L’objectif est-il une utilisation subtile de la politique qui donnerait au Kremlin une « porte de sortie des sanctions », s’il changeait de cap ? Mais derrière ce discours poli se cache une peur plus sombre : la peur informulée de la défaite.

    Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que les buts de guerre ultimes de l’Occident en Ukraine ont pu jusqu’à présent rester opaques et indéfinis, les détails étant variables au gré de l’humeur du moment.

    Paradoxalement, cette opacité a été préservée en dépit de l’échec public de la première déclaration d’objectifs de l’Occident, selon laquelle la saisie des réserves étrangères offshore de la Russie, l’expulsion des banques russes de SWIFT, la sanction de la Banque centrale russe et la vague de sanctions allaient, à elles seules, réduire le rouble en miettes, provoquer une ruée sur le système bancaire national, détruire l’économie russe et provoquer une crise politique à laquelle Poutine n’allait peut-être pas survivre.

    En bref, la « victoire » serait rapide, voire immédiate. Nous le savons car des responsables américains et le ministre français des finances, Bruno Le Maire, s’en sont publiquement vantés.

    Ces responsables occidentaux étaient tellement confiants dans un succès financier rapide qu’il ne semblait guère nécessaire d’investir dans une réflexion stratégique approfondie sur les objectifs ou l’élan militaire ukrainien. Après tout, une Russie déjà économiquement abattue, avec sa monnaie ruinée et son moral brisé, n’aurait probablement pas ou peu combattu contre l’armée ukrainienne, qui aurait volé de victoire en victoire dans le Donbass et en Crimée.

    Mais les sanctions ont échoué et les recettes monétaires et pétrolières de la Russie sont abondantes.

    Et maintenant, les politiciens occidentaux sont avertis par les médias, et par leurs propres militaires, que la Russie est « proche d’une victoire majeure » dans le Donbass.

    C’est la crainte inexprimée qui inquiète les participants de Davos – la crainte d’une nouvelle débâcle, après celle de l’Afghanistan. Une débâcle d’autant plus grave que la « guerre » contre la Russie, par effet boomerang, se mue en effondrement économique en Europe, et que l’investissement de huit ans de l’OTAN dans la mise en place d’une armée de supplétifs efficace, aux normes de l’OTAN, tombe en poussière.

    Voici ce que les commentaires de Kissinger – décodés – préconisent : « N’attendez pas » ; obtenez un accord rapide (même défavorable), mais un accord qui puisse être maquillé et présenté comme une « victoire ». Mais n’attendez pas et ne laissez pas les événements entraîner les États-Unis dans une nouvelle débâcle incontestable et indéniable.

    Pour l’instant, il s’agit encore d’un sujet de conversation « murmuré » aux États-Unis, car le pouvoir d’un discours investi de tant d’émotions et soutenu par une pression sociale et médiatique sans précédent, a censuré l’expression publique de ces pensées. Néanmoins, des fractures commencent à être visibles. Quelque chose s’agite – et l’Europe suivra inévitablement la voie tracée par les USA. Mais pour l’instant, les faucons restent fermement assis sur leur chaise (aux États-Unis, à Londres, en Pologne, à la Commission européenne et à Kiev).

    La grande question, de plus, serait de savoir pourquoi Moscou accepterait une telle « porte de sortie » (même si elle lui était proposée). Un accord de compromis serait considéré comme une simple chance donnée à Kiev de se regrouper pour ensuite mieux revenir à l’attaque.

     

    source: https://histoireetsociete.com/

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  • Alors que de nouveaux pays veulent rejoindre l’OTAN pour se protéger de la Russie, le professeur Harry Targ revient sur la création de l’alliance militaire. Théoriquement, l’OTAN devait s’ériger en rempart contre la menace communiste. Mais elle a survécu à la chute de l’Union soviétique et n’a cessé de s’agrandir. En théorie, elle puise sa légitimité dans le combat du monde libre contre l’autoritarisme. Mais le discours ne tient pas la route quand on y regarde de plus près. Pour les causes réelles, on se réfèrera à un slogan devenu célèbre aux États-Unis : « It’s the economy, stupid ! » (IGA)

    L’OTAN est passée de la lutte contre le socialisme à l’imposition d’un empire mondial

