• Alors que la crise sociale fait rage et les mobilisations des travailleurs se multiplient, et alors que les débats préparatoires au débutent, les syndicalistes de classe du FSC prennent la parole pour établir un bilan, proposer des solutions et des moyens de mettre les travailleurs à l’offensive et en position de gagner. Initiative Communiste se devait de relayer cet important texte.

     

    CGT:le débat sur le bilan, les orientations et la stratégie de l’organisation est devenu incontournable !

    -Tribune des syndicalistes du

    Nous sommes dans une situation nationale et mondiale qui constitue un tournant d’ampleur historique où les choix effectués par les états, les peuples, les organisations vont peser pour les décennies qui viennent.
    Naturel donc que bouillonnent les idées, les projets et que s’affrontent par conséquent ET le diagnostic, l’appréciation sur les  causes de la situation ET les solutions.
    Tout le monde est confronté à cela, y compris le mouvement syndical et la CGT en particulier.

    Le présent document s’inspire de travaux du FSC depuis des années mais s’appuie également sur l’expérience militante, les contributions qui ne datent pas   d’aujourd’hui de militants connus et les récentes expressions sur le terrain syndical, du collectif Monatte, de Laurent Brun, de la fédération des cheminots , d’Emmanuel LEPINE de la chimie , du collectif Unité CGT …

    NOTRE DIAGNOSTIC :

    Le système capitaliste est plus que jamais en crise structurelle, incapable de faire face aux besoins des peuples et aux défis qu’il a lui-même créés.

    Une crise profonde qui ne date pas de la pandémie actuelle, mais que cette dernière aggrave, révélant notamment l’incapacité de ce système à répondre aux besoins sanitaires des populations, à les protéger.

    Tandis que les peuples et les pays qui se sont engagés dans d’autres voies et/ou ont une histoire de confrontation avec les ingérences, blocus, guerres larvées de l’Occident impérialiste, font preuve d’une beaucoup plus grande aptitude à assurer cette fonction de protection (Cuba, Chine, Russie, Vietnam).

    Mise à l’écart des médecins généralistes dans le traitement des malades de la covid 19 dans nombre de pays occidentaux.

    Véritable torpillage par les Etats-unis, l’Union Européenne et les multinationales de la pharmacie de toute possibilité de faire prévaloir un traitement et le vaccin comme bien commun de l’humanité.

    Faisant à l’inverse s’imposer la concurrence et les brevets.

    Tout cela illustre parfaitement cette incapacité à faire face à la pandémie, liée en profondeur à la prépondérance dans l’économie du profit capitaliste.

    Pas de coexistence possible entre l’intérêt général la propriété lucrative des moyens de production et le profit privé  qui en résulte.

    Pas d’accord possible entre les intérêts populaires et ceux de l’oligarchie.

    Pas de communauté  d’intérêt  dans l’entreprise sous  régime  capitaliste  et gestion managériale déshumanisante par les nombres !

    Cette conscience d’intérêts contradictoires et antagonistes se fraie un chemin de manières différentes et selon des degrés divers de conscience.
    Internationalement, en mettant de fait en cause la prétention du ” modèle” occidental à l’universalité, à une ” destinée manifeste” de domination, révélant l’usage du thème des  “droits de l’homme” comme un instrument d’ingérence aux finalités d’assujettissement et d’exploitation des peuples, avec la complicité de leurs propres dirigeants compradores, à défaut par leur élimination physique.

    Configuration qui ne manque pas d’attiser l’inquiétude, la hargne et l’agressivité du bloc occidental et de ses “chiens de garde “comme l’illustre chaque jour la presse-système des pays impérialistes aux mains des propriétaires des grands moyens de production.

    LEUR ” SOLUTION “

    Confronté à cette situation comme le souligne le collectif Monatte pour le capital il s’agit, en fait, de réorganiser, réaménager, recomposer la société pour l’adapter à ses besoins : après la poste, France Télécom/Orange, les perceptions, la justice, la recherche, c’est au tour de la SNCF, d’EDF, de la RATP, d’Aéroports de Paris, d’Air France, de l’éducation nationale et de l’hôpital public d’être ciblés dans le cadre de nouveaux projets d’éclatements et de privatisation prônés sans honte, au nom du libre marché et de la libre concurrence par l’Union européenne.

    Tandis que restructurations et concentrations industrielles repartent de plus belle !

    Et prenant prétexte de la dette, à laquelle chaque jour il essaient de soumettre un peu plus les peuples, notamment dans l’Union Européenne, de la numérisation de la société, des contraintes liées à la lutte contre le réchauffement climatique et le respect de l’environnement  ils se préparent déjà à aggraver la paupérisation, la précarisation des travailleurs et du peuple, de poursuivre les contre-réformes (santé, hôpital, Education,indemnisation du chômage, retraites…).

    Au plan international l’inquiétude du bloc atlantiste et de ses vassaux quant à la pérennité de sa suprématie impérialiste grandit.

    Se traduisant par de graves dangers de guerre et de chaos (comme cela s’est passé et se passe en Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen …) et légitimant par conséquent le développement de la lutte pour la PAIX et pour le droit des peuples  à disposer d’eux-mêmes et à construire leur avenir sans ingérences extérieures, dans le respect des conventions internationales.

    LE MOUVEMENT SYNDICAL ET LA CGT SONT-ILS PRÊTS À FAIRE FACE À CES DÉFIS ?

    Dans l’état actuel des choses, pour nous comme pour beaucoup d’autres, la réponse est hélas clairement NON !

    Certes le climat psychologique, l’effet de sidération résultant de la pandémie, de sa durée, pèsent sur les esprits. Mais les obstacles à une mobilisation d’ampleur,  “le confinement des consciences et des luttes” viennent de loin. 

    Depuis plus de 30 ans les directions confédérales successives sont installées dans un déni, celui de la mutation réformiste et du tournant euro-compatible de la CGT effectué durant les années 1990 et de ses effets délétères sur les conditions d’emploi, de travail et de vie de nos concitoyens.

    En rupture avec les principes de classe qui guidaient la CGT, notamment depuis la Libération, ces directions confédérales successives ont imposé : 

    • le prétendu « syndicalisme rassemblé » privilégiant l’alliance avec la CFDT, 
    • le soi-disant « dialogue social » financé par le patronat, 
    • l’adhésion à la Confédération européenne des Syndicats (CES), 
    • l’institutionnalisation, 
    • l’apolitisme, 
    • le refus du ” Tous ensemble en même temps” et du blocage des profits… un certain secrétaire général se laissant même aller à défendre une bien trompeuse « communauté d’intérêts” dans l’entreprise…

    Il en est résulté des reculs sociaux graves, des défaites malgré de nombreux combats toujours plus défensifs, une bureaucratisation, un affaiblissement et une perte de crédibilité des organisations syndicales …

    Nous en sommes toujours là en dépit du dévouement et de la combativité de nombreux militants et de maintes bases syndicales!

    L’INVENTAIRE, LE BILAN, LA CRITIQUE DES ORIENTATIONS PRISES DANS CES ANNÉES 90 ET LA DÉTERMINATION D’UNE AUTRE ORIENTATION STRATÉGIQUE SONT DONC DEVENUS INCONTOURNA-BLES ! 

    Incontournables pour enfin redresser la situation et repartir à l’offensive!

    Qu’est-ce qui est donc critiquable et dont il faut se dégager résolument ?

    Le syndicalisme rassemblé

    Dans les faits il a privilégié l’alliance avec la jaune CFDT au détriment des contenus revendicatifs, de l’organisation de l’action. Alliance de sommet sur des objectifs corsetés par l’acceptation du cadre de domination des capitalistes.

    Médiatisé et promu notamment par la Confédération Européenne des Syndicats,  cadre considéré comme indépassable et dont il conviendrait seulement d’en limiter les ” abus“.

