• Peu de temps après la grande Juliette Greco, la chanteuse , que les jeunes générations connaissent peu vu le mode de fonctionnement des radios publiques et privées, vient de décéder.

    C’était une grande et vraie militante féministe, une grande connaisseuse de l’enfance à laquelle elle a consacré d’adorables comptines, et, tout bonnement, une vraie poétesse maîtresse de notre langue.

    Penser à elle c’est aussi penser à la gravement en crise quand les statistiques nous apprennent que, suite à la politique du CSA et de l’État qui n’ont cessé d’abaisser les quotas de temps d’antenne réservés aux chansons françaises ou issues de la francophonie, le nombre de jeunes Français chantant en anglais ne cesse d’augmenter. Jeunes qui nous lisez et qui voulez résister à cet accablant état de fait, à vos plumes et à vos guitares !

     Anne Sylvestre, il faut l’écouter entre les lignes !

    Anne Sylvestre est morte. Même si je l’écoutais moins ces dernières années, sa mort m’a fait un coup au cœur. Elle m’a accompagnée (presque) toute ma vie. Sa découverte —c’était peut-être Les bâtisseurs de cathédrale ou Tiens-toi droit — quand j’avais 17 ans, dans les années 1960, m’a éblouie. Et puis, ma préférée, cette superbe et modeste dénonciation de la guerre, Mon mari est parti

    Sa voix, ses textes, ses mélodies, je voulais les écouter sans cesse. Elle passait peu à la radio suisse romande, il me fallait un disque ! Or je n’avais même pas d’argent de poche pour me le payer. Alors j’ai vendu mes très longs cheveux au coiffeur artisan perruquier du Théâtre municipal de Lausanne pour qu’il en fasse une perruque. Une vingtaine de francs (suisses) en poche, j’ai immédiatement couru chez le disquaire. 

    Comme beaucoup de femmes de ma génération, j’ai passé de ses chansons pseudo-bucoliques, dans une campagne idéalisée, où les filles délurées et en sabots se moquent des garçons lourdauds mais gentils, à ses chansons plus engagées, à partir des années 1970. Elle y dénonce, drôle ou tragique, l’oppression des femmes et, surtout, annonce presque sans avoir l’air d’y toucher le jour où les femmes vont se lever. Il y a eu Non, non, tu n’as pas de nom sur le droit à l’avortement encore interdit, d’innombrables chansons sur les fatigues de la vie quotidienne et des tâches domestiques, comme l’ironique Clémence en vacances. Et puis, évidemment, son hymne aux femmes, Une sorcière comme les autres, qui continue à nous faire vibrer. 

    Anne Sylvestre nous a aussi ravis, émus et secoués par ses chansons contre le mépris social à l’égard des indispensables différents, distraits idéalistes et généreux, avec Ceux qui doutent, ou Un mur pour pleurer. Ou encore Ça ne se voit pas tellement, qui pointe le mépris de classe à l’égard des pauvres : « Le sont-ils vraiment ou font-ils semblant ? »

    Anne Sylvestre a été une grande artiste dans ce qu’on appelle un art mineur, la chanson, elle a été une grande féministe qui ne haïssait pas les hommes. C’est rare aujourd’hui.

    Diane Giliard, responsable de la Commission Femmes du PRCF

     


    Anne Sylvestre, une militante de la chanson !

    « On dit toujours un froid de canard,

    Les ours polaires trouvent ça bizarre ».

    Qu’elle s’adresse aux générations renouvelées ou aux adultes éventuellement parents, Anne Sylvestre questionnait sur scène les évidences, le non-dit dominant qui, en plein 20° siècle reléguait la femme dans un rôle social de second plan. Elle est décédée mardi 1er décembre 2020. 

    Faisant plus qu’assumer sa grande taille et son profil aquilin, elle proclamait son droit à chanter autre chose que la tendresse et la séduction

    « Qui c’est qui fait la vaisselle, 

    Qui c’est qui doit rester belle, 

    Les mains dans la merde » 

    Au-delà de son œuvre, elle incarnait la continuité d’une chanson qui a quelque chose à dire avec les mots du quotidien et tente de survivre. 

    À cet effet, elle bourlinguait dans/sur ? les chemins de traverse, comme au festival limousin de Concèze. Elle accueillait généreusement en première partie les générations nouvelles boycottées par la F.N.A.C. et les ondes radiophoniques,  ignorées des diffuseurs de clips… et des éditeurs auxquels elle se subrogeait sur ses fonds propres.

