• Omar Mariko, -stand du PRCF à la fête de l’Humanité 2017

    Le président du Bureau Politique du Parti SADI et son président le Dr Oumar Mariko saluent l’action du PRCF pour “sa solidarité à la révolution citoyenne du peuple malien mobilisé dans le M5 RFP contre le pouvoir oligarchique, corrompu et incompétent de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita”, et ce alors que le Mali est à une période charnière du combat patriotique. 


     

    Déclaration SADI/PRCF

    Le Parti Sadi (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance) et le Pôle de Renaissance Communiste en France, unis par des liens fraternels de longue date, la fidélité au marxisme-léninisme et la conviction que le socialisme est la seule solution valable pour nos deux peuples, le peuple malien et le peuple français, font la déclaration suivante :

    Le Mali subit depuis plusieurs années une tentative de déstabilisation qui met en danger sa souveraineté, mais aussi celle des pays de l’ensemble de la région.

    Les forces djihadistes menacent de plonger le pays dans le chaos avec, à terme, la constitution d’un régime islamiste dangereux non seulement pour le peuple malien, mais également pour le peuple français. L’impérialisme « français », qui n’est nullement l’expression de la Nation française mais celle de sa couche dirigeante parasitaire atlantiste et anti-populaire, prétend jouer le rôle de pompier au Mali après avoir tenu celui de pyromane en Libye. Politique calamiteuse qui a coûté la vie à de nombreux soldats français et à nombre de patriotes maliens, tout en déstabilisant les structures du Mali.

    La force , sous prétexte d’assurer la sécurité des Maliens, constitue une ingérence néocolonialiste manifeste de l’ancien pays colonisateur dans les affaires maliennes.

    La solution pérenne et viable pour nos deux peuples, jusqu’à ce que le Mali ait retrouvé la capacité militaire d’assurer pleinement sa propre sécurité, passe par le départ de Barkhane, pourvu que les Maliens ne soient pas livrés à eux-mêmes face à la menace djihadiste.

    C’est pourquoi nous optons pour la présence renforcée de soldats de l’ (qui sont à l’heure actuelle 15 000 sur place) en remplacement complet de Barkhane.

    Il s’agit également d’assurer une indépendance pleine et entière de ces forces des Nations unies, libre de toute pression de l’ mais aussi de tout autre impérialisme, en maintenant l’objectif à terme de protection du peuple malien par lui-même.


     

     

    Dr Oumar Mariko, président du parti SADI

    Alors que la transition politique se met en place au Mali, et alors que la France et la CEDEAO continue de faire pression sur le pays avec un blocus criminel, le parti SADI appelle à concrétiser le changement, avec une rupture avec l’ordre ancien.

    DÉCLARATION DU PARTI SADI SUITE À LA DÉSIGNATION DU PRÉSIDENT ET DU VICE-PRÉSIDENT DE LA TRANSITION

    Le Bureau politique du parti SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance) a appris la désignation par le collège, du président et du vice-président de la transition, respectivement, le colonel-major à la retraite Bah N’DAOU et le colonel Assimi GOÏTA.

    Le parti SADI les félicite pour le choix porté sur leur personne et leur souhaite plein succès dans cette exaltante mission. Le Bureau politique espère que ces nominations sont le signe d’une rupture d’avec l’ordre ancien et l’ouverture de nouvelles perspectives pour la nation malienne.

    Notre peuple aspire au changement, à la sécurité pour tous, à la justice, à la lutte sans merci contre la corruption et l’impunité, à des reformes de lois et à des élections libres, transparentes, crédibles et incontestées gages d’une véritable démocratie. Les populations maliennes croupissent sous le poids de la misère et de la pauvreté, malgré les potentialités économiques énormes dont dispose notre pays.

    Bamako, le 21 Septembre 2020

    Pour le Bureau Politique, le Secrétaire Général Mohamed AG AKERATANE

    Source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Motion du Secrétariat National du PRCF (24/09/20)

    Face à la politique sanitaire perverse du pouvoir, défendre à la fois la sécurité sanitaire et les libertés publiques, entendre la colère du peuple français, orienter la “tempête sociale politique qui vient” vers le changement révolutionnaire de société.

    Le secrétariat national du PRCF et la commission exécutive élargie du 26 juin dernier ont déjà condamné plusieurs fois et condamnent de nouveau avec vigueur la politique sanitaire du gouvernement:  elle est illisible pratiquement, inefficace sanitairement, réactionnaire socialement et liberticide politiquement. Comme le dit le professeur Péronne : “Quelle erreur n’ont-ils pas faite?”, à supposer qu’il ne s’agisse là que d'”erreurs”, et non, la plupart du temps, de manigances inavouables…

    Ciblons l’euro-mondialisation virale!

    Certes, le PRCF rejette avec dégoût les dirigeants néolibéraux irresponsables qui, comme Trump, Bolsonaro, Johnson et initialement, Macron, minimisent ou ont initialement minimisé la maladie pour préserver les profits capitalistes en sacrifiant nombre de vies qu’on aurait pu sauver. Et certes, il faut évidemment expliquer et faire appliquer avec rigueur, de manière rationnelle et cohérente, des mesures-barrières adaptées et scientifiquement fondées comme ce fut ou comme c’est encore le cas, non sans succès, en Chine, à Cuba, au Vietnam ou en Corée. Mais comme l’a affirmé le PRCF dès le début de la pandémie (texte “Faire face à l’euro-mondialisation virale”), face à l’inquiétante émergence périodique de nouveaux virus, il ne suffit pas de riposter sur le terrain médical : encore faut-il obligatoirement mettre en cause et en accusation politiquement l’euro-mondialisation capitaliste et son “économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée” (Traité de Maastricht) avec ses effets terribles en termes de casse du système de soins, de délocalisation des productions médicamenteuses et de la capacité de produire les biens nécessaires à la nation de façon autonome, planifiée et réactive; sans parler du creusement des inégalités sociales et territoriales et de la mainmise sur la puissance publique – qu’elle soit “nationale”, européenne ou transcontinentale (UE, mais aussi O.M.S.) – qu’exercent de puissants groupes capitalistes du médicament qui pervertissent le débat scientifique et qui dénient même aux médecins le droit de soigner leurs patients en leur âme et conscience (conformément au Serment d’Hippocrate) ; comme chacun s’en scandalise, ces mêmes groupes capitalistes gavés de commandes et d’argent public, se servent même des subventions d’État pour accélérer leurs plans de licenciements et pour délocaliser davantage encore la production (SANOFI)!

    Ne pas laisser bâillonner le mouvement populaire! Suspension sine die, abrogation et enterrement des plans de licenciement et de toutes les contre-réformes !

    C’est pourquoi nous refuserons encore et encore de rallier l’union sacrée derrière une politique gouvernementale qui se sert d’une crise sanitaire bien réelle pour brider les libertés, accélérer les transferts de souveraineté vers Bruxelles et réduire sans fin les conquêtes sociales et démocratiques. Nous redisons que la sécurité sanitaire ne doit pas être prétexte à bâillonner le mouvement ouvrier et démocratique, notamment le droit de réunion, de tractage, d’affichage, de manifestation, de prise de parole sur la voie publique: car nous faisons pleinement confiance au mouvement populaire pour autogérer la protection sanitaire des militants avec le plus grand esprit de responsabilité. Pas question de brider les  droits démocratiques et sociaux élémentaires d’action collective des travailleurs alors que le patronat renforce l’exploitation souvent au mépris de la sécurité sanitaire, le plus grand nombre de foyers de propagation de l’épidémie n’étant pas les manifestations, mais bien les lieux de travail. Pas question donc de laisser des préfets liquider la libre expression populaire alors que Macron et Castex, qui crient “pouce!” au mouvement social, s’engouffrent dans toute “pause” revendicative et civique pour précipiter les contre-réformes (relance annoncée de la “retraite par points” avant la fin du quinquennat), pour laisser faire les licenciements, pour appliquer sans coup férir la contre-réforme du lycée, pour supprimer des postes de fonctionnaires (y compris dans les hôpitaux !!!) et pour tenter de pré-formater entièrement, Marine Le Pen et Xavier Bertrand aidant, l’ “offre” politico-électorale de 2022.

    Au passage, ce gouvernement finit par mettre en cause l’unité territoriale de la France en déléguant d’abord aux préfets et aux collectivités territoriales, voire aux proviseurs des lycées et collèges dont il a la charge, la gestion des décisions sanitaires (avec le risque d’illisibilité générale que cela confère à sa politique sanitaire”), après quoi, sans consulter personne, il décide seul, à partir de l’Élysée, quelles zones territoriales seront pré-confinées. Ce qui donne aussitôt lieu à des frondes d’élus locaux cultivant le régionalisme “antijacobin”, quand ce n’est pas l’appel à faire sécession ! Espérons que les Marseillais et autres Guadeloupéens ne tomberont pas dans le piège de hurler contre “Paris” (elle-même pré-confinée !) et qu’ils verront clair dans ce double jeu du pouvoir qui consiste, pour détruire la nation et ses acquis sociaux, à en appeler au “pacte girondin” cher à Macron, tout en dirigeant en réalité le pays de manière brutalement autoritaire, non pas dans la tradition du jacobinisme véritable (qui défendait un large degré d’autonomie communale) mais dans celle du bonapartisme !

    Par la lutte imposons une alternative sanitaire et politique !

    Tout au contraire, la prise de conscience montante du caractère structurellement incompétent, imprévoyant, irresponsable de ce pouvoir de classe oligarchique – qui tout à la fois stigmatise des populations et des régions françaises entières, insulte tous les Français[i], mais laisse sans protocole sanitaire sérieux les écoles, grands magasins, transports publics, usines, bureaux, etc. – appelle une riposte forte, à l’unisson de la colère populaire qui monte.  Pour ne citer que cet exemple, plus de six mois après le début de l’épidémie  le gouvernement est toujours incapble de permettre à la population d’accéder à un dépistage efficient, faisant le pari perdant de l’initiative privée plutôt que de l’organisation et la planification publiques, le tout au frais de notre Sécurité Sociale. Ne laissons pas opposer sécurité sanitaire et libertés, ne baissons la garde ni sur l’une ni sur l’autre : exigeons par exemple que l’argent affecté au surarmement sur exigence de l’OTAN ou pour maintenir l’ordre néocolonial au Sud de la Méditerranée, soit immédiatement affecté à la construction et à la réouverture d’hôpitaux et de salles de réa, ainsi qu’à la réembauche des personnels enseignants précaires congédiés par l’arrogant Blanquer ! Exigeons la nationalisation sèche de SANOFI (pas d’indemnité aux actionnaires) et de toute firme capitaliste ayant touché de l’argent public au titre de l’emploi et dévoyant l’argent du contribuable pour financer sa délocalisation ! Il y a quelques jours, Édouard Philippe disait publiquement ses craintes d’une “tempête sociale et politique” en France. Pas question pour nous de la contenir sous couvert d’interdits sanitaires ! Que le gouvernement fasse plutôt le nécessaire dans les établissements scolaires, les grands magasins, les transports publics, pour protéger enfin les enfants, les enseignants, les travailleurs et le grand public au lieu de distribuer sans compter l’argent public, prétendument européen, aux maîtres du CAC 40, TOTAL en tête, qui démolissent nos industries. Nationalisation démocratique, sans indemnités pour leurs gros actionnaires, des secteurs-clés de la finance, de l’industrie et de la distribution ! Libertés publiques et individuelles, droits syndicaux, progrès social, souveraineté des peuples et sécurité sanitaires peuvent et doivent marcher du même pas, et pour cela, plus que jamais, appelons à chasser ce pouvoir dangereux et à sortir la France de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. 

    Exigeons la démocratie et le pluralisme réels dans les médias!

    Pour finir, alors que les pratiques policières du gouvernement sont de plus en plus oppressives à l’encontre du mouvement syndical et politique, nous appelons à une refonte totale des médias. Ceux-ci sont aujourd’hui dévoyés pour applaudir sans fin le pouvoir tout en semant la confusion et le désarroi. Assez de “talk-shaws” ineptes, de désinformation continue, de stigmatisation pour les uns et de tapis rouges pour les autres, assez de mensonges simples ou de mensonges par omission non seulement sur la politique sanitaire de Cuba, de la Chine, du Vietnam, de la Biélorussie, etc., assez d’incitations médiatiques croisées à la panique et à l’irresponsabilité ! Exigeons ensemble un DROIT ÉGAL SUR TOUTES LES CHAINES PUBLIQUES ET PRIVÉES, ET POUR TOUTES LES ORGANISATIONS POLITIQUES et SYNDICALES du pays, parmi lesquelles notre P.R.C.F. victime d’une indigne censure au long cours, d’exposer librement et concurremment leurs propositions pour le pays. Pour cela, ne comptons nullement sur le “C.S.A.” aux ordres, et dans toutes les luttes faisons monter l’exigence démocratique !


    [i] Cf la récente intervention de Sibeth N’diaye au Sénat, ou les propos scandaleux du président “républicain” du Conseil général du Loir-et-Cher, tous deux traitant carrément la masse des Français de parfaits demeurés… 

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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    Face au négationnisme macroniste, poursuivre le combat de la Première

     

     

     « Au nom de la Nation, je jure de maintenir la liberté et l’égalité ou de mourir à mon poste » : tel est le serment prêté par les députés de la Convention nationale après la proclamation de la Première République le 21 septembre 1792, au lendemain de la victoire majeure à contre les troupes réactionnaires et contre-révolutionnaires des Prussiens commandées par Brunswick, l’homme qui menaçait de détruire Paris l’été précédent. Ce 20 septembre 1792 marque un incontestable tournant dans l’histoire de France et du mouvement révolutionnaire : en stoppant la coalition des monarchies absolues d’ contre lesquelles Louis XVI a déclaré la guerre le 20 avril pour perdre (et ainsi écraser les forces révolutionnaires de France à l’aide des armées d’), les révolutionnaires peuvent tourner la page de la monarchie (qui est suspendue depuis la prise du palais des Tuileries le 10 août) et enfin faire de la France une République avec une devise proposée par la Commune insurrectionnelle de Paris :

    « La République une et indivisible : Liberté, égalité, fraternité, ou la mort ».

    Commune de Paris

    Ce rappel est d’autant plus salutaire en ce mois de septembre 2020 que le Tartuffe de la République Macron ose se présenter comme le garant des grands principes de la République, tout en procédant à un révisionnisme historique antirévolutionnaire. En effet, en faisant du 4 septembre 1870 le point de départ de l’histoire de la République lors de son discours du 4 septembre dernier, non seulement Macron jette aux oubliettes les deux premières républiques qu’il assimile – au moins pour la Première – à la « Terreur », mais de plus il passe sous silence l’abject massacre des 30.000 communards lors de la « Semaine sanglante » en mai 1871 ; notons au passage que ce massacre a causé bien plus de morts proportionnellement que la soi-disant « Terreur » (terme rejeté par une grande majorité d’historiens désormais). Quoi de plus surprenant pour un homme qui déclarait à l’été 2015, quand il œuvrait comme ministre de l’Économie du gouvernement Valls : « Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! » Ou comment annoncer son règne tyrannique avant son élection.

     

    Macron ?

    Il est naturel que le monarque absolu, qui règne avec l’aide de ses serviteurs zélés en se moquant totalement du peuple souverain, voue aux gémonies la Première République. Et pour cause, jugez plutôt le bilan de celle-ci lorsque les montagnards sont au pouvoir : abolition de l’esclavage (4 février 1794), loi du maximum pour lutter contre les spéculateurs et les affameurs en tout genre, éducation universelle, affirmation du français comme « idiome de la liberté » (4 juin 1794), promotion de la Raison et de la Vertu (concept majeur chez Rousseau) par le biais de l’Être suprême (8 juin 1794), etc., et ce dans un double contexte de guerre civile et de guerre internationale provoquée par Louis XVI et les girondins, ces derniers ayant cru pouvoir exporter la Révolution hors de France en dépit de la mise en garde visionnaire de Robespierre formulée le 2 janvier 1792 : « La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis. […] Avant que les effets de notre révolution se fassent sentir chez les nations étrangères, il faut qu’elle soit consolidée. Vouloir leur donner la liberté avant de l’avoir nous-même conquise, c’est assurer à la fois notre servitude et celle du monde entier. »

    Et pourtant, cela n’empêche pas tous les pourfendeurs de la Révolution jacobine et sans-culottes de toujours véhiculer les mensonges les plus éhontés, notamment proférés par la droite réactionnaire et fascisante dénonçant un prétendu « génocide » en Vendée ; et tant pis si ceux qui ont provoqué volontairement la guerre pour détruire la Révolution ou en croyant pouvoir l’exporter sont les monarchistes dans le premier cas, les girondins dans le second cas ; des girondins, héros d’un Michel Onfray qui passe son temps à falsifier l’histoire en créant une revue honteusement nommée Front populaire et qui manifeste son rejet des Lumières et de la Révolution en assimilant les Jacobins au totalitarisme et au nazisme.

    Restaurer l’esprit de la Constitution et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 24 juin 1793

     

    Mais les membres de LREM, RN, LR, PS et autres sympathisants et partisans d’Onfray, qui ne cessent d’assimiler Robespierre et Saint-Just à la « Terreur », la « guillotine », le « génocide », la « tyrannie », et autres fadaises du genre, sont-ils au courant que c’est sous l’impulsion des montagnards (Robespierre et Saint-Just en tête) et des sans-culottes que furent adoptées la constitution la plus démocratique de l’histoire de France et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) le 24 juin 1793 ? Certainement pas, au regard du contenu notamment de ce dernier texte, remettant drastiquement en cause le texte adopté le 26 août 1789 par les aristocrates et les grands bourgeois avant tout préoccupés par la sauvegarde de leurs propriétés dans le contexte de la Grande Peur estivale. Mais il est évident que pour ces antirévolutionnaires patentés, se retrouver face à la DDHC de juin 1793 ne peut que les effrayer, et pour cause au regard de nombreux articles démontrant à la fois :

    • Le primat de l’égalité et du bonheur commun, visible notamment aux articles 1 et 2 : « Article 1. – Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles. » ; « Article 2. – Ces droits sont l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. » L’égalité, citée en tête de l’article 2, est également présente nommément dans l’article 3.
    • Les restrictions envers une propriété qui n’est désormais plus « inviolable et sacrée » comme en 1789 (sans abolir le salariat) : « Article 16. – Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » ; « Article 18. – Tout homme peut engager ses services, son temps ; mais il ne peut se vendre, ni être vendu ; sa personne n’est pas une propriété aliénable. La loi ne reconnaît point de domesticité ; il ne peut exister qu’un engagement de soins et de reconnaissance, entre l’homme qui travaille et celui qui l’emploie. »
    • La garantie de services publics au service du peuple, bien loin des politiques d’euro-démantèlement imposées par gouvernements maastrichtiens successifs : « Article 21. – Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler. » ; « Article 22. – L’instruction est le besoin de tous. La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens. » ; « Article 23. – La garantie sociale consiste dans l’action de tous, pour assurer à chacun la jouissance et la conservation de ses droits ; cette garantie repose sur la souveraineté nationale. »
    • La consécration de la souveraineté populaire, y compris dans le cas de la réécriture d’une constitution: « Article 25. – La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable. » ; « Article 26. – Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier ; mais chaque section du souverain assemblée doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté. » ; « Article 27. – Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l’instant mis à mort par les hommes libres. » ; « Article 28. – Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures. ».
    • Le contrôle et la destitution des représentants du peuple traîtres et corrompus : « Article 30. – Les fonctions publiques sont essentiellement temporaires ; elles ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs. » ; « Article 31. – Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens. » ; « Article 35. – Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

    De Valmy à Maastricht, la mort de la République révolutionnaire

    Tous ces éléments n’ont jamais été acceptés par une bourgeoisie revancharde, contrainte d’accepter à contre-cœur que les droits de l’homme de plus en plus sociaux et visant le bonheur commun soient étendus aux sans-culottes, aux exploités, aux ouvriers, à toutes les couches du prolétariat urbain et rural. Dès lors, toute occasion d’écraser les conquêtes démocratiques et sociales est bonne à prendre pour l’oligarchie capitaliste, que ce soit sous le Directoire, sous la Restauration des Bourbons ou sous Vichy, mais également dans la sanglante répression des révolutions de 1830, 1848 et 1871, sans oublier la lutte fanatique contre le Front populaire ou contre les mesures instaurées par le Conseil national de la Résistance (CNR) à la Libération – des « sottises » pour Antoine Pinay, « monsieur rigueur » devenu Président du Conseil en 1952 après avoir reçu la francisque pendant la guerre… Et toujours en sollicitant l’appui des forces réactionnaires européennes, de la Sainte-Alliance de 1815 à la prison des peuples qu’est l’, le traité de Maastricht représentant un tournant majeur dans la mise à mort de la République une et indivisible et de la souveraineté nationale et populaire.

    Or quelle plus belle coïncidence que ce fumeux traité de Maastricht ait été adopté de justesse – et probablement dans des conditions douteuses – 200 ans jour pour jour après la victoire de Valmy. Une très courte défaite (49% d’opposants, avec la majorité des ouvriers et des ruraux votant contre) pour les adversaires d’un traité scélérat, consacrant la primauté de la dictature du capital à la sauce ordo-libérale ouest-allemande sur les souverainetés nationales et populaires, seules en mesure d’adopter des politiques favorables aux intérêts des travailleurs – après avoir naturellement mis en pièce le capitalisme exterministe.

     


    Et si ce 20 septembre 1992 est une défaite, le résultat du révèle aussi l’énorme opposition des classes populaires au projet européiste porté par l’oligarchie capitaliste euro-atlantique désireuse de faire sauter toutes les conquêtes sociales et démocratiques arrachées de haute lutte pendant des décennies.

    29 mai 2005, les Français rejettent la Constitution européenne - Archives  vidéo et radio Ina.fr
    Le non l’emporte largement le 29 mai 2005

    La victoire du 29 mai 2005 a consacré le succès de le souveraineté populaire, violée par les « parlementaires » ayant adopté le traité de Lisbonne le 4 février 2008. Depuis, toujours plus décomplexés, les tenants de l’ordre capitaliste euro-atlantique accélèrent l’euro-dissolution de la France et de la République, l’euro-démantèlement des services publics, l’euro-destruction des conquêtes sociales et démocratiques, l’euro-arasement des libertés publiques servant de véritable carburant à l’euro-fascisation. Il en résulte ainsi l’ensemble des contre-« réformes » successives touchant le code du travail, les retraites par répartition, les hôpitaux, l’(In)Éducation de moins en moins « nationale », la SNCF, la fonction publique, les industries frappées par les fermetures d’usine et les délocalisations au nom de « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée », etc., dans le cadre d’une UE se vantant par le biais de ses présidents de Commission successifs (et notamment Jean-Claude Juncker) d’être l’un des inspirateurs des politiques jetant dans la rue syndicalistes de combat et gilets jaunes, lycéen(ne)s et étudiant(e)s,

    Rejoignez le PRCF et l’appel du 29 mai pour construire un nouveau CNR et de nouveaux  !

    Voilà pourquoi le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) et les Jeunes pour la Renaissance communiste en France (JRCF), s’inscrivant dans l’héritage des révolutionnaires de 1789 ET de 1792-1794, des communards qui voulaient terminer la Révolution française, du Front populaire et du CNR, œuvrent à la fois pour la renaissance d’un Parti communiste franchement marxiste-léniniste – comme le fut le PCF de Cachin, Thorez et Duclos quand il se créa au congrès de Tours en décembre 1920 – et la constitution d’un grand Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste, seul à même d’en finir avec Macron et ses laquais, le faux « Rassemblement national », les prétendus « Républicains », le MEDEF contre-révolutionnaire et l’UE-prison des peuples.

     

     

    Dans cette optique, le PRCF a initié l’appel du 29 mai 2020 (cliquer ici), en souvenir du quinzième anniversaire de la victoire du NON le 29 mai 2005, et surtout pour rassembler les forces communistes, franchement insoumises et patriotes antifascistes, les gilets jaunes, les syndicalistes de combat, les artistes et intellectuels progressistes en lutte, et plus généralement l’ensemble des citoyens et des travailleurs désireux d’en finir avec l’UE, l’euro, l’OTAN et le capitalisme exterministe. Après le succès du meeting numérique et les rassemblements du 14 juillet 2020 pour une Fête nationale qui soit également révolutionnaire et populaire, le PRCF invite tous les signataires et sympathisants de l’appel du 29 mai 2020 à participer à un nouveau rassemblement SAMEDI 26 SEPTEMBRE 2020 À 14H, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE.

     

    L’occasion de défendre plus que jamais une République une et indivisible, sociale et laïque, souveraine et démocratique, fraternelle et pacifique, face aux forces contre-révolutionnaires. Et ainsi bâtir ce nouveau CNR de plus en plus urgent afin de mener les citoyens et les travailleurs, la France et la République fidèle à l’héritage révolutionnaire vers de nouveaux Jours heureux !

     

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  • Nous avons le plaisir d’annoncer que , philosophe marxiste, spécialiste du matérialisme dialectique et de la critique de l’exterminisme stade suprême de l’impérialisme ouvre son https://georges-gastaud.com/

    ainsi qu’une chaine youtube 

    https://www.youtube.com/channel/UCPh0eQq0osJGMZ3EE_n3CgA

    Georges Gastaud est un militant franchement communiste, responsable d’association internationaliste, résistant linguistique à l’impérialisme du tout-anglais, écrivain, ancien professeur de en Classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques.
    Ce site présentera régulièrement des textes philosophiques inspirés du matérialisme dialectique, notamment des travaux sur l’ontologie matérialiste et sur la dialectique de la nature dans les sciences, des recherches théorico-politiques, des critiques de livres ou des prises de positions sur certains débats théorico-culturels du moment, ainsi que des vidéos sur ces thématiques.

    Rappelons que les éditions Delga viennent de rééditer Lumières communes, le traité de philosophie générale en cinq tomes que l’auteur a entièrement revu à cette occasion. Cet éditeur propose aussi, du même auteur, Le nouveau défi léniniste (2017) et  et universalisme (2015). Au catalogue du Temps des cerises figure toujours Sagesse de la révolution (2011), Lettre ouverte aux ‘bons Français’ qui assassinent la France (2005), ainsi que Patriotisme et internationalisme aux Editions du CISC. Une réédition de Mondialisation capitaliste et projet communiste (1997), initialement paru au TDC, est également envisagée par Delga. 
    Alors que les lumières sont la cible permanente de toutes sortes de réactionnaires, alors que l’enseignement de la philosophie au lycée est asphyxié et dénaturé par Blanquer, il convient de s’opposer à ce que Lukàcs appelait la “destruction de la raison”; et surtout, il faut promouvoir, réactiver et retravailler la philosophie dia-matérialiste du marxisme, y compris dans sa dimension ontologique. C’est nécessaire non seulement pour résister aux nouveaux obscurantismes que porte le capitalisme exterministe de notre temps, mais pour reconstruire, comme y invitait Engels, une conception scientifique du monde. Cette dernière est indispensable pour que renaisse une hégémonie culturelle progressiste cohérente indispensable à la reconstruction d’un parti communiste de combat, à la contre-offensive du monde du travail et à l’émergence d’une Convergence Nationale des Résistances.  

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    Achetez et lisez la revue du PRCF. Après un numéro spécial histoire, retrouvez le numéro 46 avec un dossier spécial :

    • Les bases théoriques :
      • Georges Gastaud : Eurobalkanisation, réaction en chaîne…
      • Aymeric Monville : l’idéologie européenne
    • L’UE en action
      • Fadi Kassem : l’égoïsme de l’oligarchie
      • Michel Cohen : l’Allemagne maîtresse de l’Europe
      • Yvonne Bollmann : entretien sur les menées de l’impérialisme allemand en France
    • En Sortir pour s’en SORTIR !
      • Georges Gastaud et Fadi Kassem : Abrogation des traités

    Egalement au sommaire :

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      • Aymeric MONVILLE : Retour sur les chiffres du Goulag
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    source:  https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Profitant que les travailleurs sont en vacances et du Covid 19 , Hop, Simra, Nokia, Conduent, Airbus, , Air France, mettent en œuvre des PSE “Plan de sauvegarde de l’emploi”.

    L’offensive estivale du contre les travailleurs n’en finit pas de s’allonger. Comme à chaque fois, la « nécessaire adaptation » à la nouvelle donne économique (hier à la « révolution » numérique, aujourd’hui aux conséquences de la crise sanitaire) est invoquée pour expliquer aux travailleurs qu’ils devront faire plus avec moins sous peine d’avoir à rejoindre leurs collègues licenciés et leurs familles sur le carreau.

    Chez TUI, on ne licencie rien moins que 583 salariés sous prétexte d’ du tourisme décimée. L’annonce a pourtant de quoi surprendre chez le numéro 1 mondial du secteur qui détient 30 % de parts de marché et 3 milliards d’euros de capacité financière et dont la direction travaille à la cession de sa filiale française. La société Dérichebourg, elle, ne déroge pas à la répugnante réputation qui la précède puisqu’elle mobilise les aspects les plus réactionnaires des très rétrogrades ordonnances Macron sur les accords de performances collectives. Ainsi, ce sont 163 salariés qu’elle a décidé de licencier car ils refusaient de baisser leurs salaires.

    Néanmoins, les travailleurs se saisissent partout des questions relatives à leurs  et contestent le droit du patronat à régenter leur vie :

    • Les salariés de Monoprix comme ceux de Castorama ne comptent pas être les dindons de la farce de l’épisode confiné où ils s’étaient vu promettre primes, revalorisation et autres reconnaissances sonnantes et trébuchantes et dont ils souhaitent à présent voir la couleur.
    • Ceux de Nokia en appellent à l’union des luttes avec les salariés des équipementiers téléphoniques et ceux des opérateurs pour se défendre contre la voracité d’actionnaires qui perçoivent de l’argent public tout en pratiquant le  à grande échelle.
    • Les salariés de Sanofi se sont joints à ceux de Nokia lors de leur manifestation à Paris pour dénoncer une direction qui ne prend même plus la peine de maquiller les licenciements derrière la crise épidémique puisqu’elle le fait alors même que le chiffre d’affaires du groupe en profite largement.
    • Les salariés de Renault refusent, quant à eux, le chantage patronal à la concurrence inter-sites (Choisy/Flins, Maubeuge/Douai) ou inter- statuts (titulaires, prestataires, intérimaires) et appellent à une mobilisation large de tout le secteur pour défendre l’emploi.

    Pour rouvrir la perspective politique révolutionnaire indispensable aux luttes, le PRCF appelle à dénoncer le capitalisme tout en appelant au FREXIT PROGRESSISTE, car l’UE, si nous n’en sortons pas rapidement par la voie progressiste, c’est nous, la nation laborieuse, qui “y resterons”!

    télécharger, partager, imprimer, diffuser le  de la rentrée 2020 du PRCF

    2020 – 09 TRACT de rentrée

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  • À Lisbonne, le PC montre sa force reportage exclusif au  pour Initiative communiste.

    Notre camarade Aymeric Monville, secrétaire de la commission internationale du PRCF, était reçu ce week-end à Lisbonne par les camarades portugais, pour une fête annuelle, tenue dans des conditions très particulières pour cause de Covid-19, mais dont le déroulement donne une leçon de lutte et de dignité à tous les partis communistes.

    Pour sa 44e édition, le Parti communiste portugais a maintenu sa fête annuelle, la fête de l (du nom de son quotidien). Et ce, malgré des pressions inédites et une campagne de presse anticommuniste furieuse, qui a impliqué jusqu’au président la République. Pendant ce qui ne fut pas seulement un confinement mais un véritable état d’urgence, la bourgeoisie du pays n’avait pas hésité à interdire la grève (phénomène inédit en ) tout en envoyant les travailleurs au casse-pipe au pire de la pandémie, entassés dans les transports. Ce sont évidemment les mêmes qui ont reproché tout l’été au Parti communiste de maintenir cette fête de rentrée pour de prétendues raisons sanitaires. Les autres années, les médias se contentaient de passer cet événement sous silence.

    Malgré les Cassandre et autres prophètes de malheur, la fête s’est évidemment déroulée sans problèmes. Les camarades ont respecté scrupuleusement les règles sanitaires en vigueur et accepté de réduire la participation de 100 000 à 16 000 personnes par jour. Le Parti, qui possède le terrain de la fête depuis 1990 sur la commune de Seixal, au nord de Lisbonne, montre qu’il est maître chez lui et sait s’appliquer à lui-même une discipline toute prolétarienne (l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté, disait Rousseau) quand les circonstances l’exigent.

    On ne pourra donc pas faire la leçon aux camarades, qui sont d’ailleurs les seuls à n’avoir pas bradé la santé dans le pays. Le message est clair : les mesures sanitaires ne peuvent être utilisées comme prétexte à l’arrêt des luttes. En plein état d’urgence, le  avait d’ailleurs maintenu le défilé du 1er-Mai, avec la même dignité et le même sens des responsabilités.

    « Assim se vê a força do PC », ainsi l’on voit la force du PC, comme le dit l’un de ses slogans majeurs. Une preuve et une épreuve de force, donc, contre le retour d’un obscurantisme et d’une stratégie de la peur qui rappelle singulièrement le caractère particulièrement sinistre de la dictature de Salazar, à l’heure où le Portugal, qui s’était maintenu indemne d’un fort mouvement d’extrême droite depuis la révolution du 25 avril 1974, a vu récemment l’apparition des amis de Marine Le Pen, le mouvement « Chega » (« ça suffit »), tandis que le PS ne demandait, n’était la pression du PC, qu’à s’allier avec la droite pour imposer la libéralisation et la destruction du pays.

    Dans son  discours de clôture, le secrétaire général Jerónimo de Sousa a rappelé que tout démontre aujourd’hui qu’il faut compter avec le PC. Celui-ci a joué un rôle incontournable ces dernières années, notamment depuis 2015 où, pour éviter la destruction du pays par la Troïka, il a adopté la stratégie de ne pas participer au gouvernement mais de voter toutes les avancées possibles en faveur des travailleurs et de rejeter tout ce qui leur nuit. On a même vu les salaires augmenter depuis lors. N’ayant jamais renoncé au marxisme-léninisme auquel son dirigeant historique Álvaro Cunhal a apporté une contribution majeure (lire en français : Le Parti en toute transparence, théorie du parti léniniste par Á. Cunhal, aux éditions Delga), le parti n’a nullement abandonné non plus le patriotisme progressiste, typique du mouvement communiste depuis le VIIe congrès du Komintern, et qui a marqué le PCF jusqu’à l’époque du refus du traité de Maastricht. La marée de drapeaux rouges de la fête s’ornait ainsi du drapeau national. Le peuple portugais, volontiers europhile dans les années 80, a désormais compris, grâce à son PC, que l’ ne lui voulait guère de bien.

    C’est aussi dans cet esprit de défense de la souveraineté populaire que Jerónimo de Sousa a appelé dans son discours à la nationalisation de CTT (opérateur postal), Novo Banco (troisième banque portugaise) ainsi que de la TAP (compagnie d’aviation). Et de conclure : « Durant ces trois jours, nous avons retrouvé la joie de vivre. »

    On l’aura compris : par son expérience de lutte, forgée durant la dictature, par son caractère indomptable, partout en Europe, le PCP donne le ton.

    Aymeric Monville, 8 septembre 2020


    Le discours de , secrétaire général du Parti Communiste Portugais

    “Durant ces trois jours, nous avons regagné la joie de vivre”

    Chers invités !
    Chers amis et camarades !

    Salutations chaleureuses à vous tous qui êtes ici avec la force de votre présence. Salutations à tous les constructeurs qui ont participé aux journées de travail avec ce militantisme et cette générosité uniques, à tous les participants et visiteurs de notre Avante ! Festival Avante ! Un salut particulier à la jeunesse et au PJC, toujours avec leur présence massive, leur contribution indispensable pour élever cet espace de liberté et assurer son fonctionnement exemplaire.

