• «Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras»-J.L. Bonnamy (LeFigaro.fr 9/11/20)   

    Le premier ministre de la République, Jean Castex.  


    Le confinement est une piètre stratégie pour lutter contre ce virus, analyse Jean-Loup Bonnamy. Il faudrait s’inspirer selon lui des pays asiatiques qui prônent le dépistage massif et l’isolement des seuls malades.

    Normalien, agrégé de philosophie, Jean-Loup Bonnamy est spécialiste de géopolitique et de philosophie politique. Il vient de publier, avec Renaud Girard, Quand la psychose fait dérailler le monde (collection «Tracts», Gallimard, 3,90 €), où il critique le confinement, propose une stratégie sanitaire alternative, annonçait la seconde vague ainsi que la nécessité d’armer les hôpitaux pour y faire face.

    Entretien réalisé par  Paul Sugy


     

     

    FIGAROVOX – Ce nouveau confinement permettra-t-il d’endiguer la seconde vague, alors que vous dénonciez l’archaïsme et l’inefficacité sanitaire du confinement du printemps dernier dans un court essai paru dans la collection « Tracts » de Gallimard ?

    Jean-Loup Bonnamy – Je ne le pense pas. Ma principale critique contre le confinement est d’ordre sanitaire : le confinement n’est pas très efficace pour sauver des vies et désengorger les hôpitaux. C’est un remède passéiste et archaïque, une sorte de ligne Maginot. Au début du 19ème siècle, le grand écrivain Pouchkine décrivait déjà le confinement imposé par les autorités russes pour lutter (sans succès) contre l’épidémie de choléra.

    Je suis assez surpris qu’en 2020, à l’époque d’Internet, dans un pays moderne qui se trouve être la sixième puissance mondiale, on utilise un remède qui fait davantage penser au début du 19ème siècle qu’à l’ère du big data. Je ne suis donc pas sûr que le confinement soit le meilleur choix sur le plan sanitaire. D’ailleurs aucune preuve scientifique de son efficacité n’existe. Même l’OMS (qui avait beaucoup appuyé le confinement au printemps) déconseille aujourd’hui le recours au confinement.

    Relisez aussi « Le Hussard sur le toit » de Giono, qui se déroule en Provence durant l’épidémie de choléra de 1832 et vous verrez que le confinement marche mal. En effet, le bon sens voudrait qu’on sépare les malades des non-malades afin d’éviter la contagion. C’est la base de la médecine moderne et du traitement des maladies infectieuses (diagnostiquer / isoler / soigner). Or, dans le confinement, cette logique de séparation et de mise à l’isolement n’est absolument pas respectée.

    Au contraire, on enferme ensemble des malades et des non-malades, facilitant parfois ainsi la propagation du virus. C’est d’ailleurs ce qu’on a constaté dans les Ehpad : le confinement risque de diffuser la maladie chez les plus fragiles et d’aboutir à une hécatombe. Le précédent du bateau de croisière japonais Diamond Princess (où plus de 712 personnes furent contaminées) devrait nous alerter sur le danger de confiner ensemble des malades et des non-malades.

    Fermer les petits commerces ou empêcher les gens de sortir dans la rue sans attestation est assez inutile puisque 80% des contaminations ont lieu dans le cercle familial et que la contamination en extérieur, à l’air libre, est presque impossible.

    Cette faible efficacité sanitaire du confinement pour lutter contre le covid-19 et sauver des vies est frappante lorsque l’on compare les pays. L’Argentine est confinée depuis le printemps et le nombre de morts du covid y augmente encore. Au contraire, Taïwan (21 millions d’habitants) n’a pas confiné et n’a eu que sept morts ! Les pays qui ont confiné longtemps au printemps (Espagne, Italie, France, Belgique, Royaume-Uni…) affichent un nombre de morts très élevé.

    Au contraire, l’Allemagne, qui a fait le choix d’une autre stratégie avec un semi-confinement beaucoup plus souple, terminé plus tôt, mais un dépistage massif et une bonne qualité de soin, compte six fois moins de morts par habitants que la France. Les pays asiatiques qui font le choix du dépistage et de l’isolement des malades (7 décès à Taïwan, 400 en Corée, 107 à Hong-Kong…) comptent beaucoup moins de décès. Et ce sans même recourir au moindre confinement !


    Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras. Le virus est une création de la nature. Si l’épidémie s’est arrêtée partout en Europe en mai (y compris en Suède, pays qui n’a pas confiné), c’est en grande partie pour des raisons naturelles. Si elle reprend aujourd’hui, ce n’est pas à cause d’un « relâchement » des Français ni d’un déconfinement trop rapide ni d’une perte de contrôle, mais pour des raisons naturelles. On nous dit aujourd’hui que l’épidémie est devenue hors-de-contrôle : ce n’est pas exact.

    Certes, elle est hors de contrôle aujourd’hui, mais en réalité, elle l’a toujours été. On ne sait pas contrôler la propagation d’un virus respiratoire. Si elle s’est mise en sommeil à l’été, c’est pour des raisons indépendantes de notre action. C’est un fait bien connu que dans les régions tempérées comme l’Europe (ce n’est pas le cas dans les autres types de climats), les virus respiratoires sont plus contagieux et plus violents à la saison hivernale.

    C’est d’ailleurs cette saisonnalité des virus respiratoires qui nous a permis d’annoncer dans notre livre (avec raison, hélas) la survenue d’une deuxième vague et la saturation pour l’automne de notre système hospitalier. Et c’est pour cette même raison que je ne crois pas au confinement, car à ma connaissance il n’a pas la capacité d’agir sur le taux d’humidité ou le cycle des saisons.

    Surtout, quand même bien le confinement marcherait, les contagions reprendraient très vite dès le début du déconfinement tant que l’hiver ne sera pas passé. Il faudrait donc reconfiner et ainsi de suite. Combien de confinements allons-nous vivre ?

     


    FIGAROVOX – D’autres solutions seraient possibles, sans que le nombre de décès n’explose ?

    Jean-Loup Bonnamy – Oui. Je doute de l’efficacité des mesures générales. Prenons un exemple : les accidents de la route tuent un million de personnes par an, avec une moyenne d’âge bien plus basse que celle du covid. Pourtant, on n’interdit pas la voiture pour autant. Mais on prend des mesures ciblées : réfection des routes, lutte contre l’alcoolémie, voitures plus solides et avec des airbags… Entre tout fermer et ne rien faire, il existe un juste milieu, qui est la seule attitude efficace : les mesures ciblées.

    Autre exemple : au Japon, il existe un phénomène naturel très grave : les séismes. Les Japonais ont-ils eu l’idée bizarre d’empêcher les séismes ? Bien sûr que non ! Cela veut-il dire qu’on ne peut rien faire contre les séismes ? Certainement pas ! D’une part, les Japonais cherchent à détecter le mieux possible les tremblements de terre afin d’évacuer la population au plus vite, d’autre part, ils font des constructions anti-sismiques très robustes. Pour le virus, c’est la même chose.

    Il est illusoire et irréaliste de penser qu’on va contrôler la circulation d’un virus respiratoire émergent dans un pays de 67 millions d’habitants. Ce serait comme vouloir empêcher les séismes. Mais cela ne signifie pas qu’on ne peut rien faire contre le virus. Bien au contraire.


    L’objet principal de mon essai est de dessiner une stratégie sanitaire alternative, sérieuse et crédible, inspirée de ce qui réussit à l’étranger et du retour d’expérience des soignants sur le terrain, une stratégie plus efficace que le confinement pour sauver des vies. Comme je l’ai dit, le danger du virus n’est pas sa (faible) mortalité, mais sa capacité à saturer les hôpitaux. Or, le confinement ne réglera pas ce grave problème de saturation hospitalière. Pour le régler, il n’y a que deux choses à faire.