    Cela ressemble beaucoup à un retour au passé. Fondée en 1949 pour se défendre contre la « menace soviétique », l’Alliance atlantique (OTAN) est confrontée à un retour à la guerre conventionnelle, à une énorme augmentation des dépenses de défense et potentiellement à un nouveau Rideau de Fer dressé à travers l’Europe. Après avoir lutté pour se trouver un nouveau rôle après la fin de la Guerre froide, contrer le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis en 2001 et avoir été contrainte à un retrait humiliant d’Afghanistan en 2021, l’OTAN empiète sur le terrain de l´ennemi de ses origines (1).

    Plans américains pour l’établissement de l’hégémonie mondiale : 1945-47

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, une « alliance contre nature » s´est créée entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique. Ce qui réunissait alors la superpuissance impériale émergente, la puissance capitaliste en déclin et le premier État socialiste, c’était la volonté commune de vaincre le fascisme en Europe. Sur le plan rhétorique, cette collaboration a atteint son point culminant avec les accords conclus à la conférence de Yalta, en février 1945, trois mois avant la défaite des armées allemandes.

    À Yalta, les grandes puissances ont pris des décisions pour faciliter la démocratisation des anciens régimes nazis en Europe de l’Est. Ils ont également décidé la division « temporaire » de l’Allemagne à des fins d’occupation, et ont planifié l’engagement à venir des Soviétiques dans la guerre en cours contre le Japon. De retour dans leurs pays respectifs, les dirigeants des trois États ont célébré « l’esprit de Yalta » qui préfigurerait un ordre mondial d’après-guerre dans lequel ils travailleraient de concert, à travers le nouveau système des Nations Unies, à résoudre les conflits dans le monde.

    Mais plusieurs éléments sont survenus en l’espace de deux ans : il y a eu des conflits comme la guerre entre l’Iran et l’Union soviétique ou la guerre civile grecque, le président US Franklin Roosevelt a été remplacé durant la guerre par Harry Truman, et le mouvement ouvrier lançait des défis croissants à l´establishment entrepreneurial des États-Unis. Si bien que Truman déclara en mars 1947 que les États-Unis et leurs alliés allaient devoir livrer une lutte de longue haleine contre les forces du « communisme international ». La vision de la coopération d’après-guerre a été reformulée, cédant la place à une lutte du « monde libre » contre la « tyrannie ». En fait il s’agissait de l´affrontement entre deux types d´ordre politico/économique, l’un socialiste, l’autre capitaliste.

    Les fondements économiques d’un nouvel ordre mondial

    Outre la croisade idéologique de Truman, son administration a lancé un programme économique pour reconstruire certaines parties de l’Europe – en particulier ce qui allait devenir l’Allemagne de l’Ouest – pour en faire des bastions capitalistes contre la popularité croissante des partis communistes dans toute la région. Parallèlement à cet important programme destiné à reconstruire le capitalisme en Europe et à le lier aux États-Unis par le commerce, l’investissement, la finance et l’endettement, les États-Unis et leurs nouveaux alliés construisirent une alliance militaire prête à combattre le communisme international dans le cadre de la Guerre froide.

    Pour les auteurs de « The Limits of Power, 1972 » (Les Limites du Pouvoir) Joyce et Gabriel Kolko ainsi que pour d’autres révisionnistes, l’expansion du socialisme constituait une menace globale pour l’accumulation du capital. Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, on craignait que la baisse de la demande de produits américains du temps de guerre n’entraîne une stagnation économique et un retour à la dépression des années 1930.

    Le Plan Marshall, salué comme un programme humanitaire pour la reconstruction de l´Europe dévastée par la guerre, était fondamentalement un programme destiné á augmenter la demande et à procurer des marchés sûrs aux productions américaines. Le spectre d´une menace communiste internationale ainsi que les dépenses militaires, créatrices d´un autre type de demande, aideraient également à fidéliser les clients, y compris le gouvernement des États-Unis lui-même. L´idée d´empire sur laquelle William Appleman Williams insistait tant (« The Tragedy of American Diplomacy, 1959 » – La Tragédie de la Diplomatie Américaine – était sous-tendue par la matérialité des dynamiques capitalistes.