    Nous saluons et n’oublions pas tous ceux qui n’ont pas pu être présents mais qui ont contribué à sa tenue, un salut étendu à beaucoup d’autres qui ne sont pas ici, mais avec qui nous avons rendez-vous dans les luttes des temps à venir et dans les Festivals des années à venir.

    Camarades,

    Nous avons construit et organisé notre Festival, ce grand Festival et ce Rassemblement de solidarité, de paix, d’amitié, de démocratie et de socialisme, dans un contexte d’hostilité sans précédent de la part des grands intérêts économiques et des forces les plus réactionnaires et conservatrices, contre lesquels ils ont mené une campagne trompeuse, utilisant leurs puissants moyens médiatiques et enivrant l’opinion publique pour la rendre non viable.

    Ils ont voulu nous faire taire. Ils n’ont pas réussi !

    Oui, nous avons organisé le Festival, en respectant les règles de santé, car sa tenue est avant tout un moyen d’assurer la défense et le fonctionnement de la vie démocratique dans sa plénitude et cela est contraire à leurs souhaits.

    Pour les mêmes raisons qui nous ont conduits auparavant à exprimer notre désaccord avec les solutions qui imposaient des limitations à l’exercice des libertés et du travail collectif et de l’action civique, alors que plusieurs milliers de personnes étaient, dans le silence et le verrouillage, victimes de l’arbitraire du grand capital.

    Pour les mêmes raisons qui nous ont conduits à être là où la vie nous appelait à défendre l’emploi, les salaires, le travail et les droits sociaux, les libertés, en les affirmant et en les exerçant, contrairement à ceux qui, sous le prétexte de l’épidémie, voulaient les limiter et les restreindre avec force, en nourrissant toutes les craintes.

    Oui, ceux qui ont tout fait pour rendre le Festival non viable, ce qu’ils voulaient le plus était de faire taire cette force qui est venue ici et qui est ici.

    Voici la force d’un Parti qui travaille, vit et lutte pour servir les travailleurs et le peuple.

    C’est un collectif puissant et chacun d’entre nous est ici à prendre position, à démontrer un engagement, à transmettre un message qui résonne dans cet immense espace et se projette bien au-delà.

    Nous ne sommes pas ici uniquement pour entendre la parole des discours. Nous sommes ici, chacun d’entre nous, tous, pour dire aux travailleurs, au peuple portugais, qu’ils peuvent compter sur nous, qu’ils peuvent compter sur le PCP à tout moment, dans toutes les situations.

    Nous sommes ici pour garantir les normes de santé, parce que nous avons un engagement envers les travailleurs, pour la réalisation de leur aspiration à travailler avec des droits et pour un salaire valorisé et équitable.

    Nous sommes ici pour réaffirmer notre engagement dans la défense des droits et libertés démocratiques, dans les entreprises, dans la rue, partout où il est nécessaire de les utiliser pour défendre le droit de grève, de protestation, de manifestation, d’action syndicale et civique dans tous les domaines de leur vie.

    Nous sommes ici parce que nous n’accepterons jamais d’être entraînés dans le marécage du conformisme rêvé par ceux qui vivent de l’exploitation, en cette période d’aggravation de tous les problèmes nationaux.

    Nous sommes ici, dans le respect des normes sanitaires, pour réaffirmer que nous n’abandonnerons pas la première ligne de la lutte pour de meilleures conditions de vie de notre peuple, pour son droit aux soins de santé, à l’éducation, à la sécurité sociale, au logement et à la mobilité, et que nous sommes prêts à construire un Portugal d’avenir.

    Nous sommes ici, et c’est une raison supplémentaire, pour combattre la peur et donner de l’espoir et de la confiance dans la lutte pour l’avenir.

    Camarades,

    L’époque que nous vivons comporte-t-elle des risques et des dangers ? Oui ! Était-il et est-il nécessaire de prendre des mesures pour défendre la santé ? Sans aucun doute ! Nous avons toujours défendu cette nécessité.

    En matière de santé, il faut le dire, le PCP était non seulement, mais est, la force politique la plus cohérente et la plus déterminée dans sa défense et celle du Service national de santé qui l’assure.

    Un parti qui a toujours présenté des solutions, y compris en cette période d’épidémie. Des solutions pour répondre à une éventuelle aggravation de la situation épidémiologique et pour garantir la normalité et l’efficacité des soins fournis aux usagers, comme le défend le Plan d’urgence du SSN, présenté par le PCP en juillet à l’Assemblée de la République.

    Mais pour assurer la santé, il faut garantir de nombreux autres aspects de la situation des personnes. Il est nécessaire de garantir la vie des milliers de personnes qui ont été et continuent d’être confrontées à la cupidité et à l’opportunisme de ceux qui, dans l’ombre de l’épidémie, ont aggravé l’exploitation.

    Pendant cette période, des milliers de travailleurs ont été licenciés, car les mécanismes permettant de licencier les travailleurs, que ce soit à la fin des six mois de la période d’essai, ou le non-renouvellement des contrats, ou les licenciements collectifs, ou les faux travailleurs indépendants, étaient déjà en place. Il suffisait de les activer.

    Des centaines de milliers de personnes ont vu leurs salaires baisser, en particulier celles qui ont été licenciées. Avec les premières difficultés, le capital a cherché à jeter les coûts qui leur incombent sur le dos des travailleurs et sur le budget de l’État, tandis qu’au gouvernement et à l’Assemblée de la République, le PS, le PSD et le CDS ont rejeté les propositions du PCP visant à interdire les licenciements et à garantir le paiement de 100% des salaires.

    Plusieurs milliers de personnes ont vu leur droit aux congés, à des horaires de travail stables, à des composantes variables de la rémunération telles que les indemnités de repas être attaqués, révélant ainsi les déséquilibres des relations de travail qui se sont maintenant aggravés.

    Les micro, petites et moyennes entreprises ont été contraintes de suspendre leur activité et ont vu leurs activités sapées. Et les effets durables qui se font sentir aujourd’hui ne sont pas dus à l’épidémie, mais à la baisse du pouvoir d’achat.

    Mais ce fut aussi le moment de l’aggravation de nombreux autres problèmes. Les jeunes, les enfants et les personnes âgées ont dû faire face à cette situation d’isolement inhabituelle. Un isolement qui n’est pas exempt de conséquences sociales, émotionnelles, psychologiques et sanitaires en général, dans un contexte où des problèmes antérieurs ont été mis en évidence, comme l’inégalité dans la répartition des revenus familiaux et les situations de pauvreté, mais aussi l’accès à l’éducation dans des conditions d’égalité et l’aggravation des situations de marginalisation sociale des personnes âgées. Les droits de toutes ces personnes ne peuvent être suspendus.

    Oui, il est nécessaire de protéger les personnes âgées, mais les protéger ne peut signifier l’abandon ou la stigmatisation, avec des conséquences irréversibles sur l’hypothèque de leur vie et de leur droit à vieillir avec des droits.

    Des temps difficiles aussi pour la culture qui a vu s’aggraver les vieux problèmes de dévaluation systématique de toutes ses activités.

    Permettez-moi de saisir cette occasion pour saluer tous les artistes, techniciens et autres professionnels de la culture qui participent à cet événement unique et, à travers eux, tous les autres à travers le pays qui sont aujourd’hui fortement affectés dans leur vie et leur production. Pour nous, la culture n’est pas jetable !

    Nous sommes une force qui vise l’accomplissement et le bien-être dans toutes les dimensions de la vie humaine.

    Camarades,

    La situation mondiale dépeint brutalement la nature exploitante, oppressive, agressive et prédatrice du capitalisme, en montrant son caractère profondément inhumain, ses énormes responsabilités dans les graves problèmes et fléaux qui affectent l’Humanité.

    Dans le contexte de la crise structurelle du capitalisme, la pandémie de Covid-19 a accéléré la nouvelle crise économique annoncée depuis longtemps, qui met à nu les énormes et inacceptables injustices et inégalités sociales qui marquent la réalité de millions d’êtres humains.

    Le grand capital cherche à utiliser la situation actuelle pour imposer une exploitation encore plus violente des travailleurs, des attaques plus graves contre les droits, les libertés, la démocratie, la souveraineté et l’indépendance des États, une plus grande appropriation privée des ressources naturelles.

    Tentant de contrer son déclin relatif et de sauvegarder sa domination hégémonique dans le monde, les États-Unis d’Amérique, avec le soutien de leurs alliés – à savoir l’OTAN -, intensifient l’action agressive face au droit international, en imposant des sanctions, des blocus économiques, des opérations de déstabilisation et d’agression contre les pays et les peuples qui affirment le droit de décider librement de leur destin.

    75 ans après la victoire sur le nazi-fascisme lors de la Seconde Guerre mondiale, une dénonciation et une action fermes sont nécessaires pour contrer la dérive de plus en plus réactionnaire, autoritaire et fasciste qui est en cours, et pour intensifier la lutte pour la paix et le désarmement, contre la guerre et le militarisme.

    Saluons les délégations étrangères présentes à l’Avante ! le PCP réaffirme sa solidarité avec les travailleurs et les peuples qui défendent leurs droits partout dans le monde, en soulignant les divers objectifs immédiats, ouvrant des possibilités d’avancées démocratiques, progressistes et révolutionnaires.

    La gravité de la situation internationale exige, avec une énorme importance, la convergence de l’action des communistes et des autres démocrates, dans un large front anti-impérialiste pour arrêter l’offensive exploitante et agressive de l’impérialisme et ouvrir la voie à la construction d’un nouvel ordre international, de paix, de souveraineté et de progrès social.

    Convergence entre les forces qui rejettent une Union européenne de plus en plus néolibérale, militariste et fédéraliste, et qui luttent pour une Europe de coopération efficace, de progrès social et de paix, pour une Europe des travailleurs et des peuples.

    Les communistes, tous révolutionnaires, sont confrontés à de grandes exigences pour entreprendre une action résolue pour les droits des travailleurs, pour la liberté, la démocratie et la souveraineté, pour l’avancement de la transformation sociale, pour une société sans exploitation et oppression, pour le socialisme.

    Camarades,

    Le Portugal a longtemps été confronté à de graves problèmes, que l’épidémie a mis à nu dans toute sa dureté. Des déficits structurels chroniques dans plusieurs domaines. Des déficits qui ont fait du Portugal un pays de plus en plus dépendant et fragile, avec des effets extrêmement négatifs sur la croissance économique, sur la balance extérieure et sur la dette extérieure.

    Un pays où persistent de graves inégalités sociales et régionales et de graves problèmes sociaux, où pèsent la précarité du travail, le chômage, une répartition injuste des richesses, une protection sociale faible et insuffisante, et des niveaux inacceptables de pauvreté et d’exclusion sociale.

    Il y a ceux qui s’efforcent de faire croire aux gens, de se soustraire à leurs propres responsabilités et d’éterniser les politiques de désastre du passé, que les problèmes auxquels le pays est confronté aujourd’hui sont essentiellement le résultat de l’épidémie. Ils veulent vraiment nous faire croire qu’après elle, tout ira bien, comme si tout allait bien et que l’avenir du pays et son développement étaient garantis.

    Les causes de notre retard, de nos faiblesses économiques et de nos profondes inégalités ne sont pas d’aujourd’hui, nous les trouvons dans les décennies de politiques de droite mises en œuvre par les gouvernements successifs du PS, du PSD et du CDS, qui ont privatisé des secteurs stratégiques au profit de monopoles, détruit la capacité de production, réduit les investissements publics, affaibli les services publics essentiels, favorisé l’exploitation et le travail sans droits.

    Les causes résident dans cette politique qui a accru la dépendance extérieure, qui a soumis le pays aux diktats de l’Union européenne et de l’Euro pour servir le grand capital transnational et les intérêts du grand capital national et de ses alliés.

    Une politique de soumission du pouvoir politique au pouvoir économique et visant la concentration et la centralisation de la richesse, qui a fermé les yeux sur la corruption que les privatisations ont alimentée et qui a, dans l’exemple de la banque BES, le schéma directeur, le modèle, de cette politique de soumission et de trafic et qui continue aujourd’hui, avec la perte de millions pour la Novo Banco qui aurait dû être nationalisée depuis longtemps.

    Une politique qui a noyé le travail dans les impôts et a soulagé les grandes entreprises. Qui permet l’évasion fiscale des grands groupes économiques les mieux cotés vers les Pays-Bas et d’autres paradis fiscaux.

    Une politique qui n’a jamais manqué d’argent et de facilités pour les capitaux !

    C’est cette politique qui a affaibli le Portugal et, bien sûr, l’épidémie tend à s’aggraver, ajoutant des problèmes aux graves problèmes que le pays connaissait déjà et lorsque de nouveaux signes de recul économique et social se font entendre, avec le grand capital, avec la connivence des forces politiques qui le servent, préparant le terrain à ce recul, en utilisant l’épidémie comme prétexte.

    Ils y freinent l’augmentation générale des salaires et du salaire minimum national. Là, ils remettent en cause l’augmentation des salaires des travailleurs de l’administration publique, en annonçant à l’avance de nouvelles périodes de gel qui s’ajoutent à la décennie au cours de laquelle ils ont perdu des salaires et du pouvoir d’achat.

    Ils y parlent de nouveaux changements dans la législation du travail, à savoir l’introduction de nouvelles lignes d’exploration, par exemple dans la situation du télétravail.

    Ils y perpétuent le mauvais fonctionnement des services publics, de l’assistance dans les unités de soins de santé au guichet, par téléphone ou à un hublot, à l’extension des classes virtuelles ou aux longues files d’attente dans la rue à la Sécurité sociale ou aux services de la Poste.

    Ils y revendiquent de nouvelles réformes structurelles, cet euphémisme qu’ils utilisent pour cacher les mesures qu’ils proposent pour approfondir l’exploitation du travail et la destruction des services publics, pour montrer le répertoire des grandes puissances de l’Union européenne, même si elles n’ont rien à voir avec l’épidémie.

    Des toiles bien tissées qui cherchent à créer une atmosphère propice à l’acceptation de ces mesures, qu’elles poursuivent depuis longtemps et pour lesquelles elles ont maintenant des excuses.

    Oui, nous les avons là pour donner vie aux projets et aux dynamiques de régression sociale et civilisationnelle qui ont marqué le pays au cours des dernières décennies, à savoir pour donner de la force et alimenter l’action des forces et secteurs réactionnaires, dans lesquels s’insèrent le PSD, le CDS et leurs partis mandataires qui cherchent activement à saper le régime démocratique et la Constitution de la République.

    Une action qui tire parti des problèmes créés par le capital lui-même et ses agents, où pèse la promotion et l’instrumentalisation de la violence et du racisme, stimulant la ségrégation sociale et la dérive criminaliste et justicialiste, expressions les plus visibles d’une dimension réactionnaire et fasciste.

    Camarades,

    C’est aussi pour vaincre ces objectifs que le chemin, aujourd’hui comme hier, est de mobiliser ceux qui sont touchés par ces attaques, celui de l’action, de l’intervention et du développement de la lutte pour y faire face.

    Oui, à chaque nouvelle vague d’attaque contre les droits, à chaque offensive, quelle autre arme les travailleurs ont-ils ?

    Face à chaque fermeture de services publics, à chaque médecin en moins dans le Centre de santé, à chaque réduction des horaires de transport, quelle autre réponse la population peut-elle apporter ?

    Les temps sont durs et exigent une détermination à résister au discours de la peur et qu’il n’y a pas d’alternative.

    Mais ces mois ont montré qu’il y a des forces et qu’il y a du courage pour les affronter.

    Ainsi, de cette tribune, nous saluons les nombreuses luttes dans les entreprises et sur les lieux de travail, pour le droit à l’emploi, les salaires, les horaires de travail, les droits.

    D’ici, nous valorisons cette force qui résiste à l’offensive, qui ne se résigne pas aux inévitables que chaque jour veut nous vendre.

    Et d’ici, nous saluons la grande centrale syndicale des travailleurs portugais, la CGTP-IN. Centrale syndicale de classe, unitaire, démocratique, indépendante, solidaire et de masse qui a toujours su, tout au long de ses presque 50 ans d’histoire, que l’on célèbre ce 1er octobre prochain, honorer la force et le prestige que les travailleurs lui confèrent.

    Et, à partir de là, le PCP lance un appel à tous les travailleurs, à tous ceux qui sont touchés par la politique de droite, aux jeunes, aux femmes, à notre peuple, pour qu’ils développent la lutte autour de leurs revendications concrètes et participent, le 26 septembre prochain, dans tout le pays, aux actions appelées par la CGTP-IN.

    Camarades,

    Le Portugal doit de toute urgence retrouver les niveaux de production, l’emploi, les salaires et les conditions de vie, et inverser une situation déjà marquée par la perspective d’une profonde récession économique, mais il doit en même temps agir sur les causes de notre retard et aller plus loin pour assurer les niveaux de développement qui ont été systématiquement différés et pour améliorer les conditions de vie.

    Mais pour les deux, les prescriptions ne peuvent pas être celles du passé !

    Les politiques proposées ou en cours ne répondent ni aux problèmes du présent, ni à ceux de l’avenir du pays.

    Nous l’avons vu dans le programme dit de stabilisation économique et sociale et dans la proposition de budget supplémentaire du gouvernement qui l’a soutenu, qui a surtout révélé une option claire pour favoriser les intérêts du capital vers lequel sont acheminés des millions et des millions d’euros. Nous le constatons également aujourd’hui lorsque le gouvernement présente la première version du programme qu’il appelle de résilience et de relance avec ses options pour l’avenir.

    L’ampleur des problèmes exige une autre réponse. Le PCP est à la hauteur de ses responsabilités, de son rôle et de ses engagements en faveur des intérêts des travailleurs et de la population.

    Il ne sert à rien de brandir des menaces de crise politique. Ce qu’il faut, c’est profiter de tous les instruments pour empêcher les travailleurs et les gens de voir leur vie plongée dans une crise quotidienne.

    Comme il ne vaut pas la peine que d’autres se précipitent pour condamner que le PCP ne compte pas, qu’il reste en dehors des solutions dont le pays a besoin.

    Et le PCP a déjà prouvé qu’il compte, qu’il compte beaucoup et de manière décisive, comme aucun autre, pour assurer des avancées dans l’intérêt des classes et des couches populaires.

    Le PCP ne sera pas absent, comme il ne l’a jamais été, de toute solution qui répond aux problèmes, il ne gaspillera aucune occasion de garantir des droits et de meilleures conditions de vie.

    C’est sur le concret et non sur de simples mots d’intention que doit reposer l’évaluation de ce qui doit être fait.

    C’est pourquoi, au début des travaux de l’Assemblée de la République, nous présenterons un ensemble de propositions qui répondent aux graves problèmes qui affectent la vie des travailleurs et des personnes.

    Parmi les nombreuses initiatives que nous avons en préparation, nous reprendrons la lutte pour l’augmentation du salaire minimum national à 850 euros ; pour la création d’un supplément de salaire pour les travailleurs des services essentiels et permanents ; pour une allocation de difficulté, de risque et de santé ; pour l’indemnisation et la reconnaissance de la protection sociale pour ceux qui travaillent en équipe et de nuit ; pour l’élargissement de l’accès aux allocations de chômage et l’augmentation de leur montant et de leur durée.

    Nous continuerons à nous battre pour l’élimination des réductions de salaire liées au licenciement, pour l’interdiction de licencier tous ceux qui voient leur emploi menacé et pas seulement dans les entreprises à but lucratif.

    Le budget de l’État pour 2021 doit également s’attaquer aux problèmes les plus immédiats, les plus pressants et les plus inévitables. Il doit aider ceux qui ont perdu leurs revenus par un soutien extraordinaire pour garantir des conditions de vie à ceux dont l’activité est en danger, en particulier en soutenant les micro et petites entreprises. Il doit fournir au NHS tous les moyens nécessaires pour garantir la fourniture de soins de santé, pour garantir la réouverture du réseau de soins de santé primaires, et pour assurer les moyens de diagnostic, de prévention et de traitement non seulement de la COVID, et pour mettre fin à la distribution de l’argent public dont le NHS a besoin aux groupes privés qui considèrent la maladie comme une affaire.

    Mais surtout, ce qu’il faut pour répondre aux problèmes auxquels le pays est confronté, c’est une autre politique et d’autres options, qui n’ont pas toutes une incidence directe sur le budget de l’État, qui créent les conditions du développement du pays.

    Qu’il n’y ait aucun doute.

    Le PCP ne sera pas seulement là, mais il se battra pour trouver des solutions aux problèmes du pays.

    Des solutions avec le PCP, comme l’exigent la valorisation des carrières des travailleurs, l’augmentation générale des salaires, dans le secteur privé et public, et du salaire minimum national à 850 euros.

    Des solutions avec le PCP pour abroger les normes pénibles de la législation du travail, en particulier avec l’élimination de l’expiration des négociations collectives et le rétablissement du traitement plus favorable, et pas seulement ce que certains identifient comme les changements imposés par le gouvernement PSD/CDS laissant intactes les dispositions pénibles que le gouvernement PS avait imposées en 2007.

    Des solutions avec le PCP pour une voie déterminée d’investissement public et d’application des fonds de l’UE en accord avec l’intérêt national et non soumis à l’imposition de l’Union européenne et aux intérêts des groupes monopolistiques.

    Des solutions avec le PCP pour des mesures fiscales qui combattent l’injustice fiscale, déchargent les revenus faibles et moyens et taxent dûment les grands bénéfices, les fortunes et les actifs de grande valeur.

    Des solutions avec le PCP pour étendre la protection sociale, renforcer la protection contre le chômage et la maladie, améliorer les allocations familiales, maintenir et accroître le rythme d’augmentation des pensions, tout en assurant la diversification des sources de financement de la sécurité sociale.

    Des solutions avec le PCP pour poursuivre la création d’un réseau public de garderies et lancer un réseau public de maisons de repos, en profitant des fonds annoncés pour le Portugal.

    Solutions avec le PCP pour inclure le lancement d’un programme de construction de logements d’État et améliorer le plan de tarification des transports, en établissant le régime de soutien tarifaire et en augmentant l’offre.

    Des solutions avec le PCP pour reprendre le contrôle public d’entreprises stratégiques – à commencer par CTT Posts, Novo Banco et TAP – qui sont essentielles pour le développement souverain du pays.

    Les déclarations du PS selon lesquelles il ne veut rien avec le PSD n’ont guère de sens si les options qu’il adopte sont, plus ou moins, celles que le PSD adopterait, sans couper les lignes directrices et les engagements qui ont soutenu la politique de droite. D’autant plus lorsque les convergences entre les deux parties se poursuivent sur des questions pertinentes, dans le cadre d’un processus de réarrangement des forces mis en route, et auquel participe l’actuel président de la République, pour blanchir le PSD en vue de sa réhabilitation politique et d’une coopération plus forte avec le PS, instrument de la politique de droite.

    Il n’y a pas de solution aux problèmes nationaux ni de réponse aux intérêts des travailleurs et du peuple avec les options du gouvernement PS ou avec les projets réactionnaires que le PSD, le CDS et leurs partis mandataires – Initiative libérale et Chega – doivent combattre.

    Le Portugal doit affirmer et matérialiser un projet alternatif de développement souverain, libéré du capital monopolistique, capable de rendre au pays ce qui lui appartient, son économie, ses ressources, la décision sur sa vie et son avenir.

    L’alternative qui ne renonce pas à assurer la libération du pays de la soumission à l’euro, à garantir la renégociation de la dette publique pour libérer les ressources essentielles.

    Il doit avoir les instruments appropriés entre ses mains et décider librement et ne pas dépendre des critères et des décisions des autres.

    Elle doit avoir son propre agenda qui aborde les problèmes du pays sans conditionnalités ni contraintes, garantissant le développement, l’amélioration des conditions de vie et l’équilibre environnemental.

    Le Portugal doit garder à l’esprit et ne pas oublier les leçons importantes qui peuvent être tirées de la situation actuelle et qui ne peuvent être ignorées à l’avenir : l’importance du rôle des travailleurs et la centralité du travail dans la société ; le rôle des services publics ; l’importance de la production nationale et de la prise en charge des secteurs stratégiques par le pays.

    Il faut une politique alternative, patriotique et de gauche, qui favorise le tournant nécessaire dans la vie nationale !

    Camarades,

    Nous avons devant nous de grandes tâches et des luttes importantes qui exigent le renforcement et l’affirmation de ce Parti nécessaire et indispensable.

    Face à une situation difficile et qui s’aggrave, les travailleurs, les retraités, les intellectuels et les cadres techniques, les micro, les petits et moyens entrepreneurs, les petits et moyens agriculteurs, les jeunes, les femmes, les personnes handicapées peuvent compter sur le PCP. Contre le chantage et l’intimidation, hier comme aujourd’hui, nous sommes la force de résistance, d’initiative, de courage et de confiance en l’avenir. Nous disons ce qui doit être dit. Nous faisons ce qui doit être fait. Ici, nous avons ce Festival, ici, nous avons ce rassemblement mémorable pour le prouver.

    Voici notre détermination et l’appel aux travailleurs à s’organiser et à lutter, en développant les actions en cours, sur les lieux de travail, dans les entreprises, dans les secteurs, dans les petites et grandes initiatives d’unité et de convergence. Une lutte pour la défense des intérêts immédiats, une lutte pour l’alternative.

    Voici notre intervention à l’Assemblée de la République, au Parlement européen, dans les Assemblées législatives régionales et dans l’Administration locale, en soulignant les initiatives que nous allons prendre à l’Assemblée de la République, suite à l’intervention sans précédent du PCP, avec ses plus de deux cents initiatives législatives, visant à assurer des améliorations et des avancées dans différents secteurs de la vie nationale.

    Voici notre détermination dans la bataille pour les élections du Président de la République avec une candidature qui assume les droits des travailleurs, les valeurs d’avril et l’engagement du projet que la Constitution de la République portugaise consacre mais qui est très loin d’être réalisé, et dans les élections de l’Assemblée législative de la Région autonome des Açores, pour défendre les intérêts des travailleurs et des citoyens de cette Région autonome.

    Voici notre détermination à renforcer l’organisation du Parti. De ce Parti qui, grâce au militantisme de ses membres, au cours des derniers mois difficiles, n’a pas abandonné les travailleurs et le peuple et a été là où il fallait agir, clarifier, soutenir. Le renforcement de l’organisation avec le militantisme, plus de responsables et plus de cellules d’entreprise et de travail, le développement de l’action locale, l’intensification du travail d’information et de propagande et la diffusion d’Avante ! l’indépendance financière du Parti, notamment avec la concrétisation de la Campagne Nationale de Fonds.

    Renforcement du Parti qui doit s’articuler avec la dynamisation de l’intervention pour des objectifs concrets immédiats, pour l’alternative, pour la démocratie avancée avec les valeurs d’Avril dans l’avenir du Portugal, pour le socialisme.

    Nous entrons dans la troisième et décisive phase de préparation du XXIe Congrès de notre Parti, avec la participation maximale des militants, en fixant des lignes directrices et des mesures pour répondre à la situation, en réaffirmant l’identité communiste, la nature de classe, les buts suprêmes, l’idéologie, les principes de fonctionnement, le patriotisme et l’internationalisme. En utilisant les instruments créés par Marx et Engels, l’expérience léguée par Lénine et la formation collective du PCP avec la contribution unique d’Álvaro Cunhal, nous analyserons la situation portugaise et mondiale et indiquerons les voies de l’avenir.

    Nous organisons notre festival à un moment où nous célébrons les 100 ans de la vie du PCP. Nous sommes un parti qui a toujours refusé de se laisser intimider, quelle que soit l’ampleur des dangers, des adversités, des menaces ou des persécutions.

    Les générations successives de communistes ont dû faire face aux conditions les plus difficiles pour assurer la libération de leur peuple de toutes les formes d’exploitation et d’oppression. Un Parti dont la mort a été déclarée mille fois et qui a émergé mille fois renouvelé, déterminé et convaincu, dirigeant la lutte des travailleurs et du peuple.

    Le Parti communiste portugais a une histoire glorieuse et combative qui se poursuit et se poursuivra. Dans ses propositions, dans ses objectifs, dans son action, le bien-être du peuple et des travailleurs, la liberté, la démocratie, un Portugal souverain et la construction d’une société plus juste, sans exploités ni exploiteurs, ont toujours été au premier plan.

    Il en a été ainsi et il en est ainsi aujourd’hui, avec nos propositions alternatives à la politique de droite.

    Et c’est donc face à l’épidémie que nous affrontons et combattons, en donnant l’exemple avec toutes les mesures sanitaires de précaution recommandées, en les rendant opérationnelles sur la base de notre Avante ! et dans toutes nos activités politiques, sociales et familiales.

    Les communistes ont tout fait et font tout pour aider à résoudre les problèmes du pays, des travailleurs et du peuple. Ils feront tout dans la vaste lutte contre le COVID-19.

    Mais ils ne cèderont pas à la peur réelle ou instillée par une panique orchestrée qui vise à isoler les gens, à briser la classe et la solidarité sociale, de sorte que les travailleurs acceptent docilement des sacrifices, abdiquent ou acceptent la limitation de leurs droits et de leurs conditions de travail et de vie et même de leur liberté.

    Parce que nous sommes certains que, en luttant vigoureusement contre le virus auquel nous sommes confrontés et contre de nombreuses autres maladies, obstacles et revers, seulement avec une grande confiance dans l’avenir de nos capacités et de celles de notre peuple, et en continuant à vivre avec joie et espoir notre vie sociale et culturelle familiale, nous trouverons la force de continuer sur la voie d’un monde meilleur et plus juste.

    La poursuite de cette voie sera possible si la population, en particulier les travailleurs, ne se laisse pas enfermer dans le “lockdown” dans lequel certains veulent enfermer leurs revendications et leurs luttes.

    Avec l’espoir et la confiance dans les générations actuelles, dans la jeunesse et dans l’avenir, sans négliger notre attention et notre vigilance sur les véritables nuages noirs qui se profilent à l’horizon, nous pouvons également entrevoir que l’humanité n’a jamais eu ou créé autant de potentialités dans son histoire pour concrétiser le rêve d’une société juste, sans exploités ni exploiteurs, comme à l’époque où nous vivons.

    Il nous suffit de ne jamais abandonner et de continuer à lutter pour atteindre cet objectif, car il est possible et nécessaire.

    En cette période de célébration du Centenaire de notre Parti, nous réaffirmons ici la validité de l’idéal et du projet communiste, le rôle nécessaire, indispensable et irremplaçable de ce Parti dont l’histoire, au lieu d’être passée dans le passé, se projette à l’horizon.

    Certains pensaient qu’avec le mensonge et l’affront, nous baisserions les bras. Ils ont vu la réponse. Ce Rallye et ce Festival sont marqués par la capacité, l’organisation, la responsabilité, le courage et la confiance.

    C’est ainsi que le PCP est né !

    C’est ainsi qu’il se bat depuis près de 100 ans !

    C’est ainsi que, honorant l’histoire et les engagements que nous avons toujours eus, nous partons d’ici, conscients des exigences auxquelles nous sommes confrontés, déterminés dans l’action, confiants dans l’avenir.

    Vive la solidarité internationaliste !
    Vive la jeunesse et les JCP !
    Vive la fête de l’Avante !
    Vive le Parti communiste portugais !

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Perspectives politiques et échéances électorales

    Perspectives politiques et échéances électorales.(IC.fr-8/09/20)

     

     

    par Georges Gastaud et  1 septembre 2020 – au nom de la Commission des relations politiques du PRCF (Corpol)

     

    Alors que monte la colère sociale et que notre peuple, frappé sur tous les terrains, est en quête d’alternative politique, alors que la perspective d’un deuxième et dévastateur quinquennat Macron n’est pas écartée et que les “Républicains” et le Rassemblement “national” rivalisent de propos fascisants pour capter les peurs, toutes sortes de manoeuvres politiciennes sont en cours, toutes sortes de “ballons d’essai” médiatiques sont lancés qui ne font qu’obscurcir les conditions d’un vrai changement progressiste pour notre pays..

    “Une ligne claire pour avancer”

    Pour sa part, le PRCF avance sans masque, porteur d’une ligne claire d’union des vrais communistes, des syndicalistes de classe et des patriotes antifascistes; il s’agit de chasser Macron (sans ralliement de second tour à sa politique liberticide sous prétexte de “barrer la route au fascisme”), d’exclure toute banalisation de l’extrême droite (sous couvert d’union “des patriotes des deux rives”), de mettre le monde du travail au centre de la vie nationale en sortant par la gauche de l’UE, de l’euro, de l’OTAN, d’annuler toutes les mesures de fascisation, de privatisation, de délocalisation, de contre-réformes et d’ingérences néocoloniales du Liban au Mali. De porter, en un mot l’objectif rassembleur d’une République sociale, souveraine et fraternelle affrontant le grand capital et rouvrant à notre peuple la voie du socialisme. Dans ce but, le PRCF diffusera largement aux entreprises son programme franchement communiste et 100% anti-UE; notre camarade Fadi Kassem, secrétaire national adjoint, assisté de G. Gastaud, secrétaire national, sera chargé d’être notre porte-parole dans les luttes sociales, la précampagne et la campagne électorales dans un esprit de clarification politique et de recherche des convergences. 

    La confirmation de l’avancée de l’idée de  progressiste dont le PRCF est l’incontestable pionnier politique dans ce pays et parmi les communistes

    Dans la dernière période, on a assisté à une série de propositions émanant de forces classées à gauche :

    MM. Ruffin et Besancenot ont tenté de lancer un “CNNR” en ignorant la composante communiste (ou pire, en la méprisant) et en contournant la question stratégique du Frexit progressiste. Le PRCF a dit ce qu’il pensait de cette usurpation de la référence au CNR historique: on sait que ce dernier était ancré dans le peuple par la force de la Résistance communiste armée, pour lequel la reconquête de l’indépendance nationale était indissociable du progrès social.

    Comme il l’avait fait l’an dernier à la même époque (où, sans citer le PRCF, il avait repris l’idée des “deux drapeaux” sans lui donner de traduction concrète dans les manifs),  a radicalisé son discours en critiquant plus durement l’UE.

    Malheureusement, M. Roussel n’est pas allé jusqu’à dire qu’il faut SORTIR de cette construction 100% antisociale, impérialiste, anticommuniste, atlantiste et de plus en plus fascisante, ni jusqu’à annoncer la rupture du PCF avec le , cette courroie de transmission stipendiée de Bruxelles, ni jusqu’à revenir sur l’alliance stratégique mortifère du PCF avec le PS maastrichtien (comme on l’a vu aux municipales). Néanmoins le durcissement du discours du chef de file du PCF-PGE sur l’UE n’est pas sans intérêt : il marque l’avancée de l’idée de Frexit progressiste, anticapitaliste et anti-impérialiste dont le PRCF est l’incontestable pionnier politique dans ce pays en général, et dans la mouvance communiste en particulier, même si le mot “PRCF'” brûle la langue à certains. A noter que dans le même temps, des dirigeants syndicaux combatifs de premier plan comme Cédric Liechti (Energie-Paris) ou Laurent Brun (SNCF), sans parler de Jean-Pierre Page, se sont prononcés fortement contre l’UE en prenant le contrepied des orientations euro-béates de la Confédération CGT.