    D’une part, augmenter en urgence les capacités hospitalières. Il faut mobiliser l’armée (comme l’ont fait les Suédois), les cliniques privées, les médecins et infirmiers libéraux, les médecins et infirmiers récemment retraités, recruter des femmes de ménage (pour décharger les soignants de toutes les tâches non-médicales, comme par exemple refaire les lits). Comme le propose le Docteur Kierzek, on pourrait aussi organiser les services différemment : plutôt que de mettre dans une même équipe cinq médecins-réanimateurs, éclatons le service en séparant les spécialistes et en plaçant autour d’eux des internes ou des infirmiers non-spécialisés, mais coachés par le réanimateur. On multiplierait ainsi d’autant le nombre d’équipes de réanimation. Il nous faut plus de lits de réanimation (environ 20.000 au total) et aussi plus de lits conventionnels en soins intensifs.

    D’autre part, il faut appliquer le tryptique tester / isoler / traiter. Il faut un dépistage de masse dans la société française : sur le lieu de travail, dans les Ehpad, dans les pharmacies… Les personnes à risque – que l’on peut identifier grâce au big data de l’assurance-maladie – doivent être dépistées deux fois par semaine, avec des tests antigéniques (plus rapides et moins chers que les PCR). Ainsi les Slovaques viennent de tester 75% de leur population en un week-end ! Si on est malade, il faut être isolé dans un hôtel (comme le fait la Corée et comme le préconise l’Académie de médecine).

    Surtout, il faut prendre en charge les malades le plus tôt possible, en leur donnant de l’oxygène, et si besoin des corticoïdes et des anticoagulants. Cela permet de faire s’effondrer le taux de décès et de passage en réanimation. Et ça peut se faire à domicile ou à l’hôpital, avec un personnel qui n’a pas besoin d’être très formé. Avec une telle méthode, on éviterait le confinement, on sauverait l’économie et surtout on aurait bien moins de morts du Covid !


    FIGAROVOX – La peur est mauvaise conseillère : le confinement est un remède pire que le mal ?

    Jean-Loup Bonnamy – Ma critique du confinement est bien sûr aussi économique et sociale. Le remède (le confinement) risque d’être bien pire que le mal (le covid). Le bilan coûts-avantages du confinement (que tout Gouvernement devrait faire avant de se décider) est largement défavorable au confinement. Durant le premier confinement, les violences conjugales ont augmenté de 40 %. La période a aussi été très dure pour les personnes atteintes de troubles psychiques et a multiplié les addictions et les dépressions.

    Et la crise économique, ce sont des choses très concrètes : la récession, le chômage, l’appauvrissement généralisé, les faillites, les suicides, un pays exsangue… Le premier confinement a déjà jeté un million de Français en plus dans la pauvreté. Les bénéficiaires de l’aide alimentaire ont augmenté de 30%. Le Secours populaire a vu exploser le nombre de demandes de repas et 45% des gens qui sont venus étaient jusque-là inconnus de l’association.

    Si le confinement était un essai médicamenteux, on l’arrêterait tout de suite à cause des effets secondaires terribles ! Il ne s’agit pas d’opposer économie et santé, car les crises économiques dégradent notre santé et tuent aussi. 1929 l’a prouvé.

    Surtout, le confinement et ses effets économiques menacent notre système hospitalier. En effet, c’est l’activité économique qui, grâce à des impôts et à des charges, finance notre système hospitalier. Si on contracte l’activité, il y aura moins de rentrées fiscales et donc moins d’hôpitaux, moins de lits, moins de respirateurs avec des soignants moins nombreux et moins bien payés ! Pour sauver notre système hospitalier, il faut déconfiner au plus vite !


    FIGAROVOX – Vous décrivez aussi la « psychose » qui s’est emparée du monde depuis le début de l’épidémie : en fait-on trop avec ce virus ?

    Jean-Loup Bonnamy – Ce virus nous pose un énorme problème de santé publique, qui vient du caractère potentiellement suffocatoire de la maladie chez les patients à risque. Nos services de réanimation risquent d’être submergés. Mais en ce qui concerne la dangerosité du virus, elle reste faible. L’épidémie de covid-19 est une épidémie banale, d’ampleur moyenne, comme l’humanité en a déjà connu des centaines. Chaque année, 60 millions de personnes meurent dans le monde (dont 600.000 en France). En 2020, le Covid-19 à lui seul ne fera pas bouger le chiffre de la mortalité mondiale.

    La mortalité du covid-19 est bien inférieure à 0,5%. Sur les 1.046 marins infectés du porte-avions Charles de Gaulle, aucun n’est mort. La mortalité de son cousin le SRAS, qui toucha l’Asie en 2003, était comprise entre 10 et 20%. Celle de son autre cousin, le Mers saoudien est de 40%. Celle d’Ebola oscille entre 60 et 90%.

    Comme dans l’écrasante majorité des infections respiratoires classiques et contrairement à la Grippe espagnole de 1918 qui frappait principalement des jeunes, le virus tue surtout des personnes âgées. Que ferons nous le jour où nous serons confrontés à un virus aussi contagieux mais bien plus létal que le covid-19 ?


    Bien sûr, nous pourrions parler des grandes épidémies du passé, bien plus mortelles que l’épidémie actuelle, avec la Peste noire au 14ème siècle (40% de la population européenne tuée !) ou la Grippe espagnole de 1918-1919 (50 millions de morts), mais rappelons juste qu’en 1969, alors que nous étions déjà un pays moderne, la Grippe de Hong-Kong a fait un million de morts dans le monde, dont 35.000 en France. Pourtant, aucune mesure particulière n’avait été prise et la société n’en a gardé aucun traumatisme.

    Selon l’OMS, en 2016, les broncho-pneumopathies obstructives ont fait plus de deux millions de victimes. Cette année-là, on n’a pas arrêté l’économie de la planète pour autant.

    En Chine, la pollution tue deux millions de personnes par an. Cela veut dire que le nombre de morts causé par la pollution en Chine sera plus important que le nombre de victimes dues au covid-19 non seulement en Chine, mais même dans le monde entier. Même chiffre en Inde.

    Si nous regardons les épidémies actuelles, nous voyons que deux millions de gens sont rongés vivants et mutilés par la lèpre (avec 200.000 nouvelles contaminations par an). 200 millions de gens souffrent du paludisme, maladie qui tue 500.000 victimes par an. Pourtant, ces pathologies bien plus dangereuses ne mettent pas le monde à l’arrêt, car comme elles sont connues de longue date, elles ne provoquent plus aucune hystérie. C’est la nouveauté du virus qui nous terrorise.

    En 2020, les causes principales de la mortalité vont rester les mêmes que les années précédentes : cancers (neuf millions de morts par an), faim (9 millions de morts par an, il suffit donc de 40 jours à la faim pour tuer autant que le covid depuis son apparition), pollution, broncho-pneumopathies (3,5 millions), infections respiratoires hors-covid (2,5 millions, dont 600.000 pour la grippe), tuberculose (un million), paludisme, SIDA, hépatites, accidents de la route, guerres…


    Les vrais tueurs de masse du 21ème siècle en Occident ne sont pas le covid-19. Ils ont pour nom : drogues, acides gras saturés, sel, sucre, surconsommation de médicaments, tabac (qui fait 75.000 morts en France chaque année)… Ce sont eux qui tuent le plus. C’est sur eux que nous devrons faire porter sur la durée nos politiques de santé publique.