    Le Plan Marshal a inspiré l´intégration européenne entreprise par les États qui étaient les principaux destinataires des fonds. La Communauté Européenne du Charbon et de l´Acier, première organisation économique importante, est entrée en fonctions en 1952. Elle comprenait la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Cette communauté (CECA) a stimulé la production et la commercialisation de ressources de base, telles que le charbon, l’acier et le fer. En 1957, la CECA a élargi ses compétences avec la création de la Communauté Économique Européenne (CEE) et celle de la Communauté Européenne de l’Énergie Atomique (Euratom).

    D’autres institutions européennes superposées ont été créées au cours des années 1950 et au-delà, impliquant les six pays d’origine et de nouveaux états. En mai 1960, sept nations européennes, non membres de la CEE, ont formé l’Association Européenne de Libre-Echange pour favoriser leur intégration commerciale et économique. (En 1973 trois pays, dont la Grande-Bretagne, ont rejoint la CEE).

    Enfin en 1992, après l’effondrement de l’Union soviétique, le traité de Maastricht a fondé l’Union européenne (UE) qui comptait, en 2019, 27 pays membres (dont neuf de l’ancien bloc soviétique) avec un PIB de 16.4 billions d’euros (la monnaie de l’UE), et représentant 15 % du commerce mondial. En outre, les nations européennes sont intégrées dans un réseau d’organisations régionales et internationales qui traitent du commerce, des finances, de l’endettement, de la sécurité et des droits de l’homme.

    La théorie de l’intégration est ka thèse académique dominante à la base de ces efforts dans les années 1960 et au-delà. Elle postulait que plus les interactions transnationales des pays européens seraient importantes, moins grande serait la probabilité de guerre entre eux. Des études ont été menées pour découvrir comment et pourquoi l’intégration semblait fonctionner en Europe, alors que les résultats étaient moins bons dans des régions perturbées comme le continent africain.

    Mais d’un autre point de vue, l’intégration régionale inspirée par l’économie politique US et connectée à celle-ci peut être considérée comme une réalisation presque complète de la vision de l’hégémonie américaine et capitaliste initiée lors des premières années cruciales de l’après-Seconde Guerre mondiale. Le programme politique des États-Unis et de la majeure partie de l’Europe pour le XXIe siècle a été d’établir un modèle économique capitaliste à échelle globale.

    Idéologiquement, on présuppose que ce modèle est historiquement exceptionnel et doit donc résister aux menaces qui pèsent sur sa survie et sa croissance. La soi-disant « menace communiste » des années 1940 a fait place à la menace « autoritaire » du siècle actuel. Et dans la mesure où l’extension de l´hégémonie capitaliste n’est pas réalisable par consentement, elle devra être imposée par la force.

    Bien que l’histoire du monde soit plus compliquée que ne le suggère ce discours, celui-ci est suffisamment plausible pour susciter des craintes, en particulier lorsque son instrument militaire – l’OTAN – s’est étendu vers l’est. De ce point de vue, l’OTAN elle-même n’est peut-être pas la seule menace pour les pays d’Europe et d’Asie. Mais son utilisation dans le cadre de l’expansion mondiale des institutions économiques et politiques, associée à l’expression idéologique de l’exceptionnalisme américain, est susceptible d´engendrer peur et agression.

    L’OTAN en tant que bras militaire d’un mouvement vers une économie politique mondiale hégémonique

    Les représentants des pays d’Europe occidentale se sont réunis à Bruxelles en 1948 pour établir un programme commun de défense et un an plus tard, l´Organisation du Traité de l´Atlantique Nord (OTAN) s´est formée avec l´incorporation des États-Unis et du Canada. La charte fondatrice de l’OTAN, largement inspirée d’une alliance antérieure de l’hémisphère occidental connue sous le nom de Pacte de Rio (1947), proclamait qu’ « une attaque armée contre un ou plusieurs membres … serait considérée comme une attaque contre tous » et entrainerait une réponse appropriée.

    La Charte appelait à la coopération et à la préparation militaire entre les 12 signataires. Après l´explosion de la première bombe atomique soviétique et le début de la Guerre de Corée, l’OTAN a poursuivi son développement avec la création d’une structure de commandement militaire commune et la nomination du général Eisenhower comme premier « commandant suprême allié ».