    Nous avons noté aussi avec plaisir le durcissement du ton de Jean-Luc Mélenchon sur la question de la rupture avec le capitalisme, sur l’intérêt d’une planification sociale, sur la nocivité profonde de l’UE, nous avons noté son refus courageux de la russophobie et de l’anti-soviétisme (il a rappelé notamment que l’histoire de l’URSS était historiquement indissociable de la victoire sur le nazisme et de la conquête de l’espace). Cependant nous avions aussi constaté tristement que, après la présidentielle de 2017, le slogan de la “l’UE, on la change ou on la quitte” avait presque disparu de la circulation et que dans la France insoumise, les milieux européistes et sociaux-démocrates typiquement représentés par Manon Aubry ou par Clémentine Autain, avaient pris le dessus sur les partisans d’un indépendantisme de gauche. Il faut que JLM dise clairement avant la présidentielle quel cours politique il choisit, celui de la petite bourgeoisie européiste des “métropoles”, ou celui des classes populaires qui ont montré avec persévérance, du vote sur  au Non à la constitution européenne, qu’elles ne voulaient pas de l’UE du capital, ni d’une alliance avec les politicards maastrichtens, y compris “socialistes”.

    Déjà, nous avons demandé à Jean-Luc Mélenchon d’une part, à Fabien Roussel d’autre part, la mise en place de rencontres politiques permettant de mettre cartes sur table à propos des intentions de chacun. N’ayant eu aucune réponse à nos courriers, nous refaisons cette demande publiquement. Une lettre confirmera cette demande à chaque leader politique concerné . Le PRCF est certes une force encore modeste, mais dont audience croît ; il porte une politique claire, inédite et rassembleuse susceptible de remettre en mouvement, dans les luttes et électoralement, des millions d’ouvriers et d’employés écœurés par le cours politique actuel. Ceux-ci souhaitent qu’émerge une politique nouvelle unissant le drapeau rouge au drapeau tricolore pour rompre sur des bases progressistes avec l’UE supranationale du capital sans frayer aucunement, ni avec le “néolibéralisme” policier de Macron, ni avec le PS maastrichtien, ni avec la droite réactionnaire et xénophobe des Retailleau, Le Pen, Maréchal et Cie. Bref, c’est une politique de Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologiste (FR.A.P.P.E.) qui s’ancre dans l’ADN du PCF historique (Front populaire, Résistance et Libération notamment) tout en tirant leçon des trahisons répétées du PS au cours des XXème et XXIème siècles. Le PRCF tentera aussi, à la faveur du mouvement social de l’automne, de dialoguer avec les forces représentatives du syndicalisme de classe et avec celles du mouvement, à la fois patriotique et populaire, des Gilets jaunes. 

             “Faire émerger une Convergence Nationale des Résistances”

    D’ores et déjà, le PRCF proposera dans divers départements des débats citoyens à la fin septembre (anniversaires communs de la bataille de Valmy, où l’Armée des Sans Culottes battit l’Europe monarchique… et des 49% de Non à Maastricht dont le PCF et la CGT étaient la force centrale) pour permettre aux forces démocratiques euro-critiques et antifascistes de construire ensemble. Car c’est avant tout en dialoguant et en agissant “en bas” avec les travailleurs et les citoyens qu’émergera la Convergence Nationale des Résistances, socle sociopolitique du changement indispensable.

     

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  • Communiqué de la Commission santé et du Scrétariat national  du Pôle de Renaissance Communiste en France

    Émanation de l’euro mondialisation virale ce pouvoir avance masqué : DÉFENDONS LA SANTÉ PUBLIQUE SANS RECULER SUR LES CONQUÊTES SOCIALES, L’EMPLOI, LES SERVICES PUBLICS ET LES LIBERTÉS! (IC.fr-7/09/20

    Émanation de l’euro mondialisation virale ce pouvoir avance masqué :

    DÉFENDONS LA SANTÉ PUBLIQUE SANS RECULER SUR LES CONQUÊTES SOCIALES, L’EMPLOI, LES SERVICES PUBLICS ET LES LIBERTÉS !

    Disposant désormais d’un recul de plusieurs mois, la commission Santé du PRCF ne peut que confirmer les justes critiques que le PRCF a d’emblée formulées 

    • à l’encontre de l’euro-mondialisation capitaliste et de ses prédations (environnementales et économiques) dans la multiplication et la propagation ultra-rapide des virus, 
    • des effets criminels de l’euro-austérité et de la politique sanitaire des gouvernements maastrichtiens successifs (Chirac, Aubry, Sarkozy, Hollande, …) en matière d’affaiblissement du système de soins, de désertification médicale et de destruction des structures hospitalières,

    • de sous-estimation initiale de la pandémie par les Macron et autre Buzyn qui ont plus que tardé à réagir, ignorant les informations transmises par la Chine, privilégiant le profit capitaliste et  leurs offensives antisociales contre les retraites et la sécurité sociale
    • de l’imprévoyance criminelle et des mensonges du gouvernement et de ses “conseillers scientifiques” à propos des tests de dépistage et du stockage des masques à usage sanitaire;
    • de destruction et de délocalisation massive de l’appareil productif national, de dépendance excessive à l’égard de la production industrielle étrangère en matière médicale comme en tous autres domaines, d’incapacité du pouvoir à réquisitionner, voire à  les équipements industriels nécessaires pour produire les masques et les respirateurs appropriés;

    • de mise en tutelle aveugle et antidémocratique des médecins de ville et hospitaliers traités en mineurs et empêchés de soigner selon leur conscience,
    • de refus et d’impuissance à mettre en place rapidement une politique de dépistage, d’isolement ciblé et de prise en charge médicale des personnes contaminées et potentiellement contagieuses,
    • de colonisation de l’ “État profond” sanitaire français par des cliques mandarinales liées aux labos pharmaceutiques privés;
    • de refus de nationaliser   – sans indemnité pour les grands actionnaires – , qui tout à la fois supprime des postes et privilégie, non pas le service dû aux citoyens français qui ont fait sa fortune, mais les États les “mieux-disants” sur le marché international, ainsi que l’ensemble de l’appareil productif pharmaceutique et médical,
    • d’abandon des EHPAD, dont la sous-médicalisation est flagrante, et de traitements inhumains, voire mortifères à l’égard des personnes âgées dépendantes suspectes de Covid.
    • d‘utilisation perverse de l’épidémie par le gouvernement pour limiter les libertés publiques, tenter d’imposer  la contre-réforme des retraites par le 49/3, raboter le code du travail, parachever la casse du baccalauréat et de l’école publique;
    • du système capitaliste en général, tant il est clair que les pays socialistes, Cuba en tête, ou de tradition socialiste, ont bien mieux géré la pandémie que les pays d’un néo-libéralisme débridé (USA, Grande-Bretagne, Brésil, Inde…) où les soins de qualité sont réservés aux personnes solvables,

    Banderole aux fenêtre à Paris durant le confinement – mars 2020

    • de ruine de la Sécu et du contribuable par l’allocation de subventions sans fin au patronat sans contrepartie d’emploi (Renault, Air-France, Dalkia… et Sanofi n’en licencient pas moins..) et le dégrèvement inconditionnel des cotisations sociales dites patronales, sans distinguer entre TPME et CAC-40,
    • de destruction de la souveraineté nationale et de l’indivisibilité territoriale de la République par l’emprunt européen Merkel- Macron, destiné aux euro-régions (mises en concurrence) et conditionné aux ingérences d’États étrangers et de l’UE elle-même dans la mise en place des contre-réformes en France,
    • de gaspillage belliciste des ressources publiques, les dépenses de surarmement et d’intervention militaire loin du territoire national étant maintenues durant la pandémie sur sommation de l’OTAN ou pour complaire aux profiteurs de la Françafrique néocoloniale.

    Tardivement décidé par Philippe, le confinement du printemps 2020 comportait un évident caractère de classe qui a surexposé inutilement les ouvriers et les employés travaillant dans des secteurs non vitaux; ce confinement, nous en avions alors accepté le principe sinon les modalités par esprit de responsabilité, par solidarité avec le personnels des urgences et parce que sa revendication émanait à juste titre de nombreux syndicalistes, rien de sérieux n’étant prévu dans nombre de services, d’écoles et d’usines pour protéger les personnels. Ce confinement indiscriminé, faute de tests disponibles, n’était toutefois qu’un pis-aller, le pouvoir s’étant révélé incapable de toute anticipation, de toute fourniture massive de masques, en un mot, de toute planification, et tentant même de criminaliser les tentatives des médecins de ville ou hospitaliers pour traiter précocement la  et pour en prévenir au moins les surinfections (seul “traitement” prévu, le doliprane, puis l’intubation dans les cas gravissimes… et dans la limite des équipement disponibles!). En outre, la politique gouvernementale de report des “interventions non urgentes” et de restriction des hospitalisations aux personnes “covidées” (suite aux suppressions massives de lits et d’établissements…) a nui à nombre de personnes atteintes d’autres pathologies qui n’ont pas été soignées à temps , sans compter les effets psychologiques délétères de deux mois d’isolement pour les personnes vivant seules.

    Concernant l’actuel “rebond” de la maladie, nous constatons à la fois que les données actuelles sont délicates à interpréter (l’augmentation des cas dépistés, parmi lesquels de nombreux cas asymptomatiques – mais potentiellement contagieux – témoigne-t-elle d’une véritable recrudescence ou d’un effet statistique lié à l’accroissement des dépistages)? La virulence du  ne s’est-elle pas atténuée de façon circonstancielle, saisonnière voire durable pour des raisons encore non comprises ? Ce sont des points encore scientifiquement disputés). Nous comprenons cependant que le principe de précaution oblige, dans le doute, à faire comme si l’épidémie et ses formes graves pouvaient repartir plus fort avec la rentrée des classes, le retour généralisé vers les entreprises, l’hiver,  etc., menaçant de nouveau de mort des milliers de personnes âgées ou des personnes plus jeunes mais physiquement fragiles ; dans ces conditions, nous demandons à chacun de continuer à respecter les distances interpersonnelles, à faire montre d’une hygiène des mains rigoureuse, à porter le masque dans les lieux de grande concentration humaine, de continuer à éviter les embrassades et les contacts rapprochés avec les personnes à risque tout en évitant absolument d’hystériser les rapports avec les personnes ne le portant pas.

    Qu’on ne compte pas en tout cas sur les communistes du PRCF pour refuser toute forme de réglementation sanitaire, et pas davantage pour soutenir les amateurs de flicage social pour qui la santé publique est le prétexte pour renforcer la fascisation et l’État policier.

    Concernant la mise en place d’un les communistes et les progressistes ne sont évidemment pas contre le principe même de la vaccination, mais nous rejetons à la fois les préventions absurdes contre tout vaccin ne provenant pas de l’aire “occidentale” et le désintérêt flagrant des décideurs pour la recherche et l’examen impartial des modes de traitement curatifs. Et surtout,  comment ne pas faire preuve de doute méthodique à l’encontre des gros labos pharmaceutiques capitalistes qui, depuis des décennies, privilégient le profit au détriment de la santé des gens, avec d’énormes scandales sanitaires à l’appui ?

    En même temps, aucune naïveté, aucune “union sacrée” dite sanitaire n’est admissible à l’égard de ce gouvernement qui, en tous domaines, affiche ses méthodes liberticides et son obsession policière de contrôle social et idéologique. Il faut combattre et dénoncer la propension du pouvoir à dévoyer les “mesures-barrières” pour répandre la peur et la soumission, et surtout, pour briser les luttes sociales dont Macron redoute la jonction, tant est grande la colère populaire et tant la pandémie a révélé le caractère inhumain de l’UE et de son “économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée”.

    En particulier, nous refusons catégoriquement que les prétextes sanitaires soient avancés pour interdire ou pour limiter les tractages, les réunions politiques et syndicales, les prises de parole publiques, les commémorations de la Résistance antifasciste et les manifestations populaires. Bien plus qu’en ce gouvernement incapable et liberticide, nous plaçons notre confiance dans les militants du mouvement populaire pour continuer à défendre le progrès social, la démocratie, la paix, les services publics et l’emploi en faisant montre du plus grand esprit de responsabilité à l’égard des exigences de santé publique. 

    Pour le secrétariat national du PRCF, G. Gastaud et F. Kassem

    Pour la commission santé du PRCF, G. Casadesus et J.C. Houseaux 

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    « Le gouvernement biélorusse n’a pas tremblé ». Entretien exclusif avec (secr. gén. du PC d’Ukraine) pour Initiative communiste

    Piotr Simonenko secrétaire général du

    A l’occasion d’une rencontre avec les camarades ukrainiens à la Fête de l’Avante au Portugal (fête du Parti communiste portugais), notre camarade Aymeric Monville a pu réaliser un entretien avec Piotr Nikolaïevitch Simonenko, secrétaire général du Parti communiste d’Ukraine, pour parler non seulement de la situation dans son pays mais aussi en Biélorussie où il était récemment observateur des élections. L’occasion également de faire le point sur l’infâme répression anticommuniste qui frappe l’ et particulièrement l’ de l’Est.


    Aymeric Monville pour Initiative Communiste : Vous vous êtes également rendu récemment en Biélorussie pour observer les élections et la situation qui en découle. Pouvez-vous expliquer au public français comment le Belarus a vécu une « révolution orange », comme pour le en Ukraine ? Quelles sont les différences entre les contextes biélorusse et ukrainien ? Est-ce que tout va revenir à la normale ou est-ce que cela va empirer, comme en Ukraine ?

    Piotr Simonenko : Oui, j’ai effectivement été observateur lors des élections du président de

    Biélorussie et je peux dire qu’elles ont été absolument transparentes et que les autorités de la République ont tout fait pour que les gens puissent voter librement. Mais de la part de ladite opposition, il y a eu des tentatives de créer des obstacles au vote. Des files d’attente ont été créées artificiellement pour les isoloirs, les bureaux de vote ont été soumis à des piquets et les membres des commissions électorales ont été mis sous pression.

    Quant à la “révolution”, nous ne devrions pas parler de la révolution en Biélorussie, mais de la tentative de coup d’État. Le scénario est similaire à celui que les États-Unis ont essayé de mettre en œuvre au Venezuela. Quels que soient les résultats des élections, ils n’auraient pas été reconnus, et le président légalement élu Loukachenko aurait été présenté en usurpateur ayant falsifié l’élection.

     
    Manifestation du parti neo nazi Svoboda en Ukraine – 2014

    La différence entre ce qui se passe actuellement en Biélorussie et les événements de 2014 en Ukraine est, tout d’abord, que la Biélorussie n’a pas de centre de coordination et pas de “réserve” d’émeutiers soutenus par l’ambassade américaine. Deuxièmement, les autorités biélorusses ont bloqué l’accès au pays des partisans et des instigateurs politiques des pays satellites des États-Unis et de l’UE. Il n’y avait pas de “biscuits Nuland” comme en Ukraine [Le 11 décembre 2013, la secrétaire d’Etat assistant pour l’Europe et l’Eurasie Victoria Nuland s’est rendue visite à la place Maïdan à Kiev et s’était adressée aux manifestants, leur offrant des biscuits, des brioches et du pain. Cet événement est l’un des nombreux exemples de l’intervention directe et active des Etats-Unis dans la crise ukrainienne. N.D.T.}. Troisièmement, il n’y a pas de classe d’oligarques en Biélorussie, qui sponsoriseraient les performances des émeutiers.

    Et surtout, le gouvernement n’a pas tremblé et n’a pas honteusement fui le pays comme en Ukraine, ce qui a conduit à la tragédie que connaît notre pays, à la guerre civile dans le Donbass et à la perte de l’intégrité territoriale.

    Et le point commun entre les événements, à l’exception du scénario traditionnel de toutes les révolutions de couleur, est leur objectif. Établir en Biélorussie un régime fantoche similaire à celui de l’Ukraine, fermer l’arc de confrontation entre la Baltique et la mer Noire et la , étendre la tête de pont de l’OTAN sur les frontières avec la .

    Initiative Communiste. Quelles sont les caractéristiques du régime actuel en Biélorussie ? Peut-on parler de régime partiellement socialiste ? Quelle est la différence avec l’Union soviétique ?

    Piotr Simonenko : Je ne comparerais pas le Belarus moderne à l’Union soviétique. Mais ce que nous avons réussi à faire, c’est de ne pas dilapider le potentiel économique hérité de l’URSS, de le préserver et de le multiplier. Nous avons réussi à fournir une médecine et une éducation publiques abordables et de qualité, à préserver la propriété foncière de l’État et à amener les entreprises agricoles collectives à un nouveau niveau de coopération. Préserver le financement public des sciences universitaires et appliquées. Au bon niveau.

    Initiative Communiste. Nous sommes actuellement au congrès du Parti communiste portugais, mais les camarades biélorusses n’ont pas pu venir cette année pour des raisons que nous comprenons très bien. Quelles sont vos relations avec le Parti communiste de Biélorussie ? Comment voient-ils la situation actuelle ?

    Piotr Simonenko : Le Parti communiste d’Ukraine et le Parti communiste de Biélorussie entretiennent des relations étroites et de longue date. Nous soutenons nos compagnons d’armes biélorusses, ils ont apporté l’aide la plus efficace aux communistes d’Ukraine après un coup d’État armé et l’instauration d’un régime pro-fasciste d’oligarques-nazis dans notre pays. Quant à l’absence de camarades biélorusses  à la fête de l’”Avante”, je crois que cela est dû au fait qu’aujourd’hui chaque combattant est important pour protéger la Biélorussie des interférences extérieures, pour protéger les réalisations des travailleurs. Et les communistes sont de véritables combattants pour la cause des travailleurs, pour la liberté et la paix dans leur pays.

    Initiative Communiste. Quel rôle joue la Russie de Poutine en Biélorussie ? 

    Piotr Simonenko : Je ne peux pas être d’accord avec la définition de la “Russie de Poutine”. Et quant aux relations entre la Russie et la Biélorussie, il faut comprendre que dans ce cas, il s’agit de l’État de l’Union de la Biélorussie et de la Russie. Oui, le processus d’unification n’est pas encore achevé. Cela est dû à de nombreux facteurs. Il y a des différences et même des frictions en cours de route, mais pour la formation d’une union politique et économique aussi complexe que l’État de l’Union, c’est naturel. J’espère que ce ne sera pas long et qu’un nouveau sujet de politique internationale apparaîtra sur la carte politique du monde.

    les soutiens des putchistes biélorusses brandissant… le drapeau européen

    Initiative Communiste. On parle beaucoup d’ingérence polonaise et lituanienne, y compris de milices fascistes, qui viennent d’Ukraine pour déstabiliser Loukachenko. Pouvez-vous nous donner plus d’informations ?

    Piotr Simonenko : Oui, je le peux. La Pologne, la Lituanie et l’Ukraine, en tant que satellites de la politique militariste impérialiste américaine, mettent en œuvre le plan de leurs maîtres pour déstabiliser la situation en Biélorussie.

    Initiative Communiste. Que pouvons-nous faire en France pour aider nos camarades biélorusses ?

    Piotr Simonenko : Si nous parlons de Paris officiel, alors ne suivez pas avec les États-Unis et reconnaissez les élections en Biélorussie. Si l’on parle de nos camarades français, les communistes devrait utiliser toutes les réserves disponibles pour faire pression sur le Parlement et le Palais de l’Elysée afin qu’ils reconnaissent les résultats des élections en Biélorussie. Il est nécessaire d’empêcher l’ingérence extérieure de Paris dans les affaires intérieures de la Biélorussie, à l’instar de l’Ukraine. Nous vous rappelons que la France a signé un accord sur le règlement pacifique de la situation à Kiev en 2014, mais n’a pas veillé à son application, ce qui a finalement conduit à la guerre civile et à l’effusion de sang.

    Initiative Communiste. Nous organisons des manifestations en France contre la criminalisation du communisme, car nous constatons que le Parlement européen s’inspire de plus en plus des répressions fascistes en Europe de l’Est. Pouvez-vous nous parler des répressions anticommunistes des autorités en Ukraine et informer le public occidental sur la nature très fascinante de ces répressions ?

    Piotr Simonenko : Nous avons publié à plusieurs reprises des documents sur la terreur du régime au pouvoir en Ukraine contre notre parti et les communistes, informé l’APCE, le Parlement européen et l’ONU des atrocités commises par des bandes néofascistes sous le patronage des fonctionnaires de Kiev.

    Je tiens à vous rappeler que plus de 400 procédures pénales ont été engagées contre des membres de partis pour des condamnations politiques. Plusieurs de nos camarades croupissent en prison depuis plus d’un an et demi sous le régime sans procès, sur la base de fausses accusations. Notre journal “Komunist” a été fermé et la chaîne de télévision “Gamma” a été privée de sa licence.

    Mais surtout, le parti communiste est illégalement interdit d’élections et lors des futures élections des conseils locaux, les communistes ne peuvent pas faire campagne en tant que représentants du parti.

    Entretien réalisé et traduit du russe par Aymeric Monville, secrétaire de la commission internationale du PRCF le 7 septembre 2020

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • 4 septembre 2020, Atalaia, Amora, Seixal
    Ouverture du Festival "Avante ! Festival 2020

    Bienvenue à Atalaia/Quinta do Cabo.

    Salutations aux voisins du Festival, aux jeunes, aux démocrates et aux amis du Festival l'Avante ! .

    Salutations fraternelles aux bâtisseurs du Festival qui, dans des conditions exceptionnelles, l'ont élevé à la main, à tous ceux qui assureront son fonctionnement, en prenant toutes les mesures nécessaires en matière de protection de la santé, - y compris celles qui vont au-delà des normes requises dans tout espace commercial, toute plage, toute activité religieuse ou de rue et autres initiatives - dans un espace de 300 mille mètres carrés avec de la musique, du théâtre, du cinéma, de la culture, en ravivant ici aussi la pulsation et la jouissance de la vie dans ses différentes dimensions.

    Pendant des décennies, à quelques exceptions près, le Festival Avante ! , en particulier les images du niveau de participation aux rassemblements, ont été cachées, censurées, mises de côté, pour conclure que "la chose était faible". Maintenant, de façon surprenante, beaucoup de pièces qui n'ont jamais vu le jour sont jouées et rejouées, pour conclure qu'"il y aura trop de monde" !

    En utilisant un véritable arsenal médiatique, en profitant des inquiétudes légitimes concernant l'épidémie, ce qu'ils voulaient et veulent vraiment, c'est remettre en question les droits politiques constitutionnels.

    Des personnalités de droite, d'anciens responsables gouvernementaux bien connus, comme s'ils avaient changé d'avis sur le mal qu'ils ont fait au droit aux soins de santé des Portugais et au Service national de santé, au réseau public de santé avec la dévalorisation des services, la fermeture de milliers de lits, la réduction du nombre de professionnels, qu'ils ont également sanctionnés dans leurs salaires, dans leurs horaires de travail, dans leurs carrières, se mettent en avant pour invoquer hypocritement des raisons sanitaires pour empêcher le Festival.

    Ils ne veulent pas de la Fête comme ils ne voulaient pas des célébrations du 25 avril, ou de la lutte du 1er mai. Ils n'ont pas voulu, et ne veulent pas du Festival parce qu'ils sont conscients de l'aggravation de la situation économique et sociale dont les secteurs du capital vont profiter pour licencier, réduire les salaires et les droits, accroître les injustices et les inégalités et garder la part du lion du soutien financier.

    Outre le Festival, ils ne veulent pas que les travailleurs se mobilisent et se battent et encore moins que le PCP soit une voix et une force de combat, qu'il donne du courage et de la confiance à tous ceux qui s'inquiètent pour leur vie, un Parti avec une politique alternative, patriotique et de gauche, qui n'abandonne aucune place pour proposer des mesures pour augmenter la valorisation du travail et des travailleurs, en particulier la valorisation des salaires et l'augmentation du Salaire Minimum National et la lutte contre la précarité, des mesures qui tiennent compte de la valorisation des retraites et des pensions et de la protection sociale, qui visent à renforcer les services publics, en particulier les soins de santé et la sécurité sociale, qui fixent comme objectif national de faire produire au pays ce qu'ils nous obligent à acheter à l'étranger, en valorisant le marché intérieur et l'activité des créateurs d'art et de culture, des micro, petites et moyennes entreprises, et des producteurs et agriculteurs.

    Oui, ils veulent que nous restions tranquilles, confinés, silencieux et effrayés, parce qu'ils savent ce qui va arriver. Ils veulent que nous renoncions à ce qu'il y a de plus beau et de plus épanouissant dans la vie, que nous soyons libérés de nos peurs, que nous redécouvrions la socialisation et les amitiés, la culture, les concerts de différents styles de musique, que nous découvrions les levadas de Madère, que nous écoutions le chant de l'Alentejo et le fado, que nous présentions un livre, que nous regardions une pièce de théâtre ou un moment de cinéma, que nous participions à l'un des débats qui rempliront 60 heures pendant les 3 jours du Festival, que nous donnions un sens et une expression concrète à la solidarité internationaliste, à la lutte pour la paix.

    Oui, camarades et amis. Respectons et appliquons toutes les mesures de protection de la santé. Utilisons le masque comme recommandé. Mais ne fermons pas les yeux sur la nécessité de continuer à être et à lutter là où nous avons toujours été - avec les travailleurs, avec le peuple portugais, quelles que soient les circonstances, une lutte inséparable de l'exercice des droits, des libertés et des garanties constitutionnelles.

    Que notre Festival soit une fois de plus un espace et un moment de joie, de tranquillité avec une énergie renouvelée pour faire face aux intempéries.
    Nous déclarons ouverte la 44e édition de l'Avante ! Nous déclarons ouverte la 44ème édition du Festival Avante !

    Vive Avante ! .

    Vive le Parti Communiste Portugais !

     

     

    source en portugais: http://www.pcp.pt/abertura-da-festa-do-avante-2020

    source en français: http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2020/09/message-de-jeronimo-de-sousa-secretaire-general-ouverture-du-festival-avante-2020.html

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  • Sommet du G5 Sahel en décembre 2017 Macron au coté de Merkel – source twitter/Elysée

     

    UN REJET CROISSANT DE LA FRANÇAFRIQUE NÉOCOLONIALE

     

    Une réflexion de Georges Gastaud, auteur notamment de Patriotisme et internationalisme (CISC, 2011) et de Marxisme et universalisme (Delga 2015)-3 septembre 2020.

     

    Le peuple malien fête la démission de IBK

    Du Mali au Liban en passant par la Côte d’Ivoire (en attendant d’autres insurrections populaires africaines?), l’ex-empire colonial français devenu “” néocoloniale subit une crise profonde qu’il fait chèrement payer aux peuples d’Afrique et du Proche-Orient, et aussi, de manière plus indirecte et moins immédiatement sanglante, à notre propre pays. 

    Parfois conduits par des marxistes (comme ceux du Parti SADI à Bamako), voire par des figures de proue du camp anti-impérialiste mondial (comme ce fut le cas de Thomas Sankara au Burkina Faso), sans parler de l’insurrection pacifique qui mobilise l’avant-garde de la jeunesse algérienne (1), les peuples de l’Afrique francophone (ou partiellement francophone) et du pourtour méditerranéen rejettent la mainmise des monopoles capitalistes français (de Total à Bolloré), et peut-être plus encore la tutelle étouffante de pouvoirs locaux qui ne règnent que par la corruption, le népotisme, la répression et la soumission à l’ordre capitaliste mondial. Parfois même la jeunesse africaine en révolte en vient, dans sa colère légitime mais pas toujours éclairée par des partis marxistes et internationalistes de masse, à confondre l’impérialisme français avec “la France”, voire avec la langue française qui est pourtant devenue notre bien  commun: on le voit tristement sur certaines pancartes brandies par des jeunes Africains affichant sans nuance le slogan “Mort à la France!”…

    Pourtant,  l’impérialisme français, c’est-à-dire les monopoles capitalistes d’origine hexagonale, est aussi l’ennemi du peuple travailleur de France: arrimé à la “construction” européenne et devenu depuis longtemps le vassal volontaire des , cet impérialisme d’autant plus agressif qu’il est déclinant économiquement, s’est mué, comme nous l’avons montré dans de nombreux textes antérieurs, le principal destructeur de la nation française elle-même…

     

    Idéaux pseudo-universalistes et pratiques sordides de l’impérialisme français

    Non seulement parce qu’il est le digne héritier d’Henri Alleg (2), héros de la lutte contre l’ “ordre” néocolonial mondial, mais parce qu’il est authentiquement patriote et qu’il défend sincèrement l’avenir et l’honneur du peuple français, le PRCF combat les interventions néocoloniales de la France officielle en Afrique, qu’elles se cachent derrière la défense de la “stabilité” (Centrafrique), le “maintien de l’ Etat de droit” (Côte d’Ivoire, Centrafrique), ou qu’elles invoquent l’ “ingérence humanitaire” (déstabilisation de la Libye par Sarkozy soutenu par Hollande, avec d’énormes effets négatifs sur le Nord et l’Ouest de l’Afrique), la “reconstruction nationale” (Liban), l’ “aide aux démocrates” (Syrie, où les ingérences de Fabius et Cie ont aidé à ouvrir la brèche au monstrueux Daesch), voire, la lutte antiterroriste (Mali), et maintenant, le soutien aux décisions de la CEDEAO (qui appuie l’ex-président corrompu IBK et prétend mettre le Mali en insurrection sous embargo international).

    Quelle que soit la bonne foi de nombre de jeunes militaires français qui croient venir en aide aux peuples africains, l’impérialisme reste l’impérialisme et il ne se peut faire qu’à toutes occasions, il ne préfère ses prédations aux finalités hautement morales affichées par ses porte-parole (par ex. “stopper la sécession du Mali et l’expansion des fanatiques d’AQMI”). Car l’Etat impérialiste n’a rien à refuser aux monopoles pillards, trop souvent bailleurs de fonds de nos “présidentiables” (les riches souscripteurs des Balladur, Sarkozy et autre Macron n’étaient pas tous français…); il est donc impossible qu’au moment décisif, c’est-à-dire quand il y va de la nature de classe du pouvoir dans tel ou tel pays de l’ex-“pré-carré” africain, l’impérialisme français ne prenne pas parti, à l’instar de ses congénères étrangers, pour les cliques contre-révolutionnaires; ainsi a toujours procédé l’impérialisme en Russie (1917), au Vietnam (1945), à Cuba (1959) ou dans les ex-colonies portugaises d’Afrique et d’Asie en 1974. Peu importe à ces méga-prédateurs la misère et l’humiliation desdites populations qui finissent toujours par haïr “la France”, voire par rejeter la langue française (comme ce fut le cas au Ruanda, que Kagamé a officiellement basculé vers l’espace anglophone), alors que parfois, ces mêmes populations africaines semblaient initialement s’enthousiasmer pour les interventions “salvatrices” de l’armée française (accueil triomphal de Hollande à Bamako en 2012…).

     

    L’agitation tous azimuts du nouvel “homme malade” de l’Europe : la France macroniste

    Cependant, ce qui est le plus flagrant dans la période récente, c’est la manière dont Macron – que rejette toute une partie du peuple français et qui veut redorer son blason en se donnant une image de faiseur de paix – se démène littéralement de Bagdad à l’Afrique occidentale en passant par Beyrouth pour tenter de sauver ce qui reste des zones d’influence africaine et proche-orientale de la France: on sait que cette dernière fut longtemps, avec l’Angleterre, la force dominante de l’espace méditerranéen, notamment sur le plan naval. Descendu de son Olympe élyséenne, notre Jupiter itinérant tente même arrogamment, chantage militaro-financier à l’appui, de dicter sa feuille de “mission” au Liban avec l’appui du FMI; c’est oublier le principe élémentaire selon lequel l’émancipation des peuples ne peut être que leur oeuvre propre (“les peuples n’aiment pas les missionnaires armés”, disait Robespierre), autant que possible soutenue par la solidarité des autres peuples contre le capitalisme-impérialisme. Est-ce vraiment de la Patrouille de France sillonnant le ciel de Beyrouth qu’a présentement besoin le peuple libanais soulevé contre l’incurie, le clientélisme et le pillage de ses cliques confessionnelles magouilleuses ? Voilà en tout cas Macron qui, compensant par l’activisme la perte d’influence au long cours de “notre” impérialisme, se multiplie de la Méditerranée orientale à l’Afrique occidentale et qui tente de recoudre tant bien que mal une stabilité régionale que Sarkozy, alors conseillé par l’ignoble B.-H. L., a dynamitée par son intervention calamiteuse en Libye. Nous voici même désormais à deux doigts d’une guerre navale franco-turque avec l’autocrate turc Receipt Erdogan, dont la marine n’hésite pas à mettre en joue des navires de guerre français… et à s’en vanter publiquement. Ce même Erdogan entreprend ouvertement de reconstruire l’ancien espace impérial ottoman (les sultans turcs, qui se disaient chefs des musulmans, régnaient jadis sur la Mer noire et la Méditerranée et ils dominèrent même l’espace algérien avant de se replier et d’être remplacés par les troupes françaises du roi Charles X) en patrouillant dans les eaux grecques et libanaises que l’on sait gorgées d’hydrocarbures; ce qui amène ce nostalgique du sultanat à bousculer sur terre et sur mer l’impérialisme français en difficultés structurelles. Or, ce qui est flagrant dans ces conflits où le néocolonialisme français grimé en Sauveur s’engage tous azimuts, c’est d’abord qu’il dispose de moins en moins des moyens économiques et militaires de ses appétits, si ce n’est de ses rodomontades. C’est ensuite que d’autres concurrents impérialistes ou pré-impérialistes ouvertement rivaux ou prétendument “alliés” de la France s’engouffrent sans vains scrupules dans l’espace fissuré de la “Françafrique” délabrée. C’est enfin que les puissants “alliés” de la France bourgeoise, USA,  et Europe allemande en tête, laissent Macron, sa marine, ses troupes terrestres et sa diplomatie empanachée, bien seuls et isolés face aux risques politiques et militaires encourus. En réalité, “nos braves alliés” de Washington et de Berlin (et leur condominium bruxellois) cachent mal leur plaisir de voir Paris s’embourber militairement au Nord-Mali, se frotter navalement à la Turquie et s’allier à la Grèce sans l’assurance d’un solide appui atlantique (et pour cause: l’OTAN, c’est-à-dire Washington, et l’UE, c’est-à-dire principalement Berlin, ne veulent pas jeter la Turquie dans les bras de Moscou…). Macron prend ainsi le risque de mettre les mains dans un engrenage proche-oriental que le Pentagone lui-même, après avoir subi une déroute en Syrie et en Afghanistan et même en Irak, est désormais contraint de traiter avec plus de prudence, si ce n’est avec plus de respect véritable…

    Bref, comme nous le disions dans un récent article consacré à la Turquie néo-ottomane d’Erdogan ( cliquer ici TURQUIE D’ERDOGAN: TRUBLION OU BELIER DE LA MONDIALISATION CAPITALISTE? ), c’est bien la France impérialiste qui, malgré ses restes de puissance non négligeable, est à son tour devenue “l’homme malade”, ou du moins l’un des hommes malades, de la géopolitique européenne, méditerranéenne et mondiale. En témoignent l’insistance allemande à transformer le siège français au Conseil de sécurité onusien en un “siège européen” (on n’ose pas encore dire “allemand”, mais c’est à quoi cela reviendrait rapidement et dans les faits..) et la manière semi-dédaigneuse dont Berlin regarde les flamboyants projets macronistes d’ “armée européenne”: le “marcheur”, pour ne pas dire le somnambule de l’Elysée rêvait d’en faire l’outil d’une domination militaire française indirecte sur l’Europe étant donné qu’avec le Brexit, la France reste la seule puissance militaro-nucléaire proprement européenne. Mais, à moyen terme au moins, Berlin se rit de tels projets prétendument “-indépendantistes”; et, sans refuser l’idée d’une armée européenne qui donnerait à la Bundeswehr la main sur le nucléaire militaire français, Mme Merkel ne cesse de rappeler qu’aucune armée européenne ne se construira en dehors du commandement intégré de l’OTAN… Le prétendu Axe franco-allemand (qui ressemble de plus en plus à un vecteur orienté Est-Ouest) est d’ailleurs si asymétrique que le Traité germano-français d’Aix-la-Chapelle,  récemment signé par la chancelière fédérale et par le “Prix Charlemagne” Emmanuel Macron, a surtout abouti à la transformation du département de Moselle en “-département” et à la création d’une collectivité unique d’Alsace (pourtant rejetée par référendum par les Alsaciens…) avidement tournée vers l’ “espace rhénan”… Comme l’a encore montré Mme Yvonne Bollmann dans le dernier numéro d’Etincelles (juin 2020, n°46), il y a longtemps que la courroie de transmission entre Berlin et Paris ne tourne guère que dans un sens du point de vue industriel, économique, et de plus en plus, territorial…