    Le dialogue social et les compromis négociés

    C’est un instrument patronal (la patron du MEDEF tente d’ailleurs de relancer la chose en ce moment même, chose largement financée du côté patronal) dont la finalité est de bloquer les luttes et qui vise à l’institutionnalisation  et à la bureaucratisation des organisations.


    Comme le dit de manière claire Stéphane Sirot ” La République a toujours voulu faire des syndicats la béquille de l’état“.
    Se dégager de ce carcan, là réside la véritable indépendance syndicale!
    Priorité absolue au travail en bas auprès des salariés dans les entreprises, les bureaux, les labos, les hôpitaux, les écoles, les universités … pour déterminer les objectifs de lutte et les moyens d’action … dans l’unité avec tous ceux qui partagent ces objectifs et ces moyens!
    Et l’histoire, l’expérience ont tranché depuis longtemps :

    SEULES les luttes de masse ont permis des avancées et ont imposé les CONQUIS sociaux en 36 comme en 45, comme en 68 …


    L”appartenance à la Confédération Européenne des Syndicats (CES).

    La CGT a adhéré à la CES dans une période de désarroi idéologique et en acceptant les conditions imposées  de cette appendice de l’Union européenne, à l’époque sous le contrôle de Nicole Notat. Leurs objectifs étant de “normaliser” la CGT selon leurs critères, c’est-à-dire en exigeant dans les faits son renoncement aux principes de la   de la socialisation des moyens de production,.

    Autrement dit renoncement de la mise à bas de la propriété lucrative des moyens de production qui structure les rapports sociaux d’exploitation de domination. 

    Pour s’en tenir à des faits récents observons :

    que c’est Laurent Berger, si prompt à s’en prendre à toute lutte qui déplaît à la classe dominante (cf.son attitude à l’égard des Gilets jaunes du combat contre les retraites ou encore de celui des cheminots) qui en est devenu le président.
    Et le décalage qui existe entre l’avis très critique porté par la CGT sur le plan de relance alors que côté CES c’est une approbation et un soutien sans nuances.

    La Confédération européenne des syndicats salue l’adoption par le Conseil du plan de relance européen de 750 milliards d’euros et du cadre financier pluriannuel 2021-2027 de 1 074 milliards d’euros. C’est une bonne nouvelle pour les 60 millions de travailleurs de l’UE …

    déclaration de  la CES de septembre 2020

    Cette appartenance revient à une intégration de fait des syndicats dans l’Union européenne qui est une construction politique de type oligarchique destinée à faire prévaloir les intérêts de ladite oligarchie et à liquider les peuples comme entités politique, à détruire les souverainetés nationales et populaires.


    De ce point de vue appartenance à la CES ET soumission aux institutions européennes du grand capital vont de paire.
    Et là aussi pour retrouver son indépendance et sa liberté d’action la CGT devra se retirer des griffes des structures supranationales, et combattre l’UE du capital CAR l “Europe sociale ” est un leurre corseté par les traités ultra-libéraux  qui structurent toute l’activité et la production de ses institutions !

    apolitisme et indépendance syndicale 


    Le souci d’indépendance (voire de méfiance) par rapports aux partis politiques remonte à loin.
    Dès 1906, dans une conjoncture particulière (rapport à la SFIO)  la Charte d’Amiens établit cette exigence.
    Et dans le contexte actuel de luttes des places et de visée du vizir à la place du vizir on peut comprendre la méfiance, le rejet du politique et des partis comme l’abstention populaire massive aux élections.


    Mais c’est Laurent Brun qui souligne le fait que face à la domination depuis longtemps des luttes défensives ( y compris 1995 ) :

     ” pour arriver à une lutte offensive, il faut avoir pour perspective de reprendre le stylo qui écrit la loi et donc de forcément reprendre le pouvoir.”
    Et ” il faut qu’on arrive à retrouver une ré-articulation efficace entre la construction du rapport de force dans l’entreprise et la perspective politique de prise du pouvoir”.

    Laurent Brun secrétaire général de la CGT Cheminots

    Et remarquons qu’un autre aspect de la Charte d’Amiens souvent ignoré fait lui allusion à la “double besogne ” du syndicalisme

    “Dans l’oeuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’oeuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le , aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale…”

    Charte d’Amiens

    Tandis que l’évocation de l’indépendance syndicale a historiquement  servi de couverture à la collaboration de classe et aux mauvais coups contre les travailleurs et les organisations combatives.

    Le syndicalisme révolutionnaire a ses lettres de noblesse.
    Il est clairement ancré dans un et de lutte résolue.

    Mais l’action syndicale ne saurait suffire à elle seule pour faire triompher DURABLEMENT les intérêts des salariés et du peuple.

    L’action syndicale ne peut que déboucher sur la question du pouvoir et de sa prise par le peuple travailleur, car seule la détention du pouvoir d’état comme en attestent toutes les révolutions est à même d’assurer cette pérennité.

    A condition de surcroît d’exercer une contrainte sans faiblesse sur les classes dirigeantes  lesquelles, dès lors qu’elles sont frappées dans leurs intérêts s’acharnent à retrouver leurs privilèges.

    ET MAINTENANT

    Depuis plus de 30 ans au nom de la modernité on nous prône de différents côtés la nécessité de s’adapter pour sortir de la crise du syndicalisme.
    Le plus souvent cela signifiant l’adaptation aux besoins du capital et le renoncement à une transformation radicale de la société avec à la clé la longue liste des répressions sociales que le peuple travailleur ne cesse plus de subir, en s’épuisant dans des luttes catégorielles sans fin.

    ALORS, à revers, ne convient-il pas de remettre à l’horizon de nos objectifs d’action, LA PROPRIETE COLLECTIVE DES GRANDS MOYENS DE PRODUCTION ET DES BIENS COMMUNS ?

    • pour une politique de santé digne de ce nom
    • pour une véritable réindustrialisation
    • pour l’emploi
    • pour les salaires
    •  pour la diminution du temps de travail
    • pour une véritable restauration des services publics saccagés depuis longtemps, de l’hôpital, de l’école, de l’université, des institutions de l’énergie, de l’environnement, de la culture, du monde agricole …

    Pour retrouver collectivement du contrôle sur nos vies, dans et hors les activités de production….

    Le capitalisme nous tue ; le capitaliste a besoin des travailleurs pour faire profit, le travailleur n’a pas besoin du capitaliste pour travailler et produire ce dont il a besoin. Nous pouvons nous passer d’eux !

    Contrôle sans lequel l’intérêt général ne prévaudra JAMAIS!

    Cet objectif d’appropriation collective figurait d’ailleurs dans les statuts de la CGT et ce n’est qu’au 45e congrès en décembre 95, sous la houlette de Lydia Brovelli, qu’est supprimée la formule faisant référence à la ” socialisation des moyens de production et d’échange“.
    Suppression indicatrice justement d’un abandon par le syndicat de l’objectif de transformation sociale .

    L’heure est à nouveau à la définition d’objectifs de conquête ambitieux seuls à même de remobiliser les travailleurs en surmontant les divisions qui minent la société, en désignant les causes profondes de la crise, ses instigateurs, ses bénéficiaires et en pointant les moyens d’en sortir !

    Il nous faut donc conjuguer les luttes pour les revendications et les objectifs immédiats avec les luttes pour les nationalisations et contre la casse des services publics encore debout : médicament et santé (Sanofi), banques, compagnies d’assurances, énergie, transport dont le rail…

    PLUS QUE JAMAIS donc, il y a urgence à sortir du marais dans lequel les forces syndicales nationales sont engluées. De nombreuses structures, militants travaillent pour le syndicalisme de classe et de masse mais les divisions continuent de retarder la nécessaire réaction dont nous avons besoin.