    Comme le covid tue surtout des personnes avec une espérance de vie déjà basse, il n’a pas pour l’instant provoqué de surmortalité. Dans notre livre, je cite l’exemple d’un médecin qui a intubé un homme atteint d’un cancer en phase terminale et qui ne pesait plus que 37 kg… Mais comme ce malheureux patient était aussi positif au covid, il a été compté comme mort du covid. En France, malgré la première vague et un pic de mortalité en avril, il n’est finalement pas mort plus de gens du 1er janvier au 30 septembre 2020 qu’en 2019 sur la même période. La Suisse a même connu en 2020 moins de décès au premier semestre 2020 qu’en 2019. Nous sommes donc en pleine surréaction contre-productive.

    Cette surréaction confine même parfois au délire. En Inde, des agressions contre le personnel soignant (suspecté d’être contaminé) ont eu lieu. Des infirmiers et des médecins ont été attaqués dans la rue ou expulsés de chez eux par leurs propriétaires ou leurs voisins. Le problème est tel que le premier ministre, Narendra Modi, a condamné ces actes publiquement et menacé leurs auteurs de poursuites judiciaires. En Italie, une jeune femme médecin a été tuée par son compagnon, qui l’accusait (à tort) de lui avoir transmis le virus. Au Canada, pays où la police peut débarquer chez vous pour vérifier que vous ne recevez pas des amis, Theresa Tam, responsable de la santé publique, a préconisé de porter le masque durant les rapports sexuels.


    Ne prenons pas ces manifestations à la légère : la psychose tue. Souvenons-nous de ces drames courants qui surviennent régulièrement dans certains stades ou boîtes de nuit : un incendie se déclare, les gens fuient dans la panique, l’incendie ne tue personne mais la bousculade due à la panique, elle, fait plusieurs morts. Si tout le monde était sorti dans le calme, tout se serait bien passé. Souvenons-nous aussi de la défaite de 1940 et de l’Exode. Nous n’avions perdu que 2% de nos soldats. Nos pertes n’étaient pas plus élevées que celles des Allemands et nous pouvions poursuivre la lutte.

    Pourtant, nous avons été saisis par la « froide déesse » de la peur, pour reprendre l’expression de Joseph de Maistre. Totalement désorganisés, nous avons abandonné le combat et la population s’est enfuie sur les routes dans une pagaille généralisée qui a causé la mort de 100.000 civils ! Au contraire, à Dunkerque, l’évacuation miraculeuse des troupes britanniques et françaises, au milieu des bombes allemandes, n’a été possible que parce que les hommes se sont montrés disciplinés et n’ont pas cédé à la panique. Étant aujourd’hui dans une situation infiniment moins grave que la leur, nous devrions, nous aussi, pouvoir garder notre calme.


    FIGAROVOX – Les médias ont eu, selon vous, une large responsabilité dans cette psychose…

    Jean-Loup Bonnamy – L’Histoire est riche en psychoses collectives, mais c’est la première fois – à cause d’Internet et des médias – qu’une psychose gagne le monde entier ou presque. Pour expliquer cette psychose ambiante, nous avons développé un modèle explicatif : le triptyque médiatisation / émotion / mimétisme.

    Les médias renforcent la psychose ambiante. Ils ont repris sans précaution les modélisations statistiques apocalyptiques de l’Imperial College de Londres, qui prédisaient 500.000 morts à la France si elle ne confinait pas. Or, les mêmes statistiques annonçaient 70.000 morts à la Suède sans confinement. La Suède n’a pas confiné. Bilan ? 5.997 morts. 11 fois moins qu’annoncé. En termes de nombre de morts par habitant, c’est à peine plus que la France. Et c’est beaucoup moins que des pays qui ont pourtant lourdement confiné comme la Belgique, l’Espagne, 

    l’Italie ou le Royaume-Uni.

    De même, les médias alimentent la psychose en nous donnant chaque jour le nombre de morts du covid (même à l’été quand ce chiffre était fort bas). Pourquoi ne le font-ils pas aussi pour la grippe (entre 5.000 et 15.000 morts par an en France, avec un pic à 21.000 en 2017), les cancers, les accidents de la route ou les suicides ? Ils nourrissent aussi la psychose en parlant sans cesse de quelques rares jeunes qui sont morts du covid-19. Mais les cas sont extrêmement rares et, quoique tragiques, restent insignifiants sur le plan statistique.

    D’ailleurs, chaque année, en France, quelques enfants et adolescents meurent de la rougeole, de la varicelle ou de la grippe (dont un nourrisson en janvier 2020 à Pontarlier).


    Comme disait Lénine, « les faits sont têtus ». La moyenne d’âge des patients décédés avec le covid-19 est de 81 ans en France. Cette moyenne d’âge correspond à celle de l’espérance de vie ! Dans le cas du Luxembourg, elle est même supérieure de 4 ans à celle de l’espérance de vie (86 ans de moyenne d’âge pour les victimes du covid alors que l’espérance de vie luxembourgeoise est de 82 ans). En France, un tiers des décès a eu lieu dans les Ehpad, 80% des victimes avaient plus de 75 ans, 93% plus de 65 ans. Les deux tiers souffraient d’une comorbidité.

    Seuls 2% des patients décédés étaient âgés de moins de 60 ans et sans comorbidité connue (mais peut-être certains avaient-ils des comorbidités cachées). Même chez les personnes âgées, les taux de survie restent bons. Chez les plus de 90 ans, c’est-à-dire chez les plus vulnérables, la mortalité du virus est de 20%. Ce qui signifie qu’un nonagénaire infecté a tout de même 80% de chances de survie. A cela, il faut ajouter le critère du surpoids : 83% des patients covid en réanimation sont en surpoids.

    Beaucoup de ces jeunes victimes du covid-19 souffraient d’autres pathologies. On a par exemple beaucoup parlé de la mort d’un adolescent portugais. Mais après examen, on a découvert que, même s’il avait bien été atteint par le covid, il souffrait d’un psoriasis qui avait affaibli son système immunitaire et que surtout il avait aussi une méningite, maladie qui soit fut la vraie cause de sa mort soit qui amplifia considérablement les effets du covid. On nous a aussi parlé de la mort d’un adolescent guyanais de 14 ans. Certes, le pauvre jeune homme était positif au covid, mais il était surtout atteint de la fièvre jaune, une maladie tropicale très grave, qui a une mortalité de plus de 30% et qui fut la vraie raison de sa mort.


    De même, sur son site, la BBC a consacré un article entier à la mort d’une petite fille de 5 ans. Au détour de l’article et sans insister sur cette information pourtant capitale, le média de référence britannique nous dit allusivement que la petite fille souffrait d’une autre pathologie, sans préciser laquelle. La mort d’un enfant est toujours un scandale. C’est injuste et horrible. Tout doit être fait pour empêcher que cela ne se produise. Mais ce sont des choses qui arrivent. Six millions d’enfants de moins de 15 ans meurent chaque année dans le monde. Un enfant meurt toutes les deux minutes du paludisme, soit 260.000 par an.

    Tout en étant factuel, l’article de la BBC alimente la psychose collective en faisant passer un message subliminal : les enfants meurent aussi du covid-19 ! Or la réalité statistique est tout le contraire : le virus est quasiment inoffensif pour les enfants et les adolescents. 0,4% des victimes ont moins de 45 ans. Sur 39.000 morts en France, 28 ont moins de 30 ans. Et les rares fois où il tue des enfants, ceux-ci sont très souvent atteints par ailleurs d’une pathologie lourde. Plus tard, il faudra que les sociologues analysent soigneusement le rôle qu’ont joué les médias dans l’émergence d’une psychose mondiale face à une maladie peu létale.

    La vie humaine a une valeur inestimable. Quel que soit son âge, toute personne doit être soignée et sauvée si cela est possible. Il est hors de question de laisser qui que ce soit mourir d’asphyxie alors que nous serions en mesure de l’empêcher. Mais mettre davantage en avant ces statistiques aurait trois avantages : réduire la psychose, mieux protéger les personnes à risque, laissez vaquer à leurs occupations habituelles tous ceux qui ne risquent rien.

