Depuis la mi-août 2021, le centre de tests sans rendez-vous d’Eurofins était installé dans un préfabriqué, sur le parking de la salle des fêtes et des associations Astrolabe.
Lundi 3 janvier 2022, au Relecq-Kerhuon, près de Brest (Finistère), malgré la flambée épidémique, le centre de tests Covid a fermé car trop exigu. Aucune solution n’a été trouvée. Le laboratoire et la municipalité se renvoient la faute.
« On a dû fermer, contraints et forcés », assure Laurence, technicienne à Eurofins, au Relecq-Kerhuon, près de Brest (Finistère). Depuis lundi 3 janvier 2022, le centre de tests sans rendez-vous du laboratoire est fermé. Une situation étonnante vu la flambée épidémique du coronavirus et la ruée sur les tests.
« Les locaux n’étaient pas adaptés. Ni pour le personnel ni pour l’accueil des patients », justifie la salariée. Elle détaille : « Ils étaient exigus. Dépourvus d’eau courante et de toilettes pour les deux techniciens. Pas de protection pour les personnes qui font la queue, dehors, parfois durant une heure, dans le froid et sous la pluie. » Des patients parfois agressifs.
180 personnes en une matinée
« Un matin, on a effectué jusqu’à 180 prélèvements, c’est énorme ! D’habitude c’est 60 à 70 environ. Ce n’était plus possible de continuer comme ça ! » Entre 25 et 30 % des tests sont positifs.
Il y a un an, le centre de tests avait été installé à l’Astrolabe, mise à disposition gracieusement par la municipalité. « C’était spacieux et confortable », se souvient Laurence. Mais, depuis le 15 août 2021, les associations ont repris leurs activités et les locaux de la salle des fêtes ne sont plus disponibles. D’où l’installation d’un modulaire par le laboratoire, sur le parking de l’Astrolabe. Lequel ne convient plus désormais.
Mais pourquoi cette fermeture soudaine, qui a pris les usagers de court ? Le laboratoire dit avoir prévenu les autorités de la fermeture depuis début décembre. « Le président d’Eurofins Bretagne a alerté la municipalité et l’Agence régionale de santé (ARS). Mais il n’y a pas eu de réaction », souligne la technicienne.
Privé contre public ?
La situation est devenue polémique avec la municipalité qui a découvert « comme tout le monde, la pancarte de fermeture sur la porte du bungalow ! », affirme Laurent Péron. Pour le maire (PS) : « La responsabilité en incombe à Eurofins, société privée, qui se décharge sur la commune. » Il explique : « Il y a trois semaines, nous avons été sollicités par la responsable du laboratoire qui estimait que les conditions de travail étaient inacceptables. Mais elles sont de la responsabilité de l’employeur ! »
Il justifie : « Les salles municipales sont toutes occupées par les associations. Nous lui avons conseillé de louer un local commercial. Il y en a des libres dans la commune. » Il aurait préféré que « le laboratoire acquière un deuxième préfabriqué et le relie à l’eau courante ».
Mais selon Eurofins, « c’est compliqué de louer quand c’est temporaire. Les bailleurs préfèrent un engagement sur plusieurs années ». Une réponse qui surprend le maire. « J’ai pu louer un local pour six mois lors de la campagne municipale ! »
Laurent Péron fait valoir que « partout, les gens attendent, dehors, pour des tests et non pas dans une salle d’attente » et que « même s’ils retournent à l’Astrolabe, ils attendront dehors ».
Le maire « désolé » de la situation
Dans d’autres communes, les laboratoires ont organisé eux-mêmes leur centre de tests. « À Plougastel-Daoulas, le laboratoire a installé un bungalow devant ses locaux. Ailleurs, ce sont des barnums ! »
Au Relecq-Kerhuon, Eurofins dispose aussi de locaux physiques mais il ne souhaite pas « mélanger les activités d’analyse classique et celle liées au Covid-19 ».
Laurent Péron se dit « désolé » de la situation. Le maire invoque aussi « l’État qui n’a pas voulu prendre d’arrêté préfectoral pour suspendre les activités associatives », qui aurait permis de retrouver des salles municipales disponibles.
La situation semble bloquée. Chacun se renvoie la balle. Les patients doivent se reporter sur les pharmacies et les infirmiers libéraux déjà débordés.
Source : https://www.ouest-france.fr
Auteur : Laurence Guilmo