    Sans attendre, il en va de la responsabilité de tout délégué syndical, de tout syndiqué, à quelque niveau que ce soit  des organisations, que d’ouvrir en grand le débat et de procéder à la redéfinition d’une stratégie, des buts et des moyens de la mettre en œuvre, ouvrant enfin des perspectives globales de bouleversement du rapport de force entre le travail et le capital !

    Note sur le rôle de l’Union Européenne

    « La fédération [européenne] devra posséder le pouvoir négatif d’empêcher les États individuels d’interférer avec l’activité économique […] Une fédération signifie qu’aucun des deux niveaux de gouvernement [fédéral et national] ne pourra disposer des moyens d’une planification socialiste de la vie économique ».

    Friedrich von Hayek, 1939, économiste libéral, fondateur de la Société du Mont-Pélerin.
    Hayek, F., « The Economic Conditions of Interstate Federalism » (1939), in Individualism and Economic Order, University of Chicago Press, Chicago, 1948

    Télécharger le tract 4 pages du Front Syndical de Classe

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Dans une vidéo explicative, le site Osons causer analyse les dangers du projet : ce projet consiste à exploser pour finaliser sa et sa destruction, en application des directives européennes. Une vidéo qui appelle donc à raison à soutenir et rejoindre dans l’action les agents d’EDF, GDF, RTE, enedis etc… qui luttent contre ce projet et pour un unifié de l’.

    Après une journée nationale d’action le 25 mars, un nouveau temps fort de mobilisation est organisé par la CGT FNME le 8 avril prochain.

     

     

    A lire :

     

    Une vidéo qui toutefois amène un expérimenté syndicaliste de l’énergie, Yves Cimbolini [1], à faire de salutaires précisions et mises au point. Des explications qui démontrent que le saccage et la privatisation du service public unifié de l’énergie EDF-GDF est bien le résultat des directives européennes. Une Union Européenne qui ne protège que les capitalistes dans leur entreprise de s’approprier et privatiser les services publics pour les mettre au services non plus de nous, les usagers et notre pays, mais bien exclusivement de leurs profits privés.

    Pour rétablir notre service public unifié de l’énergie, au service des usagers, du pays et de ses besoins énergétiques et enjeux écologiques, un impératif s’impose, le Frexit progressiste. C’est le sens de la campagne pour une alternative rouge tricolore lancée par le PRCF en vue de 2022, représenté par son porte parole Fadi Kassem. Avec par exemple la 8e des 30 mesures d’urgences proposées par les militants communistes.

    Le financement d’EDF

    “Tout d’abord les entreprises EDF et GDF sont issues de la loi de nationalisation des IEG (Industries électriques et gazières) promulguée par le ministre communiste de la production industrielle Marcel Paul, le 8 avril 1946.
    Cette loi émane d’une disposition du programme du conseil national de la résistance dit ‘’les jours heureux’’, qui a été adopté le 15 mars 1944.

    Sur la question du financement des installations d’EDF au fil du temps, j’ai quelques petites remarques à faire par rapport à ce qui est dit dans la vidéo, tout particulièrement en ce qui concerne certaines idées reçues, qu’il va falloir démentir à tout prix.

    Petit rappel : L’ARENH* est une conséquence de la (Nouvelle organisation du marché de l’électricité) impulsée par l’UE et adoptée le 7 décembre 2010, (sous Sarkozy).

    Enfin et c’est très important,contrairement à ce qui est dit, l’état (le contribuable) a très peu financé les investissements, qui l’ont été en grande partie par EDF.

    Les centrales, le réseau et les outils de productions : payés et financés par le travail des agents EDF

    Il faut aussi noter qu’EDF n’avait pas la liberté des prix, ce qui limitait ses capacités d’investissement.
    Noter enfin que pendant 50 ans (de 1946 à 1996) EDF a dû indemniser les actionnaires des anciennes sociétés (ndlr : les sociétés privées avant la nationalisation qui ont été nationalisées pour former EDF GDF), ce qui a couté très cher. Par cette disposition, ceux-ci se partageaient 1% du chiffre d’affaire annuel de l’entreprise.
    Je passe sur les détails de cette affaire qui mériterait chapitre, mais sachez qu’au cours des dernières années une dizaine d’actionnaires se partageaient le gigantesque gâteau. [NDLR : demandez vous pourquoi les agents EDF qui par tout les temps, jours et nuits, pendant les fêtes et les épidémies font tourner les centrales et réparent le réseau sont eux stigmatiser en permanence pour leur comité d’entreprise, et jamais ces anciens propriétaires qui ne travaillent eux tout simplement pas !]

    Pour en venir au financement :

    Si au début, l’Etat a doté EDF de fonds propres notamment pour l’hydraulique, dès 1948 le financement a été supporté en grande partie par le plan Marshall et le recours aux emprunts bancaires, qui ont énormément couté à l’entreprise.

    Dans les années 60 l’autofinancement (63%) et le recours à l’emprunt (30%) finançaient à plus de 90% les investissements.

    Plus tard pour le financement du nucléaire, l’Etat se désengagera presque totalement et EDF devra avoir recours à l’autofinancement et l’emprunt en dollars.

    Or c’est l’Etat qui, malgré son désengagement, poussera EDF à emprunter en dollars sur le marché extérieur.
    Une affaire qui s’est avérée très coûteuse pour l’entreprise.

    Malgré ça, le prix de l’électricité était toujours maitrisé et parmi les plus bas du marché !

    D’après Marcel Boiteux ancien PDG d’EDF de 1967 à 1987 :

    « …C’est plutôt l’Etat qui se nourrissait sur la bête en faisant assumer par l’établissement des charges qui, bien au-delà de ses obligations de service public, ne relevaient pas de sa mission… »

    Marcel Boiteux – PDG d’EDF 1967 -1987

    Il est important de comprendre cela, car les détracteurs et concurrents d’EDF,  justifient la manne de l’ARENH *, par le fait que les installations auraient été payées par le contribuable (ce qui est totalement faux), et qu’ils ne font que réclamer leur dû. [NDLR : c’est bien les électriciens gaziers en premier lieu par leur travail, les usagers en second lieux par leurs factures, qui ont financé la quasi totalité du patrimoine industriel et productif, du réseau d’EDF GDF !]
    Selon eux,  EDF aurait été en quelque sorte avantagée par l’Etat.

    Question : Est-ce que l’UE a prévu un autre 1%, cette fois-ci pour l’indemnisation d’EDF par les concurrents qui, grâce aux injonctions de Bruxelles, comptent récupérer les installations que l’entreprise a financées et entretenues par ses propres moyens  ?

    Je pense qu’on peut toujours espérer, mais faudra pas trop se bercer d’illusions.

    De toute manière il n’est pas question de les leur concéder, aussi nous devrons mettre toute notre énergie en œuvre, contre ce qui mène à la privatisation de nos installations et notamment contre le plan Hercule.

    L’Union Européenne attaque EDF au profit de ses concurrents privés

    Le problème est que l’UE agit à l’avantage des  concurrents du fournisseur historique  et ce, au nom de sa sacro sainte concurrence soit disant libre et non faussée, que personnellement je qualifierais d’imposée et faussée.

    Malgré tout EDF a toujours pratiqué les tarifs les plus bas d’Europe et s’ils ont augmenté ces dernières années, c’est bien en grande partie à cause de la loi NOME voulue par l’UE, qui impose à EDF de rétrocéder un quart de sa production nucléaire en dessous du prix coutant à ses concurrents, mais aussi à cause de l’augmentation des tarifs régulés, imposée une fois de plus par l’UE, tout simplement pour permettre aux concurrents d’EDF d’être concurrentiels.
    Sans oublier l’obligation d’achat faite à EDF concernant la production capricieuse issue des ENR, dont le prix dépasse largement celui de l’énergie produite par l’entreprise.

    Tout ça encore au nom de la concurrence libre et non faussée, fameuse devise à géométrie variable de notre ‘’chère’’ UE.

    Et c’est pas fini !

