Ils étaient près de 80 grévistes jeudi matin : les salariés des Salaisons Celtiques, au Sourn, ont arrêté le travail pour dénoncer les risques psychosociaux auxquels ils sont exposés et espérer de meilleures conditions de travail. Ils ont obtenu des engagements en fin de journée.
Près de 80 grévistes étaient, jeudi matin, devant l’usine sournaise spécialisée dans la charcuterie, Les Salaisons Celtiques, appartenant au groupement Les Mousquetaires (Intermarché, Netto).
« Les conditions de travail se dégradent mais les salaires ont progressé de 0,5 % », pose Julien Le Tutour, 35 ans « et déjà deux hernies discales. Pourtant, en 2020, on était les héros, à travailler pour nourrir tout le monde. Aujourd’hui, c’est oublié. On nous demande toujours plus de productivité, mais il n’y a pas de remplacements et en cas d’absence, c’est le copain d’à côté qui fait le travail pour deux ». Lui touche environ 1 500 € « après 15 ans de boîte, en comptant les heures de nuit ».
« Chasse aux accidentés du travail »
« Il y a un ras-le-bol général, des démissions… C’est les salaires de l’agro, des salaires de misère alors qu’on se lève une semaine sur deux à deux heures du matin », soupire son collègue, Jean-Marc Jolly. Lui, dénonce la « chasse aux accidentés du travail : la direction appelle les gens pour les inciter à revenir au travail malgré le fait qu’ils soient arrêtés, pour avoir des statistiques nickel au niveau de l’assurance maladie et éviter la surcote de leurs cotisations ».
Derrière lui, un affichage à l’entrée de l’usine vante pourtant les bonnes conditions de travail qu’elle offrirait à ses 250 salariés. Mais d’après un autre employé, « arrivé au mois de juin, on a déjà 22 accidents du travail, c’est autant que sur toute l’année dernière. C’est pas étonnant de voir autant de TMS (troubles musculosquelettiques, NDLR) quand on travaille par quatre degrés, mais ils veulent même nous supprimer les primes de froid pendant les temps de pause ! On nous incite même à prendre en charge les formations de secourisme ou de maintenance électrique sur notre compte personnel de formation, alors que ce devrait être assuré par l’entreprise ».
Accord trouvé
Alors que le site de Baud s’était aussi mobilisé, la situation s’est débloquée dans la journée, à la suite d’une discussion ente la délégation syndicale et la direction.
« La forte mobilisation des salariés a débouché sur des engagements écrits de la direction portant sur l’amélioration des conditions de travail et la suspension de l’avenant à l’accord sur le temps de travail », a déclaré Ronan Le Nezet, secrétaire de l’Union locale de CGT de Pontivy, en fin d’après-midi. L’assemblée générale des grévistes a voté la reprise du travail dès le vendredi 25 juin.
Riwan Marhic
source: https://www.letelegramme.fr/