    Après la fondation de l’OTAN et son institution comme bras militaire de l’Occident, l’administration Truman a adopté en 1950 les recommandations politiques du Conseil National de Sécurité (NSC 68) qui stipulaient qu’à l´avenir et pour un temps indéterminé, les dépenses militaires seraient la priorité numéro un de tous les gouvernements américains.

    À mesure que les économies d’Europe occidentale se reconstruisaient, les programmes d’aide du plan Marshall ont été abandonnés et l’assistance militaire à l’Europe a été lancée. La Grèce et la Turquie ont rejoint l’OTAN en 1952 et l´Allemagne de l´Ouest y a été admise en 1955, alimentant les flammes de la guerre froide. (Cela a incité l’Union soviétique à construire son propre système d’alliance, le Pacte de Varsovie, avec des pays d’Europe de l’Est.)

    Pendant la Guerre froide, l’OTAN s´est maintenue comme la seule structure de commandement militaire occidentale unifié contre la « menace soviétique ». Alors que les forces et les fonds qui lui étaient alloués ne représentaient qu’une partie de la présence militaire mondiale des États-Unis, l’alliance constituait une « ligne rouge » signifiant aux Soviétiques que toute attaque contre des cibles situées en Europe occidentale déclencherait la Troisième Guerre mondiale. Ainsi, l’OTAN a fourni la menace dissuasive de « représailles massives » en cas de première frappe.

    Avec l’effondrement des régimes du Pacte de Varsovie entre 1989 et 1991, la démolition symbolique du Mur de Berlin en 1989 et, enfin, l’effondrement de l’Union soviétique elle-même en 1991, l’objectif déclaré de l´existence de l’OTAN était vraisemblablement dépassé. Pourtant, l’alliance s’est maintenue.

    Au cours des 20 années qui ont suivi l’effondrement du Bloc soviétique, le nombre de membres de l’alliance a même doublé. Les nouveaux membres comprenaient la plupart des anciens pays du Pacte de Varsovie. Les fonctions et les activités de l’OTAN ont été redéfinies. A été incluse dans les programmes de l’OTAN la surveillance aérienne durant les crises provoquées par la Guerre du Golfe et la désintégration de l’ex-Yougoslavie.

    En 1995, l’OTAN a envoyé 60.000 soldats en Bosnie et en 1999, elle a mené des campagnes brutales de bombardements en Serbie avec 38.000 raids. Des forces de l’OTAN ont pris part à la coalition militaire dirigée par les États-Unis qui a lancé la guerre contre l’Afghanistan en 2001. En 2011, une guerre aérienne massive de l’OTAN contre la Libye a joué un rôle crucial dans le renversement du régime de Kadhafi.

    Un résumé officiel de l´histoire de l’OTAN décrit les changements de sa mission de la façon suivante : « En 1991 comme en 1949, l’OTAN se devait d´ être la pierre angulaire d’une architecture de sécurité paneuropéenne plus large ». Dans la période post-Guerre froide, la mission de l’OTAN combine « la puissance militaire, la diplomatie et la stabilisation post-conflit. »

    Et l’historique officiel de l’OTAN conclut hardiment que l’alliance a été fondée sur la défense dans les années 1950 et la détente avec l’Union soviétique dans les années 1960.  Avec l’effondrement du communisme dans les années 1990, elle est devenue « un outil de stabilisation de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale grâce à l´incorporation de nouveaux partenaires et alliés ». La vision de l´OTAN pour le 21e siècle s’est encore élargie : « étendre la paix à travers la projection stratégique de la sécurité ». Cette nouvelle mission, poursuit l’histoire officielle, s´est imposée à l’OTAN en raison de l’échec des États-nations et de l’extrémisme.

    L’OTAN et l’Ukraine aujourd’hui

    En réexaminant ce bref historique de l’OTAN, des observateurs pourraient tirer, à propos du rôle de l’OTAN dans le monde, des conclusions bien différentes de celles de tous ceux qui célèbrent son rôle mondial. En premier lieu, la mission de l’OTAN de défendre l’Europe contre l’agression du communisme international s’est achevée avec la « chute du communisme ». Deuxièmement : l’alliance était régionale, c’est-à-dire qu´elle concernait l’Europe et l’Amérique du Nord. Troisièmement : l’OTAN portait sur la sécurité et la défense. Maintenant, il s’agit de transformation globale.