     

    Autophobie nationale des élites bourgeoises

    La raison fondamentale de cet affaiblissement généralisé de l’impérialisme français tient à l’énorme contradiction qui caractérise “notre” capitalisme hexagonal, MEDEF et CAC-40 français en tête. Pour des raisons de classe internes (depuis au moins Mai 1968, la grande bourgeoisie française redoute ce peuple français historiquement porté à brandir des bonnets phrygiens, des drapeaux rouges ou, plus récemment, des gilets jaunes), et aussi et surtout parce que “notre” oligarchie a “besoin d’aire” pour déborder l’Hexagone et pour prendre toute sa place dans la course européenne et mondiale aux fusions capitalistes et aux profits maximaux. Dans le manifeste patronal de 2012 intitulé “Besoin d’aire”, le MEDEF alors présidé par Laurence Parisot avouait crûment sa détermination à détricoter la nation française sur laquelle il a pris si longtemps appui et qu’il est de plus en plus enclin à vendre à la découpe. Il s’agit désormais clairement et arrogamment, de dé(maas-)tricoter maille après maille cette République bourgeoise, encore officiellement laïque, sociale, démocratique et indivisible, dont l’histoire révolutionnaire mouvementée de notre pays a tissé la physionomie singulière (appelée avec mépris “exception française”), de 1789 aux conquêtes sociales des ministres communistes de 1945 (statuts, code du travail protecteur, conventions collectives, Sécu, retraites par répartition, nationalisations, etc.) en passant par les insurrections ouvrières-républicaines du XIXème siècle (Trois Glorieuses, février et juin 1848, Commune de Paris…), par la victoire des forces laïco-dreyfusistes en 1905 et par les occupations d’usine de 1936. Tout y passe désormais: le “produire en France” industriel et agricole (qui forme ou formait la base matérielle de la classe ouvrière et de la paysannerie petite et moyenne), la “république une et indivisible” reconfigurée en “grandes régions” à l’allemande, les communes aspirées par de vampiriques “métropoles” rongeant la ruralité et marginalisant les banlieues, les services publics d’Etat asphyxiés ou privatisés, la protection sociale broyée, la souveraineté nationale  – que la constitution déclare inaliénable – transférée à Bruxelles et à Francfort (le MEDEF revendique même officiellement les “Etats-Unis d’Europe” et l’ “Union transatlantique”); jusqu’à la langue française qui se voit sacrifiée au tout-anglais illégalement imposé de l’entreprise à l’Université avec la pleine complicité de l’UE et des gouvernements successifs, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande et par sa ministre des Université, Geneviève Fioraso. Longtemps, l’impérialisme français, héritier partiellement illégitime de la Révolution française (bourgeoise mais démocratique, démocratique mais bourgeoise, basculant de Robespierre à Napoléon…) s’était appuyé sur la construction de l’Etat-nation français (entreprise à tâtons depuis Philippe-Auguste par les Capétiens alliés aux “jurées-communes”) pour légitimer son pouvoir, lui donner une assise de masse, notamment urbaine, puis pour dévoyer les Lumières pré-révolutionnaires et fournir une apparence universaliste à ses prédations européennes (Bonaparte) et/ou africaines et asiatiques (Ferry, etc.). C’est encore cette idéologie passablement contradictoire, le nationalisme assorti à l’idée d’une “mission universelle de la France”, qui avait permis à la nouvelle classe dominante bourgeoise de contenir peu ou prou le bouillant prolétariat français (cf l’ “union sacrée” de 1914-1918 soutenue par le parti socialiste) tout en pillant des peuples étrangers invariablement traités en mineurs (en contradiction avec le respectable discours universaliste républicain, il y avait des citoyens français et des “sujets” français dans l'”Empire” colonial dirigé par la “République” française!). Mais d’une part, l’Empire a été irrévocablement perdu après deux défaites politiques majeures, l’une subie en Indochine, l’autre en Algérie. D’autre part, comme l’ont démontré de nombreux écrits de l’historienne Annie Lacroix-Riz, l’oligarchie française s’est de plus en plus soumise, alternativement ou simultanément, à l’impérialisme allemand (vite reconstruit après-guerre avec l’aide de Washington) et à l’impérialisme américain (qui n’hésitait pas à tirer dans le dos de Paris pour pousser ses propres tentacules en Indochine ou en Afrique…). Mais enfin, la période gaulliste est révolue: il s’agit du moment politico-économique où, d’une part, les monopoles capitalistes français prenaient appui sur l’Etat-nation bourgeois pour fusionner principalement à l’échelle hexagonale (Péchiney(Ugine-Kuhlmann, Schneider-Creusot-Loire, BNP/PAribas, BSN…), et où, d’autre part, Charles de Gaulle tentait de rendre à la France bourgeoise sa liberté de mouvement et son prestige d’antan en naviguant à l’international entre les deux superpuissances militaires de l’époque, Washington et Moscou. C’est alors que Paris reconnaissait la Chine populaire, contestait la “construction européenne” et en refusait l’entrée à Londres, flanqué de son Commonwealth. A l’époque, un général au dos raide osait braver la politique américaine en Extrême-Orient (Discours de Phnom Penh), prenait parti pour les Arabes lors de la Guerre des Six Jours et appuyait les revendications souverainistes du Québec au grand dam du monde anglo-saxon. Depuis le départ forcé du Général en 1969, les “gaullistes” qui lui ont succédé, de Pompidou à Sarkozy en passant par Chirac, ont de plus en plus affiché leur allégeance à l’égard de l’UE et de l’OTAN, dont Sarkozy, approuvé par Hollande, a fini par rallier le commandement intégré. Quant à l’épisode irakien (refus de Chirac de suivre la désastreuse équipée de Bush Junior en Irak en 2003), il a été rapidement effacé par Sarkozy et par Hollande (dont Macron était ministre). Entretemps, le puissant PCF patriote et internationaliste de Maurice Thorez et de Waldeck Rochet, qui ne craignait pas de soutenir publiquement les “aspects positifs de la politique étrangère gaulliste”, s’est mué en un PCF-PGE mutant et “euro-constructif”; enchaîné électoralement au PS maastrichtien depuis les années Mitterrand, ce parti s’est désormais inféodé au Parti de la Gauche Européenne, une officine transnationale financée et politiquement cadrée par Bruxelles. Malgré ses critiques sur les modalités de la construction européenne, le PCF-PGE défend désormais mordicus l’appartenance de principe de la France à l’euro et à l’UE. Ce tableau de la décomposition française et de ses semi-opposants serait incomplet si l’on omettait d’évoquer la nouvelle échelle à laquelle s’effectuent les fusions monopolistes: l’échelle continentale, voire transcontinentale – “transatlantique” dirait Laurence Parisot – comme on le voit avec Renault-Nissan, Siemens-Alstom, Alcatel-Lucent, PSA-Chrysler-FIAT, etc.; bref, l’obsession du grand capital “français” de plus en plus transnationalisé (une enquête du Monde a montré que presque tous les PDG du CAC résident à New York; inutile de se demander quelle langue ils parlent en famille…) est de trouver son “couloir” dans la course euro-mondialisée au profit maximal : quitte pour cela à brader nos usines, notre agriculture et notre langue elle-même, c’est-à-dire à abandonner, après les avoir exploités jusqu’au bout, les ouvriers, paysans, artisans, intellectuels et autres ingénieurs de ce que Jean-Marie MEssier, de Vivendi, appelait son “petit pays exotique”. N’en déplaise à Emmanuel Macron, qui ne cible que le “séparatisme” musulman, cela s’appelle une sécession de classe, voire de caste. C’est cette tendance à la dénationalisation générale que traduit le jeu de mot “besoin d’aire”, qui formait le titre du manifeste patronal de 2012, un intitulé qui, transcrit en allemand dans les années 1930, aurait pu se traduire par Lebensraum, “espace vital”…Mais comment peut-on brader la grande industrie française, liquider la paysannerie laborieuse, stranguler les services publics et l’Education nationale à coups de contre-réformes, fermer tous les casernements proches de la frontière Est de l’Hexagone (ce qu’a fait Sarkozy), ériger l’anglais en “langue de travail” de l’armée française, démolir les acquis sociaux qui, malgré leurs limites, tendaient à faire de la nation bourgeoise une nation bourgeoise… et espérer “en même temps” maintenir sur la durée le “rang” de l’impérialisme français sur les théâtres africain, méditerranéen, européen et mondial? Il est clair par ex. qu’un pays qui, sur le plan industriel, ne produit presque plus rien à domicile ne peut que s’endetter furieusement: c’est fatal quand on importe durablement plus que l’on n’exporte… A quoi se sont ajoutées les règles européennes qui interdisent à la France et aux autres pays (mais cette prescription est douce pour la RFA, commercialement excédentaire, alors qu’elle est dévastatrice pour ceux qui sont déficitaires!) d’emprunter à leurs banques nationales respectives: il faut alors s’endetter auprès des marchés financiers internationaux, qui ne sont pas bénévoles… Enfin, la monnaie unique calée sur le deutsche Mark a prohibé les dévaluations compétitives périodiquement pratiquées par les pays du “Sud” européen… tout en dopant le “made in Germany” adossé aux néo-colonies d’Europe de l’Est (les USA et la RFA ont été les principaux bénéficiaires de la contre-révolution des années 1988/91 qui a détruit l’Europe socialiste en général, et la Yougoslavie fédérale en particulier). L’euro fort imposé à tous a également enchéri  les produits  de l’Europe latine en les rendant inexportables. Au terme de ces contradictions ubuesques, dont la France bourgeoise est l’esclave volontaire, on en arrive à une défense de moins en moins nationale qui ne maîtrise même plus la fabrication de ses fusils, et dont tel chef d’état-major français (le très “patriotique” De Villiers) a tout loisir de prendre une retraite dorée en devenant le conseiller nanti d’une firme nord-américaine…

     

    Fébrilité macroniste et isolement international croissant

    En résumé, la tentative désespérée (macroniste en particulier) de dilater tous azimuts l’impérialisme français tout en bradant son socle national traditionnel (privatisations, délocalisations, américanisation culturelle, etc.) arrive au bout de sa logique: elle alimente le “séparatisme” des élites bourgeoises “françaises” planquant leur fortune dans les paradis fiscaux… et déclassant ainsi directement ou indirectement des dizaines de millions d’ouvriers, de paysans, d’agents publics, mais aussi d’enfants issus des “couches moyennes” et promis à la précarité travestie en “mobilité”.

    Politiquement, cette euro-évaporation planifiée de la nation se traduit par une crise aiguë du politique qui place notre pays en situation pré-insurrectionnelle latente (voir la crise explosive et seulement suspendue des Gilets jaunes), avec pour seule “alternative” médiatiquement visible la victoire d’un bloc xénophobe et ultraréactionnaire (que symbolise de plus en plus Marion Maréchal-Le Pen). Car malgré l’apparence, rien n’est plus logique que la conjonction d’une oligarchie euro-mondialiste autophobe et d’un magma droitier confondant le patriotisme, ce sentiment légitime compatible avec le commandement “aime ton prochain comme toi-même”, avec la xénophobie d’Etat et notamment, avec la haine du travailleur musulman et du jeune Beur ghettoïsé : comme l’avait montré Sartre, mépris de soi et haine d’autrui se sont toujours nourris l’un l’autre. Géopolitiquement, ce grand écart de l’impérialisme “français” entre euro-dissolution de la France républicaine et fébrilité diplomatico-militaire à l’extérieur se traduit par une aventureuse fuite en avant de l’impérialisme français vers l’activisme géopolitique alors même que ses puissants “alliés”… et concurrents américains et nord-européens ne manquent pas une occasion de lui maintenir la tête sous l’eau et de lui rappeler ironiquement son rang de puissance moyenne en déclin rapide. 

     

    Le monde du travail seul avenir possible pour la Nation

                                         Le PRCF et les JRCF mobilisés pour la Paix et   
    la solidarité internationale contre l’impérialisme

    Depuis longtemps, le pouvoir oligarchique bourgeois “français” ne peut plus rien apporter, malgré ses sursauts impérialistes et néo-coloniaux sarko-hollando-macronistes, au rayonnement international de notre pays dont il est devenu l’ennemi principal. Devant ce constat, tous ceux qui soutiennent le droit égal de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes, du Liban au Mali en passant par la Centrafrique, doivent dénoncer plus que jamais l’impérialisme français, de plus en plus impérialiste et de moins en moins “français”. Et ils ne doivent pas seulement le faire au nom de l’anti-impérialisme et de l’internationalisme, même si c’est évidemment indispensable, ils doivent le faire aussi au nom de l’avenir du peuple de France, de son honneur, voire de son existence nationale de plus remise en cause. N’en déplaise à Macron, qui voudrait réaliser l’union sacrée derrière sa politique internationale, il y a toujours deux nations dans la nation, celle, prolétarienne et populaire, qui construit la France et qui veut la paix, et celle, oligarchique, qui détruit son pays, qui rampe devant les impérialismes plus puissants et qui joue dérisoirement les gros bras avec les peuples jugés plus faibles. Cela signifie que désormais, seul le monde du travail pourra porter la renaissance nationale et le rayonnement international de notre pays et que, symétriquement, les véritables patriotes progressistes doivent travailler à mettre la classe travailleuse au centre de la vie nationale. C’est pourquoi l’internationalisme prolétarien est l’allié légitime du patriotisme républicain avec lequel il peut et doit affronter à la fois l’euro-mondialisation capitaliste et, son complément réactionnaire, le chauvinisme et la xénophobie.Pour cela, il faudra renverser le mode de production capitaliste en commençant par briser le pacte suicidaire qui unit la nation à la zone euromark, à la prison capitaliste européenne, à l’OTAN et à l’impérialisme français: telle serait la signification d’un  progressiste, antifasciste, antiraciste, anti-impérialiste et tourné vers le socialisme que devraient porter ensemble les avant-gardes politique, associatives, culturelles et syndicales du mouvement populaire. Tant il est vrai, comme le disait Friedrich Engels à propos de l’oppression anglaise sur l’Irlande, qu’ “un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre“. Bref, si l’on aime la France, si l’on refuse le linguicide programmé du français, socle de la nation et ciment d’une Francophonie internationale rénovée, égalitaire et fraternelle, il faut combattre toutes ces laides expressions à “cédilles” qui défigurent jusqu’au nom de notre pays: FrançafriqueFrançamérique, Françarabie, Françallemagne, Franceurope… 

     

    Y compris pour défendre la paix mondiale et la souveraineté des peuples frères d’Afrique, il urge donc de sortir, sous les plis mêlés du drapeau tricolore de la nation souveraine et du drapeau rouge internationaliste des exploités, de l’euro, de l’OTAN, de la Françafrique néocoloniale et de ce turbo-capitalisme obsolescent qui tue la France à petit feu sans cesser d’incendier les peuples frères du Sud.

    Georges Gastaud – 3 septembre 2020


    1) Laquelle, sans regretter la colonisation, vomit les mafieux arrogants qui usurpent le drapeau de l’indépendance depuis des décennies) ou du “printemps” tunisien éjectant l’ubuesque Benali et ses protecteurs français (parmi lesquels Alliot-Marie).

    2) Dirigeant de la Coordination communiste du PCF, puis de la FNARC, Henri Alleg, alors très âgé, était un membre éminent du comité de parrainage du PRCF quand il est décédé. 

    3) Dans le donnant-donnant inter-impérialiste qui a suivi la grève de masse de Mai 1968 et qui a provoqué la grande frousse de la bourgeoisie française, la RFA chrétienne, social-démocrate, constitutionnellement anticommuniste et superficiellement dénazifiée, a hérité du lot principal: la grande industrie et la machine-outil, mère de l’industrie: la France bourgeoise de Giscard s’est rabattue sur la banque, le tourisme international, le transport… et l’armement. 


     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/ 

     

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  • Une « journée d’études » pour une «  du consensus »

    Le 8 juillet dernier,  Alumni, l’association des ancien(ne)s étudiant(e)s ayant fréquenté la rue Saint-Guillaume, annonce la tenue d’une « journée d’études » le 4 septembre 2020, intitulée « 1870-2020 : 150 ans de  »[i]. Outre le titre très orienté, la formule interpelle en cela qu’elle consiste en une « Journée d’études organisée par l’Assemblée nationale et le Comité d’histoire parlementaire et politique, avec le soutien de Sciences Po Alumni, sous le haut patronage de Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ». Ou comment honorer l’« histoire consensuelle » chère aux « historiens » de Sciences Po Paris, habitués à la fréquentation assidue des hommes au pouvoir (« neutres » et « consensuels », probablement).

    D’emblée, le titre de la journée d’études a de quoi surprendre. Bien évidemment, la journée du 4 septembre n’est pas anodine, puisque Gambetta proclama la République en 1870, contraint et forcé par une foule révolutionnaire ; c’est également le 4 septembre 1958 que le général de Gaulle annonça la tenue d’un référendum pour faire approuver la constitution de la Ve République, rédigée alors que de Gaulle exerçait les pleins pouvoirs depuis début juin. Bien évidemment, la tenue d’une telle journée le 21 septembre (jour de proclamation de la Première République) ou le 23 février (jour de proclamation de la Deuxième République) ne peut être envisagée puisqu’il s’agit de fêter 150 ans, chose difficilement réalisable pour les deux premières républiques respectivement proclamées en 1792 et 1848. Mais l’intitulé résume à lui seul la pensée des « historiens » et « politiques » prétendument «  », qui renvoient aux oubliettes de l’histoire la Première et la Deuxième Républiques ; il est vrai que ces deux régimes eurent le tort de naître en pleine révolution sociale et politique, une chose inacceptable pour les tenants de l’« histoire consensuelle » (ou encore « histoire apaisée ») : c’est ainsi que Serge Berstein, spécialiste du parti radical sous la IIIe République, résuma son article intitulé « Les caractéristiques de la culture républicaine) et publié dans les Cahiers français en 2007, par la formule suivante : « Il semble que l’on assiste aujourd’hui à la mise en place d’une culture politique républicaine plus consensuelle » (« il semble » étant le minimum syndical de précaution sémantique critique que l’on puisse prendre).

    Pour les partisans de « l’histoire consensuelle », les deux premières républiques n’obéissent pas à cette logique : épousant les vues de l’école antitotalitaire et anticommuniste incarnée par François Furet, ceux-ci s’engagent dans un vibrant plaidoyer républicaniste selon lequel la Troisième République met un terme définitif à la , cette horreur dévoyée par la (fantasmée) « Terreur » robespierriste – terme désuet et dénoncé par les historiens, à l’image de Jean-Clément Martin récent auteur deLes Échos de la Terreur. Vérités d’un mensonge d’État, 1794-2018 – puis par les « rouges » en 1848. Furet s’extasie dans son ouvrage Penser la Révolution française– aux conséquences désastreuses pour l’histoire critique (cela est implicite quand on pratique réellement la discipline…) – sur la fin de la Révolution française affirmant qu’« avec la fondation de la République sur le suffrage populaire, et non plus sur l’insurrection parisienne, la Révolution française est enfin ‘‘terminée’’ »[ii][(ce que le « premier flic de France » Clemenceau considérait comme faux). Et c’est ainsi que les « spécialistes » de Sciences Po, forcément « neutres », développent les contes pour enfants martelés dans les programmes scolaires depuis des décennies : la « bonne Révolution » (bourgeoise et libérale) de 1789 et la « Terreur » de 1793-1794 ; la « République apaisée » pour reprendre le titre d’un ouvrage de Christophe Bellon évoquant l’action d’Aristide Briand au sujet de la laïcité (Christophe Bellon est membre correspondant du Centre d’histoire de Sciences Po Paris et a reçu le prix de thèse 2010 de l’Assemblée nationale), et ce après avoir massacré la Commune de Paris ; la « culture républicaine » bien ancrée à partir des années 1880, au point qu’affirmer qu’il y a bien eu trahison des grands industriels, banquiers, technocrates, politiques réactionnaires et fascistes, etc., en 1940 relève du « complotisme » pur et simple (l’historienne Annie Lacroix-Riz peut en témoigner[iii]) ; enfin, « la fin de la guerre froide » consacrant « la fin de l’Histoire », forcément caractérisée par le triomphe de la « démocratie libérale », de « l’économie de marché » et de la « société de consommation », suivant en cela – même inconsciemment – les préceptes des idéologues Walt Rostow, auteur en 1960 des Etapes de la croissance économique : un manifeste anticommuniste (tout un programme !), et Francis Fukuyama, célébrés par la presse aux ordres du monde capitaliste euro-atlantique.

    Le mandarinat au sommet : la symbiose Sciences Po-

    La fréquentation du pouvoir pour les « historiens » et autres spécialistes du genre n’est pas une nouveauté à Sciences Po Paris : depuis des décennies, « sondagiers », « experts » en tout genre, « historiens », « politistes », se succèdent sur les plateaux télés des médiacrates qu’ils connaissent bien et fréquentent assidument. On ne sera pas surpris que : René Rémond, « père de la science politique » et ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP, composante de Sciences Po Paris) ; Pascal Perrineau, président de Sciences Po Alumni, professeur des universités à Sciences Po Paris, pourfendeur des « populismes » … et garant de « l’indépendance » du « Grand débat national » organisé par Macron en 2019 pour étouffer la révolte des gilets jaunes ; Dominique Reynié, professeur des universités à Sciences Po Paris, également pourfendeur des « populismes » et président de la « Fondation pour l’innovation politique » liée aux faux « Républicains » ; ou encore Olivier Duhamel, professeur des universités à Sciences Po Paris qui célébra la qualification de Macron au second tour de la présidentielle à la Rotonde le 23 avril 2017, exercent une hégémonie totalitaire sur les plateaux télévision et soient si proches du pouvoir. Ces « scientifiques » sont alors amenés à organiser des colloques sur des présidents de la République en compagnie des principaux intéressés : à partir de 2002 fut organisée une série de colloques sur « Les années Giscard » avec l’ancien président « libéral, centriste et européen » (comme se définit Giscard en 1974) par le Centre d’histoire de l’Europe du XXe siècle (CHEVS) et l’Institut pour la démocratie en Europe, deux « organes de recherche » rattachés à Sciences Po Paris ; par la suite, René Rémond, Serge Berstein et Jean-François Sirinelli publièrent, sous la forme de plusieurs ouvrages, les « actes des journées d’études » qui s’étaient déroulées au Palais du Luxembourg, siège du Sénat. C’est cela, la « touche » Sciences Po.

    Mais la « journée d’études » organisée en cette année 2020 franchit un nouveau cap dans l’allégeance totale envers le pouvoir macroniste. En effet, le programme annonce qu’a lieu un « débat » intitulé « Valeurs et pratiques républicaines », avec pour principal intervenant… tout simplement Emmanuel Macron ; et voilà qu’un président de la République en exercice, clivant le pays plus que jamais, est invité par les « historiens consensuels » pour parler des « valeurs et pratiques républicaines ». Bien entendu, le gratin des « historiens » est mobilisé pour l’occasion, à commencer par Jean Garrigues, président du Groupe d’histoire parlementaire et politique et chargé de la « Présentation générale » de la journée d’études, avant de participer à la « discussion » avec un exposé intitulé « Incarner la République ». Naturellement, le grand public ignore que Jean Garrigues a signé la tribune « Des universitaires et chercheurs [qui] appellent à soutenir Emmanuel Macron » dès le premier tour de la présidentielle[iv], et que « l’historien » pratique la propagande à grande échelle sur Twitter[v] : tantôt condamnant « la CGT [qui] organise une grève qui n’a d’autre but que faire parler d’elle. C’est pitoyable ! », « Alors que l’Etat et tous les Français se mobilisent contre le Covid-19 » (30 août) ; tantôt soulagé « d’entendre les propos à la fois pragmatiques et humanistes d’Éric Dupond-Moretti » sur la justice (1erseptembre) ; tantôt regrettant qu’« aussitôt annoncé, le Ségur de la Santé, un plan sans précédent, suscite récriminations et polémiques syndicales » (22 juillet) ; tantôt fustigeant « le commentaire hallucinant et mensonger de Mélenchon sur le combat d’Emmanuel Macron au Sommet européen. Décidément, il est irrécupérable ! », alors qu’« Emmanuel Macron et Angela Merkel se battent au Sommet européen contre les égoïsmes nationaux, et c’est un combat historique pour ceux qui croient en l’Europe » (20 juillet), avant de se réjouir qu’« il est incontestable qu’Emmanuel Macron et Angela Merkel ont remporté une belle victoire pour l’Europe lors du Sommet européen… Et maintenant, on attend les critiques de Mélenchon et des autres, dont c’est la raison d’être ! » (21 juillet). Le niveau d’obséquiosité, de flagornerie et de déférence absolue envers la macronie de la part de cet « historien » atteint des sommets ; mais ce dernier ne peut avoir le temps de pratiquer son métier puisque, au-delà de son rôle de petit télégraphiste qu’il exerce avec passion, Jean Garrigues « commente l’actualité ce soir de 18h à 19h dans« Punchline » sur C-News avec Laurence Ferrari » (25 août) – il est vrai que le « commentaire » n’est pas aussi harassant que le réel travail d’historien passant des jours entiers à consulter et analyser des archives de manière critique.

    Le pedigree des autres intervenants conforte l’exercice de servitude volontaire : le débat auquel participe « Jupiter » est présidé par Jean-Noël Jeanneney, « historien » et ancien ministre, sévissant souvent sur France Culture (qui peut être qualifiée d’officine officielle de la macronie) ; Marcel Gauchet, le « philosophe libéral » vouant aux gémonies Robespierre et soutien initial de Macron – avant de constater qu’il « a échoué sur tout » au sujet des gilets jaunes, est également présent ; tout comme Leïla Slimani, qui soutint Emmanuel Macron au second tour en 2017 « par adhésion », car « la jeunesse, la modernité d’Emmanuel Macron – également fervent défenseur de l’égalité des hommes et des femmes – donneront un nouvel élan à la France, qui est actuellement enlisée dans une forme de grand pessimisme »[vi]puis devient sa représentante personnelle pour la francophonie – avant de prendre des distances.

    Un plaidoyer « républicaniste » pour un monarque antirépublicain

    Les « intellectuels du consensus » n’étant pas à une contradiction près, il ne leur vient pas à l’idée que Macron puisse incarner la droite autoritaire et réactionnaire, détruisant les fondements mêmes de la République sur laquelle ils sont amenés à « réfléchir ». Rappelons simplement que Macron et ses laquais :

    • promeuvent un « pacte girondin » accélérant l’euro-dissolution de la République avec le « droit à la différenciation » des territoires, consacré par un amendement adopté par l’Assemblée nationale le 12 juillet 2018[vii] et prôné par Jean Castex dans son discours du 15 juillet dernier[viii] – ce qui se traduit déjà par l’existence de l’« euro-département » de Moselle et la « Communauté européenne d’Alsace », alors que l’article 1 de la Constitution stipule : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’;égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’;origine, de race ou de religion. » ;
    • accélèrent le « saut fédéral européen » afin de constituer une « souveraineté européenne » totalement antinomique avec l’article 3 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (DDHC) selon lequel « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. » ;
    • « subordonnent la délivrance du diplôme de toute licence, de toute licence professionnelle, de tout DUT et de tout BTS à la présentation d’au moins une certification en langue anglaise, rendant ainsi la maîtrise de la langue anglaise obligatoire pour l’obtention de ces diplômes »[ix], violant ainsi de manière flagrante l’article 2 de la Constitution selon lequel « la langue de la République est le français » ;
    • amplifient l’euro-démantèlement des services publics et l’euro-destruction des conquêtes sociales et démocratiques pourtant clairement énoncées par la Constitution de 1946[x] et la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) de décembre 1948[xi] – sans même évoquer la DDHC insérée comme préambule de la Constitution du 24 juin 1793[xii], la plus démocratique de l’histoire de France.

    N’attendons pas plus de ces « spécialistes » qu’ils révèlent le caractère et la pratique profondément antirépublicains du monarque Macron, qui donna sa vision de la Révolution française à l’été 2015 : « Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. »[xiii]. Pourtant, Nicolas Roussellier, qui participe à cette « journée d’études », décrit bien la conception du pouvoir de Macron dans La force de gouverner : « les vieux concepts de pouvoir exécutif, de pouvoir législatif ou bien même encore de régime représentatif sont probablement aujourd’hui dépassés » car « la démocratie exécutive contemporaine représente une forme de réhabilitation de ce “pouvoir personnel”; que des générations de républicains avaient appris à détester au XIXe et au début du XXe siècle. Elle a réussi à légitimer, y compris aux yeux de la gauche, la nécessité de concentrer la presque totalité des pouvoirs au profit d’;un Exécutif puissant et moderne. »[xiv]. Autant d’éléments faisant de Macron un moteur de l’euro-fascisation catastrophique frappant la République[xv] et déroulant un véritable « tapis brun » au prétendu « Rassemblement national ».

    Macron, l’héritier du « Redressement français »

    Gageons que les participants de cette « journée d’études » auront à cœur de se demander à qui comparer Macron : de Gaulle ? Napoléon ? Clemenceau ? Mitterrand ? Ils ne songeront certainement pas Pierre Laval, pourtant plus approprié pour une comparaison comme l’atteste ce discours du 22 juin 1942 : « On parle souvent d’Europe, c’est un mot auquel, en France, on n’est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu’on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d’elle. Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec d’autres, consentir d’immenses sacrifices. Et elle ne ménage pas le sang de sa jeunesse. Pour la jeter dans la bataille, elle va la chercher dans les usines et aux champs. Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout. Ainsi donc, comme je vous le disais le 20 avril dernier, nous voilà placés devant cette alternative : ou bien nous intégrer, notre honneur et nos intérêts étant respectés, dans une Europe nouvelle et pacifiée, ou bien nous résigner à voir disparaître notre civilisation.[xvi]. Une intégration passant par l’inévitable « couple franco-allemand » et la soumission croissante envers l’Allemagne réactionnaire et capitaliste, comme le démontre la signature du traité d’Aix-la-Chapelle (l’Empire carolingien est ressuscité !) le 22 janvier 2019, traité selon lequel « les deux États approfondissent l’intégration de leurs économies afin d’instituer une zone économique franco-allemande dotée de règles communes. Le Conseil économique et financier franco-allemand favorise l’harmonisation bilatérale de leurs législations, notamment dans le domaine du droit des affaires, et coordonne de façon régulière les politiques économiques entre la République française et la République fédérale d’Allemagne afin de favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies » (article 21)[xvii] ; ou comment rallier sans sourciller l’ordo-libéralisme allemand déjà triomphant au sein de l’Union européenne…

    Et quitte à établir une comparaison appropriée pour le « républicain » Macron, évoquons les industriels, banquiers et technocrates du Redressement français fondé en 1925 par le magnat de l’industrie électrique et pétrolière Ernest Mercier, désireux de « rassembler l’élite et éduquer les masses » pour « moderniser » la vie politique française (dans un sens réactionnaire) et en finir avec les « archaïsmes » sociaux (grèves et syndicats). Mercier s’appuie sur le comte Edmond de Fels, auteur de… La Révolution en marcheen 1925 puis d’un Manifeste pour une révolution sociale en 1941 (dont on imagine aisément le contenu), fondateur de la nouvelle version de la Revue de Paris qui présente le Redressement français dans un article publié le 1ermai 1926 (sans doute une coïncidence), à savoir un groupement fondé par des « industriels et des intellectuels inspirés par un sentiment de patriotisme », ayant« pour mission la défense des intérêts généraux de la France » face à la« crise morale, financière et sociale, provoquée par les erreurs de l’Ecole dirigeante » ; ces erreurs seront réparées grâce à « un esprit dégagé de toute passion politique, de toute influence de parti », grâce à « leur compétence de directeurs de grandes affaires, leur habitude du pragmatisme » : « Voilà la nouveauté, voilà l’originalité du Redressement français ». Le but principal ? « Rendre l’État à sa mission véritable, le faire rentrer dans ses limites, réviser ses fonctions et lui reprendre ce que nous n’osons dire qu’il ait usurpé, car nous le lui avons trop souvent abandonné », face aux deux dangers « les plus apparents de l’heure présente, (…) le communisme et la banqueroute ». Le moyen ? Créer des commissions chargées de « mettre au point des projets clairs, positifs, concrets, prêts à l’application immédiate » par les représentants nationaux et les gouvernement[xviii]. Précisons que l’écrasante majorité de ces « élites » technocratiques et économiques collabora massivement avec l’Allemagne nazie et expérimenta les idées corporatistes et « managériales » au sein de « l’Etat français » fasciste.

    « La » République détruite par la servitude volontaire des mandarins

    Cela fait plus de 150 ans que les « mandarins » sont, à juste titre, attaqués pour leurs compromissions avec l’ordre capitaliste et leurs représentants en place, qu’ils soient marxistes-léninistes ou non, de Marx et Engels à Jean-Pierre Chevènement qui publia, sous le pseudonyme de Jacques Mandrin, L’énarchie, ou les mandarins de la société bourgeoise en 1964, de Georges Politzer qui publia les Principes élémentaires de philosophie à Simone de Beauvoir auteure des Mandarinsen 1954, de Paul Nizan condamnant les Chiens de garde à Julien Benda dénonçant La trahison des clercs. Mais ces mandarins indéfectiblement liés au pouvoir et à la recherche des honneurs jouent toujours leur rôle d’idéalistes exprimant des « idées » « créatrices » de la matière – dans le cas présent, « la » République sans aucun contenu socio-économique, politique, etc., incantation divine que Georges Politzer décrit parfaitement en opposition au matérialisme dialectique : « Si l’idéalisme est né de l’ignorance des hommes – et nous verrons comment l’ignorance fut maintenue, entretenue dans l’histoire des sociétés par des forces culturelles et politiques qui partageaient les conceptions idéalistes –, le matérialisme est né de la lutte des sciences contre l’ignorance ou obscurantisme. C’est pourquoi cette philosophie fut tant combattue et c’est pourquoi, sous sa forme moderne (le matérialisme dialectique), elle est peu connue, sinon ignorée ou méconnue du monde universitaire officiel. »[xix]

    Aveuglés par leur discours sans aucune prise matérielle réelle, ces « penseurs » opérant pour la plupart à Sciences Po continuent d’exercer leur magistère universitaire comme bon leur semble et n’ont désormais plus aucune limite dans la servitude volontaire avec la macronie garante de l’ordre capitaliste euro-atlantique réactionnaire et fascisant, tout en détruisant petit à petit la République une et indivisible, sociale et laïque, souveraine et démocratique, fraternelle et pacifique, et en présentant l’antirépublicain Macron comme le « garant de la République ». C’est oublier les leçons de l’histoire prodiguées par Marc Bloch dénonçant les traîtres responsables de la débâcle de 1940 – attitude relevant d’un complotisme avéré pour l’« historien » Jean Lopez auteur d’une charge au vitriol contre Annie Lacroix-Riz[xx]. On suggérera toutefois à ces prêcheurs de « la » République de méditer cet extrait d’Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus, dans lequel Ivan Jablonka montre combien la « culture républicaine » des « élites » dirigeantes et administratives est largement surestimée et combien ces derniers, derrière de grands discours célébrant « la » République – Macron, Valls et tant d’autres –, détruisent en réalité progressivement la République héritée des combats et des luttes révolutionnaires par leurs politiques et leurs pratiques antipopulaires et antisociales :

    « Les camps de concentration républicains, destinés aux réfugiés espagnols, allemands ou autrichiens, aux Juifs chassés de toute l’Europe, constituent un vivier où puiseront à l’envi les autorités de Vichy et les nazis. Les décrets-lois de Daladier préparent le terrain à la législation du maréchal Pétain, dirigée contre les naturalisés et les étrangers en juillet-septembre 1940, contre les Juifs à partir d’octobre 1940. A cette date, cela fait plusieurs années que la France discrimine les étrangers et traque les clandestins. […] Sous le Front populaire, le fichier de la Sûreté nationale est géré par un jeune fonctionnaire plein d’avenir, René Bousquet. En 1940, après son évacuation en péniche, le « casier central » de la Préfecture de police est rapatrié à Paris où il est remis en ordre par la direction des étrangers et des affaires juives. […] Bien que la législation des années 1930 ne soit pas expressément antisémite, il y a un « Vichy avant Vichy », et il fermente dans la République. »[xxi]

     


    [i] https://www.sciences-po.asso.fr/gene/main.php?base=01&action=details&id_news=1450

    [ii] François Furet, Penser la Révolution française, Paris, Gallimard, 1978, p. 21.