    En effet, Bruxelles demande que la part de l’électricité nucléaire rétrocédée soit augmentée et que les tarifs régulés sautent, ce qui aura pour effet de déverrouiller les prix, pour une envolée qui ne sera pas à l’avantage des usagers.

    Voici deux citations excellentes de l’ex PDG d’EDF Marcel Boiteux qui datent de 2007 qui résument bien la situation et que je ne me lasse pas de répéter.

    «… A vrai dire Bruxelles a une autre raison de demander qu’on supprime les tarifs régulés, et autres tarifs de transition, c’est que, face à EDF, aucun concurrent ne peut survivre en pratiquant des prix aussi bas. S’il est producteur, il lui est impossible de prospérer sans la ‘’ rente nucléaire’’…»

    « …Avec la suppression des tarifs régulés que demande Bruxelles, il ne s’agit donc plus, comme on pouvait le croire initialement, d’ouvrir la concurrence pour faire baisser les prix, mais d’élever les prix pour permettre la concurrence…»

    Marcel Boiteux – PDG d’EDF 1967 -1987

    Voila tout est dit, ou presque

    [1] Yves CIMBOLINI ancien électrotechnicien du RTE-EDF


    ARENH : Accès régulé a l’électricité nucléaire historique = tarif de vente obligatoire à prix préférentiels imposé à EDF pour ses concurrents, de façon à entretenir une concurrence artificielle, en application des directives européennes de libéralisation du marché de l’énergie.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  Abstention record aux élections de la Caisse de retraites des territoriaux (lagazettedescommunes.com 26/03/21)

    Par Véronique Vigne-Lepage 

    Les résultats aux élections du conseil d'administration de la Caisse nationale de retraites des agents de collectivités locales (CNRACL) viennent d'être publiés. En haut du podium : la CGT qui maintient ses positions. Le taux de participation est historiquement bas. Si la crise sanitaire est un facteur évident, les syndicats mettent en cause les difficultés d'organisation. Et certains questionnent l'intérêt même de ce scrutin.

    Du jamais vu : moins de 21 % des affiliés à la CNRACL ont voté, entre le 1er et le 15 mars, pour élire leurs représentants à son conseil d’administration. Les résultats de ces élections (*), publiés le 25 mars à 3 h (au lieu de 18 h la veille à cause d’une panne du système informatique de dépouillement) révèlent ainsi que la participation continue de baisser (elle était de 35 % en 2014) et s’effondre même chez les actifs : leur collège affiche 16,3 % de votants, tandis que les retraités se sont mobilisés à 29 %. Chez les employeurs, la participation est inférieure à 30 % dans les communes de plus de 20 000 habitants et de 48,6 % en dessous de ce seuil. Elle est de 37,3 % dans le collège réunissant les régions, les départements et les intercommunalités.

    «Cela devient problématique pour le fonctionnement de notre démocratie », alerte Claude Lehen, secrétaire général adjoint de l’Unsa-Territoriaux, rejoint par Jeff Lair, porte-parole de la fédération CGT des services publics : « Ce résultat doit inquiéter le gouvernement et les employeurs », lance celui-ci. De fait, certains remettent en cause ces élections elles-même, comme Nadine Brucher, secrétaire fédérale de l’Interco CFDT : « Nous prêchons plutôt pour que l’on s’appuie sur la représentativité établie par les élections professionnelles, comme le font les autres organismes de sécurité sociale ». 

    « Une forme de résignation »

    La crise sanitaire, qui embolise les journées et l’esprit des agents du versant hospitalier, est sans doute l’une des causes de cette abstention record. «Le maintien de ces élections malgré le contexte nous a aussi empêché de conduire une campagne satisfaisante », ajoute Nadine Brucher.

    Mais ce n’est pas la seule cause, estiment les syndicats. Loin de mobiliser, comme beaucoup l’espéraient, la réforme en suspens du système de retraites, en pu, en réalité, en démotiver certains, estime Jeff Lair : «Des collègues ont pu se dire que ce n’était pas la peine d’aller voter si la CNRACL est appelée à disparaître dans un système universel». Dominique Régnier, secrétaire général de FO-Services publics le pense aussi : « Avec les incertitudes sur les retraites, il y a peut-être une forme de résignation ».

    Autre explication avancée : le vote électronique. Alors qu’il avait été utilisé par 11 % des votants en 2014, environ 4 % des actifs comme des retraités, et entre 7,6 et 10,5 % des employeurs, y ont eu recours cette année. La Caisse avait pourtant tablé sur une meilleure prise en main de ces outils au fil des ans. «La majorité des agents de la territoriale ne les manipulent pas dans leur missions, ça ne marche donc pas», assure Jeff Lair. La CFDT, elle aussi émet, en signant le PV de résultats, « des réserves sur le vote électronique ». Quand à la FA-FP, elle confirme : « Les résultats parlent d’eux-mêmes, les retraités n’y adhérent pas ».

    Enfin, plusieurs organisations mettent aussi en cause des arrivées tardives ou avec des ratés du matériel de vote, par exemple en Ile-de-France et en outre-mer, ou encore des difficultés de certains agents à obtenir un réassort. Mais leur avis n’est pas partagé par Jean-Marie Marco, vice-président honoraire du SNDGCT, qui avait monté une liste commune avec AITF et l’ATTF , et assure avoir eu « une grande satisfaction de l’organisation ».

    CGT en tête

    Ce faible taux de participation n’empêche pas chaque organisation de prendre acte des résultats et de la légitimité qu’ils lui donnent. Pour la CGT, «c’est le même schéma qu’en 2014 », se félicite Jeff Lair : l’organisation arrive en tête chez les actifs comme chez les retraités, conservant trois sièges dans le premier collège et un dans le second.

    La CFDT, deuxième organisation en nombre de voix, remporte quant à elle deux sièges dans le collège des actifs, mais un autre aussi chez les retraités. « C’est une victoire, commente Nadine Brucher, mais c’est en fait un rééquilibrage, un reflet de la réelle représentativité de la CFDT dans les versants territoriaux et hospitaliers de la fonction publique. »

    Besoin de pédagogie

    Quant à FO, elle conforte sa troisième position au collège des actifs, ce qui lui donne un siège, mais elle perd celui qu’elle avait au collège des retraités. Un résultat que Dominique Régnier attribue à une campagne électorale « de proximité » perturbée par le contexte sanitaire. Mais il constate aussi qu’un effort de pédagogie est sans doute encore nécessaire : «Le dossier des retraites a bien mobilisé les agents au moment des débats sur la réforme, mais ils ne font pas forcément de lien entre le côté politique du sujet et leur caisse, la CNRACL ».

    C’est justement à un « gros effort d’explication » que Jean-Marie Marco attribue enfin le résultat de 7,3 % des voix obtenu par la liste SNDGCT-AITF-ATTF, contre 5,71 % en 2014. «Avec la CFDT, nous sommes la seule liste qui progresse, assure-t-il. Pourtant, en 2014, nous étions avec l’association nationale des retraités hospitaliers, qui représente aussi des agents de catégorie C, commente-t-il. Mais les affiliés ont compris que nos propositions pour les retraites ne concernent pas exclusivement des DGS, ingénieurs ou administrateurs territoriaux. Nous n’avons pas de siège, mais nous gagnons en légitimité pour défendre les spécificités de la territoriale et l’activité de la CNRACL ».

     

    FOCUS

    Sdis : la défense corporatiste en débat

    Si l’on en croit les résultats au sein des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), le pari du SNPP-Pats, qui présentait pour la première fois une liste « corporatiste » , paraît gagné : celle-ci remporte 27,1 % des voix des sapeurs-pompiers professionnels et personnels administratifs et techniques, contre 19,63 % pour la FA-FP et 16,65 % pour la CGT, suivies par les autres organisations. «C’est très intéressant, se félicite Frédéric Monchy, président du SNPP-Pats. Nous comptons bien utiliser ces chiffres pour montrer que nous avons toute légitimité à parler avec les ministères ».