    Quatrièmement, les États-Unis étant le plus grand soutien de l’OTAN en termes de troupes, de matériel et de budget (22-25 %), l’OTAN est un instrument de la politique étrangère des États-Unis. Cinquièmement, en tant que création de l’Europe et de l’Amérique du Nord, elle est devenue un instrument de défense des intérêts de ses pays membres contre ce que Vijay Prashad appelle les « nations plus sombres » d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient. Sixièmement, l’OTAN est devenue l´ instrument militaire de l´impérialisme mondial au XXI -ème siècle. Et, enfin, il est de plus en plus évident que des portions de plus en plus importantes de la population mondiale ont commencé à se dresser contre l’OTAN.

    C´est dans le contexte de cette histoire complexe que la Russie a lancé son invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, après huit ans de guerre dans l’est de l’Ukraine. Au bout de quatre semaines, des milliers d’Ukrainiens avaient été tués et plus de quatre millions avaient fui leurs villes et villages. Le président de l’Ukraine, les porte-parole de certains pays de l’OTAN et certains politiciens américains ont appelé à une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de l’Ukraine, ce qui transformerait la guerre en une situation de quasi-guerre nucléaire. En outre, les pays de l’OTAN, et en particulier les États-Unis, ont considérablement augmenté leurs dépenses militaires. Des sanctions économiques impactantes ont été imposées à la Russie et les instabilités économiques commencent à affecter l’Europe et les États-Unis. En outre, les tâches vitales pour la lutte contre le changement climatique ont été interrompues et des dispositions législatives importantes visant à répondre aux besoins sociaux ont été éliminées de l´agenda parlementaire.

    Que faire ?

    Pour citer un slogan éculé, mais vrai, « la guerre n’est pas la réponse ». L’invasion russe de l’Ukraine menace la vie et les biens des Ukrainiens, la vie des soldats et des manifestants russes, fait craindre une escalade de la guerre dans toute l’Europe et augmente le danger d’une guerre nucléaire.

    « Nous » devons soutenir les « négociations en coulisses » en cours comme cela s’est produit lors de la crise des missiles de Cuba, appuyer les demandes pour que la Russie mette fin á la violence et retire ses forces militaires d’Ukraine. Nous devons aussi soutenir la diplomatie des Nations Unies et les réunions au sommet entre diplomates russes, ukrainiens et européens. Par ailleurs, l´agenda des conversations devrait inclure l’interdiction à l’Ukraine de rejoindre l’OTAN, l’établissement d’une autonomie régionale pour les citoyens ukrainiens qui le souhaitent, le retrait des bases de l’OTAN dans les États d’Europe de l’Est et/ou l’abolition de l’OTAN elle-même, puisque sa première raison d´être, à savoir la défense contre l’Union soviétique, n’existe plus.

    Ce « nous » pourrait être, en ce moment, un mouvement pacifiste international renaissant, s’inspirant des militants pacifistes en Russie et dans le monde. L´heure actuelle, aussi horrible soit-elle, est potentiellement un « moment d´apprentissage », le moment où la paix redevient partie intégrante de l’agenda progressiste mondial et où les gens du monde entier peuvent commencer à remettre en cause les institutions internationales existantes dont l’OTAN.

    Et tandis que nous réagissons avec choc et condamnation à l’invasion russe de l’Ukraine, quelles que soient les motivations compliquées et compréhensibles, nous devons nous familiariser avec le contexte historique de la guerre très dangereuse que nous vivons actuellement.

