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    Les syndicats Snep et Snes-FSU, CGT Educ’Action et Sud Éducation du Finistère appelaient les enseignants à manifester, ce mardi, à Quimper, dans le cadre d’une journée nationale de grève et d’actions contre le projet de réforme du lycée et du bac qui sera présenté en conseil des ministres le mercredi 14 février. 

    Sur la place de la Résistance, seuls quelques 30 manifestants étaient présents en fin de matinée. Parmi eux, des enseignants et des parents d'élèves mais pas de lycéens. Tous estiment que le projet qui sera présenté par le gouvernement va créer un bac "au rabais", fragiliser les élèves en difficulté ou issus des classes populaires et aboutir à une "gestion comptable" de l'éducation nationale, avec des classes surchargées.

    source: http://www.letelegramme.fr/

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  • SIB. Mouvement de grève des salariés (LT 6/02/2018)Les salariés de la SIB ont décidé, ce lundi, de cesser le travail, à la suite de la décision de leur direction de ne verser qu'une partie des salaires de janvier le 14 février, le reste devant être versé le 24. Cette décision fait suite à la perte de la certification désamiantage, délivrée par la société Qualibat, et qui a entraîné la perte de plusieurs chantiers, pour le groupe, à travers la France. Si l'agence brestoise dispose de la certification calorifugeage et peut poursuivre ses chantiers, sa trentaine de salariés a décidé de faire grève jusqu'à la régularisation des paiements de salaire. Ils réclament « des garanties quant au paiement des salaires et sur la pérennité de l'emploi ». Ils distribueront des tracts à partir de 7 h, ce mardi matin, au rond-point des Foulques, au port de commerce.

    source: http://www.letelegramme.fr

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  • Les syndicats Snep et Snes-FSU, CGT Educ’Action et Sud Éducation du Finistère appellent les enseignants à manifester, ce mardi 6 février, à Quimper et Brest, dans le cadre d’une journée nationale de grève et d’actions contre le projet de réforme du lycée et du bac qui sera présenté en conseil des ministres le 14 février. 

    « Un projet dangereux », dénoncent ces syndicats qui redoutent notamment « la disparition des filières technologiques », « la perte de postes », « une concurrence accrue entre établissements », le « renforcement des déterminismes sociaux » ou la « fin du caractère national du baccalauréat »… 

    À Quimper, un rassemblement est prévu à 11 h place de la Résistance. A Brest, il est annoncé à la même heure place de la Liberté.

    source: http://www.letelegramme.fr

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  • Les syndicats du Finistère s'opposent à la réforme du bac.Les syndicats du Finistère s'opposent à la réforme du bac.

    Une intersyndicale appelle à la grève dans les lycées du Finistère pour protester contre la réforme du bac. Deux manifestations sont prévues, mardi 6 février, à Brest et Quimper.

    Une intersyndicale appelle à la grève dans les lycées du Finistère, ce mardi 6 février. À quelques jours de la présentation du projet de réforme du bac par le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer (le 14 février), le SNEP, le SNES-FSU, la CGT Educ’action et Sud Education s’opposent au nouveau lycée.

    « Le lycée proposé fragilise les horaires, signe la disparition des filières technologiques, contribue à la diminution du nombre de fonctionnaires, institutionnalise la concurrence entre établissements, détruit la notion de classe, renforce les déterminismes sociaux et enlève tout caractère national au baccalauréat. »

    Deux manifestations sont prévues, mardi 6 février à 11 h, place de la Liberté à Brest et place de la Résistance à Quimper.

    source: https://www.ouest-france.fr

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    Une centaine de manifestants, dont une moitié de lycéens et d'étudiants, manifestent dans le centre-ville de Brest ce jeudi midi. Ils protestent contre la réforme de Parcoursup et du lycée. Un nouveau mouvement est prévu le 6 février.
     
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  • Roland Guilcher, délégué syndical à Naval Group Brest.Roland Guilcher, délégué syndical à Naval Group Brest.

    Naval Group vient d'annoncer la déconstruction de son portique de forte capacité : un symbole, pour beaucoup, de la fin de la construction navale militaire à Brest. La CGT refuse cette lecture et plaide pour une relance de la filière. 