    Mais pour Sébastien Delavoux, coordinateur CGT des Sdis, « le corporatisme ne suffit pas ». Il rappelle que les organisations syndicales fédérées ou confédérées ont aussi dans leurs rangs des sapeurs-pompiers : « C’est ainsi un rapport de la CNRACL qui a permis d’avancer sur la toxicité des fumées », assure-t-il. Mais autour de la réforme des retraites, les agents craignent pour eux comme pour leurs enfants. Les combats sur les catégories actives et les conditions de travail ne sont pas spécifiques aux personnels des Sdis ».

     

    Véronique VIGNE-LEPAGE

     

    * Résultats des élections CNRACL 2021: https://www.cnracl.retraites.fr/nous-connaitre/elections-cnracl-2021/resultats-des-elections-cnracl-2021 

    source: https://www.lagazettedescommunes.com/ 

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Des Gilets jaunes organisent une « grande marche des oubliés » de Brest à Paris

    Des gilets jaunes de Brest restent mobilisés et proposent une grande marche vers Paris, du 1er avril au 1er mai.

    Un groupe de gilets jaunes organise une marche d’un mois vers Paris, à partir de jeudi matin 1er avril, au Moulin-Blanc à Brest. Le rendez-vous est fixé à 9 h 30 sur le parking de la plage. Le cortège rejoindra dans la capitale celui parti de Marseille et Montpellier le vendredi 19 mars. « À raison de 20 km journaliers », disent les organisateurs, « nous rallierons les autres cortèges à Versailles le 30 avril afin de déposer nos revendications à l’assemblée nationale le 1er mai : une vie digne pour tous, la justice fiscale et sociale, des services publics de qualité et garantis pour tous, l’effacement des dettes illégitimes qui écrasent les peuples, l’abrogation des textes liberticides, le retrait des privilèges des représentants du peuple, la destitution de Macron et la mise en place d’une assemblée populaire pour se réapproprier et réécrire la Constitution, la fin immédiate de la dictature sanitaire ».

    « Il faut au moins être une dizaine à partir de Brest pour que le projet soit tenable », poursuivent-ils. « Nous lançons un appel à nous rejoindre et à partager l’info ! ».

    Contact

    giletsjaunesbrest@protonmail.com

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, a révélé le scandale du Mediator en 2009. Les laboratoires Servier contestent leur responsabilité dans les décès de patients traités.Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, a révélé le scandale du Mediator en 2009. Les laboratoires Servier contestent leur responsabilité dans les décès de patients traités.

    Plus de dix ans après l’un des plus grands scandales sanitaires français, le tribunal de Paris rend son jugement ce lundi 29 mars 2021, dans l’affaire du Mediator, un antidiabétique des laboratoires Servier. La Brestoise Irène Frachon, qui a révélé l’affaire, attend que la « vérité soit dite ». 

    Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest (Finistère), a révélé en 2009 que le Mediator, un antidiabétique, largement détourné comme coupe-faim, avait de graves effets secondaires, et, pour conséquences des centaines de décès. Le procès, démarré en septembre 2019, s’est terminé en juillet 2020. Le tribunal correctionnel de Paris a planché sur le délibéré pendant neuf mois. Plus de 6 500 personnes sont constituées parties civiles. Jugement ce lundi 29 mars 2021.

    Qu’attendez-vous du délibéré dans le procès du Mediator, rendu demain, lundi 29 mars, par le tribunal correctionnel de Paris ?

    Que la vérité soit dite par des juges. Le Mediator est un poison. Cet antidiabétique, pris aussi comme coupe-faim, est une amphétamine trafiquée, avec des conséquences désastreuses, responsable de 2 000 morts. C’est un crime ! Et les laboratoires Servier sont coupables. Ils connaissaient les effets secondaires. Ils ont intimidé ceux qui voulaient donner l’alerte. La condamnation doit être exemplaire.

    Pourtant les laboratoires Servier contestent toujours les faits…

    Le mensonge est une grande caractéristique de cette affaire. Servier ment depuis quarante ans et s’arc-boute sur ses mensonges, ce qui entraîne le déni de toute responsabilité. Il n’y a pas que lui ! Ce discours de négation et de minimisation est parfois repris par des responsables de santé et des sociétés savantes. Selon eux, l’affaire du Mediator serait une erreur de pharmacovigilance, une manipulation médiatique. C’est choquant ! Cette mécanique s’oppose violemment aux demandes des victimes. Elles ont du mal à se faire reconnaître comme malades du Mediator. Il y a une omerta. Le Mediator est le mot qu’on ne doit plus prononcer.

    Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, a révélé le scandale du Mediator en 2009. Les laboratoires Servier contestent leur responsabilité dans les décès de patients traités

    Que représente ce procès ?

    C’est l’autopsie d’un crime industriel organisé, qui s’est appuyé sur de multiples manœuvres de tromperie : rapports mensongers, manipulations de documents, mise à l’écart de personnes pour que ce secret ne s’évente pas. Servier a berné les autorités sanitaires, les patients… Cette manipulation doit être décrite.

    Quelles sanctions espérez-vous ?

    On attend des sanctions lourdes, avec des peines de prison et des sanctions financières, en tapant au porte-monnaie. Elles doivent lancer un avertissement sévère aux industriels escrocs. Certaines choses sont inacceptables. Un laboratoire pharmaceutique ne peut pas faire passer ses intérêts financiers avant les patients. Le Code pénal limite le plafond financier de certaines sanctions. Mais les juges peuvent aussi marquer le coup et accorder des indemnités aux victimes, ce qui ferait grimper la facture. Si l’escroquerie est reconnue et que Servier doit rembourser la Sécurité sociale, ça va chiffrer en millions.

    Et pour l’agence de sécurité du médicament, qui a reconnu ses torts ?

    J’attends que le tribunal sanctionne la soumission au crime. L’agence du médicament a été faible.

    Le procès a aussi mis en lumière les conflits d’intérêts entre les laboratoires et le groupe Servier…

    J’espère des condamnations exemplaires des professeurs de médecine et de pharmacie mis en examen. Ils se sentent indemnes de tout reproche, alors qu’ils étaient à la fois experts à l’agence du médicament et consultants à la botte de Servier. C’est une face sombre de notre monde médical qu’il faut regarder en face. On ne peut plus continuer comme ça !

    Le monde médical n’a pas tiré toutes les leçons de cette affaire ?

    Servier reste un acteur influent. On le voit sur la base Transparence santé. À coups de millions d’euros, il continue d’arroser le monde médical qui accepte et se compromet. Un jour, cette compromission va devenir de la complicité…

    Servier dit avoir indemnisé les victimes à hauteur de 200 millions d’euros. Est-ce que les demandes de ces dernières sont mieux prises en compte ?

    Non pas du tout ! Servier s’acharne sur les victimes qui font leur demande d’indemnisation. Même quand elles sont indemnisées, elles ont été tellement humiliées qu’elles sont anéanties. Des mortes vivantes ! C’est de la maltraitance ! Il faut que Servier modifie totalement la façon dont il se comporte vis-à-vis des victimes. 600 à 1 000 malades restent à indemniser. Ça reste une question brûlante. Elles vivent un calvaire sans fin.

    Qu’attendez-vous à titre personnel de procès ?

    J’attends la résolution d’un drame qui me hante depuis plus de trente ans. J’ai rencontré la première victime des coupe-faim de Servier il y a 31 ans. J’avais 27 ans (1), aujourd’hui j’en ai 58 ! Toute ma vie, j’ai pris en charge des victimes des laboratoires de Servier. De l’Isoméride puis du Mediator. C’est toujours le même déni, les mêmes mensonges, la même violence procédurale, les mêmes avocats, la même cruauté à l’égard des victimes. Il n’y a pas eu l’once d’un remaniement au sein de Servier pour écarter les personnes plus compromises. Pas l’once d’une autocritique.