    Nous ne pouvons pas mettre tout un pays à l’arrêt et détruire notre économie pour un virus à la létalité aussi faible et qui tue un public aussi âgé et aussi ciblé. Nous devons maintenant utiliser d’autres méthodes pour protéger les personnes à risque.


    FIGAROVOX – Êtes-vous surpris par le consentement de la population française à ces mesures ? Où sont passés les Gaulois réfractaires ?

    Jean-Loup Bonnamy – La population fait preuve d’un admirable civisme, même si ce second confinement est déjà beaucoup moins bien accepté que le premier. Mais le Gaulois réfractaire est une bombe à retardement. Plus le confinement sera long, plus le risque de troubles sociaux violents est important. Déconfinons de toute urgence !

     


    «Vouloir arrêter une épidémie avec le confinement, c’est comme vouloir arrêter la mer avec ses bras»-J.L. Bonnamy (LeFigaro.fr 9/11/20)

     

    source: https://www.lefigaro.fr/vox/

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  • Dans un de nos précédents articles nous alertions contre les gravissimes mesures liberticides, établissant toutes les caractéristiques d’un état policier, que pousse le régime Macron et son ministre de l’intérieur Darmanin : cliquez ici pour lire Surveillance généralisée des manifestations, interdiction de filmer les policiers: le régime Macron toujours plus autoritaire.

    La mobilisation s’organise et prend de l’ampleur. A l’action déterminée de la ligue des droits de l’Homme s’adjoint une pétition massive en ligne déjà signé par plus de 500 000 personnes.

     


    Refus de la loi visant à empêcher la diffusion des images de violences policières

    L’appel de la LDH et des syndicats de journalistes

    Une proposition de loi sécurité globale contre la liberté de la presse

    Communiqué commun LDH – SNJ – SNJ-CGT – CFDT – SGJ-FO – FIJ – FEJ


    La proposition de loi dite de « sécurité globale », déposée par la majorité gouvernementale, entend interdire la diffusion, par tous moyens, de l’image d’un policier, d’un gendarme ou d’un militaire en opération, dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique ou psychique.

    Ce texte est une réponse clientéliste du ministère de l’Intérieur à la plupart des syndicats de police.

    La protection des forces de l’ordre, nécessité indéniable dans une société démocratique, est déjà assurée dans le Code pénal et la loi de 1881 qui sanctionnent le cyberharcèlement, la provocation à la commission d’un crime ou d’un délit et les menaces de commettre un délit ou un crime. Seuls les moyens de mise en œuvre de ces infraction doivent être renforcés pour protéger les forces de l’ordre.

    Le nouveau délit instauré par cette proposition de loi a pour objectif réel de restreindre le droit des journalistes et la liberté de la presse de manière disproportionnée par rapport à la réalité de la  menace non étayée par les promoteurs de ce texte. Il permettrait d’interpeller tout journaliste qui filme et est soupçonné de diffuser en direct une opération de police, de le placer en garde à vue et de l’envoyer devant un tribunal en saisissant son matériel professionnel. Seul le tribunal sera à même de déterminer si l’intention malveillante est établie. Le mal serait déjà fait.

    Ce texte vise également à empêcher la révélation d’affaires de violences policières illégitimes souvent dissimulées par la hiérarchie des fonctionnaires en cause, comme ce fut le cas dans les affaires de Geneviève Legay et de Cédric Chouviat.

    Nous syndicats et associations de défense des journalistes et des droits de l’Homme appelons à une suppression pure et simple de cet article et, si ce n’est pas le cas, nous nous y opposerons avec la plus grande fermeté pour protéger la liberté de la presse.

    Nous appelons le ministère de l’Intérieur et le groupe parlementaire de La République en Marche à ouvrir enfin une concertation avec les représentants des journalistes.

    Paris, le 8 novembre 2020

     

    Premiers signataires : LDH – SNJ – SNJ-CGT – CFDT-Journalistes – Fédération internationale des journalistes – Fédération européenne des journalistes – SGJ-FO

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  • Les Chinois font la fête dans des piscines transformés en discothèque à Wuhan, débarrassée du  par un effort collectif important et la mobilisation de l’ensemble des moyens du pays à la main non pas “du marché” c’est à dire de la dictature de la classe capitaliste mais bien du peuple à travers le Parti Communiste chinois.

    Souvenons-nous de la présentation apocalyptique de la Chine et de ses mesures “liberticides” qu’en faisaient en février les médias des milliardaires en France. Cette France, qui après un confinement lié à une gestion catastrophique de l’épidémie, en est réduite par la nouvelle perte de contrôle de l’épidémie à un très difficile reconfinement. Pour sortir, il faut alors se justifier pour travailler de l’autorisation accordée par son patron, ou se signer une autorisation… Sans garantie d’échapper au Covid-19 d’ailleurs, les recommandations de l’OMS (dépister, soigner, isoler) n’étant toujours pas d’application réelle et organisée. Au lieu de permettre le test massif des personnes, le régime Macron communique pour massifier l’installation d’une application sur téléphone de traçage de chaque personne ! La  à l’aune de ces exemples n’est à l’évidence pas en France capitaliste, mais plutôt en Chine se réclamant du socialisme.

    Et tandis que le régime Macron fait voter – priorité montrant bien ses priorités qui ne sont à l’évidence pas vraiment sanitaires – en urgence une loi pour accroitre la surveillance et l’impunité policière, son premier ministre ne sait pas répondre ce que sont les mesures de son gouvernement pour sortir du reconfinement, déconfiner de façon planifiée pour une vraie sécurité sanitaire, mais il sait affirmer en écho à son maître proclamant sourire aux lèvres le “retour de l’attestation” que “ce n’est pas la fin de l’attestation“. Comment ici ne pas s’interroger – en mettant de coté les questions sanitaires et leur questionnement scientifique inhérent – sur ce que cela révèle de la tendance et de la nature profonde de ce régime et de ce système capitaliste ? la tribune ci-après est une contribution au débat, exposant ce mot d’esprit de Brecht à propos de la “démocratie” selon le capitalisme ” Le  n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution par temps de crise… “


     

    Fin des “Années Molles” et Adieu aux Lumières
    Pandémie sous gestion policière en régime de post-libertés !

     

    Pour qui veut spéculer sur le regard que pourraient porter d’éventuels historiens sur les deux dernières décennies, on peut imaginer que les années 2000 et les “années 10” soient dépeintes comme celles de l’élaboration progressive d’une étouffante atmosphère liberticide. Cette élaboration s’est faite notamment par le biais d’une guerre totale contre l’amour de la raison, du bonheur et du plaisir de vivre.

    Plus encore, une humanité future pourrait retenir les années 2000-2020 comme “Les Années Molles”, transition par laquelle s’est effectuée l’implacable braderie de nos infrastructures stratégiques, en même temps qu’une restriction du champ des libertés, suscitant dans la population un savant mélange d’apathie nihiliste, de confusionnisme idéologique, d’impitoyables luttes des places et, il faut le noter, d’héroïques résistances. Le recul dont nous disposons sur les évènements est bien mince, mais on peut se risquer à émettre l’hypothèse selon laquelle le moment historique que nous traversons est nécessaire à notre classe dominante. Sous l’effet des contradictions du capitalisme mondial, la caste exécutive semble poussée à l’établissement d’un État policier entièrement dévolu aux intérêts matériels de la corporatocratie  (Perkins) transnationale.

    Il peut nous être profitable de nous décentrer du territoire hexagonal, car le monde dans lequel la France est prise se trouve modelé par trois secousses telluriques majeures. D’abord la destruction de l’URSS en 1991, ensuite les métamorphoses du terrorisme intégriste à partir du 11 septembre 2001 et, enfin, l’actuel recul de l’appareil militaro-industriel nord-américain face à la Chine, au terme d’une intense période d’hyperpuissance étasunienne mortifère.