    Ces derniers jours, beaucoup se sont émus de la déconstruction du portique du bassin 9... 
    C'est étonnant de voir d'anciens politiques locaux, qui ont joué un rôle dans la privatisation de DCN, pleurer aujourd'hui. Quand on lit la réaction de Tino Kerdraon (Le Télégramme du 28 janvier), qui s'étonne des diminutions des effectifs et de la restructuration des activités non-lucratives, on se dit qu'il n'a plus qu'à aller acheter « Le capitalisme pour les nuls » ! 

    Pour vous, la construction n'est pas condamnée à Brest ? 
    Non, au contraire : on milite pour la construction de bâtiments de surface à Brest et Lorient, dans les anciens arsenaux. La loi de Programmation militaire (LPM) prévoit la construction de trois pétroliers, avec la possibilité d'un quatrième dans la prochaine LPM. Après, il y a aussi la question d'un éventuel nouveau porte-avions... Où on va les construire, alors que STX a un plan de charge rempli pour les dix prochaines années ? On pense que ça peut être un vrai relais de croissance pour Naval Group Brest, et particulièrement intéressant pour le bassin brestois, où la navale civile a du mal à remplir ses carnets de commandes, et alors que le projet EMR au polder demeure bien mystérieux. 

    Comment y parvenir ? 
    Nous avons demandé au P-DG de Naval Group de lancer une étude pour estimer le coût nécessaire pour relancer la construction neuve de navires à fort tonnage sur Brest, puisque cette option n'a jamais été officiellement fermée. Les résultats de l'étude ont été très discrètement publiés par la direction le 17 octobre. Trois options sont exposées mais on a décidé de ne retenir que la plus onéreuse, qui est aussi la plus pérenne : selon elle, il faudrait 100 millions d'euros d'investissement, dont 80 pour les investissements sur la base navale et 20 pour la mise en place de ressources compétentes. 

    La facture n'est-elle pas trop lourde ? 
    100 millions pour 700 emplois, dont 500 chez les sous-traitants, pour nous ça vaut le coup, surtout au regard des 220 millions investis par la Région sur le polder, dont on sait combien d'emplois sortiront ! Surtout, on est à la croisée des chemins, avec un risque de perte de compétences sur le bassin. On a écrit aux élus pour qu'ils prennent position. Pour l'instant, ils n'ont pas l'air pressés de se mouiller !

    source: http://www.letelegramme.fr

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    Photo d'archives / François Destoc / Le Télégramme Photo d'archives / François Destoc / Le Télégramme

    La cour administrative d'appel de Nantes a reconnu le "préjudice d'anxiété" de douze anciens militaires ou ouvriers de la DCN de Brest qui avaient été exposés à l'amiante.

    La juridiction a estimé qu'il y avait "carence de l'Etat, en sa qualité d'employeur (...), dans la mise en oeuvre des règles d'hygiène et de sécurité". Une carence "de nature à engager dans sa responsabilité jusqu'au 31 mai 2003, date à laquelle la DCN, service de l'Etat, est devenue DCNS, société de droit privé", explique la cour.

    Les magistrats font référence aux "nombreuses attestations" selon lesquelles les salariés "travaillaient dans une atmosphère polluée par les fibres d'amiante" sans être "équipés de protection individuelle". 

    Les juges pas convaincus par plusieurs notes internes

    L'Etat avait pourtant produit, pour sa défense, plusieurs notes internes : l'une, adressée en 1976 par la DCN de Brest à tous les sites français, "définissait toutes les mesures à prendre ; une autre, de 1979, faisait le point sur l'utilisation de l'amiante dans l'ensemble des DCN"; une troisième, de 1980, évoquait les produits de remplacement.

    Mais pour la cour d'appel qui a contredit le jugement prononcé par le tribunal administratif en juin 2016, "ces documents ne permettent pas d'établir" que le ministère de la Défense s'est conformé "au sein de la DCN de Brest, à l'ensemble des obligations définies par le décret du 17 août 1977".

    Reconnaissance implicite du risque

    Les juges ont estimé que l'Etat en "accordant le bénéfice de l'allocation spécifique de cessation anticipée d'activité" à l'un de ses agents exposés à l'amiante, avait par là reconnu implicitement l'existence d'un "lien" entre l'exposition aux poussières d'amiante et "la baisse" de l'espérance de vie. 

