Mercredi, le Grand Bleu affichait complet pour la projection du film La Fille de Brest, en présence d'Irène Frachon.
À l'issue de la projection, qui affichait complet, les spectateurs ont eu l'opportunité de poser leurs questions à l'invitée et de débattre sur la polémique des médicaments et industries pharmaceutiques.
« Ça a été libératoire pour moi, et mes enfants, de se dire : maman n'est pas folle », explique Irène Frachon, médecin pneumologue au CHU de Brest et à Carhaix, en permanence toutes les quinzaines. Alors qu'elle s'attaque à Jacques Servier, patron du groupe pharmaceutique qui commercialise le Médiator, Irène Frachon se retrouve confrontée aux multiples avocats et à un « refus total » du système médical.
« Des liens d'intérêt »
« Ils sont libres de commercialiser en France. Il y a des intérêts entre le médical et l'industrie pharmaceutique. Le médicament est un objet de marché. Les entreprises privées sont subventionnées. Ils financent la recherche sur les nouveaux médicaments mais il faut assainir les liens d'intérêt », raconte-t-elle en livrant « un combat extrêmement dur depuis 2006. Depuis quelques mois, on croit voir le bout du tunnel. »
Les indemnités pour les 3 000 victimes reconnues et qui ne peuvent plus travailler, commencent à voir le jour. « Les médias sont un recours pour faire bloc. C'est une arme de dissuasion nucléaire. » Les ministres de la Santé, Xavier Bertrand auparavant et Marisol Touraine aujourd'hui, lui ouvrent les portes et l'écoutent. Elle reçoit alors « une bonne partie des soutiens des deux ministres ».
Irène Frachon accuse également l'Académie de médecine de minimiser les risques. Mais une nouvelle lueur semble briller chez les étudiants de médecine qui la sollicitent de plus en plus, partout en France. « Cette ferveur des jeunes étudiants est un cadeau, il faut les accompagner », termine-t-elle ravie, sous les applaudissements du public.
source: ouest-france.fr