    Craignez-vous que Servier fasse appel ?

    S’ils font appel, c’est qu’ils auront été condamnés sévèrement. De toute façon, Servier n’en a pas fini avec les tribunaux. D’autres instructions sont en cours, pour blessures et homicides involontaires.

    En cas d’une forte condamnation financière, que deviennent l’entreprise et ses 5 000 salariés ?

    Je n’en veux pas à ses salariés, c’est la direction qui est responsable. Il ne faut pas fermer l’entreprise mais écarter ses chefs délinquants. Il y a dix ans que l’entreprise aurait dû être mise sous tutelle et gérée par des gens plus responsables.

    Un rond-point Céférina-Cordoba a été inauguré en présence de ses deux filles, quatre de ses six petits-enfants et de Irène Frachon, pneumologue qui a révélé le scandale du Mediator des laboratoires Servier. 

    Mardi 23 mars, à Brest, un rond-point Céférina-Cordoba a été inauguré en mémoire d’une vos premières patientes. Une première reconnaissance ?

    Globalement, l’opinion publique a compris le scandale. Mais une élite se rebelle à l’idée que son partenaire historique, Servier, se soit conduit de la sorte et préfère nier. Il faut que cette divergence d’appréciation soit tranchée par un juge. Parce que ça entretient la défiance. Si les responsables de santé ne sont pas capables de nommer ce qui s’est passé et de rompre leurs liens, on ne pourra jamais demander aux gens de faire confiance aux scientifiques. Maintenant, il faut que ça change !

    (1) En 1997, suite au travail des médecins de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart où Irène Frachon est alors en formation, deux coupe-faim de Servier, l’Isoméride et le Pondérale, sont interdits.

     

    Repères

    1976. Commercialisation du Mediator, nom commercial du benfluorex, une substance chimique proche de l’amphétamine.

    1999. Premiers signalements de cas de valvulopathie (dysfonctionnement des valves cardiaques) ou d’hypertension artérielle pulmonaire.

    2003. Retrait du médicament en Espagne et en Italie

    2007. Premiers patients analysés par Irène Frachon

    30 novembre 2009. Retrait du Mediator en France

    Février 2011. Ouverture de deux informations judiciaires au pôle de santé de Paris : l’une pour tromperie, escroquerie et trafic d’influence, l’autre pour blessures et homicides involontaires.

    22 octobre 2015. Le tribunal de grande instance de Nanterre reconnaît la responsabilité civile des laboratoires Servier.

    23 septembre 2019. Procès devant le tribunal correctionnel de Paris, achevé en juillet 2020.

     

    Propos recueillis par   Laurence GUILMO

    source: https://www.ouest-france.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • La crieuse publique a lu des messages de Brestois qui se languissent, notamment, de retrouver leurs lieux de sortie. Elle a exhorté le public à lever le poing. La crieuse publique a lu des messages de Brestois qui se languissent, notamment, de retrouver leurs lieux de sortie. Elle a exhorté le public à lever le poing.

    Une vingtaine de personnes ont participé, ce samedi midi, à la manifestation et au pique-nique sur le parvis du Quartz, à Brest, pour protester contre le sort réservé au milieu de la culture en cette période de pandémie et contre la réforme de l’assurance chômage. Un texte envoyé par des manifestants de l’Odéon, à Paris, a été lu, regrettant que les négociations avec le gouvernement n’avancent pas vraiment. « Le rapport de force s’accroît depuis le début des occupations, amplifions-le ! », lançait l’orateur, avant de conclure en citant Louise Michel, anarchiste et communarde : « Ce que le peuple obtient, il le prend ».

    A 13 h, un texte a été lu au public, devant le Quartz, envoyé par les manifestants de l'Odéon, à Paris, sur les négociations avec le ministère du Travail.À 13 h, un texte a été lu au public, devant le Quartz. Il avait été envoyé par les manifestants de l’Odéon, à Paris, et concernait les négociations avec le ministère du Travail.

    Une crieuse publique a lu des messages de gens du coin, regrettant par exemple de ne plus pouvoir vivre comme avant leurs plaisirs culturels ou de sorties, ou soutenant la cause. Elle a exhorté le public à lever le poing avec elle. Un concert a également été donné.

    La crieuse publique a lu des messages de Brestois qui, notamment, se languissent de retrouver leurs lieux de sortie.La crieuse publique a lu des messages de Brestois qui, notamment, se languissent de retrouver leurs lieux de sortie. 
     
    source: https://www.letelegramme.fr/
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Le cortège des manifestants a marqué une étape sur l’esplanade François-Mitterrand où des femmes ont pris la parole à leur façon.  Le cortège des manifestants a marqué une étape sur l’esplanade François-Mitterrand où des femmes ont pris la parole à leur façon.  

    « Nous sommes très inquiets des évolutions de notre société avec, notamment, une remise en cause de la démocratie de plus en plus importante de jour en jour ». Sur un podium dressé à un souffle du buste de Laennec, Dominique Brunel, président de la LDH de Quimper, lit la déclaration du collectif anti Loi de sécurité globale cosigné par quinze (*) associations, syndicats ou partis politiques. Il était aussi question de contester la loi sur les associations et celle sur les principes de la République.

     
    Manif anti Loi de sécurité globale 

    Deux cents personnes

    Il est un peu plus de 14 h, environ deux cents personnes sont rassemblées sur la place Saint-Corentin. Moins, beaucoup moins qu’attendu. Mais les rassemblements se succèdent à Quimper. Celui-ci intervient tout juste une semaine après le « Village des droits et des libertés ». Les organisateurs s’interrogent aussi sur la réelle conscience des enjeux : « Pourquoi vivons-nous dans un état d’urgence permanent conduisant à légalement octroyer des pouvoirs qui ne sont normalement pas les siens à l’exécutif ? » interroge le texte du collectif. « D’où vient cette peur du citoyen de la part du gouvernement ? »

    Manif anti Loi de sécurité globaleDominique Brunel, président de la LDH, a fait lecture de la déclaration signée par quinze syndicats, association et partis politiques.
    «Il est possible de participer à la construction d’un observatoire des violences policières et à l’élaboration d’une plate-forme juridique pour la défense des droits fondamentaux et celle de nos libertés»

    « Le peuple manifeste chaque fois qu’il rencontre l’injustice, l’inégalité, les discriminations, la pauvreté, les atteintes aux droits fondamentaux et à la dignité humaine. On voit que les réponses à ces graves problèmes ne peuvent pas être policières : la solution est d’ordre politique. Quelle société voulons-nous ? », lit le président de la LDH.

    Manif anti Loi de sécurité globaleDes artistes occupant le Théâtre de Cornouaille ont aussi pris part à la manifestation. 

    Des manifestantes prennent la parole à leur façon

    Pour conclure une longue allocution, le collectif demande et invite à demander « la suppression de toutes les lois liberticides, la suppression de l’IGPN et son remplacement par une instance indépendante des forces de l’ordre et du gouvernement ».

    Au son des instruments de quelques occupants du Théâtre de Cornouaille, le cortège a emprunté la rue Kéréon, jusqu’à l’esplanade François-Mitterrand où des manifestantes ont pris la parole à leur façon (voir la vidéo). La manifestation est repartie rue de Amiral-Ronac’h jusqu’à la place Saint-Corentin via la préfecture et le pont Sainte-Catherine.

    Manif anti Loi de sécurité globaleUne guirlande de slogans, souvent humoristiques et provocateurs, a été promenée tout au long du défilé dans les rues
     
     
    Manif anti Loi de sécurité globaleDes intermittents occupant le théâtre ont rallié la manifestation.