    "Cette circonstance suffit par elle-même à faire naître chez son bénéficiaire la conscience du risque de tomber malade". L'Etat français a été condamné à verser aux anciens salariés des sommes oscillant entre 3.000 € et 12.000 € de dédommagements. Les requérants toucheront en outre 1.500 € supplémentaires pour leurs frais de justice.

    Un salarié de Cherbourg (50) obtient gain de cause

    Un ouvrier logisticien de la DCN Cherbourg (Manche) qui avait développé une maladie liée à l'inhalation de poussières d'amiante a lui aussi obtenu gain de cause. Cette fois, les magistrats ont estimé que les travaux qui lui étaient demandés entre 1982 et 2005, et non plus seulement entre 2006 et 2011, étaient "insalubres".

    Il "était chargé de vérifier la conformité des pièces destinées aux ateliers et aux sous-marins en construction, lesquelles étaient composées d'amiante", souligne l'arrêt de la cour. "L'intéressé travaillait dans des locaux susceptibles de contenir des fibres d'amiante dans l'air, sans bénéficier de protection individuelle ou collective". 

    Au final, seule des treize demandes a été rejetée par la cour. Elle émanait d'un ancien militaire de la Marine nationale qui tentait de faire reconnaître son "angoisse" à l'idée d'avoir évolué dans un milieu professionnel. Cette fois, les juges ont estimé que les attestations produites par le plaignant étaient "insuffisantes" pour établir "avec précision, la durée et les conditions particulières de son exposition à l'amiante".

    Guillaume FROUIN

    source: http://www.letelegramme.fr/

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  • Lait. La Confédération paysanne ouvre une porte  (LT.fr 1/02/2018)Les plaintes contre les laiteries dormaient depuis plus d'un an. Hier, la Confédération paysanne a obtenu du procureur de Quimper qu'elles soient relancées. Dans le débat qui agite la société sur la production agricole et l'alimentation, les paysans pourraient-ils marquer des points ?

    Ils avaient préparé un courrier à l'intention du parquet qu'ils pensaient remettre à l'accueil du tribunal. Ce mercredi, Vincent Pennober et Christine Corvest de la Confédération paysanne et Christian Hascoët de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) ont pourtant été reçus, « contre toute attente », par le procureur de la République. Ils ont ainsi pu lui demander, de vive voix, où en étaient les six plaintes déposées en novembre 2016 contre six laiteries finistériennes, pour « extorsion de fonds ». À la sortie du tribunal, Vincent Pennober ne cachait pas une certaine satisfaction. « Le procureur nous a dit qu'il mettait nos plaintes sur le haut de la pile, a expliqué le porte-parole de la Conf'. Elles seront relancées. Le procureur va vérifier s'il y a une infraction pénale et nous serons entendus par les gendarmes prochainement ».

    Un mouvement national 

    La démarche avait été lancée en février 2016 quand la Confédération paysanne de l'Aveyron avait mené une attaque contre Lactalis. « Elle revendiquait une juste répartition de la valeur ajoutée entre tous les acteurs de la filière », explique Vincent Pennober. Face à « l'inertie des pouvoirs publics et des laiteries », une plainte contre les industriels avait suivi. D'autres militants, dont ceux du Finistère, avaient également déposé plainte. « Les laiteries privées et coopératives ont fait le choix stratégique de produire toujours plus, créant les conditions même de la crise que subissent les éleveurs, explique le porte-parole de la Conf'. Dans le même temps, elles rémunèrent les producteurs à un prix qui ne leur permet pas de couvrir leurs coûts de production. Le fruit de leur travail est donc clairement extorqué ». Les militants de la Confédération finistérienne n'avaient pas eu de retour de leurs plaintes quand Cash Investigation est venue exacerber leur impatience à la mi-janvier. C'est après cette émission, exposant les montages complexes de filiales de la coopérative Sodiaal et l'opacité de la laiterie privée Lactalis, qu'ils ont décidé de réagir.

    Retrouver le pouvoir

    « Nous estimons que ces montages qui rendent opaques la production et la répartition de la valeur ajoutée, s'ils sont peut-être légaux, ne sont pas moralement acceptables, assène Vincent Pennober. L'enjeu est que les producteurs retrouvent du pouvoir. La solution est l'installation d'organisations de producteurs (OP) transversales par territoire. Une organisation des producteurs du Grand Ouest pourrait réunir tous les agriculteurs d'où qu'ils viennent, alors qu'actuellement, les OP sont le plus souvent limitées aux producteurs d'une laiterie. On estime même qu'une coopérative est une organisation de producteur ». Il continue : « Quand on a vu Cash Investigation, on constate pourtant que les producteurs n'y ont pas le pouvoir pour négocier. Avec des organisations territoriales et non plus verticales, tous les producteurs seraient réunis. C'est comme cela que nous avons obtenu les grandes victoires syndicales ».

