« On est en train de pérenniser une fréquentation qui était interdite. On va aller au clash ». Noël Bayer, bénévole actif spécialisé en botanique de l’antenne lorientaise de Bretagne vivante, n’y va pas par quatre chemins. Des parkings ont été aménagés au bord de la route de Gâvres pour empêcher le stationnement sauvage des voitures, suite à l’accident qui a grièvement blessé un enfant de 10 ans, le 6 août dernier, ainsi que du drame évité entre une moto et une voiture, en février 2021. Mais cette solution ne convainc pas le militant environnemental, et son association s’en est émue dans un courrier envoyé au Département, au sous-préfet et au préfet. « Le mieux, c’est que personne ne se gare le long de la route ».
Faune et flore menacées
Parmi les différents parkings, Noël Bayer en pointe un en particulier, le premier après la plage du Linès. « On est sur la partie la plus étroite du tombolo et il existe un risque réel de rupture avec la dune qui s’effondre ». Les ganivelles qui protègent la zone de stationnement ont été cassées. « Elles devaient empêcher d’aller à la petite mer mais les mairies n’en ont pas voulu ». Résultat, le sable de la dune se déverse sur les prairies à spartine et sur des plantes protégées aux niveaux national et européen, à cause des passants. « On les voit disparaître d’année en année », à tel point qu’une plage s’est formée en dessous du parking. La faune est aussi perturbée selon le bénévole : « Les bernaches sont dérangées et peuvent perdre jusqu’à cinq heures d’alimentation ».
Noël Bayer constate que du chardon maritime, espèce protégée, a été cueilli sous l’un des parkings aménagés le long de la route et ouvert sur la petite mer de Gâvres.Pas d’étude d’impact environnemental
Malgré les mesures prises pour protéger la petite mer de Gâvres (Natura 2000, zone de protection spéciale, zone spéciale de conservation ou encore zone d’importance pour la conservation des oiseaux, arrêtés de protection de biotope), Noël Bayer affirme qu’aucune étude d’impact environnemental n’a été réalisée pour ces travaux. « Ils sont temporaires et expérimentaux, la signalétique et les aménagements sont limités et non définitifs, ils ne sont pas sujets à enquête publique », répond le sous-préfet, Pierre Clavreuil. Le botaniste préconise de neutraliser ces parkings réalisés en mai et mettre en place des navettes depuis le parking du Linès. Le sous-préfet explique que ces parkings ne resteront pas et que la nouvelle route prévue prendra bien en compte l’environnement.