    [iii] https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/droit-de-reponse-a-gilles-morin-et-ses-appels-a-la-censure-annie-lacroix-riz-retablie-les-faits/

    [iv] http://petiteau-natalie.blogspot.com/2017/04/des-dizaines-duniversitaires-soutiennes.html

    [v] https://twitter.com/jeangarr78

    [vi] https://www.leparisien.fr/week-end/presidentielle-32-personnalites-s-engagent-pour-le-second-tour-28-04-2017-6893280.php

    [vii] https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/macron-la-republique-en-miette-par-fadi-kassem/

    [viii] https://www.macommune.info/castex-droit-a-la-differenciation-nouveaux-fonctionnaires-reserves-aux-departements/

    [ix] https://www.francophonie-avenir.com/fr/Point-d-infos/435-Contre-l-obligation-d-une-certification-en-langue-anglaise-pour-l-obtention-de-toute-licence

    [x] https://www.conseil-constitutionnel.fr/le-bloc-de-constitutionnalite/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946

    [xi]  https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html

    [xii] https://www.conseil-constitutionnel.fr/les-constitutions-dans-l-histoire/constitution-du-24-juin-1793

    [xiii] https://lelab.europe1.fr/pour-emmanuel-macron-il-manque-un-roi-a-la-france-1365792https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-macron-plus-royaliste-que-socialiste-07-07-2015-1943115_20.php

    [xiv] https://www.nouvelobs.com/politique/20180424.OBS5662/emmanuel-macron-ou-le-retour-du-monarque-republicain.html

    [xv] https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/censure-insultes-injures-attaques-la-fascisation-explose-en-france/Ecouter notamment : https://www.youtube.com/watch?v=tmJEzm5UnH8

    [xvi] Le texte est disponible notamment dans Marc Ferro, Pétain : les leçons de l’histoire, Paris, Texto, 2016, p. 291.

    [xvii] https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/allemagne/relations-bilaterales/traite-de-cooperation-et-d-integration-franco-allemand-d-aix-la-chapelle/

    [xviii] https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/allemagne/relations-bilaterales/traite-de-cooperation-et-d-integration-franco-allemand-d-aix-la-chapelle/

    [xix] Voir l’instructive fiche Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Redressement_fran%C3%A7ais

    [xx] Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie, Paris, Editions sociales, 1954, p. 22. Disponible aussi aux éditions Delga, publication en 2008.

    [xxi] https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/la-france-a-t-elle-ete-trahie-reponse-dannie-lacroix-riz-au-dossier-de-guerres-et-histoire/

     

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  • Gilda Landini et Fadi Kassem nous font le point sur les prochains Cafés Marxistes qui sont au programme, et plus largement sur le travail de riposte intellectuelle fourni par le pôle

    Le prochain Café Marxiste -Paris aura lieu le 12 septembre 2020 de 16 à 18h au Café Le Lieu Dit 75020 Paris (Métro Ménilmontant ou Gambetta)

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  • « 470 milliards d’euros, c’est plus que le budget annuel de l’Etat ! » : face à l’aréopage habituel des patrons du CAC-40 et du MEDEF,  a réaffirmé le mercredi 26 août 2020 la servitude volontaire traditionnelle de tous les euro-gouvernements qui se succèdent depuis des décennies ; à quoi s’ajoute le « plan de relance » (pas pour les emplois ni pour les salaires) de 100 milliards d’euros tant vanté par la macronie, et dont bien entendu les travailleurs confrontés à une vague de «  » sans précédent (, Air France, Alcatel, Nokia, Renault, Sanofi, etc.) ne verront jamais la couleur. Remarquons d’emblée que la fable selon laquelle « il n’y a pas d’argent », tant serinée à longueur de temps par les chantres du  refusant de consentir à des « dépenses » publiques trop « coûteuses » en temps normal, s’effondre comme un château de cartes lorsqu’il s’agit, sous prétexte de lutte contre le coronavirus, de passer de la pommade aux patrons milliardaires tout heureux de pratiquer continuellement « l’ » et de se servir des « paradis fiscaux » (y compris au sein de l’UE : Belgique, Pays-Bas, Chypre, Luxembourg, Irlande, etc.). Au-delà, le gouvernement Castex peut se targuer d’avoir été bien représenté lors des « débats » ayant émaillé cette « Renaissance des entreprises de France » (comme est désormais nommée cette université d’été) : Olivier Véran, chargé de réaliser un « check-up complet » de la Santé ; Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat à « l’économie sociale et solidaire » chargée de démasquer les « complotistes » et les « tentations populistes » ; Clément Beaune, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé des Affaires européennes et venu plaider pour construire « l’indispensable souveraineté européenne » ; ou encore Elisabeth Borne, « ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion » (autant de fables dans le monde euro-capitaliste promu par la macronie).

    Bien évidemment, les « républicains » et « sociaux »-« écolo »-libéraux collant aux basques de la macronie (derrière une opposition de façade) ne pouvaient manquer ce grand rendez-vous annuel des adeptes des attaques contre les travailleurs. Ainsi auront participé à ces journées de « réflexion » : Sylvie Goulard, ancienne membre du MoDem et éphémère ministre des Armées du gouvernement Philippe (épinglée pour cause d’emploi fictif au sein du Parlement européen) ; l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ; François Baroin, annoncé comme un prétendant à la présidentielle en 2022 et qui a déjà prêté allégeance à Chirac puis Sarkozy ; Henri Guaino, ancien mentor de Sarkozy réfléchissant également à cette « indispensable souveraineté européenne » ; mais également les « socialistes » Anne Hidalgo (âprement soutenue par le « communiste » Ian Brossat à Paris) et Najat Vallaud-Belkacem (qui réfléchit aux conflits de génération), l’ami du patronat Manuel Valls venu parler des « stéréotypes » (lui qui se plaignait qu’il n’y ait pas assez de « blancos » à Evry…), ainsi que le faux « écologiste » Yannick Jadot réfléchissant au « débat » intitulé « L’économie au secours de l’écologie, et vice-versa ? » (et introduit par la ministre de la « Transition écologique », Barbara Pompili...). En somme, une brochette habituelle d’euro-serviles pratiquant l’adoubement au pied d’un MEDEF déguisé en maître à penser pour faire face à la crise du coronavirus.

    Comme d’habitude également, le plateau pouvait se gargariser d’une caution « scientifique » avec la présence d’« intellectuels » et de « journalistes » tout acquis à la triple obédience , Sciences Po Paris occupant, comme toujours, une place de choix dans cet exercice de flagornerie indécente. Ainsi, Angèle Malâtre-Lansac, diplômée de Sciences Po Paris et désormais directrice déléguée à la Santé de l’Institut Montaigne (dirigé par Laurent Bigorgne, ancien directeur des études de… Sciences Po Paris), a-t-elle débattu sur « Le siècle des pandémies », après avoir embrassé une belle carrière atlantiste : lauréate du Harkness Fellowship 2018-2019, elle a travaillé pendant un an à la Harvard Medical School et à la Rand Corporation à Boston sur l’organisation des soins primaires et notamment leur intégration avec les soins de santé mental ; désormais correspondante en France du International Health News Brief du Commonwealth Fund, elle est de surcroît co-auteur, aux côtés de l’inénarrable Olivier Duhamel (professeur à… Sciences Po Paris), du livre Les Primaires pour les Nuls – un titre correspondant parfaitement au pedigree des auteurs. Comment ne pas citer en outre Laurence Nardon, diplômée de… Sciences Po Paris, et responsable du programme Amérique du Nord de l’Institut français des relations internationales (Ifri) tout en étant membre du comité de rédaction des revues Politique étrangèreQuestions internationales et The Washington Quarterly (les revues-phares promues à Sciences Po) ; Pascal Perrineau, professeur des universités à… Sciences Po Paris, et qui apporte sa traditionnelle « expertise » sur le thème « Tous experts : qui croire ? » afin de démonter les « populismes » – et ce en compagnie de Chloé Morin, « politologue à la fondation Jean Jaurès, diplômée de… Sciences Po Paris et conseillère en charge de l’opinion publique au sein des cabinet des Premiers ministres Ayrault Valls ; ou encore Julien Damon, sociologue et professeur associé à… Sciences Po Paris.

    A ce plateau sciences-piste hégémonique s’ajoutent les indispensables laquais de l’ordre capitaliste euro-atlantique, de la « journaliste » de France Info Fanny Guinochet à l’économiste libéral Nicolas Bouzou, de la chroniqueuse et essayiste Céline Pina (contributrice régulière du Figaro et de Causeur, membre du « Printemps républicain » et du « Front populaire » de Michel Onfray, adepte de la seule critique de l’islam(isme) à l’inévitable François Lenglet, « un des journalistes les plus influents du paysage médiatique français » dixit le site du MEDEF. Et pour parachever le tout, outre les représentants du grand patronat industriel et financier qui s’amuse à désindustrialiser massivement – signalons notamment la présence de Paul Hudson, directeur général de Sanofi – se trouvent toujours les idiots utiles de l’ordre établi, pétris de bonnes intentions mais faisant preuve d’une candeur et d’un aveuglement confinant à la bêtise, à l’image du directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard (ancien secrétaire général de Reporters sans frontières…) et de Camille Etienne, étudiante à… Sciences Po Paris, militante pour le climat, porte-parole du mouvement « On Est Prêt » et présentée par le MEDEF comme « « jeune activiste » chez les « décideurs » au Ritz, chez JP Morgan, au Sénat, devant des députés, ou encore à TEDex » (ainsi qu’au Parlement européen aux côtés de Greta Thunberg).

    Une nouvelle fois cette année, le MEDEF aura donc réussi un coup double : d’une part, par le biais du dernier laquais en place Jean Castex, faire passer « l’amour de l’entreprise » et la foi dans la « politique de l’offre » en première page des médias sous le contrôle des grands patrons ; d’autre part, proposer un plateau pléthorique sur le papier et dominé par la seule pensée totalitaire inhérente à l’évènement, celle du capitalisme euro-atlantique recouvert de peinture « verte » et de grandes proclamations de principes sur « l’égalité hommes-femmes », avec la caution des « experts » et « intellectuels » prompts à servir de paillasson au grand patronat.

    Plus que jamais, la véritable Renaissance doit être celle d’un Parti communiste franchement marxiste-léniniste, en rupture totale avec l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme pour conduire la France, la République une et indivisible, sociale et laïque, souveraine et démocratique, fraternelle et pacifique, l’ensemble des travailleurs et des citoyens vers de « nouveaux Jours heureux ».

     

    Georges Gastaud et Fadi Kassem, secrétaires nationaux du PRCF

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • par Georges GASTAUD & Fadi KASSEM, secrétaires nationaux du PRCF

     

    Censure, insultes, injures, attaques : la fascisation explose en France !- (IC.fr-3/09/20)Depuis des années, le Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF) ne cesse d’alerter sur la fascisation croissante frappant la France, l’Europe et le reste du monde – au point que même Benoît Hamon, dans un rare élan de lucidité politique, avait déclaré au lendemain de la victoire du fascisant Bolsonaro au Brésil : « L’ombre du fascisme s’étend partout dans le monde ». Et à commencer par la France où, sous couvert de « liberté d’expression » (« Libre parole » proclamait déjà le père de l’antisémitisme en France, Edouard Drumont), de « laïcité », d’« universalisme » et de défense des « Lumières » et de la « République », les forces de droite et d’extrême droite réactionnaire et fascisante se décomplexent de plus en plus dans leur expression politique. Dernier épisode en date : la « fiction » proposée par le torchon fascisant Valeurs actuelles, représentant la députée insoumise Danièle Obono en esclave qui « expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » ; ou comment pratiquer un ultra-révisionnisme « historique » en rendant les « Africains » (de fait, des chefs de guerre et d’empires avides) responsables de la traite transatlantique…

    Cet épisode n’est malheureusement que l’une des nombreuses manifestations de cette fascisation décomplexée se drapant des oripeaux humanistes et révolutionnaires que les contre-révolutionnaires de tout poil ont toujours combattu – Lumières, bien commun, universalisme, etc., autant d’éléments malheureusement abandonnés par une partie de la « gauche » militant davantage pour le « droit à la différence » (théorisé par les néo-païens comme Alain de Benoist, ce « concept » a été accaparé par le prétendu « Rassemblement national » et se rapproche furieusement du « droit à la différenciation » macroniste…). Car les violences, injures et insultes à l’encontre des forces communistes, syndicales et progressistes se multiplient, dans une indifférence quasi généralisée, à commencer par celle des soi-disant contempteurs des « violences » et de l’« insécurité » : entendez-vous ces derniers condamner les ignobles tags fascistes ayant recouvert la permanence du PCF du Tarn ? Les entendez-vous dénoncer la formation de milices d’extrême droite à Lyon, nouvelle capitale du fascisme identitaire, patrouiller dans les rues et opérer des tabassages de rue ? Les entendez-vous s’émouvoir de la multiplication des procès à l’encontre des syndicalistes de combat, qui osent affronter un patronat tout autant décomplexé (rappelons que le patron du , Geoffroy Roux de Bézieux, avait invité Marion Maréchal- aux Universités d’été du MEDEF de 2019… avant de rétropédaler) et combattre les actionnaires rapaces accélérant la désindustrialisation et la soumission des travailleurs de France aux intérêts du capitalisme euro-atlantique ? Les entendez-vous s’émouvoir de la fascisation galopante touchant l’Europe de Berlin à Kiev, de Madrid à Stockholm, de Rome à Varsovie ?

    Cette fascisation est d’autant plus galopante qu’elle est clairement cautionnée par la macronie, honteusement présentée comme un « barrage antifasciste » le 7 mai 2017 par nombre de personnes de « gauche » qui ne savent plus comment stopper la bête immonde qui s’avance. Cette macronie qui protège toutes les violences perpétrées par des « forces de l’ordre » envers des avocats, des pompiers, des syndicalistes de combat, des retraités, des étudiants et des lycéens, des gilets jaunes, des forces progressistes, etc. Cette macronie qui fait des appels du pied au RN afin de préparer un faux « duel » et vrai duo pour 2022, en jouant sur le clivage artificiellement fabriqué entre (réels) supranationalistes et mensongers « souverainistes » ou « patriotes » – quand on sait que le RN ne veut sortir ni de l’euro, ni de l’UE, ni du capitalisme, et propose par le biais de sa tête d’affiche que la Russie intègre l’OTAN ! Que l’on n’oublie le long entretien accordé par le Tartuffe  à… Valeurs actuelles, pour parler principalement d’immigration et d’identité… Que l’on n’oublie pas non plus le ralliement de membres de la liste LREM à celle de Louis Aliot pour le second tour des municipales à Perpignan en juin dernier. Dernier épisode en date : le 23 août 2020, la préfète de Corrèze a interdit la cérémonie commémorative en hommage aux victimes du nazisme et du pétainisme au lieu-dit Auchères de la commune de Rosiers d’Égletons… deux jours après que le mémorial ait été vandalisé par des forces fascistes ; pourtant, sa majesté Jupiter n’a eu aucun mal à accorder une dérogation au Vendéen de Villiers pour organiser un spectacle de plusieurs milliers de personnes au Puy-du-Fou…

    L’air fétide est puissamment entretenu par les éditocrates et les « journalistes » passant leur temps à évoquer les questions d’« identités », d’« insécurité », d’« immigration », sans jamais relier aux questions sociales, économiques, géopolitiques, etc., et sans jamais évoquer toutes les formes d’identités séparatistes (quid de Sens commun ? des séparatistes régionalistes ? du sécessionnisme de l’oligarchie capitaliste vivant dans son océan de richesses soustraites à la nation par le biais de la fallacieuse « optimisation fiscale » ?) et de violences – à commencer par « la violence des riches ». Le plus saugrenu étant que les Eric Zemmour, Eugénie Bastié, Charlotte d’Ornellas, Pascal Praud, William-Gilles Goldnadel, etc., ainsi que celles et ceux collant de plus en plus à leurs basques, disposent d’un temps d’antenne infiniment supérieur aux forces qu’ils combattent sans relâche… tout en indiquant être victimes de « censure ». Pourtant, si la censure existe, elle frappe avant tout les militants révolutionnaires de combat, à commencer par les militants du PRCF ; pendant ce temps, C-News songe à transformer Maréchal-Le Pen en chroniqueuse commentant « l’actualité » …

    Cette peste brune à la croissance exponentielle profite en outre des turpitudes d’une partie de la « gauche », à commencer par le faux «  » et ses amis d’Europe « Ecologie »-les Verts, absolument pas gênés d’approuver la honteuse résolution adoptée par le Parlement européen le 19 septembre 2019 assimilant le communisme au nazisme, l’UE étant également un vecteur majeur de la fascisation du continent. Elle se nourrit également des positions inacceptables des adeptes des « camps décoloniaux » ou des réunions excluant les « mâles blancs », du déboulonnage des statues de Colbert sans aucune approche historique critique plutôt que de s’indigner de la « débolchevisation » des noms de rues et de places par les maires réactionnaires et fascisants (à l’image du pécressiste Laurent Jeanne décidé à débaptiser la place Lénine à Champigny-sur-Marne) et de réclamer des statues pour des combattant(e)s révolutionnaires français et étrangers, ou encore de la profanation du monument aux morts et de la chapelle au sommet du col de l’Echelle érigés en hommage au bataillon résistant Berthier recouvert de messages « ACAB » et « Fuck France » (en globish, tant qu’on y est…). Les identitarismes de quelque nature qu’ils soient (religieux, ethnique, de genre, régionalistes… et de classe), portés par la droite racialiste et fascisante mais aussi une partie d’une « gauche » promouvant toujours plus les divisions communautaristes, non seulement détruisent la République une et indivisible, sociale et laïque, souveraine et démocratique, fraternelle et pacifique, mais de plus déroulent un véritable tapis brun à une extrême droite toujours plus décomplexée.

    En ce sens, la responsabilité incombe de lutter contre les principales menaces en mesure de parvenir au pouvoir, à savoir de nouveau la macronie fascisante et le faux « Rassemblement national », ce dernier pouvant de surcroît compter sur les projets confusionnistes de rassemblement des « souverainistes/patriotes des deux rives », à l’image de l’antijacobin et anticommuniste maladif Michel Onfray qui, toute honte bue, n’hésite pas à baptiser sa revue « Front populaire » – crachant ainsi au visage à l’essence profonde du Front populaire de 1936, patriotique ET internationaliste, souverain ET antifasciste, républicain ET anticapitaliste. Et ce, sans sourciller le moins du monde devant les attaques abjectes dont sont objectivement victimes nombre de concitoyens et de travailleurs étrangers du fait de leur religion (surtout « les musulmans », comme si ceux-ci formaient une entité unique !) ou de leur couleur de peau – bien au contraire : Michel Onfray n’a-t-il pas affirmé au sujet d’Éric Zemmour que ce dernier est « un interlocuteur avec lequel ce qui faisait le génie français, je pense aux débats dans les salons littéraires d’avant 1789, est encore possible » ? On appréciera le niveau des (anti-)« Lumières » de salon…

    Le combat contre toutes les formes de racismes, de discriminations et d’intolérances ne saurait s’accommoder de la moindre compromission avec tous les fauteurs de troubles identitaires. Mais il ne saurait encore moins être question de laisser se développer, par un silence assourdissant et coupable, la fascisation ultra-galopante touchant la France et minant toujours davantage le mouvement populaire et les combattants de classe. 

    Le PRCF agira plus que jamais contre ces forces semant la haine et le chaos, dans un sens franchement antifasciste, patriotique, populaire et anticapitaliste.

    Georges GASTAUD & Fadi KASSEM, secrétaires nationaux du PRCF

    source: https://www.initiative-communiste.fr/  

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  • photo emmanuel macron visitant le port dévasté de beyrouth, le 6 août 2020. © thibault camus / reuters Emmanuel Macron, le 6 août à Beyrouth

    Ce 1er septembre, après avoir envoyé ses ordres par écrit, se déplace au … tel un chef colonial en visite en son protectorat. A-t-il seulement, lui qui croit que la Guyane est une île, conscience que le devrait être un état désormais indépendant ?..

    Profitant du désastre provoqué par l’explosion du port de et de la profonde crise économique aggravée par le régime de sanctions internationales frappant la Syrie voisine, les impérialismes occidentaux entendent bien mettre la main sur le pays du Cèdre, ses richesses et sa position commerciale stratégique. Ce n’est pas des humanitaires que l’Elysée a envoyés à Beyrouth, mais des navires de guerre et des soldats ! Si une manifestation est appelée dans les rue de Beyrouth pour dénoncer le potentat que prétend affirmer l’ex banquier installé à l’Elysée, gageons qu’il n’en sera pas fait écho dans les médias détenus par l’Etat ou les milliardaires en France.
    Dans ce contexte, Initiative Communiste est honoré de pouvoir, une nouvelle fois, publier une analyse et les propositions communistes de Marie Debs, figure du Parti communiste libanais qui éclaire la situation.

    Cent ans d’un régime de quotes-partsÇa suffit comme ça !!!

    par Marie Nassif-Debs

    Nous ne savons plus par où commencer pour énumérer les catastrophes et les tragédies résultant du régime « des quotas confessionnels » établi depuis cent ans dans notre pays. Un régime qui ressemble à l’hydre à plusieurs tètes des légendes de notre enfance, que nos parents appelaient à la rescousse pour nous empêcher de faire les malins et, surtout, pour arrêter net des réclamations qu’ils n’étaient pas prêts à satisfaire… Cependant, je dois préciser, avant de poursuivre, que je ne fais nullement un parallèle entre les parents et les représentants du régime libanais, parce que le rôle que nos parents ont joué pour nous éduquer – même en usant parfois de moyens pas très éducatifs – est à l’opposé des corrompus et des criminels qui nous gouvernent et qui ont eu recours à toutes les abominations possibles et imaginables pour nous rendre la vie difficile.

    D’aucuns diront que ce n’est pas la première fois que nous haussons le ton et que, durant ces cent ans, nos voix se sont presque éteintes à force de crier ; cependant, n’en déplaise à ceux-là, nos voix sont toujours aussi claires et nos revendications aussi puissantes, ce qui veut dire que nous allons continuer à manifester jusqu’à ce que tous les tyrans et les corrompus soient jugés pour les crimes commis contre le peuple.

    Jugez par vous –mêmes.

    Aujourd’hui, et tandis que la majorité des Libanais ne trouve plus le moyens de joindre les deux bouts, après qu’ils aient volé notre argent épargné pour faciliter notre vieillesse et qu’ils aient ouvert nos frontières devant le Covid 19, dans le but de mettre fin à notre mouvement revendicatif, mais surtout à la suite de l’explosion meurtrière qui a déchiré Beyrouth et des centaines de nos enfants, laissant des centaines de milliers d’entre nous sans le moindre abri et détruisant tout sur son passage, le pouvoir exécutif libanais (dont le gouvernement sortant) a trouvé que la priorité actuelle est de rappeler la société internationale Lazare, suivie de la société Marsal et Alvares, pour discuter avec les experts des deux sociétés comment, et surtout où, devrions-nous céder aux exigences des puissances capitalistes représenté, comme il se doit, par le FMI, afin que ces puissances nous avancent quelques milliards de dollars en contrepartie des richesses nationales visées, dont le pétrole et le gaz, bien que les banques de ces puissances regorgent de plusieurs centaines de milliards de deniers publics libanais cachés au frais dans leurs coffres forts et à portée de leurs mains.

    Et, c’est ainsi qu’au lieu de mettre au point un plan de reconstruction de la capitale détruite et de restructuration de l’économie en crise grave, nous sommes revenus au tourbillon des réunions entre le ministère des finances, la banque centrale et l’association des banques privées, ainsi que leurs conseillers libanais et internationaux, afin de voir comment le « hair cut » demandé sera mis en exécution (contre les petits et moyens épargnants bien entendu, puisque les grosses fortunes sont maintenant en Amérique du nord et en Europe occidentale). Tout cela à un moment où le gouverneur de la Banque centrale Riad Salameh parle de l’impossibilité de poursuivre le soutien de l’Etat aux produits de première nécessité – farine et essence – et où les différents médias nous ont communiqué d’autres déclarations stipulant que les médicaments vont renchérir à nouveau. En d’autres termes, les émirs des confessions au pouvoir au Liban poursuivent la voie menant à la mort une partie des Libanais, le restant sera miné par les maladies et la famine. Merci qui ???

    En même temps, et puisque les nababs du régime politico-économique libanais ont décidé de préserver par tous les moyens possibles et imaginables leur emprise sur le pays, les voilà aujourd’hui qui accaparent la plus grosse part des aides matérielles et financières qui nous arrivent tant des émigrés libanais que des peuples et de certains gouvernements arabes et internationaux, et cela par le truchement de certaines ONG qu’ils avaient créées auparavant pour palier à de telles circonstances ; par contre, ils n’ont rien fait concernant le traitement des séquelles de l’explosion ou la mise en lumière des responsables de ce crime bien qu’ils nous avaient « promis » que ce sera fait en cinq jours pas plus… mais les promesses furent oubliées, et les cinq jours furent suivis de cinq autres puis de cinq nouveaux dans l’attente de la décision du tribunal de La Haye sur l’assassinat de l’ex premier ministre Rafic Hariri puis dans celle des pourparlers entre les groupes politiques et des réunions tenues dans la demeure du président du parlement à Ain Tineh et visant à retrouver les facteurs communs afin de décider de la forme du nouveau gouvernement qui remplacerait celui de M. Hassan Diab… Tout cela accompagné du bruit des tambours de la discorde qui, sous l’instigation des « hommes de Dieu », battent le rassemblement confessionnel, mais aussi de chuchotements que la guerre civile peut éclater à tout moment.

    Et, afin de ne pas trop nous étendre sur les « on dit », allant du complot universel étasunien appelé « le projet du Moyen Orient nouveau » à d’autres projets économiques et politiques prévus par les trois grandes puissances régionales, à savoir la Turquie, l’entité israélienne et l’Iran, nous résumons la situation du peuple libanais par ces quelques mots : le peuple libanais, ou plutôt ceux qui en restent, ne peut plus garder les bras croisés devant la destruction planifiée par les représentants de la classe politique, au pouvoir depuis au moins trente ans pour certains et une centaines d’années pour certains autres ; de plus, les tentatives et les manœuvres des gouvernements internationaux et régionaux afin de défendre « l’originalité » du pouvoir libanais, basée sur la distribution de ce pouvoir entre les différentes minorités confessionnelles, sont désormais vouées à l’échec dans le contexte des convoitises suscitées par la découverte des gisements pétroliers et gaziers dans les eaux territoriales libanaises mais aussi de celui, plus vaste, d’une nouvelle redistribution des richesses que recèle le Monde arabe dans ses deux parties orientales et occidentales, allant de la Palestine occupée et du Liban vers l’Algérie et la Libye, mais aussi vers la Syrie, l’Irak et le Golfe arabique…

    Comment résoudre tous ces problèmes ? En reprenant l’initiative visant à regrouper les forces démocratiques non confessionnalisées afin de préparer la résistance à l’offensive ou, plutôt, aux différentes offensives qui se préparent tant des l’intérieur que de l’extérieur. Parce que l’important aujourd’hui est, à nouveau, comme en 1958 ou encore en 1975 et en 1982, la sauvegarde de la patrie qui est plus importante que toutes les formes de pouvoir. Et parce que c’est le peuple qui est à la base de la formation des patries et à qui incombent leur sauvegarde et leur développement.

    Voilà la leçon que nous avons apprise dans le livre de lutte de ceux qui nous ont précédés, mais surtout des leçons de l’Histoire que nous avons vécue il n’y a pas longtemps…

    Marie Nassif – Debs

    Beyrouth, le 24 aout 2020

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  • Par Georges Gastaud et Fadi Kassem, secrétaires nationaux du PRCF – 29 août 2020

    Dans le cadre de sa campagne permanente pour la xénophobie et la réhabilitation des “valeurs” néo-coloniales, la rédaction de a franchi un nouveau seuil en représentant la députée Danielle sous la forme d’une esclave enchaînée. 

    La banalisation du n’est plus seulement le fait de l’extrême droite classique

    La banalisation du racisme dans notre pays n’est plus seulement le fait de l’extrême droite classique, derrière les cris d’indignation hypocrites du ministre LAREM de l’Intérieur, cette banalisation est portée par le pouvoir lui-même : il y a quelques mois, le président de la République cautionnait ouvertement Valeurs Actuelles en lui accordant un long entretien politique.

    Quant aux , de Viotti à Retailleau, ils ne cessent de surenchérir sur les thématiques haineuses du RN. 

    En arrière plan de l’organisation de la montée du racisme la fascisation galopante de l’UE

    À l’arrière-plan de cette montée organisée du racisme, on trouve aussi la fascisation galopante de l’UE, qui fraie officiellement avec des gouvernements néonazis (Ukraine, États baltes, etc.) et qui, avec le soutien de TOUS les eurodéputés français (sauf les Insoumis) a voté une résolution scélérate de chasse aux sorcières mettant sur un pied d’égalité le Troisième Reich génocidaire et son principal vainqueur, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. 

    En France même, le racisme diviseur accompagne les campagnes de haine et d’appels peu discrets à la violence du journal LE POINT contre la CGT, le mouvement ouvrier et les fonctionnaires.

    La meilleure réponse, développer le mouvement populaire pour une République Sociale indépendante et fraternelle en rupture avec l’UE, OTAN, en marche vers le socialisme

    Ce climat de réaction généralisée est une honte et un énorme danger pour la France. Il importe que tous les patriotes antifascistes, Internationalistes et autres anti-impérialistes véritables condamnent cette radicalisation ultradroitière à base de racisme, d’anticommunisme, d’antisovietisme recuit, de guerre idéologique contre les pays qui déplaisent à l’UE et à son belliqueux superviseur yanqui. La meilleure réponse est dans le développement du mouvement populaire contre l’ensemble des contre réformes maastrichtiennes, contre les lois liberticides, pour une nouvelle République sociale, indépendante et fraternelle en rupture avec l’UE-OTAN du capital et en marche vers le socialisme.

     

    Georges Gastaud & Fadi Kassem, secrétaires nationaux du PRCF, lé 29/08/20

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Communiqué du PRCF 81

    (Albi le 31/08/20)

    La section du  du Pole de Renaissance Communiste en France, apporte son soutien aux communiste de la fédération du  81 suite au tags d’ opposé sur la façade de leur siège. Nous condamnons d’autant plus que, depuis l’élection de Macron à la tête de l’état, et les répressions sanglantes contre les manifestations des gilets jaunes et syndicales, nous avions interpeller les citoyens et les appeler à faire barrage aux contre-reformes maastrichtiennes, à la fascisation de moins en moins galopante de notre pays et à l’irresponsabilité sanitaire et sociale d’un gouvernement entièrement aux mains du MEDEF et de l’UE supranationale qui ouvre la voie aux offensives de l’ fascisante et fasciste dans l’ensemble du continent (et au-delà). Outre en Ukraine, l’ est au pouvoir en Autriche, en Italie avec Salvini, en Hongrie avec Orban ou en Pologne, tandis que l’AFD a envoyé des dizaines de députés au Bundestag allemand, que l’ proteste contre l’exhumation de la dépouille de Franco en Espagne (et que Vox accède au pouvoir en Andalousie) et que les néo-nazis montent en puissance en Suède. Aux quatre coins de l’Europe, on assiste à une fascisation déjà à l’œuvre depuis des années et qui s’accélère du fait d’un anticommunisme total et viscéral pour faire taire ceux qui défendent les intérêts des travailleurs.


    La facade du local du PCF a Albi attaquée par l’extrême droite

    Des croix celtiques signatures des néos nazis ont été taguées sur la façade du siège du PCF à Albi.

    Une attaque qui évidemment inquiète et contre laquelle les communistes appellent à la mobilisation antifasciste :

    “Les communistes ne céderont à aucune intimidation, leur colère est immense, leur détermination à combattre le fascisme se renforce, ils resteront debout et ils continueront de porter leurs valeurs pour la construction d’une société plus humaine, solidaire et écologique.

    Nous invitons toutes les forces démocratiques, progressistes et syndicales du département, à un rassemblement le mardi 1er septembre à 17h30 devant le siège de la Fédération, 53, Boulevard Montebello à Albi.”

    Fédération du PRCF 81

    Une plainte a été déposée.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Lettre ouverte à la préfète de Corrèze: Pierre Pranchère dénonce l’interdiction de l’hommage aux victimes du nazisme et pétainisme à Égletons… quelques jours après la profanation fasciste du mémorial d’Oradour !

    Le 23 aout 2020 la préfète de  a, sous prétexte de covid, interdit la cérémonie commémorative aux victimes du nazisme et du pétainisme à Auchères. Pierre Pranchère, vice président du PRCF, résistant FTPF, secrétaire général des Maquis de  a vivement condamné, dans une lettre ouverte adressé à cette préfète, cette décision scandaleuse.


    Pierre Pranchère – juin 2019

    Le 23 août dernier, une cérémonie commémorative devait rendre hommage, au lieu-dit Auchères de la commune de Rosiers d’Égletons, à des victimes du nazisme et du pétainisme. En ce lieu, des centaines de travailleurs étrangers, pour beaucoup des Espagnols qui avaient défendu la République du Frente Popular contre le coup d’État fasciste de Franco, ont été internés, maltraités, déportés pour nombre d’entre eux.
    Au nom des mesures sanitaires, cette cérémonie, prévue en plein air, a été annulée. Quel message la préfète de la Corrèze, représentante du gouvernement, pense-t-elle envoyer par cette annulation ? Que l’hommage à des victimes de la Seconde Guerre mondiale, qui furent aussi des combattants antifascistes, est dispensable alors même que, deux jours plus tôt, le centre de la Mémoire d’-sur-Glane était profané par des négationnistes ? Faire vivre la mémoire des crimes du nazisme et du pétainisme dans un pays où resurgissent de toutes parts les hydres du  et du racisme est aussi nécessaire à la survie de notre société que le respect de la vigilance sanitaire qui n’aurait fait aucun doute dans cette commémoration.
    Annuler un hommage aux victimes de la Seconde Guerre mondiale en Corrèze, lorsqu’en Vendée, avec la bénédiction du président de la République, le parc d’attractions réactionnaire d’un pétainiste virulent fait chaque jour le plein de milliers de spectateurs, c’est affirmer les priorités de ce gouvernement qui n’a, face aux profanations du village martyr d’Oradour, que des larmes de crocodiles et des indignations de circonstance.