    Bloquer les laiteries

    Si la Conf' a obtenu que sa plainte soit mise « en haut de la pile », elle ne veut pas en rester là. Hier, Vincent Pennober a lancé l'idée d'un « blocage » des laiteries dans toute la France pour négocier. « Car, après une année 2017 un peu meilleure, 2018 risque d'être à nouveau très difficile au niveau européen pour le lait », ajoute Joël Kerglonou (Conf'). « Il faut mettre fin à l'Europe de l'ultracompétition pour mettre en place une Europe de la coopération », conclut Christian Hascoët. Une idée qui fait son chemin.

    source: http://www.letelegramme.fr

     

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    Ronan Larvor et Delphine Tanguy Un flot de paroles, de sentiments qui s'échappe d'un seul coup. Dans la manifestation qui a réuni autour de 1.800 personnes, hier, à Quimper, il y avait les douleurs d'un secteur qui touche au coeur de la vie et que l'on voudrait ne pas voir. En souffrance, les personnels dédiés aux personnes âgées veulent pourtant aimer leur métier.

    Elles sont une quinzaine, employées de l
     
    'Ehpad d'Audierne, un établissement public géré par l'hôpital de Douarnenez. « Le rythme de travail est de plus en plus soutenu avec des résidants dont 80 % ont des problèmes cognitifs, disent-elles d'une même voix. Il nous arrive d'accueillir des personnes de moins de 60 ans qui ont des problèmes psychiatriques et n'ont pas de place en établissement. Nous ne sommes pas formées à cela. On nous ramène toujours à l'argent quand nous voulons parler de l'humain ». Le personnel soignant de l'Ehpad Ti Glazik dépendant lui du centre hospitalier de Quimper, avait organisé un rassemblement avec des familles de résidants, dans la matinée, sur le site. « L'organisation du personnel a changé depuis le début de cette année, dit une aide-soignante. Il y a moins de personnel pour les soins. On nous a demandé de les "optimiser". Nous ne voulons pas tomber dans la maltraitance mais nous ne sommes plus dans nos valeurs ». « Dans ce contexte, le peu d'autonomie de certains résidants disparaît vite », ajoute Karine Goanec, secrétaire générale CGT du Chic. Ce mardi, dans les rues de Quimper, les personnels d'établissements associatifs et privés étaient aussi présents. Ludovic, Karen, Céline, Gisèle et Michèle sont descendus de l'Ehpad de Plouzané (Association des Genets d'Or). « Je touche 1.000 € par mois à 85 %, dit une aide-soignante. Je ne pourrais pas prendre un temps plein car je suis déjà trop fatiguée ». « Moi, c'est 1.600 € par mois pour 25 ans d'ancienneté, à travailler un week-end sur deux, dit un autre. Comme il y a 300 € de primes sur cette somme, la retraite sera dérisoire et encore, je suis privilégié. Que l'on ne nous dise pas qu'il n'y a pas de moyens quand on voit les 40 milliards d'euros donnés aux entreprises avec le CICE. Il y a un choix de société à faire car aujourd'hui, les politiques prennent en otage la génération qui s'est battue pour les congés payés, pour la Sécurité sociale. On ne doit pas spéculer sur nos aînés ». Un autre groupe de salariées de l'association d'Aide et soins à domicile Archipel, rapporte le même sentiment. « Nous avons de plus en plus de travail pour que les personnes restent à domicile car elles ne veulent pas aller en Ehpad, elles disent que c'est l'antichambre de la mort, dit une auxiliaire de vie sociale. Pour nous, ce travail supplémentaire c'est plus d'arrêt de travail pour scolioses, tendinites. Mais nous aimons notre métier ». Ce que vient confirmer le témoignage de cette aide-soignante d'un Ehpad de Saint-Renan : « Les jeunes ne restent plus, c'est trop dur physiquement. On les lâche sans expérience ». « Les conditions se dégradent depuis une quinzaine d'années. Là, ce n'est plus supportable pour le personnel et pour les personnes âgées. Les aides-soignants en sont à solliciter les familles pour venir donner à manger aux résidants » s'insurge Pascale Robardet, ancienne aide-soignante en Ehpad et permanente du syndicat Sud au CHRU de Brest. « Les soignants sont arrivés à un point, où ils rentrent chez eux en pleurant. Il y a un taux d'absentéisme et d'accident du travail qui est phénoménal », poursuit cette dernière.
     