    * LDH, Solidaires, SNJ, CNT, CGT, FSU, NPA, PCF, LFI, Ensemble, Attac, Antifa, La Libre Pensée, Le Mouvement de la paix, France Palestine

     

    sourcehttps://www.letelegramme.fr/

    A lire également:

    • ouest-france.fr (27/03/21-17h12): Quimper. Intermittents du spectacle et opposants à la loi Sécurité globale ont manifesté ensemble

    • ouest-france.fr (27.03/21-17h43): Quimper. L’esplanade François-Mitterrand transformée en agora par les pros du spectacle, ce samedi

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Professionnelle du catering, elle est aussi en difficulté face à la suspension de tous les événements culturels. Elle se mobilise avec d’autres pour bricoler des repas chauds. Notamment grâce aux dons Professionnelle du catering, elle est aussi en difficulté face à la suspension de tous les événements culturels. Elle se mobilise avec d’autres pour bricoler des repas chauds. Notamment grâce aux dons de commerçants ou de ce maraîcher de Fouesnant. 

    Les intermittents du spectacle occupant le Théâtre de Cornouaille, depuis maintenant une semaine, poursuivent leur mouvement de revendication et s’organisent. Comme ce samedi entre 11 h et 13 h, ils projettent d’à nouveau organiser une petite agora mercredi et samedi. Il s’agit d’un temps d’échanges libre durant lequel qui veut peut prendre la parole et au cours desquelles il y aura des propositions artistiques légères. Depuis vendredi, les intermittents ont aussi décidé d’annoncer chaque soir en musique le couvre-feu, vers 18 h 45 aux abords de l’esplanade François-Mitterrand, et peut-être dans d’autres endroits symboliques de la ville. Enfin, ces Quimpérois s’inscrivent au rendez-vous des Vendredis de la colère : « Nous rejoignons le mouvement de l’Odéon en donnant une courte chorégraphie du cri de colère à 12 h 45 sur l’esplanade », annoncent-ils.

    Occupation du théâtre

     

    Dans les murs du Théâtre de Cornouaille, le planning du mouvement d’occupation va se noircir lors de la prochaine assemblée générale programmée lundi.

    Occupation du théâtre

                    Avec les moyens du bord, le travail s’organise. Gros boulot de coordination,                mais les initiatives et propositions sont nombreuses

    Occupation du théâtre

    À la fin de la petite agora, une déclamation poétique

    Occupation du théâtre

    Le perchman de l’agora tend le micro à qui veut s’exprimer.

     

    Occupation du théâtre

    Au cours de l’agora, un des membres du collectif anti loide Sécurité Globale est venu expliquer les raisons de cette autre mobilisation

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Dès 8 h ce samedi matin, des salariés de Guerbet se sont rassemblés devant le site. Un mouvement de grève est mis en place chaque week-end pour réclamer une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail.Dès 8 h ce samedi matin, des salariés de Guerbet se sont rassemblés devant le site. Un mouvement de grève est mis en place chaque week-end pour réclamer une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail. 

    Depuis 8 h, ce samedi 27 mars 2021, une partie des salariés de l’usine Guerbet, à Lanester (Morbihan), est en grève. Ils réclament de meilleures conditions de travail et une hausse des salaires.

    La situation sociale se dégrade depuis plusieurs semaines au sein de l’usine Guerbet à Lanester, près de Lorient. Le 9 mars dernier déjà, les salariés avaient débrayé pour réclamer une augmentation. Le site fabrique des produits de contraste pour l’imagerie médicale et compte 200 salariés sur le site morbihannais, 1 000 dans l’ensemble du groupe.

    « Nous avons été entendus mais pas écoutés, regrettent Frédéric Noël, secrétaire de la section CGT et François Quentin, délégué syndical central et secrétaire adjoint. Nous avons appelé à cette grève pour que la direction change d’avis. Elle propose des augmentations en fonction d’une notation individuelle et nivelée par le bas. »

    Moins de personnel, plus de production

    Les salariés s’appuient sur la bonne année de production que vient d’achever le groupe. « Nous sommes à +10 % en tonnage, alors même que le nombre de salariés diminue, les départs en retraite ne sont pas compensés. » Une charge de production qui pèse sur les équipes d’opérationnels de moins en mois nombreux.

    Les grévistes prévoient d’appeler à la grève chaque week-end, dans cette usine qui tourne en 3 x 8, 7 jours sur 7. « Nous avons participé à deux réunions cette semaine, précisent les deux représentants du personnel, l’un avec la direction locale, l’autre avec la direction générale. Il y a une prise de conscience de la direction, mais les propositions ne sont pas à la hauteur de la demande des salariés. »

    Retraite anticipée, tutorat

    Ils demandent notamment une réelle considération des opérateurs et une augmentation pour tous. « Nous voulons un tableau d’augmentation générale simplifié, avec des primes individuelles. » Enfin, les deux représentants s’inquiètent de la pyramide des âges. « Les équipes vieillissent, la base se fragilise. Il devient nécessaire d’encourager le tutorat et de permettre des départs à la retraite anticipée, notamment pour les personnels à poste et exposés aux produits chimiques. »

     

    Delphine LANDAY.

    source:  https://www.ouest-france.fr/

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Ce 28 mars 2021, plus de 170 marches pour le climat auront lieu partout en France : la jeunesse et les militants de l’écologie populaire s’indigne de la politique hypocrite du régime Macron, qui sans honte piétine les conclusions de sa propre convention climat. C’est que le est incompatible avec l’écologie ! Mais tous ceux préoccupés d’environnement peuvent compter sur l’appui des militants des JRCF et du PRCF, qui apportent des propositions et solutions concrètes, révolutionnaire car sans peur de changer de système. Retrouvez ci-dessous la brochure “Les communistes et le combat environnemental” éditée et proposée par le PRCF et sa commission écologie.

    _______________________________________________________________________

    Les communistes

    et le combat environnemental

     

     

    Inutile de cultiver le « catastrophisme » ou l’ « effondrisme » pour constater que les catastrophes naturelles sont de plus en plus graves et fréquentes dans le monde et en France : événements clima-tiques violents, chute de la biodiversité, pollutions des sols et des eaux, etc.Confrontés à cette succession de désastres, la bourgeoisie accuse « l’espèce humaine » en général. Elle ne pointe jamais la nocivité de son mode de production : la capitalisme.Ainsi, l’impérialisme mondialisé, semble se diriger vers une nouvelle phase de son développement : « l’ »

    NI «GAÏA» RÉACTIONNAIRE, Ni «Prométhée» capitaliste

    Nous, les communistes, devrons éviter deux écueils idéologiques et politiques : l’écologie bourgeoise et le négationnisme environnemental

    L’écologie bourgeoise

    Nous devons dénoncer la responsabilité du grand capital dans la dégradation de l’environnement qui conduis quelques dizaines de millions d’individus dans le monde, à surconsommer et à gaspiller quand des milliards d’humains survivent dans la précarité sans perspective.

    Nous ne nions pas que des phénomènes catastrophiques naturels sont indépendants de l’homme, mais il est évident que les activités humaines ont des interactions avec l’écosystème terrestre. Ces interactions sont à l’origine de certains dérèglements majeurs (aux études scientifiques de déterminer dans quelles situations c’est le cas).

    Disons au contraire que le mode de production capitaliste est dominé désormais par la financiarisation ,et le parasitisme économique. Il est de plus sujet aux crises économiques et sociales, et enclin aux guerres de prédation et à la fascisation.

    L’espèce humaine, partagée en classes aux intérêts contradictoires, est une composante majeure de l’écosystème planétaire. Ce dernier vit et évolue par d’innombrables interactions qui forment finalement     « la dialectique de la nature » chère à Engels.

    Nier « l’écosystème planétaire », nier que la luttes des classes influence son évolution , nier la mission révolutionnaire du prolétariat, revient donc à nier « la dialectique de la nature » et ainsi la dialectique toute entière. Ainsi, le combat de classe écologique est incontournable pour les militants marxistes-léninistes, il devient même une composante essentielle du combat révolutionnaire de notre temps.