    Pierre Pranchère
    Combattant volontaire de la  (2346e compagnie FTPF)
    Ancien député de la Corrèze
    Député honoraire au Parlement européen
    Secrétaire général et cofondateur du Collectif Maquis de Corrèze
    Vice-Président du Pôle de Renaissance communiste en France (PRCF)


    Il y a 80 ans, les camps oubliés de Pétain en Limousin

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Alors que la rentrée sociale et politique est lancée, le PRCF et ses militants se proposent, avec des analyses et propositions franchement communistes, de contribuer à une dynamique consciente et gagnante pour les travailleurs.


    extrait du rapport politique adopté par le comité central du PRCF en juin 2020.

     

    Décomposition généralisée.

    Accentuée par la crise sanitaire, la décomposition sociale que provoque l’euro-dissolution de notre pays (désormais ouvertement appelée “plan d’ajustement structurel”) est économique, sociale, institutionnelle, culturelle, territoriale et morale.

    Décomposition sociale,

    Quand tous les acquis, non seulement du CNR et du Front populaire,mais de 1905 (interdiction du travail dominical) sont méthodiquement démontés ; quand, même pendant la crise sanitaire, les projets de suppression de lits d’hôpital et d’hôpitaux tout court ne sont même pas suspendus, quand les salariés paient trois fois la crise sanitaire, par les subventions d’État issues des impôts distribués sans contrepartie au patronat, par les licenciements et/ou les baisses de salaires, par les atteintes portées à la législation sur les congés payés et sur la durée hebdomadaire du travail. Sans parler de Renault, qui fusionne avec Nissan et délocalise (décisions antérieures au coronavirus), qui licencie ses intérimaires français, qui touche 5 milliards de subventions d’État, et qui fait tourner l’une de ces usines délocalisables en engageant des Polonais sous contrat de détachement !

    Décomposition économique

    Puisque la crise sanitaire accélère, et non pas ralentit, la désindustrialisation consécutive aux fusions industrielles transnationales avec le départ progressif programmé de PSA (qui  va  changer  de  nom,  sûrement  pas  pour  une  appellation francophone !) et de Renault, la fin programmée d’Alsthom-Belfort, c’est-à-dire la maîtrise par la France du ferroviaire et du secteur des turbines, sans oublier la mise en faillite délibérée d’EDF et de la SNCF ou la liquidation en vue d’Alcatel par Nokia: ce qui reste du produire en France et des savoir-faire ouvriers, techniciens et ingéniériaux associés, fond comme beurre en broche. Et pendant que tout un discours bobo sur France-Inter, Libé ou Télérama vante le retour à la terre de certains citadins friqués en mal d’oxygène, on assiste, dans la réalité, à l’exécution pure et simple du monde paysan (combien de suicides à la ferme chaque année?) et de la pêche artisanale cotière. Or la richesse d’un pays vient en dernière analyse de sa production. Un pays qui ne produit plus doit importer, donc s’endetter sans fin, et pour finir, si la production ne renaît pas sous l’égide d’un grand secteur industriel public menant le train de la reconstruction, la « solution »-miracle des altermondialistes (ne plus rembourser la dette) est intenable à long terme. Qui refuse de rembourser ne peut plus emprunter et qui ne peut plus emprunter mais ne sait plus rien produire, meurt de faim ou se tiers-mondise !

    Il est donc essentiel que nous, militants marxistes, menions campagne pour les nationalisations industrielles et bancaires, pour la relance soutenue par l’Etat de l’agriculture paysanne, que nous fassions davantage le lien entre défense des services publics, sauvegarde des conquis sociaux et reconstitution du secteur public industriel : re-nationalisation à 100% de Renault, transformation des subventions accordées à PSA en actions, renationalisation de toute la filière ferroviaire d’Alstom la SNCF réunifiée, reconstitution d’EDF/GDF (et non pas d’un vague et utopique “pôle public européen de l’énergie”), etc. Les services publics et les acquis sociaux ne peuvent pas marcher tout seuls; pour les alimenter en permanence, il faut produire en France et réindustrialiser notre pays en sortant du carcan européen. Et naturellement il faut le faire avec le souci de l’avenir, des technologies permettant de réduire les pollution, de la transition écologique et de la réduction du temps de travail qu’elles permettent sans diminution des salaires et des effectifs salariés.

    Décomposition culturelle.

    Le linguicide du français continue de manière honteusement antidémocratique puisqu’il est impossible d’en débattre sur quelque antenne publique ou privée que ce soit, sans parler du Parlement, totalement indifférent à la question tous groupes politiques confondus. Dernière mesure linguistique gravissime, sans le moindre débat parlementaire, par un simple arrêté, la secrétaire d’Etat aux universités Vidal vient d’imposer la détention d’un diplôme d’anglais, délivrable par le privé, pour s’inscrire en licence : ce qui, de manière inconstitutionnelle et dans l’indifférence absolue du PCF et de LFI, tire un trait sur l’Article II-a de la Constitution : « La langue de la République est le français » et discrimine les étudiants parlant d’autres langues étrangères que l’anglais. Cette disposition accroîtra considérablement la sélection sociale, voire “ethnique” à l’Université en privilégiant les anglophones de naissance, les milieux français favorisés et déjà anglicisants ; elle défavorisera les étudiants d’origine modeste et plus encore ceux qui viennent de l’Afrique francophone et dont souvent le français n’était pas la langue maternelle; ces derniers sont souvent sidérés de la manière dont la France officielle traite ce bien commun à toute la Francophonie mondiale, la langue française, dont l’Afrique francophone est désormais le principal dépositaire. Nous avons sonné l’alarme par l’intermédiaire de l’association CO.U.R.R.I.E.L., dont le site informatique redémarre, en grande partie grâce à Damien et à Stéphane, et que je vous demande de renforcer car cette association linguistique de gauche n’a aucun équivalent en France et en Europe. D’autant que, si nous, internationalistes, ne prenons pas la tête d’un Conseil National de la Résistance Francophone, la droite nationaliste, voire monarchiste, le fera tôt ou tard en dévoyant ce combat existentiel pour l’avenir de la nation et pour la diversité culturelle gravement menacée de l’humanité future.

    Il faudrait aussi évoquer la décomposition scandaleuse que subissent l’Éducation nationale, le CNRS et l’Université, sans parler d’autres institutions emblématiques de notre pays comme l’Opéra, le Palais de la Découverte, ainsi que de l’audiovisuel public où les militants CGT ont mené des luttes dures et répétées…

    Dans l’Éducation nationale où les professeurs ont dû se démener pour affronter les injonctions contradictoires et dangereuses du ministre Blanquer aux abois, sans cesse désavoué par les déclarations surréalistes de Macron appelant à la reprise des cours le plus tôt possible pour renvoyer tout le monde au travail. Les professeurs ont assuré un travail hors du commun à distance… et ils ont reçu en retour le feu nourri du haineux Blanquer, des LR et de la Macronie dénonçant les profs « décrocheurs » et remettant, puis supprimant le protocole sanitaire. Ainsi les collégiens et les écoliers ont-ils été exposés à une nouvelle vague de l’épidémie. Parallèlement, la destruction de l’Education de moins en moins « nationale » se poursuit avec le projet de loi visant à faire de l’enseignement distanciel une « alternative » au présentiel, renforçant ainsi les inégalités – accrues par la crise du coronavirus qui a révélé l’ampleur de la fracture numérique et des fortes inégalités sociales et territoriales – et le démantèlement de l’Education nationale du fait de l’autonomie croissante accordée aux proviseurs quasiment érigés en “patrons” de leur établissement. Il en va de même de la mise à mort du bac et du brevet, autrement dit des diplôme s nationaux assurant la même qualification pour tous les collégiens et lycéens ed France : nul doute que le ministère prendra prétexte du précédent de 2020 pour promouvoir le contrôle continu et ainsi détruire le service public de l’Éducation nationale – tendance qui concerne également les concours de l’Éducation nationale avec la contractualisation croissante et la disparition programmée du CAPES et de l’agrégation. Face à cela, les syndicats, SNES-FUS (en particulier la FSU du Tarn dirigée par notre camarade Benoît) et CGT en tête, n’ont cessé de dénoncer et combattre le projet réactionnaire et mortifère de Blanquer qui profite de l’épidémie pour poursuivre son « œuvre de destruction », tandis qu’un Conseil de classe a été publié au printemps pour mener la contre-offensive qui s’impose.

    À l’Université et dans la Recherche, avec le projet de « Loi de Programmation pluriannuelle de la recherche » (LPPR) qui généralise davantage le financement sur projets, détruit la liberté de recherche, impose le diktat du court terme et constitue souvent une privatisation (lorsque les fonds viennent d’entreprises privées) ou une régionalisation (de nombreux fonds viennent des régions) de fait ; qui généralise la précarité et l’inégalité dans les rémunérations (à travers la systématisation des primes) et des carrières ; qui met de fait en extinction le statut de la fonction publique et réduit encore plus le rôle structurant des grands organismes publics de recherche (CNRS, INSERM…) ; qui renforce le Crédit Impôt Recherche (CIR) et la subordination des projets de recherche fondamentale à la recherche industrielle, dont la faiblesse n’est pas attribuée à la désindustrialisation du pays, ni aux stratégies parasitaires du patronat français, mais bien sûr aux coopérations insuffisantes des chercheurs du public avec le privé !

    Casse organisée d’institutions emblématiques.C’est le cas de l’Opéra National de Paris, 350 ans en 2019 et « à genoux » selon Stéphane Lissner (directeur de l’ONP jusqu’à la fin de 2020), un établissement public qui, à ce titre, devrait être financé au moins majoritairement par l’Etat. Or celui-ci ne participe à son budget qu’à hauteur de 40% (contre 59% en 2005 et 48% en 2015), les 60% restants étant couverts par les recettes propres de l’Opéra dont le mécénat qui occupe une part croissante. Et Georges-François Hirsch, ancien co-directeur de l’Opéra et administrateur lors de l’ouverture de Bastille, redoute que Monsieur Neef, qui succèdera à Monsieur Lissner à la fin de l’année 2020, se trouve contraint de financer l’ONP jusqu’à 95% sur ses recettes propres, au regard des injonctions du Ministère de la Culture lui demandant de proposer, dès l’automne 2020, des orientations pour « maintenir l’excellence et le rayonnement de l’Opéra », tout en revisitant son modèle économique, social et organisationnel…

    Le service public de la presse se trouve dans un état financier très inquiétant –malgré les subventions de l’État pour des quotidiens et hebdomadaires nationaux passant leur temps à cracher sur… l’intervention de l’État et l’aide aux « assistés »; ce secteur voit se multiplier les suppressions d’emplois, à l’instar de BFM où un salarié sur trois va être licencié ; parallèlement, la société Presstalis, chargée d’assurer la distribution de la presse en province, est en cessation de paiement, ce qui débouche sur des centaines de licenciements. La menace s’accroît sur une prétendue « liberté de la presse » confisquée par les puissances d’argent et une macronie qui, sous couvert de lutte contre les « fake news » (désinformation), mettent plus que jamais au pas une presse promouvant l’européisme, l’anticommunisme et piétinant même son outil de travail principal: la langue française sacrifiée au franglish.

    Décomposition institutionnelle et territoriale.

    Nous avons déjà évoqué l’ensemble cohérent que constituent le Traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle (la « capitale » de Charlemagne, alias Karl der Grosse), la sécession à bas bruit de l’Alsace-Moselle (devenue “collectivité européenne” par la suppression des départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin et par la création de l’euro-département de Moselle) et le séparatisme flamboyant (et largement mafieux) de la Région corse, les tentations euro-régionalistes de Bretagne, de la « Catalogne-Nord » (Perpignan et région), du « pays basque nord », d’une fraction de la Savoie ( le groupe de localités auto-baptiséIn Annecy Mountains se rattachant au Grand Genève où le français recule devant l’anglais); tout cela s’opère sur fond de « Pacte girondin », de concurrence entre euro-régions, d’engloutissement des communes ouvrières et rurales par les euro-métropoles, de liquidation des départements malgré la volonté des populations (collectivité Unique de Corse, Collectivité unique ’Alsaced …) attachées au triptyque républicain “communes/département/Etat-nation).

    Il faut aussi parler du travail de sape mené par Macron, principalement à l’appui de l’épiscopat, contre la loi laïque de 1905 pour la défense de laquelle la Fédération Nationale de la Libre Pensée appellera à manifester le 9 décembre 2020. Bien entendu, nous devons éviter, en défendant cette loi de liberté, qu’elle ne soit récupérée par de pseudo-laïques de droite et de la « gauche » de tendance vallsiste comme le soi-disant « Printemps républicain » pour attaquer et stigmatiser une fois de plus les compatriotes musulmans. Rappelons que légalement, l’obligation de laïcité s’impose à l’État, aux fonctionnaires en service et aux services publics, pas à l’habillement des citoyens et des citoyennes se déplaçant dans l’espace public. De même, l’État n’a pas à « organiser le culte musulman » ni à financer indirectement le culte catholique, le culte protestant ou le culte juif par différents canaux directs (Alsace-Moselle) ou indirects (impôts). C’est en finançant correctement l’Éducation nationale qu’il faut mettre fin au “séparatisme” des couches sociales supérieures qui mettent leurs enfants dans le confessionnel privé ; de même que l’on combattrait mieux les communautarismes religieux et les intégrismes si l’État combattait vraiment le séparatisme le plus dangereux pour le lien social : celui des super-riches. Car si l’État confisquait systématiquement l’argent de l’expatriation fiscale dessuper-riches, s’il interdisait enfin les contrebandiers légaux que sont les cabinets d’ « optimisation fiscale », c’est entre 80 et 100 milliards d’euros par an volés au peuple français qui retourneraient vers les quartiers populaires, les communes rurales et l’emploi public ; et cela changerait du tout au tout le cadre de vie dégradé de nos cités, de nos villages-dortoirs et de nos « périphéries» en coupant l’herbe sous les pieds à la fois des mafias de la drogue, des démagogues du RN et du terrorisme pseudo-religieux.

    Fascisation galopante.

    L’énorme colère sociale révélée par les Gilets jaunes et parles luttes inachevées pour les retraites n’est pas retombée et le discrédit de Macron est à son comble : depuis Chirac, les présidents maastrichtiens successifs s’usent de plus en plus vite puisque chacun constate qu’ils appliquent tous la politique unique des milieux financiers, que la France se liquéfie, que la perspective historique offerte est de vivre moins bien que les générations antérieures, etc. Mais comme le faux parti communiste, désormais inféodé au PGE, au PS et à UE,l’ comme le PS arrimé à Bruxelles, comme la direction confédérale de la CGT inséparable de Berger et comme, hélas, certains milieux bobos dominants de LFI (de Autain à Ruffin) n’offrent aucun débouché révolutionnaire associant république sociale, solidarité internationale et indépendance nationale, comme en outre l’ « extrême gauche » trotskiste ou anarchiste est perçue, non sans raison, par le peuple comme ir responsable et antinationale, les deux sources de la fascisation, l’extrême droite classique – qu’il ne faut jamais banaliser – et le pouvoir maastrichtien faisant passer en force ses orientations impopulaires, continuent de déverser leur venin. Avec, de plus en plus, une pénétration inquiétante des idées fascistes

    • dans l’appareil répressif d’État, police, armée et justice, où des comportements cyniquement violents voire assassins, des propos clairement racistes, des déclarations grossièrement antirépublicaines voire séditieuses(« nous ne sommes pas dans le même camp », dixit le préfet Lallement à une manifestante), des brutalités systématiques contre les syndicalistes et contre tout manifestant progressiste, voire des comportements pré-putschistes s’étalent de plus en plus ouvertement (par exemple quand les BAC manifestent illégalement en armes et toutes sirènes hurlantes devant l’Arc de Triomphe).
    • Dans la tête de nombre de citoyens de base dont un nombre grandissant déclare « ne plus croire en la démocratie » ou à « la République», confondues avec leurs caricatures actuelles, et réclament un « homme fort» ou « une femme forte », voire la direction du pays par l’armée…

    Attention, prévenait déjà Marx, « la France est le pays classique des luttes de classes menées jusqu’au bout »soit jusqu’à la révolution bourgeoise démocratique, comme en 1793, voire jusqu’à la Commune prolétarienne de 1871, mais aussi, si ces tentatives révolutionnaires ne sont pas conduites à la victoire par une avant-garde déterminée et reconnue par le peuple, vers les coups d’État militaires (les deux coups d’État bonapartistes de 1799 et de 1851, la tentative d’insurrection boulangiste et l’agitation antidreyfusarde de la fin du XIXème siècle, le 13 mai 1958 qui donna naissance à la Vème République ») ou carrément fascistes (le coup du 6 juin 1934, l’avènement de Pétain en 1940, les tentatives putschistes de l’O.A.S…). Tout cela peut s’opérer le jour venu sous la direction de Le Pen ou même de Macron, voire contre lui s’il continue de décevoir ses mandataires du grand capital qui ne peuvent voir sans inquiétude se déliter l’autorité des élus, y compris désormais de la plupart des maires, sur les populations.

    Face à cela, nous dénonçons les violences policières et le racisme structurel dans la police. Nous ne tombons pas pour autant dans l’outrance anarchiste ou « indigéniste » du genre « tout le monde déteste la police » ou « la France est structurellement raciste » : car tactiquement, ces postures aident les fascistes à progresser dans les milieux policiers et à accaparer le patriotisme populaire tout en le dévoyant. Sans nous illusionner sur leur poids réel, nous devons dialoguer avec les milieux démocratiques de la police et de la justice, fussent-ils aujourd’hui très minoritaires. Nous devons aussi cultiver les liens ténus et d’autant plus précieux avec les officiers gaullistes hostiles à l’UE et à l’OTAN, pourvu qu’ils ne flirtent pas avec l’extrême droite raciste.

    Nous devons aussi, sur un autre plan, tendre la main à l’instar de Maurice Thorez aux travailleurs catholiques et aux autres travailleurs croyants, qu’il ne faut confondre ni avec la hiérarchie catholique réactionnaire, ni avec le CRIF, ni avec les islamistes fondamentalistes.

    Surtout, souvenons-nous que pour le moment, dans une démocratie bourgeoise en voie de fascisation, les notions de “république” (ou, plus naïvement encore, de “notre république”), de police républicaine » et de « défense nationale » sont des références idéales et non des réalités vécues : ces principes ne pourront vivre pleinement qu’avec le socialisme, quand les appareils d’Etat démocratisés et contrôlés par le pouvoir populaire ne serviront plus qu’à défendre la sécurité publique, l’ordre socialiste et l’intégrité du territoire national.

    Pour le moment, nous devons participer à toute action antiraciste et antifasciste revendiquant des avancées démocratiques précises et exigeant la punition exemplaire des exactions policières ; mais nous ne devons pas oublier pour autant que dans le cadre d’une révolution socialiste établissant le pouvoir majoritaire du peuple travailleur, les appareils d’État devront être purgés des éléments fascistes et reconstruits de fond en comble; il ne faut pas que le nouveau pouvoir cultive l’illusion suicidaire que, spontanément, la « police républicaine » et l’armée de métier accepteront bien gentiment de se mettre au service du nouveau régime. Il faudra pour cela des réformes structurelles prenant appui sur l’esprit républicain et sur les sentiments patriotiques des policiers et des soldats sincèrement républicains. Sans remonter à l’Espagne de Franco, à l’Indonésie de Soeharto ou au Chili de Pinochet, il n’est que de réfléchir à l’exemple récent du Venezuela bolivarien; celui-ci tient toujours parce que Chavez avait su armer le peuple et l’unir aux forces armées. Au contraire, la Bolivie de Morales est désormais par terre parce que l’armée fidèle à l’oligarchie a renversé le président élu. Toutes choses qui vérifient l’actualité de la conception marxiste de l’Etat qu’ont explicitée Marx dans La guerre civile en France, Engels dans L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, et Lénine dans L’État et la révolution.

    Nos résistances :

    Question sociale et syndicale en France : où va la CGT ? Perspectives pour un syndicalisme rouge, de classe et de masse.

    La crise sanitaire et le confinement ont comme suspendu la colère sociale, qu’avait encore accrue l’usage du 49/3 décidé par Macron à propos des retraites; mais cette suspension – qui a aussi forcé Macron à ajourner les contre-réformes pour tenter d’obtenir l’union sacrée… – n’a jamais signifié que l’affrontement de classes était terminé, ni même qu’il était sérieusement émoussé. La lutte des classes ne cesse jamais et en plein confinement, on a vu comment le patronat, aidé par la CFDT, servi par le gouvernement, de Pénicaud à Blanquer, et combattu « en bas » par de courageuses sections CGT, FSU, FO et Sud, a obtenu de nombreuses entorses au code du travail et à sa durée légale tout en forçant des ouvriers de chantiers ou d’usine à travailler sans protections sanitaires sérieuses à toutes sortes de chantiers non vitaux.

    Où va la confédération CGT ?

    On a vu aussi comment la direction confédérale de la CGT, avec en tête un P. Martinez qui a trahi la confiance qu’il avait suscitée en 2016 (quand il luttait contre la loi El Khomri), accompagnée par FO (Verrier) et par l’UNSA, a pu signer de honteux protocoles communs avec le MEDEF, puis avec la CFDT jaune, puis, battant tous les records de collaboration de classe, avec la Deutsche Gewerkschaftsbund (DGB), le tout sous la houlette d’un Berger qui venait juste de traîner dans la boue la CGT-Renault quand celle-ci a osé défendre en justice la santé menacée des ouvriers de Sandouville.

    Dans le même temps, les bases combatives de la CGT n’attendaient pas la levée de l’interdiction de manifester (prononcée par le Conseil d’Etat le 13 juin) pour appeler à défendre l’hôpital le 16 juin. On a vu aussi des manifs syndicales – à laquelle a contribué le PRCF 13 par ex. – autour de la CGT provençale, laquelle a désavoué sa confédération, de même que de nombreuses autres structures de la CGT que la confédé a, à demi-mots, menacées d’exclusion ; cette même confédé euro-formatée, Berger-compatible et largement coupée des travailleurs avait déjà menacé d’expulser des cortèges syndicaux les partisans du Frexit progressiste, c’est-à-dire nous, en nous assimilant frauduleusement l’extrême droite. Outre les justes prises de positions du Front syndical de classe sur ces sujets, on a vu dernièrement des camarades cégétistes membres du PRCF s’exprimer dans les colonnes d’I.C. pour appeler les secteurs rouges de la CGT visés par une euro-chasse aux sorcières se rencontrer, se coordonner à l’inter-pro, tendre la main au FSC et appeler ensemble à mener la lutte tous ensemble et en même temps sans se laisser isoler, sans ménager l’U.E. et la C.E.S., sans oublier de combattre les guerres impérialistes et l’OTAN et en se rapprochant de la FSM. Il est évident que pour liquider ce qui reste des conquis sociaux en France, pour en finir « en douce » avec la France indépendante, la grande bourgeoisie et les sociaux-libéraux du PS et d’En Marche ont besoin d’un « syndicalisme rassemblé » derrière Berger, désormais président à la fois de la CFDT et de la CES. Ils ont même besoin d’une union sacrée dans laquelle est déjà entré de fait Martinez puisque le communiqué commun CFDT-DGB (= syndicats réformistes allemands)-CGT applaudit à l’initiative Macron-Merkel appelant à un nouvel emprunt européen sur les marchés financiers; or cela revient à applaudir Macron quand il va à Berlin tout en feignant de le combattre quand il reste à Paris… et à fermer les yeux sur le fait que les régions françaises demanderesses ne recevront d’argent européen qu’en échange de « nouvelles réformes structurelles » à base de moins-disant social et de division accrue du territoire national en capilotade.

    L’euro-syndicalisme « rassemblé » mène à la division de la CGT !

    Il est non moins évident qu’unetelle opération d’euro-consensus patronat /gouvernements /syndicats, de plus en plus cautionnée par la tête de la CGT confédérale (et insidieusement, par le PCF, qui ne cesse d’encenser la C.E.S. !), est de nature à diviser, voire à scissionner la CGT à l’initiative de ses forces euro-réformistes. Souvenons-nous que, historiquement, ce n’est pas la CGTU révolutionnaire qui avait quitté la CGT réformiste de Belin et Jouhaux dans les années vingt; ce furent ces derniers qui exclurent et persécutèrent nos camarades marxistes et anarcho-syndicalistes (le plus connu étant Gaston Monmousseau, que rencontrera Lénine et qui deviendra l’un des dirigeants du jeune PCF), en les forçant à créer la CGTU; laquelle, par la suite, à la faveur du climat éruptif du Front populaire, devint majoritaire dans la classe ouvrière et opéra la réunification de la CGT sur des bases rouges. Tant pour construire le tous ensemble des travailleurs que pour faire face à la répression qui frappe les syndicalistes combatifs (sans qu’ils soient soutenus par leur confédé…), il faut que se rassemblent les syndicalistes d’action et qu’ensemble, ils portent dans les A.G. de lutte un plan de mobilisation et une plate-forme revendicative susceptibles d’unir notre classe. Le PRCF ne s’est jamais ingéré dans les actions de quelque autre organisation que ce soit ; mais en l’occurrence, il y va de l’avenir de tout le monde du travail, dont les communistes (et notamment les militants du PRCF) font partie, il y va de la France, il y va du syndicalisme rouge international qui connaîtrait une défaite majeure si la CGT devenait l’appendice moribond de la CFDT, mais qui, à l’inverse, vivrait un rebond historique si le syndicalisme rouge de France repartait à l’offensive d’une seule voix. Le PRCF continuera comme il l’a toujours fait de publier les communiqués du FSC et d’encourager ses membres à y adhérer mais, comme le PCF d’avant la mutation, le Pôle n’aliènera jamais son droit imprescriptible d’avoir sa propre parole libre et franche sur la lutte de plus en plus ouverte et explosive qui se livre désormais à ciel ouvert entre l’euro-syndicalisme contre-réformiste d’accompagnement, qui peut même à l’avenir virer au corporatisme fascisant (souvenons-nous de l’évolution pétainiste de Belin, d’abord traître à sa classe, puis, logiquement, traître à son pays…), et le syndicalisme de classe et de masse. Il y va de l’alternative progressiste et de l’avenir du progrès social en France, en Europe et dans le monde.

     Le dispositif politique de l’ennemi de classe et notre riposte

    La question communiste en France

    On ne surestimera jamais assez la nocivité qu’ont eue les campagnes anti-soviétiques et anticommunistes des années 1970-1990 en France, ni la débandade idéologique honteuse qu’a constituée la « mutation » social-démocrate des années 1990 précédée par la dérive eurocommuniste et anti-léniniste des années 1970, pour ne pas remonter plus haut. Tant qu’il y avait en France un parti combatif, marxiste-léniniste, ancré dans la classe ouvrière et doté d’un grand prestige intellectuel et moral, un parti patriote et internationaliste, proche de la CGT et des tendances combatives du syndicalisme enseignant et étudiant, le grand patronat craignait pour son pouvoir de classe et il lui arrivait de devoir “lâcher de la pression” sous la forme de concessions sociales ; les dérives atlantiques étaient contenues, l’extrême droite était marginalisée, l’indépendance nationale était défendue, les travailleurs immigrés étaient intégrés politiquement, dans le respect de leur culture d’origine (voir le mélange extraordinaire de cultures, de musiques et de… cuisines qu’était jadis la fête de l’Huma), par le biais des luttes, du syndicalisme CGT et des municipalités communistes. Il y avait aussi d’énormes effets positifs dans le domaine culturel avec une philosophie, une science, une chanson, un cinéma et un théâtre francophones de renommée mondiale. Nous ne disons pas cela par nostalgie mais parce qu’il faut mesurer le bilan terriblement négatif de l’anticommunisme, y compris de l’anticommunisme « de gauche » cultivé par les Mitterrand, Cohn-Bendit, Guy Bedos et Consorts, et plus encore de la « mutazione genetica » qu’ont initiée Enrico Berlinguer (PC italien) et Santiago Carrillo (PC d’Espagne) dans les années 1960-1970; un eurocommunisme qu’aura, avec retard, rallié le PCF de G. Marchais, à la différence des PC grec et portugais qui ont maintenu la flamme du marxisme-léninisme en Europe occidentale. Nous continuons de vivre les effets à retardement de l’autodestruction sous influence d’un ex-parti communiste dont les conquêtes sont dynamitées jour après jour alors que l’organisation de combat qui les a produites, non seulement a perdu sa force et son prestige, mais a changé de cap et de camp idéologiquement et politiquement, sinon socialement. Car cette mutation n’est pas seulement une dérive idéologique » remédiable, comme le croient certains membres du PCF qui s’imaginent qu’il suffirait à F. Roussel d’épingler Mélenchon (et de faire alliance avec Hidalgo par l’entremise de Brossat !) pour redorer l’« identité communiste ». Comme son nom l’indique, une « mutation » est une rupture d’ADN, une brisure d’identité. Et en l’occurrence, le fait pour le PCF d’avoir répudié le léninisme, la dictature du prolétariat et le socialisme réel, de s’être enchaîné électoralement au PS (voir les dernières municipales où les soi-disant « communistes identitaires » du PCF-62 ont courtisé le PS local, pourtant particulièrement « gratiné »), puis de s’être arrimé au Parti de la Gauche Européenne (PGE), d’avoir distendu les liens fraternels avec la CGT, d’avoir accepté sur le principe, depuis 1992 (rapport renégat de Francis Wurtz sur l’euro-constructivisme en 1992), la « construction » européenne, tout cela équivaut à un changement de camp dans la lutte des classes, même si nombre de militants du PCF et des JC qui sont du bon côté dans les luttes partielles ne se rendent pas compte du rôle national et international que joue objectivement le PCF-PGE actuel : protéger le principe même de la « construction » européenne, bloquer l’anticapitalisme à un niveau « tribunicien » en empêchant que soient posées la question des nationalisations et du socialisme, ré-intégrer systématiquement le PS discrédité à la “gauche”, torpiller la renaissance léniniste du MC européen, faire chorus avec les campagnes antisoviétiques, abuser du drapeau rouge dépouillé des “outils” pour occuper et stériliser l’espace politique de la Renaissance communiste…

    La Coordination communiste première manière (1991-1999) avait tenté de fédérer toute l’opposition de gauche au sein du PCF en vue de regrouper les léninistes, de les séparer des réformistes et, le moment venu, de reconstruire un PCF digne de son grand passé. Ce projet qui débouchait déjà sur l’idée d’un « nouveau congrès de Tours » a été fracturé, d’une part par un groupe sectaire qui n’a rien construit de sérieux depuis, d’autre part par de multiples forces centrifuges qui, pour certaines, flirtaient avec le trotskisme et un “luxemburgisme” de parade (Gauche communiste), pour d’autres refusaient le centralisme démocratique et l’idée d’un parti d’avant-garde (se contentant d’un “point de vue communiste” peu compromettant), pour d’autres encore se contentaient de vivre en tendance officielle du PCF muté ; d’autres encore contournaient la lutte patriotique et, tout en cultivant un stalinisme ostentatoire, pratiquaient le suivisme tantôt envers le PCF, tantôt avec les prétendus « comités antilibéraux » dominés par le NPA, quand ils ne s’inscrivaient pas institutionnellement, en tant que groupe communiste constitué, dans le Front de gauche ou dans les structures politiques officielles de la France insoumise. Nous avons néanmoins fait notre possible pour travailler avec ces groupes et nous avons bien fait, car nous ne cultivons pas l’esprit de boutique et l’isolationnisme politique à la manière de ceux qui, méprisant souverainement les réalités, se sont auto-proclamés « le parti » en obtenant régulièrement moins de 0,1% aux européennes… ; mais force est de constater la stérilité persistante de ces prétendus espaces unitaires, le principal obstacle stratégique étant actuellement,

    • du côté des camarades du réseau Faire vivre et développer le PCF qui, malgré leur attachement formel au marxisme ou à la Chine populaire, privilégient désormais leurs relations avec la “nouvelle” direction du PCF (pourtant tout aussi euro-formatée et socialo-vassalisée que la précédente, dirigée par Laurent)
    • du côté d’un groupe dogmatique qui, d’une part, refuse tout texte comportant les mots « fascisation » ou « indépendance nationale », à la manière des trotskistes, et qui, d’autre part, refuse tout engagement concret pour le Frexit progressiste puisque pour eux, la sortie de l’UE sera une retombée automatique de la révolution socialiste : ce qui revient à subordonner le Frexit à la révolution socialiste, à accepter de fait, en attendant, le démantèlement de la France et du produire en France (donc de la classe ouvrière), à minimiser les luttes patriotiques, par ex. sur la langue française, à flirter avec l’utopie d’une insurrection pan-européenne (avec 26 gouvernements plus thatchériens, anticommunistes et/ou proto-fascistes les uns que les autres !), à refuser de créer autrement qu’en paroles un front anti-monopoliste et anti-Maastricht centré sur la classe laborieuse: donc à travailler aux conditions pratiques et politiques de la révolution ; ce groupe très anti-PRCF s’aligne de fait sur les forces petite-bourgeoises qui ménagent l’UE ou qui, du moins, reportent aux calendes le combat contre elle en abandonnant, en pleine fascisation, le drapeau tricolore et la Marseillaise au souverainisme bourgeois.

    Dans ces conditions, nous continuons les discussions avec ces groupes, mais nous ne subordonnerons pas à une prétendue « union des communistes » à la clarté politique sur des questions aussi capitales que la fascisation, la reconstruction d’un PC indépendant du PC/PGE et la dialectique indépendance nationale / révolution socialiste.

    C’est pourquoi il faut renforcer prioritairement notre PRCF et nos JRCF, les discipliner davantage, les rajeunir et les rapprocher des travailleurs, et pour cela, préparer un grand meeting du 100ème anniversaire de Tours qui fera du PRCF le pôle de regroupement de tous ceux qui veulent un congrèsde Tours d’aujourd’hui pour préparer demain ; et bien sûr, développer avec discipline la vente d’I.C., intervenir idéologiquement sur tous les terrains, promouvoir nos Associations départementales pour la renaissance communiste et en créer de nouvelles sur nos bases statutaires, multiplier les adhésions, dynamiser et aider notre commission JRCF, promouvoir Étincelles et toutes nos commissions nationales de travail. Concernant le 100ème anniversaire de Tours, alors que le PCFmutant vient de perdre la municipalité tourangelle historique de St-Pierre-des-Corps, nous y revenons dans la partie suivante de ce rapport.

    Des initiatives concrètes pour construire le Front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste (FR.A.P.P.E.).