    Entre autres malheurs, ce monde-là se caractérise, dans la sphère européenne, par une fonte  progressive des libertés publiques et individuelles, qui s’est étalée sur une vingtaine d’années, et dont les récents épisodes ne sont qu’une conclusion à visage découvert. Nous assistons à la résurgence désormais institutionnalisée d’un fascisme 2.0, dont le libéralisme-libertaire fut le terreau anthropologique nécessaire. En la matière, il faut rendre hommage aux analyses préfiguratives menées dès les années 1970 par Michel Clouscard, un auteur qui restera désormais, dans l’histoire du marxisme, comme un redoutable psychosociologue.

    Régi par la gouvernance technocratique et la pression des trusts, le capitalisme de notre siècle n’a plus besoin du moindre compromis représentatif, ce qu’il conserve de tradition parlementaire n’est maintenu que par habitude et pour la forme. Parallèlement, la haine qui s’exprime diffusément sur les réseaux sociaux à l’égard de la moindre contradiction peut être analysée, pour employer un vocabulaire marxiste, comme une conséquence superstructurelle (idéologique) de l’évolution infrastructurelle (matérielle).

    En effet, ce dernier aspect des choses se conçoit si on accepte l’idée que les tabous idéologiques et la criminalisation des irrévérences s’accentuent au fur et à mesure où l’économie financiarisée et post-fordiste se heurte à ses propres limites. Formulé autrement, les bouleversements matériels et les drames que suscite une économie instable tendent à radicaliser le discours qu’une société porte sur elle-même, et tout se passe comme si celle-ci désirait finalement faire disparaitre de son langage les contradictions qui la traversent pourtant.

     Cette impossible entreprise névrotique de purification des mots de la Cité est certainement à l’origine du fanatisme diffus que l’on retrouve d’un bout à l’autre du spectre social, sous ces différents masques que sont le politiquement correct, l’identitarisme gauchiste, l’intégrisme religieux, le nationalisme racialiste, le néo-féminisme bourgeois et “l’effondrisme” pseudo-écologiste (que dénoncent notamment des philosophes comme George Gastaud, ou encore Dominique Pagani).

    Cet aspect des choses à l’esprit, il faut également considérer, sur un plan juridico-légal, que la dissolution des libertés paraît désormais suffisamment irrémédiable pour concevoir que les “élites” occidentales aient achevé leur oraison funèbre des droits fondamentaux, et fait leurs adieux à l’humanisme issu des Lumières. Prendre acte de ce basculement, sans mélodramatisme paniqué, consiste à cerner les ressorts du basculement anthropologique actuellement en cours, dans la transmutation du libéralisme-libertaire en puritanisme sécuritaire. 

    Cette introduction générale amène une série de thèses qui peuvent choquer, et même susciter plusieurs interrogations auxquelles on doit accorder une certaine légitimité. D’abord, peut-on sérieusement parler de “néofascisme” à l’endroit d’un gouvernement prétendument centriste comme celui d’Emmanuel Macron ? Ensuite, l’urgence de la situation ne justifie-t-elle pas ces mesures ? Par ailleurs, ne demeurons-nous pas dans un Etat de droit à même de garantir les libertés formelles et les droits de sa population ?  Enfin, n’est-ce pas contradictoire de s’indigner du recul de l’Etat face au marché, pour mieux s’insurger de ses initiatives sanitaires ?

    On essaiera de répondre ici point par point à ces objections. 

    Pour commencer, il nous faut dresser un état des lieux des mesures restrictives issues de ce second confinement, comme du premier. Désormais, sur l’ensemble des communes des Ardennes, l’accès est interdit aux sentiers pédestres, aux chemins de randonnées, aux forêts et aux parcs, sans oublier les berges de canaux, les cours d’eaux, les pistes cyclables et les bases de loisir. En Haute-Savoie, les autorités ont interdit de se déplacer à plus de 100 mètres de dénivelé du domicile. Au premier confinement, hélicoptères et drones ont allègrement patrouillé sur les bois de Boulogne et de Vincennes, également au-dessus de la forêt de Fontainebleau. Ces moyens furent également mobilisés à Saint-Malo, et sur de nombreuses plages méditerranéennes, ou encore à l’île de Ré.

    De façon absurde, des hélicoptères munis de lunettes infrarouges ont également survolé de nuit, en avril dernier, la Loire-Atlantique, épisodes qui eurent également lieu à Nantes, en Haute-Garonne, dans les Vosges et dans les Landes, permettant l’interpellation courageuse de contrevenants alcoolisés, aux frais du contribuable. Pour ce qui relève de la journée, une capture vidéo a mis en scène, au premier confinement, un promeneur solitaire sur le bord de mer, un hélicoptère au-dessus de lui, et dont l’un des occupants vociférait de bruyantes remontrances au moyen d’un mégaphone.

     L’emploi de tels dispositifs laisse songeur sur la réelle capacité de l’appareil répressif à faire régner l’ordre. S’interroger sur cette capacité revient à questionner le sérieux de ses intentions pacificatrices car, en temps de “paix”, sous l’emprise d’une curieuse et inexplicable sélectivité, les commanditaires de la police et de la gendarmerie nationale nous avaient davantage habitués à gouverner le crime qu’à le combattre. Certaines hybridations de la tête de l’appareil policier et des milieux financiers avec le « gratin » du crime organisé pourraient-elles expliquer cette prudence ? Non, non, il s’agit bien plutôt d’un ineffable mystère. Les voies des seigneurs de la guerre et du crime nous sont impénétrables.

    Pendant ce temps, les travailleurs s’entassent dans les RER, comme dans les trains du métro, les bus et les escaliers des grandes villes, on ferme les bars, les restaurants, les théâtres et les salles de sport mais bien entendu pas les hangars où sont exploités à la chaîne les manutentionnaires d’Amazon. Les écoles primaires, les collèges et les lycées voient leurs classes se remplir tandis que les activités périscolaires (pourtant en effectifs réduits) disparaissent, et l’unique liberté qu’on laisse aux travailleurs est d’aller perdre leur vie à la gagner, d’acheter en grande surface, de s’entasser dans les rayons de produits “essentiels”, de se taire et de rentrer chez eux. A domicile, il est encore recommandé de se masquer, et on ne peut approcher ses proches sans un frisson de culpabilité.  

    Sur le plan du contrôle policier, une gigantesque inégalité de traitement s’est manifestée au cours du premier confinement, et le second ne déroge pas à ce traitement inégalitaire des territoires, en exprimant insidieusement une terrible violence de classe. Il suffit d’avoir vécu à Paris lors du premier confinement, lieu où Balzac nous a enseigné comment l’extrême opulence côtoie l’extrême pauvreté, pour constater comment, d’un arrondissement à l’autre, les interpellations musclées, les passages à tabac et les amendes s’abattent ou se retiennent. Mais à présent, sur le plan légal, le reconfinement que nous traversons est une sorte de festival liberticide.

    Considérons le tout récent projet de loi n°494, adopté par l’Assemblée Nationale, et qui permet ce qui suit : “ (…) les personnes mises en examen, prévenues et accusées peuvent être affectées dans un établissement pour peine”. De simples personnes accusées peuvent donc être mises en détention provisoire “sans l’accord ou l’avis préalable des autorités judiciaires compétentes” et “être incarcérées ou transférées dans un établissement pénitentiaire à des fins de lutte contre l’épidémie de covid-19”. A cela s’ajoute que le 20 octobre 2020, les députés LREM ont légalisé dans leur proposition de loi de “sécurité globale” la surveillance par drone, tout en interdisant la prise et la diffusion d’images photographiées de policiers en intervention. En revanche, les drones des forces de l’ordre sont à même, pour leur part, d’enregistrer des images en temps réel et, par la reconnaissance faciale, de renseigner les forces de l’ordre sur l’identité des manifestants. Deux poids, deux démesures. Il nous faut également soulever le fait que soit désormais sanctionné de 3 ans de prison et de 45 000 euros d’amendes : “le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement”.

