Les différents membres de Cent pour un toit, lundi en soirée, au centre Guéhenno. Ils seront tous au Coat-Kaër, vendredi à partir de 18 h 30 pour une réunion publique
Cent pour un toit organise une réunion publique, vendredi en soirée au Coat-Kaër. L’occasion de se faire connaître et recruter de nouveaux bénévoles pour venir en aide aux migrants.
Après celle de novembre 2015, le collectif « CPUT » (Cent pour un toit) organise une nouvelle réunion, vendredi à partir de 18 h 30, salle Ellé au Coat-Kaër. C’est ouvert à tous. Au programme, un film avec des captations de la soirée avec l’acteur Jacques Bonnaffé, à Arzano, vendredi dernier ; un clip pédagogique d’Amnesty international, entre autres.« Ce sera aussi l’occasion de dire où nous en sommes après un an et demi d’existence, avec nos perspectives, nos priorités. Mais aussi de lancer un appel aux dons », disent les bénévoles.
Soutenu par la Fondation Emmaüs, Cent pour un toit est en attente du soutien de la Fondation de France. Une vraie reconnaissance.
Si le collectif se réunit tous les lundis, il organise une permanence au centre Guéhenno, tous les jeudis, de 9 h à 12 h 30. « Pour les personnes qui ont besoin d’aide, mais aussi pour celles qui veulent nous donner un coup de main. Nous recherchons des bénévoles, des accompagnants », poursuivent… les bénévoles. Renseignements au 07 69 00 56 45.
Cinq communes, huit familles
Arzano, Moëlan-sur-Mer, Bannalec, Riec-sur-Bélon et Quimperlé sont les communes qui mettent à disposition, gratuitement, des logements pour les familles. « Nous avons aussi deux autres logements. Au total, nous hébergeons huit familles. On aimerait que d’autres communes nous aident. Il y a des projets à Querrien et à Clohars-Carnoët. »Cent pour un toit ne perçoit pas de subvention, mais les « mairies nous aident avec la mise à disposition des logements ». Le collectif en profite pour faire un appel du pied à la population : « Quand on voit tous ces logements vides un peu partout… On signe avec les propriétaires des conventions de mise à disposition et ils peuvent même obtenir des abattements fiscaux. »
Entre l’association et les familles, il existe également « un contrat (moral) de réciprocité : les familles aident à la rénovation des logements, des artisans travaillent bénévolement. Et quand il y a des manifestations de soutien, les familles participent à l’organisation, à la préparation. »
Cent pour un toit a aussi des référents-familles sur les communes. Ces collectifs se créent, comme à Moëlan-sur-Mer. Avec de l’alphabétisation, de l’aide aux devoirs, ou encore la recherche de vélos pour les déplacements.
« Un toit sur la tête »
En accueillant des familles de migrants, Cent pour un toit se considère comme une « piste d’envol » pour toutes ces personnes désorientées. « Au départ, elles doivent supporter toutes ces embûches du quotidien. » Entendez par là, les démarches administratives. « Début 2016, il y avait un mois d’attente pour obtenir un rendez-vous à la préfecture de Quimper. Aujourd’hui, il en faut cinq. Si ce n’est pas une stratégie d’usure, ça… Et il y a tous ces dossiers en souffrance, pour lequels il y a deux ou trois mois d’attente, pour obtenir une simple signature. »
Et si on voulait décourager les migrants et les bénévoles, on ne s’y prendrait pas autrement. Et toutes ces démarches coûtent de l’argent. « En fait, on épuise les gens et on les assèche financièrement. »
Humainement difficile
Les bénévoles de CPUT le reconnaissent. « C’est compliqué d’être dans l’action dès le début, compliqué d’être neutre, d’être à la bonne distance. Pour éviter d’être submergé par les émotions et l’affect. L’idéal est d’intervenir en binôme. »Mais pour cela, Cent pour un toit a besoin de bénévoles. Encore et encore.
Vincent THAËRON.
source: ouest-france.fr