    Nous avons expliqué vingt fois que le dispositif politique de la grande bourgeoisie consiste à enserrer le peuple français et l’alternative politique dans un étau, qui est aussi un duel/duo de second tour lors des présidentielles, entre Macron – le représentant liberticide de l’euro-mondialisation néolibérale, et Le Pen, la représentante hexagonale du national-populisme européen. Le rôle du RN et de ses satellites (notamment “Debout la France”) est d’être l’aile marchante de la fascisation, en attendant si les circonstances l’exigent, de devenir carrément la pointe émergée d’une aventure proprement fasciste (notamment si Macron est réélu et qu’il semble manquer de fermeté face à une possible insurrection populaire : grèves de masse, retour des gilets jaunes, levée en masse de la jeunesse, éruption des quartiers ghettoïsés…). Pour briser cette tenaille mortelle, il faut refuser construire une alternative véritable à cette pseudo-alternative empoisonnée. C’est ce que ne font précisément pas,

    d’une part, les partisans –  dont certains viennent de la gauche –             d’un souverainisme sans rivage » type UPR, qui effacent le clivage droite/gauche hérité de notre histoire, relèguent la lutte des classes au second plan, occultent ou combattent la perspective du socialisme, minimisent la fascisation et, le plus souvent, banalisent le RN en ignorant son anticommunisme violent, le racisme débridé de sa base, ses liens historiques avec Vichy et l’OAS, l’arrimage de sa b ranche « marioniste » avec l’intégrisme catholico-monarchiste, sans parler de ses réseaux potentiellement séditieux dans certains milieux dirigeants réactionaires de l’armée et de la police ; c’est pourquoi nous boycottons les initiatives qui se réclament de la prétendue union des souverainistes des deux rives ». Un confusionnisme qui, dans le Pas-de-Calais avec José Evrard, ou avec le blogue de Jean Lévy(qui a appelé à voter Le Pen au second tour de la présidentielle 2017), a même conduit à une doriotisation, certes encore marginale, de certains milieux ex-communistes ! Nous regrettons que D. Kuzmanovic, qui portait initialement dans la FI un projet souverainiste de gauche intéressant, ait préféré dériver vers ce souverainisme sans rivage en acceptant de cautionner par sa présence la soirée Brexit organisé par l’UPR aux côtés de Jean-Frédéric Poisson, de Philippot et de Dupont-Aignan, puis de prendre part au mensonger « Front populaire » de l’anti-jacobin et anticommuniste maladif Onfray – lequel estime que le sinistre E. Zemmour symbolise le « génie français » d’avant-1789 ! –. Quant à l’UPR en voie d’implosion, certains de ses éléments en vue envisagent déjà de soutenir Le Pen. Nous devons d’autant plus débattre avec ses éléments sincèrement progressistes, patriotes et républicains;

    d’autre part, les partisans divers et variés, concurrents entre eux jusqu’à un certain point, de l’union des euro-gauches qui font l’impasse sur la questionstratégique du Frexit, et a fortiori, sur les questions des nationalisations et du socialisme pour la France. Nous avons en vue bien entendu le PCF-PGE, qui fait tout ce qu’il peut pour créditer la “construction” europ éenne en quémandant l’introuvable “Europe sociale” auprès des institutions européennes, en dialoguant avec le PS maastrichtien au risque de remettre en selle ce parti discrédité, en fermant les yeux sur le fait que les euro-écologistes et les eurodéputés« socialistes » ont voté un texte de chasse aux sorcières typiquement fascisant au Parlement européen. En dehors du fait que le PCF présentera sans doute un candidat à la présidentielle sur un programme euro-compatible au risque d’interdire définitivement à un candidat LFI ou assimilé d’accéder au second tour, puis d’appeler à re-voter Macron “pour battre Le Pen”, que reste-t-il de l’identité communiste du parti qui était encore capable en 1992 d’entraîner des millions d’ouvriers à désavouer Mitterrand pour voter non à Maastricht ?

    On peut aussi parler de l’initiative de MM. Ruffin et Besancenot qui, lamentablement, ont en vain tenté d’exploiter le nom de notre président Léon Landini pour mettre en place un prétendu « CNNR » qui réussit le double exploit d’écarter tout communiste de sa composition et de promettre un amoncellement d’acquis sociaux sans poser la question de sortir de l’UE. Léon a eu raison de déclarer, lors de l’émission-guet-apens consacrée au lancement de cette opération politicienne, destinée sans doute à mettre Ruffin en orbite pour la présidentielle (?), que « le programme du CNR est antinomique de la construction européenne » et que ses camarades qui sont morts pour une France indépendante et souveraine auraient eu honte de cautionner une telle usurpation du mot « CNR », qui fait totalement l’impasse sur l’idée du Frexit progressiste.

    C’est pourquoi, si modestes que soient encore nos forces, nous sommes fiers de porter la seule perspective qui soit réellement alternative en associant le drapeau rouge de la classe ouvrière, cœur du futur FRAPPE, et le drapeau tricolore, symbole de l’indépendance nationale, pour sortir la France de l’UE-OTAN et de l’euro, pour isoler le grand capital et créer les conditions de l’affrontement de classes et de masse qui permettra de battre décisivement l’oligarchie tout en dynamisant l’Europe des luttes et en ouvrant la voie du pouvoir populaire dans notre pays.

    C’est dans cet esprit que nous avons lancé l’Appel du 29 mai dernier pour une Convergence Nationale des Résistances qui va se prolonger par une initiative politique unitaire le 14 juillet, 85ème anniversaire du meeting fondateur du Front populaire. Il s’agit du rassemblement du stade Buffalooù, symboliquement, Jacques Duclos entonna successivement la Marseillaise et l’Internationale pour fonder ce qui était à la fois un front social, un front démocratique et un front antihitlérien centré sur le monde ouvrier. Nous rebondirons après les vacances sur une initiative aux alentours du 20 septembre, dates anniversaires de Valmy et du Non ouvrier majoritaire à Maastricht. Cet appel, qui va de gaullistes anti-lepénistes comme Olivier Delorme, Jean-Luc Pujo ou Geneviève Blache aux camarades de Jolie Môme en passant par des syndicalistes rouges comme Cédric Liechti (EDF) ou Eric Caudron (SNCF), ou encore par les « Citoyens souverains » de Ramzi Kebaïli et Gwenaëlla Caprani, doit encore s’ouvrir (discussions en cours avec François Cocq) et s’ancrer en bas dans chaque département. Il ne s’agit pas d’une alliance électorale et la présenter ainsi serait la livrer par avance aux déchirements boutiquiers des périodes pré-électorales. Il s’agit d’un front idéologique et culturel qui aurait encore plus de forces si malheureusement, nos camarades du Rassemblement communiste n’avaient pas préféré célébrer le 29 mai 2005 en publiant un texte aussitôt oublié avec le PCRF plutôt que de nous aider à accentuer la présence communiste dans un front pluraliste qui fait du PRCF l’aile marchante, unitaire et fraternellement ouverte au dialogue, du seul rassemblement pour le Frexit progressiste existant dans le pays. A nous tous de le faire vivre en faisant signer l’appel largementaux syndicalistes, aux citoyens engagés, aux antifascistes et aux antiracistes, aux intellectuels de progrès, et bien entendu, aux militants communistes à la recherche d’une issue à la fois rassembleuse et potentiellement révolutionnaire.

    Cela ne préjuge en rien de notre future attitude lors de la présidentielle 2022. Nous notons que J.-L.Mélenchon n’a pas répondu aux lettres ouvertes que nous lui avons adressées par deux fois (même attitude de F. Roussel), même si nous avons noté d’assez bonnes prises de position de sa part dans la dernière période, notamment sur les violences policières. Notre camarade Vincent Flament est toujours mandaté pour rencontrer les deux jeunes députés LFI du Nord, MM. Quatennens et Bernalicis, qui jusqu’ici montrent une attitude ouverte envers les militants du PRCF nordiste dans les manifs. Pour autant, chacun constate que l’entourage de Mélenchon est particulièrement euro-complaisant et coupé du monde ouvrier, en particulier Manon Aubry ; l’ex-présidente d’Oxfam choisit d’intervenir en anglais au Parlement européen et ne manque jamais de défendre dans les médiasla chimère d’une réorientation progressiste de l’Europe . Comme toujours, le PRCF dira en toute indépendance ce qu’il aura à dire le moment venu et en attendant il promouvra son programme-candidat en ciblant spécialement les entreprises et les manifs ; s’il le faut, le PRCF présentera la pré-candidature, ou la candidature à la candidature de Fadi Kassem à la présidentielle comme en a décidé le dernier CC, tout en militant pour une candidature fédératrice dela Gauche patriotique, antifasciste, populaire et… nettement eurocritique !

    Enfin sur le plan international, notre commission internationale a été très active ces temps derniers. Après avoir rencontré le KKE de manière franche et amicale à la fois, nous sommes heureux de constater que le PC portugais a accepté lui aussi de nous rencontrer officiellement. Par ailleurs, grâce l’activité de la commission Internationale, le PRCF s’est montré dynamique sur ce terrain à travers :

    • la signature de la pétition pour Cuba qui nous a valu les félicitations de l’ambassade ;
    • un entretien croisé réalisé avec les ambassadeurs de Cuba et du Venezuela ;
    • un courrier adressé à l’ambassade de Chine dans le cadre de la crise du coronavirus – et, signalons-le, des remerciements transmis par l’ambassade du Vietnam en Algérie à la suite de la publication de l’article rendant hommage à Hô Chi Minh ;
    • le succès des rencontres de l’Initiative des partis communistes et ouvriers au sujet du Covid-19, débouchant sur des textes signés par le PRCF (notamment pour les 150 ans de la naissance de Lénine en avril 2020) ;
    • l’invitation, pour la première fois, du KPRF de Ziouganov à Moscou (reportée en novembre) et, parallèlement, un texte envoyé par Pierre Pranchère à l’ambassade de Russie pour rappeler le rôle fondamental de l’URSS dans la victoire contre l’Allemagne nazie dans le cadre du 75 e anniversaire de la capitulation du IIIe Reich ;
    • la participation à la manifestation en faveur des droits des Palestiniens le 27 juin 2020 ;
    • le soutien et la réaffirmation des liens avec le parti Sadi du Mali ;
    • l’important travail de relai et de publication des communiqués des partis-frères par Daniel Antonini, renforçant ainsi les liens interna- tionaux du PRCF ;
    • des avancées dans le dossier Assange, les articles de notre camarade Aymeric Monville étant actuellement relayés et diffusés enSuisse, qui se présente comme le pays pouvant lui accorder un visa humanitaire ;
    • la réorganisation progressivement mise en place du travail par régions, permettant ainsi une meilleure répartition des articles dans IC, site et papier.

    Extrait du rapport politique adopté par le comité central du PRCF en juin 2020.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Alors que la rentrée sociale et politique est lancée, le PRCF et ses militants se proposent, avec des analyses et propositions franchement communistes, de contribuer à une dynamique consciente et gagnante pour les travailleurs.

    À PROPOS DE QUELQUES ÉVOLUTIONS GÉOPOLITIQUES : Creusement de la crise capitaliste mondiale. La Covid 19 a bon dos…

    À PROPOS DE QUELQUES ÉVOLUTIONS GÉOPOLITIQUES

    Creusement de la crise capitaliste mondiale. La Covid 19 a bon dos…

    En un sens, la pandémie est arrivée à point nommé pour prêter une allure sanitaire à l’énorme crise financière et économique mondiale. Celle-ci couvait d’autant plus fortement qu’aucune des causes profondes du krach de 2008 n’a été traitée, bien au contraire. Ni la suraccumulation des capitaux ne trouvant plus à s’investir à des taux de profit suffisants dans une industrie mondiale de plus en plus automatisée où, qui plus est, la classe ouvrière chinoise et asiatique n’accepte plus de travailler pour des clopinettes, ni les crises de tous ordres générées sur tous les continents, notamment en Afrique, par l’incessant repartage du monde en zones d’influences impérialistes, ni le décalage insensé existant entre les cotations boursières et l’économie réelle, ni les rivalités croissantes entre blocs impérialistes, alliés pour accabler les peuples, mais concurrents brutaux dès qu’il s’agit de se répartir le butin impérialiste planétaire.

    Creusement des antagonismes inter-impérialistes. USA et UE allemande. Distensions dans l’UE. Tensions aux USA même. Que l’impérialisme détruit aussi les USA…

    Il faut notamment prêter attention à la sourde fracture qui déchire le premier cercle de l’impérialisme mondial, à savoir la rivalité de moins en moins euphémisée, entre les USA et l’Empire européen en formation sous la dominance de Berlin. Comme l’avait déjà signalé un rapport au CC évoquant le devenir de l’euro, le compromis germano-américain qui a accouché de la zone euromark sous l’aile hégémonique du dollar, a depuis longtemps du plomb dans l’aile. Il s’agissait initialement de mettre en place un euro fort aligné sur le mark qui livrait de facto l’Est et le Sud de l’Europe à la grande industrie allemande en empêchant les dévaluations compétitives des pays d’Europe du Sud, donc en détruisant l’industrie du Sud européen (dont fait de plus en plus partie la France en voie de déclassement géopolitique) tout en les forçant à un endettement colossal et à la privatisation de leurs monopoles d’Etat ; principalement concertée entre Washington et Berlin, cette combinaison monétaire de l’euromark fort et du dollar faible permettait à la fois de protéger le territoire américain du « made in Germany » vendu en euros forts (nous parlions d’un « accord monétaire crypto-protectionniste » germano-américain) et de perpétuer le maintien mondial du dollar faible, c’est-à-dire d’une monnaie inconvertible en or et très fragile du fait de l’endettement énorme des USA. Car si le dollar continue de jouer le rôle de « monnaie des monnaies », c’est en vertu de la puissance de l’US Army : pas étonnant, soit dit en passant, que les USA aient constamment besoin de guerres et de surarmement ; car alors qu’ils s’essoufflent industriellement, leur suprématie militaire écrasante (80% de l’armement militaire mondial sont étatsuniens) leur permet en effet de bénéficier en permanence du triple avantage compétitif que constituent la monnaie d’échange mondiale inconvertible (le dollar), le tout-globish (support de leur « soft power » mondial et de la mise en place d’un marché mondial de l’emploi terriblement menaçant pour les salaires) et la domination sur l’ordre numérique mondial (GAFAM). Or ce compromis monétaire hyper-impérialiste unissant l’euro au dollar n’a pas tenu longtemps ; comme l’a montré Lénine, les compromis inter-impérialistes sont toujours provisoires ; sur le long terme, la loi capitaliste de l’inégal développement économique pousse aux confrontations et au repartage du monde entre Empires rivaux. La monnaie unique européenne a ainsi permis, dans un premier temps, d’étouffer les « PIGS » (en anglais, Portugal, Italy, Greece, Spain ; mais il faudra bientôt écrire les « PFIGS » en incluant la France), que l’euro-austérité et l’écroulement de leurs industries respectives a empêchés d’acheter le « made in Germany », mettant l’économie allemande au bord de la récession. Ce fut la crise de l’euro, simplement révélée et accélérée par le cas grec, une crise dans laquelle le CAC 40 et les banques « françaises » (dont la majorité des activités sont délocalisées et qui ne paient presque plus d’impôts en France !) ont joué le rôle de prédateur en second derrière l’hégémon allemand ; cela s’est traduit par l’usage massif de la planche à billets par la BCE, donc par la dévaluation informelle de l’euro, et parallèlement, par le recentrage des exportations allemandes, notamment de l’industrie automobile, forcée d’envahir le marché solvable des USA en débordant le compromis initial. Là est la source profonde de la montée en puissance de Trump et de son néoprotectionnisme revanchard et antiallemand, Berlin étant accusée non sans raison de violer l’accord inter-impérialiste qui avait permis la naissance de l’euro, lequel eût été impossible sans le feu vert initial de l’Oncle Sam.

    Cette méga-dispute n’est pas éteinte et on le voit à propos de toutes les affaires mondiales : de plus en plus les USA « unilatéralistes » (c’est-à-dire décidant seuls et mettant leurs alliés devant le fait accompli) se retirent des institutions internationales dont le contrôle leur échappe : O.N.U., O.M.S., Unesco en soutien à leur allié israélien, tribunaux internationaux, accords environnementaux ; ils ont soutenu le Brexit à grand bruit, ils somment leurs « alliés » européens – qu’ils espionnent ouvertement – de verser beaucoup plus d’argent à l’OTAN, la future armée européenne arrimée pouvant selon les aléas de l’histoire servir à attaquer de concert la Russie ou à « rééquilibrer » l’OTAN autour d’un pôle franco-allemand qui signerait la fin du siège français à l’ONU (Conseil de sécurité) et de l’idée même d’une défense nationale française, voire d’un territoire national français unifié. Toutes hypothèses également désastreuses pour notre pays, mais aussi pour la paix mondiale et pour les prolétaires russes et allemands. Nous reviendrons ci-dessous sur l’asymétrie profonde du ci-devant « couple franco-allemand », expression totalement inutilisée en Allemagne. Notons cependant que le triomphalisme militaire américain doit être fortement tempéré : les USA sont militairement capables d’écraser un pays sous les bombes, voire de raser l’humanité en se liquidant eux-mêmes dans un scénario du type « Docteur Folamour », mais nulle part ils ne réussissent à « tenir » et à occuper durablement les territoires prétendument « libérés », et la défaite qu’ils viennent de subir en Syrie devant l’alliance russo-syrienne est proprement historique.

    Le rôle sanitaire exemplaire des pays socialistes ou de tradition socialiste : Cuba, Chine, Vietnam – Le débat Socialisme / Capitalisme redevient central

    Bien entendu, nous avons eu droit à des attaques d’un anticommunisme, d’un racisme anti-jaune, d’un mépris anti-latino larvé et d’une mauvaise foi éhontée contre les médecins cubains, ces esclaves de Castro » selon Le Point, à des accusations d’un ridicule achevé contre la Chine populaire, au silence absolu des médias sur les succès médicaux remportés par le Vietnam ou par le Venezuela, voire par nombre de pays d’Afrique qui s’efforçaient de soigner la maladie en amont (Maroc) des terribles suffocations finales. Il n’empêche : nombre de gens, y compris de médecins de haut vol, ont constaté que les méthodes de dépistage et de soin précoce, d’obligation du masque porté sur la voie publique, de confinement ciblé, d’utilisation sous veille hospitalière de diverses sortes de pharmacopée existante, en un mot, de prévision, de prévention et de planification, l’emportaient globalement en termes de VIE sur la navigation court-termiste et sur les conflits de pouvoir indécents qui ont fait des pays les plus riches, principalement des USA et de la zone euro, France macronienne en tête, les épicentres de la pandémie ; quant à l’exception sanitaire allemande, elle provient surtout du fait que ce pays a préservé sa grande industrie, que Merkel a centralisé les décisions médicales en passant par-dessus la tête des Länder et que le système de soin allemand a moins subi l’austérité que ne l’a fait le système hospitalier des pays européens surendettés.

    Bien qu’étranglée par un blocus renforcé, Cuba a porté les valeurs de l’humanisme socialiste grâce à ses médecins qui ont secouru des pays comme la France (notamment aux Antilles) ou l’Italie qui luisont pourtant hostiles. Bien que carté aux LR et dénoncé par la CGT de l’IHU pour son mépris du syndicat, le professeur Raoult n’a d’ailleurs pas cessé de présenter l’infectiologie chinoise comme la meilleure du monde. Il ne s’agit pas ici pour moi de relancer en trois lignes le débat sur la nature de classe de la Chine : nous avons pris position plusieurs fois à ce sujet lors des conférences nationales et, sur cette base, nous devrons approfondir la discussion dans un dossier « Chine » programmé par Étincelles en juin 2021. Il suffit pour l’heure de constater que, malgré l’énorme machine anticommuniste déployée depuis quarante années par les médias et par les « manuels » d’histoire-géo officiels, le débat revient à chaque crise systémique sur la grande question que la contre-révolution des années 1990 n’a pas réussi à fermer : quel mode de production est-il supérieur, du capitalisme-impérialisme ou du socialisme-communisme pour permettre à l’humanité de gagner les défis existentiels, sociaux, culturels, politiques, diplomatiques, techno- environnementaux, du XXIe siècle ? Et ainsi, chacun peut constater que les pays socialistes, comme Cuba, ou, pour le dire vite, de tradition socialiste, comme le Vietnam, la Biélorussie ou la Chine, ne sont pas révélés les plus mal placés pour organiser la vie sociale par gros temps, en un mot, pour saisir le gouvernail et barrer avec fermeté alors que l’humanité entrait dans un ouragan sanitaire.

    Du reste, si le débat sur le communisme était derrière nous, pourquoi le parlement européen se donnerait-il la peine de criminaliser les emblèmes communistes trente ans après la fin de la RDA ? Pourquoi les ex-pays socialistes devenus des néo-colonies allemandes et/ou nord-américaines s’acharneraient-ils sur leurs partis communistes respectifs ? Pourquoi 64% des Russes répondraient-ils que, expérience faite des deux systèmes sociopolitiques, ils regrettent l’URSS (sans pour autant idéaliser la première expérience socialiste de l’histoire) ? Alors qu’à l’inverse, les dimensions fascisantes et exterministes du capitalisme en bout de course historique apparaissent peu ou prou à toute personne capable d’un peu de bonne foi et de réflexion…

    À nous d’en tirer en pratique les conclusions nécessaires, dont la principale est l’urgence de reconstruire un Parti franchement communiste en France, un Mouvement communiste international marxiste-léniniste, voire une nouvelle Internationale communiste alliée d’un Front anti-impérialiste mondial reconstitué et, pourquoi pas, d’un Mouvement mondial pour les lumières et contre l’obscurantisme dont la relance du matérialisme dialectique doit redevenir un axe théorique structurant ?

    Tendance mondiale à la fascisation et aux luttes antifascistes

    La crise du consentement sociopolitique à l’exploitation n’a fait en réalité que s’accentuer, y compris dans les pays de la Triade hégémonique USA/UE/Japon. Dialectiquement, cela favorise à la fois l’insoumission chronique de s couches populaires et moyennes et, du côté de l’oligarchie, une contre-tendance à l’autoritarisme et à la fascisation, y compris dans ces démocraties de façade que sont de plus en plus les métropoles de la Triade.

    Aux USA,

    Une partie de la jeunesse, proche de Bernie Sanders, est attirée par le socialisme » ou par ce qu’on lui vend sous ce nom ; malgré Trump, un immense mouvement contre le racisme et la violence policière se déploie par ailleurs avec d’intéressants échos internationaux et hexagonaux combat( “pas de paix sans justice” autour de la mémoire d’A. Traoré). Par ailleurs, aux Etats-Unis même, l’affrontement entre « démocrates » – partisans du libre-échange mondial, notamment du TAFTA – et « républicains » (partisans d’un protectionnisme US à sens unique ) prend parfois des allures de pré-guerre de Sécession un( édito du Los Angeles Times vient même de se prononcer pour l’indépendance de la Côte Ouest !). Mais en riposte à ces mouvements tectoniques, l a tendance à la fascisation grandit dans une fraction de l’oligarchie incarnée, mais pas seulement, par Donald Trump : celui-ci n’a-t-il pas carrément envisagé d’envoyer l’armée mater les manifestants antiracistes ? N’a-t-il pas encouragé ses adeptes à manifester en armes dans les sénats des Etats nord-américains qui avaient osé confiner leur population au risque de stopper quelque temps l’exploitation capitaliste ? C’est-à-dire en clair, à former des milices potentiellement putschistes sous le slogan néo-hitlérien « laissez mourir les faibles ! » affiché aux carrefours par les super-beaufs partisans de Trump ? Sans blanchir en rien les intentions du parti démocrate, dont le bilan en matière de lutte antiraciste est plus que maigrelet, et dont le bellicisme n’est pas moindre que celui de Trump, que fera Trump s’il est battu lors de la prochaine présidentielle ?

    En Grande-Bretagne,

    La droite conservatrice de Johnson a su dévoyer le mouvement populaire pro-Brexit faute de clarté des travaillistes sur la question, existentielle pour les ouvriers, de l’indépendance nationale.

    En Allemagne,

    Le tandem historique CDU/SPD est fragilisé par l’érosion continue de l’« économie sociale de marché » et c’est l’extrême droite nostalgique du Reich qui monte en puissance, comme en d’autres pays européens, faute de clarté de die Linke sur la question européenne et sur l’héritage de la RDA.

    Nous reviendrons ci-dessous sur le cas de la France, à bien des égards, l’« homme malade de l’UE », tant la « construction » euro-atlantique se heurte à l’ « exception française » héritée du jacobinisme, du combat laïque, du CNR et de l’empreinte socio-politique laissée par le PCF et par la CGT sur l’histoire du pays. Lourds facteurs d’explosion sociale d’une part, mais aussi, énorme facteur de fascisation du pays, voire de fascisme tout court, si l’alternative populaire, le renouveau syndical de classe et la reconstruction communiste ne mûrissent pas à temps…

    À l’arrière-plan de ces crises nationales, toutes différentes par leur forme, on trouve l’ obsolescence d’un système capitaliste incapable d’offrir un avenir souriant à l’humanité, de gérer sagement les rapports entre production et environnement et de donner un cap humaniste à la révolution techno-scientifique. Il y a aussi la crise de l’hégémonie étatsunienne érodée par la montée de Chine,la par l’impact politico-militaire retrouvé de la Russie et par l’essor des BRICS, auxquels il faudrait sans doute ajouter la Turquie, à la fois conquérante, despotique et instable, sans oublier l’Iran et la Corée du sud…

    Dimensions écologique du communisme et communiste de l’écologie bien comprise. Importance politique de la bataille d’idées pour la dialectique de la nature et pour le matérialisme dialectique

    Bizarrement, le PRCF et les écrits théoriques de se dirigeantssont très attaqués par des individus qui se disent marxistes et qui, sous prétexte de contrer les euro-écologistes « bobos » (objectif que nous avons poursuivi bien avant eux !), en viennent à considérer sommairement l’engagement environnemental et le souci écologique comme de pures diversions. Les mêmes personnes rejettent la Dialectique de la nature d’Engels et chemin faisant, sous couvert de communisme pur et dur, ils répudient ce socle philosophique du marxisme et du communisme scientifique qu’est le matérialisme dialectique. C’est pourtant Engels qui, dès son premier écrit de 1843, dénonçait à la fois l’exploitation du prolétariat anglo-irlandais et la pollution du cadre naturel par les industriels de Manchester. C’est Marx qui écrit dans Le Capital que « le capitalisme n’engendre la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur ». C’est historiquement le PCF et la CGTU, puis le SNEP animé par les professeurs communistes d’EPS, sans parler de la FSGT, qui portèrent l’aspiration de la classe ouvrière aux vacances, aux activités physiques et sportives, à l’EPS à l’école, aux activités de plein air. C’est le député communiste niçois Virgile Barel qui fut à l’origine du Parc du Mercantour. C’est le mouvement ouvrier révolutionnaire du XIXème siècle qui, par la bouche de J.-B. Clément,a chanté le Temps des cerises et le Merle moqueur, et c’est le chansonnier prolétaire Pierre Dupont qui a exigé que l’ouvrier d’usine et le mineur puissent jouir à leur tour du « grand soleil » et des « rameaux verts des chênes ». Plus près de notre époque, le PRCF et ses fondateurs ont les premiers, non seulement en France mais au monde, souligné le caractère exterministe du capitalisme-impérialisme moderne, ennemi à la fois de la paix, de l’environnement et de l’humanité laborieuse. Et ce souci pionnier de défendre le cadre naturel n’a pas empêché le PRCF, seul contre tous dans les années 1990-2000 où le PCF mutant larguait son vieil ancrage ouvrier (rupture des liens organiques avec la CGT, fin des cellules d’entreprise ) d’afficher vingt mille autocollants en France pour défendre le « produire en France » et les nationalisations à la fois contre le social-européisme délocalisateur et contre l’euro-écologisme ennemi de l’industrie sottement assimilée au « productivisme » …

    Le fond des choses, qu’il faut saisir pleinement au niveau historique et philosophique, c’est que l’humanité arrive au bout d’un cycle historique millénaire : il lui faut désormais, sous peine de disparaître, mettre fin aux sociétés de classes devenues globalement mortifères et renouer sur de nouvelles bases, modernes et scientifiques, avec le communisme que pratiquaient les sociétés antérieures à l’esclavage ; mais cela ne suffirait pas : notre espèce, produit de l’évolution, donc de la nature en mouvement, s’est distinguée des autres animaux « en produisant elle-même ses moyens d’existence », c’est-à-dire en forgeant des outils de plus en plus complexes qui, associés aux savoir-faire appris qui se transmettaient de génération en génération, formaient la base mouvante de la culture, donc de l’héritage matériel et spirituel qui est la base concrète de l’histoire humaine. Pour cela, durant des millénaires, l’humanité laborieuse a dû combattre durement la nature en tentant de domestiquer les éléments, la pierre et les métaux, les végétaux et les animaux : agriculture, élevage, forge, bâtiment, industrie… Mais cette lente, astucieuse et toujours très partielle conquête de la nature, par ex. la conquête du feu que symbolise le nom de Prométhée, a été politiquement conduite l’aveugle, et même sous le capitalisme qui est historiquement récent, la mainmise de l’homme sur son environnement direct s’est faite, sans plan défini, d’une manière sauvage : sauf en URSS, et dans un temps historiquement trop court, ce n’est pas un plan concerté mettant en phase les besoins vitaux humains, les ressources naturelles et les techniques existantes qui a orienté l’industrialisation, c’est la concurrence brutale, l’exploitation féroce d’autrui, l’esclavage et la loi de la jungle, c’est-à-dire les vestiges de l’animalité au sein même de la vie sociale qui ont propulsé l’histoire sans que la raison humaine accède aux manettes, en un mot, sans que l’homme se fasse le sujet collectif de son histoire. Cette époque est révolue : sous peine de disparition de l’espèce, il faut à la fois que l’humanité, par la révolution communiste, en finisse avec la bestialité capitaliste des relations entre hommes et entre peuples (esclavage, concurrence débridée, guerres, superstitions sanglantes, etc.) et qu’elle dépasse l’idée que le travail ne peut être qu’un combat, forcément perdu d’avance d’ailleurs, tant les forces sont inégales, contre la nature à laquelle nous ne cessons jamais d’appartenir.

    Car l’exterminisme capitaliste, produit dérivé de la course insensée au profit maximal, conduit à la fois à détruire la société et à saccager les conditions naturelles de notre existence en gaspillant l’énergie tout en polluant le sol, la mer et l’air. Pour parler en termes dialectiques, l’évolution et la sélection multimillénaire des espèces animales se sont « affirmées » jusqu’à produire un être naturel, l’homo sapiens, qui a d’abord dû nier la nature au moyen de l’artifice, de l’outil et de la technique.L’heure est à ce que la logique dialectique appelle la « négation de la négation » : sous peine de mort, la culture humaine moderne, c’est-à-dire le communisme, devra « nier la négation », c’est-à-dire réaffirmer d’une autre façon cette nature dont nous provenons. Non plus d’une manière primitive, comme c’est le cas dans les religions animistes (adoration des forces naturelles non encore comprises scientifiquement) ou dans les cultes nostalgiques de Gaïa ou de la Pachamamamais de manière collectivement organisée, scientifique et planifiée, par l’extension des « lumières communes ». Cela ne signifie pas régresser, comme le pensent certains « décroissants », « animalistes » et autres « écologistes profonds », et encore moins maudire la science, la technique et l’industrie, mais franchir un nouveau cap : la dégradation de l’environnement humain qu’a produit le mode de production capitaliste est devenue telle qu’il nous revient désormais, sous peine de mort collective, de reproduire consciemment, collectivement, les conditions environnementales du développement humain. Et cela ne signifie pas un recul de la science, des forces productives utiles à l’homme, du rôle moteur de la classe ouvrière, mais un bond qualitatif de la science, notamment de la recherche fondamentale (maths, physique et cosmologie, planétologie, biologie et sciences humaines), un recentrage des technologies sur les forces productives utiles à l’homme (le contraire de la « start-up nation », c’est-à-dire de la gadgétisation de la production destinée au gaspillage « ludique » des couches privilégiées), tout cela sous l’autorité des travailleurs construisant ce que Lénine appelait « la société des coopérateurs civilisés » (en somme, le communisme). Par exemple, il ne faut pas moins mais plus et mieux de maîtrise du nombre, de la matière-énergie, de l’univers et du vivant pour relever les défis économiques et environnementaux du XXIe siècle.

    On mesure au passage combien la maîtrise du matérialisme dialectique et de la dialectique de la nature, qui montrent combien le sens de l’histoire est ancré dans les évolutions naturelles, est indispensable pour comprendre le sens profond de notre époque et pour mettre les communistes à l’avant-garde, et non pas à la traîne, du combat environnemental : dans ces domaines comme en tout autre, il s’agit de donner à la classe ouvrière les moyens culturels de son rôle dirigeant, de contester aux CSP+ et autres « bobos » leur monopole actuel sur les batailles écologiques qu’ils dévoient vers le « capitalisme vert », quand ce n’est pas vers une forme d’exterminisme misanthropique (certains « écolos profonds » liés à l’oligarchie veulent réduire à 300 000 le nombre d’humains sur terre!).

    Du reste, nous n’avons pas le choix et si nous renonçons à affronter les questions environnementales d’un point de vue communiste, marxiste et prolétarien, non seulement nous nous couperons d’une préoccupation légitime de la « jeunesse du monde », celle qu’incarne pathétiquement la jeune Suédoise Greta Thunberg, mais nous serons forcés d’accompagner en maugréant le « New Green Deal », ce nouveau marché vert qui est le projet stratégique central de l’UE, d’Angela Merkel et d’Ursula von der Leyen… Bref, verdir les profits à défaut de verdir la planète et de rougir l’humanité !

    La Françafrique

    En voie de déclassement rapide à l’échelle géopolitque, élément faible et déclinant du prétendu « couple » germanofrançais- (expression peu employée outre-Rhin), l’impérialisme français n’en est que plus accroché à ses prédations en Afrique et au Proche-Orient. Les troupes françaises continuent de faire la loi, avec de plus en plus de difficultés, dans les pays de l’ex-empire colonial, mais « notre » impérialisme a subi une défaite indirecte réjouissante en Syrie, donc a de plus en plus de mal à contrôler le Liban en crise politique aigu ë. Au Mali, l’armée française avait été initialement bien accueillie parce qu’elle paraissait garantir l’unité territoriale de l’État malien déstabilisé par l’avancée des islamistes radicaux, par les exactions des milices expulsées de Libye et par l’irrédentisme d’une partie des Touareg. Nous avions condamné cette intervention, à l’instar des camarades du SADI, le parti des communistes maliens, parce que nous ne connaissons que trop la nature de classe prédatrice de l’impérialisme français et parce que nous ne savons que trop que ceux qui détruisent chez nous la nation, la langue française et le produire en France ne sauraient que nuire à l’intérêt national véritable quand ils interviennent à l’étranger (du moins si l’on veut bien se souvenir du fait que « la nation, c’est le peuple », comme disait Politzer, et non pas ses classes dominantes faillies). Des progressistes et des syndicalistes français et africains de bonne foi avaient cependant pu appuyer l’intervention française au Mali en considérant qu’il s’agissait en somme d’une forme de compensation, de « service après-vente » dû par la France aux Africains pour la déstabilisation irresponsable de la Libye, donc du Sahel, décidée par Sarkozy sur les conseils de BHL et avec les applaudissements du PS. Mais l’intervention française s’enlise et est de plus en plus ressentie sur place comme une ingérence court-circuitant les Maliens dans la défense de leur unité territoriale ; en outre, Macron tente de plus en plus d’« européaniser » Barkane en essayant d’y compromettre l’Allemagne. Enfin, on comprend de plus en plus que la paix ne reviendra pas au Sahel sans que soit restauré en Libye un authentique pouvoir patriotique et anti-impérialiste. Notre ligne de principe reste donc inchangée : troupes françaises hors d’Afrique et défaite des impérialismes occidentaux en Libye, le rôle d’une véritable défense nationale reposant sur une « armée française nouvelle » et citoyenne étant de défendre le territoire et la souveraineté de notre pays .

    Toutefois, nous ne sommes pas des irresponsables indifférents aux aspects géopolitiques de la situation du Nord-Mali. Une victoire au Sahel d’AQMI et d’autres islamistes radicaux rescapés de Daesh, et derrière eux, de l’Arabie saoudite alliée aux USA, sur les décombres de l’ex-empire français, serait une nouvelle tragédie pour tous les peuples : il ne s’agit pas, hélas, d’une vue de l’esprit quand on mesure la décomposition de l’Etat malien archi-corrompu et de son armée, aussi détestée que les Français au Nord-Mali. Cette métastase d’AQMI et Consorts, sur un territoire immense serait aussi catastrophique pour l’Ouest africain que pour la Libye et pour la sécurité des citoyens de l’autre côté de la Méditerranée, y compris pour notre pays. C’est pourquoi nous avons demandé à nos camarades du SADI, qui jouent un rôle d’avant-garde dans la contestation populaire du “président” malien actuel, de nous informer pleinement sur les perspectives patriotiques dans leur pays. En attendant que s’accomplisse cette mission d’étude, notre position ne varie pas, c’est le retrait des troupes impérialistes et la défense de l’intégrité et de la souveraineté par les forces authentiquement patriotiques du Mali.