     Ajoutons encore à cela la récente discussion médiatique autour du Conseil de Défense, que résume ainsi Jean Mathieu Pernin dans un papier de “fact-checking” publié sur le site de RTL, en rappelant que “Jusqu’en 2015, le conseil de Défense se réunissait 2 à 3 fois par an mais la vague terroriste a provoqué une augmentation du nombre de réunions : on en comptait 10 en 2015, 32 en 2016, 42 en 2017 et plus de 40 depuis le début de l’année 2020. L’utilisation massive de cet outil peut alerter sur une concentration du pouvoir ”.

    On peut saupoudrer l’ensemble de ces éléments de l’article 1 de la loi Blanquer pour l’Education Nationale, article qui peut avoir l’air a priori innocent dans sa formulation mais qui, en fait, produit un énième flicage déguisé du corps professoral (une surveillance qu’il est intéressant de mettre en parallèle à la domination de la pédagogie dite “non directive”).

    En effet, dans cette configuration, l’enseignant est responsable par ses actes, ses propos et ses prises de position,  à l’extérieur du lycée et notamment sur Internet, de la réputation de l’Education Nationale. Notons que c’est bien l’enseignant qui, répétons-le, est responsable par sa conduite, y compris en dehors de ses heures de travail, de la respectabilité de l’institution. Ce n’est pas le proviseur, ni les familles, ni l’Etat, ni les résultats pédagogiques ou le contenu des formations qui fait la respectabilité de l’Education Nationale, mais ce qui séjourne dans l’intime conscience de l’enseignant, et son opinion politique. Quelle pitrerie !

    Certains avancent que le gouvernement est contraint à ces mesures en raison de la dangerosité de l’époque, de la complexité du monde et de l’irresponsabilité des individus. Mais le monde n’a-t-il pas toujours été dangereux et complexe ? Et où réside l’irresponsabilité ?

    A ce sujet, la collaboration pathétique de l’appareil médiatique à la propagande gouvernementale s’est merveilleusement illustrée dans “les Echos”, qui a récemment titré “Covid : deux Français sur trois ne respectent pas les règles du confinement”. On ouvre l’article, que constate-t-on ? Que la réalité est que deux français sur trois ont utilisé au moins une fois une attestation de déplacement pour un autre motif que celui indiqué sur la feuille. Ce qui n’a manifestement rien à voir avec l’idée selon laquelle deux tiers des français en feraient à leur guise dans l’actuelle chienlit sanitaire. Cet argument pitoyable n’est pas neuf, outre la confusion qu’il jette dans le débat public, il se déshonore définitivement en reprochant aux citoyens leur irresponsabilité collective.

     Il est non seulement impardonnable de substituer frauduleusement de la culpabilité à une colère légitime, mais encore dégoûtant d’autoriser notre gouvernement à se rassurer de cette manière, au détriment de ses nombreuses impérities. Culpabiliser, diviser, flatter, surveiller et punir. Le gouvernement de notre appareil d’État est semblable à celui d’une mère toxique vis-à-vis de ses citoyens qui, il faut bien le souligner, ont trop souvent à son égard un comportement d’enfants abusés, tour à tour apeurés, colériques, perdus, déboussolés et capricieux.  

    Passons, le dossier est à charge. Mais faisons nous l’avocat du diable et admettons, même à reculons, cette inquiétante coercivité. On peut encore objecter, même en étant choqué par le déploiement inégal et disproportionné de moyens de surveillance grotesques et obscènes, que cela ne suffit pas à parler de “fascisme”, et donc à extirper d’outre-tombe un vocable aussi lourdement marqué par l’histoire.

    Pour bien répondre à cette dernière objection, il nous faut encore historiciser le contexte actuel, et retracer le fil de ces vingt dernières années de dilution homéopathique de l’autoritarisme policier dans le corps social. A ce titre, il faut rendre hommage aux ouvrages de François Sureau, l’un des derniers mohicans d’une bourgeoisie progressiste révolue, et dont le talent permet à un certain kantisme républicain de sombrer avec élégance.

    De quoi donc nous informe François Sureau dans ses interventions et ses essais d’une précision chirurgicale ?  Dans son bref essai “ Sans la liberté ”, l’auteur démontre que le principe de l’État d’Urgence a, à plusieurs reprises, mis en danger la liberté d’information et de consultation. Analysant la gestion policière des Gilets-Jaunes, il insiste sur le fait que la liberté de manifester a été mise en péril au moyen d’un filtrage individuel des manifestants sur la base de leur dangerosité supposée. L’avocat situe ces éléments dans toute une série de mécanismes, comme la rétention de sûreté, qui permet d’être détenu après l’expiration de sa peine sur la seule base de sa “dangerosité sociale”, thème récurrent et douteux, abondamment porté sous la présidence de Nicolas Sarkozy (un individu qui, peu de temps avant d’atteindre le sommet des fonctions exécutives, se demandait si la pédophilie et le suicide chez certains jeunes n’étaient pas d’origine “génétique”).

    Pour revenir à François Sureau, il évoque encore, dans son essai, un rassemblement à la mémoire de Steve Caniço, mort noyé au terme d’une charge policière. Témoin de ce rassemblement, il écrit:

    “Les forces de l’ordre étaient trois fois plus nombreuses que les manifestants (…) elles étaient surtout armées en guerre, le fusil d’assaut barrant la poitrine”. Il poursuit: “Ce fusil était le HK G36 allemand, qui équipe la Bundeswehr depuis 1997 et qui, largement exporté, a servi aux forces déployées au Kosovo, en Afghanistan et en Irak”. Notre juriste augustinien conclut: “Il s’agissait à l’évidence moins d’encadrer que d’intimider, d’exercer une pression de type militaire, comme on le ferait non sur les citoyens de son pays, d’un pays soumis au droit, mais sur les ennemis occupés d’un corps étranger dont on craindrait la révolte, l’embrasement soudain”.

    Aussi, au sujet du bilan de l’État d’urgence sous Hollande, François Sureau expose l’évidence de la dérive autoritaire par une simple exposition des faits : “6 000 perquisitions administratives pour une quarantaine de mises en examen, dont vingt pour des faits d’apologie du terrorisme”.

    Cela suffit-il à parler de néofascisme ? Ce qui est en jeu, ce n’est pas le simple « mussolinisme », expérience historique sanglante et pitoyable. Ce concept vise plus profondément l’ultime recours de la haute bourgeoisie financière face au mur de ses contradictions, son usage d’une force militaro-policière devenant vitale au maintien de la grande propriété privée des moyens de production.

    Il reste encore un point à traiter. Aujourd’hui, est-il raisonnable de reprocher à l’Etat de faire, sinon de son mieux, tout ce qu’il peut au regard de l’étendue de son domaine de compétences, de ses moyens et de ses impératifs budgétaires, alors qu’il fait face à une situation inédite ?

    Ce qu’il faut bien voir, c’est que tout ce fatras législatif, toute cette inflation de décrets et de lois, toute cette intrusion de textes coercitifs, furent le pendant paradoxal d’un sabotage graduel et méthodique des infrastructures étatiques en termes de santé, d’éducation, de transports et d’énergie. Poser une analyse léniniste sur la situation sanitaire, aujourd’hui, nous contraint à mêler indissociablement le combat contre la classe des capitalistes, pour anéantir le régime des classes et organiser une société nouvelle, en même temps qu’une mise à terre de cet appareil d’Etat policier, auquel se mêle une technocratie supranationale, le néo-féodalisme des corporations et des nouvelles technologies laissées à la poigne de fer de la “Main Invisible”.