    À l’inverse, en développant une analyse marxiste-léniniste de la crise environnementale, dimension de la crise généralisée et systémique du capitalisme, la classe ouvrière doit se doter d’outils lui permettant d’orienter l’engagement environnementaliste sur des bases justes. Elle doit jouer le rôle « d’avant-garde écologique ».

    Elle doit combiner le combat environnemental aux autres dimensions de la lutte anticapitaliste:

    • (re)nationalisation de l’, des banques, des transports et des principaux secteurs industriels existants,
    • défense de l’agriculture paysanne et de la pêche côtière artisanale,
    • défense du logement de qualité et éco-responsable pour tous.

    Le négationnisme environnemental

    À l’encontre de ceux qui nient ou qui minimisent le très rapide réchauffement climatique, ou qui opposent stérilement le souci environnemental à la nécessité incontournable de la production, les communistes et les vrais progressistes doivent apprendre à fusionner leur lutte pour l’émancipation sociale, leur combat patriotique pour l’émancipation nationale et leur action foncièrement anti-oligarchique pour préserver et reconstruire un cadre de vie sains.

    Cette convergence des luttes « rouges », « tricolores » et « vertes », les véritables communistes et progressistes doivent y travailler à partir de leur propres principes marxistes, sur des bases de classe anticapitalistes et anti-U.E, et sans jamais rallier l’écologisme réactionnaire, bourgeois et petit-bourgeois.

    Le combat environnementaliste est au cœur du marxisme

    Nous n’avons aucunement besoin de « tordre » nos références fondatrices pour penser les questions environnementales.

    Þ Friedrich Engels, dans «La situation de la classe ouvrière en Angleterre », a montré combien l’exploitation du prolétariat industriel était inséparable du saccage de son cadre de vie quotidien au nom du profit.

    Þ Marx, dans Le Capital, notait déjà que

    « le capitalisme n’engendre la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur ».

    Karl Marx

    Le marxisme n’a jamais encensé le travail pour le travail : le travail n’est émancipateur que s’il est délié des chaînes de l’exploitation d’une classe par une autre. Les « forces productives » ne méritent leur nom que si elles permettent que « le développement de chacun devienne la clé du développement de tous ».

    Dans la pratique, de nombreux états socialistes ont contribué a la création de politiques écologiques de classes et de développement de pratiques agro-écologique : le grand plan de transformation de la nature en URSS (plan d’agro-foresterie), le développement d’une agriculture vivrière sans intrants chimique a Cuba (et au Venezuela), la lutte contre la déforestation au Burkina Faso, etc.

    En résumé, le marxisme-léninisme peut permettre de saisir pleinement qu’à notre époque où l’exterminisme est devenu le stade suprême du capitalisme-impérialisme, le maintien de plus en plus artificiel du mode de production capitaliste et de ses modes de consommation est devenu un luxe et un danger insupportables pour la survie de l’humanité, voire pour l’avenir du vivant sur Terre.

    Éviter les faux débats.

    Dans ce domaine, nous devons distinguer l’écologisme révolutionnaire de deux autres idéologies : l’écologisme bourgeois-capitaliste et l’écologisme réactionnaire de « retour à la nature ».

    Pour le premier, le productivisme doit se « moderniser » et se             « verdir » en allant vers un « capitalisme vert ». La bourgeoisie capitaliste n’exploite cette idée de « capitalisme vert » que pour s’ouvrir de nouveaux marchés lucratifs (ex : marché du carbone) ou à des fins de communication publicitaire et politique. Dans les faits, elle se mobilise pour maintenir voire augmenter les niveaux de productions et d’échanges inutiles et s’emploie à faire tomber le peu de limites légales qui s’imposent aux producteurs capitalistes en matière d’environnement.

    Concernant l’écologiste réactionnaire de « retour à la nature » qui prétend que nous n’avons qu’un seul devoir : revenir à l’âge de pierre, elle est plus sournoise. Elle tend à se présenter comme en opposition au productivisme et au consumérisme capitalistes. Elle nous invite à agir individuellement. Il y a alors plusieurs degrés dans cette idéologie qui vont de la « consommation militante » à la promotion de la « sobriété heureuse ». Les travailleurs ne devraient alors pas s’organiser collectivement pour prendre en main le pouvoir politique et économique et l’orienter vers un chemin respectueux de l’environnement ; ils devraient au contraire se retirer individuellement et s’engager à “consommer mieux “. Cette idéologie constitue finalement une tentative de diriger le prolétariat vers une forme de résignation et d’acceptation de leur situation sociale d’exploitation.

    Nous devons affirmer la stratégie suivante : nous organiser collectivement, à partir de cela nous emparer des pouvoirs économique et politique, et mettre en place un système de production collectif planifié capable de répondre durablement aux besoins des uns et des autres, sans prendre aux hommes et à la terre plus que ce qu’elle ne peut reproduire.

    Une production française, publique, démocratique et puissante.

    Nous devons, en vue de réduire nos pollutions liées aux transports, relocaliser les productions au plus près des consommateurs, et donc combattre la mondialisation capitaliste.

    Une autre raison de produire en France

    Les délocalisations transfert les pollutions dû a la production industrielle vers les régions les plus pauvres du monde. Ainsi, une pollution supplémentaire ,du au de marchandise, est engendrée.

    La casse de l’appareil industriel français, l’extinction programmée de l’agriculture paysanne, de la pêche artisanale et du pastoralisme aggravent en réalité les pollutions indirectes de la France.

    Nous devons construire :

    • des circuits courts de consommation ;
    • des productions relocalisées
    • produire à nouveau en France

    Se déplacer

    Nous revendiquons le développement et la priorité donné au ferroviaire pour les marchandises et pour les personnes, et donc :

    • Rétablir des dessertes ferroviaires nombreuses et commodes. 
    • Renationaliser l’ensemble des transports en commun et instaurer leur gratuité

    Cette priorité donné aux transports collectif, ne sous-entend pas l’abandon total du transport automobile. L’objectif est de transformer progressivement l’automobile en mode de transport d’appoint et/ou rural. L’industrie automobile française, qui fait vivre une masse importante du prolétariat industriel, bénéficiera d’un vaste plan de transformation de son outils de production dans le but de se convertir aux productions liées aux transports collectifs ferroviaires, alternatifs ou aux transports cyclistes.

    Politique énergétique

    Nous visons une maîtrise 100% publique et nationalisée du secteur énergétique dans le but de couvrir les besoins de toute la population. La production électrique nucléaire est à l’heure actuelle la solution la moins productrice de gaz à effets de serre. Naturellement, un vaste programme de maîtrise de la fusion nucléaire doit être mis en place. Il permettra d’éliminer les déchets nucléaires, principal problème des centrales actuelles.

    Les énergies dites renouvelable pourront monter progressivement en puissance grâce a une planification centralisée limitant les problèmes du a l’intermittence et au stockage.

    L’Europe

    L’’UE capitaliste constitue intrinsèquement une menace pour l’environnement et les populations. Bien que certaines rares directives permettent la protection partielle de certains milieux ou de certaines espèces, elles constituent ce qu’on appelle « l’arbre qui cache la forêt ».

    Une verte… et rouge !

    Le modèle agricole intensif et industriel n’est productif que de profit capitaliste. Il s’est bâti avec la domination des produits phytosanitaire et il ne contribue pas a la souveraineté alimentaire de la nation. Au contraire, la France se voit obligée d’importer une large part de la nourriture consommée, ce qui conforte l’impérialisme français dans sa marche néo-colonial.

    Nous devons au contraire promouvoir une agriculture paysanne, organisée en commun, planifiée et durable. Avec, en ligne de mire, un développement agricole moins énergivore, et plus respectueux des ressources.


    A lire chez nos confrères de Reporterre:


    La brochure écologie et environnement du PRCF : à télécharger, partager, diffusez !

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire