2020 restera comme l’année de votre défaite aux municipales. Aussi certains de vos adversaires s’étonnent de votre attitude, lors des conseils municipaux. En clair, au regard des 25,99 % des voix que vous avez obtenues, ils estiment que vous devriez jouer « profil bas ». Que leur répondez-vous ?
Je n’ai aucune raison d’avoir honte de mes idées. Lors de la dernière campagne, mon équipe et moi, nous avons présenté un programme remarquable pour Pontivy. Je continue à le défendre avec en son sein des idées au service des Pontivyennes et des Pontivyens. Certes, mon score n’a pas été à la hauteur de mes espérances. Mais n’oublions pas que nous étions en pleine pandémie. Ce qui explique la faible participation et relativise le score de chaque liste. Dans une période trouble, marquée par le repli sur soi, les électeurs ont voté pour une équipe qui n’avait pas d’ambition pour leur ville.
Vous siégez désormais à Pontivy-Communauté et visiblement vous entendez, là aussi, prendre part au débat. Est-ce bien votre rôle ?
Je ne siège pas à Pontivy-Communauté juste pour faire acte de présence. Mon rôle est d’être une force de propositions. Face à la dissolution de Centre Morbihan Communauté, je souhaiterais que Pontivy-Communauté entame une discussion avec Baud dans l’éventualité d’un rapprochement. Avec Baud, Pontivy-Communauté dépasserait les 50 000 habitants. Elle gagnerait en moyens. Et avec eux, nous pourrions mettre en place un vrai projet de territoire face aux communautés de communes qui bordent le littoral.Vous avez entamé un nouveau mandat avec l’étiquette d’opposante encore collée dans le dos. Dans les cinq ans et demi qu’il reste, avant le prochain scrutin, que souhaiteriez-vous que la majorité municipale actuelle fasse afin de recueillir votre approbation ?
Qu’elle soit plus ouverte. Qu’elle soit plus ambitieuse. Qu’elle s’appuie plus sur la démocratie participative. Faire des réunions de quartier, c’est bien encore faut-il aller partout, écouter les gens et agir. À Stival, les habitants veulent une épicerie-boulangerie. Le projet d’écoquartier porté par Florence Caillier semble intéresser de plus en plus le privé et marquer le pas. Qu’attend l’équipe actuelle pour se saisir du dossier et ouvrir enfin une boutique. En plus, ça ne coûterait pas cher.
Vous prêchez pour Stival, un quartier qui vous est particulièrement cher.
La démocratie participative vaut pour tous les quartiers. L’important c’est d’écouter les gens. Tous les gens.
Qu’attendez-vous de Pontivy-communauté ?
Mon score réalisé aux municipales fait que je pèse autant que certaines petites communes qui font partie de Pontivy-Communauté. Aussi, il aurait été logique que je fasse partie du bureau afin de participer aux prises de décisions. Ceci dit, je souhaiterais que Pontivy-Communauté ouvre des discussions avec la région Bretagne afin de relancer au plus vite la ligne de chemin de fer Saint-Brieuc/Auray. Par ailleurs, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères va augmenter au motif que ceux qui ne jouent pas le jeu sont de plus en plus nombreux. Pourquoi demander à tous de payer pour les pollueurs ? Il y a toute une réflexion à mener sur ce sujet avant de décider d’alourdir la facture de tous les foyers.
(*) Liste « Demain Pontivy, écologique et solidaire » qui rassemblait différentes composantes de la gauche. En cette fin d’hiver, Marie-Madeleine Doré-Lucas prépare activement les Régionales de juin, sous l’étiquette de la France Insoumise.
Yann Le Scornet
source: https://www.letelegramme.fr/