     En se concentrant sur ce qui est vital et urgent pour la Nation, une avant-garde révolutionnaire n’a pas à compenser son impuissance en s’immisçant dans la vie intime de sa population. Le Covid-19, dont il ne s’agit pas de nier la réalité et la nocivité, n’est toutefois pas une maladie irrémédiablement mortelle. Alors, certes, il faut protéger les plus fragiles d’entre nous vis-à-vis de ce virus, porter un masque pour eux, lorsqu’il s’agit de personnes cardiaques, âgées, de femmes enceintes, ou encore de personnes ayant des complications pulmonaires, ou faisant de l’hypertension artérielle. Mais toute la vie du pays doit-elle pour autant s’arrêter, alors qu’on peut simplement mettre le paquet en termes de moyens et de personnels pour les hôpitaux, d’une part, et simplement confiner les plus fragiles d’entre nous, en attendant un vaccin probant, d’autre part ? En somme, cette gestion du virus ne semble pas s’expliquer par sa gravité, mais par la faiblesse de l’Etat social et des forces d’organisations spontanées de la société civile française.

    Finalement, si on regarde dans l’histoire afin d’essayer de comprendre ce qui se passe actuellement, toutes choses égales par ailleurs, établir un comparatif entre la présente épidémie et celle, par exemple, de 1956 à 1958, de la grippe asiatique, amène de lourdes interrogations. Comment comprendre le degré de légèreté avec lequel fut traitée la grippe asiatique par les autorités sanitaires de l’époque ? On ne peut qu’effleurer le sujet, mais une recherche comparative entre hier et aujourd’hui pourrait être fertile en bien des aspects. Il s’agissait certes d’une époque où le degré de connaissance scientifique, la médiatisation des maladies et les moyens d’actions techniques étaient bien moindres qu’aujourd’hui, mais, outre les dispositions prises par le pouvoir en situation pandémique, la réaction à cette grippe par le corps social ne fut-elle pas décisive ? N’est-ce pas sur le manque de tissus sociaux et de forces politiques qui faisaient vivre autrefois la liberté chère à Sureau, que fleurissent les ravages de la peur, du contrôle et de la contagion ?

    Une anecdote révélatrice pour conclure. J’ai mémoire d’une femme de 87 ans qui m’expliquait récemment comment, en banlieue parisienne, dans l’immédiat après-guerre, la mairie communiste de la ville où elle vivait pouvait organiser des tournées de bus pour chercher, au moins une fois dans le mois, les personnes âgées du coin, afin qu’elles puissent rejoindre les bals où les jeunes aller danser, pour s’amuser et se rencontrer. Outre que ce genre de projets à l’humanisme déplacé ne traverserait même plus la caboche d’un politicard “En Marche”, ce genre d’initiatives révolues est intéressant à mettre en relief avec une seconde anecdote. Encore plus récemment, un proche bénévole au Secours Populaire suggérait à sa direction de livrer à domicile les denrées et les produits des bénéficiaires de l’association, plutôt qu’ils se concentrent en file indienne, augmentant ainsi les risques de contaminations. On lui répondit non. Manque de budget? Déficience de moyens humains ? Pas du tout. Simplement, “si on commence à faire ça, ils risquent de prendre l’habitude”.

    Quitte à vendre son âme pour quelques deniers, le “Monde d’Après” nous est compté, au sous près. 

    BL

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  • L’Arctic National Wildlife Refuge est le plus grand refuge faunique national des États-Unis.
    Le gouvernement de Donald Trump a publié le 9 novembre 2020 le plan américain visant à ouvrir une partie de l’Arctic National Wildlife Refuge (ANWR) en Alaska au développement pétrolier et gazier.
    Le département américain de l’intérieur (DOI) a donné son approbation à un projet permettant la recherche de combustibles fossiles dans la plaine côtière de l’ANWR, une superficie d’environ 600 000 hectares.

    La décision prépare le terrain pour ce qui devrait être une bataille juridique féroce. En plus d’abriter des ours polaires et des caribous, on pense que l’ANWR repose sur des milliards de barils de .

    «Le processus d’examen de l’administration Trump pour sa vente éhontée du Refuge arctique a été une imposture depuis le début. Nous les verrons devant les tribunaux », a déclaré Lena Moffitt, directrice de la campagne Our Wild America (ndlr notre amérique sauvage) du Sierra Club.
    L’avocate du Center for Biological Diversity (CBD), Kristen Monsell, a déclaré qu’il n’y avait pas de bon moment pour ouvrir le plus grand refuge faunique des États-Unis au forage et à la fracturation hydraulique. Elle a également souligné qu’il était dingue de mettre en danger ce bel endroit pendant une surabondance mondiale de pétrole.

    «Cette administration n’a rien fait d’autre que manquer de respect aux peuples autochtones», a déclaré la directrice du comité directeur des Gwich’in, Bernadette Demientieff, expliquant que la plaine côtière est le principal lieu de mise bas d’environ 200 000 caribous .

    Le Congrès américain avait donné le feu vert pour approuver ce plan dès 2017. Un an plus tard, le Bureau of Land Management a déterminé que l’exploration pouvait être menée “sans nuire à la faune”.

     

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  •  est une figure de la Combattant des FTP-MOI (Main d’Oeuvre Immigrée), il est un rescapé parmi ses dizaines de camarades tombés au combat ou sous la torture dans les geôles des nazis et de leurs collaborateurs capitalistes français. Combattant d’hier, c’est un  d’aujourd’hui, lui qui est le président du PRCF, engagé pour rétablir le parti communiste qui fait cruellement défaut à notre pays pour que les travailleurs y reprennent l’offensive pour le progrès social et démocratique.

    Communiste actif, il subit, comme tous les dirigeants du PRCF, une censure quasi totale. Saluons donc le journal municipal de la ville de Bagneux qui lui rend un hommage appuyé.

     Léon landini, Réponse à Michel Onfray et autres textes sur la Résistance et l’engagement

     

    De même que l’association des parents d’élèves des écoles de la ville :

    https://www.facebook.com/fcpePaulLangevin92/posts/125272139344943

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Des surfeurs ont été verbalisés à Guissény vendredi 13 novembre 2020 pour avoir pratiqué leur activité sportive durant le confinement.Des surfeurs ont été verbalisés à Guissény vendredi 13 novembre 2020 pour avoir pratiqué leur activité sportive durant le confinement. 

    Profitant de belles vagues et bravant le deuxième confinement du coronavirus, Alexis a fait du surf à Guissény, près de Brest (Finistère) vendredi 13 novembre 2020. À l’arrivée, une amende qu’il a du mal à digérer.

    Son réconfort ? Les messages de soutien de ses copains de fac ou de ses amis surfeur sur son compte Facebook. Alexis, jeune habitant de Brest (Finistère), de 19 ans, a toujours un peu de mal à digérer sa verbalisation du vendredi 13 novembre 2020 au retour d’une sortie surf, pendant le confinement. Avec une patrouille de gendarmes de Lannilis qui l’attendaient sur la plage en guise de comité d’accueil.

    Nageur sauveteur à la SNSM

    Entre cours et révisions, le temps s’étire en longueur pour le jeune étudiant en éco-gestion. Confiné à Guissény, les semaines succèdent aux semaines. « Ce deuxième confinement, c’est vraiment dur à supporter », confie Alexis qui est aussi bénévole l’été, à la SNSM, comme nageur sauveteur en mer.