    Comme James Goldgeier l’a écrit il y a plus de 20 ans sur une page Web de la Brookings Institution : « Le doyen des experts américains de la Russie, George F. Kennan, avait qualifié l’expansion de l’OTAN en Europe centrale d’ « erreur la plus fatale de la politique américaine de toute l´époque post-Guerre froide ».   Kennan, l’architecte de la stratégie américaine d’endiguement de l´Union soviétique de l´après-Seconde Guerre mondiale croyait, comme la plupart des autres experts américains de la Russie, que l’expansion de l’OTAN nuirait irrémédiablement aux efforts des États-Unis pour transformer la Russie d’ennemi en partenaire. »[2]

    Harry TARG

     

    Harry Targ, professeur émérite de sciences politiques, a enseigné la politique étrangère, les relations entre les États-Unis et l’Amérique latine, l’économie politique internationale et des sujets sur les études du travail au département de sciences politiques et au programme d’études sur la paix de l’université Purdue. Il a été membre de la direction des Comités de correspondance pour la démocratie et le socialisme (CCDS) pendant de nombreuses années et fait également partie du comité directeur de Wisconsin Peace Action. Le professeur Targ a été pendant trente ans membre du Northwest Central Labor Council (AFL-CIO). Il a publié des livres et des articles sur la politique étrangère, les relations internationales et l’économie politique américaine.

     

    Source originale: Covert Action Magazine

    Traduit de l’anglais par N. Garcia pour https://www.investigaction.net/

    Notes:

    1. Sabine Siebold et Robin Emmott, « La Russie ne peut pas s’arrêter à l’Ukraine – l’OTAN se tourne vers ses maillons les plus faibles » Reuters, Mars 21, 2022. ↑
    2. James Goldgeier, Brookings Institution, « La décision américaine d’élargir l’OTAN : comment, quand, pourquoi et ensuite ? », 1er juin 1999.
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  • Benoît Quennedey innocenté. ( LGS.info - 03/06/22 )

    "L’énarque n’était pas un espion." C’est ce que nous confirme le Parisien d’aujourd’hui à propos de mon ami Benoît Quennedey, dont j’ai eu l’honneur de publier le livre sur la Corée du Nord (La Corée du Nord cette inconnue, éditions Delga) et dont j’ai présidé le comité de défense.

    Quennedey est enfin innocenté après trois ans et demi de procédures insensées. Ce qu’on n’explique toujours pas, c’est pourquoi la justice en France trouve normal que pèse pendant si longtemps contre un haut fonctionnaire rattaché à la Direction de l’Architecture et des Jardins du Sénat (sic), la suspicion démentielle de détenir des informations sensibles susceptibles d’être transmises à une puissance étrangère.

    La seule explication plausible, c’est le délit de faciès idéologique : il est désormais devenu inconcevable dans notre pays de ne pas se comporter comme étant en guerre avec des pays que n’aime pas l’OTAN et ce, même si aucune guerre n’a été déclarée. Cela vaut aussi pour la Russie et pour la Chine et c’est pour des raisons similaires (avec des conséquences heureusement moins graves pour le moment) que je me suis retrouvé épinglé dans le rapport de l’IRSEM-OTAN contre la Chine, en compagnie de Pascal Boniface, Maxime Vivas et d’autres.

    Je rappelle qu’au moment de sa garde à vue de quatre jours (le maximum légal), Benoît était encore membre du Parti radical, c’est-à-dire qu’il était à des années-lumières de la théorie politique adoptée par la Corée du Nord (appelée "Juche"). Son seul tort ? Il présidait l’Association d’amitié franco-coréenne qui existe en France depuis 1969, fonction qui autrefois avait été occupée par un ancien ministre du général de Gaulle, résistant-déporté, Louis Terrenoire.

    Mais c’est désormais trop : dans notre pays désormais pétainisé mentalement, on veut nous faire croire qu’un "bon Français" c’est quelqu’un qui n’apprend pas les langues étrangères trop étrangères (aucun poste au CAPES de russe cette année, 10 en chinois contre 781 en anglais), qui ne cherche pas à comprendre la réalité des pays lointains, qui ne parle à personne d’autres qu’à ses compatriotes et encore uniquement en franglish et qui, en cas de crise, attend sagement les ordres venus de Washington. Et s’ils nous disent de tirer, vous faites feu ?

    Auteur : Aymeric Monville

    Source : https://www.legrandsoir.info

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    •  Dans ce nouveau numéro, Michel Collon aborde un sujet important : le risque de Troisième Guerre mondiale, alors que nous connaissons des moments historiques dans les changements de rapports de force sur la scène internationale.

       

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