    Ajoutons cependant que nous ne saurions rallier ceux qui prennent prétexte de la juste lutte contre la Françafrique pour alimenter la haine de la France considérée comme intrinsèquement colonialiste et raciste au mépris de toute approche dialectique et classiste de notre histoire. A l’encontre de tout « indigénisme » comme du faux universalisme de la bourgeoisie, nous sommes les héritiers d’Engels qui disait que « tout peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre » ; c’est donc, non seulement au nom de la liberté des peuples africains frères, mais au nom de la souveraineté du peuple français, détruite par ses propres élites à la fois néocoloniales et « dé-nationales », que nous militons à la fois contre la Françafrique et contre la Franceurope qui forment les deux faces de la même politique destructive. Avec en outre le projet de repenser radicalement, en termes d’égalité et de cocréation linguistique, la Francophonie internationale, et plus globalement, de repenser fraternellement les rapports avec l’Afrique et le monde arabe. Il s’agirait à la fois de desserrer l’étreinte de Paris sur la politique africaine et de desserrer l’étau germano-américain sur notre propre pays…

    Bref, il n’y a pas lieu de « compenser » notre patriotisme par une forme d’adhésion à l’idéologie de l’indigénisme : il faut concevoir notre opposition radicale au néocolonialisme français comme la continuation de notre patriotisme républicain par d’autres moyens et réciproquement, il faut concevoir notre patriotisme comme le support d’une lutte internationaliste pour un nouvel ordre continental, pluricontinental et mondial fondé sur la souveraineté des peuples, sur leur égalité et sur leur coopération dégagée de toute « concurrence libre et non faussée » néolibérale.

    Dans quelle mesure pouvons-nous parler de mondialisation communiste à venir ?

    Pendant que les trotskistes et autres gauchistes nous traitent de chauvins parce que nous combattons l’euro-casse de notre pays, certains pseudo-léninistes, les mêmes qui fraient avec le climato-scepticisme et qui rejettent la dialectique de la nature, nous reprochent d’évoquer la perspective d’une mondialisation communiste, qu’ils opposent à l’idée d’internationalisme prolétarien. En réalité, la mondialisation des échanges est intrinsèquement liée à la socialisation des forces productives qui est inhérente au capitalisme et qu’accentuera encore le passage au communisme sous la forme d’une coopération accrue entre les peuples : c’est la doctrine constante de Marx. Nous ne rejetons donc pas la mondialisation capitaliste au nom du repli national et de l’autarcie, intenables à notre époque, mais parce qu’elle est conçue de A à Z comme une guerre de tous contre tous à l’avantage des dominants et des États riches. Ayons en tête les principes fondateurs de l’ALBA Alternative( bolivarienne des Amériques), aujourd’hui malmenée par la pression contre-révolutionnaire des USA, où le Venezuela livrait à bas prix son pétrole nationalisé à Cuba socialiste qui, en retour, lui envoyait ses médecins et ses instituteurs : on est alors dans le cadre d’un échange gagnant-gagnant où chaque peuple offre aux autres ce qu’il a de plus précieux sans renoncer à ses spécificités et en recevant des autres ce que lui-même produirait mal et à grands frais s’il devait produire tout seul. Ce q ui est négatif dans la mondialisation actuelle, ce n’est pas l’échange accrû mais l’échange inégal, l’exploitation, la guerre commerciale, le service exclusif de la part solvable de l’humanité et l’abandon des peuples “insolvables”, l’endettement forcé et tout ce qui s’ensuit d’instabilité, de guerres, de gaspillage des ressources, de pollution par les transports, de privatisation de la science, de perversion des technologies, etc. Si de nouveau, un ou plusieurs grands pays passaient au socialisme, il y aurait renaissance du camp socialiste, donc d’un « marché commun » socialiste, plus exactement, d’une division socialiste internationale du travail ; et si le socialisme-communisme de nouvelle génération,allié aux États anti-impérialistes émergents, finissait par prendre le dessus sur le monde capitaliste subsistant et qu’il parvînt à con tenir les tendances à la guerre mondiale dont l’impérialisme est porteur (donc à imposer par la lutte la coexistence pacifique que souhaitait Lénine), il y aurait alors place à la fois pour le développement original de chaque pays, voire de chaque forme nationale de socialisme (« que cent écoles rivalisent », disait Mao !), pour des échanges équilibrés entre pays souverains, mais aussi pour le traitement librement consenti et collectivement géré de grandes causes mondiales,continentales ou pluricontinentales ; ce serait notamment le cas du maintien de la paix mondiale et du désarmement, de l’éradication de la faim et de l’illettrisme, de la recherche scientifique (notamment fondamentale), mais aussi de la reconstruction internationalement planifiée du cadre de vie humain(régulation du climat, dépollution des océans, reforestation, biodiversité, voire colonisation pacifique du système solaire…).

    Encore une fois, cela ne signifierait pas une régression généralisée, une forme d’obscurantisme vert », mais tout au contraire l’accélération du progrès des forces productives sans lequel le communisme moderne, ce « développement de chacun (de chaque individu et de chaque peuple) comme clé du développement de tous » ne pourra pas être réalisé. De même que le camp socialiste n’était pas la négation de l’internationalisme prolétarien mais son expression à l’échelle des relations entre États socialistes, de même une telle mondialisation communiste, rendue possible comme jamais par la révolution numérique, permettrait à l’internationalisme prolétarien, expression de la solidarité internationale des travailleurs, de bannir la guerre et d’engager pacifiquement le dépassement des étroitesses nationales : le contraire de l’étouffement des nations auquel nous assistons aujourd’hui en même temps que, très « compensatoirement », s’exacerbent le nationalisme et la xénophobie. Même s’il s’agit là d’une perspective encore peu tangible, il nous faut la maîtriser pour montrer à la jeunesse que nous voyons loin et que notre souci des souverainetés nationales s’inscrit bien à long terme dans le mot d’ordre d’Eugène Pottier : « L’Internationale sera le genre humain ».

    extrait du rapport politique adopté par le comité central du PRCF en juin 2020.

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Alors que la rentrée sociale et politique est lancée, le PRCF et ses militants se proposent, avec des analyses et propositions franchement communistes, de contribuer à une dynamique consciente et gagnante pour les travailleurs.

     

    DEVENIR de l’UE

    À l’occasion de la pandémie, l’UE a montré son visage inhumain et sa morgue glaciale.

    Le réflexe initial d’Ursula Von DenLeyen, la nouvelle patronne de la Commission de Bruxelles, celle qui a tenté d’établir l’anglais comme seule langue officielle de l’UE, n’a pas été de suspendre les critères de Maastricht (ils ont implosé tout seuls tant ils sont intenables en période critique), ni d’organiser l’aide au peuple italien, mais de rappeler le primat absolu du « marché unique européen ». D’emblée les pays du nord européen (Pays bas, pays scandinaves), arrière-cour de Berlin, ont cultivé la théorie médico-criminelle de l’« immunité de troupeau » ; à l’unisson de Berlin, ils ont refusé la moindre mutualisation des dettes et le partage des énormes excédents commerciaux que la zone euromark a permis d’engranger au Nord de l’Europe tandis que l’Est et le Sud du sous-continent sont à bout de souffle. La « solution » proposée par Macron et acceptée par Angela, celle d’un emprunt continental auprès non pas de la BCE ou des banques nationales, mais des marchés financiers, ne fera qu’accroître notre dépendance à l’égard de Berlin, qu’aggraver la dette dite souveraine et l’austérité qui en résulte, que casser davantage l’État-nation français puisque c’est Bruxelles qui répartira aux « régions européennes » sinistrées les sommes empruntées sans transiter par les États-nations garants des prêts. Quant aux Français riches qui devraient logiquement être mis à contribution par leur pays en période de crise économique aiguë, ils continueront d’exporter leurs capitaux et de devenir les usuriers de leur propre pays en transitant par les marchés financiers internationaux prêteurs. Ajoutons que cette Europe austéritaire a accepté la sommation de Trump de verser 2% de plus par an pour les dépenses de l’OTAN et que l’Allemagne, que certains « marxistes » retardataires ou l’UPR en perdition regardent encore comme un nain politico-militaire, a décidé d’augmenter ses propres dépenses nationales militaires de… 20% par an !

    Plus que jamais dénonçons dans toutes les luttes sociales le bloc euro/OTAN/UE, ce carcan passé au cou des peuples européens que surplombe en permanence le couperet d’une guerre de revanche contre le peuple russe, impardonnable vainqueur de Stalingrad !

    Asymétrie du couple franco-allemand.

    Macron, et à sa suite, Joffrin, le maître à penser de Libération, se réjouissent du retour en force du couple franco-allemand » et de l’acceptation par Merkel de l’idée macronienne d’un emprunt commun des Etats européens sur les marchés. Nous avons vu que les peuples, y compris le peuple français déjà surendetté, paieraient cher cet emprunt dont les conditions sont très asymétriques selon que l’État emprunteur est excédentaire comme l’Allemagne, ou surendetté comme l’est l’ensemble de l’Europe du Sud, France incluse. Mais surtout, il faut voir que la crise sanitaire a encore accru le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne : hôpitaux en état de marche ou en loques de part et d’autre du Rhin, industrie COVID-réactive en RFA ou K.O. debout dans une France que Hitler vouait déjà dans Mein Kampf à devenir un « pays de grooms et de jardiniers » …

    Du reste, Macron ne réagit même plus quand la n°2 de la CDU réclame pour l’UE, pseudonyme de Berlin, le siège français au Conseil de Sécurité, et il feint d’être à l’initiative quand il propose que la force de frappe française « couvre » l’ensemble du territoire européen, c’est-à-dire qu’elle soit cogérée par Berlin. Le Traité d’Aix la Chapelle le 22 janvier 2019, cosigné par le « Prix Charlemagne » qu’est officiellement Macron, jette en réalité les bases d’une nouvelle Carolingie dont le centre ne sera certainement pas Paris, comme l’a démontré Yvonne Bollmann sur notre site… L’Alsace et la Moselle, officiellement inscrites dans l’« espace rhénan », sont désormais habilitées à quémander des subsides à Bruxelles sans passer par Paris. Bref le « couple » franco-allemand, sans ressembler encore aux rapports d’une colonie et de son colonisateur, n’est déjà pas sans évoquer une étoile double où la plus petite gravite autour de la plus grosse en lui cédant peu à peu de la matière. La seule différence étant que, dans la nature, cette perte de matière est contrainte par la loi d’attraction universelle, alors que dans le cas du couple franco-allemand, le processus relève, côté français, de la servitude volontaire et de ce qu’Annie Lacroix-Riz nomme le « choix de la défaite » (on pourrait dire aujourd’hui : de la défaisance). Cela signifie que « notre » oligarchie n’est pas moins coupable de cette défaisance nationale, dont elle a une longue tradition (de La Fayette à Pétain en passant par Adolphe Thiers), que ne l’est l’impérialisme allemand, principal bénéficiaire en Europe de l’implosion du camp socialiste.

    Berlin est d’ailleurs de plus en plus tenté par un retour en force sur la scène mondiale, y compris s’il le faut en sortant de l’euro et de l’UE unilatéralement. C’est ce qu’a vertement rappelé la Cour constitutionnelle de Karlsruhe à la BCE présidée par Lagarde : les « lois » européennes ne s’imposent à Berlin que si elle est d’accord ; alors que « notre » conseil constitutionnel vassalisé prétend le contraire pour la France : les « lois européennes » sont transposées à tire-larigot en droit français par le Parlement français sans que le Conseil constitutionnel les ait examinées. Nous avons donc raison de parler d’Europe allemande, comme le faisait jadis Duclos, et cela n’amoindrit pas plus notre dénonciation de l’oligarchie « française » que la dénonciation de l’Europe hitlérienne n’affaiblissait jadis la détestation par les Résistants de « nos » élites patronales collaboratrices et servilement germanisées. La conclusion pratique n’a rien de chauvin : avec Eva Ruppert et les autres camarades allemands, il faut approfondir les rapports d’interaction communistes franco-allemands comme ce fut le cas lorsque le KPD et le PCF combattaient ensemble la montée paneuropéenne du fascisme et pour cela, il faut revitaliser le CISC, dont les instances se réunissent à nouveau régulièrement.

    L’urgence de classe du « saut fédéral européen » pour les bourgeoisies allemande et française

    La crise de consentement, l’hostilité marquée des USA, la montée en puissance de la Chine, l’extrême fragilité sociale révélée en France par le Non à la constitution européenne, les Gilets jaunes, les luttes sur les retraites, le discrédit énorme de tout l’ARC politique traditionnel, ne rendent que plus urgent le « saut fédéral » européen, c’est-à-dire le dépassement officiel des États-nations souverains, l’Europe fédérale des euro-régions et des métropoles et tout ce qui les accompagne en France :

    pacte girondin », propagande anti-jacobine de chaque instant, arrogance des euro-régions, basculement linguistique même plus insidieux au tout-anglais, armée européenne intégrée à l’OTAN, etc. Très certainement, à la faveur du babillage bourgeois, écolo, réformiste et euro-trotskiste sur le jour d’après », le pouvoir va faire tout son possible pour accélérer ce processus de déconstruction nationale. Pour la bourgeoisie hexagonale, c’est une nécessité stratégique car si se met en place un Etat impérial européen centré sur Berlin, c’est-à-dire sur le pays européen le plus riche et le plus « consensuel », celui aussi où la classe ouvrière est la plus domestiquée par les syndicats sociaux-démocrates, certes notre bourgeoisie deviendra sous-traitante sur son propre sol, mais en contrepartie elle règnera plus fortement sur les pays européens du sud et de l’est en sa qualité de brillant second » de l’Allemagne ; et surtout, la classe dominante ex-française protégée par l’armée européenne et par la gendarmerie européenne commanditées par le « parlement » européen sera décisivement à couvert face aux deux issues politiques qu’elle redoute le plus :

    • Soit le Frexit progressiste pouvant conduire à la révolution socialiste
    • Soit, ce qui serait moindre mal pour la bourgeoisie mais qui n’est jamais sans risque grave pour elle, la solution fasciste nationale dont l’issue peut être la guerre civile et le chaos, voire le risque de renversement du pouvoir bourgeois comme on l’a vu au Portugal en 1974 ou en Grèce en 1945 ;

    Raison de plus pour nous de dénoncer le saut fédéral européen qui est antinomique de ce que nous voulons : reprendre et actualiser la construction républicaine et sociale interrompue du CNR, lui adjoindre les dimensions anticolonialistes, écologistes et féministes qui lui faisaient défaut, susciter autour d’elle le rassemblement majoritaire du peuple travailleur, isoler les monopoles capitalistes et créer les conditions subjectives de la révolution socialiste en fusionnant l’Europe des luttes et la lutte de masse pour l’indépendance nationale.

    Extrait du rapport politique adopté par le comité central du PRCF en juin 2020.

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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    Une première réaction du PRCF – Paris / 18 août 2020 – À l’heure qu’il est, nous ne saurions dire encore si la mutinerie des soldats cantonnés près de Bamako se veut une aide au peuple insurgé contre le régime fini, néocolonial, illégitime et corrompu du “président” IBK (à la manière de ce qui s’est passé au Portugal en avril 1974, où le mouvement des soldats était progressiste) ou une nouvelle manière pour la classe dirigeante discréditée et pour ses protecteurs de la Françafrique de voler sa victoire au peuple malien, qui a déjà perdu vingt des siens du fait de la répression, et de préserver le régime néo-colonial.

    En attendant l’analyse officielle du Parti SADI, extrêmement actif dans le mouvement populaire, sur la nature de la mutinerie, le PRCF appelle les travailleurs maliens vivant en France à être très à l’écoute des mots d’ordre hautement responsables de SADI et de son dirigeant, le docteur Oumar Mariko : ils ont fait la preuve de leur sagesse politique et de leur dévouement total à la classe laborieuse, à l’indépendance du Mali, à la solidarité des peuples africains, et ils n’ont jamais confondu le peuple français avec la politique néo-coloniale des gouvernements impérialistes successifs.

    Le PRCF appelle les communistes et les progressistes de France, ainsi que les émigrés maliens vivant en France, à percer à jour et à dénoncer les inévitables manœuvres que Macron et les profiteurs capitalistes de la Françafrique ne manqueront pas de déployer pour voler leur victoire aux travailleurs maliens et pour duper les travailleurs français.

    Le PRCF souhaite la victoire de la révolution populaire et patriotique malienne, le rapatriement immédiat des troupes françaises qui ne doivent en aucune manière être utilisées pour défendre IBK, la pleine autodétermination du peuple malien frère. C’est au nouveau pouvoir révolutionnaire issu du peuple insurgé qu’il reviendra de définir la juste manière de combattre les forces terroristes, séparatistes et intégristes qui sévissent au Nord du pays suite à la déstabilisation de la Libye par Sarkozy et Cie.

    Le PRCF demande à chaque citoyen français de méditer la manière scandaleusement partiale dont les médias français aux mains de la Macronie et du capital traitent l’insurrection populaire malienne (totalement ignorée ou méprisée), de même qu’ils ignorent la grève générale en Bolivie. Ces mêmes médias exaltent au contraire la pseudo-insurrection populaire qui pousse au coup d’État euro-atlantique en Biélorussie, ce pays dont le “tort” est d’avoir maintenu et développé la grande industrie nationalisée héritée de l’URSS.

    Le PRCF demande aux forces ouvrières et démocratiques françaises de mettre en place une grande action de solidarité avec le peuple malien en général, en concertation étroite avec les organisateurs de l’insurrection populaire malienne, notamment avec le parti SADI, membre du M5-RFP (Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques)

    PRCF, le 18/08/20

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    Le point sur la situation avec les réseaux sociaux &

    quelques réactions syndicales et politiques en France

    voir sur https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Génération Frexit PROGRESSISTE !-par Gilliatt De Staerck & Georges Gastaud (IC.fr-18/08/20)

    La scission de l’  entre partisans du président historique, , et perdants du congrès exceptionnel du parti et désormais fondateurs de « Génération  » n’a abouti à aucune clarification réelle sur le plan politique.

    Les « historiques » vont sans doute persévérer sur une ligne très centrée sur la personnalité de F.A. et prétendument au dessus des classes et du clivage droite/gauche. Une prétendue hauteur de vue confortable qui, une fois les pieds sur terre, compte-tenu du terrain politique gagné par les réactionnaires en tous genres ces dernières années, n’est en réalité qu’un tapis rouge déroulé aux pieds de ces derniers et un piège pour les authentiques patriotes progressistes et anti-fascistes.
     
     Sans renoncer à cette illusion, fondatrice pour l’engagement UPR et assimilés, la dissidence semble plutôt miser, à la manière d’un Florian Philippot, sur un référendum à propos de l’, avec recherche d’alliances avec tous les souverainistes (dont beaucoup sont avant tout de francs xénophobes à nos yeux). L’avenir tranchera.
     L’appellation de leur mouvement laisse à penser cependant qu’ils courtiseront surtout la jeunesse, celle qui se fait de moins en moins d’illusions sur le rôle totalitaire et capitaliste de cette UE destructrice du progrès social et démocratique. Cela n’est pas un mal mais n’en élude donc pas moins la question des classes sociales et du contenu anticapitaliste d’un véritable Frexit.

    Quant aux militants , ils continueront, avec l’ensemble du PRCF, à se battre pour un FREXIT PROGRESSISTE tourné vers le monde du travail et la jeunesse populaire, afin de défendre l’indépendance nationale de la France, la souveraineté populaire, le progrès démocratique, social, scientifique, technologique et moral pour toutes et tous. Ainsi pourrons nous émanciper notre pays de la mondialisation capitaliste et de son bras continental qu’est l’UE afin de construire de « nouveaux jours heureux » pour notre pays marchant alors vers le socialisme.

     

    Gilliatt De Staerck, Secrétaire des JRCF

    Georges Gastaud, Secrétaire National du PRCF

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Le point sur la COVID-19

    Avec un taux de reproduction R dépassant les 1,3 depuis maintenant plus de 4 semaines, il n’y a plus aucun doute sur le fait que l’on assiste à un rebond de la propagation de l’épidémie de  en France. Au soir du 16 juillet, la barre des 3000 cas quotidiens était franchie, et les départements de Paris et des Bouches-du-Rhône étaient placés en vigilance rouge en raison de la croissance du nombre des cas positifs de .

    Face à ce rebond, prévisibile en l’absence des mesures fortes indispensables pour éradiquer l’épidémie – tels que démontré par la Chine ou le Vietnam consistant à un dépistage systématique pour soigner et isoler la totalité des malades – force est de constater que les mêmes causes produisent les mêmes effets : le régime Macron ne prend aucune mesure pour assurer la sécurité sanitaire du pays et de sa population.

    • Tandis qu’il prend de timides mesures d’obligation de port du masque dans certaines rues et quartiers de quelques grandes villes – sans pour autant fournir gratuitement les masques nécessaires à l’application de ces mesures – il refuse de prendre des mesures similaires pour l’intérieur des entreprises, principaux lieux de contamination d’après les chiffres des Agences Régionales de .
    • Tandis qu’il prétend toujours interdire les manifestations de plus de 5000 personnes, des passes droits détonants sont accordés à certains intérêts privés tels le Puy du Fou, de l’ami d’extrême droite De Villiers de Macron.

    IC fait le point en chiffres sur la situation qui s’annonce à haut risque alors que la rentrée des classes a débuté dans certains départements d’outre-mer (La Réunion) et se profile désormais dans moins de deux semaines dans l’hexagone. Alors que le rebond de l’épidémie suivant une pente apparaissant similaire à celle de la fin février début mars est observable, le régime Macron ne pourra pas prétendre à une quelconque surprise, à plus de huit mois du début de l’épidémie en Chine, huit mois qui auraient dû être pleinement mis à profit pour mobiliser le pays et ses outils de production pour produire masques, tests et médicaments nécessaires. Une mobilisation qui n’est pas prioritaire dans un système politique et économique qui n’a pour seul objectif que le profit, une mobilisation impossible alors que les capitalistes accélèrent sous prétexte du Covid-19 l’euro destruction des moyens de production du pays lançant des plans de licenciements à tour de bras.

    Le point sur les chiffres de l’épidémie : le nombre de cas double toute les 2 semaines !

    # le point sur le nombre de cas

    L’alerte publiée par Santé Publique France ce 17 août 2020 est sérieuse :

    “En France métropolitaine, la situation est préoccupante : l’ensemble des indicateurs continuent leur progression et la transmission du virus SARS-COV-2 s’accentue. Elle concerne toutes les tranches d’âge et plus particulièrement les jeunes adultes ; la part de la transmission en dehors des clusters répertoriée est prédominante. Près d’un tiers des départements dépassent le seuil de 10 pour 100 000 habitants, particulièrement en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plusieurs départements de ces deux régions ont des taux d’incidence en forte progression et s’approchent du seuil d’alerte (50/100 000) qui pourrait être franchi en S33.
    Au 17 août 2020, 24 départements sont en situation de vulnérabilité : modérée : Gard, Gironde, Haute-Garonne, Haute-Savoie, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loiret, Mayenne, Meurthe et Moselle, Nord, Oise, Rhône, Sarthe, Alpes-Maritimes, Var, Vaucluse, Val d’Oise, Paris, Seine-Saint-Denis, Hauts-de Seine, Val-de-Marne / élevée : Bouches-du-Rhône, Mayotte, Guyane”

    https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19

    Si dans le courant du mois de juillet l’augmentation du nombre de cas prouvés par test PCR pouvait en grande partie s’expliquer par l’augmentation du nombre de tests, ce n’est plus le cas dès la fin du mois de juillet et dans cette première partie du mois d’août.

    Et ce d’autant plus que dans nombre de départements l’accès aux tests reste très difficile, malgré les annonces gouvernementales d’accès libre et de gratuité. En effet, le gouvernement n’a pris aucune mesure pour étendre le réseau de dépistage s’en remettant simplement aux capacités et à l’initiative des laboratoires privés, d’autant plus débordés que c’est la période des vacances d’été. De nombreux témoignages de personnes symptomatiques, de cas contacts comme de personnes bénéficiant de bons de leur ARS dans l’impossibilité ou la difficulté à réaliser rapidement des tests PCR nous parviennent illustrant la forte tension qui demeure dans l’accès aux tests. Si ces derniers ne sont plus interdits comme ils l’avaient été de février au mois de mai, ils font toujours dramatiquement défaut. On est toujours très loin des 700 000 tests hebdomadaires promis par Macron pour le … 11 mai. Pour atteindre l’objectif qui était fixé au déconfinement, le nombre de tests devrait encore augmenter de 50% !

    Au-delà de ce constat inquiétant, ce qui doit alerter, c’est que ces tests qui sont le meilleur indicateur de suivi de la circulation du virus et de la dynamique de la propagation de l’épidémie vont dans le mauvais sens.

    De fait, pour la première fois depuis la semaine du déconfinement, le taux de positivité des tests, c’est-à-dire le nombre de tests PCR confirmant un cas de covid-19 sur le nombre de tests réalisés a dépassé les 2% la semaine du 5 août. Il approche désormais en ce début de deuxième quinzaine d’août les 3%. Signe inquiétant d’une accélération des contaminations et de la reprise de la propagation de l’épidémie. Avec plus de 3000 cas quotidiens confirmés ces derniers jours, le nombre de malades s’accélère fortement. Le nombre de cas dépistés est désormais identique à celui mesuré dans la semaine précédant le confinement général de mars, avec cependant un nombre de tests réalisés bien plus important.

    Il faut noter que plus de 70% des positifs sont asymptomatiques, essentiellement parmi les 15 – 40 ans contribuant en l’absence de tests massifs à la propagation de l’épidémie. L’incidence de la maladie semble donc en augmentation parmi les jeunes générations. Ce qui pourrait à la faveur de conditions plus défavorables de transmission et de développement de la maladie – “saisonnière” – préparer un rebond puissant et généralisé de la maladie à l’automne. Ces milliers de cas asymptomatiques non dépistés pouvant constituer un réservoir de démarrage de milliers de clusters sur tout le territoire.

    Au plan géographique, d’après les chiffres du dépistage, ce sont les départements d’Île de France et de l’arc méditerranéen tout particulièrement Paris et les Bouches-du-Rhône et certains départements d’Outre-Mer qui sont les plus menacés

    Le fameux R – le taux de reproduction – que nous avons calculé par nos soins au pas hebdomadaire atteint désormais au niveau national sur la base du nombre de cas prouvés par tests PCR un taux de 1.36 au 12 août 2020. Valeur cohérente avec celle publiée par le ministère de la Santé.

    Il dépasse la valeur de 1 depuis le 15 juillet. Avec une valeur moyenne de 1.37 entre le 14 juillet et le 15 août, le nombre de nouveaux infectés par le covid-19 est multiplié par près de 2 toutes les 2 semaines, par 10 tous les deux mois…

    Sans aucune équivoque, cette dynamique de reprise épidémique doit être enrayée au plus vite. Force est de constater qu’à ce stade, le régime Macron, comme au mois de février, ne prend pas la mesure du danger sanitaire de la situation. Les dérogations complaisantes accordées au Puy du Fou pour concentrer de façon très resserrée et durant plusieurs heures 10 000 spectateurs l’illustre.

    # le point sur les foyers de diffusion :

    Au 17 août, Santé Public France identifie 268 foyers de diffusion (“clusters”) actifs, soit une progression de 17 en 24 h.

    Les principaux lieux de clusters (en mettant de côté les établissements de santé (16%) sont :

    • les entreprises : 24% du total, mais 30% des clusters actifs.
    • les milieux familiaux élargis : 14%
    • les rassemblements temporaires de personnes publics ou privés : 9%

    Il apparaît que le lieu de travail devrait donc être un des points principaux de combat de l’épidémie. Hors c’est le lieu dans lequel par idéologie, le régime Macron refuse d’intervenir. Le dogme en vigueur est celui des libéraux : le patron décide de ce qu’il veut. Et le régime Macron vient de sanctionner un inspecteur du travail voulant faire respecter le code du travail en rappelant le patronat à ses obligations d’hygiène et sécurité au travail !

    À noter qu’en raison des vacances scolaires, le milieu scolaire ne représente qu’un petit nombre de cas de cluster (1% en cours d’investigation), mais un secteur potentiel d’activation du rebond de l’épidémie avec la rentrée.

    D’après Santé Public France le virus circule par ailleurs ” largement en dehors des clusters identifiés.”. Ce qui n’est pas non plus pour rassurer, ceci étant un aveu que le contrôle sur la propagation de l’épidémie n’est déjà plus dans les mains des équipes de traçage épidémiologique.

    # une situation encore sous contrôle dans les hôpitaux

    Les données d’admissions à l’hôpital publiées par Santé Publique France sur data.gouv.fr ne montrent pas à ce stade de rebond important, le nombre de nouvelles entrées à l’hôpital pour cause de covid-19 ne dépassant pas en cette fin du mois d’août la barre des 200 et restant en deçà des niveaux observés jusqu’au mois de juin. De fait, elles ne suivent pas l’augmentation du nombre de cas détectés par dépistage PCR.

    Cette situation est pour le moment favorablement confirmée par l’absence d’augmentation notable du nombre d’admissions de malades du covid-19 en réanimation et a fortiori du nombre de décès quotidiens. Il faut cependant s’alerter d’une tendance à l’augmentation du nombre d’entrées en réanimation, passé d’une moyenne de 12 au mois de juillet à près de 17 sur la première quinzaine d’août, dans une inversion notable de tendance.

    Macron refuse d’imposer des mesures aux entreprises :

    Ces derniers jours, le débat médiatique s’est principalement focalisé sur le port du masque dans les rues des grandes villes. Une mesure de bon sens évident dans certains lieux de très fortes densités permanentes de population où se croisent des dizaines de milliers de personnes, et ce même si les scientifiques sont encore très partagés sur la propagation du virus en extérieur. Mais une mesure qui n’est accompagnée d’aucun accompagnement permettant sa mise en œuvre effective. L’accès au masque est coûteux, inaccessible pour les plus modestes, la pédagogie est absente. La seule réponse du gouvernement, la répression avec l’annonce de l’envoi de 130 CRS à Marseille… Le tout accompagné d’un discours culpabilisant tentant de faire porter la faute du rebond épidémique… sur la jeunesse, et plus largement renvoyant à une responsabilité individuelle.

    C’est oublier un peu vite que c’est le gouvernement qui en mars dernier avait interdit l’accès aux masques des Français. C’est ce même régime Macron et ses “journalistes à gages” qui ont théorisé durant des semaines l’inutilité de porter un masque. Faisant alors assaut de propagande pour convaincre les Français de ne pas en porter, renvoyant pour un virus respiratoire à se borner à se laver les mains… Et ce parce qu’il n’y avait pas de masques – les usines ayant été massacrées au nom des euro délocalisations tout comme les stocks au nom de l’euro austérité – masques faisant défaut jusqu’aux soignants les plus exposés.

    S’il est cependant un consensus scientifique établi désormais c’est que ce covid-19 est un virus respiratoire qui menace particulièrement fort dans les espaces clos. Bureaux, usines, commerces… c’est dans ces espaces clos que le port du masque est nécessaire. Il serait d’ailleurs pertinent de savoir si les masques en tissus assurent une performance satisfaisante par rapport aux masques certifiés FFP1 (chirugicaux) ou mieux FFP2 (filtrant). Pourtant c’est bien au cœur de ces espaces clos – dans les entreprises – que le ministère du Travail, sous la pression du patronat, se refusent pour le moment à édicter une règle de port du masque à défaut de tests de dépistage généralisés.

    Résumons la position du régime Macron. Si vous ne portez pas de masque dans la rue, vous serez réprimés et responsables du rebond épidémique; en revanche, il n’y a aucun problème à ce que votre patron ne vous fournisse pas de masque et vous impose de travailler dans un milieu clos où les personnes ne portent pas ce dispositif barrière.

    Rentrée scolaire : des mesures de protection allégées mais les jeunes attaqués !

    La priorité au redémarrage économique de l’extraction de la plus-value passe aussi par la remise en garderie – pardon à l’école – de la marmaille. Sans aucune concertation, ni avec les syndicats des enseignants ni avec les parents d’élève, le ministre cancre Blanquer vient de lancer un protocole sanitaire quasiment vidé de toutes mesures de protection. À commencer par le dépistage des élèves et enseignants à la rentrée. Le ministre qui avait annoncé que jamais les écoles ne fermeraient avant de mentir effrontément en assurant que l’école se poursuivait normalement par télé-enseignement durant le confinement annonce désormais la réouverture à plein effectif des écoles pour les 12 millions d’élèves de France.

    À noter qu’aucun recrutement de professeurs supplémentaires, aucun dispositif de rattrapage et de soutien pour les élèves impactés par le confinement dans leur scolarité n’est prévu. Si les milliards coulent à flots pour le CAC40 et ses milliardaires, encore une fois, le régime Macron affiche que sa priorité n’est pas le service public ni la jeunesse. Les étudiants, pour beaucoup privés des petits boulots notamment d’été, indispensables au financement de leurs études se trouvent à faire le terrible constat que tandis que les caciques du régime Macron vitupèrent contre les jeunes inconscients ne respectant pas les gestes barrières, des milliers d’entre eux déjà dans une grande pauvreté sont évidemment dans l’impossibilité d’acheter les masques nécessaires à leur sécurité comme à la santé de tous.

    Illustrant une fois de plus que si la situation est inquiétante, c’est moins en raison de l’épidémie – qui peut être contrôlée et éradiquée comme l’immense fête techno réalisée par les Chinois à Wuhan vient de le prouver – que du système capitaliste et de son régime, et de ses priorités incompatibles avec la sécurité et la santé de tous.

    Jean-Baptiste  Clément 

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  • Henriette Angulo, 4e en partant de la gauche, défilant à Marseille dans la manifestation co appelée par le PRCF13 le 14 avril 2018

    C’est avec une très grand peine que nous avons appris samedi 8 août le décès d’. Notre camarade de l’ARC 13 luttait depuis plusieurs jours à l’hôpital nord de , à la suite d’un terrible accident de la route dont elle a été victime.

    À sa famille, ses proches, ses amis, ses camarades communistes et syndicalistes, le PRCF témoigne de sa peine et de sa sympathie. Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, salue au nom du Pôle de Renaissance Communiste en France, la “militante de terrain combative, ardente à la tâche et passionnée” et adresse les “sincères condoléances du PRCF aux proches d’Henriette ainsi qu’aux camarades provençaux”.

    Femme décidée et combative, Henriette nous a montré l’exemple d’une militante de terrain, communiste active tant dans les luttes sociales que pour la renaissance communiste.

    Avec ses camarades de Noves et Chateaurenard, elle a été de ceux qui ont construit la fédération de la Renaissance communiste du 13, 30 et 84 du PRCF. Elle a participé durant des années au collectif dirigeant de la fédération et était un pilier de la Maison du Peuple de Chateaurenard.

    À Marseille le 9 avril 2017 pour porter le programme candidat du PRCF lors de la campagne des élections présidentielles

    Cheville ouvrière du stand du PRCF à la fête de l’Humanité, nombre de camarades de toute la France, au-delà de ceux participants au Comité Central dont elle a été longtemps membre, ont pu y croiser son énergie et son sourire communicatif.

    En 2017 tenant le stand du PRCF à la Fête de l’Huma

    Henriette, notre combat pour le communisme continue.

    La cérémonie des obsèques aura lieu mardi 18 août à 10h15 au crématorium d’Avignon où ses camarades du PRCF prononceront un dernier hommage.

     

    Le 

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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