    en complément
     
     
    « J'ai regretté de ne pas avoir porté plainte »
    Des familles de résidants - et même des résidants - participaient à la manifestation. La Quimpéroise Annick Beaugrand, veuve depuis six mois, aurait aimé en être, mais, en pleine phase de rééducation après une vilaine fracture, elle n'a pu s'y rendre. Alors, « pour participer à l'amélioration des conditions de vie du personnel et des résidants », elle a voulu témoigner. Son mari, décédé en août dernier, est resté quatre années dans un Ehpad quimpérois. Il a d'abord intégré le « Cantou » (l'aile accueillant les personnes souffrant de troubles cognitifs). « Ma souffrance, c'était de voir mon mari là-bas et de rentrer seule. Nous étions mariés depuis 54 ans. Nous formions vraiment un couple uni. Alors je me suis vraiment engagée ». Elle y menait des jeux de mémoire, de petites animations...

    « J'ai regretté de ne pas avoir porté plainte »

    Puis, une nuit, il s'est cassé le col du fémur. « Je crois qu'il n'y avait pas de personnel... Il a été trouvé au matin. On l'a mis sur une chaise. Quand je suis arrivée, j'ai vu qu'il souffrait. J'ai appelé le chef infirmier. Mon mari a été opéré du col du fémur en urgence. À son retour, il ne bougeait plus, ne parlait plus... Il a été mis en Ehpad. J'allais le voir quotidiennement, pour le faire manger le soir. Comme ça, j'étais avec lui ». Elle a observé ainsi les cadences auxquelles était soumis le personnel : « Je mettais une heure pour faire manger mon mari. Dans les autres chambres, c'était dix minutes. Et pour éviter les "fausses routes" (fragments d'aliments mal déglutis, NDLR), on préparait des repas mixés aux malades d'Alzheimer. Il y avait toujours du potage mais aussi, souvent, de la semoule. Un jour, ils ont servi le chili con carne du midi mixé, une autre fois des merguez mixées... C'était très insuffisant. Il y avait même, le week-end, un repas charcuterie-chips ! Ça a été supprimé... Courant février dernier, j'ai trouvé un morceau d'os de poulet dans son repas mixé. J'ai regretté de ne pas avoir porté plainte, ça aurait peut-être fait bouger les choses ».

    « Les gens macèrent dans l'urine »

    Plusieurs fois, elle a constaté que son mari n'avait pas été lavé, faute de personnels. « D'ailleurs, on me le disait quand j'arrivais. Je leur répondais : OK, mais ne le faites pas trop souvent quand même... ». Elle décrit aussi la toilette express. « Quand j'allais le voir, je le rasais car ce n'était pratiquement jamais fait. Et les changements des protections, c'était en fin d'après-midi, vers 17 h - 17 h 30. Après, c'était jusqu'au lendemain matin. Les gens macèrent dans l'urine, avec les grosses inflammations qui en découlent ». Au final, elle tire son chapeau aux personnels. « S'occuper de personnes âgées malades... Il faut les soigner, les manipuler, il faut beaucoup de douceur, de lenteur. Les brusquer déclenche chez eux une angoisse folle. Ça demande beaucoup de temps... elles n'en ont pas ». Son mari a fait une détresse respiratoire en août dernier. Il est décédé aux urgences. « J'ai eu plusieurs courriels d'aides-soignantes. Ça m'a beaucoup touchée ».
     