    Si le mot « culture populaire » a un sens, il porte son nom

     

    Olivier Rubens, responsable de la Commission Culture du PRCF



    Site d’Anne Sylvestre https://www.annesylvestre.com

     

    Anne Sylvestre, concert : Les gens qui doutent, T’en souviens tu la seine…

    Anne Sylvestre : La vaisselle

    Paroles de La vaisselle : https://greatsong.net/PAROLES-ANNE-SYLVESTRE,LA-VAISSELLE,23534.html

    Hommage à Anne SYLVESTRE : “Ma vie en chansons” sur TV5

    Anne Sylvestre : “une sorcière comme les autres”

    Anne Sylvestre : Mon jubilé 50 ans de chansons !

    Anne Sylvestre dans “Radioscopie” 1978| Archive INA

    Jacques Chancel s’entretient avec la chanteuse Anne Sylvestre. Ils évoquent ensemble sa carrière et beaucoup d’éléments qui ont fait la réputation d’Anne Sylvestre dans la chanson française. Les étapes de sa vie, sa rencontre avec le public, ses exigences, les leurres de la profession mais aussi sa non conformité à l’image habituelle de chanteuse, le succès envahissant de ses chansons pour enfants ou encore les sonorités particulières données au mot “femme”.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Après le congédiement pour le moins inélégant du principal animateur et fondateur du Temps des Cerises, cent auteurs et/ou amis de la maison d’édition protestent ici à juste titre contre un phénomène croissant dans la culture : “l’édition sans éditeurs” bien analysé par le grand éditeur André Schiffrin, phénomène lié au caractère fétiche de la marchandise et qui transforme l’activité éditoriale en production rentable de simples marchandises sans esprit ni sens.

    Et pourtant, comme le disent les signataires, l’étiquette “communiste” du nouveau dirigeant, étranger aux métiers du livre mais porté sur les fonts baptismaux et imposé au forceps par l’actionnaire majoritaire (la FNAF-CGT) n’est nullement de nature à choquer en soi les amis de la maison d’édition. A cette nuance près que nous ferons : le -Roussel est aujourd’hui le , c’est-à-dire un appareil inféodé aux financements de l’Union européenne, manne financière qui pourrit tout, bloque tout, arase tout dans l’univers communiste et qui en fait un candidat peu crédible pour maintenir la diversité éditoriale des talents que  avait su préserver jusqu’à présent.

    Maison fondée avant tout sur un collectif d’auteurs, membres ou pas du PCF, le Temps des Cerises a longtemps gardé l’esprit d’une coopérative. On n’imagine pas les dégâts que peut produire la transformation d’une coopérative en corporation…

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    La Tribune de Marianne du 3/12/20

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  • Les Goguettes

    Sur l'air de "Go West" de Village People Enregistré à la Menuiserie en décembre 2017. Avec Aurélien, Stan et Valentin au chant et Clémence au piano www.lesgoguettes.fr
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  • Eric Billon, le cameraman et responsable de l’image ; la réalisatrice Anne Lossouarn et le journaliste Fañch Broudig, hier, à Penhors en Pouldreuzic (Finistère).
    Eric Billon, le cameraman et responsable de l’image ; la réalisatrice Anne Lossouarn et le journaliste Fañch Broudig, hier, à Penhors en Pouldreuzic (Finistère). 
     

    « J’ai relu avec bonheur Le cheval d’orgueil quand j’avais 20 ans. C’était un bon prétexte pour raconter le Pays bigouden. » La journaliste indépendante Anne Lossouarn, née à Quimper, collabore en tant que réalisatrice à l’émission d’Arte « Invitation au voyage ». Avant le confinement, elle a proposé à la chaîne culturelle l’idée d’un film de 13 minutes « sous l’angle de faire découvrir des lieux à travers ce qu’ils ont suscité chez l’auteur ».

    Dès la validation du projet par la chaîne, Anne Lossouarn s’est mise à rechercher des personnages connaissant l’œuvre et l’univers de Pierre-Jakez Hélias. Ainsi, Fañch Broudig, journaliste-écrivain spécialiste de la langue bretonne, a contacté Claudette Hélias et Mannaïg Thomas. La première, fille de l’écrivain bigouden, a toujours été très discrète dans les médias. La seconde, chercheuse, a obtenu le grade de docteur de l’Université européenne de Bretagne en celtique pour sa thèse sur Le cheval d’orgueil.

    À Pouldreuzic et Plovan

    Anne Lossouarn a structuré son film à travers des thématiques et des lieux bien précis touchant la vie de Pierre-Jakez Hélias : « l’école du renard » (ou école buissonnière) ; ou encore « Le ménage de Saint-Kodelig », ensemble de pierres datant du néolithique situé à Plovan, proche de Pouldreuzic, commune d’origine de l’écrivain ; les ruines de la chapelle de Languidou, elles aussi situées à Plovan… 

    « Le père de Pierre-Jakez Hélias adorait y aller et y évoquer les passeurs de mémoire », rapporte Anne Lossouarn. Devant la caméra, Claudette Hélias dévoile des souvenirs de moments passés avec son père ou son grand-père. Bien sûr, la chapelle de Penhors est présente dans le film. « À travers ce lieu, Mannaïg Thomas aborde le rôle des femmes et l’évolution du secteur côtier dans les années 1970, notamment l’arrivée des touristes ».

    « Il était dans le coup »

    Fañch Broudig a bien connu Pierre-Jakez Hélias. « Il était dans le coup quand, en 1971, on a créé "Breiz o veva"(la Bretagne qui vit), le premier magazine en breton à la télévision », relate celui qui a été aussi, entre autres, président de la fédération culturelle bretonne Emgleo Breiz de 2002 à 2016. « Il y a eu beaucoup de films et documentaires sur Pierre-Jakez Hélias, notamment après Le cheval d’orgueil, avec une majorité d’images prises en plateaux de télévision. Mais un film sur Arte, ce n’est pas banal ! »

    Dès ce tournage de trois jours terminé, Anne Lossouarn commencera un autre film de 13 minutes sur le lien entre les Bretons et les arbres à travers l’histoire et la mythologie… Direction Paimpont et la forêt de Brocéliande. À voir également bientôt sur Arte.

    Ludovic LE SIGNOR.

    source:  https://www.ouest-france.fr/

     

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  • nous irons tous au paradis (la bande-annonce)

    quelques sketchs

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  • « Hommes de misaine », film de Jean-Paul Mathelier produit par Tita Productions.
    « Hommes de misaine », film de Jean-Paul Mathelier produit par Tita Productions.

    BED pour « Bretagne et diversité » s’enrichit. La plateforme audiovisuelle, inaugurée en 2014 à Douarnenez (Finistère), propose désormais plus de 800 films dont une majorité en intégralité et en accès libre. Un outil formidable pour voir ou revoir des pépites documentaires emblématiques de la diversité culturelle.

    Confinement oblige, Caroline Troin s’est consacrée ces dernières semaines à l’enrichissement de la plateforme Bretagne et Diversité « BED ». C’est en 2014 que la fondatrice et coordinatrice de l’association Rhizomes, codirectrice pendant vingt ans du festival de cinéma de Douarnenez initie ce projet alors qu’elle craint de voir s’émousser la mémoire des films projetés durant le festival. « En 2014, notre premier souci était de perpétuer la mémoire audiovisuelle du festival. Comment on en arrive à oublier les films, comment ils disparaissent… Je m’inquiétais de cette question, je songeais aussi plus largement à tous ceux qui n’ont pas accès au cinéma, aux endroits où le cinéma n’a pas une vraie place, où circulent essentiellement des films piratés », introduit-elle.

    Mémoire du festival de cinéma

    Après une rencontre féconde avec l’association lorientaise Bretagne Culture Diversité, le projet est financé. Une équipe se monte avec un développeur, un webmaster, des moyens techniques, une production. « Dans un premier temps, j’ai beaucoup pioché dans le terreau du festival, avec Daoulagad Breizh et Erwan Moalic. Le visiteur intéressé peut consulter l’onglet « Mémoire du festival de Douarnenez » mis à jour après chaque édition.

    Mais le site ne s’en tient pas là et répertorie aujourd’hui près de 800 films documentaires, emblématiques de la diversité culturelle dans le monde. « J’ai continué à ajouter des films venus de partout, que je voyais dans d’autres festivals, que les gens m’envoyaient ».

    « BED » ne se résume pas à un simple agrégateur puisque le visiteur a accès à des contenus éditorialisés, des portraits et un index de réalisateurs, des entrées thématiques, « Migrations », « Femmes » ou « Résistances » pour ne citer qu’elles.

    D’un coin à l’autre du planisphère

    L’attrait est aussi géographique : on peut ainsi se balader d’un coin du globe à l’autre grâce à la superbe cartographie de Philippe Rekacewicz. « Il y a un planisphère et une entrée par peuple. Au départ j’ai travaillé autour de neuf peuples, et j’en ajoute deux ou trois par an depuis. Les peuples autochtones comme les Amérindiens de toute l’Amérique, les Aborigènes d’Australie, les peuples Inuit, les peuples sans état comme les Roms, les Kurdes, les Palestiniens, les peuples métissés mais aussi les Berbères, les Basques ou les Bretons. » Une partie du site est d’ailleurs traduite en langue bretonne.

    Une sélection régulière de films

    Pour les indécis, une sélection « Coup de cœur » est faite chaque semaine « dans le grand réservoir des films » et les douze derniers sont présentés sur la page d’accueil. La production et la réalisation douarnenistes ou des environs n’est pas en reste puisqu’on retrouve sans peine de nombreuses pépites comme par exemple « Hommes de Misaine », le film de Jean-Paul Mathelier avec Brendan de Roëck, produit par Tita Productions, « Joséphine Pencalet, une pionnière », d’Anne Gouérou, portrait de l’ouvrière de conserverie à Douarnenez et première femme élue en Bretagne comme en France, au suffrage masculin dit « universel », « Qui a tué Louis Le Ravallec ? », film de Philippe Guilloux enquête-hommage à Donatien Laurent, ethno-musicologue breton récemment décédé ou encore « Nous n’irons plus à Varsovie », de Gérard Alle et Sylvain Bouttet. 

    Extraits de film ou films en intégralité

    L’intégralité des films disponibles l’est après un accord. « Je fais ça de façon formelle, explique Caroline Troin. Pour chaque film il y a un contact avec le producteur et un accord du réalisateur. Quand nous n’avons pas les droits pour le film dans son intégralité, nous proposons un extrait. Et pour chaque film, il existe une fiche avec un contact. C’est-à-dire que tout un chacun peut remonter la piste s’il veut trouver le DVD ou programmer le film ».

    Marion GONIDEC.

     

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Les représentants des quatre associations (KLT, Sked, Mervent, An Oaled) qui initient près de 8 000 élèves du Finistère au breton.Les représentants des quatre associations (KLT, Sked, Mervent, An Oaled) qui initient près de 8 000 élèves du Finistère au breton. 

    Près de 8 000 élèves des écoles publiques du Finistère bénéficient d’une initiation à la langue bretonne. Ce dispositif pourrait être réduit à peau de chagrin à la rentrée de septembre 2020.

    Ils entendent la musique de la langue, apprennent des mots, découvrent des pans de leur culture. Chaque semaine, pendant une heure, quelque 8 000 élèves de trente-trois écoles publiques du Finistère bénéficient d’une initiation au breton. Soit 15 % des élèves des écoles non-bilingues.

    Le dispositif, soutenu et financé par le Département (à hauteur de 50 %), les communes (33 %) et la Région (le reste à charge) est mis en œuvre par quarante salariés issus de quatre associations : An Oaled, KLT, Sked et Mervent. En ce mois de mai 2020, les représentants de ces quatre associations agréées par le rectorat, sont remontés. 

    L’anglais déjà présent

    Ils dénoncent la remise en question de cette initiation à la rentrée de septembre 2020. Le texte d’une circulaire ministérielle a en effet pour conséquence de priver les élèves des cycles 2 et 3 (du CP au CM2) de cette découverte de la langue et de la culture bretonnes.

    Explication : « Pour les élèves de ce cycle, la circulaire introduit un apprentissage d’une langue étrangère ou d’une langue régionale dans les programmes scolaires à hauteur d’une heure et demie chaque semaine, indique Yannig Menguy, directeur de Mervent. Or, depuis près de dix ans, l’anglais a fait son entrée dans les écoles. Elles ne vont pas revenir sur leurs pratiques… » De fait, seuls les élèves de maternelle pourraient continuer à bénéficier de l’initiation au breton.

    Soutenues par le Département, les quatre associations réclament un statu quo pour la prochaine année scolaire : « Pour continuer à initier les élèves des écoles engagées dans le dispositif cette année. » Objectif : prendre le temps de l’échange. Et travailler sur d’autres pistes. « Notre souhait est d’inscrire une heure de breton dans les programmes des élèves des écoles privées et publiques du cycle 3 (CE2, CM1, CM2), poursuit Yannig Menguy. Cela permettrait de faire la liaison avec l’option breton proposée au collège. »

    Nelly CLOAREC.

    source:  https://www.ouest-france.fr/

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  • Dans la continuité de l'émission du 8 mai sur la victoire antifasciste de l'URSS sur l'Allemagne nazi, nous recevrons en direct sur la chaine YouTube du PRCF notre camarade Annie Lacroix-Riz, professeure émérite d'histoire contemporaine. L'occasion pour nous de traiter un nouveau chapitre de l'histoire contemporaine : la collaboration des élites françaises durant l'occupation allemande.
     
    Ecoutez, maintenant ou à nouveau, l'intervention d'Annie Lacroix-Riz sur la chaîne Youtube du PRCF à l'occasion du 8 mai : https://www.youtube.com/watch?v=O-rYT... 
     
    Vous aurez l'occasion de lui poser vos question, en vous rendant sur notre discord : https://discord.gg/A7CAAgQ 
     
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    Twitter : @PRCF_
    Facebook.com/PRCF.Initiative.Communiste
    chaîne youtube des JRCF : https://www.youtube.com/channel/UCOIU...
     
     
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  • Monument avec la date de la fin de la Seconde guerre mondiale

    Les victoires de l’Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale ont eu une incidence non seulement sur le rapport de forces à l’international, mais également sur l’équilibre politique en France. Annie Lacroix-Riz, spécialiste de l’Histoire contemporaine, évoque ces liens au micro de Sputnik.

    Les historiens rappellent qu’au printemps 1945, les communistes sont en train de devenir, tout simplement, le premier parti de France. Alors que la guerre n’est pas encore officiellement terminée, les élections municipales font exploser la représentation territoriale du Parti Communiste Français (PCF). On peut déceler plusieurs raisons à cette poussée, dans la «banlieue rouge» comme dans les terres plus rurales, qui a été favorisée par l’implication massive des communistes dans la Résistance après le 22 juin 1941. L’effet émotionnel des victoires de l’Union soviétique dans la Seconde Guerre mondiale n’est pas le moindre facteur de ce succès, confirme à Sputnik Annie Lacroix-Riz, historienne et professeur d’Histoire contemporaine.

    «Les victoires et les défaites de l’Union soviétique avaient une énorme importance pour le mouvement communiste et le mouvement radical ouvrier en France ou ailleurs en Europe», affirme Annie Lacroix-Riz.

    A lire : Moscou dénonce des programmes US diminuant le rôle de l’URSS dans la Seconde Guerre mondiale

    Pourtant, ceci ne relève pas d’un «enchantement soudain» des Français pour les idéaux communistes, mais plutôt d’une «lente imprégnation», du fait du travail de longue haleine mené par le parti communiste français. D’après l’historienne, le PCF, comme tous les partis communistes, puise son origine historique dans des «analyses radicales», notamment la condamnation que Lénine avait portée contre la Deuxième Internationale et contre la «boucherie de la Première Guerre mondiale». Résultat: entre 1914 et 1970, l’influence du marxisme et de l’URSS «a été très forte» sur un «mouvement ouvrier français très divisé», entre les influences sociales-démocrates, proudhoniennes ou marxistes. 
    «Il est clair que l’Union soviétique a joué un rôle considérable dans la transformation du mouvement ouvrier de l’entre-deux-guerres», certifie Annie Lacroix-Riz.

    Mais, insiste l’historienne, «les mouvements ouvriers se sont renforcés en France, non exclusivement parce que les Soviets les ont aidés», mais parce que «la conjoncture a été très dure» pour eux. Le parti communiste s’est «considérablement» renforcé en France en 1934-37, dès lors que ses cadres et militants ont été en mesure «d’animer une agitation sociale à laquelle ils ont beaucoup contribué», avec leurs 72 députés communistes au sein de l’Assemblée nationale de mai 1936 à avril 1938.

     

    Un éveil patriotique au sein du Parti communiste français

    A lire :  Légendaires: les chars soviétiques de la Seconde Guerre mondiale

    Loin de nier «les liens d’une profondeur extrême avec l’URSS», l’historienne rappelle, entre autres, que la Troisième Internationale a assuré la formation des militants «attachés au développement du mouvement ouvrier en lien avec Moscou», avec des stages de formation «pour tous les dirigeants communistes». Mais, point également important, elle considère qu’il ne faut pas oublier «ce que ces liens ont apporté au mouvement des militants anticolonialistes». En cette période, la notion de Patrie s’internationalise, en quelque sorte. 
    «C’est avec tout ce passé que l’on pourrait comprendre le courage extraordinaire des communistes dans la Résistance et de sa partie active –les Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Aucun d’eux ne fait de distinguo entre son pays et l’URSS», développe Annie Lacroix-Riz.

    D’après l’historienne, de nombreux militants à l’époque proclamaient qu’ils «mourraient pour leur Patrie française» et (!) pour l’Union soviétique. Dans un pays comme la France, à partir de 1940-41 et «surtout de 1943, avec l’instauration du Service du travail de obligatoire» (STO), quand la Résistance «s’est massifiée», se développe un «attachement profond» au patriotisme.

    A lire : Victoire dans la Seconde Guerre mondiale: «Même sans cette aide matérielle américaine, l’URSS aurait gagné»

    Ainsi, «l’Union soviétique a-t-elle contribuée à forger un mouvement communiste en s’appuyant sur les figures militantes» et à insuffler un air nouveau. 
    «Cet écho [de la victoire de la Seconde Guerre mondiale, ndlr] est beaucoup plus général que celui qui retentit uniquement au sein du PCF», souligne Annie Lacroix-Riz.

    L’historienne insiste sur le «calendrier» de la prise de conscience de l’Occident dans l’analyse de la situation sur le front de l’Est.

     

    «Avec la victoire de 1945, le prestige de l’URSS rejaillit sur le PCF»

    Elle cite ainsi une lettre du général Doyen à Pétain, qui dit à mi-juillet 1941 que «si cette Blitzkrieg dure encore un peu, l’Allemagne est morte». Pour l’historienne, les dés sont jetés «à partir de l’attaque contre l’Union soviétique et de sa féroce résistance, notée par nos chefs militaires dès juillet 1941

     

    «Tout le monde croit que le tournant [de la guerre, ndlr], c’est Stalingrad. Non, le tournant, c’est l’effondrement de la Blitzkrieg dans les trois semaines qui suivent l’assaut. Je démontre par des documents absolument irréfutables que notre haut état-major a compris que cette incroyable résistance soviétique allait valoir une défaite à l’Allemagne», précise Annie Lacroix-Riz.
    La scientifique rappelle qu’à l’époque, la perception de l’Union soviétique en tant que vainqueur militaire était propre «non seulement aux communistes, mais aux plus hauts dirigeants du ballet anticommuniste». À partir de Stalingrad, la question qui se pose de plus en plus n’est plus de savoir «si l’Allemagne va perdre la guerre», mais «comment organiser la paix»? Documents à l’appui, l’historienne rappelle les rapports de police française, qui mentionnent l’inquiétude des milieux privilégiés et de la grande bourgeoisie sur la lenteur de la progression des Alliés anglo-saxons, «ce qui est devenu une occasion d’enthousiasme pour les militants communistes».

     

    «Avec la victoire de 1945, le prestige de l’URSS rejaillit sur le PCF, lequel lui-même a diverses raisons d’avoir acquis du prestige. La Résistance active s’est confondue avec les groupes FTP, qu’ils soient français ou provenant de populations réprimées, des militants italiens, juifs polonais», raconte Annie Lacroix-Riz.

    A lire: «J’irai à Moscou»: un vétéran US de 100 ans veut célébrer avec les Russes le 75e anniversaire de la Victoire

    Par la suite, «en France, les campagnes anticommunistes se sont développées» et à partir de 1946-47, «beaucoup d’espace a été perdu par le PCF». L’historienne, restée en lien intellectuel avec la Russie et qui se définit elle-même comme marxiste, rappelle que «comme la classe ouvrière “combative” existait encore en France et la victoire a été un phénomène mobilisateur pour l’URSS, l’effet de cette victoire a duré jusqu’aux années 1960», avant que la chute de l’Union soviétique ne fasse «des ravages dans la classe ouvrière française et celle de la zone capitaliste occidentale».
     

    «Le mouvement communiste français a été lié à la poussée progressiste, en cohérence avec l’existence de la classe combattante ouvrière soviétique. Tout cela a connu un véritable effondrement pendant les dernières décennies», conclut amèrement Annie Lacroix-Riz.

     

    https://fr.sputniknews.com/ 

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