    Le surf, un mode de vie

    Lorsqu’il a vu les superbes vagues, vendredi 13 novembre 2020, le surfeur avoue qu’il n’a pas résisté… « Je n’ai pas réfléchi. Je savais que c’était interdit, mais le surf c’est un mode de vie depuis que je suis tout petit. J’en fais dès que je peux. Toutes les semaines. »

    Pourquoi les chasseurs ?

    Sur sa planche, il n’est pas conscient d’avoir pris plus de risques qu’ailleurs. « Pas plus que certains chasseurs qui sont autorisés à tirer sur le gibier et peuvent toujours se tordre une cheville dans les bois ! » Ce « deux poids deux mesures » l’agace profondément.

    À l’instar de toute la petite communauté de la glisse, dont les commentaires agitent les réseaux sociaux. Sur Facebook, une pétition lancée il y a moins de 24 heures a déjà recueilli près de 5 500 signatures.

    « J’ai été verbalisé parce que j’étais tout seul. J’ai payé pour l’exemple », estime Alexis qui cite des manifestations de surfeurs en Bretagne, dans le pays basque, en Méditerranée. Reste qu’il a compris la leçon et ne va prendre le risque d’une « trop chère » deuxième verbalisation.

    Sabine NICLOT-BARON.

    source: https://www.ouest-france.fr/

     

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  • Ce mardi 17 novembre 2020, plus d’une trentaine de sapeurs-pompiers professionnels de la caserne de Vannes ont débrayé devant leur centre de secours entre 8 h 30 et 9 h 30 pour pointer du doigt leur surcotisation.Ce mardi 17 novembre 2020, plus d’une trentaine de sapeurs-pompiers professionnels de la caserne de Vannes ont débrayé devant leur centre de secours entre 8 h 30 et 9 h 30 pour pointer du doigt leur surcotisation.

    C’est un mouvement national auquel six centres de secours et d’incendie du Morbihan ont répondu ce mardi 17 novembre 2020, à 8 h 30. À Vannes, une trentaine de sapeurs-pompiers ont débrayé une heure pour réclamer la fin de leur surcotisation, mais aussi rappeler à la direction qu’ils surveillent l’étude capacitaire en cours comme le lait sur le feu.

    Les pompiers professionnels voient rouge. Au point de se mobiliser, ce mardi, pour dénoncer une « injustice » visible sur leur bulletin de paie. Ils ont débrayé entre 8 h 30 et 9 h 30 à l’appel de la CGT et FO dans six centres d’incendie et de secours du Morbihan pour réclamer la fin de la surcotisation prime de feu. À savoir, Vannes, Lorient, Hennebont, Ploemeur, Ploërmel et Pontivy

    À Vannes, plus d’une trentaine d’entre eux a répondu présent pour dénoncer cette ancienne mesure. « Celle-ci a été mise en place en 1991 afin que la prime de feu soit intégrée dans nos retraites, même pour ceux qui n’avaient pas cotisé avant », expliquent Yann Hillion et Jérôme Presse, représentants syndicaux de la CGT à Vannes. Cette surcotisation salariale et patronale aurait dû s’arrêter en 2003 selon leur calcul.

    Un manque d’équité

    Le hic ? Elle n’a jamais été supprimée. « La partie patronale l’a été tout récemment, mais nous, on continue de payer. » Ce qui n’est pas du goût de ces pompiers professionnels. Ils pointent du doigt un manque d’équité. « C’est une question de principe face à une injustice qui perdure depuis 2003. Et là, la part patronale vient d’être supprimée ! Pourquoi continuer de prélever la part salariale ? »

     

    Même incompréhension au syndicat Force ouvrière. « Les sapeurs-pompiers ont l’impression d’être un laboratoire. Et notre bulletin de paie est une éprouvette. On expérimente en retirant seulement la cotisation patronale. Il y a un manque l’équité », explique Sylvain Masson du syndicat.

     
    Mobilisation des sapeurs-pompiers professionnels à Pontivy ce mardi 17 novembre 2020. 
     

    Une inégalité que les sénateurs semblent avoir entendue. Un amendement a été validé la semaine dernière par les parlementaires. Ce mardi, c’était au tour des députés d’acter la fin de la surcotisation pour les pompiers.

    Mobilisation des sapeurs-pompiers professionnels à Ploemeur ce mardi 17 novembre 2020 pour dénoncer la surcotisation. 

    Raviver les flammes

    A Vannes, les affichent dénonçant cette ancienne mesure côtoyaient celles de l’étude capacitaire. Après un violent bras de fer de six mois, entre mars et septembre 2019, pompiers professionnels et direction du Service d’incendie et de secours du Morbihan avaient enterré la hache de guerre. Le lancement d’une étude capacitaire avait scellé l’accord. « On en profite pour faire une piqûre de rappel à la direction », précisent les représentants syndicaux de la CGT.

     

    Mobilisation des sapeurs-pompiers professionnels à Ploërmel ce mardi 17 novembre 2020. 
     

    Surveillée comme le lait sur le feu, cette étude ne se passerait pas comme prévu. « Ça ne donne rien. On nous annonce d’emblée qu’elle sera à budget et effectif constant, avec un arbitrage de la direction dès les premières réunions », confient ces représentants. De quoi raviver de nouveau les flammes. « On a du monde mobilisé et mobilisable dans les centres de secours et si le mouvement doit repartir, il repartira. »

    De son côté, le président du Sdis du Morbihan Gilles Dufeigneux estime qu’il ne faut pas «faire d’amalgame» entre ce débrayage qui « avait comme sujet une question salariale, qui dépend de l’Etat» et l’étude capacitaire. «C’est un sujet complexe, interne et en cours [...] Je ne commenterai pas son évolution.»

    Il assure que «tout est à ce stade respecté, sur la forme et le calendrier. Certains auront intérêt à troubler ce travail sérieux et collectif. Je ne peux que prôner la plus grande prudence sur le sujet. Une fois le processus achevé, des propositions seront faites à l’exécutif qui décidera des suites à donner. Alors, les uns et les autres pourront juger.»

     

     

    Mélanie BÉCOGNÉE

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Naval Group a recruté 400 apprentis depuis le début de l’année.Naval Group a recruté 400 apprentis depuis le début de l’année. 

    L’alternance pérennise les compétences de pointe de Naval Group, à Lorient (Morbihan), en particulier au sein des métiers de conception et de production.

    En dépit de la crise sanitaire, Naval Group a recruté plus d’apprentis en 2020 que les années précédentes. : 400 contre 350 en 2019. Et cette 400e apprentie intervient sur le site de Lorient (Morbihan).

    « J’aime travailler de mes mains »

    Laëtitia Guégan a rejoint le département Production et Composites le 20 octobre 2020. Âgée de 40 ans, elle a entamé une démarche de reconversion professionnelle en 2019, après des expériences variées. « Je souhaitais me diriger vers une activité manuelle, car j’aime travailler de mes mains. Après beaucoup de recherches et de réflexions, j’ai choisi le milieu du composite. J’ai suivi une formation de mouleur des matériaux composite et j’ai rapidement su que j’avais fait le bon choix ! », explique-t-elle.

    « J’ai trouvé un métier concret »

    Après s’être formée à l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), elle souhaitait se perfectionner. L’alternance lui a semblé une option intéressante : « J’ai trouvé à Naval Group un métier concret qui demande de la polyvalence et l’aspect humain avec le travail en équipe. Chaque semaine, je rejoins une équipe différente. »

    Pour anticiper les besoins de demain, « il est nécessaire de former dès aujourd’hui de futurs collaborateurs. Certains métiers sont en tension, par exemple les charpentiers-tôliers, les soudeurs de coque ou les tuyauteurs, les électroniciens ou encore les chargés de cybersécurité ».

     

    source:  https://www.ouest-france.fr/

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