    « Des choix de société inhumains »
     
    Brigitte, 59 ans. Elle était dans les rangs de la manifestation avec une pancarte dédiée à Marinette, sa tante décédée fin décembre à l'âge de 92 ans. « Quand je suis allée lui rendre visite en décembre, elle était alitée et j'apprends qu'en raison d'une nouvelle organisation elle ne serait pas levée deux jours supplémentaires par semaine, en plus du week-end. Elle avait besoin d'aide car elle était paralysée après un AVC. Avoir le plafond pour horizon, c'est un peu court », témoigne cette retraitée de la fonction hospitalière qui allait la voir trois fois par semaine, à l'Ehpad du Bois Joly de Quimperlé, où celle-ci était résidente depuis 2015. « Au niveau psychologique, cela a été très difficile pour elle. C'était une femme simple mais qui a toujours aimé la liberté. Elle avait encore l'appétit de vie, l'envie de communiquer avec les autres », relate sa nièce qui a pu voir la colère et le désespoir de sa tante face à cette situation et s'en est émue dans un courrier adressé à la direction de l'établissement. Aujourd'hui, elle ne veut pas incriminer le personnel qui souffre du manque de moyen mais tient à dénoncer ces choix de société inhumains et des décideurs qui pensent aux personnes âgées comme à des produits qui ne rapportent pas suffisamment d'argent.
    Danièle. « Les salariés ne se plaignent pas d'être mal payés mais du manque de temps. Il y a des moyens très bien comme cette baignoire pour faire de la balnéothérapie mais ils ne peuvent pas s'en servir car il n'y a pas les moyens humains », émet cette représentante des familles de l'Ehpad de Prat Maria à Quimper. Et d'ajouter : « On a tous le même intérêt que ce soit les personnels, les familles ou les directeurs. Ce sont juste les financements qui ne permettent pas de marge de manoeuvre ».
     
     
     
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  • Rassemblement dans le hall d'accueil de l'Ehpad avant que personnel, les membres du centre communal d'actions sociales et le maire défilent dans les rues.Rassemblement dans le hall d'accueil de l'Ehpad avant que personnel, les membres du centre communal d'actions sociales et le maire défilent dans les rues.

    La journée de mobilisation a rassemblé personnel, élus, résidants et familles. Pour tous, c’est le même mot d’ordre. Pour plus de moyens humains.

    Les gens d’ici

    Pas de pancarte syndicale pour exprimer son ras-le-bol, le personnel a fabriqué des banderoles et inscrit des messages sur les blouses, la veille de cette journée de mobilisation.

    Ici aussi, dans un Ehpad flambant neuf, inauguré il y a tout juste un an, les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins.

    Arrivé au maximum de sa capacité d’accueil de 82 résidants et 49 salariés, personnel soignant et agents de service hospitalier confondus, le compte n’y est pas. Tous réclament « plus de moyens humains ».
    Pour Véronique, aide-soignante, « c’est la course tous les jours. Et cela pour toutes les actions de la vie quotidienne. Ce que nous voulons, c’est mieux accompagner les résidents. Sans oublier que ce manque de personnel amène à un épuisement ».

    Top chrono !

    Anne-Françoise acquiesce. « Tous les gestes sont chronométrés. » Sept à huit minutes sont ainsi consacrées à la toilette et le quart d’heure est rarement dépassé pour donner à manger. « Cela tient plus du gavage, c’est l’usine », regrette encore Véronique.

    Pour Laurence, agent hospitalier, « il y a une souffrance au travail. Surtout parce que nous voulons consacrer plus de temps aux résidants. Et on ne le peut pas ». Mais, ce manque de temps « ne veut pas dire que nous ne faisons pas correctement notre travail, rappelle la jeune femme qui a été choquée, comme certains, par les propos de salariés qui tiennent plus de la maltraitance. J’ai trouvé cela très choquant ».

    Pour Dominique aussi « malgré le manque de personnel, ce qui compte avant tout, c’est le respect des résidants ». « Eux, ils savent que nous les aimons », opine Laurence.

    Pour Morgane et Alicia, jeunes diplômées aide-soignante, c’est aussi la déception. « Après une année de travail, je suis déjà dégoûtée, avoue Morgane. Je veux être près des résidants, passer plus de temps avec eux et on ne le peut pas. Si cela continue, j’arrête. »

    Autre grief, la garde de nuit « avec une aide-soignante, une agent hospitalier, pas d’infirmière. C’est trop de responsabilité », alerte Alicia.


    Le maire, Gildas Juiff, est au côté du personnel. « Chaque année, quand nous présentons le budget aux instances gestionnaire, il est revu à la baisse », se désole le maire.

    Une centaine de personnes se sont aussi rassemblées à Lanmeur et à Pleyber-Christ.

    source: https://www.ouest-france.fr

     
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